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D'APRÉS L'OEUVRE DE DARCY RIBEIRO
LE PEUPLE BRESILIEN
Il y a encore un Brésil...
bien différent des autres...
comme ils l'étaient déjà, entre eux.
C'est le Sud.
Celui des gauchos...
des >, des gens d'Assunção...
des igueños, que le Portugal a envoyé chercher...
pour garantir une présence portugaise là-bas...
et des gringos, qui sont fini là...
comme une vague.
LE BRESIL DU SUD
Le Brésil du sud...
naît, comme civilisation, par les jésuites espagnols.
Avant, il y avait les Guarani...
qui faisaient la guerre et les rituels d'anthropophagie...
qui croyaient à la terre sans maux et migraient à sa recherche.
Les jésuites ont introduit les Missions...
utopie qui voulait réinventer l'humain parmi les amérindiens.
Ils disaient: >
Le rêve d'un peuple parfait n'était pas ancien?
Ils ont rassemblé des centaines de milliers d'indiens...
ils ont fait des temples...
leur ont appris des techniques d'orfèvrerie...
à écrire en latin, à écrire en tupi...
et ont crée une civilisation indienne.
La condition était que les indiens qui étaient là, de plusieurs tribus...
apprennent la langue générale, qui était le guarani...
et devait se livrer à la volonté du curé...
confesser tous les jours ses volontés les plus profondes...
et être réprimé par la notion de péché.
La mission naît d'un christianisme qui veut universaliser...
son langage et ses normes.
Plus que la conquête territoriale...
c'était la conquête spirituelle de la terre du Brésil.
On fixait l'indien dans un village, espace chrétien pour le reformer.
Pour le jésuite, l'indien idéal est celui qui n'est pas indien.
Les jésuites ont introduit, dans les missions...
même en d'autres endroits, à São Paulo, à Carapicuíba...
le concept d'un village en forme de croix...
avec l'église à une pointe et, par exemple, au Pantanal...
les bras de la croix forment des rues centrales...
divisées en lots, ce qui menait au concept de possession...
une aberration anti-éthique pour l'indien.
La langue Terena, par exemple, que j'ai étudiée...
n'a pas de possessif. Cet adjectif n'existe pas.
C'est impossible dire >.
L'adjectif possessif n'existe pas.
Le lavage cérébral pour désarticuler l'urbanisation des villages...
désarticuler la vision cosmique...
est un des plus détestables exemples de lavage cérébral...
de l'histoire du Brésil.
La conséquence est que cela a émasculé les indiens...
leur a enlevé la capacité de luter...
de se défendre.
Le résultat de ce modêle de civilisation...
à été un grand succês commercial...
et en milliers d'indiens préparés pour le travail discipliné.
Sur ces missions prospêres, dépôts d'indiens désormais sans tribu...
s'est déchaînée la fureur des mameluks de São Paulo.
Les >...
la canaille mameluk de São Paulo...
organisée en expéditions...
ont marché vers les missions.
Ce n'était pas une expédition avec 5 expéditionnaires.
Non. Deux mille personnes.
Une vraie ville mobile, qui marchait, qui plantait pour manger.
Ils ont pris plus de 300 mille catéchumènes...
pour les vendre à la canne à sucre du Nord-est.
Les Espagnols avaient amené du bétail...
et ce bétail s'est multiplié prodigieusement...
dans les pâturages infinis du Pantanal...
du Chaco, de la pampa.
Avec du bétail à n'en plus finir...
le peuple s'est adapté à cela...
et vivait du bétail...
et surgit le gaucho, comme un cavalier...
comme le vacher du Nord-est...
mais d'un bétail sans propriétaire...
sans valeur.
C'est un peuple du bétail, fier du bétail...
d'une dignité qu'il n'y a jamais eu au Nord-est.
Cela a créé une culture distinctive...
avec leurs vêtements, leurs grands chapeaux...
avec leurs brides, leur > et tout cela.
ou >.
Ces terres combinent ce que je considêre être...
une future solution pour l'humanité...
elles combinent la possession privée et collective de la terre.
Les champs peuvent être individuels...
mais il y a des terrains séparés par des murs en pierre...
qui forment des endroits fermés...
pour le bétail traité collectivement.
Chaque famille a quelqu'un qui s'occupe du bétail qui est là...
successivement.
Le Brésil est un grand laboratoire de réunion, de convergence...
et de mélange racial et culturel.
Le Sud est un peu différent du restant du pays...
parce que là, ce processus n'a pas encore avancé aussi intensément.
Dans S. Catarina nous trouvons encore des colonies allemandes...
séparées du centre de la société ou de la culture brésilienne...
mais le processus est en marche et se développera là aussi.
>
L'ancien gaucho est le vacher d'aujourd'hui...
un travailleur sangsue, d'occasion, de petits travaux...
travailleur des villes, réserve de main d'ouvre.
>
Une nation ne peut être confondue avec son territoire...
ou avec sa souveraineté politique.
Territoire et souveraineté sont des dimensions de la nationalité...
mais la nation est, à la base, un sentiment.
La nation brésilienne est le sentiment qu'a le brésilien...
d'appartenir à cette culture, à cette nationalité.
Ce sentiment vient d'une mémoire en commun...
et de la perception de vivre, collectivement, le même espace...
affectif, le même espace intellectuel. C'est ce qui constitue la nation.
Le miracle de l'unité brésilienne advient de ce sentiment commun.
Le Brésil du Sud a été, et l'est encore...
un gigantesque laboratoire d'acculturation...
oû la culture brésilienne montre sa plasticité et sa vitalité.