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Certains d'entre vous sont-ils membres de la World Future Society ?
Je suis sûr que la plupart d'entre vous ont entendu parler d'Arthur C. Clarke.
Voulez-vous bien lever la main ? Bien.
Il a dit "si j'écrivais un livre
que tout le monde aimerait ou comprendrait,
je ne dirais rien de nouveau."
Réfléchissez-y.
Je vais vous parler de choses qui pourraient changer vos existences :
votre façon de vous regarder et votre vision du monde autour de vous.
Le sujet n'est pas du genre
de celui que vous trouverez dans des sources ou des livres ordinaires,
je sollicite donc de votre part que vous participiez à une expérience.
Certains vont peut-être pouvoir deviner
ce que je dessine sur le tableau avant que je le finisse.
Si vous savez ce que c'est, interrompez-moi et dites : "J'ai trouvé".
Je vais commencer. Pouvez-vous tous voir le tableau ?
Je ne pense pas pouvoir le faire avec ceci.
Vous pouvez tous voir le tableau ? Vous m'entendez bien ?
Dès que vous savez ce que c'est, interrompez-moi.
(Membre de l'audience) Un bateau qui coule ; le Titanic.
- C'est quoi ? - Titanic - Oui, super.
S'il ne l'avait pas deviné (souvenez-vous qu'il n'y a pas du tout de bateau, ici)
Il y avait assez d'éléments pour sa mémoire associative
fasse le lien. Vous savez que ce n'est pas un bateau.
Maintenant qu'est-ce que ceci ? Certaines personnes plus âgées peuvent le deviner.
(Membre de l'audience) Un réveil ! - Qui a dit ça ?
Vous êtes incroyable !
Ce n'est pas un.... Où est le réveil ? Bon, de toute façon,
si elle n'avait pas été en mesure de le deviner
j'aurais mis les pattes, l'horloge, le marteau,
tous les éléments, jusqu'à ce que quelqu'un trouve.
Maintenant, certains ne peuvent toujours pas voir le bateau.
Je serais allé jusqu'au bout, j'aurais dessiné toutes les fenêtres au Titanic
jusqu'à ce que quelqu'un se lève et dise : "Oui, Titanic !"
Ceci est un essai pour prouver que nous sommes tous
capables de prendre des décisions et d'arriver à une conclusion
sans toutes les informations préparées pour nous.
C'est une qualité unique chez l'humain. On peut établir des liens entre différents éléments
sans l'accumulation d'un grand nombre d'informations.
Dans ce système, si vous comprenez assez bien le système,
qui diriez-vous que c'est ?
(Membre de l'audience) Lincoln ? - Qui a dit ça ?
Qui a dit ça ? Quelqu'un a dit Lincoln.
Je ne vois pas Lincoln, mais c'est ça. Ç'aurait été Abraham Lincoln.
Si j'avais continué, j'aurais ajouté la barbe et tout le reste.
Je veux juste prouver que les gens sont capables d'assembler des idées
et je vais essayer de vous expliquer
ce qu'est véritablement l'esprit créatif.
Je vais utiliser un vieux langage, le langage que j'utilise
avec les gens qui ne sont pas habitués à ces modes de réflexion.
Le vieux langage indique que les gens peuvent penser et raisonner.
Je ne pense pas que ce soit possible.
J'ai réalisé de nombreuses inventions et travaillé sur nombre de choses différentes,
mais je ne crois pas que l'Homme puisse penser ou raisonner.
C'est ce que je crois. D'ailleurs, vous n'avez pas à accepter ce que je dis.
Lors de la session de questions/réponses, ne soyez pas polis !
Couvrez tous les angles. Détaillez la chose si vous pouvez.
Cela m'aide et cela vous aide.
Quand je parle du fait de penser, de raisonner et de faire des associations d'idées
nous parlons en fait des forces qui façonnent le comportement humain.
Je pense que tous les comportements humains sont légitimes.
Les réactions et les valeurs de tout le monde
sont légitimes lorsqu'on tient compte de l'environnement dont ils sont issus.
Chaque être humain est parfaitement ajusté
à son milieu d'origine,
son parcours et son expérience.
Si étant bébés vous aviez été élevés par les Indiens seminoles
vous vous comporteriez (si vous n'aviez rien vu d'autre) comme un Indien seminole.
Si vous aviez été élevés dans un autre groupe Indien,
que vous aviez des plumes sur votre casque
et que vous dansiez autour du feu et que j'arrive en disant :
"C'est ridicule ! Pourquoi dansez-vous autour du feu avec des plumes ?"
Vous ne jetteriez jamais votre chapeau au sol pour dire :
"Je n'y avais jamais pensé !" Nous n'en sommes pas capables.
Nous sommes victimes de la culture.
Nous portons un regard sur le monde à partir de notre culture.
C'est notre seule façon de procéder.
La psychologie aujourd'hui est plutôt rudimentaire ;
elle tente de saisir les facteurs qui influencent le comportement humain,
les faits responsables de notre perception de nous-mêmes,
des autres, et d'expliquer notre comportement, en bien ou en mal.
Je ne crois pas qu'un seul être humain se comporte mal.
Ils font ce qu'ils peuvent avec les outils qu'ils connaissent
et avec lesquels ils sont familiers. Le langage en est un outil.
Si quelqu'un vous montrait l'image d'un avion
(ce qui ressemblerait à un avion) sans ailes
ils le regarderaient et diraient :
"Cela ne volera jamais !", mais ils ne disent pas :
"Comment proposez-vous de le faire décoller sans ailes ?"
C'est la clé de la communication.
Un scientifique très célèbre
(décédé) essaya de convaincre le gouvernement et le peuple
de rassembler assez de fonds pour surveiller l'espace
pour essayer d'entrer en contact avec les extraterrestres.
Je voudrais vous transmettre ce message, et pensez à ce que je vais vous dire.
Méditez là-dessus. J'utilise le vieux langage
parce que vous n'êtes pas familiers avec ces valeurs.
Si des gens, êtres ou choses
pouvaient voyager des centaines de millions d'années-lumière
à travers le temps et l'espace, ce ne seraient pas des humanoïdes.
Rien que le système de stockage d'eau occuperait des kilomètres
et toutes les installations dont l'homme a besoin
occuperaient d'énormes quantités d'espace
et nécessiteraient l'emploi d'énormes quantités d'énergie.
Il y a des gens qui parlent de soucoupes volantes qui atterrissent
sur Terre et entrent en contact avec des fermiers,
les emportent dans leur soucoupe et font toutes sortes d'expériences sur eux.
Tout d'abord,
on ne voyage pas des centaines de millions d'années-lumière
pour aller prendre le premier fermier venu pour voir quel type de bretelles il porte.
Carl Sagan voulait communiquer avec les extraterrestres.
Il espérait qu'ils nous répondraient. Mais on sait que les républicains
ne peuvent pas communiquer avec les démocrates.
Les maris et les femmes ont du mal à communiquer entre eux.
La relation parent/enfant peut être tendue parce que notre langage
a été conçu il y a très longtemps.
Les difficultés à partager les idées sont inhérentes
au langage que nous utilisons aujourd'hui.
Cependant quand des ingénieurs se rencontrent et discutent,
ils utilisent un langage différent.
Un ingénieur peut présenter un câble très fin
et dire : "Il peut supporter 5 000 tonnes"
et l'autre ingénieur lui répond : "Quelle est sa résistance à la traction ?"
Ayant reçu cette information, il le place dans une machine
et vérifie s'il peut supporter ce poids.
Quand les ingénieurs conçoivent un avion,
ils font tous les calculs (ceci est une vue de face
très sommaire du nez d'un avion.)
Ils font tous les calculs rapidement et déterminent
ce que peut supporter cette aile.
Après avoir effectué leurs calculs et vérifié leur certitude,
ils ont empilé des sacs de sable sur l'aile
jusqu'à ce qu'elle cède, pour être bien sûr qu'elles assurent leur rôle.
Ceci n'existe pas dans le langage de tous les jours.
Dans le langage de tous les jours, vous n'avez pas cette capacité.
Quand un ingénieur rencontre un autre ingénieur, il dit :
"Je peux illuminer une zone de 4 000 m²
avec ce petit point de lumière."
L'ingénieur ne dit pas : "Ce n'est pas possible !" Il ne parle pas comme ça.
Il dit : "Comment alimentez-vous cette unité ?"
"Quel genre de voltage exige-t-elle ?"
"Comment éclairez-vous cet endroit ?" Ils posent des questions.
Une personne moyenne dirait : "Non, jamais de la vie..."
C'est ainsi depuis longtemps. C'est le langage de la guerre,
de la haine, de la bigoterie et des préjugés ;
une inaptitude à poser des questions.
Nous devons faire très attention à cela.
Je me rappelle que pendant un cours à Princeton, j'essayais de dire
que les êtres humains ne peuvent pas penser ou raisonner
(c'était au département de psychologie et sociologie).
Un des individus (du personnel) s'est levé et a dit : "Très bien,
d’où vient la photographie ? Dans le passé, il n'y avait pas d'appareils photo.
Quelqu'un a bien dû penser à un appareil photo.
Cela ne surgit pas du néant !"
Dans le passé lointain, après avoir beaucoup travaillé
en Égypte ancienne
ou si vous aviez vécu dans le pays
il y avait un trou dans le mur d'une grange
qui avait été défoncé.
Les vaches se trouvant à l’extérieur apparaissaient inversées sur le mur.
En Égypte, vous alliez dans ce dôme pour voir le monde inversé.
Il y avait un petit trou là. La lumière du jour entrait
et on pouvait voir des gens marcher à l'envers sur le mur.
Combien parmi vous ont fait l'expérience de ce phénomène ?
C'est essentiellement la caméra à boite trouée.
Une simple caméra sans lentille se réduit à un petit trou dans une boite.
Quelqu'un dit : "Comment puis-je voir cette image ?"
Ils ont utilisé une membrane transparente à l'arrière
et ils pourraient voir une personne ou une vache la tête à l'envers.
Ils se sont alors posé cette question : "Si seulement je pouvais garder cette image."
Ce n'est pas la réponse. C'est juste une question.
"Je me demande comment je pourrais conserver cette image."
Des années avant cela, les Indiens d’Amérique
et d'autres primitifs ont utilisé des tissus à motifs
ou ils tissaient des matériaux naturels en une sorte de tissu
et ils utilisaient le jus des baies pour les teindre de différentes couleurs.
Parfois, une feuille tombait sur cette surface
et quand la feuille avait séché, on pouvait y distinguer l'image de la feuille.
Alors ils commencèrent à utiliser des teintures.
Ainsi sont les êtres humains ; pour mieux me comprendre :
le premier être humain qui sauta d'un précipice avec des ailes, mourut.
Son beau frère écrivit : "La prochaine fois, les ailes devront être plus grandes."
Personne ne peut résoudre un problème dès le départ
à moins de disposer d'un très large bagage dans différents domaines.
La personne suivante sauta avec des ailes plus grandes.
Il plana un peu et s'écrasa.
Le vieux pécheur dit : "Vous devez renforcer ces ailes"
comme sur un bateau, comme un mât.
Elles ne vont pas tenir !" Alors ils les renforcèrent.
Ensuite, cet individu sauta du précipice.
Il vola, mais percuta un arbre
et se blessa sérieusement aux jambes.
Sa femme dit : "Tu sais John, un poisson a un gouvernail."
Bien vu ! Et ils attachèrent le gouvernail à l'avion.
Personne ne s'est jamais posé pour inventer le poste de télévision,
l'avion, la lumière électrique ou la transmission sans fil.
Rien de tout cela n'est venu d'un homme marchant en pleine concentration
au travers d'une substance hypothétique.
Bingo ! Le concept est formulé ! Ça ne marche pas comme ça.
C'est un travail difficile.
Je fais plus d'erreurs que quiconque que je connaisse
parce que j'essaie plus de choses.
Il n'y a pas de mal à construire quelque chose
et voir que ça ne marche pas. C'est ainsi que l'on acquiert l'expérience.
Il n'y a rien de mal avec la critique.
Je me rappelle avoir eu honte des premières maquettes d'avions
que j'ai construites et qui s'écrasèrent au sol.
Un jeune ingénieur me dit que mon centre de gravité devait être corrigé ;
c'est à dire, déplacer les ailes vers l'avant.
Chacun s'appuie sur l'épaule d'un autre
et ainsi nous formons le futur.
Une autre question qui fut posée :
"Quelqu'un a dû à inventer l'arc et la flèche !
Quelqu'un a dû y réfléchir ! Ce n'est pas sorti de nulle part !"
J'ai parlé à beaucoup d'Indiens,
voilà ce que j'ai trouvé :
les Indiens dépeçaient les animaux
(c'est un dessin grossier de la peau d'un animal
étalée au soleil).
Quand les Indiens revinrent,
la peau avait rétréci de moitié ; elle est devenue plus épaisse
et ils n'ont pas du tout aimé cela, alors ils coupèrent du cuir en fines lanières.
Ils utilisèrent un cadre et étirèrent la peau
sur le cadre (certains ont peut-être déjà vu cela)
avec les lacets de cuir tout autour pour éviter qu'elle rétrécisse.
Quand ils coupèrent les lanières de cuir
et les mirent au soleil, elles rétrécissaient et devenaient larges et courtes
et ils n'étaient toujours pas satisfaits.
Après des années, un Indien attacha cette lanière de cuir
à un morceau de bois, un bâton
qu'il fendit un peu vers les bouts, fit un nœud et attacha le cuir au bâton.
Quand il est revenu, espérant que la lanière aurait séché sans rapetisser,
le bâton avait pris cette forme ; il était courbé.
Il tira dessus et ça fit "Boing !"
Après des années, quelqu'un prit un autre bout de bois
le mit dedans, tira sur la corde et ça partit en flèche.
"Bon, si un homme ne peut penser ou raisonner. D’où vient la photographie ?"
Quelqu'un a dû y réfléchir ! Ça n'existe pas par ici."
Voilà d'où ça vient.
Il y a des milliers d'années en Chine
ils avaient l'habitude de prendre une bougie
et ils utilisaient du papier de bambou à cette époque
qu'ils mettaient devant la bougie pour le couper.
Ils formèrent une petite figurine d'un être humain et placèrent la bougie juste derrière.
Tandis que la bougie ondulait,
la petite personne dansait et jouait de la musique.
Ce fut le début. Comment est-ce arrivé ?
Quelqu'un avait une bougie et un bout de papier
et il se trouve qu'il se trouvait derrière ces objets
et ses doigts parurent bouger sur l'écran ;
il a donc compris ; il a construit quelque chose à partir de ce phénomène.
Plus ***, quelque chose d’intéressant survint.
Les Chinois avaient l'habitude de prendre
énormes parchemins pour les ouvrir
et plus *** ils les ont attachés avec de fils ou des boyaux
ils ont attaché plusieurs pages ensemble, fabriquant ainsi une sorte de cahier.
Mais pour retrouver une certaine page,
ces Orientaux marqueraient le coin de la page
pour pouvoir la trouver par son symbole.
Tandis que vous tourniez rapidement les pages,
ce petit point se baladait partout.
Des années plus ***, un individu y dessina
diverses images successives d'un oiseau en vol
les mit dans le coin du papier et les fit défiler.
L'oiseau commença à bouger de haut en bas.
Un Français vit cela,
et il utilisa de petits bouts de carton
en les plaçant en cercle.
(Je vais essayer de le faire aussi clairement que possible)
et il mit une manivelle en haut qu'on fait tourner.
Les petites images bougent autour du cercle.
Les Chinois avaient un dispositif similaire, un interrupteur en bambou
qui maintenait l'image pendant une seconde, voire moins d'une seconde.
Quand vous le tourniez, un homme apparaissait et passait à travers l'écran.
Le français usina cela à partir de laiton.
Il a fait un beau travail, et quand vous tourniez la manivelle
la personne marchait avec des mouvements fluides
plutôt que des mouvements saccadés.
Edison a vu l'appareil créé par le français
et la tourna dans cette position.
Je suppose que je ne peux pas travailler avec ce micro.
Pouvez-vous m'entendre là-bas derrière ?
Ce qui se passe...
Il l'a tourné en position verticale
et toutes les images
ont été placées de façon circulaire.
Vous tournez la manivelle ici...
(Roxanne) Excusez moi, ils ne pourront pas avoir le son et l'image...
- Pardon. - Pourquoi ne le mettez-vous pas dans votre poche ?
- Je vais essayer.
Merci. Roxanne est mon associée.
Elle travaille sur toutes les constructions et tout ce qu'on a développé
dans le Projet Vénus, dont je vous parlerai plus ***.
Edison l'acheta, et plaça une loupe devant.
Vous mettiez une pièce dedans, vous tourniez la manivelle et voyiez des gens bouger ;
quelques photos fixes.
C'était un processus long et lent.
Aucun individu n'a inventé la caméra.
Un peu de ceci, un peu de cela, ajouté à cela et plus ***
les frères Wright ont lu quelque chose à propos d'un avion expérimental
où des milliers de personnes moururent, essayant de fabriquer une machine volante.
Après avoir pris certaines de ces informations
(y compris un cerf-volant transportant des humains, il y a des milliers d'années),
ils construisirent la première machine volante.
On les appelait "les pères de l'aviation". Encore une fois,
il n'y a pas de pères de quoi que ce soit.
On a une idée, on lui ajoute quelque chose et progressivement, le concept se construit.
Un génie ! Un génie est une personne qui a touché
à plusieurs systèmes différents. Ainsi, ils peuvent mettre au point
une vaste gamme de solutions.
Un homme comme Léonard de Vinci :
pensez-vous qu'il a surgi à partir de rien ?
En son temps, il a parlé à de gens intéressés en mécanique.
Ils se sont réunis, ont partagé des idées, mais on ne parle que de De Vinci.
Malheureusement, les personnes comme Nikola Tesla,
Edison, tous les grands inventeurs du passé
ont été influencés par d'autres personnes.
Les structures mythiques que nous construisons autour des inventeurs,
le fait qu'ils héritent de compétences spéciales, ils deviennent des génies
ou sont reliés à l'esprit infini
et les idées pré-filtrées émergent.
C'est assez absurde.
C'est comme la question : "Y a-t-il une forme de vie intelligente dans l'univers ?"
La vraie question est : "Y a-t-il une vie intelligente ici ?"
Nous pensons que non, pas encore.
Je suis sérieux. Je ne plaisante pas.
Qu'est-ce que l'intelligence ?
La capacité de raisonner ? Vous ne pouvez pas avoir cette capacité
à moins d'avoir de l'expérience dans des domaines particuliers.
Un esquimau ne rêve jamais
de marcher sur une plage parsemée de palmiers (je le répète).
Pouvez-vous comprendre cela ? Ce n'est pas possible,
à moins qu'il n'ait vu un film ou autre chose montrant une plage.
Un être humain ne peut pas construire un cadre de référence,
quel qu'il soit, sans expérience.
Je sais d'où vient chacune de mes inventions.
Je connais l'influence, les livres que j'ai lus, les gens que j'ai connus,
tout ce qui a formé ces valeurs.
Parfois, les gens disent : "Quand avez-vous eu cette idée magnifique ?
Était-ce le 1er février ?" Non.
C'est l'accumulation de petits bouts d'information
que l'on assemble avec l'expérience.
Toutes les structures artificielles de toutes les sociétés
les rendent primitives et arriérées aujourd'hui.
Le fait même que nous utilisions des systèmes politiques,
le fait même qu'il y ait des démocrates et des républicains
et des notions sur les modes de gouvernement a adopter.
Des scientifiques ne pourraient rien en faire.
Si vous voulez mettre un homme sur la Lune, vous devez connaître
la distance précise.
Vous devez connaître le poids que vous aurez à propulser jusqu'à la Lune.
Vous devez connaître la quantité de force qu'un corps humain peut supporter.
Pour commencer, on ne dispose pas de cette information
alors on construit des appareils spéciaux, une grosse centrifugeuse.
On y place un être humain et le fait tourner. On demande
"Comment vous sentez-vous ?" et le gars tombe dans les pommes,
on dit alors : "C'est à cette vitesse qu'on peut faire tourner
certains groupes de gens". On accumule des données
et à partir de ces données, on prépare le voyage vers la Lune.
La question est donc : quel type de monde veut-on ?
Comment veut-on que notre système social fonctionne ?
Qu'est-ce qui suscite le comportement criminel ?
Quels sont les facteurs qui font un Jeffrey Dahmer ? (Tueur en série, NDT)
Je suis sûr que vous savez qui il était. Avant Jeffrey, il y avait Albert Fish.
Je ne sais pas si quelqu'un se souvient d'Albert Fish.
C'était un gentleman à fière allure.
Il mangea 45 enfants.
On se demande comment quelqu'un peut-il faire une telle chose ?
Je vais essayer de vous donner une idée du passé d'Albert Fish.
Quand il était jeune, une dizaine d'années,
il se touchait les parties génitales.
Sa mère était de confession baptiste de la vieille époque.
Elle disait "Tu vas aller droit en enfer. Tu brûleras éternellement !"
Cet enfant, Albert Fish, s'est enfoncé des aiguilles dans ses parties génitales,
car il ne voulait pas brûler en enfer.
Il a pris d'autres enfants dans des terrains vagues et leur coupa
les parties génitales, car il voulait les sauver.
Si vous évoluez dans un environnement perverti
(dans lequel nous vivons tous aujourd'hui), tout juge
qui frappera son marteau de président en exclamant : "30 ans !"
est un ignare, car il n'a aucune idée
des facteurs qui forment le comportement humain.
Quand on prend conscience... Si on élève un garçon sain
avec six femmes, et qu'une des filles dit :
"Ouh le joli chapeau que je viens de voir !",
ce garçon adoptera les mêmes maniérismes
et les mêmes expressions faciales et dira "Oh, j'adooore ce chapeau !"
parce que c'est son environnement. Si vous êtes élevé en Italie,
vous dites "ma, c'est quoi lé problème ? Ti aimes ou pas ?"
En d'autres termes, cela dépend de l'endroit où nous sommes élevés.
Saviez-vous que Lincoln était Irlandais ? Cela dépend de votre groupe
et des valeurs que vous échangez.
Si l'on veut un monde sans guerre
sans haine, sans crime ni stupidité,
cela peut se faire
si on tient compte de la chose suivante.
Si on considère à une époque donnée (ce que la société souhaitera
plus ***, et j'espère que cela ne tardera pas)
que toute la Terre devienne l'héritage commun de toutes les nations.
Toutes les ressources terrestres deviennent l'héritage commun de toutes les nations.
Si vous croyez en Dieu et que vous comprenez les enseignements religieux,
la propriété n'est pas délimitée au paradis ;
il n'y a pas de banques, pas de positions personnelles
dans lesquelles une personne est au-dessus d'une autre.
Si la terre est l'héritage commun de toutes les nations
et qu'on supprime les frontières artificielles qui séparent les peuples,
il n'y a aucune justification pour la guerre
ni pour l'armement.
Le monde dans lequel on vit est un vieux monde. Son langage est vieux.
Ses valeurs sont vieilles et ses institutions d'éducation
échouent à changer le système social. "On veut faire attention, n'y touchez pas !
C'est une zone dans laquelle on ne veut pas entrer."
Pour grandir et faire de ce monde un monde meilleur,
on doit faire face à cette situation.
Je ne dis pas que les gens vont se poser pour le faire.
Selon les enseignements de l'Histoire,
aucune civilisation (que je sache, du moins)
n'a jamais fait de plans pour le futur :
sur ce qui doit être fait, comment ce sera réalisé
comment on se déplacera. Non !
On construit des autoroutes partout. Même si on va à l'école
et qu'on apprend des choses, on apprend que la ligne droite
est la plus courte distance entre deux points donnés.
Regardez les cartes routières des États-Unis
et je pense que vous trouverez des spaghettis un peu partout.
Vous verrez rarement cela.
Regardez vos villes, chaque bâtiment, de tailles et de formes différentes ;
cela n'exprime pas l'individualité.
C'est le chaos absolu.
À 16h, toutes les voitures sortent de ce bâtiment
et elles ne peuvent pas traverser ce pont, alors on doit construire un autre pont.
On choisit des gens pour les fonctions politiques qui sont totalement incompétents.
Ils sont en faillite neuronale. Peu m'importe que vous soyez démocrate ou républicain.
Ils n'ont pas le système de valeurs leur permettant de résoudre les problèmes.
Ils ne sont pas éduqués de cette manière.
Ils sont élevés avec un ensemble de valeurs uniformes
puis ils s'exposent au monde et c'est la triste histoire des évènements à venir.
Il existe aujourd'hui des ordinateurs, il y a aujourd'hui des machines
qui peuvent gérer 500 trillions d'informations par seconde.
Aucun humain ne peut rivaliser avec cela
et on pense que dans les 15 à 20 prochaines années
le gouvernement sera formé de personnes ? Impossible !
Par exemple, si on prend un groupe d'ordinateurs,
qu'on les dispose correctement
et qu'on opère les tentacules électriques
de la ceinture agricole
avec des sondes dans le sol ;
quand le niveau de la nappe phréatique chute,
les pompes se mettent en marche et irrigueront la zone.
Si les nutriments changent, des nutriments seraient injectés dans la zone.
Quelle sorte de monde veut-on ?
Je ne pense pas que quelqu'un ici, ou peut être quelques-uns se rappellent-ils
quand les humains actionnaient eux-mêmes les ascenseurs.
Ils tournaient une manivelle ; ils n'atteignaient jamais le palier avec exactitude.
Enfin, les ascenseurs se sont automatisés :
"Reculez ! C'est une magnifique journée aujourd'hui ! Comment allez-vous, M. Jones ?"
S'ils peuvent scanner votre visage, les ascenseurs s'arrêteront exactement à votre étage.
Puis les convoyeurs multidirectionnels interviennent :
un ascenseur qui bouge de haut en bas, de côté, dans toutes les directions.
Vous montez dedans et dites : "Je veux aller au centre d'art
et de musique", et il vous y emmènera.
Dans le monde dans lequel nous vivons, les automobiles
sont dangereuses en tant que moyens de transport,
car les voitures sont équipées d'un pare-choc à l'avant et un à l'arrière.
Je suis sûr qu'un extraterrestre visitant la terre dirait :
"Que sont ces choses brillantes à l'avant et à l'arrière des véhicules ?"
"Ce sont des parechocs ; ils sont là pour éviter les dommages".
"Mais, vous ne vous faites jamais percuter sur le côté ?
Pourquoi n'y a-t-il pas de pare-chocs tout autour de la voiture ?"
Puis arriva l'airbag. Ils ont installé un airbag devant vous.
Si l'on se fait percuter sur le côté, notre tête passera à travers la vitre.
Les constructeurs automobiles ont eu beaucoup de temps
pour résoudre ces problèmes.
Puis, vient un policier motard : "Rangez-vous !
Pour qui vous prenez-vous ?"
Si vous le vouliez, il faudrait simplement (je ne le ferais pas,
je ne le mettrais pas dans une voiture) installer une sorte de chronotachygraphe
ou un enregistreur cylindrique.
Quand on entre dans une zone à 30 km/h et que l'on roule à 50 km/h, c'est enregistré.
Chaque mois, on doit l'extraire de la voiture
et envoyer les données au commissariat de police.
La police n'aimerait pas cela,
mais combien de violations penseriez-vous avoir ?
Il y a de meilleures solutions.
Fabriquez simplement une voiture intelligente.
À quel point les machines peuvent-elles être intelligentes ?
Il existe un petit gadget appelé transmetteur de pression.
Si on le presse, il génère de l'électricité.
Alors installons-en-un dans chaque pneu. Imaginons qu'on frappe sur le pneu avant droit.
L'enregistrement dira : "Aïe, mon pneu avant droit !"
Bien sûr, si on frappe sur n'importe quel pneu, il le verbalisera ;
mais si on le frappe fort, il dira "AÏE ! Mon pneu avant droit !"
Si on le frappe encore, il dira "Pour qui te prends-tu ?"
Veut-on donner à la machine des sentiments ?
Veut-on donner à la machine de la compassion, de l'amour, de la chaleur ?
Pourquoi ne pas l’incorporer dans les machines ? Parce que cela ne marche pas.
Les émotions humaines acquises sont les plus significatives
et constituent les différences les plus importantes entre l'homme et la machine.
L'émotion humaine est un sujet très délicat.
C'est comme le fait de monter les tours de votre moteur à un feu rouge.
Cela ne mène nulle part. C'est inutile.
Avoir une boule dans la gorge quand on voit des personnes affamées, c'est une émotion,
mais quand on augmente le rendement agricole par hectare, c'est du soin,
c'est de l'amour. L'amour transforme
toutes les déclarations verbales et écrites en modes de vie.
La honte de notre siècle est de n'avoir qu'un seul Edison,
un seul Louis Pasteur, un seul Nikola Tesla, une seule madame Curie.
Nous aurions dû en avoir des milliers comme eux, et ce sera le cas
quand nous nous serons débarrassés des frontières artificielles qui séparent les peuples ;
que nous nous serons débarrassés du nationalisme, du patriotisme...
Encore une fois, je ne veux offenser personne.
Tout ce que je vous demande de faire est de penser à cela,
c'est ce que le Projet Vénus propose.
Le Projet Vénus est un concept de culture
dans laquelle on surmonte les différences entre les nations.
Comment accomplir cela ? Par le langage universel, les plans.
Si on dévoile de tels plans au Japon, ils sauront de quoi on parle.
Si on prescrit une ordonnance en Angleterre, au Japon ou en France
le pharmacien la comprend. Il n'y a pas de divergences.
Il n'y a pas d'ambivalence : "Je me demande ce qu'il voulait dire par là".
C'est précis. Le langage qu'on utilise quotidiennement ne l'est pas.
Le langage de la tendresse et de l'amour servent d'excuses verbales
et d'exutoires verbaux pour certaines personnes
pour leur éviter d'endosser la responsabilité
de faire en sorte que le monde soit meilleur pour tous.
Plus vos enfants sont intelligents, plus ma vie est riche.
Tous les enfants sur un coin de rue, se droguant, sans direction,
seront autant de fardeaux qu'il faudra porter dans le futur.
Il est donc efficace et fonctionnellement égoïste
de construire un monde meilleur pour chacun.
Les gens viennent me voir tout le temps et me disent :
"Pouvez-vous créer une ville avec un mur assez haut
pour que quand le bug de l'an 2000 arrivera, que le système s'effondrera,
ou que les banques échoueront, on soit protégés ?"
Je dis : "Bien sûr que je peux faire cela, mais des gens passeront
en lançant des objets par-dessus votre petit mur."
On ne peut pas se cacher.
Nous disposons de 10 hectares. Les gens appellent ce lieu "Eden 2". C'est magnifique,
mais si cette culture s'effondre,
il y aura des gens devant ma porte avec des enfants :
"Donnez-nous à manger, juste pour les enfants." Le jour suivant, 50 personnes.
Tout vous semble solide, tout a l'air solide et stable
et l'avenir a l'air prometteur, mais voici la vérité :
J'ai vu un traceur tridimensionnel
(c'est une machine qui bouge en 3 dimensions).
Ils ont placé un scalpel dans cette machine
et une radiographie d'une tumeur au cerveau.
Cette machine a enlevé la tumeur au cerveau
sur un cadavre en 1/10e du temps.
Les docteurs pensent :"Seul l'ouvrier industriel sur la ligne de production
sera bientôt licencié, mais pas moi, je suis capable de penser".
Laissez-moi le dire encore, les machines à écrire qui retranscrivent la parole...
Aujourd'hui, on parle à son ordinateur et il écrit
et corrige aussi votre français, restructure vos phrases
et fait des recommandations.
Combien de temps pense-t-on que les gens vont être employés
dans l'industrie et dans le gouvernement
en prenant leurs propres décisions ?
Nous ne croyons pas que quelqu'un puisse prendre des décisions.
Nous croyons que les gens peuvent parvenir à des décisions.
Voici ce que cela signifie :
on voyage à travers le pays et on ramasse des échantillons de sol
de toute la nation. On les apporte au centre agricole
pour analyse, puis on consulte le service de la santé
et on leur demande de quoi les gens ont-ils besoin : manganèse, etc.
Pour quelle culture le sol est-il adapté ? Que doit-on cultiver ?
Des tomates, puis une rotation des cultures, passer à autre chose ?
C'est ce que j'entends par une étude des conditions
et non pas : "Quelle est votre opinion ?"
La démocratie est un système grossier et vulgaire ;
nous aurions dû en sortir il y a plusieurs siècles,
mais nous ne disposons pas d'assez de points de vue différents
à la radio ou à la télévision.
Quand j'ai évoqué cela dans l'émission de Larry King, il m'a dit :
"Une minute, je dépends de ces gens que vous attaquez."
Je n'attaquais pas les constructeurs d'automobiles.
J'ai juste dit que si on faisait cela, ce serait plus sûr.
On pourrait équiper les automobiles d'unités de proximité ;
(la plupart d'entre vous en ont équipé vos maisons ; quand vous marchez en sa direction
la lumière s'allume, c'est une unité de proximité)
grâce à un tel dispositif, si un enfant est derrière la voiture alors que vous faites marche arrière,
la voiture s'arrête, peu importe si l'on appuie sur l'accélérateur.
Je ne veux pas de panneaux : "Risque de verglas".
Je veux un abrasif sur l'autoroute et qu'on enlève ce panneau
pour qu'il n'y ait plus de dérapages en cas de verglas.
Je ne veux pas dire aux enfants : "Dites non aux drogues".
Je veux rendre la vie tellement intéressante pour les gens
qu'ils ne voudraient pas consommer de drogues. Ils ne veulent pas engourdir leur sens.
Ils veulent être éveillés et pleinement lucides
(j'utilise le vieux langage) et conscients de leur environnement.
C'est douloureux d'atténuer votre conscience quand la vie est si belle,
quand vos actions sont dirigées vers les gens et leur bien-être.
En un trimestre à Princeton, j'ai changé les valeurs de beaucoup de gens.
Ils sont sortis en discutant de cela pendant des années
et je reçois toujours des lettres aujourd'hui.
J'ai été dans une zone de New York appelée "Hell's Kitchen".
Les enfants du quartier avaient une mauvaise réputation.
L'assistant social avait l'habitude de porter un nœud papillon et des lunettes.
Quand j'étais enfant, tous ceux qui portaient ce genre de lunettes étaient des poules mouillées.
Quand on portait un noeud papillon et un costume
et qu'on parlait à ces enfants en loques dans ces bas quartiers,
on était perçu comme un étranger. On était inacceptable à leurs yeux.
J'ai placé un micro dans le bureau à l'entrée.
Après le travailleur social eu parlé au jeune garçon... À propos,
ils fabriquent des pistolets à partir de tuyaux à New York.
Le saviez-vous ? Ils n'achetaient pas de pistolets, ils les fabriquaient.
Le travailleur social ramassa l'arme et dit :
"Tu vas blesser quelqu'un avec ça, et tu vas finir par te retrouver en prison
et faire de la peine à tes parents. Est-ce que c'est ça que tu veux ?"
L'enfant ne répondit rien du tout.
Quand l'enfant est parti, j'ai enregistré ce qu'il disait
à son ami : "C'est un pauv' type !" (Le gars du bureau, l'assistant social).
Puis je suis allé parler à l'assistant social : "Comment ça s'est passé avec Johnny ?"
"J'ai eu une bonne discussion avec le petit. Je crois que j'ai établi une relation."
"Comment le savez-vous ?" Il répondit : "Je l'ai senti intuitivement."
Puis, j'ai joué l'enregistrement (c'était un enregistrement sur bande).
J'ai joué l'enregistrement des réponses du petit
et il a dit "Cet ingrat, etc. !" J'ai dit : "Non, non, dites simplement
je ne sais pas comment établir le contact avec Johnny' (ou avec Billy)
J'ai essayé 8 méthodes différentes, aucune ne marcha."
J'ai dit : "Regardez ce que je ferai la semaine prochaine." J'entrai dans le bureau,
ramassai le pistolet et dis : "Si j'ai bien compris, c'est toi qui l'as fabriqué ?"
"J'ai dit au mec que je l'ai fait la semaine dernière !" (On est à New York.
J'avais l'habitude d'y faire des enregistrements pour réaliser un film plus ***).
J'ai ramassé le pistolet, en le regardant j'ai secoué ma tête.
Il dit : "C'est quoi le problème ?" J'ai dit : "Viens ici.
Cette pièce est un peu décalée du centre."
Il dit : "Ouais !" J'ai dit : "Si tu mets quelques rondelles sur le côté
tu pourras placer cette pièce juste au centre." Il dit : "Hey, vous travaillez ici ?"
J'ai dit : "Quoi ? Avec ces crétins ? Nonnn !"
"Pourrai-je amener mes copains pour vous rencontrer ?"
Ce sont des gens comme lui avec des valeurs similaires.
Puis, on travaille selon leurs termes, pas les nôtres.
La vraie psychologie doit être en relation avec le monde réel.
Pas à la théorie, ni aux expériences de laboratoire à l'école
où on n'est pas en contact avec les gens,
où on ne ressent pas
leur identification avec le monde qui les entoure.
J'ai changé beaucoup de ces gamins.
Je leur ai amené un pistolet pour qu'ils le regardent et leur ai dit : "J'ai fait ce pistolet"
"Wow !" dirent-ils. "J'aimerais être capable de faire un pistolet comme ça !"
J'ai dit : "Je peux t'aider à le faire." "C'est vrai ?"
Que dois-je faire ?" Tu dois apprendre à dessiner la vue d'un pistolet
de devant, puis sur le côté
(je sais que je vais vite, en faisant plein de dessins).
Tu dois faire trois vues du pistolet pour qu'il puisse être fabriqué.
Il dit "Je vais apprendre à faire ça !" Alors je l'ai installé sur une table à dessin
et je l'ai dirigé depuis les pistolets jusqu'aux skis nautiques, entre autres.
Aujourd'hui, beaucoup d'entre eux sont des dessinateurs industriels.
Parce qu'ils m'ont dit que les enfants avaient un QI extrêmement bas
"On ne peut pas les influencer."
J'ai dit à l'un de ces enfants avec un QI très bas :
"Suppose que tu voudrais braquer cette bijouterie en face :
comment ferais tu ? Tout est permis."
Il dit : "Je lancerais un sac de matières fécales à l'intérieur.
Le gars se mettrait en colère contre mon ami, courrait après lui
et je viderais la caisse." C'est leur environnement.
"Et suppose que tu voudrais dévaliser le 3e étage ?
Pas d'échelle, pas de cordes, pas de poids,
comment atteindrais-tu le 3e étage ?"
Après plusieurs jours, l'un des plus jeunes est venu avec un morceau de bois :
(il ne savait pas vraiment ce qu'était une cale)
"Tu vois ce gros morceau de bois ?
Je pourrai le coincer dans les briques et sera solide,
peu importe la distance entre les briques.
Puis, je pourrai escalader la gouttière (il n'a pas utilisé ce langage,
il utilisait un langage bien plus cru)... J'escaladerais l'immeuble
et prendrais ce que je veux. C'est comme ça que je ferais."
Comment donne-t-on aux gens un test de QI qui s'adapte à leur environnement ?
Comment se représenter leur ressenti ?
Pensez-vous que le formaliste qui essaye de structurer la nature de l'intelligence,
la nature de la créativité puisse le faire sans créativité ?
Afin d'apprendre aux enfants comment devenir créatif,
je fais un Martien à partir d'une gomme avec des yeux sur les tentacules
et un derrière pointu.
Ils le regardent et pensent "Berk !"
et je leur dis : "À quoi servent ces 4 yeux sur des tentacules ?"
Finalement, ils disent : " À regarder derrière, devant, sur le côté et en haut en même temps !"
"Et s'il avait 6 bras ?"
"Il peut se raser, lire un livre, manger un beigne et boire du café"
à la place de "Berk !" comme on les avait élevés.
As-tu rencontré un Martien ? Ils ont une ouverture ici.
Ils disent "C'est quoi ?" Remarquez l'attitude. "C'est quoi ?"
"Si on mange n'importe quoi, c'est mauvais pour nous
et c'est éjecté directement. Votre système n'est pas comme ça !
L'aliment traverse votre système entier."
Dans les écoles de médecine, on enseigne à quel point le corps humain est 'merveilleux'
Merveilleux ? Ce n'est pas vrai du tout.
On est endoctrinés dans un système de valeurs irréelles.
Pour que je puisse propager ces idées,
ce qui est extrêmement difficile, nous avons besoin de films,
nous avons besoin d'équipement pour faire cela.
Le Projet Vénus offre un mode de vie
sans ambiguïté, un langage,
une forme de communication beaucoup plus précise
pour changer les relations entre les personnes
où l'homme et la femme n'ont pas de rôles séparés
où la femme dit : "Je veux être biochimiste ou physicienne"
et poursuit ce but. Quand on donne une poupée à une fille,
on favorise un système de valeurs. On commence à manipuler les gens.
Tout le monde a peur de contrôler le comportement humain.
On contrôle constamment le comportement ! Quand on va chercher notre petite fille
et on dit : "Ne joue pas avec ce petit garçon luthérien !"
ou : "Ne parle pas à cette petite fille catholique !"
on est toujours en train d'endoctriner les enfants.
"Qui aimes-tu plus que tout au monde ?"
"Le monsieur du magasin de bonbons." "Non, ta maman et ton papa."
L'endoctrinement en continu ! Puis, on chante en coeur
"On est libres ! On est libres ! "
Prenons garde ! Quand on entend le mot 'liberté'
et toutes ces choses, attention.
Une vraie société libre, la meilleure approximation que j'aie vue,
se situait en Polynésie. J'ai vécu dans les îles du pacifique sud pendant un moment
et les natifs m'ont donné des bananes, des noix de coco, etc. Ils étaient très généreux
et n'avaient aucun mot pour désigner le 'travail'. N'est-ce pas incroyable ?
Ils allaient pêcher toute la journée, jouaient, faisaient des fêtes hawaïennes
et disaient "Jacque, qu'est-ce que tu veux ?"
et je dis : "Je voudrais une pirogue à balancier" et ils m'en construisirent une.
Quelques jours plus ***, ils l'amenèrent à ma hutte, j'ai entendu un bruissement
et ils reprenaient le canoë. J'ai dit : "Que se passe-t-il ?"
Ils ont dit "Toi pas utiliser !" C'est un système de valeurs différent.
Les hommes et les femmes se promenaient nus dans l'île
quand je suis arrivé, il y a longtemps
et je n'ai jamais vu un natif dire à un autre :
"Hey, regarde moi cette gonzesse !" Rien de cela.
Ils regardaient les femmes dans les yeux quand elles leur parlaient.
Jamais "Hey, regarde moi ça", jamais ils ne regardaient les jambes.
Les caméras et tous vos cinémas filment "de haut en bas, leur arrière train"
et on se demande pourquoi les hommes sont comme ça. Ils ne le sont pas.
La culture les transforme de cette manière.
Puis, les missionnaires sont arrivés
et les petites filles habituées à aller à l'église, innocentes, attentives.
Ils leur ont enfilé des t-shirts
et les filles ne savaient pas pourquoi.
"C'est pourquoi ?" C'est comme moi, couvrant votre nez :
"Vous ne pouvez pas entrer dans une salle si votre nez n'est pas couvert !"
Les filles coupèrent deux trous dans leurs t-shirts et vinrent à l'église.
Nous faisons face à différentes cultures, sous-cultures et valeurs.
Notre culture, si on veut croître et construire une civilisation
digne du genre humain, on doit faire un grand bond en avant
en ce qui concerne notre vision du monde, des gens et de nous-mêmes.
Le Projet Vénus est la refonte d'une culture
dans laquelle les éléments qui composent cette culture sont différents.
Par exemple, nos villes sont circulaires, pas parce que j'aime les villes circulaires.
La ville est circulaire, le centre est équipé d'un ordinateur socialement intégré.
Ceci peut être un centre médical ; cela un centre d’ingénierie.
Si l'on travaille dans le centre médical, on vit dans de beaux jardins
avec des ruisseaux et des chutes d'eau.
Chaque district est à la même distance du centre.
Il n'y a pas de voiture dans la ville. Il y a un transporteur
et on programme sa destination. Il n'y a pas de crime dans la ville.
Avant l'ouverture de la bibliothèque publique aux États-Unis
les gens disaient : "On ne peut pas vraiment faire cela.
Les gens ne ramèneront jamais les livres ; ils les garderont.
Ils ne les rendront pas !" Tout cela était inexact.
Je veux construire une bibliothèque où chaque enfant peut rentrer, prendre une caméra,
des matériaux artistiques, des skis nautiques.
Rendez les choses disponibles et les gens ne volent plus.
Personne ne vous frappera pour vous voler votre montre, si des montres sont accessibles.
"Comment allez-vous payer pour cette bibliothèque centrale
qui offre ces choses aux enfants, gratuitement ?"
Ça coûte environ 50 000 dollars pour garder un enfant en prison pendant un an.
Un adulte : 75 000 dollars par an.
La nourriture, les vêtements, l'abri, les soins dentaires...
N'est-il pas plus simple de le faire autrement ?
J'adorerais aller au Mexique et dire "C'est quoi ton problème ?"
Ils diraient "Eh bien señor, on n'a pas vos équipements modernes."
Donnez-leur les équipements modernes.
Construisez des écoles pour eux et ils ne passeront plus la frontière.
Qu'est-ce qui leur fait traverser la frontière ? La faim, le chômage.
Certains disent : "Ce sont ces satanés Mexicains. Tu sais comment ils sont !"
Ce n'est pas du tout cela ! Tout interagit avec le reste.
On vous dit qu'un arbre tombe.
On vous dit qu'un navire navigue. Un navire ne peut pas naviguer,
à moins qu'une force appelée le vent n'agisse sur lui.
Un arbre ne tombe pas. S'il pleut, que l'arbre n'est pas droit
et que le sol devient meuble, la gravité fait le reste.
L'arbre ne tombe pas. Les plantes ne poussent pas.
Elles ont besoin d’énergie radiante, de nutriments, d'eau.
Interrompez une seule de ces choses et la plante s'arrête.
Les êtres humains ne sont pas des entités indépendantes.
Nous fonctionnons grâce à un grand nombre de forces résidentes.
Nombre d'entre nous ignorent cela. Il semblerait que nous soyons parfaitement libres,
que nous prenons nos propres décisions. "Je sais que je pense par moi-même.
Je suis sûr que c'est le cas." C'est une illusion.
Si vous êtes élevés en croyant aux bienfaits d'une chaise à bascule,
et que vous en voulez une chez vous, elle vous fera mal au dos,
elle déformera votre anatomie,
"mais le président Kennedy en avait une et j'en veux une."
Quand on casse les modèles
qui ont été établis par la société,
on commence à faire bouger les gens dans une nouvelle direction.
J'admets que je pourrais venir ici et donner un agréable discours
décrivant à quel point le futur sera merveilleux :
un hélicoptère dans chaque garage, une maison en banlieue
une autre sur la plage, peut être une à Hawaï ;
c'est ça, le futur... Cela n'est pas le futur !
Ce sont des générateurs d'illusion, et ils sont nombreux.
*** Gregory m'a dit une fois
qu'être noir et de vivre dans le sud
il disait : "Quand il m'arrivait d'être en retard au travail, je ne pouvais pas courir pour prendre le bus
parce qu'ils se demanderaient ce que le petit noir préparait, en train de courir."
Autrement dit, nous projetons notre système de valeurs sur d'autres
nous projetons des caractéristiques chez les autres.
Nous devons découvrir ce que nous sommes vraiment.
Beaucoup de gens me disent qu'ils se cherchent.
C'est une autre chose ridicule. Qui allez-vous trouver ?
Un crétin à 18 ans ? Et un système de valeurs différent à 23 ans ?
On ne peut jamais se trouver. Si on lit :"tenez-vous au courant des nouvelles idées."
Quel "vous" ? Vous à 20 ans ?
À 15 ans, j'étais un pauvre gamin.
Avec le temps, j'appris de plus en plus sur différentes choses
et je savais à quel point je devais apprendre afin d'avancer.
Il n'y a pas de 'se trouver'.
Les gens me disent "Je veux savoir comment je suis relié au cosmos."
On ne sait même pas comment une simple cellule se divise,
et ils veulent savoir comment ils sont reliés au cosmos.
Quel tas d'idioties verbales !
Vraiment, c'est insignifiant.
Je suis désolé de n'avoir qu'une heure
pour essayer de vous donner des points de vue différents.
En général, il faut plusieurs séminaires, beaucoup de démonstrations et de films.
Je ne voulais offenser aucun d'entre vous.
J'espère que je ne l'ai pas fait.
Merci pour votre temps.
[Applaudissements]
(Membre du public #1) Je suis sûr que le public a des questions ? Allez-y !
(Membre du public #2) J'enseigne à des enfants de primaire, et que voyez-vous...
- Je suis un peu dur d'oreille. Je suis désolé.
- J'enseigne à des enfants du primaire et je me demandais... Certaines de vos philosophies d'éducation...
- OK, j'ai saisi. Par exemple dans nos conceptions de villes, nous avons de grands lacs.
Nous avons créé tous ces lacs. Ils existent. Ils sont réels.
Nous avons des structures modernes par ici, toutes différentes.
Roxanne, mon associée, m'a dit :
"Jacque, je ne veux pas juste dessiner de jolis dessins d'immeubles,
je veux les construire. Je veux les fabriquer." Elle a fait tout le ciment.
Un jour elle est venue et m'a dit : "Pourquoi pas une piscine ?"
Elle était avec une copine et j'ai dit : "Quand allez-vous commencer ?"
"Nous n'avions jamais construit de piscine !" Elles ont construit une belle piscine en 2 semaines.
On vous montrera des photos.
Alors on a construit un grand lac dans la ville
et il y a une colline au milieu du lac haut d'environ 25 m au dessus de l'eau.
En haut de la colline il y a un centre d'artisanat
où les enfants peuvent construire ce qu'ils veulent,
mais, pour y arriver il faut monter dans le bateau et ramer.
Plutôt que de les aligner et de dire : "Venez tous ensemble, avancez, reculez."
Disposez l'environnement pour que l'on doive ramer jusqu'à la colline.
On doit escalader la colline pour accéder à centre d'artisanat.
Une automobile ou tout ce qu'on y construit ne s'assemblera pas
à moins que 4 enfants soulèvent la voiture et que les autres posent les roues.
Plutôt que de dire : "Je veux que tout le monde travaille ensemble, coopère
et arrête de se battre !", disposez les choses pour que tout fonctionne ainsi.
C'est ce que fait la nature.
Quand un bébé renard voit un porc-épic,
il dit : "Qu'avons-nous là ? Je ne sais pas."
Il s'approche et finit par se prendre une épine
et reste loin du porc-épic.
Si on élève nos enfants en essayant de leur éviter
des expériences difficiles
et qu'on leur achète tous les jouets qu'ils veulent,
on produit un légume.
Un certain degré de défi, de stress est nécessaire.
Donc, on construit un environnement (pour essayer de répondre à votre question)
où les éléments disposés doivent produire ce qu'on appelle la créativité.
Puis-je m'étendre un peu plus sur le sujet ? Bien.
Y a-t-il quelqu'un d'autre intéressé dans la créativité chez les enfants ?
Pourriez-vous lever la main ?
Voilà ce qu'on fait : je demande à un enfant de faire un dessin
tout ce qu'il veut bien dessiner, et voici ce qu'ils font en général...
Pouvez-vous tous voir le tableau ? Je vais le dessiner ici.
Ils dessinent quelque chose comme ça.
Je parle d'enfants de 4-5 ans.
Puis ils dessinent quelque chose comme ça.
La plupart font quelque chose comme ça.
Je suis sûr que vous avez déjà vu ces dessins.
En fait, je suis sûr que beaucoup d'entre vous dessinent comme ça aujourd'hui.
Le professeur leur donne des crayons. Ils le colorient et le professeur l'affiche.
"C'est le dessin du petit Billy...",
mais quand elle dit à Billy que le mot "chat" s'écrit comme ceci,
Billy dit : "Je vois" et il revient avec quelque chose comme ça.
Vous voyez ? Le professeur dit : "C'est mauvais !" Ce n'est pas mauvais.
C'est assez juste. On change juste ceci.
Alors je dis : "Très proche. On substitue juste ceci
avec quelque chose comme ça."
Puis l'enfant revient encore avec quelque chose comme ça.
Je dis : "Beaucoup plus proche, beaucoup mieux !
On va juste tourner ça pour que tu puisses mettre le "A" à l'intérieur."
Dites ce que vous voulez pour faire passer l'idée.
Plutôt que de dire :"Ce n'est pas ce que je t'ai dit !"
On n'utilise cet enfant que comme un exutoire pour l'insuffisance.
Puis, je fais ça avec les enfants. Je leur fais dessiner la lettre "T".
Puis je dis "Lequel d'entre-eux ressemble à un noyau de pêche ?"
L'enfant choisit en général cela.
Ceux qui sont au fond, je suis sûr que vous ne pouvez pas voir ça.
Le tableau est très chargé.
Et je n'ai pas... Voilà, je vais essayer de nettoyer la zone
que la plupart d'entre vous peuvent voir.
L'enfant dessine la lettre T.
Il dessine un noyau de pêche au milieu.
Puis, il dessine un noyau de pêche ici, et un autre là
et il enlève celui du milieu.
Puis je dis :"Qu'est-ce que c'est ?"
Ils disent : "C'est une bande d'oiseaux, en train de voler !" Je dis : "Bien.
Vous prenez un noyau de pêche et une moitié
et vous dessinez la lettre 'V' à l'envers"
et l'enfant dessine la lettre 'V' à l'envers.
Puis, il dessine un oiseau
sous le 'V', un noyau de pêche en bas.
Puis, il rajoute un oiseau à cela
et une moitié de rond en dessous de ça. Un noyau de pêche en dessous
il fait ça. Puis, je dis à l'enfant :"Qu'est-ce que c'est ?"
"C'est un cœur !" Je dis :"Bien. Une moitié de cœur
à partir du haut du sourcil jusqu'au bas du nez.
Ils passent de ceci,
ce dessin insignifiant fait par l'enfant à cela
en moins d'une demi-heure.
Je parle d'enfants âgés de 5 à 6 ans
entrant dans ce domaine, dessinant des voitures de sport, les faisant pivoter.
Nous leur donnons des crayons et des craies
parce que nous voulons qu'ils développent leurs capacités artistiques.
On ne peut pas réussir quoi que ce soit s'il n'y a ni bases ni structures.
Si on s'assoit dans la forêt à méditer sur son nombril pendant 3 ans
on aura une image très claire du nombril, mais rien de plus.
On doit travailler pour obtenir des informations. On doit organiser les choses
pour générer ce qu'on appelle la créativité.
Un psychologue pendant une session a dit :
"Je connais deux enfants qui viennent du même environnement.
Si l'environnement est tout, l'un est devenu bandit, l'autre ministre.
Si l'environnement est tout, comment obtient-on ces différences ?"
Dès qu'on favorise un enfant,
qu'on joue avec lui, l'autre enfant fera la moue ;
on crée de la jalousie et de l'envie.
Il n'y a rien de tel que des "environnements identiques".
Quand je prends ma petite fille dans mes bras, je prends mon petit fils plus âgé dans mes bras.
On ne travaille jamais avec un seul enfant.
"Pourquoi ne peux-tu pas ranger ta chambre ? Ton frère le fait tout le temps.
Tu laisses traîner tes affaires partout..." Quand il trébuche et tombe dans l'escalier,
son frère sourit. Un sourire inhibé, mais il sourit.
On construit ces incongruités dans le monde dans lequel on vit aujourd'hui.
On doit intervenir et changer les choses.
Ceux d'entre vous qui aimeraient en savoir plus sur le Projet Venus
nous avons une vidéo, une cassette et un livre
présentant un panorama conceptuel de ce qu'est le Projet Venus.
Y a-t-il d'autres questions ? Je ne peux m'étendre davantage. Oui ?
(Membre du public #2) Je trouve votre vision du futur intéressante,
mais comment tenez-vous compte de la nature humaine ?
- Tenir compte de quoi ? - La nature humaine.
La nature humaine est la façon dont les gens
observent le comportement des autres au fil des années.
Ils ont l'air d'exprimer de l'avidité, de la jalousie
de l'envie, même les animaux. Si on prend un chat
et qu'on le met sur ses genoux en la présence d'un chien,
le chien peut grogner.
C'est ce que j'entendrais par 'la nature de la bête'.
Alors j'ai dit : "Viens dans mon labo dans une semaine."
J'ai pris mon chat sur mes genoux et le chien a commencé à remuer la queue,
car on entraîne le chien avant de prendre le chat.
Le chat est une menace à la sécurité du chien.
Le chien veut que tu le caresses, pas le chat.
On donne au chien ces sentiments ambivalents,
mais on ne peut pas avoir 15 enfants dans la salle sans jalousie,
sans envie. Il ne s'agit pas de la nature humaine,
mais du comportement humain formé par la culture.
Si vous aviez été élevé en Chine, il y a quelques années
vous marcheriez avec les mains dans vos manches en portant une longue natte.
Ils disent : "Eh bien, c'est la nature humaine." Non, ça ne l'est pas.
C'est l'influence de l'environnement sur votre comportement.
La dance, c'est la même chose.
Les danses changent selon les périodes. La musique change avec le temps.
Il n'y a pas de nature humaine.
Pensez-y. Réfléchissez-y. Il y a plusieurs degrés de comportement humain.
Si nous voulons comprendre les facteurs qui génèrent notre système de valeurs
et qui génère la façon dont nous regardons le monde,
nous devons remonter le temps et étudier ces choses.
Je suis désolé, je ne peux pas m'étendre davantage,
si ce n'est de donner une vue d'ensemble générale du Projet Vénus. Oui ?
(Membre du public #3) Vous mentionnez un langage universel. Parlez-vous de l'esperanto ?
- Non, ça ne fonctionne pas. Ou l'interlingua ?
Non. Le langage doit avoir une référence physique.
C'est-à-dire que...
Supposons qu'on prenne du tungstène
et qu'on le soumette à un son aigu.
Les sons réfléchis sur le bloc de tungstène
pourraient être représentés ainsi sur un écran.
Maintenant, si ceci représente du nickel, ceci représente du fer
et nous apprenions comment enregistrer ce dessin,
quand on écrit tungstène, on dessinerait ceci à l'avenir
pour que ce soit toujours comme en chimie, comme un pharmacien
qui lit une prescription (supposant que l'écriture du docteur est lisible) :
il lit cette prescription et donne le même produit.
Nous ne voulons pas d'individualité dans ce domaine.
Nous voulons l'uniformité.
Y a-t-il de la place pour l'individualité ?
Dans les prochaines années, le mot individualité
s'en ira comme les autres termes crus et vulgaires s'en sont allés.
L'individualité... Quand on achète une Mercedes, si on a les moyens
et qu'on tourne la clé, on veut qu'elle démarre. Pas parfois, mais chaque fois.
Quand on tourne, on veut qu'elle tourne.
Quand on freine, on veut qu'elle s'arrête.
Cela s'appelle le contrôle de la qualité.
Les variations du comportement humain
que l'on appelle aujourd'hui l'individualité
sont de mauvais contrôles de la qualité.
À l'avenir, les gens demanderont : tout le monde ne deviendra-t-il pas uniforme ?
La question de l'uniformité est essentiellement ceci : ils aimeront uniformément
chaque personne qu'ils rencontreront. L'uniformité : partager les idées et les ressources.
L'uniformité : partager le savoir avec tous.
L'uniformité : être courtois avec chacun.
C'est la seule sorte d'uniformité. Quant à l'accumulation de richesses,
de la propriété et du pouvoir, ce sera considéré comme faisant partie de l'âge
des rustres. Pour nous, tout cela est normal !
Voici une chose à faire : avoir du succès.
Dans ma jeunesse, je voulais réussir
et une société m'a contacté et a dit :
"On a une bande de femmes mexicaines et indiennes assises devant un convoyeur.
Elles placent les haricots noirs dans une boîte et les blancs dans une autre "
et ils ont dit : "Pouvez-vous améliorer ce système ?"
J'ai dit : "Jusqu'où voulez-vous aller ?
Combien de haricots pouvez-vous livrer ?" Dans ma jeunesse,
j'ai construit une grosse roue de vélo avec des rayons creux
qui tournait comme une hélice d'avion dans une cuve de haricots,
aspirant un haricot dans chaque trou.
Puis, il y avait une cellule photoélectrique.
Si le haricot était noir, il le soulevait avec un fil.
On pouvait s'asseoir et regarder ces haricots s'accumuler dans une grande cuve
et en 8 heures on avait fait le travail que 50 femmes
faisaient en 3 mois.
J'aimerais que mes machines soient installées,
mais pour avoir une journée de travail plus courte
et un pouvoir d'achat plus important. Si les machines
n'améliorent pas la vie des ouvriers dans les usines automobiles
et si elles sont automatisées jusqu'à devenir obsolètes, alors vous serez aussi
automatisés jusqu'à devenir obsolètes.
Nous pouvons tous être remplacés... Roxanne réalise désormais
des plans et modèles architecturaux.
Il y a des machines qui le font depuis quelques années, c'est la CAO.
Il y a des machines aujourd'hui qui fabriquent des modèles.
On prend un vase, on le met sur la table et il est scanné.
Ces machines sont munies d'un laser
qui pénètre le fluide et le solidifie
dans la forme exacte du vase.
On peut le faire en Angleterre, en Chine, n'importe où dans le monde.
Je veux répéter que : les machines aujourd'hui (il y a trois mois)
pourraient gérer 500 trillions d'informations par seconde.
Je me fiche du nombre d'humains on rassemble. Il n'y aura pas de place
pour le comportement humain dans les 20 prochaines années.
De même pour la participation humaine dans les 20 ans, voire moins.
Personne ne peut prédire le futur avec précision.
Je ne suis pas modéré. Je n'économise pas mes forces, je ne peux pas me le permettre.
Je vous respecte. Je vous aime trop.
Je préfère vous dire les choses telles qu'elles sont
et ne pas générer d'illusions additionnelles.