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Pourquoi la Terre n’est pas qu’une roche froide flottant dans l’espace?
La raison est qu’elle est enveloppée par une très mince
couche de gaz et d’éléments chimiques que l’on appelle notre atmosphère.
Donc, l’énergie du soleil, au lieu d’arriver sur Terre et rebondir aussitôt,
descend sur nous et est retenu près de la surface de la Terre pour un moment,
et repart ensuite, ce simple processus est la raison pour laquelle on a de l’évaporation,
des précipitations, de la photosynthèse et de la vie sur notre planète.
Donc, les scientifiques ont découvert, il y a plus de 100 ans,
que l’atmosphère et les systèmes sur la Terre sont dans cette relation dynamique
et que l’on pouvait changer la composition chimique de l’atmosphère
et retenir l’énergie du soleil plus longtemps.
L’énergie fini toujours pas s’échapper bien sûr, mais durant ce temps,
elle va causer des changements dans les systèmes biophysiques de la Terre.
Et, vous savez, on entend souvent les gens dire,
“La Terre a toujours changé, le climat a toujours changé”, et c’était vrai.
Cette relation entre l’atmosphère et les systèmes,
elle passe à travers des cycles,
mais ces cycles ont jusqu’à maintenant pris des centaines de milliers d’années,
des millions d’années.
La première chose importante à savoir est que
pour les 10 000 dernières années sur Terre,
le climat a été relativement stable, anormalement stable,
et par stable je veux dire que la température a variée,
elle est montée et descendue, mais elle est resté dans un intervalle très restreint,
de plus ou moins 1 degré Celsius,
et tous les avancements de l’humanité ont eu lieu durant ces 10 000 années,
le développement de l’agriculture, de l’écriture,
la roue, le iPhone, tout ce qu’on connaît, tout ce qu’on a construit,
on la fait durant cette période au climat relativement stable.
Donc, tout ce qu’on a fait dans les 200 dernières années,
est de sortir du carbone de la terre, et l’envoyer dans l’atmosphère,
et changer la composition chimique de l’atmosphère,
comme c’est déjà arriver dans le passé
mais tout ça vraiment vraiment plus rapidement.
Sur l’échelle géologique, un clin d’oeil.
Nous changeons de façon substantielle la composition chimique de l’atmosphère
et toute la science du climat a été à propos de,
“Qu’est-ce qui va arriver? Qu’est-ce que la Terre va faire en réponse à cela?”.
Et donc, on a déjà vu que le processus est enclenché,
nous avons mesuré, on a été témoin,
vue de nos propres yeux et nos thermomètres
une augmentation d’environ 0.8ºC de la température moyenne globale
depuis la révolution industrielle,
depuis que l’on a commencé à pelleter tout ce carbone.
Et cela peut paraître peu, moins de 1ºC,
mais la chose à savoir est que le gaz à effet de serre qu’on émet,
reste dans l’atmosphère très longtemps, il y a des décalages importants ici.
Donc ce 0.8º d’augmentation de température est une réponse
à ce qu’on faisait il y a 50 à 100 ans.
et ce qu’on va voir dans la première moitié de ce siècle
sera en réponse à ce qu’on a fait dans les 50 dernières années
et ce qu’on verra dans l’autre moitié de ce siècle
sera en réponse aux décisions qu’on prend maintenant.
Donc la question est : “La température augmente,
de combien peut-elle augmenter avant que l’on doive s’inquiéter,
avant que nous soyons en danger,
avant que des choses graves surviennent?”
La réponse typique à cette question a été “2ºC.”
Donc évidemment, qu’est-ce qui se qualifie de sécuritaire ou dangereux,
n’est pas une question scientifique difficile, c’est une question politique,
et c’était une décision politique de choisir ce 2ºC,
principalement prise par des négociateurs Européens sur le climat
il y a plus de 10 ans et ce chiffre est resté depuis.
Tous les pays qui prennent part aux négociations sur le climat
ont essentiellement signé pour dire :
“Oui, c’est ce que l’on veut éviter, une augmentation de la température de 2ºC.”
La mauvaise nouvelle sur ce 2ºC est à deux volets :
premièrement, toutes la science faite dans les 10-15 dernières années
a révélé que les impacts qu’on prévoyait arriver autour de 2ºC
allaient en fait arriver beaucoup plus tôt que ça,
le climat est plus sensible à ces gaz à effet de serre qu’on croyait.
Donc, si c’était là les impacts dont on s’inquiétait,
le vrai seuil de sécurité serait plus quelque chose comme 1.5ºC.
James Hansen est le célèbre scientifique du climat
connu pour avoir fait ces avertissements,
mais ça devient un consensus scientifique,
que 2ºC, en fait, est un seuil dangereusement élevé.
Ce qui est mauvais, parce que
nous sommes presque certains de surpasser 2ºC.
Il y a des raisons de croire, une étude récente disait que
même si on arrêtait nos émissions de carbones demain,
on atteindrait quand même plus de 3º durant ce siècle
juste avec l’élan des émissions passées.
Mais arrêter à 2º maintenant demanderait un niveau
de coordination globale et une ambition
qui n’est absolument pas présente actuellement.
Donc, beaucoup de scientifiques du climat ne veulent pas vraiment vous dire ça
parce qu’ils ne veulent pas vous rendre dépressif,
mais je suis juste un blogueur, donc je suis heureux de vous rendre dépressif :
2ºC n’est même pas sur la table.
Donc, la question devient :
“Et bien, à quoi ça ressemblerait si la température dépassait 2º?
De quoi ça aurait l’air, disons, 4ºC?”
Bizarrement, il n’y a pas vraiment eu
d’attentions scientifiques concertées sur cette question
parce que les scientifiques pensaient honnêtement
qu’on ne s’infligerait pas cela, mais on se l’inflige.
Donc, en 2009,
plusieurs groupes de recherche sur les changements climatiques en Angleterre
ont réuni un groupe de scientifique,
leur ont demandé d’écrire quelques articles
et d’examiner de près pour la première fois
à quoi ça ressemblerait 4ºC?
Il y a plusieurs articles, beaucoup d’équations,
beaucoup de présentations et de complexité que j’ai heureusement résumé
ici pour vous, pour rendre tout cela compréhensible.
4ºC d’augmentation serait vraiment affreux.
Ça serait le plus chaud que la Terre a été en 30 millions d’années.
Le niveau de la mer augmenterait d’au moins 3 à 6 pieds,
et cela exclut des possibilités plus extrêmes,
mais au moins 3 à 6 pieds.
Et une sécheresse permanente couvrirait environ 40%
du territoire présentement occupé sur Terre
et sèmerait le chaos sur l’agriculture
en Asie de l’Est, en Afrique, en Amérique du Sud, sur la côte ouest américaine.
Tout cela combiné mènerait à des centaines de millions de personnes
qui auront été chassé de leur maison
ou bien par l’inondation de leur ville due à l’augmentation du niveau de la mer,
ou par la faim ou par les maladies qui viennent avec ces choses.
Et, en plus, probablement autour de la moitié
des espèces connues sur Terre disparaîtraient.
Selon un article récent de l’agence internationale de l’énergie,
nous sommes présentement sur la voie,
si on continue à faire ce qu’on fait,
à agir comme si de rien n’était,
on est sur la voie d’une augmentation de 6ºC durant ce siècle;
quelque chose entre 5 et 7º, ce sont évidemment des estimations.
Donc, si c’est l’enfer sur Terre à 4ºC,
je laisserai votre imagination compléter le portrait à 6º,
mais, un danger qui survient
quand on envisage d’avoir une aussi grande augmentation de température
est la possibilité que
les changements climatiques deviennent irréversibles.
Je crois que ce que les gens se disent habituellement
à propos des changements climatiques, est :
“Oh, la température va augmenter de X degrés,
les circonstances vont changer, certains endroits vont devenir plus chaud,
certains endroits vont devenir plus humide,
on va s’ajuster, on changera nos terres agricoles de place,
les gens vont migrer d’une ville à l’autre,
on va se réinstaller et continuer avec nos vies.”
Le vrai danger est ce qu’on appel,
la Terre a de nombreux de ce qu’on appel des systèmes à rétroaction positive.
Par exemple, il y a en Sibérie de la glace permanente,
le pergélisol, et il contient beaucoup de méthane.
En dégelant, il relâche le méthane,
le méthane cause plus de réchauffement,
qui fait fondre plus de glace, qui relâche plus de méthane,
c’est un processus qui s’auto-alimente.
Ou encore la banquise, qui est blanche, reflète l’énergie,
en fondant elle devient bleu foncée et absorbe l’énergie,
se qui réchauffe plus l’océan, ce qui fait fondre plus la banquise,
qui crée plus de surfaces sombres.
Vous voyez, il y a plusieurs de ces systèmes qui s’auto-alimentent,
et le danger, le grand danger des changements climatiques,
qui dépasse tous les autres dangers plus spécifiques,
est que ces systèmes de rétroaction positive vont prendre
leur propre élan qui va devenir inarrêtable,
et les humains vont perdre toute possibilité de les contrôler,
même si on arrêtait toutes nos émissions d’un seul coup.
Est-ce que cela va arriver à 2º?,
Probablement pas même s’il y a une réelle possibilité que oui
et il y a beaucoup de débats à propos de ça,
Est-ce que ça va arriver à 4º?
Et bien, ça semble beaucoup plus probable à 4º,
Est-ce que ça va arriver à 6º?
Presque assurément.
Donc, si on continue sur la voie actuelle,
les changements climatiques vont probablement
devenir hors de contrôle et,
selon un article récent,
d’ici 2300, on pourrait voir une augmentation de 12ºC.
Maintenant, si cela se produit,
quelque chose comme la moitié de la Terre présentement habitable
va devenir trop chaude pour y survivre et quand je dis trop chaud pour y survivre,
je ne veux pas dire qu’il sera difficile d’y faire pousser des fèves
ou que la facture d’air conditionnée sera trop élevée.
Je veux dire que si vos alliez à l’extérieur,
vous mourriez immédiatement de chaleur.
Je veux dire qu’à des endroits où il faisait 25ºC,
la température serait autour de 80ºC,
littéralement trop chaud pour qu’un humain puisse y survivre à l’extérieur.
Donc, y aura-t-il encore une civilisation humaine
sous ces circonstances?
Qui sait, je veux dire,
peut-être que nous vivrons dans des caves climatisées souterraines,
peut-être que l’on fera pousser de la nourriture dans des tubes,
mais ça ne ressemblera aucunement à la Terre telle qu’on la connaît,
ça ressemblerait beaucoup plus à la colonie sur la lune de Newt Gingrich,
en supposant que des humains,
ou au moins assez pour former une civilisation,
survivent dans ces circonstances.
Donc, c’est ce que je veux dire quand je dis que
les changements climatiques sont simples.
Il y plusieurs discussions compliquées et passionnantes
à savoir quoi faire pour les contrer,
ou à propos des effets que nos actions pourraient avoir sur le climat
et à quel moment, ou quelles politiques sont les meilleures
en se basant sur une analyse coût-bénéfice.
Il y a de la complexité, plein de complexité,
pour ceux d’entre vous qui aimer la complexité,
mais on sait pour l’instant avec un grand degré de certitude
que si on continue à faire ce que l’on fait,
nous allons faire face à une catastrophe impensable;
c’est ce qu’on doit retenir,
c’est le message à ramener à la maison,
et que, vous savez, dire
“Je ne veux pas en parler
parce que je n’en connais pas les tenants et aboutissants”
est comme dire, “Je ne veux pas sonner l’alarme
à propos de l’armée d’Hitler qui est à 100 km,
parce que je ne connais pas le nombre de fils au pouce carré de leurs uniformes,
ou, parce que je ne connais pas l’apport quotidien
en calories d’un soldat allemand.”
Vous n’avez pas besoin de savoir ces choses
pour avoir peur de l’armée en marche
et de sonner l’alarme.
De la même façon, si on continue à faire ce que l’on fait présentement,
on est foutu, ça, on le sait maintenant.
Pour stabiliser la température,
et je ne veux pas dire la stabiliser à 2º, ou 4º, ou 6º,
je veux dire pour pouvoir espérer ravoir un jour une température stable,
de quelque sorte, les émissions de gaz à effet de serre doivent culminer,
arrêter de croître, culminer et redescendre rapidement dans les 5 à 10 prochaines années.
Tous les ans où on ne commence pas à faire cela,
on ajoute, selon l’Agence internationale de l’énergie,
un 500 milliards de dollars de plus
au prix que ça nous coûtera de le faire éventuellement.
Chaque année que l’on attend, c’est 500 milliards de dollars jeter à la poubelle.
Maintenant, vous et moi regardons les politiques actuelles,
particulièrement les politiques américaines,
et une action massive coordonnée ambitieuse et intelligente
ne nous semble pas particulièrement plausible.
En fait, ça pourrait nous sembler impossible,
c’est là où nous nous trouvons,
pris entre l’impossible et l’impensable.
Donc, votre travail, à tous ceux qui entendez ceci, pour le reste de votre vie,
votre travail est de rendre possible l’impossible.