Tip:
Highlight text to annotate it
X
[LA MOUVANCE DE L'IMPRESSION D'ARMES À FEU
GRÂCE À DES IMPRIMANTES 3D EST CONTROVERSÉE.
CODY R. WILSON EST EN PREMIÈRE LIGNE DE CETTE MOUVANCE.
CECI EST SON HISTOIRE.]
Le contrôle des armes, pour nous,
c'est un fantasme.
Dans le sens où les gens nous disent
qu'on n'est pas réalistes
quand on dit qu'on va imprimer un flingue.
Je trouve ça moins réaliste,
surtout quand on va de l'avant, de croire
qu'on va pouvoir contrôler cette technologie.
[CLIQUEZ.
IMPRIMEZ.
TIREZ.]
2012 a été une année sanglante
aux États-Unis.
16 tueries ont eu lieu dans 15 États différents.
Cette violence a incité Helen O'Neil,
de l'Associated Press, à la surnommer
l'année de plomb.
Cela a culminé le 14 décembre
à Newton, Connecticut.
Ce matin-là, Adam Lanza, 20 ans, est entré
dans l'école primaire de Sandy Hook
et a tué 20 enfants et 6 adultes
avant de s'ôter la vie.
Dans les jours difficiles à venir, cette communauté
a besoin que nous soyons
les meilleurs Américains possible
et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir
en tant que Président pour les aider.
À la suite de cette tragédie,
le Président Obama a annoncé
23 mesures pour réduire la violence
liée aux armes à feu.
Parmi elles : l'extension des contrôles
des casiers judiciaires
et l'interdiction des fusils d'assaut et
des chargeurs grande capacité.
La seule chose qui arrête un méchant
avec une arme,
c'est un gentil avec une arme.
En retour, la NRA et d'autres activistes
favorables aux armes
ont intensifié les campagnes
qui s'opposaient frontalement
à toute nouvelle régulation concernant
le contrôle des armes.
Au milieu de cette tempête,
on trouve Cody R. Wilson,
un étudiant en master qui se décrit
comme un crypto-anarchiste.
Cody essaie de clore le débat sur le contrôle des armes
grâce aux imprimantes 3D.
En tant que figure de proue
du projet Wiki-weapon,
son but est de créer et de publier
un document pour
une arme à feu complète, imprimable en 3D.
Un document que tout le monde pourrait télécharger
pour créer l'arme en se dotant des bons outils.
Il fait ça à Austin, au Texas,
au nom de son entreprise,
Defense Distributed.
Voilà comment fonctionne l'impression 3D,
ou fabrication additive :
Un design créé sur ordinateur,
ou fichier CAO est créé.
Ce fichier est envoyé à une imprimante 3D.
L'imprimante construit l'objet décrit
dans le fichier CAO
en commençant par la base et
en ajoutant des séries de couches.
À la fin du procédé, l'objet imprimé en 3D est né.
Comment la possibilité de fabriquer soi-même
des armes à feu intraçables
va-t-elle peser dans le débat
sur le contrôle des armes ?
Motherboard est allé à Austin pour avoir
le point de vue de Cody Wilson.
Voilà mon entrepôt.
C'est le local qu'on utilise depuis août.
On a une imprimante 3D ici et quand on a
une licence fédérale pour les armes à feu,
l'activité et le lieu sont liés
à la licence. Je peux pas avoir une licence
et faire mes trucs ailleurs,
je dois tout faire sur place.
C'es l'imprimante Objet Connex
qu'on utilise
depuis le début.
Notre premier lower receiver a été imprimé ici,
on l'a mis sur un upper
et on a tiré.
On lance le projet, mais personne nous écoute.
On essaie le lower imprimé avec un upper AR-57.
On se bat pour se faire entendre.
Tu l'as cassé ?
Quelque chose change, et
d'un coup, on t'écoute.
On imaginait un contrôle des armes dans le futur,
même avant qu'ils viennent nous voir.
Vous avez dit ça il y a 3 ou 4 mois.
C'est vrai.
Joe Biden ? Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme.
On pense pas que ce soit une combine.
L'État nous facilite les choses
pour prouver ce qu'on dit. Peu importe la forme
qu'aura l'interdiction permanente des fusils d'assaut.
À quoi ressemble le débat au niveau national ?
Ce type est-il un héros ou un méchant ?
C'est une bonne question.
Par Defense Distributed, à Austin, Texas.
Mon associé, Ben Denio,
celui qui a eu l'idée avec moi,
on était au téléphone et
Ben me dit : "On pourrait devenir
fabricants d'armes,
ce serait cool, non ?
Grâce aux imprimantes 3D."
À ce moment-là, on savait pas
que des gens l'avaient déjà fait
ou qu'ils essayaient.
J'ai dit : "Si on peut imprimer un flingue, d'autres personnes
doivent pouvoir le faire aussi.
Et si on donnait tout ? Un truc
open-source, quoi.
Qu'est-ce que ça voudrait dire ?"
Et là, on a réalisé que ça donnait hyper envie.
On commence avec le fichier.
C'est souvent un fichier de CAO paramétrique,
qu'on peut modifier
mais on sait pas comment ça fonctionne
donc on le *** sur un logiciel,
c'est moins cher.
Puis tu trouves une imprimante,
de quel matériau elle a besoin ?
Donc tu te dis que tu voudrais tel matériau, et
tu vois ce qu'elle peut faire.
T'attends 12 heures, ou 7 heures,
parfois t'attends une journée.
Maintenant on a la pièce et
quand c'est un lower, c'est facile.
Si ça rate, c'est pas dangereux.
Defense Distributed se concentre
sur la fabrication
d'un lower receiver, qui est la partie
où se trouve la gâchette.
Pour le moment, les lowers qu'ils ont faits
étaient destinés
à des AR-15, qui sont très faciles
à customiser.
C'est le genre de fusil utilisé
à Sandy Hook.
On ne pouvait pas prédire Sandy Hook
et les autres événements
mais les gens me demandent
où se situe mon projet
dans le grand débat sur le contrôle des armes.
Si on parle du deuxième amendement,
c'est en plein dedans,
on est dans les règles.
Mais j'aime pas faire référence
au deuxième amendement
ou même au contrôle des armes.
C'est plus radical, pour nous.
Des gens du monde entier
téléchargent nos fichiers
et ça nous va très bien.
On dit : "il faut que vous ayez accès à ça.
Il le faut."
On a quitté le local et traversé la ville
jusqu'à l'appartement de Cody,
qui sert de siège social
à Defense Distributed.
On y trouve aussi son arsenal personnel.
Toute la magie que l'ATF aime réguler
se trouve juste ici.
Ça, c'est une arme qu'on trouve dans le commerce.
Ce n'est pas une blague.
On peut se faire livrer ça par la Poste.
À 12 ans, tu peux acheter ça en ligne,
et je trouve ça très beau.
J'aime bien mettre la pièce claire dedans.
Comme ça, on voit
tout l'intérieur.
Le seul problème de cette pièce, c'est
qu'elle ne peut pas absorber
la force du recul.
Mais on peut régler ça.
Voilà 1080 cartouches corrosives de 5.45x39.
Ce qui est génial aux États-Unis aujourd'hui,
c'est qu'on peut acheter des munitions en ligne.
La folie d'achats massifs d'après Sandy Hook est passée
et j'ai trouvé un bon tarif.
J'entends souvent cette question :
"Qui a besoin d'un chargeur
de 30 cartouches ou plus ?
Qui a besoin de ça ? Vous savez le mal
qu'on peut faire avec ça ? Ne devrait-on pas
limiter la capacité des chargeurs ?"
Mais c'est une erreur,
et je peux le prouver.
Qui a besoin de 2 maisons ?
Qui a besoin de se faire
plus de 400 000 $ par an ?
On entend ça tous les jours.
C'est une vision simpliste
de la spontanéité humaine.
Du genre : "On est tellement libres
qu'il faut tout interdire."
J'ai laissé une seule autre équipe venir ici.
Canada Global News.
Parce qu'ils étaient...
Le terrorisme, ça les faisait vraiment flipper.
À des fins historiques, voilà un semi-automatique
d'avant l'interdiction.
Ça ressemblait à ça, les jeunes.
Si c'était à refaire, si je savais
qu'il y allait avoir une interdiction,
je prendrai des AR parce que
je trouverai jamais de 5.45.
C'était la troisième version
de notre lower,
le premier vrai succès
de notre premier test.
C'était la première pièce avec laquelle
on a tiré environ 100 balles.
C'est le design de l'AR qui permet ça.
Des types ont fait
des lowers en bois.
On veut pas dire : "Regardez, c'est là."
On veut prouver que
c'est possible d'en imprimer en plastique.
Pour reprendre précisément
ce que disait le New York Times :
tout le monde peut faire ça
dans sa chambre.
C'est pour prouver un argument politique :
le contrôle des armes ne veut plus dire
la même chose qu'en 1994.
Je m'appelle Nick Bilton, je suis journaliste
au New York Times
et contributeur principal du blog
du New York Times, Bits Blog.
Je parle de technologie et d'intimité
dans la culture et
des changements que ça implique
dans la société.
La première fois que tu vois un objet
imprimé en 3D,
ça t'impressionne pas mal.
J'ai toujours suivi cette technologie
car j'étais reporter
au Times et un jour, j'étais sur Thingiverse,
un site qui permet d'uploader des fichiers
pour imprimantes 3D
et de les télécharger.
Je suis tombé sur une partie d'arme à feu
et ça m'a soufflé.
Je me suis demandé ce que c'était
et en cherchant, j'ai compris
qu'il existait un petit groupe de personnes
qui essayaient de construire une arme 3D.
Thingiverse.com, qui est connu, parmi les "makers",
comme le réceptacle d'informations
pour la communauté des imprimeurs 3D,
a pris une décision unilatérale
et a supprimé
tous les fichiers relatifs aux armes.
C'est évidemment une réaction
à Sandy Hook,
et je ne juge pas ce qu'ils ont fait
mais c'est de la censure,
pour moi.
Ils ont des conditions d'utilisation qui interdisent
les fichiers relatifs aux armes
mais ils hébergeaient ces fichiers,
parfois depuis plus d'un an.
Ces fichiers ont tout de suite été supprimés
et on s'est dit
que les gens de cette communauté
ne savaient plus où aller.
Donc on a décidé de créer DefCAD.org,
et on a hébergé tous les fichiers
qui avaient été supprimés.
Depuis, on a 2 fois plus de fichiers,
les gens nous en envoient. J'en reçois
au moins un par jour.
Parfois plus.
Ah cool, l'article sur Blaze est sorti.
Les gens se grouillent de télécharger les fichiers.
Donc ça va renforcer ce qui se passe.
C'est un article sur notre site, DefCAD,
qui explique qu'il y a une ruée virtuelle.
J'ai posté la liste de tous les visiteurs
du gouvernement sur notre site.
Bon. Il est pas très partagé pour le moment.
Cody Wilson était dans Wire je crois,
puis on a parlé de lui quand on lui a retiré
son imprimante 3D
parce qu'il avait posté une vidéo
expliquant ce qu'il voulait faire.
Le 26 Septembre 2012, Cody a été informé
que l'imprimante 3D
qu'il avait en leasing allait être saisie.
L'argument du fabricant ?
Cody n'avait pas de licence fédérale pour les armes à feu
et ses déclarations publiques
concernant l'utilisation de la machine.
Et voilà. Dans ces boîtes,
il y a la UPrint SE Plus.
Voilà jusqu'où on est allés.
Ils vous ont dit pourquoi ils la reprenaient ?
Ils vous ont rien dit ?
Je voulais fabriquer des flingues
avec cette imprimante.
Ils l'ont prise parce que je voulais
imprimer des flingues.
Ha, c'est cool.
Quand je l'ai appelé, il venait de sortir
des bureaux de l'ATF.
Ils se mettaient d'accord sur ce qui est légal ou pas.
C'était complètement nouveau.
Ils savaient qu'il est illégal d'avoir cette partie d'une arme
sans qu'elle soit enregistrée,
mais si on peut la faire soi-même,
ça change toutes les données du débat.
C'est la meilleure façon d'en parler.
La pièce repose sur un fichier
qui peut être utilisé sur une MOCN
pour faire un lower en métal.
Il est pas censé être en plastique
donc quand on a tiré avec le premier qu'on a fait,
on a vu qu'il y avait du jeu
à l'arrière de la pièce.
Ça bougeait, ça vibrait.
Le recul du fusil s'est répercuté
dans la bague de fixation
donc on a doublé l'épaisseur tout autour.
On s'est dit que ça le renforcerait, même un petit peu,
surtout vu le matériau qu'on utilise pour l'Objet.
Je suis là, avec 2, 3 personnes qui m'aident à Austin.
On concentre nos efforts sur les lowers
et là je viens de commencer à faire des chargeurs.
Toute l'opération a changé, j'ai 4 ou 5 mecs.
Tous les gens que je connais
sont calés sur SolidWorks
et travaillent sur des chargeurs à grande capacité.
C'est un bien meilleur exemple
que le lower receiver.
On peut pas interdire une boîte avec un ressort.
Voilà un M-16 de chez Colt avec
un chargeur grande capacité.
On sort et on dit :
"Hé, on veut passer pour des cons."
Mais le but, c'est de préserver
l'existence des armes sur le net
et les gens aiment ce message.
Malgré ce que fait penser le consensus démocratique,
beaucoup de gens
sont intéressés et feraient n'importe quoi.
On reçoit des dons tous les jours.
Cody a 24 ans. À 24 ans,
je lisais des livres
sur Israël et Gaza et je croyais
à une espèce de conspiration.
Les gens sont comme ça,
on fait ce genre de trucs
et il se trouve que Cody a décidé
de s'intéresser aux armes
et c'est pour ça qu'il va se battre.
Selon Fukuyama, l'histoire s'est arrêtée
avec la Guerre Froide
et si on arrivait à contrôler
la démocratie néo-libérale,
tout irait bien pour toujours.
Comme si c'était le modèle politique ultime.
C'est ridicule.
Et on le voit bien. On ne voit plus la trace
d'un programme politique,
nulle part. Aux États-Unis,
il n'y a plus de politique pure.
Les médias t'expliquent que c'est
Barack Obama contre Mitt Romney,
comme si c'était une confrontation épique d'idéologies
mais on sait que c'est 2
néo-libéraux qui soutiennent la mondialisation.
Ils sont là pour préserver les intérêts
de cette classe relativement autonome
que sont les banquiers de Goldman Sachs.
Il pense qu'il fait ce qui est juste
et qu'il perpétue ce type de technologie
et qu'il assiste à ce qu'elle va devenir
mais c'est aussi
pour attirer l'attention.
Le nombre de mails de lecteurs que j'ai reçus
suite à ce papier est énorme
et la majorité disait : "Pourquoi
vous vous intéressez à ce gamin ?
Il le fait juste pour ça."
Je me rappelle pas bien de ce que j'ai dit à Nick
mais c'était
très factuel. Genre : "Pourquoi ?"
"On pense que ça vaut le coup."
Son article m'a un peu déçu.
C'est genre : "Les criminels, les enfants,
les malades psychiatriques" etc.
"Ce mec veut que les enfants aient des armes."
Je me suis dit : "OK, très bien.
Prends la voie de la facilité." Mais
il a au moins dit que c'était
volontairement perturbateur.
C'est vrai.
Un journaliste du New York Times
qui ferait du sensationnalisme ?
Non, je plaisante.
C'est très intéressant. Ayant écrit
sur les imprimantes 3D depuis leur apparition
et leur arrivée auprès du grand-public,
j'ai remarqué que les gens qui s'y intéressent
sont les ados. J'ai pensé,
quand j'ai entendu parler
de ce que Cody voulait faire,
que les premiers
à utiliser ça seront sans doute des jeunes.
En fait, il pourrait bien être
un signe avant-coureur
de ce que le futur nous réserve.
On est dans l'un des bureaux qui nous aident,
c'est un de nos imprimeurs, au nord d'Austin.
On vient ici faire les prototypes
de beaucoup de nos produits.
Cette imprimante est très bien parce qu'on peut
l'utiliser à peu près n'importe quand.
La machine a un volume suffisamment grand
pour qu'on puisse ajouter
d'autres pièces pendant l'impression.
Je crois sincèrement que
dans les décennies à venir,
la plupart des Américains auront
une imprimante 3D chez eux.
Je le pense vraiment.
Ils imprimeront des tasses,
des assiettes et des meubles
et toutes sortes de choses.
Et certains imprimeront des armes
et je trouve qu'on devrait en parler
dès maintenant
et ne pas attendre que ça arrive,
dans 10 ans.
Les auteurs de science-fiction
avec lesquels on a grandi décrivaient des mondes
où la technologie résolvait les problèmes.
Pas des mondes où elles créaient des problèmes
et tuaient des gens.
Quand Bre, Makerbot et les autres ont développé
les imprimantes 3D,
ils pensaient que les gens feraient des porte-manteaux,
des épingles à nourrice
et des choses merveilleuses
qui rendent le monde meilleur.
Ils ne pensaient pas...
Personne ne pensait
qu'on s'en servirait pour créer des armes
qui tueraient des gens.
Des gens comme Cody débarquent
et voient cette chose
que vous croyez douce comme un agneau
et se rendent compte
qu'ils peuvent la programmer pour tuer.
D'autres personnes peuvent se baser
sur nos travaux, apprendre
de notre expérience et développer tout ça.
On a contacté Bre Pettis,
le P-DG de Makerbot,
et cofondateur de Thingiverse,
mais il a refusé de s'exprimer.
C'est comme d'enlever un scratch.
La technologie évolue plus vite que les lois.
Il a fallu 6 ans pour que Facebook soit considéré
comme responsable
des problèmes de vie privée
par la FCC.
6 ans et un milliard d'utilisateurs
avant que la FCC ne rattrape
tout ce qui s'était fait.
C'est ce qui se passe aujourd'hui
avec les imprimantes 3D
et les armes.
J'ai lu beaucoup de critiques, les échanges
de la communauté des makers
et des technophiles qui disent : "L'impression 3D,
c'est comme une imprimante de bureau."
Non, c'est faux. Ça n'a rien à voir,
ce ne sera pas pareil
et qui peut le savoir ?
Il y a des matériaux comme le carbomorph
qui sont développés,
des matériaux complexes, même
pour les imprimantes pas chères,
c'est inattendu et si ces matériaux complexes
sont encore développés pour les imprimantes 3D,
ça va devenir ce que certaines personnes
disent déjà : un vrai bond en avant.
Certains veulent s'y jeter à fond,
peut-être qu'on est de ceux-là, genre :
"Hé, un flingue entier !"
Mais c'est une vision, tu vois ?
Merci, mec.
Voilà la pièce qu'on est venus chercher.
C'est la troisième version, je crois.
Peinte et tout ?
Ouais, il y a un revêtement noir.
C'est badass. Elle est filetée ?
Ouais. On a ça.
Je me servirai enfin de ma fileteuse.
Aujourd'hui, on imprime 2 chargeurs
de 30 balles.
On va faire une démonstration.
Il y a un chargeur USGI
qui ne devrait pas durer très longtemps,
mais l'un des autres devrait le faire.
Dès qu'on dépasse les 10, vu où on en est,
ça prouve quelque chose.
Les seules choses reconnues ou
promulguées dans cette culture,
c'est les choses irréversibles :
le progrès, la croissance.
Un don symbolique
comme une arme imprimable
cause beaucoup de dégâts idéologiques
et fait violence à ces idées.
On entend des discours progressistes
en permanence sur
le mauvais sens de l'histoire.
Comme si on allait atteindre
un résultat et que tout deviendrait bien, positif.
Mais on dit non.
Voilà un moyen de faire marche arrière.
Et personne n'y peut rien.
C'est l'intelligence et la transparence
du Diable en personne.
On ne peut pas l'ignorer.
Un fan de Defense Distributed
nous a rejoints pour le test.
Il nous a demandé de ne pas utiliser
son vrai prénom.
La loi Feinstein régulerait l'utilisation
des semi-automatiques
plus sévèrement que celle des automatiques
si elle passait comme elle est écrite aujourd'hui.
Tu crois que c'es bon ? Tu vois
le percuteur à droite ?
Les armes à feu sont diabolisées comme
des engins qui vont blesser les gens
mais une arme à feu est un outil,
et tout dépend
de la manière dont on l'utilise. On ne peut pas
interdire quelque chose
selon les intentions individuelles.
Ceux qui ont fait ces tueries
avaient l'intention de le faire.
S'ils le voulaient vraiment,
ils n'auraient pas besoin d'armes à feu.
Ils feraient tout ce qu'ils peuvent
pour faire ce qu'ils veulent faire.
Me dit pas qu'on est venus jusqu'ici
et que ça va pas marcher.
On va le faire marcher.
On a besoin d'un marteau.
En plaçant le lower receiver sur l'AR-15,
Cody et son associé
ont dû faire face à un imprévu.
La teinture noire que le fabriquant
avait appliquée rendait la pièce
un peu trop épaisse pour qu'elle s'enclenche
sur le reste de l'arme.
On n'a jamais travaillé avec une pièce peinte avant.
La dernière fois, j'ai pris le marteau
et je l'ai fait rentrer.
Peut-être que cette peinture va nous apporter 0,01 %
de résistance en plus
et qu'on pourra dépasser les 100 balles avec.
Ça me va.
C'est vide ?
Pété.
Ah, on l'a cassé ? OK.
Je pensais qu'il tiendrait bien.
On a tiré combien de coups ?
J'ai un chargeur.
Là, c'est la troisième génération, donc
on sait comment il va casser.
C'est ce qu'on te disait.
Vers la...
27e cartouche.
On sait qu'on est déjà
plus avancés que ça.
Mais je suis heureux d'avoir pu te faire
une démonstration de 30 cartouches.
Après avoir terminé la vidéo,
Defense Distributed a posté cette vidéo
sur sa chaîne YouTube.
On voit la dernière version de leur lower receiver
tirer plus de 600 cartouches
sans problème.
Quand on a contacté l'ATF pour avoir leur avis,
un représentant nous a dit
que rien ne s'opposait
à ce qu'un individu fabrique des armes
pour un usage personnel.
Puis il nous a redirigés vers leur FAQ.
Le 16 mars, Defense Distributed annonçait que l'ATF avait
accepté de délivrer une licence fédérale
à Cody Wilson.
Cody peut maintenant vendre
ses lower receivers imprimés.
Mais il ne le fera pas.
On n'est pas des utopistes.
La vraie utopie, c'est
de croire qu'on peut retourner aux années 1990
et que tout sera toujours parfait.
Ce qu'on dit c'est que non, on ne peut pas.
Il y a Internet aujourd'hui.