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J'ai eu une question à l'esprit
tout au long de cette retraite silencieuse...
C'est peut-être un peu compliqué à expliquer...
Depuis que je vous ai rencontré il y a un an, quelque chose a changé
dans ma façon de méditer. J'ai suivi l'instruction
de rester dans ce "je suis" auquel rien n'est associé,
et cela a généré en moi une joie subtile, et...
Après vous avoir vu à Stockholm, pour la première fois quelque chose...
des choses ont quelque peu changé...
par le fait que j'ai eu quelques insights (compréhensions spontanées).
... une sorte de vue que
l'état de conscience qui s'installait quand j'étais bien tranquille,
était en fait quelque chose que je recherchais...
quelque chose qui était en fait ce qui colorait chaque chose de mon quotidien...
Tout était au fond cette conscience et
ce "je suis" également était simplement une autre vibration subtile
à l'intérieur de cette conscience... Et, pour la première fois,
la joie a disparu.
Qu'est-ce qui a disparu?
La joie
La joie a disparu.
Si la joie disparaît en direction du coeur,
c'est qu'il doit y avoir là quelque chose d'antérieur à cette joie.
Si la joie disparaît à l'extérieur (du corps),
alors c'est différent. Mais si la joie disparaît
en direction du coeur,
quelque chose de supérieur doit survenir.
Quelle est la joie à laquelle tu faisais allusion?
Tu parlais de la joie surgissant de
l'état "je SUIS" sans association.
Qu'est-ce ce que cela signifie pour ceux d'entre vous qui peut-être ne sont pas si familiers
avec ce type de terme? Ce que ça signifie c'est que
cette première, la première connaissance,
on pourrait dire la "connaissance quintessentielle",
est l'intuition fondamentale, la perception "j'existe, je suis, je SUIS."
Cette sensation "je SUIS" existe chez tous les êtres vivants.
Personne ne t'a fourni la saveur de ce "je SUIS".
Elle a surgi spontanément et, après qu'elle ait surgi,
il a fallu alors un instrument
par lequel exprimer
et avoir le goût de l'expérience,
et expérimenter ces diverses manifestations, tu vois?
Mais, quelque part tout au long de ce processus,
a surgi une identification avec l'instrument
et le "je SUIS"... qui n'est pas une personne.
En effet, ce "je SUIS" n'est ni masculin ni féminin.
Il n'a ni religion ni croyances.
Toutefois il a déclenché une identification avec le corps
et la croyance "je suis le corps".
Lorsqu'il se met à croire "je suis le corps",
tous les autres conditionnements qui surgissent
à l'intérieur du corps deviennent siens.
Il embrasse tous ces conditionnements, pensant "je suis également tout ça".
Alors il se produit de la confusion pour l'être
en lien avec le corps. Ce corps est un corps temporel.
Il a une naissance, une date de naissance, une date de mort,
qui vous seront toujours inconnues
qui vous ont toujours été inconnues.
Vous n'avez pas expérimenté votre date de naissance
et vous n'expérimenterez pas non plus votre date de mort, tu vois?
Toutefois, comme cette existence
s'est faite dans un corps temporel, elle est entrée dans une dimension temporelle.
Et alors une sorte de traumatisme a pénétré l'existence,
qui peut être ressenti comme "un jour ou l'autre je ne serai plus là
pour jouir de la vie dans ce corps", et alors de la douleur survient.
Maintenant que tu as, d'une certaine façon, l'expérience de l'exercice, tu peux dire
ou rechercher si cela est une aide pour l'existence que de
tomber dans l'état d'hypnose "je suis le corps".
Elle croit "je suis le corps". Toutes les vraies pratiques spirituelles
ou sadhanas aident à supprimer
cette accumulation de concepts non originels
à ton être. De telle sorte que tu rayonnes à nouveau
uniquement en tant que "je SUIS" sans association.
Certains appellent cet état
"satchidananda", le parfum de l'être (de l'étant)...
lorsque tu n'associes plus rien....
Bien entendu extérieurement, quelqu'un va toujours t'appeler
fils ou fille, ou épouse, ou partenaire, ou époux, ou autre.
Mais intérieurement tu es sans identité. C'est ton secret.
Tu n'as pas besoin de parler de ça.
Et quelque part tu es capable de fonctionner à merveille dans ce monde.
Donc extérieurement, tu poursuis (ta vie), ou plutôt quelque chose continue...
Et il y a une conscience de ça. Il y a également une harmonie...
voire même peut-être une harmonie plus grande, car maintenant
un certain détachement est ressenti
par rapport au rôle extérieur que nous jouons.
A l'intérieur, tu es en pure sérénité, tu vois?
C'est le but de toute vraie discipline
de revenir à ce lieu originel,
l'état de conscience "je suis", "je SUIS"...
au-delà de tout... SUIS au-delà d'être homme ou femme,
au-delà d'être musulman, chrétien, hindou, ou autre...
Simplement la saveur "je SUIS". C'est là le magnifique état
auquel peuvent aboutir tous vos exercices, toutes vos pratiques.
Chez quelques êtres, même la saveur "je SUIS",
saveur de l'existence, apparaît également comme un phénomène (passager).
Ce ne va pas être ton état de conscience quotidien.
Quelques rares êtres commencent maintenant à percevoir
que même cette saveur d'existence a surgi également.
Et que ce qui surgit est voué à disparaître également.
Et chaque jour nous expérimentons l'état de veille.
Préalablement à cet état de veille, vous étiez dans un
état sans même de "je SUIS".
Puis a surgi l'état de veille,
puis a surgi le sentiment d'exister,
puis ont surgi contacts avec le monde et altérité
ainsi que le (la conception du) temps. Tout cela a surgi.
Et le sommeil a ressurgi, et tout s'est trouvé abandonné au repos.
Et toi également, ton identité de l'état de veille
ne peut plonger avec toi dans le sommeil profond.
Donc maintenant retournons à l'aspect que tu as mentionné.
Tu as dit. "J'ai eu l'expérience
d'arriver d'abord dans ce lieu où il y a uniquement le sentiment "je SUIS"...
sans rattacher ça à quoi que ce soit d'autre.
Et j'y ai trouvé la joie, j'y ai trouvé la paix, je trouve la joie"
Plusieurs autres êtres vont t'envier.
"Comment as-tu trouvé la joie?". Sans rien associer.
Sans supprimer les perceptions.
Sans réprimer les émotions.
Elles peuvent se produire, mais je ne m'identifie pas à elles.
C'est cela entrer dans le pur état d'être. Est-ce assez clair?
Puis tu as dit quelque chose comme:
"J'ai alors même vu cet (état d')être".
Puis j'ai vu même cette sensation "je SUIS", cette sainte saveur
qui se réfère au principe divin,
principe divin à l'intérieur du corps...
Cela aussi a été vu, observé.
Donc ce fait même que cela a été vu
place celui qui voit au-delà...
au-delà même du champ du "je SUIS", dans l'ineffable même...
Mais tu as dit: "La joie aussi s'en est allée"...
Si la joie s'en est allée, qu'est-ce qui alors est resté? qu'est-ce qui était toujours là?
Je veux te poser cette question.
La joie s'en est allée, alors quoi?
De la tristesse est venu remplacer cette joie, ou quoi?
Au début, j'ai ressenti - je crois - une sorte d'excitation.
Ce jour-là, il s'était produit certains changements
dans mon expérience, et ce matin-là lorsque je me suis réveillé,
j'ai ressenti que je devais tout oublier concernant
toute cette pratique, qu'il n'y avait pas...
En fait, tu as perçu : "Oublie les pratiques"?
Retourne au travail. Je n'avais pas travaillé cette année-là.
Cette année-là, j'avais passé la plupart de mon temps à méditer sur mon canapé
donc a surgi un sentiment qui disait quelque chose comme: "Retourne simplement au travail...
Va avec la vie."
Vraiment? Je veux en savoir plus sur ce point.
Parce qu'il peut se produire parfois deux types de choses.
Parfois on ressent: "D'accord, maintenant c'est clair...
Je ne suis rien de tout ça. Toutes ces pratiques continuent
à me faire avoir le sentiment que je suis un pratiquant ou autre...
J'ai maintenant vu que ce n'est pas vrai."
Cela peut apparaître de cette façon.
Donc, je retourne travailler. Le travail est-il vrai?
D'accord. Donc même cela, même ceci est OK.
Donc va travailler et travaille. C'est parfait.
Mais à l'intérieur, quel est ton état interne?
Donc tu vas travailler et tu dis: "J'ai vu tout ce que
les yeux peuvent voir. J'ai compris autant qu'il est possible
(au mental) de comprendre. Je ne veux plus rien."?
Donc maintenant j'aimerais savoir ce qui s'est produit quand
tu t'es dit: "Bien, maintenant je retourne travailler."
D'accord, très bien. Tu retournes travailler. Quel est ton état intérieur?
Même pendant le travail. Je n'ai aucune objection à cela.
Bien entendu, en fait le travail est quelque chose de très naturel. Vas-y!
Quel est ton état intérieur?
"Bien sûr, il y a eu, spécialement cette année,
un fort sentiment de transparence et de détachement,
et en fait je ne suis pas retourné travailler.
J'ai passé une semaine un peu agité
et je suis simplement revenu à la pratique que vous aviez donnée
et la joie est revenue, lentement revenue,
cette sorte de subtile, de subtile joie...
Oui, oui, joie que tu vois encore
même maintenant. Même avec la joie présente actuellement,
la plupart des êtres seraient très heureux.
Ils pourraient dire : "Si tu débarrasses de ta joie, pourrai-je l'avoir?"
"Retourne travailler: Je garde la joie...."
Mais tu dis maintenant que même cette joie qui a été expérimentée,
elle est là, mais peut-être sans aucune excitation à propos de cette joie.
Elle devient une sorte d'état fondamental.
Elle est là par elle-même.
Il n'y a aucun désir de la faire durer
ni de la faire cesser. Elle est simplement là.
Elle est le parfum d'être. Cette joie est là.
Quel est ton état intérieur derrière cette joie?
Parce que cette joie peut être vue, observée.
Ce qui voit la joie, quel est son état?
Quelque chose à dire?
Est-ce que "ce qui voit la joie" dit: "D'accord, maintenant je retourne travailler."
"Maintenant je me remets à ma pratique". Est-ce que "ce qui voit la joie" peut dire une telle chose?
Non, je crois que c'est simplement là.
C'est simplement là. Plusieurs personnes sont bien curieuses concernant la phase suivante.
La phase - pour ne pas parler d'état - qui attise la curiosité de
beaucoup de monde est alors: alors maintenant quoi?
Car plusieurs personnes demandent:
"D'accord, alors et maintenant que faire? que faire?"
Alors je pose la question suivante: "Qui est ici en train de poser cette question?"
N'est-ce pas encore le mental qui est en train de demander que faire? que faire?
Et même ce "que faire?" du mental est également vu (observé).
Fais bien attention, car même ce "que faire?" du mental
peut encore te jouer des tours.
"Que faire? Oh, oui, que, que faire?"
Lorsque tu te trouves en position d'être même conscient de cela,
car tu es retourné une fois à ton
pur état d'être, parfois quelque chose dit:
des visiteurs vont arriver,
des visiteurs vont arriver, et leurs voix
peuvent dire quelque chose comme ceci,
par exemple ils peuvent dire:
"Comment puis-je conserver ceci? Comment puis-je rester ici?"
Tu ne dois alors pas écouter cette voix,
car si tu écoutes cette voix, tu entres immédiatement
dans la séparation. Tu dois observer cette voix.
Une autre voix peut dire: "D'accord, mais que vas-tu faire maintenant, Monsieur Sa Sainteté,
Mademoiselle Sa Sainteté? Tu es parvenu-e à ce lieu magnifique.
Et alors maintenant? Qui va s'occuper de
tes enfants? Qui va payer le loyer?..."
Et quelque chose se met à trembler. Tu ne dois pas
écouter cette voix. Une autre va surgir:
"Bon, d'accord, j'Y suis. J'ai réussi. J'ai réussi.
Maintenant je vais ouvrir mon propre ashram." (Rires)
N'écoute pas cette voix non plus.
La plupart d'entre vous connaissent bien ces voix, elles surviennent
et elles ne sont parfois pas toujours faciles à déceler.
C'est parfois encore un peu tôt. C'est pourquoi je dis: "Reste tranquille,
ne te précipite pas dans des conclusions prématurées à propos de tout.
Reste simplement calme et, dans ta solitude,
tu vas pouvoir observer ces énergies surgir.
Tu ressentiras leur attrait.
Quelque chose va dire: "D'accord, tu as vu maintenant, tu comprends.
Alors il est temps de retourner à la réalité." Ou autre.
Qui est parvenu à ce lieu?
Tu as dis que tu avais un doute. Quel est-il?
Il y a eu un sentiment persistant que j'aurais dû
faire quelque changement... que j'aurais dû changer quelque chose
et non pas retourner simplement à la même pratique...
Mais en vérité, après la retraite,
j'ai eu une forte sensation de simplement m'abandonner
à ce qui restait, quoi que cela soit, de m'abandonner, de m'abandonner.
Excellent. Excellente attitude. Parfois je l'exprime
sous la forme d'un "oui" exprimé à l'intérieur.
"Oui" à quoi?
"Oui" à l'opportunité de compléter ta vue...
"Oui" à l'opportunité d'embrasser l'inconnaissable...
"Oui" à l'opportunité de laisser s'en aller la peur de disparaître...
"Oui" à une sorte de confiance en le fait que si l'existence m'a conduit
ici, alors elle va continuer à prendre soin du reste.
Tu dis "oui" à quelque chose". Tu n'as pas besoin de fournir
tous les détails de tout ce que cela concerne, quand bien même tu le sais peut-être déjà.
C'est une sorte d'abandon, de lâcher-prise...
"Oui" à l'introspection, ou au voyage intérieur
dans ma propre totalité.
"Oui". C'est aussi lâcher prise. De façon à ce que ton
être puisse rester en totales solitude et paix.
Est-ce que le monde va s'arrêter? Est-ce que le monde va s'arrêter?
Je dirai oui et non.
Peux-tu le comprendre? Tes sens ne vont pas s'arrêter.
Ils vont continuer à fonctionner.
Des pensées vont continuer à surgir,
mais quelque chose d'autre est là maintenant:
une tranquillité, une intuition, une présence, une absence...
Peut-être vas-tu tenter de l'expliquer, et les mots vont te manquer.
Alors tu diras: "Mooji a dit:
"Reste tranquille, reste tranquille, reste tranquille."
Et n'attends pas, n'attends rien.
Tu es devenu plein de toi-même.
Tu es en train de te donner naissance."
Peut-être que s'il y a autre chose à découvrir,
dans cet espace tu y parviendras avec une clarté complète.
Parfait.
Je m'en vais ce soir, donc...
Tu pars aujourd'hui?
... donc je tenais vraiment à vous remercier pour la retraite!
Excellent. Donc il reste encore un peu de temps dans ce Satsang,
on verra ce qui va se produire.
Excellent!