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En 1997, un skipper entrepris la traversée d'une zone peu fréquentée du nord de l'océan Pacifique
au travers d'une mer de plastique dont la taille est estimée à "deux fois la superficie du Texas"
"A chaque fois que je montais sur le pont, des déchets flottaient tout autour. Comment avons-nous pu polluer une si vaste zone?" Cpt. Charles Moore
En collaboration avec la Fondation de recherche marine Algalita, Charles Moore tente depuis d'attirer l'attention
sur cette immense soupe de plastiques flottants, désormais connue sous le nom de vortex de déchets du Pacific nord.
Inspiré par Moore et en collaboration avec Algalita, un jeune couple a créé l'Institut des 5 Gyres,
avec pour objectif principal la question suivante : "que faire pour le reste des océans?"
Je ne peux pas m'empêcher de penser que nous sommes sur le point de perdre tout ce à quoi nous sommes habitués.
Tout semble si fragile et pourtant nous le prenons pour acquis et continuons avec nos vies quotidiennes,
aveuglés par le moment présent.
Je me rappelle enfant que l'organisme de gestion des déchets nous donnait différentes poubelles
pour trier le papier, le carton, les conserves, l'aluminium et les plastiques spéciaux avec des numéros spécifiques dessus.
Les déchets de la famille s'accumulaient à côté de l'évier jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de place sur le plan de travail.
Frustrée du manque de responsabilité de ses quatre enfants, ma mère jetait le tout
dans la poubelle du garage pleine à ras bord, où elle oubliait souvent le tout.
Au final, mon père finissait par en avoir marre de retrouver ses outils ensevelis et plus ou moins discrètement
jetait le tout dans la grande poubelle, donc au final ils n'étaient jamais collectés avec les déchets recyclables.
C'était notre histoire.
En grandissant, je pris conscience de la fragilité de notre monde.
Mais je ne me suis jamais considéré comme un conservationniste ou un écolo fanatique,
et je n'avais très certainement jamais pourchassé de baleiniers, tout comme je n'avais jamais navigué.
Et pourtant, après quelques verres à San Francisco en compagnie d'une amie très convaincante,
je me suis retrouvé dans un port humide du Brésil, en partance pour l'Afrique du sud en tant que membre de l'expédition
de l'Institut des 5 Gyres à destination du gyre de l'Atlantic sud, afin de documenter pour la première fois la pollution plastique.
...hum, je prépare le dîner pour 18h, et de 18 à 22h c'est la plonge.
Et de 22h à minuit/2h vous pouvez juste vous asseoir et boire du thé, ok? (rires)
En ce qui concerne les tours de garde, hum, si vous êtes ponctuels et attentifs,
occupez-vous du journal de bord que l'on doit remplir, et restez éveillés.
Stiv, si tu veux bien trouver quelques personnes pour t'aider à lever l'ancre.
Avec une curiosité dévorante, me voici maintenant membre de ce groupe précaire d'étrangers passionnés,
mené par les scientifiques Dr. Marcus Eriksen et sa femme, ainsi que par la co-fondatrice de 5 Gyres, Anna Cummins.
Nous sommes sur le point de partir, ok?! Nous sommes tous prêts à prendre le large.
Prochaine étape, l'Afrique.
Avec un regard nouveau et issus de réseaux différents nous nous sommes retrouvés ensemble
avec pour simple objectif d'alerter le monde.
Avec Algalita et 5 Gyres nous nous contentons simplement d'observer la répartition du plastique.
Nous prenons un filet manta et parcourons la surface de l'océan,
au labo nous comptons le nombre de morceaux de plastique et nous partageons nos résultats.
L'objectif du chalutage
est de tirer un trait de chalut tous les 50 milles nautiques entre ici et l'Afrique du sud.
Entre deux traits, nous déploierons le filet spécial pour les vitesses élevées.
Cette idée de pollution marine plastique est une idée relativement récente.
Tout navigateur ou marin naviguant dans le gyre au cours des 30 à 40 dernières années
aura forcément rencontré ce plastique.
Mais plus récemment le Capitaine Moore a découvert une nouvelle zone entre Hawaï et la Californie
que les marins n'ont pas pour habitude de fréquenter et pleine de déchets de plastique.
Comme vous allez le voir, lorsque vous ramasserez les échantillons,
il vous semblera peut-être qu'il n'y a pas tant de plastique que ça.
Vous en trouverez peut-être moins d'une poignée, parfois quelques débris seulement,
Il faudra même peut-être envoyer certains échantillons au labo pour voir s'il s'agit de plastique ou pas.
Mais ce qui est vraiment intéressant c'est de se dire que l'on se trouve au milieu de nulle part
que nous allons être à des milliers de milles du plus proche continent
et que malgré tout nous trouverons toujours des traces de notre empreinte plastique.
Et je rappelle à tout le monde que ceci est notre mission de recherche.
Donc je vous invite à vous investir de tout coeur dans ce projet.
Nous avons besoin de votre aide pour accomplir cette mission.
Premier trait de chalut. Plus que 49...
La philosophie selon laquelle on puisse "jeter"
vous savez, que l'on puisse se "débarrasser" de quelque chose.
Et que l'on puisse créer un objet pour l'utiliser une minute et qu'il persiste à jamais,
est d'après moi un non-sens.
D'après moi, ce qu'il faudrait que les compagnies productrices de plastique fassent...
en considérant l'impact global des produits,
est qu'ils devraient chiffrer économiquement leur impact environnemental.
Oooh! C'est le filet manta et non pas celui pour les hautes vitesses, il s'agit donc d'un échantillon de recherche.
La mer se renforce, hein?
Oui, c'était... c'était assez calme, force 2 ou 3 aujourd'hui.
Il y a un nodule. On a un nodule!
Ca ressemble à un genre de morceau de film d'emballage.
Oh oui, tout à fait.
Pas facile à voir sur la cuillère.
Aujourd'hui on m'a montré un nodule.
Cela aurait aussi bien pu être une bille de fauteuil-pouf mais en l'occurrence il s'agissait d'un petit bout de plastique vierge
qui s'est retrouvé à des centaines de milles des côtes.
En raison de sa taille apparemment dérisoire,
comment Marcus peut-il être autant captivé?
Ce sujet m'intéresse depuis très longtemps,
au début juste en ce qui concernait les déchets et le plastique.
Par la suite en entrant à l'université, j'ai vécu dans une communauté côtière et j'ai commencé à lire au sujet des débris marins dans les océans,
et j'ai entendu parler d'Algalita dont font partie Marcus Eriksen et Anna Cummins
Puis j'ai commencé à lire sur le sujet, me suis prise d'intérêt et ai postulé pour des études supérieures
J'étudie en particulier les composants chimiques et la toxicité des débris plastiques sur les organismes
Je recherche comment les produits chimiques présents dans les débris plastiques dès la fabrication
ainsi que les produits chimiques qui sont absorbés par les débris de plastiques dans les océans
affectent les animaux et comment ils sont transférés vers leurs tissus
Est-ce que cela entraine des effets toxiques?
Le travail de Chelsea est très important.
Elle a déjà mis en évidence dans son labo que les polluants passent du plastique vers les tissus des poissons.
Lorsque les gros poissons mangent les plus petits, les produits se bioaccumulent dans la chaîne alimentaire.
Rester sous?
Génial!
Voici comment rendre un acharné heureux.
La routine s'installe, le vent et les vagues vont et viennent nuit et jour
Nos tours de garde ne se sont jamais vraiment fixes
Trois équipes se relaient sur 24h
Une corvée de dîner s'enchaîne avec 4h de veille à partir de 2h du matin dans la nuit froide.
Jetons un coup d'oeil au filet pour les hautes vitesses.
Ooh!
C'est parfait pour l'analyse toxicologique de Chelsea.
Je peux voir?
Vous arrivez au milieu de l'océan et vous trouvez une cuillère.
Et ça, qu'est-ce que c'est?
Quoique ce soit, ça fait longtemps que c'est là.
(vent fort)
Ouah!!
Pour ma part, j'ai grandi sur l'océan. L'océan est ma deuxième maison.
Cela fait 15 ans que je surfe dans le monde entier,
que je plonge, navigue et d'une certaine façon l'océan est malade
because of pollution. And, we really don't know à cause de la pollution. Et nous n'avons vraiment aucune idée de l'ampleur du problème,
ni du genre de dégâts à long terme.
Il a été mis en évidence que ces polluants, PCB, DDT, et autres polluants hydrophobes s'accrochent au plastique.
Il a aussi été démontré que les polluants désorbent et migrent du plastique vers les tissus animaux.
Ces derniers les mangent, et les polluants passent du plastique aux organes.
Les polluants sont attirés par les graisses, il y a donc une synergie parfaite pour
qu'ils passent du plastique vers les organes des animaux.
A présent Chelsea travaille sur l'étape suivante à savoir
quand les poissons mangent le plastique, est-ce que les polluants se désorbent dans leurs tissus?
Magnifique. Super!
C'est un beau sushi.
Nous avons fait une étude très contrôlée en labo sur l'exposition diététique au plastique.
Je les ai nourris avec du plastique qui était resté dans l'océan pendant 3 mois, et aussi avec du plastique en provenance directe de l'usine
Et nous nous sommes aperçus qu'ils mangent vraiment le plastique.
Nous avons regardé les effets toxiques et avons trouvé des choses intéressantes,
quand ils perdaient du poids, certains semblaient anémiques.
Nous avons trouvé des cellules nécrosées dans le foie ainsi que divers problèmes liés à la thyroïde,
il nous reste encore beaucoup de données à analyser, mais avec les polluants organiques persistants que nous recherchons dans les plastiques en question,
ils souffrent d'effets perturbateurs du système endocrinien, qui sont liés aux problèmes de reproduction.
Le système endocrinien contrôle les hormones de votre corps.
Certains de ces polluants organiques persistants imitent nos hormones naturelles
et perturbent notre système reproducteur.
J'ai envisagé que nous utilisions trop de choses, parce que j'étais confrontée au consumérisme,
mais l'idée du plastique ne m'a jamais traversée l'esprit. J'utilisais des sacs en plastique au marché, hum...
Vous savez, j'utilisais des tasses à café jetables, cela ne m'a pas pesé sur la conscience.
Enfant, j'ai commencé à naviguer sur des canots pneumatiques et j'ai toujours été fasciné par les bateaux et les voiliers.
Pouvoir découvrir de nouveaux horizons et zut, croiser des tas d'ordures à l'occasion...
c'est quand même pas terrible. Mais on ne se rend pas compte qu'il s'agit de petits morceaux,
qu'ils se dégradent mais qu'ils sont toujours là.
Je me suis intéressée au problème en lisant au sujet du Capitaine Charles Moore
et de ses recherches sur le vortex de déchets du Pacifique nord.
Il a comparé ses résultats au zooplancton
et les résultats ont montré 6 fois plus de plastiques que de zooplancton.
Je ne sais pas quelles sont les conséquences négatives d'un tel résultat mais il y a un problème quelque part.
J'ai eu de nombreux doutes concernant ce voyage, ce sujet, un peu sur tout.
Et après seulement quelques centaines de milles sur 4000,
les coutures de notre voile principale sont complètement décousues.
Encore une fois, je ne suis pas marin, comme le prouve ma bataille permanente pour garder mon repas.
Mais je suis sûr que ceci n'est pas de bon augure.
Les réservoirs du Dragon des Mers ne sont censés être utilisés que dans le gyre pour les jours sans vent,
pas pour traverser l'océan.
Il ne nous reste plus qu'à mettre en place un cercle de couture.
Honnêtement, ne vous inquiétez pas, ça me serait arrivé de toute façon, c'est une vieille voile qui a fait son temps.
C'est ma seconde traversée, la première c'était dans le Pacifique nord,
et le Pacifique nord est célèbre pour son vortex de déchets,
que l'on peut considérer comme une île de déchets flottant au milieu de l'océan.
En rentrant, je me suis rendue compte que les gens se demandaient à quoi pouvait bien ressembler cette île?
En 2008, j'ai eu une opportunité avec le Capitaine Moore.
Cela faisait 6 mois que j'étais avec Marcus,
et je me suis dit qu'un mois en mer serait un bon moyen de tester notre relation.
Nous avons traversé le gyre du Pacific nord depuis Hawaï jusqu'à Los Angeles,
et je m'attendais toujours à voir une île de déchets de la taille du Texas.
Donc cela m'a vraiment ouvert les yeux de me rendre compte qu'elle n'est pas si facile à repérer.
Cela nous a inspiré Marcus et moi de créer l'Institut des 5 gyres
avec pour objectif d'élargir nos recherches dans le Pacific nord à l'ensemble des 5 océans,
recherches dont les gens commencent à entendre parler.
Everyone nowadays, wants everything instantly.
C'est une société de l'instantané, il faut tout avoir maintenant maintenant maintenant, wifi direct, tout.
Tout le monde veut son café instantané. Personne ne se soucie de sa petite tasse en plastique, "oh, il s'agit juste d'une petite tasse".
A bord de notre bateau, nous attendons avec nos propres inquiétudes.
Soit nous passons le temps en cousant d'innombrables points, soit nous sommes derrière un ordinateur comme à la maison.
L'expédition étant ralentie par nos lentes réparations, nous distrayons nos esprits en ébullition avec de vieilles habitudes.
Très bien! Remontons le trait numéro 10!
Le cycle de vie d'un morceau de plastique commence par l'un de ces nodules,
ou une de ces billes de plastique vierge, ils les moulent en une bouteille de plastique par exemple,
et la bouteille de plastique se retrouve dans la mer.
Les plastiques ne se biodégradent pas, ils se photo-dégradent,
ce qui signifie que la lumière les casse en morceaux de plus en plus petits,
une fois qu'ils se retrouvent à flotter au milieu de l'océan exposés à la lumière du soleil,
ils se retrouvent fragmentés en morceaux encore plus petits.
A partir du moment où le plastique se retrouve à l'embouchure de la rivière ou à la sortie du tuyau d'évacuation des eaux usées
et se retrouve dans l'océan, c'est du plastique dans l'océan.
Les gyres sont tout simplement des machines contrôlées par le temps
qui crée une spirale qui les accumulent. Les gyres sont des phénomènes naturels.
Au delà de la zone des 200 milles de la plupart des pays nous sommes dans les eaux internationales, un no man's land.
Je fais partie d'une société qui ne prend pas ses responsabilités face à ses déchets.
Regarde ça! Ouah!
Attends, ouah, il y en a beaucoup.
Ca ressemble à un nodule, et juste là ça c'est bien un nodule.
Je veux dire qu'il y en a de plus en plus.
Plus colorés, surtout blancs comme la plupart du temps, mais...
J'en ai des bleus, des rouges...
Il y a quelque chose au sujet de la couleur des plastiques, mais je ne suis pas sûr que ce soit scientifiquement prouvé.
Oui, certains animaux pourraient être attirés par certaines couleurs.
En regardant le contenu des estomacs d'albatros de Laysan, vous trouverez bien plus de plastiques blancs,
Cette attraction est peut-être due au fait que ça leur rappelle ou imite une source de nourriture,
ou parce qu'ils ont l'habitude de chercher leur nourriture en surface,
ou peut-être qu'ils détectent plus facilement le blanc qui contraste avec la couleur de l'océan.
Et avec les poissons? Y a-t-il une quelconque corrélation?
A partir des observations de Charlie dans le Pacific nord, ils étaient principalement blancs, ce serait donc plutôt une source de nourriture.
Tu sais, je ne sais pas s'il y a eu suffisamment de recherches sur l'ingestion.
Ils sont potentiellement plus visibles la nuit, ou peut-être qu'ils ressemblent tout simplement à des oeufs de poissons ou du zooplancton.
Très bien! Place au tri!
L'année dernière lors d'un reportage pour National Geographic nous avons trouvé un réfrigérateur dans le Mississippi.
J'ai sauté dedans, et j'ai pagayé dans le réfrigérateur sur le Mississippi sur près de 400m.
Nous en avons vu 7 au total sur cette rivière en l'espace d'un mois.
Je te parie que nos plus grosses exportations ce sont nos déchets.
Just junk washing down our watersheds out to sea.
J'ai été dans une petite ville du Pérou,
et dans un tout petit village d'une centaine de personnes,
il y avait une route qui traversait les piscines d'eau de mer, et là où la route s'arrêtait,
il y avait un trou dans le ciment qui servait de décharge publique.
Et en regardant le long de la plage on voyait des milliers et des milliers de bouteilles en plastique.
Des milliers!
Où était-ce?
Près de Nasca, au Pérou, au sud de Lima.
Pastique! A 7h.
Et voilà, c'est un sacré morceau!
Sacré morceau!
Allons le récupérer!
Jody tu l'as toujours en visuel?
Oui c'est là.
Il y a aussi une bouteille en plastique.
Avant d'entendre parler des 5 gyres,
j'avais déjà entendu parler du bateau poubelle de Marcus.
C'était une mission suicide de sensibilisation.
Une traversée de la Californie vers Hawaï sur un bateau fait-maison à partir de bouteilles en plastique.
Il s'écarte!
Après 3 mois, prêt à couler, à court de nourriture et d'eau, il avait réussi la traversée du Pacifique.
Malgré une passion très édifiante,
les quelques petits morceaux collectés par nos traits tous les 60 milles semblent difficilement menacer la vie de quiconque.
Je suis sur un bateau! (Rires)
A la recherche de déchets en plastique!
Hey Dale, je vais y aller.
Marcus se prépare à y aller baby!
Ok, j'ai besoin que quelqu'un descende pour attraper l'échelle.
Est-ce que nous pourrions avoir une caméra de moins et une échelle à la place?
Très bien.
Très bien, ça devient sérieux!
(Rires)
Non! Je ne rigole pas...
Qu'est-ce qu'il y a? L'eau est bonne!?
Vers l'avant du bateau.
On peut le repêcher ou...
Oui, reviens par ici Marcus!
Les gars soyez prêts à le sortir de là! Et sortez l'échelle.
Ca va?
Je considère l'action périlleuse de Marcus comme une bonne cause.
J'admire qu'il ait le courage de former des scientifiques à être également des activistes.
Où est-il? Je ne le vois plus. Dites-moi où il est!
Droit devant!
Posez vos caméras, on a un homme à la mer.
Un peu en état de choc, je ne savais trop quoi penser.
Sauter à l'eau pour sauver une simple bouteille en plastique?
C'est un travail d'équipe. Nous sommes 2, et je ne serais pas sa partenaire sur ce projet si je ne croyais pas en lui.
Attention...
Evitons de refaire cela à l'avenir!
Mince alors! Qu'est-ce que c'était froid!
Est-ce que tout le monde a bien compris ce que signifie se retrouver à l'eau et à quel point il est difficile de récupérer quelqu'un?
Soyez prudents. Si cela se reproduit de nouveau...
Taisez-vous, une personne à la fois, moi ou Clive.
Tu fais ce qu'on te dit, ok?
C'était un bon exercice.
Votre ligne directrice devient
la sensibilisation à toute cette décharge au milieu de l'océan,
et oui, il ne s'agit que d'un morceau, et peut-être que ce morceau ne fait pas une grosse différence,
mais c'est juste l'idée qu'il véhicule. D'en ramener autant que possible.
Il existe tellement de guerres et de conflits, de points de vue religieux et politiques,
de choix de vie, de liberté de pensée, toutes ses opinions que les gens ont sur tout,
mais l'eau est ce qui nous connecte tous.
Les gens devraient s'arrêter et réfléchir un peu plus aux choses,
ne pas être aussi hypocrites, parce que j'ai parlé à des personnes au Starbucks, au sujet des déchets plastiques,
et je peux presque les voir, avec leur cuillère plastique jetable,
et leur tasse en plastique à la main tandis que je leur parle de ce problème.
Je pense qu'il y a beaucoup de spéculations et beaucoup de personnes qui suivent le mouvement,
agissez, ne faites pas qu'en parler.
Ok... Poussez encore les gars!
Ok, laissons-le ici, c'est bien.
Nous avons réussi à remettre la grand-voile!
Au vent et même au-delà!
(Rires)
C'est marrant.
Attendez une minute!
Est-ce que tu pourrais faire ça en même temps que Chelsea?
(Rires)
C'est amusant.
J'ai vraiment envie de vous voir travailler ensemble sur ce petit spectacle.
A cette femme surprenante,
Ouah, miam miam!
Chocolat coco.
Santé!! Santé!! Santé! Santé!
A la première semaine! Une réussite!
Encore 3!
(Vents violents et de la pluie.)
Nous avons mis le petit trait à l'eau pendant 7 minutes,
mais nous avons dû le récupérer car il se retournait sans arrêt,
et déjà en 7 minutes nous avons collecté beaucoup de débris,
on s'approche de la zone d'accumulation.
Il n'y a qu'un groupe de fanas comme nous qui puissent s'enthousiasmer ainsi: Oh des déchets!
Il y a ce mélange de sentiments où l'on n'a pas envie de voir des déchets ici,
mais c'est aussi très excitant quand nous les trouvons, parce que c'est ce que nous sommes venus chercher.
Bien. Oui! Je sais, je sais.
Les autres sont presque contents quand ils remplissent un trait de déchets, mais ce n'est pas normal.
Comme je l'ai dit une fois à Charlie,
"Ouah, c'est une bonne pêche!" Il a répondu, "Une bonne pêche? Vraiment?"
Je ne suis pas sûr si je me sens engourdi à cause de la nausée,
ou bien de la déshydratation que l'on subi en vomissant jour après jour,
en tout cas la tempête est fascinante.
Quelles qu'aient pu être mes attentes, suivre Marcus jour et nuit sous cette pluie,
s'est avéré être épuisant.
On pourrait hisser la grand-voile...
Pourrais-tu laisser aller la voile principale?
Tu peux la hisser et on changera de bord... Puis on sera prêts à y aller.
Je peux la laisser aller?
Oui s'il-te-plaît.
Là on a 30 noeuds de vent et des creux de 1 à 3m.
Donc pendant que nous échantillonnons la surface, ce genre de houle
peut faire sauter le chalut ou le faire plonger,
et on ne veut pas que ce soit le cas. Ca ne nous intéresse pas d'attraper de l'air.
Ca n'est alors plus valide. Par contre si on va très doucement comme maintenant,
nous avançons à seulement 1,5 noeud.
Si on va suffisamment lentement, on peut obtenir un échantillonnage correct. Mais...
ce genre de mer fait sombrer les débris de plastique,
donc le chalut collecte moins de débris en surface, mais ce n'est pas parce qu'il y en a moins.
C'est la mer agitée qui les maintient en dessous de la surface.
(Vents violents et de la pluie.)
Comme pour les autres gyres, il y a des zones de concentration...
... à l'ouest et à l'est.
Nous sommes allés sur tous les points que nous voyons...
... et tous ceux-là c'est où nous nous rendons...
Il y a 31 ans, au large des côtes de Cape Town,
ils ont réalisé 9 traits de chalut et se sont éloignés d'à peu près 1000 milles.
On peut sûrement en refaire la moitié.
C'est plutôt sympa.
Tu veux que je m'en charge ou c'est bon?
Je l'ai.
Est-ce que c'est le 15ème trait?
Je pense plutôt que c'est le 16ème.
Vitesse du vent?
Merdique.
C'est dingue!
Tu as dit que c'était dingue?
C'est dingue!
Je sais, je suis surprise que Dale te laisse faire ça.
C'est dingue que nous tirions nos traits dans ce genre de temps. C'est comme si on était dans un ouragan!
Je ne veux pas rater un...
Quoi?
Je ne veux pas rater un point.
Je veux dire qu'on a un trou de 600 milles dans le nord de l'Atlantique.
C'est parce qu'on s'est pris un ouragan!
Oui... mais on aurait dû continuer à tirer nos traits.
Il faudrait vraiment que je fasse cette étude dans des conditions normalisées.
Ca serait carrément chouette.
Ca serait tellement biaisé.
Et moins dangereux.
Et bien s'il n'y avait pas les Jeanettes (les scouts).
James est tombé! Je veux dire... James...
Et alors les scouts? (Rires)
Il n'est pas tombé!
James a basculé par dessus bord et s'est emmêlé dans son harnais hier soir.
Dale a dit que c'était assez effrayant.
Oui, je le crois...
Laisse-moi y retourner et...
T'avances à 3 noeuds?
C'est encore un peu rapide.
3... Entre 3 et 4 noeuds.
Ne t'inquiète pas, lorsqu'il sera père il arrêtera ce genre de chose. (Rires)
J'espère bien que non. (Rires)
Malgré les vagues s'écrasant sans répit et la tempête nous martelant sans relâche,
La persévérance de Marcus à vouloir respecter le planning,
malgré le risque d'avoir à supprimer certaines données éronnées une fois de retour au labo...
est remarquable.
Sa détermination est démente.
Je l'ai!
Mise à l'eau! Prêt?
Je me demande à quoi ça ressemblerait si c'était encore là-bas.
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8...
au moins 8 morceaux visibles.
9.
Ce qu'il y a d'intéressant c'est... Est-ce un nodule?
Je ne sais pas. Peut-être. Oui.
Avec cette mer, quand nous n'arrivons pas à collecter les petits morceaux,
les gros morceaux sont au rendez-vous eux. Oui.
Ils flottent très bien.
Donc même par un vent de 40 noeuds,
ceux-là restent en surface alors que les petits morceaux sont...
probablement repoussés sous la surface.
Ce serait facile avec ce temps d'oublier pourquoi nous sommes venus jusqu'ici.
Donc même si cela semble légèrement insensé que Marcus veuille continuer à échantillonner dans ces conditions,
chaque trait remonte du plastique, nous allons avoir un beau transect uniforme.
et il est déjà...
Aïe!! Aïe!! Haa!
Ouah!!! Attention aux ordinateurs!
Faites qu'il arrête de pleuvoir! (Rires)
Le seul endroit où l'on peut se retrouver.
Ceci ne devrait pas arriver. Mais on ne peut pas réparer en mer,
Je veux dire, Dale a dit qu'il allait réparer, mais il va littéralement devoir tout démonter.
Ceci ne devrait pas arriver. Non.
Au bout du compte, après une semaine de vent et de mer déchaînés,
nous nous sommes réveillés ce matin dans des eaux attrayantes.
Ce dont nous rêvions au début de l'expédition,
Une parenthèse dans notre métro-boulot-dodo quotidien et dans le flot ininterrompu de mails et de publicités omniprésentes.
Je me rends compte que ce contraste de mode de vie est l'occasion de relativiser.
La violence de la tempête a laissé derrière elle un morceau de ruban sur l'un de nos principaux gréements,
mettant Jody et notre grand-voile rafistolée en péril .
Ouah! ...le rouge!
L'avenir semble bien sombre et j'aime y penser,
mais sous une autre perspective car,
si je peux changer ne serait-ce qu'une personne, pour qu'elle arrête de jeter ses poubelles dans la rue,
ce que vous voyez tous les jours, cela vient tout simplement de l'ignorance, ils ne connaissent rien d'autre,
et bien il y a de l'espoir.
Considérons un pays du tiers monde qui ne se doute pas que le plastique ne se désintègre pas dans le sol.
Tout ce qu'ils utilisaient jusqu'à présent pour emballer les choses, comme les feuilles de bananes,
disparaissaient dans le sol quand elles étaient jetées à terre.
Ils n'ont aucune idée que ce plastique va persister entre 400 à 1000 ans.
Toutes les choses en bioplastique, PLA, acide polylactique que l'on trouve aujourd'hui dans le commerce,
ne se biodégradent seulement que dans les conditions appropriées de décharge,
ils ne se biodégradent pas dans les océans.
Nous devons mettre au point une formule chimique pour des produits réellement biodégradables.
J'étais loin du sommet.
Je ne sais pas si c'était une simple coïncidence, ou juste le beau temps,
mais la mer calme de Thanksgiving nous donna l'impression d'un pique-nique à la mer.
Après 3 semaines de voyages, je pensais qu'on se contenterait de pâtes et de riz natures,
mais les rations de Dale et les repas élaborés de Stiv se sont avérés
vraiment impressionnants jusqu'à présent.
C'est étrange mais on dirait bien une trace de doigt... juste là.
Je ne sais pas.
Mon estomac ayant retrouvé son état normal,
à des kilomètres de dîners de dinde gargantuesques,
une seule chose me trotte dans la tête.
Et il ne s'agit certainement pas de la programmation télé des fêtes ni d'un match de foot.
Depuis le début de l'expédition
je n'ai eu cesse de m'imaginer face à cette île de plastique.
De nager au milieu de morceaux de déchets en polyéthylène, PVC ou nylon,
Recouvrant la mer, capturer des photos pour choquer le monde.
En tant que réalisateur, ce désir fou est encore présent,
puisque demain nous approcherons la réalité de ce gyre.
Plastique!! A sept heures!
A 100m.
Je vais à l'avant du bateau juste pour voir...
Hep! Ici, ici!
Juste à 6m du tangon du spinnaker.
Oui, juste là! Juste sous la bôme du spinnaker...
...à 5m à peu près.
On a qu'à affaler la voile d'étai, ça facilitera la manoeuvre.
Bien... On doit être rapide.
Ramène la drisse sur le treuil. Deux morceaux et une ligne juste là.
Droit devant. Est-ce que tu le vois Mary?
Oui, ça nous arrive dessus. Où le vois-tu Stiv? Ok, oh parfait.
Je dirai que c'est à peu près à 15m à tribord.
Attrape-le! Tu dois l'attraper! Attrape! Attrape! Vas-y James!
Arhhh!
A toi de jouer Anna! Oh, non, non!
C'est trop profond! C'est trop profond!
A 200m!
Bien, attends! Attends! Droit dessus.
Arhhh!
Oh zut! Regarde regarde regarde!
Est-ce que ça vaut aussi 10 points?
Oui, Chelsea!
Je ne pense pas que débarquer dans un gyre océanique et le nettoyer soit vraiment la meilleure façon d'utiliser notre temps.
Je pense qu'empêcher le plastique de rejoindre l'océan serait plus judicieux.
Vous voyez autre chose les gars? Oui, un gros truc là-bas!
A la fin de la seconde guerre mondiale, lorsque nous avons commencé à faire ces bouteilles en plastique à usage unique,
personne n'a pensé au cauchemar environnemental qui allait en découler.
On a plutôt pensé à l'aspect pratique, l'hygiène et à la santé,
pensez à tout le matériel médical en plastique.
Je pense qu'à présent on doit faire marche arrière.
Au suivant! Au suivant!
Bien! Bien joué!
C'est dingue! Ouais!
J'ai attrapé un petit poisson! J'ai attrapé un petit poisson!!! Un petit poisson les gars! (Rires)
A 3m! Ouah! On a affaire à du gros maintenant ouah...
En approche, sur la gauche! Rose!
Ouuuuuuh!
Ouais!!! 20 points! Youpi!
Alors que nous nous amusons de ces petits morceaux de débris,
je pense qu'en fait nous sommes tous assez surpris que sur les 2000 derniers milles
chaque trait tiré contenait des petits confettis de plastique.
Nés de ces débris.
Pourquoi as-tu mis le téléphone satellite dans le casier sous l'évier?
Je me suis dit que c'était approprié vu qu'un certain nombre de personnes racontent n'importe quoi.
(Rires)
C'est une bonne réponse.
La partie tranchante...
comme nous pouvons le constater, a fendu le balai.
La loose.
Je trouve ça très satisfaisant de manger des céréales pendant que Dale travaille.
C'est un peu dégoûtant mais il faut bien faire ce qui doit être fait...
at the end of the day. En fait, cette conception est nulle.
Baleine! Ouah!
Baleine!
Ouah, tu peux voir la forme noire juste là.
Alors que nous quittons le gyre, la mer commence à changer.
La couleur de l'eau est d'un bleu moins lumineux, plus gris-argent
alors que les nuages cachent le soleil et que la crête des vagues ne cesse d'augmenter.
Aujourd'hui, un nouveau genre de filet écume la surface avec nous.
A l'inverse de l'hydroptère métallique de Marcus avec une queue de dragon en micro-filet,
ce filtre massif respire, tout en nous observant avec un regard profond et curieux.
Tout comme ce que nous collectons, c'est sa nourriture, jour après jour,
Est-ce que je te regarde toi ou la caméra? Heu, moi.
Bien.
Vous avez peut-être remarqué qu'en traînant nos filets nous collectons peut-être
une cuillère en plastique pour un trait de 2 milles, sur cette largeur.
Ca peut paraître dérisoire, mais cet océan est énorme, et les océans recouvrent les 2/3 du globe.
Donc cette fine bande que nous filtrons, cette simple petite cuillère,
représente moins que la tranche d'une lame de rasoir sur un terrain de foot.
Cet océan est grand. Si on additionnait toutes ces cuillères de déchets,
ces petits transects que l'on échantillonne, on se retrouverait avec des dizaines de milliers de tonnes de déchets,
de pollution plastique flottante, et il ne s'agit ici que d'un seul gyre, alors qu'il en existe 4 autres dans le monde.
Il ne s'agit pas que de cette petite île de déchets, cette île mythique de déchets le long des côtes californiennes.
Il y a de nombreux organismes marins qui...
du plus petit poisson, de la plus petite méduse, des organismes filtreurs, du zooplancton,
mangent ces petites particules. Ces petits morceaux de plastique constituent un fardeau chimique.
Et ces composés chimiques se bioaccumulent dans la chaîne alimentaire,
jusqu'au poisson que nous pêchons pour nous nourrir.
Nous allons vite. Nous allons dans la bonne direction, à peu près à 15km/h.
Nous avons fait le dernier trait de Marcus et à présent nous faisons la réplication des traits de 1980.
Nous allons vers les points de la grille,
ce qui nous amène de là à directement là.
Bien évidemment, comme je l'ai déjà dit, nous n'y sommes pas arrivés tant que nous ne sommes pas à quai,
et nous devons rester concentrés et en sécurité, parce que l'ambiance se détend...
Gardez aussi à l'esprit que les cookies et le bon pain qui sortent du four,
sont faits pour être partagés entre les 13 personnes à bord.
Car certaines personnes sont parties se coucher avec la délicieuse odeur de cookies,
Vous savez que nous sommes une équipe... Désolé (Rires)
It is a team and you know... Sorry. (Laughter)
Peut-être devrions-nous enfermer Marcus dans la proue. (Rires)
J'aimerais vraiment attirer votre attention sur un point.
La partie la plus dangereuse du voyage c'est l'arrivée et le départ.
En partant un bateau de pêche nous a presque heurté,
Et il y a beaucoup de bateaux et de navires. A présent nous sommes sur le retour.
Nous allons croiser des bateaux, il va y avoir plus de trafic vers Le Cape.
Il pourrait y avoir des bateaux de pêche, nous allons être fatigués, et vouloir arriver au port,
mais c'est la partie la plus dangereuse du voyage. Si vous êtes de garde, vous êtes de garde,
à observer les alentours, surtout maintenant. Il y a un bateau dans les environs, en ce moment.
Donc tout le monde doit vraiment être sur le pied de guerre.
Oui, ils ne vont pas tous apparaître là-dessus. Certaines choses comme les petits bateaux de pêche n'apparaîtront pas.
Donc plus nous approchons, plus cela devient dangereux.
Restez éveillés et attentifs.
Je suis en train de lire le livre "A la dérive",
qui décrit la vie d'un marin,
où lorsqu'on est en mer, on a hâte de rentrer au port,
et lorsqu'on est à terre, on a hâte de partir en mer.
Je pense que c'est pareil pour moi.
Ce que je préfère c'est...
la camaraderie et la communauté qui se forment quand vous êtes en mer.
Je suis en quelque sorte convaincu que la solution aux problèmes comme les déchets mondiaux
se trouve quelque part dans ce genre de communauté
Avec cette impression étrange que la vie en mer arrive à son terme,
je repense à notre grande chasse au plastique dans le gyre.
Aussi légère que la chasse ait pu paraître,
Je ne peux m'empêcher de penser à cette responsabilité que nous partageons tous.
...trois, go!
Que nous soyons un cadre aisé, ou un pauvre fermier,
nos objectifs se rejoignent lorsque nous avons des enfants.
La recherche que nous avons entreprise avec notre dernier trait de chalut,
sera-t-elle suffisante pour raconter une histoire qui changera leur futur?
Nous nettoyons sans cesse la plage là où je vis.
Une semaine plus ***, il faut recommencer.
Et qu'allons-nous faire? Continuer à nettoyer.
On ne peut pas nettoyer l'océan.
De mon point de vue, nous devrions nous considérer comme les gardiens de l'environnement
plutôt que de le détruire, et je suis choquée de voir que si peu de personnes pensent de cette façon.
A l'heure actuelle, de nombreux problèmes environnementaux menacent la vie marine, et abîment nos écosystèmes,
et nous ne pouvons même pas déterminer lequel de ces problèmes est le plus néfaste,
mais je pense que dans une certaine mesure nous pouvons essayer d'améliorer une partie voir même tous ces problèmes.
Si seulement il existait une île à proprement parler, nous pourrions nous en occuper.
Mais ayant vu ce que j'ai vu dans 4 océans, je ne pense pas que le nettoyage soit une option.
Je crois que le mieux que nous puissions faire est de limiter les dégâts et empêcher une aggravation.
Une fois que vous aurez votre boisson... (discussion)
J'ai été invité à bord du Dragon des Mers avec ma caméra en plastique afin d'aider à diffuser ce message
à un monde de plastique.
Mais que dire?
Nous n'avons vu aucune conséquence immédiate, juste des morceaux.
De très très nombreux morceaux.
Comment comprendre l'importance de ceci?
Ouah! Ouah!
C'était un peu dangereux.
Doit-on en arriver au point que les espèces disparaissent comme des dominos pour initier un changement?
Joyeux anniversaire Mary.
Et nous voilà sur le point d'arriver à Cape Town sains et saufs.
En espérant que ce soit encore l'anniversaire de Mary.
Pour ma part, à présent que le voyage touche à sa fin,
je sais que je vais continuer à profiter des cafés à emporter, des milkshakes avec une paille,
avec pour seul choix du plastique, je vais sûrement continuer à me brosser les dents tous les jours.
Mais après 31 jours passés en mer, accablé par cette pollution de plastique,
je me demande si je deviendrais un jour ce gars excentrique dans un café,
pétant les plombs à cause d'un couvercle en plastique.
Je suppose que je verrai bien en retournant à la réalité.
(Bruit de radio) Très bien les gars, qui est de garde?
Bienvenue à l'Aquarium des deux océans.
Et un très très chaleureux sud-africain de Cape Town accueille l'équipe des 5 Gyres
arrivée aux première lueurs de l'aube dans un épais brouillard ce jeudi matin
après un voyage assez pénible d'après ce que j'entends.
Ce périple de plus de 4000 milles que nous venons de réaliser,
est le premier du genre pour l'étude de la pollution plastique dans cette zone.
Ce n'est que relativement récemment que les gens ont entendu parler de ce problème,
mais à présent nous nous rendons compte que la pollution plastique est présente dans tous les océans
et sur chaque littoral de par le monde.
Nous plongeons ce chalut dans l'eau, filtrons la surface de l'océan sur 1 mille,
puis une soixantaine de milles plus loin nous recommençons.
Chaque trait de chalut était plein de confettis de plastique.
Voici les restes d'un albatros de Laysan,
ces oiseaux nourrissent leurs jeunes en régurgitant ce qu'ils ont trouvé.
Bouteilles en plastique, bouchons en plastiques, briquets...
Voici une tortue serpentine, qui bébé s'est retrouvée prisonnière d'un petit anneau en plastique.
Ceci sont des billes en plastiques de préproduction.
Avec le temps, elles absorbent tous les autres composés chimiques qui ruissellent de nos bassins versants,
pensez aux gouttes d'huile qui tombent des voitures, aux pesticides, aux PCB,
qui se retouvent dans la mer, qui s'accrochent aux particules de plastique comme à une éponge.
Si nous savons que les poissons mangent ces plastiques
et que les animaux marins ingèrent ces plastiques, comme cela est rapporté dans la littérature scientifique,
comment cela les affecte-t-ils, hein? Comment cela affecte leur reproduction?
Cela mène-t-il à la mort? Ou bien les plastiques transitent-ils sans laisser de composés chimiques dans les organismes?
On observe que ces composés chimiques transfèrent vers les tissus,
comment menacent-ils leur vie?
Ce que nous essayons de montrer au monde c'est qu'il s'agit d'un problème mondial.
Tous les continents rejettent leurs plastiques à la mer,
et il faudra qu'une coopération internationale
se mette en place au niveau local pour résoudre ce problème.
Il y a une question que vous devez vous poser. Parce qu'à présent vous ne pouvez plus vous cacher derrière l'ignorance.
Faites-vous quelque chose pour changer cela? Ou vous détournez-vous du problème?
Ce matériau prend vie en laboratoire par la torture d'un gaz appelé pétrole.
Le processus de catalyse assemble les polymères entre eux.
Des additifs sont ajoutés afin de d'optimiser le matériau.
Au bout du compte, on se retouve avec un matériau solide, durable, souple et léger
qui peut être modelé sous toutes les formes possibles.
Les couleurs et genres se mélangent, au gré des marées de la vie,
c'est à la fois bien et mal, maléfique et beau.
Nous mettons notre ignorance et notre indifférente dans ces objets cassés et indésirables,
en les mettant hors de vue, laissés sur le bord de l'autoroute, en pleine lumière.
Nous retournons à nos vies quotidiennes, métro-boulot-dodo,
avec rien de plus qu'une poignée de morceaux de plastique,
conscients de la triste impression, d'un certain scepticisme,
envers cette tâche impossible de changer nos habitudes,
nous n'abandonnerons que lorsque nous changerons.
Rien qu'en 2010, on estime que plus de 300 millions de tonnes de plastique neuf on été produites dans le monde.
Seulement 13,3% du plastique a été recyclé en 2008 et moins d'1% des sacs en plastique est recyclé chaque année.
Cela coûte 2800€ pour recycler 1 tonne de sacs en plastique.
Le produit après recyclage ne vaut que 23€.
Perdu au milieu d'une mer de consommateurs sans cesse sollicités, le changement commence par un choix éclairé.
Un film de MICHAEL J. LUTMAN