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Conducteur de bus une vidéo Pôle emploi
[Voix-off : Attention ! Profitez-en, ces images sont rares.
Karima fait partie du petit 10 % de femmes conductrices de bus.]
Karima [conductrice de bus] : 415
Je rentre le numéro de la ligne. Je règle le rétroviseur.
Mes parents étaient fiers quand je leur ai annoncé que je voulais passer mon permis de transport en commun.
Ma mère était très contente. Mon père encore plus, parce que c’est un ancien chauffeur de bus.
une fois que j’ai obtenu mon permis,
ça a été la grande joie.
C’est vrai que mon rêve d’enfance de petite fille, c’était d’avoir un 4X4.
Interviewer : Mais rassurez-moi, vous ne faites pas du 4X4 ? Karima : non !
Non, on ne peut pas ! Ils sont très fragiles quand même.
Interviewer : Qu’est-ce qui vous plait dans votre métier ?
Karima : Déjà la conduite, et ensuite peut-être le relationnel, de voir les gens,
comment les gens réagissent selon telle ou telle situation.
La plupart des gens qui montent ne me disent pas forcément bonjour. Il ne vous regardent même pas.
Et quand ils veulent un ticket, la plupart du temps, ils vous posent la pièce.
Il n’y a pas de « s’il vous plait », il n’y a rien.
Par contre j’ai eu des petites réflexions par des petits jeunes : « Ah, c’est une femme qui conduit un grand truc comme ça,
elle y arrive », pourtant ils me voient toute menue peut-être.
À une certaine époque, les bus n’étaient pas du tout comme ça. Ce n’était pas des automatiques
on avait un levier de vitesse et il n’y avait pas de direction assistée,
donc il fallait avoir de gros bras pour pouvoir tourner ces volants.
Je n’ai jamais eu d’agression physique.
Des insultes, oui. Personnellement ça ne m’atteint pas.
Ca va peut-être m’arriver, je n’ai pas fini ma carrière,
mais j’ai du mal à croire que ça arrive comme ça gratuitement.
Ca passe juste, juste. Mais ça passe quand même.
Je n’ai personne derrière moi.
Mon chef n’est pas là, je n’ai pas de responsable et je roule.
Interviewer : Oui et vous avez une responsabilité ?
Karima : Ah oui tout à fait. Une grosse responsabilité, toutes ces vies entre nos mains !
Interviewer : Et en quoi c’est un beau métier ? Karima : On est très indépendant, moi je me sens autonome.
Je suis maître à bord. C’est mon chez-moi et c’est moi qui accueille les gens chez moi.
De tous les métiers que j’ai pu faire, c’est le seul dans lequel je me sens dans mon élément.
[Voix-off : Il n’y a pas à dire, avec Karima on voyage serein et on roule en toute sécurité…]