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C'est la Brigade du Tigre !
Est-ce que quelqu'un voulait ajouter quelque chose ou est-ce qu'on prend tout de suite une 2ème
question je ne vois pas grand chose
est-ce qu'il y a des mains qui se lèvent ?
oui, là-bas...
Attendez peut-être un micro sauf si vous parlez extrêmement fort
Bonsoir,
Erick Mary de l'Union Populaire Républicaine,
la résistance française, ceux qui pensent qu'il va falloir sortir de
l'union européenne par l'article 50 rapidement,
et que cette construction n'a pas d'avenir.
Alors première question : "Est-ce que dans une démocratie au jour
d'aujourd'hui il doit y avoir des sujets tabous ?
Deuxième question :
Pourquoi il n'y a aucun eurosceptique
sur ce plateau,
pour débattre avec vous ?
Bernard-Henri Lévy
Parce que ce n'est pas...
on peut débattre ailleurs et je crois que chacun de ceux qui sont ici on
l'habitude de débattre,
mais ce soir c'était pas un débat,
ce soir c'était un rendez-vous,
c'était un premier rendez-vous qui sera suivi d'autres,
et les prochains ne seront pas des rendez-vous sur invitation comme ce soir
ce seront des rendez-vous
populaire,
à l'initiative d'Arte,
mais c'était un rendez-vous que se sont donnée des femmes et hommes
qui pensent
que sortir de l'europe
serait
davantage de misère,
davantage de chômage,
davantage de malheurs, davantage de chaos,
et qu il fallait
tirer la sonnette d'alarme.
La réunion de ce soir, elle est le fruit
d'un texte
qui est paru
dans le journal le Monde, dans El Pais, dans le Corriere della Serra
dans la frankfurter allgemeine zeitung, dans l'esprit scène dans
l'Aftenposten de Oslo
d'intellectuels européens
inquiets
de voir cette belle chimère européenne
qui a été une si
forte
et grande
utopie
en train de se banaliser et peut-être de s'effondrer.
J'ai été très frappé en écoutant les deux jeunes filles
qui sont venues nous rejoindre tout à l'heure.
J'étais frappé d'abord par
essentiellement,
d'abord par la pertinence de leurs questions,
et par leur bilinguisme absolue.
Est-ce qu'elles nous ont dit qu'elles étaient espagnoles ?
Elles parlaient français
comme Julia,
Émilie,
ou moi-même.
Donc ce sont des européennes nées...
Ce sont des européennes nées...
L'Europe est vraisemblablement,
si j'en crois ce que j'ai entendu,
le... l'air qu'elles ont respiré,
leur lieu natal.
Elles n'ont pas eu besoin de devenir européenne,
elles l'ont été d'emblée.
Et en même temps,
c'est précisément cela et c'est ce que je voulais dire tout à l'heure,
c'était pas l'histoire de la jeunesse contre les moins jeunes,
je crois pas que la politique se discute en terme de... se joue
en termes de génération.
Picasso disait mon cher Umberto, qui lui avait fallu, à 80 ans et
quelques,
qui lui avait fallu très longtemps pour devenir jeune,
et quand je pense moi aujourd'hui aux jeunes intellectuels allemands,
de la scène allemande,
les premiers noms qui me viennent à l'esprit,
des jeunes intellectuels allemands,
turbulents, révoltés, toujours prêts à s'insurger, toujours prêts à manifester
leur solidarité les deux plus jeunes que je trouve, il n'y a pas plus jeune,
c'est Hanz Risterburg
et Peter Schneider.
Et ça fait 35 ans que ça dure donc,
c'est pas une histoire de jeunesse tout ça.
Mais en revanche,
le problème qui est beaucoup plus symptomatique,
c'est que probablement que quand on est un européen né,
on a oublié la fragilité de l'europe.
On a oublié que le rock n'est pas
cet état de chose,
cet état de fait
dont je parlais tout à l'heure en commençant.
On a oublié que l'Europe
est un, est une bagarre,
est un combat,
et quelque chose comme la démocratie,
qui n'est jamais achevée et qui est toujours sur le point de se...
de sombrer dans le néant.
Et ça c'est ce qui m'a frappé mesdemoiselles dans... je regrette que
vous ay... que vous ne soyez plus là d'ailleurs parce que oui, mais c'est
ce qui m'a frappé, c'est à la fois l'évidence de votre
être
européen,
et en même temps probablement
le fait,
je ne suis pas sûre que vous mesuriez, je ne sais pas où vous êtes, là,
voilà,
je ne suis pas sûr que vous mesuriez que cette europe
qui vous a,
qui est qui est pour vous une telle évidence elle est
peut-être en train de s'effondrer. Si les néonazis l'emportent
vraiment
en hongrie,
si on continue de traiter les grecs comme des chiens,
alors qu'ils sont le berceau de la civilisation européenne,
si Berlusconi revient au pouvoir pas après avoir dit
qu'il n'y avait pas que du mauvais
chez Berlusconi... heu... chez Mussolini...
Chez Mussolini.
Si en France même,
on continue de faire comme si...
heu... si on continue de jouer l'Europe menteuse... [Erick Mary] Si en Lettonie ont continue
à faire
tous les ans
le grand hommage aux waffen ss sans que personne ne...
ne trouve à y redire au niveau de l'union. [BHL] Absolument, Absolument...
C'est un scandale chaque année, tous les 15 mars. [BHL] Mais mon cher ami il y a 10 ans,
il y a eu une grande affaire en France.
La mairie de Paris
à proposé
à un artiste
antisémite
de créer un monument il ya dix ou douze ans, je ne sais plus comment il
s'appelait,
de créer un monument
à la mémoire, en hommage à la déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
il ya eu une mobilisation citoyenne pour l'en empêcher,
au nom précisément des valeurs si difficilement acquises de l'Europe.
Donc tout ça,
c'est ce dont je veux parler quand je parle de cette hantise
qui doit habiter la, la...les futurs bâtisseurs de l'Europe,
et je me souviendrai de son dernier mot...
[Erick Mary] Sans vouloir jouer les trublions,
juste vous avez parlé de bagarre, ça fait soixante ans qu'on subit la propagande
européiste,
sans pouvoir justement se bagarrer.
Il n'y a personne, il n'y a personne qui a pu venir
depuis le pcf en fait dans les années 50 sur un plateau télé pour un moment
donné
donner le "la" de ceux qui sont contre la construction européenne et qui la
refusent, alors juste pour finir et vraiment je vais lâcher le
micro parce que je ne suis pas là pour poser des problèmes,
vous m'avez dit que,
très prochainement, vous accepterez les débats est-ce que vous seriez prêt à
accepter devant ce public
une rencontre avec François Asselineau et de débattre vous-même avec
François Asselineau,
qui est peut-être le meilleur eurosceptique aujourd'hui en France
et en Europe...
Premièrement, il est inexacte qu'on n'entende pas les adversaires de
l'Europe.
[Erick Mary] Enfin quand c'est Nicolas Dupont-Aignan qui vient faire le guignol c'est pas la peine... [BHL] On les entend sans cesse chaque
fois que Marine Lepen prend la parole... [Erick Mary] Mais Marine Lepen n'est pas contre l'europe,
elle est pas pour en sortir !!. [BHL] Elle est fondamentalement anti-Europe.
[Erick Mary] Elle en mange !!
... et ce qui me fait et ce qui me chagrine le plus
c'est même pas qu'on n'entende si souvent et même assez constamment les
adversaires de l'Europe,
c'est que les partisans de l'Europe soient si timides.
Je me rappelle au moment du vote pour la constit..., en France,
pour la constitution européenne,
pour le oui, ou pour le non,
ce oui qui l'a emporté à une si faible majorité...
Ce qui m'a le plus frappé,
c'est que ceux qui votaient non...
en France...
[Erick Mary] Ailleurs on n'a pas demandé et partout où on a demandé c'était non,
il n'y a personne qui a voté oui !
[BHL] Oui... ceux qui votaient non, ceux qui votaient non,
avaient un non
à certes aurique, catégorique, argumenter, ceux qui votaient oui
avaient un oui
timide à peine affirmé,
et le discours des partisans du oui
n'était jamais de dire :
"On va construire un objet politique nouveau,
une chimère absolue,
qui va mener les peuples vers une paix et une prospérité nouvelle...
[Erick Mary] Barroso l'a fait dernièrement, il a dit : "La construction européenne est
le premier empire non impérial qui a été construit."
[Modératrice] Allez, on va... l'idée n'est pas que s'instaure la... [BHL] Je termine ma phrase, le discours
des partisans de l'Europe
était un discours qui consistait à dire que c'était bon pour leur propre
nation. [Modératrice] Allez mais on l'a... s'il vous plaît, allez...
restons calme, continuons cette discussion,
vous vouliez intervenir, on va vous redonner un micro...