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Traduction française des sous-titres : dominique.macabies@upmf-grenoble.fr Je suis sûr que vous êtes tous familiers avec la NEF. Nous sommes, je crois, l'un des plus important think-tank du Royaume-Uni... et
nous examinons de plus en plus précisément cette question de l'argent, comment il fonctionne dans l'économie et la façon dont
les banques fonctionnent vraiment, plutôt que la façon dont les gens pensent qu'elles fonctionnent. Nous pensons que cette question est absolument
au cœur de tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés. Qu'il s'agisse des inégalités, de la dégradation de l'environnement,
de justice sociale, de bien-être...Cette question est au cœur du problème... et c'est pourquoi nous avons décidé d'écrire
ce livre... et Positive Money nous a offert leur total soutien à la sa rédaction... comme l'ont fait aussi
ces deux hommes très élégants... D'abord, le Professeur Richard Werner, que certains d'entre vous connaissent peut-être. Il est
professeur de banque et finances à l'Université de Southampton. Southampton a
mis en place ici un centre conçu pour examiner cette question. C'est un macroéconomiste extrêmement talentueux.
Il a reçu une formation en économie orthodoxe et a passé le reste de sa vie... à la mettre en pièces,
car elle est incapable d'intégrer l'argent et le crédit et comment ces deux choses
affectent l'économie réelle. Il a écrit deux livres à succès. Il travaillait au Japon
dans les années 90... a vu la déflation de la dette, a inventé le terme, « assouplissement quantitatif » et ensuite il a regardé
la Banque du Japon, mettre en œuvre l'assouplissement quantitatif en suivant exactement la méthode qu'il leur avait recommendé... d'éviter
... et maintenant il regarde le Royaume-Uni et une grande partie de l'Europe refaire les mêmes erreurs. Nous avons également eu
l'aide de cette honorable institution, la Banque d'Angleterre. Nous avions une "taupe" à la Banque d'Angleterre,
qui nous a aidés tout du long, a relu les différentes éditions, nous a offert ses commentaires. La Banque d'Angleterre
a donc lu ce livre et vous pouvez me croire, elle nous a aidés... et ils sont tout à fait
favorables aux idées développées ici... et la personne qui nous a aidés enfin, Charles
Goodhart, déjà cité comme l'un des meilleurs et des plus prestigieux
spécialistes de la monnaie au Royaume-Uni... et c'est l'une des raisons principales pour lesquelles des membres autorisés du Parlement et
des décideurs politiques respectés vont lire ce livre...parce que
c'est lui qui en a écrit l'avant-propos.
Je vais donc essayer de vous guider à travers quelque chose d'extrêmement difficile à expliquer...et
vous êtes en train de participer à ma première séance d'entraînement ! Alors soyez indulgents si tout n'est pas clair. Je pense que le mieux c'est de me laisser faire tout
mon exposé pour répondre ensuite à vos questions... parce que si vous voulez bien me laisser exposer tout ce que j'ai à dire,
un grand nombre des questions que vous aurez eu envie de me poser
auront reçu leur réponse avanti la fin...et nous n'avons que très peu de temps. Je vais m'y prendre en
déboulonnant six mythes sur lesquels reposent en réalité l'argent et les banques... et puis fondamentalement
je vais essayer de vous dire comment les choses fonctionnent vraiment.
(Mythe numéro un) : Le premier mythe, j'espère que vous savez déjà que c'est un mythe, c'est que les banques sont... que leur
fonction essentielle c'est d'agir comme intermédiaires. Les banques jouent certes un rôle d'intermédiaires. Si
vous avez un compte d'épargne, un dépôt à terme, votre argent est recyclé dans d'autres parties de l'
économie...mais croire que c'est là leur principale activité est une erreur grossière. Leur fonction
économique principale n'est pas de jouer les intermédiaires, de se contenter de recycler nos économies, comme le montre
ce diagramme. Les banques sont les créateurs du crédit. Elles génèrent du pouvoir d'achat tout neuf. Voici comment elles
s'y prennent en fait. Elles accordent un prêt... disons un prêt à Robert, de 10 000 £. Les banques pratiquent
la double-comptabilité. Ceux d'entre vous qui sont comptables... y a-t-il des comptables dans l'assistance ?
Levez le doigt, n'ayez pas peur. Je compte 4 ou 5 comptables.
Vous comprendrez facilement, j'espère, plus rapidement que la plupart des autres et je vous conseillerais à tous
d'étudier le sujet...mais, essentiellement, quand une banque crée un prêt...elle crée à la fois
un actif : le prêt ; mais elle crée en même temps un passif... et
ce passif c''est le dépôt. Un dépôt c'est de l'argent. Vous pouvez vous en servir pour payer vos impôts. Vous
pouvez payer vos impôts au gouvernement avec une reconnaissance de dette créée par une banque, un passif... et
et tout les acteurs économiques accepteront ce dépôt, cette reconnaissance de dette, parce que tout le monde sait
qu'on peut payer les impôts avec. C'est aussi simple que cela. C'est de l'argent... et la Banque n'a
besoin des dépôts de personne d'autre pour créer ces dépôt. Elle a tout simplement tiré 10 000 £ de son chapeau en
tapant un nombre dans un ordinateur parce que, essentiellement, elle a confiance que vous rembourserez
ce prêt...et, dans certains cas, même si elle n'a pas confiance que vous rembourserez
ce prêt, parce qu'elle mélange votre prêt dans un ensemble associé à ce prêt, qui est titrisé : la banque l'a vendu à quelqu'un
d'autre, qui se retrouve donc avec la responsabilité du remboursement...et c'est pourquoi cette titrisation
est problèmatique, c'est même un très gros problème...
Je vais vous citer les paroles du Vice-gouverneur de la Banque d'Angleterre: "Sur la foi, uniquement, mais c'est crucial,
de la confiance qu'ont les gens en leur fiabilité, les banques accordent des crédits à leurs clients en augmentant tout simplement
le compte courant du client emprunteur, et cet argent peut injecté là où l'emprunteur le souhaite,
en demandant à la banque "de tirer un chèque sur elle-même"... ce qui est revient à créer ce passif.
J'espère que c'est clair pour tout le monde, parce que Joseph Schumpeter, l'un des plus importants
économistes du monde, je crois, et si vous voulez
lire l'un des classiques en économie, lisez son livre, "Histoire de l'analyse économique" (1954)... a observé, dès 1954,
que les économistes avaient beaucoup de mal à comprendre le simple concept suivant :
quand les banques créent des prêts, ils créent également des dépôts. Curieusement, 57 ans plus ***,
il semble que nous ayons encore le même problème... Et voici deux citations tirées du rapport de la Commission indépendante
sur les Banques. Voici la première... "les banques utilisent l'argent déposé
chez elles pour offrir des prêts aux entreprises et leur permettre de se lancer dans des activités économiques
productives. C'est la grande question, ce sujet des activités économiques productives, comme Ben
l'a expliqué... mais le problème fondamental ici c'est qu'on parle
des prêts bancaires, le plus souvent, pour dire que les banques sont essentiellement des intermédiaires... Une autre citation dans du rapport final... celui de
cette année. « Les banques financent des prêts illiquides, risqués, avec des dépôts à vue ». C'est
un peu plus proche de la vérité, peut-être... mais en fait, il y n'y avait pas un mot, dans ce
rapport final d'environ 400 pages publié par la Commission indépendante, sur la création du crédit... sur
le fonctionnement des banques en tant que génératrices du crédit... sur leur rôle absolument vital d'acteur macroéconomique
de l'économie...et leur définition du prêt était fausse. Voici comment moi-même,
Ben et Richard Werner et mon patron Tony Greenham ont réagi lorsque nous sommes allés pour voir la Commission 'Indépendante
sur les Banques pour essayer de leur expliquer que les prêts créent des dépôts. Fondamentalement,
ils n'ont strictement rien compris. Ensuite, nous leur avons écrit après la publication du rapport et ils
nous a dit que les commissaires à la Commission indépendante
n'étaient pas d'accord entre eux quant à savoir si les banques créent l'argent. Voici donc où nous en sommes. C'est tout
simplement lamentable. Ces gens sont chargés de refonder notre système bancaire
et ils ne comprennent même pas que les banques créent le l'argent, chaque fois qu'elles accordent des prêts.
Voici donc la vérité sur ce point, oubliez le mythe : les banques créent les dépôts, qui
peuvent être utilisés pour faire toutes sortes de paiements... essentiellement, c'est de l'argent.. chaque fois qu'elles "augmentent leur bilans".
Voici le terme technique, pour faire pro : « expansion du bilan ». Ce que cela signifie
c'est qu'elles créent à la fois un actif et un passif, comme je viens de vous l'expliquer...
et les banques augmentent leurs bilans quand elles accordent des prêts, comme on vient d'en parler ;
on pourrait appeler ça la création directe du crédit... quand elles couvrent les découverts existants. Donc, si vous avez
obtenu un découvert auprès de votre banque et que vous vous en servez, la banque essentiellement
crée des dépôts à votre intention... et c'est de nouveau du pouvoir d'achat flambant neuf
C'est de l'argent. C'est l'argent nouveau qu'elles ont créé... qui ne vient ni de l'épargne
ni des dépôts à vue de personne d'autre. Elles se sont contentées d'inventer cet argent, tout bonnement. On pourrait dire que c'est
moins direct, parce que de toute évidence, ce n'est pas aux banques de déterminer qui puise dans leur découvert
C'est à vous d'en décider, ou l'entreprise ou n'importe qui d'autre... mais, bien sûr, c'est
la Banque qui décide si oui ou non elle vous accorde un découvert. Donc, elles prennent encore une
très importante décision macroéconomique chaque fois qu'elles décident de vous accorder un découvert ou non...et,
bien sûr, le taux d'intérêt qu'elles vous offrent est tout aussi important, pour ce qui est des chances
d'effectivement vous en servir... et le troisième principal moyen par lequel elles créent de l'argent nouveau c'est en
achetant desactifs financiers existants... des obligations, des bons du trésor en général... et l'immobilier est considéré comme des actifs
...et ainsi de suite.
(Mythe n° 2) Je vais en parler rapidement, parce que je pense que la plupart d'entre vous
sont déjà très familiers avec ce mythe du "multiplicateur monétaire".
Essentiellement, les banques sont restreintes par la Banque centrale, à générer du crédit selon le montant de
réserves qu'elles détiennent...et s'il y a un taux de réserves...dans ce cas, c'est un ratio de réserve de 10 %
...et mathématiquement il existe une quantité finie de prêts à injecter raisonnablement dans l'économie.
Si vous commencez avec 100 livres... qui sont déposées...et que la Banque peut ensuite les utiliser pour en prêter 90, avec
un taux de réserves de 10 %... elles se gardent £10.. etc etc...et les 90% sont injectés dans l'économie et l'on
se retrouve avec £900. Une autre façon de présenter tout ça c'est de dire: vous avez tous ces cycles
des prêts qui s'ajoutent les uns aux autres...et le vert foncé représente la soit-disant monnaie de base, les réserves
de la Banque centrale...et le montant des prêts qu'une banque peut accorder sur cette base... ces montants s'épuisent progressivement
avec le temps... et le gris représente les prêts additionnels. Donc, la façon la plus facile d'en parler
par certains côtés c'est ce triangle. Nous avons une base monétaire, et les banques peuvent prêter sur
cette base...mais peu à peu leurs prêts s'amenuisent au fil du temps. L'idée est que cela permet d'obtenir une certaine
stabilité.
Or, la vérité c'est que ce n'est plus le cas. Au Royaume-Uni, comme Ben l'a expliqué,
Il n'existe pas de ratio de réserve de liquidités ni de taux de liquidités obligatoires par rapport aux dépôts. Comme on l'a dit,
tout cela a été complètement aboli dans les années 80...et cette idée, qu'il existe une relation entre
les réserves de la Banque centrale et l'argent que les banques commerciales possèdent réellement... on n'en a aucune preuve, vraiment,
Notre livre vous en présente un bon exemple. La Figure 5... elle montre l'effondrement
des prêts accordés par les banques commerciales...ces deux graphiques suivent exactement le même calendrier je vous signale...
Nous commençons en juin 2000 et allons jusqu'en janvier 2011. Vous pouvez voir cet énorme
effondrement des prêts bancaires...et là les réserves de la banque déposées à la Banque d'Angleterre, les réserves de la Banque centrale.
Ici, vous voyez qu'elles sont complètement à plat à cause du niveau si élevé des crédits. Vous voyez,
suite à un tel effondrement, ils pompent 200 milliards de £ dans le système, dans les banques... mais le nombre des prêts
ne cesse de baisser. On voit donc bien qu'il n'existe aucune relation, là... et la Banque d'Angleterre,
Paul Tucker, encore lui, admet en gros que la base monétaire ne comprend ni objectif ni aucun
instrument de politique.
Donc, voici une meilleure façon de penser cette relation. C'est, essentiellement, un ballon.
Il y a ces réserves qui sont nécessaires au sein du système...et je vais vous expliquer cela dans
les prochaines diapositives. Elles sont indispensables pour les réglements interbancaires... et les banques, essentiellement,
prêteront en se fondant sur la confiance qu'elles acccordent aux emprunteurs, comme nous l'avons dit. Si elles pensent que les gens vont
rembourser leurs prêts, ou si elles ont un moyen de de se désengager des prêts, par exemple,
au moyen de la titrisation, elles accorderont les prêts... et elles ont juste besoin d'avoir suffisamment de réserves pour,
à la fin de chaque journée, effectuer les compensations -- tous les paiements entre toutes les banques... et en voici un autre citation,
de Charles Goodhart, qui a écrit l'avant-propos : "le modèle servant à déterminer le multiplicateur de la base de la masse monétaire
est une façon si incomplète de décrire ce processus qu'on peut dire qu'il est faux."
Donc, quand vous déposez de l'argent à votre banque...si votre compte est à l'HSBC
et que vous payez de l'argent à la Barclays...ce n'est pas réellement de l'argent d'une banque commerciale, créé par
les banques, qu'on va déplacer de l'une à l'autre. Ce sont les réserves bancaires qui sont déplacées de
l'HSBC sur la Barclays. C'est la seule façon qu'ont les banques d'effectuer les compensations entre elles au sein de la boucle
fermée du système des compensations intra-bancaires -- représenté au schéma page 63
du livre. Les réserves de la Banque centrale ne peuvent être créées que par la Banque centrale et elles
n'existent que dans le système des échanges au sein du marché interbancaire. On n'a pas accès aux réserves de la Banque centrale.
C'est juste un type d'argent de nature différente, celui qui sert aux compensations finales au sein du système
bancaire. Lorsqu'une banque crée de l'argent nouveau, elle accorde un prêt. L'argent lui-même
constitue un passif, c'est une reconnaissance de dette.et les banques ne peuvent utiliser des reconnaissances entre elles et moi, pas plus qu'entre elle et l'HSBC
pour effectuer les compensations avec les autres banques. Elles doivent utiliser les réserves de la Banque centrale.
la Banque centrale est le prêteur de dernier recours. Son argent est le plus liquide. C'est assez compliqué
d'expliquer l'historique de tout cela, mais si vous lisez le chapitre deux, vous comprendrez
exactement comment c'est arrivé... mais, essentiellement, chaque banque a l'obligation de détenir suffisamment de réserves à la Banque centrale
pour payer toutes les autres banques du système...et ce qu'ils font, c'est qu'elles ont ce
marché interbancaire où elles échangent les réserves entre elles, généralement en échange d'
obligations d'État, qui sont également des actifs très liquides. Chaque jour, ces réserves sont
échangées entre banques sur le marché interbancaire et elles font payer des intérêts.
Le taux LIBOR, le taux d'intérêt interbancaire, s'est envolé lors de la crise financière,
parce que les banques avaient perdu confiance en leur solvabilité mutuelle. Elles ont cessé de croire que, si elles
consentaient un prêt de réserves à une autre banque dans le système, que cette banque serait effectivement en
mesure de leur rendre ces obligations échangées lors du prêt et qu'elles paieraient aussi les intérêts... ainsi,
le taux d'intérêt des réserves s'est envolé, aux termes des accords de rachat d'actions que les banques
se passent...et tout le système s'est retrouvé au bord de l'effondrement total... et c'est la raison pour laquelle
la Banque centrale injecté 200 milliards de livres de réserves par l'assouplissement quantitatif, pour créer
plus de liquidités dans le système. Donc, actuellement, toutes les banques sont pleines à craquer de ces réserves,
mais, nous l'avons vu, elles persistent à ne plus prêter. Malgré tout ces assouplissements quantitatifs,
rien n'y fait.
On nous pose souvent un très bonne question, et je pense qu'on l'a posée aussi à Ben :
"si les banques peuvent créer de l'argent tout neuf, autant qu'elles en veulent, pourquoi diable ont-elles besoin de nos dépôts ?
Pourquoi est-ce si important ? Pourquoi toutes ces campagnes de pub pour nous inciter à transférer notre argent de la HSBC à
une caisse populaire ou une petite banque éthique...Eh bien, les banques ont des bilans, comme je l'ai expliqué...et
voici en gros à quoi ressemble un bilan bancaire. Elles doivent prêter à leur clients,
...il y a des réserves à la Banque d'Angleterre... de l'argent liquide... il y a
d'autres actifs financiers etc....et en face, on a les dépôts de la clientèle,
les prêts d'autres institutions financières, dont, notamment, les marchés de gros --
et les banques européennes en sont devenues très dépendantes -- et vous avez les capitaux...et6
les capitaux incluent les bénéfices non distribués générés par les intérêt, émis sous forme d'actions et de provisions financières
qu'elles gardent pour elles aussi, au cas où certains de ces prêts ne soient jamais remboursés. Essentiellement, elles sont tenues de détenir les
capitaux et provisions capables de garantir l'équilibre de leurs bilans. Sur ce bilan,
le total des passifs doit être égal au total des actifs. Ces deux montants doivent être égaux. La raison
pour laquelle les banques apprécient les dépôts de détail c'est que ces dépôts sont plutôt bon marché. Pourquoi ?
Eh bien, vous avez probablement remarqué que si vous avez de l'argent dans votre banque en ce moment, on vous rémunère à
0,5 % d'intérêt, voire moins. Ils sont très bon marché en ce moment, bien sûr, parce que les taux
d'intérêt sont très bas... mais généralement, ils sont bien plus bas que toutes les autres formes
de fonds, tels que les prêts par les marchés de gros, par exemple... qui sont soudain devenu vraiment très
chers lorsqu'éclata la crise des subprimes. C'est pourquoi les banques ont besoin de dépôts.
Elles n'en ont pas besoin de faire des prêts. Elles en ont besoin pour que leurs bilans
s'équilibrent au fil du temps.
Mythe numéro trois... Je vais accélérer un peu maintenant... la Banque d'Angleterre peut directement
influencer la création de crédit en changeant les taux d'intérêt. Je ne veux pas passer trop
de temps là-dessus. Vous voyez cet effondrement massif, une réduction massive des taux d'intérêts
suite à la crise financière. Cela montre ce qui est arrivé aux prêts aux PME.
Ils ne cessent de chuter. Si une banque n'a pas confiance dans l'économie...Si elle n'a pas
confiance dans son propre bilan, elle va arrêter de prêter. Elle va essayer de
reconstituer ses fonds propres, essayer de dimunuer son niveau d'endettement.
(Mythe numéro quatre) : l'allocation de crédits est déterminée par la demande. On entend constamment parler de toutes ces banques
qui disent : « Nous injecterions plus d'argent dans l'économie si seulement les PME avaient vraiment besoin
d'argent, mais elles ont peur, elles craignent que les choses tournent mal". Je pense que
ce ne sont que mensonges... et la Banque d'Angleterre a publié beaucoup de données pour montrer que
bon, d'accord, moins de petites entreprises demandent de prêts...mais
c'est parce que les taux d'intérêt sont tellement élevés ou parce qu'elles ne veulent pas se départir de leur argent
de peur que les banques leur suppriment leurs autorisations de découvert ou accroissent
les taux d''intérêt sur leur autorisation de découvert. Alors, bien sûr, elles ne demandent pas de prêts.
Les banques mènent le crédit. Ce sont elles qui le rationnent... et de l'avis de certains des meilleurs économistes
du monde, qui ont travaillé sur le sujet, dont Joseph Stiglitz. Voici une autre
Une autre citation de M. Tucker. Cet homme est mon préféré à la Banque d'Angleterre... il explique exactement comment
ce système fonctionne...Il s'agit d'une asymétrie de l'information, essentiellement, que détestent les économistes... ils
s'accrochent à l'idée que tout le monde peut jouir d'une information parfaite... et qu'ainsi que la Banque connaît exactement
le degré de risque que présente cette entreprise ou cette personne...mais comme l'a expliqué Ben... en gros,
pour une banque...c'est beaucoup moins risqué de prêter avec une maison comme garantie, car elles peuvent alors récupérer l'hypothèque --
si l'emprunteur fait défaut -- que de prêter à un petit entrepreneur qui peut s'abriter derrière sa
responsabilité limitée... car s'il fait défaut, la Banque se fait avoir. Elle ne récupèrera jamais son argent.
Donc, bien sûr, les banques sont incitées à accorder des prêts immobiliers...et
à prêter aux fins de spéculation financière, parce que les rendements à court terme sont beaucoup plus rapides.
(Mythe numéro cinq)...et Ben en a parlé... les banques ont beaucoup plus envie d'accorder des prêts immobiliers,
des crédits à la consommation, et en faveur de la spéculation qu'à des petites entreprises. Voici l'un des tableaux du livre
montrant ce dont Ben a parlé. Il s'agit des 8 % investis dans le secteur productif.
Vous verrez cette croissance massive des prêts garantis aux personnes...et en vert ici
...ce sont en gros les prêts hypothécaires...et vous voyez tous ces intermédiaires financiers,
comme on les appelle...et vous verrez cette croissance massive depuis 1997, à cause de cette activité spéculative de prêt.
Je pense que Jasper a raison de dire qu'une partie de cet argent investi dans les prêts hypothécaires repart certes
dans l'économie réelle, mais ce qui se passe essentiellement c'est que l'argent est détourné des activités productrices
pour s'investir dans les prêts spéculatifs et pour la consommation.
Mythe n° 6) Le dernier..."Mais, si on se met à essayer de contrôler le crédit, nous allons transformer le pay en
une sorte de régime communiste. Ce sont ces mots qui ont été prononcés par un gars que je suis allé
voir au Trésor public quand nous avons commencé à parler de contrôler le crédit... J'y suis allé
avec Richard, qui parlait de l'histoire du contrôle du crédit...en disant en résumé :
« Dites donc, c'est du communisme, non ? Nous ne pouvons pas nous transformer en pays communiste. »
Ce système est très récent, historiquement récent. Il n'existe que depuis trente ans environ.
Avant, il était tout à fait normal que les gouvernements exercent un contrôle systémique des différents types
de création du crédit bancaire, des secteurs qui en bénéficiaient, et de la quantité du crédit créé. Il en existe
beaucoup d'exemples. Je pense que nous avons pris cette direction l'an dernier... et je pense que les gens
commencent à en prendre conscience... y compris parmi les classes dirigeantes, dont quelques journalistes financiers
comme Martin Wolf, qui l'ont bien compris... et John Kay... comme on le voit avec ces citations.
John Kay a dit, "il serait raisonnable d'exiger qu'une forte proportion – 90 % ou plus
– des actifs des banques commerciales passent dans ces secteurs là"... Encore une citation d'Adair Turner...
il parle de ratios de levier différentiels selon les différents types de prêts... et aussi de Martin
Wolf, qui évoque la nécessité de voir le gouvernement en charge de créer l'argent.
Je veux juste faire une dernière remarque avant de conclure, au sujet de la crise de la dette et
combien tout cela est interconnecté avec la crise de la dette mondiale. C'est très important de comprendre
que lorsqu'un gouvernement qui est déjà endetté --c'est le cas de pratiquement tous les gouvernements -- il injecte de l'argent, il en dépense et fait tourner
l'économie, il émet des obligations. C'est la seule façon de s'en sortir... et ces bons du Trésor
sont achetés par le secteur privé. Le secteur privé pourrait dépenser cet argent pour quelque chose d'autre
Le privé pourrait investir cet argent dans une activité économique productive. Mais quand le gouvernement émet des obligations,
cela entraîne un phénomène d'exclusion au détriment de certains secteurs. On débat souvent pour savoir si
on ne pourrait pas dépenser l'argent émis par le gouvernement de façon plus efficace en terme d'effet multiplicateur
sur l'économie au sens large...et je n'ai plus le temps d'entrer dans ces considérations...mais le
point fondamental c'est que les gouvernements ne créent pas de nouveau pouvoir d'achat par le biais d'émissions
d'obligations. Ils ne créeront du nouveau pouvoir d'achat que s'ils mettent eux-mêmes directement l'argent en circulation
de la façon recommandée par les réformes de Ben.
Il suffirait donc de prendre cette mesure très simple. Si nous ne faisons rien d'autre,...au moins que les gouvernements
cessent d'émettre des bons du Trésor et qu'ils n'empruntent plus directement à ces banques...qui ont ces bilans si terrifiants.
Les banques adorent que les gouvernement empruntent aurpès d'elles parce qu'aucun autre débiteur
n'est plus sûr qu'un gouvernement. Ces gouvernements créeraient du pouvoir d'achat flambant neuf
dans l'économie. Le gouvernement peut dépenser sur ce qu'ils veulent : infrastructures,
transports, logements, prêts aux petites entreprises ou rachat direct de la dette des petites entreprises;
Je voudrais juste finir sur ce point...et vous exhorter de maintenir la pression,
comme je le disais... allez-y... allez voir votre député...Nous leur enverrons le livre... contactez les centres de pouvoir...éduquez
les gens là-bas...Je pense pas que peu de gens dans ces sphères savent de quoi nous parlons...
et persévérons sans relâche... Merci beaucoup.
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