Tip:
Highlight text to annotate it
X
Un énorme fardeau financier, qui nous amène à l'économie.
Pour un grand nombre de personnes le système en vigueur
est en partie inopérant. L'effondrement financier de 2008 y est pour quelque chose.
.
Aussi, comment sortir de l'ornière et retrouver le chemin du progrès ?
Comme vous le savez, les grands problèmes requièrent de grandes idées.
En voici une : commencer par ceci, l'argent,
et… le jeter ! Cela vous semble fou, n'est-ce pas ?
Nous allons à présent parler à quelqu'un qui pense
.
que c'est exactement ce qu'il faut faire. Peter Joseph est réalisateur
ainsi que le fondateur du Mouvement Zeitgeist.
Bonjour, Peter. J'ai bien sûr simplifié votre propos.
Il ne s'agit pas seulement de se débarrasser de l'argent ou de la monnaie,
mais de remplacer l'actuelle économie basée sur la monnaie
par une économie basée sur les ressources. Expliquez-nous ce que cela signifie.
- En fait, vous avez à moitié raison. Une économie basée sur les ressources
implique effectivement la suppression des actuels mécanismes d'échange
et du système de marché lui-même, aussi radical que cela puisse paraître.
Il faut d'abord que vous compreniez que les problèmes qui accablent le monde
ne sont pas le résultat de quelque mauvaise politique
ou d'une quelconque législation, ou d'un phénomène de cycle inflationniste
faisant l'objet de cours d'économie.
Les fondations de la structure économique sont intrinsèquement défectueuses.
Nous créons de l'argent à partir de dettes, grevées d'intérêts
qui n'ont pas d'existence tangible. Le montant du prêt est créé,
mais il est impossible de rembourser les intérêts en plus du montant.
Pour le dire en une phrase, c'est comparable au jeu des chaises musicales.
Tout le monde souffre systématiquement de ce système et de ses conséquences.
Aussi, l'effondrement par la dette et le non-paiement de la dette souveraine
sont des choses inhérentes au système en vigueur.
Elles ne sont donc pas dues à la politique irresponsable d'un politicien
ou à une activité hors norme de la Bourse, ou bien aux produits dérivés.
Il est vrai que ce sont de très importants attributs du système,
mais mon propos et mon travail au sein du mouvement consistent à mettre en évidence
que le système est intrinsèquement défectueux, défectueux par nature.
Or, si nous voulons atteindre une échelle, un rythme...
Si nous voulons rendre notre société durable et cesser de souffrir
de toutes ces conséquences économiques, il nous faut revenir aux fondamentaux de la vie,
.
à ce qui entretient la vie humaine, nous souvenir de ce que le monde naturel
nous a appris, des systèmes qui génèrent des aliments.
Nous réalisons donc que nous vivons au sein d'une réalité technique
et non au sein d'une réalité monétaire.
Par exemple, sur notre planète un enfant meurt toutes les cinq secondes
des conséquences de la pauvreté, de maladies évitables.
D'un point de vue technique, cela ne devrait évidemment pas se produire.
Nous pourrions nourrir facilement tous les habitants de notre planète.
Et lorsque vous élargissez cette manière de penser en adoptant
un point de vue technique et non un point de vue monétaire,
nous pourrions éradiquer les plus grands maux que subit l'humanité
.
en restructurant le système économique en son entier afin qu'il devienne digne de ce nom,
c'est-à-dire qu'il soit placé sous les signes de la préservation et de la durabilité.
- Peter, vous avez dit
que "tout le monde souffre de ce système." Je pense que nous pourrions
clarifier un peu les choses. S'il est vrai que beaucoup de gens en souffrent,
il en est d'autres qui veulent le conserver tel qu'il est.
Est-ce que je me trompe ?
- Oui, je dirais que les 1% au sommet de la pyramide ont certainement un intérêt...
.
ont une façon simple de justifier leurs privilèges exorbitants.
1% de la population mondiale possède 40% des richesses de la planète.
Si ce n'est pas là une indication des défauts intrinsèques d'un système
qui perpétue la domination d'une classe par une autre classe,
j'ignore ce qu'est une preuve.
Les gens qui constituent le 1% du sommet de la pyramide ont tout intérêt
à mettre le grappin sur les gouvernements qui, pour l'essentiel,
sont financés et soutenus par les grandes entreprises…
- Je sais que… - … qui perpétuent le statu quo.
- … vous avez écrit sur l'abîme qui sépare les pauvres des riches,
que vous avez mis en évidence
que les États-Unis est l'un des pays les plus socialement immobiles au monde.
Je dois avouer que ce point m'a interpellée. Je l'ai donc relu
et, en gros, vous dites
que si vous naissez pauvre, vous avez de fortes chances de le rester.
Cette règle a bien sûr ses exceptions.
Comment le système Zeitgeist pourrait-il changer cet état de choses ?
- Il ne s'agit pas du "système Zeitgeist". Ce travail se base
sur les recherches d'un homme nommé Jacque Fresco,
qui lui-même s'appuie sur les travaux des chercheurs de ces 150 dernières années.
Ces gens n'ont eu de cesse de réfléchir à un modèle économique différent,
à un modèle qui ne serait pas basé sur l'échange monétaire
et serait donc dénué des problèmes inhérents au système monétaire.
Il est important de mentionner le Projet Venus, à propos duquel je vous conseille
d'examiner. Il est en partenariat avec le Mouvement Zeitgeist.
.
Il s'agit d'un modèle de système basé sur les lois naturelles.
Ceci signifie qu'il est fondé sur les principes de base de la vie,
comme je l'ai mentionné plus tôt. Vous réfléchissez à ce qu'implique
le développement d'un être humain et quels sont ses besoins
en partant de l'essentiel jusqu'à l'ensemble des phénomènes
émotionnels et bio-psycho-sociaux
.
qui sont à l'origine de son comportement, de son bien-être et de sa santé mentale.
Lorsque vous mettez tous ces éléments ensemble, cette orientation complètement technique
.
où l'opinion humaine est réduite à la portion congrue,
c'est d'ailleurs ce que la science nous a apporté,
vous ne pouvez qu'en déduire que l'actuel modèle économique est figé dans le passé.
En fait, il ne se soucie pas de satisfaire les besoins humains.
Plus vous prenez du recul et observez l'étendue de ce que nous pourrions techniquement fournir
à la population humaine, de mettre fin aux guerres, d'éradiquer la famine,
d'éradiquer la pauvreté, d'éradiquer 95% des crimes qui,
soit dit en passant, sont liés à l'argent,
plus vous réalisez que nous pourrions adopter une approche entièrement nouvelle.
Il m'est très difficile de vous décrire
une Économie Basée sur les Ressources de façon très concise,
mais celle-ci est fondée intrinsèquement sur la gestion des ressources.
Les relations monétaires ne gèrent rien.
Il y a le problème de la rentabilité et toutes ces choses
qui inhibent notre capacité à créer des biens durables.
Les entreprises établies s'efforcent constamment
de préserver leur part de marché, ce qui rappelle fort les pratiques de la mafia.
Un groupe lutte contre un autre groupe, c'est la lutte de tous contre tous
et nous avons l'impression qu'il en retourne de notre bien-être commun,
.
que nous y avons tous un intérêt et ce n'est pas le cas.
L'Histoire nous en montre la preuve,
tous ces choses que nous nous sommes infligés, et nous courons droit
vers un désastre environnemental complet et un désastre social.
- Peter, permettez-moi de vous interrompre brièvement.
J'entends déjà les discours électoraux de mauvais aloi.
Si votre mouvement gagne du terrain,
les gens à qui le système profite vont passer à l'attaque
et proférer les choses suivantes :
"Il veut nous ramener au… "
"Il veut instaurer une société communiste."
Que répondez-vous à cela ?
- Ils n'ont que cet argument à la bouche. C'est leur seul cadre de référence.
Voyez-vous, la propagande occidentale et le libre marché,
que j'appelle la foire d'empoigne,
visent à adopter, ou plutôt à revenir aux vieilles structures
qui étaient fondées sur une dictature autocratique
quasiment dénuée d'attributs communistes. Une véritable idée communiste
implique la notion de famille, une chose à laquelle on peut tous se référer.
Nous nous orientons vers une gestion intelligente des ressources,
vers l'apprentissage de moyens techniques pour prendre soin de nous-mêmes
et la création d'un système qui réalise cela, en partant de la base.
Et nous ne pourrons atteindre notre objectif qu'en éliminant
l'intérêt personnel, cet attribut du système actuel
que nous croyons à tort naturel.
Il est évident que nous sommes tous mus par l'intérêt personnel,
mais il doit être subordonné à l'intérêt général
si nous voulons que l'espèce humaine survive, tout simplement.
- Je pense que l'une des questions que les gens se posent est la suivante :
sous ce nouveau système, qu'est-ce qui motiverait les gens ?
Quelle serait la motivation à contribuer davantage à la société,
à faire plus d'efforts, si au final tout le monde était égal ?
- Tout d'abord, les gens ne sont pas égaux dans l'absolu.
Le concept d'égalité dépend du contexte dans lequel il s'inscrit.
L'égalité au sens d'avoir la possibilité d'accéder aux nécessités de la vie,
de mettre fin au matérialisme ambiant
qui détruit la planète en alimentant la consommation ostentatoire.
Ces valeurs changeront, la motivation sera donc de comprendre que la contribution à la société
passe par la réalisation de choses concrètes
autrement dit, cela ne consiste pas à travailler dans la publicité ou à la Bourse.
.
Ils recevront une éducation dans le but de contribuer réellement à la société,
confortant ainsi leur bien-être personnel.
Aussi, si j'étais un inventeur, je n'inventerais pas quelque chose
pour en tirer un profit financier, ce qui dénote un esprit malade et dévoyé.
J'inventerais quelque chose pour améliorer le monde,
sachant que cette invention aurait un impact sur mon propre bien-être.
La structure de valeurs que nous prônons est donc complètement différente.
La meilleure analogie que je puisse vous proposer est l'idée de famille.
L'idée du sens de la vie familiale
et le respect mutuel qu'on y trouve, où vous ne donnez pas un pourboire à votre mère
à chaque fois qu'elle vous apporte quelque chose à table.
Il s'agit d'un système de valeurs entièrement nouveau
et son instauration implique la destruction de l'énorme distorsion psychologique
qui est à l'œuvre depuis plusieurs siècles,
depuis que nous subissons le système despotique qui est en train de s'effondrer
et dont la chute occasionne encore plus de guerres et de pauvreté.
En fait, je ne suis pas obligé de défendre le système que je préconise.
Il suffit que vous considériez ce qui est en train de se passer,
et ce qui se produira encore, si les tendances se poursuivent.
- Et, brièvement, si vous observez ce qui se passe
en ce moment même, on ne peut pas… Je sais que votre idée
et votre mouvement ont des adeptes disséminés à travers le monde,
qu'il existe plus de 200 branches nationales.
Pouvez-vous nous dire pourquoi il ne s'agit pas d'une idée nationale,
mais d'une idée internationale ?
- Absolument. Le concept de souveraineté nationale est essentiellement un reflet
du concept d'entreprise. C'est une idée qui a trait à l'auto-préservation.
.
Les pays qui constituent le monde vont devoir apprendre à travailler ensemble.
Je suis désolé de dire aux politiciens chauvins et patriotes
cette phrase d'Albert Einstein :
"Le patriotisme est une maladie." Nous disposons d'un monde,
une seule planète ronde, il est temps que nous la reconnaissions en tant que telle.
Notre manière de gérer la planète doit tenir compte de cette réalité. En d'autres termes,
il y a donc une réalité technique forte, qui n'est pas juste philosophique.
Le Mouvement Zeitgeist a donc pour but de jeter des ponts
entre les races, les nationalités, les religions,
bref, tout ce qui nous divise,
car nous devons tous revenir aux nécessités de la vie.
Or, nous ne pouvons pas faire cela correctement au sein du système monétaire.
La souffrance est inacceptable et inutile.
Il s'agit d'un mouvement global, résolument global.
- Malheureusement, Peter, le temps nous manque, mais il s'agit certainement
d'une grande idée en ces temps emplis de problèmes majeurs.
C'était Peter Joseph, réalisateur et fondateur du Mouvement Zeitgeist.