Tip:
Highlight text to annotate it
X
On parle beaucoup d’inégalités ces temps-ci… Du fait que 1% de la population est beaucoup plus riche que les autres.
Cela dit, on s’est surtout intéressé aux Etats-Unis… alors qu’on peut en dire autant des inégalités à l’échelle mondiale. J’ai donc fait quelques recherches, et voici ce que j’ai découvert de sources fiables, les Nations-Unies notamment. Il semble que, même si le système aux Etats-Unis est complètement faussé, la situation à l’échelle mondiale est encore pire.
Commençons par ce diagramme – une répartition parfaitement équitable des ressources entre tous les êtres humains, divisés en cinq groupes égaux.
Voyons maintenant ce que chaque groupe possède en réalité.
Incroyable, non ? 80% de la population mondiale n’ont quasiment rien… Il est même difficile de les discerner sur le graphique. Alors que les 2% les plus riches… eux accumulent plus de richesses que tout le reste du monde.
Essayons maintenant d’aborder ce diagramme d’une autre façon. Prenons la population mondiale entière – 7 milliards d’humains – et réduisons la à un échantillon représentatif de 100 personnes. Les voici donc tous, les plus pauvres à gauche, et les plus riches à droite.
Maintenant, voyons comment les richesses du monde – soit environ 223 000 milliards de dollars (soit 169 000 milliards €) – sont réparties.
La grande majorité de la population n’a quasiment rien du tout. Rien pour l’éducation des enfants, rien pour acheter des médicaments de bases.... Alors que le 1% le plus riche a fait main basse sur 43% des richesses de notre monde, il ne reste aux 80% les moins favorisés – c’est-à-dire 8 humains sur 10 - que 6% à se partager.
Mais même cela ne suffit pas à montrer à quel point la situation est extrême. Les 300 personnes les plus fortunées au monde possèdent autant de richesses que les 3 milliards les plus pauvres. En d’autres termes, l’équivalent du nombre de passagers d’un avion de ligne a davantage de richesses que les populations de l’Inde, de la Chine, des Etats-Unis et du Brésil cumulées.
On peut aussi constater ces écarts géographiquement par un énorme fossé grandissant entre quelques endroits riches et la majorité de la planète.
Historiquement, les différences n’ont pas toujours été si marquées. Il y a 200 ans, les pays riches étaient seulement 3 fois plus riches que les pays pauvres. À la fin du colonialisme dans les années 1960, ils étaient 35 fois plus riches.
Aujourd’hui, ils sont environ 80 fois plus riches.
Les pays riches essayent de compenser cet état de choses en attribuant des aides au développement aux pays pauvres – environ 130 milliards de dollars (soit 100 milliards €) chaque année. C’est beaucoup d’argent.
Alors pourquoi le fossé économique continue-t-il à s’élargir ?
D’une part, les grandes entreprises extraient plus de 900 milliards de dollars (soit 680 milliards €) hors des pays pauvres par le biais d’une forme d’évasion fiscale : la falsification des prix.
D’autre part, chaque année, les pays pauvres paient près de 600 milliards de dollars (soit 450 milliards €) au titre du service de la dette aux pays riches, sur des emprunts remboursés déjà plusieurs fois.
Et puis, il y a aussi l’argent que les pays pauvres perdent du fait d’accords commerciaux imposés par les pays riches pour s’assurer l’accès à des ressources naturelles et à de la main d’œuvre bon marché. Le calcul d’économistes de l’Université du Massachusetts estime ce coût aux pays pauvres à 500 milliards de dollars par an (soit 378 milliards €).
Somme toute, plus de 2000 milliards de dollars (soit 1500 milliards €) s’écoulent depuis des régions parmi les plus pauvres au monde vers les régions les plus riches, chaque année. Les gouvernements de pays riches se targuent d’aider les pays pauvres à se développer, mais qui finance en réalité le développement de l’autre ?
J’en déduis que les règles de base de l’économie mondiale sont mauvaises. Cela ne peut pas être acceptable que les richesses de notre planète se trouvent concentrées entre les mains d’un si petit nombre d’individus.
La seule réponse raisonnable, il me semble, et notre seul espoir, est de changer les règles du jeu.