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Dépêchez-vous ! Elle a déjà fait
un malaise il y a 10 minutes.
L'ambulance est arrivée.
Sainte Thérèse, mon petit Jésus,
ne abandonne pas,
donne moi la force.
Je veux vivre encore.
Fais-moi ressusciter.
Pourquoi tu pleures ?
Les morpions, là,
fichez-moi le camp !
Qu'est-ce que tu fais là ?
Pourquoi tu pleures ?
T'es toute seule ?
Elle est où, ta maman ?
Vous êtes sa mère ? Vous méritez
pas la corde pour vous pendre.
Faut bien que je gagne ma vie.
Je suis chanteuse.
Mais regardez votre fille !
Je m'en occupe bien, de ma fille !
Louis, je peux plus rester
t'attendre, à rien faire.
Belleville me son par les yeux.
Un imprésario
a dit qu'avec montaient
je devrais tenter ma chance
a Constantinople,
comme la grande Fréhel.
Bonne nouvelle pour l'acrobate ?
Tu parles, c'est Clemenceau
qui me félicite.
♪ ai confié Edith à ma mère.
Maman Aïcha prendra soin d'elle
le temps que ma carrière soit lancée.
Louis, j'attends plus ton retour.
An etta .
Y 5 quelqu'un ?
Edith ?
Louis ?
C'est fini.
Et ça?
Ta petite-fille.
Edith.
Quel drôle de prénom.
Elle est pas bien vaillante.
Allez, suis-moi.
Qu'est-ce que tu fais là, toi ?
T'es si mignonne.
Tu t'appelles comment ?
T'as pas mieux à faire,
Titine ?
Les toilettes du haut sont occupées.
T'as de beaux yeux bleus,
tu sais.
Bon, allez.
Je t'écoute.
Je dois repartir.
Je serai démobilisé d'ici quelques
mois, et puis je reprendrai l'acrobatie.
Je viens voir le bout de chou.
- Sors d'ici.
- J'ai plus personne, Maman Louise.
Va garder l'entrée.
Elle est où, sa mère ?
Je sais pas.
Tu veux laisser la petite ici ?
Les gens vont causer.
Les gens ont toujours
quelque chose à dire.
On l'emmène pas à la messe ?
On va rater l'office.
Bon, la terre va pas
tourner autour d'elle.
Il paraît qu'on va
garder un bébé ?
On peut la voir ?
C'est pas un bébé, c'est une fille.
- Tu veux du pain .7
- Foutez le camp.
Demande-lui une chanson,
vas-y.
Tu pourrais chanter au Casino de Paris
si t'étais pas si rouquine.
Titine ! Titine, allez, ouvre-moi.
Ça suffit, maintenant.
- Qu'est-ce qu'elle a, encore ?
- Elle est avec Edith.
Ouvre cette porte tout de suite !
- Qu'est-ce qu'elle a ?
- Rien !
Allez vous préparer, les clients
vont pas tarder. Allez, allez.
- Ouvre ou tu vas le regretter.
- Je peux pas travailler.
- Je peux pas travailler!
- Tu peux pas ?
Tu te crois à l'hôtel ?
Je garde Edith ce soir.
Je la garde.
Tu gardes rien du tout !
Allez, ouvre-moi.
Y a ton légionnaire, ce soir.
Je m'en moque.
C'est un menteur.
Il me raconte que des histoires.
Alors maintenant Titine,
tu arrêtes ça.
Sors, ou tu vaste retrouver a la rue,
tu sauras pas comment ça t'est arrive.
♪ en ai marre de tes simagrées !
♪ ouvre,
mais pas d'histoires.
Doug!
Ben quoi,
t'es jaloux ?
♪ ai fait livrer vos disques
de Billie Holiday à l'hôtel.
Merci, Loulou.
Billie et moi sommes nées
la même année. C'est drôle, non ?
Je t'ai ramené mes esquisses.
On les regarde après,
ou on attend ce soir ?
Plus ***, chéri. Je vais d'abord
faire la chanson des grands cons.
Avant toi ...
Quoi ?
Rien.
Allez.
Je suis prête.
Allez.
C'est Jeanne !
Jeanne !
Qu'est-ce qui se passe ?
- Y a du sang...
- Vas-y, parle !
Il a voulu jouer au docteur,
avec ses outils.
Salopard !
Titine !
Faut le dire à la patronne.
Elle va me tuer.
♪ ai mal !
♪ y vois plus.
- Alors, docteur ?
- Cette enfant a une santé fragile.
Sa cornée est atteinte,
elle souffre d'une kératite.
Elle est aveugle ?
C'est une inflammation.
Faudra être patient,
ça peut durer des mois.
Ça, c'est pour la pharmacie.
Merci.
C'est la fille de qui ?
De personne.
Thérèse, je te demande pas souvent
grand' chose,
alors je te demande d'écouter
la petite Edith.
Vas-y, Edith.
Parle, elle t'écoute.
Vas-y Edith.
Thérèse,
je ne veux pas être aveugle,
je veux voir.
Elle est couverte de bleus.
Encore.
Je veux apprendre a lire,
et courir comme avant.
Je veux pas être aveugle.
Sainte Thérèse, dîtes au petit Jésus
de prendre bien soin d'Edith.
Vas')!-
Merci, Sainte Thérèse et petit Jésus.
Merci.
Ça y est, tu es arrivée, Edith.
- Louise ?
- Allez, vite.
Viens par ici.
Elle voit ?
Elle voit !
Titine, lève-toi !
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Il est revenu, il emporte Edith.
Allez, habille-toi.
Faut pas me faire ça !
♪ arrive pas à croire que tu reprends
du métier.
La petite va revoir du pays.
Allez, va t'en.
Edith !
Titine !
Prenez pas ma fille !
Lâchez-la !
Arrête !
Elle est folle !
Je vais te foutre à la porte !
Vous avez pas le droit !
Vous pouvez pas me faire ça !
Allez !
Je vais me tuer.
Ici l'aéroport d'orîy.
Les premiers passagers débarquent.
Et voila Edith Piaf!
Un jeune homme à son bras.
Mlle Piaf, que rapportez-vous
d'Amérique ?
Un américain.
Son nom ?
Edith, s'il vous plaît.
"Emportée par la foule",
comme le dit sa chanson,
Elle monte dans sa voiture
blanche et noire.
Elle a l'air fatigué,
mais elle a le sourire.
Silence ! Je trinque...
T'es con ou quoi ?
Con toi-même !
Allez, faut aider la malade.
Toi, Accordéoniste,
fais gaffe à pas te retrouver
avec un porte bonheur
sur le coin de la gueule
Vous tombez à pic.
Allez me chercher le patron,
je veux qu'il m'offre le champagne.
Je m'appelle Edith Piaf,
et j'ai fait des bêtises.
Allez, tout le monde s'embrasse,
même ceux qui peuvent pas se sentir.
Allez, mon Claude.
- C'est qui, cette morue ?
- Je sais pas.
Pour qui,
le tartare bien relevé ?
Où que c'est qu'il est passé
votre joli collègue ?
Vous l'embarrassez.
De quoi je me mêle, Coquatrix ?
On t'a pas sonné.
Alors ? Mademoiselle !
Mme Edith Piaf, quel plaisir.
Que puis-je faire pour vous ?
Beaucoup. Je voudrais un cadeau.
Naturellement.
Bon, et ben...
Je voulais du champagne.
Finalement je vais prendre une bague,
une grosse bague
avec des diamants partout.
Vous bilez pas,
on va prendre le champagne. Merci.
Je voudrais trinquer à l'amour
que j'ai pour vous tous.
E! pour ça mes enfants,
je me lève.
Allez, aide-moi.
Je voudrais qu'on trinque tous
à Marguerite.
Mon compositeur, et ma plus grande
et plus fidèle amie dans ce métier.
Faut pas rougir comme ça,
tu vas nous faire pleurer.
Tu veux ma photo ?
Non, je préfère pas.
Gazeux et alcoolisé, tout ce qu'il faut.
Encore un coup de Claude ?
Tu me les brises à la fin, Loulou.
Un an que j'avais pas vu Paris.
On a fait la fête, c'est tout.
Fais pas ton amoureux transi.
♪ attends quelqu'un,
inutile de t'étaler.
Je vous signale que vous avez
des engagements.
Vous n'êtes pas seule.
Tu te souviens de mes nippes,
le 1er soir au Gerny's ?
Une clocharde. Mais elle me regardait
comme si j'étais une princesse.
Mais tu étais une princesse.
Ma princesse !
A Marguerite !
Je porte un toast à ceux
qui attendent de me voir chuter.
A ceux qui me croient dupe !
Santé.
Un problème, Louis ?
T'inquiète. Monsieur fait sa crise.
Tu nous laisses, on a à faire.
T'es pas là pour profiter du spectacle.
Allez, attache.
T'es la pour travailler.
Y a pas d'enfants, ici.
T'es là pour gagner ta gamelle.
Allez, ça suffit.
Sale petite merde,
tu me fais rater ma sortie.
Va dans la roulotte
et prépare à dîner.
Mesdames et Messieurs,
veuillez applaudir Louis,
le contorsionniste !
Elle est mignonne.
Elle a quel âge ?
Dix ans.
- Elle a pas de maman ?
- Pour quoi faire ?
Tu dois te sentir seul.
Tu pourrais m'inviter boire un petit calva
dans ta roulotte.
Allez, viens.
Sais-tu qui je suis ?
Je suis Thérèse.
Tes yeux vont bien, mon ange ?
Oui.
Tu es mignonne, Edith. Pour qui
vas-tu prier, ce soir .7
Je vais prier pour Titine.
C'est bien, Edith. Je veille sur toi.
N'oublie jamais .'
quand lu seras seule,
je serai toujours là.
♪ en ai ma claque ! Je t'avais dit
de changer la roue !
Y a pas à discuter, Louis.
Tu viens aider, comme les autres.
- Je m'en cogne !
- Eh bien va-t'en !
Pars pas comme ça,
sur un coup de sang.
Je suis pas fait pour avoir un patron.
Je supporte plus Caroli,
c'est mauvais patron.
- T'as trop bu !
- Je ferai mieux tout seul.
Tu sais que les cirques,
ça court pas les rues.
T'inquiète pas, je me suis toujours
très bien débrouille seul.
- Je commençais à m'habituer à toi.
- Tu te déshabitueras.
Sainte Thérèse, faites
qu'il change d'avis.
♪ aimerais rester au cirque.
Edith !
Et l'acrobatie de la petite ?
Ça arrive.
Fais quelque chose.
Ils vont partir.
Fais quelque chose, dépêche-toi.
Fais quelque chose, allez!
Bravo !
C'est ma fille.
♪ en ai ma claque
du jus de carotte.
Tant que je serai ton infirmière,
ce sera jus de carotte.
Je préfère le noir, Simone.
Regarde ce beau temps.
Le soleil va te faire du bien.
Edith,
je sais que c'est difficile.
Il va te falloir beaucoup,
beaucoup de repos
et de la patience.
- Ton mari a appelé ce matin...
- Y a plus rien à faire.
Moins je me fais mal au cœur,
plus je suis étourdie, tu sais.
Ces 3 dernières années
sont un désastre.
Edith, tu es une artiste.
Simone ?
Je ne chanterai plus, hein ?
Quoi, qu'est-ce qu'il y a ?
Je veux becqueter.
On chante une demi-heure
et on va grailler.
Si je chante toute seule, ça fait
mandigotte. A deux, ça fait spectacle.
Je vais chanter là.
Hé, toi !
T'as pas le droit de chanter
dans la rue.
Ah bon ?
- T'as quel âge ?
- 20 ans.
Et ça, c'est quoi ?
Elle a presque rien bu.
Approche.
Tu connais "Du Gris"?
La ferme !
Si tu me la chantes,
je vous laisse tranquille.
Je me mets Là-bas, c'est plus
mon secteur. Ni vu, ni connu.
Dans une semaine, c'est le 21.
5 ans qu'on est frangines.
Tu préférés la vie avec moi ou
à l'usine ?
Je préfère un coup de surin
plutôt que l'usine.
Et toi ?
Et moi, quoi ?
Tu trimais dans ta crèmerie
de merde.
Arrête Mômone, j'ai pas envie
de parler de ça. On mange.
Anetta, pas de scandale.
Tiens, voilà ta poireaute.
Edith...
T'aurais peut-être
une petite pièce ?
C'est tout ?
♪ ai que ça. Je suis pas la fille
à Crésus, comme tu sais.
- Allez, lâche-moi un billet.
- J'ai pas.
Je suis ta mère.
Sors !
Tu veux que je te chante
une chanson ?
Etienne, fais-la sortir.
Je suis une artiste !
Et toi, t'es quoi ?
Tu verras !
- Tu verras !
- Quoi ?
Quand tu seras en vrac !
Du calme, ou dégage.
Quand tu seras
comme une merde !
Dégage !
En tout cas, c'est pas ta fille
qui te nourrira non plus.
Tu la laisses tranquille avec ça !
Je me casse.
Tu peux finir mes patates.
- T'es pas une chanteuse !
- Lâche-la ou je t'en mets une !
Tirons-nous de ce bar de cloches.
Mange-merde, va !
Avant que plus personne veuille
de ton cul !
Le cœur joyeux
Comme des moineaux
l'hiver viendra et mon seul bien
Ce pauvre corps qui, je le sens bien
Déjà se lasse,
Tombera sur le pavé brutal
Je passerai sur un lit d'hôpital
Un soir d'angoisse
Pas plus mauvaise que beaucoup
♪ aurais préféré, malgré tout
Dans ma détresse
Un homme qui m'eût aimée d'amour
Pour avec lui finir mes jours
Dans un nid chaud
Comme un moineau
Merci.
Ma petite fille,
tu vaste casser la voix.
Faut bien manger, monsieur.
Certainement.
Tiens. Je m'appelle Louis Leplee.
Prend ma carte et viens demain
à 14 h au Gerny's.
On verra ce qu'on peut faire
de toi.
Tu chantes, toi aussi ?
Non. Mais je sais faire
plein d'autres trucs.
Viens avec tes chansons,
ce que tu chantes d'habitude.
Et si je venais pas ?
Tu fais comme tu veux,
ma petite fille.
C'est quoi, ça ? Tu te balades
toute la journée de droite a gauche,
je te fais confiance,
et tu me ramènes ça ?
♪ en garde pour mon père.
Il est malade et il a pas un rond.
J'engraisse l'armée du Salut !
Je te jure, il est malade.
Je vais te foutre au turf. Tu verras
ce que c'est que de bosser.
- Tu la lâches !
- Jamais, jamais !
Plutôt crever que de faire le tapin !
- Si elle se fout en l'air, ce sera ta faute !
- La ferme.
♪ en veux plus.
Compris ?
Sinon, ('iras écarter les cuisses,
comme les autres.
C'est toi qui les écarteras.
Albert, excuse-moi.
Reste, je t'en supplie !
Laisse-le, ce trou du cul.
Etienne, amène-lui un canon.
- Vous venez chez le chinois ?
- Avec qui ?
Les deux italiens, le Gros, Popoche.
Y aura tout, de la coco, du pavot.
Enfin quoi,
un peu de chaleur humaine.
C'est pas parce que
j'ai couche avec toi
que je vais le faire tous les soirs.
- T'es pas d'accord ?
- Arrête.
Tu veux que je te dise ?
♪ en ai rien à foutre de vos conneries.
Et tu sais pourquoi ?
Ah, non, t'es trop con.
Parce que je suis une artiste.
Et que je vais réussir.
Je le sais !
Je l'ai toujours su.
C'est la petite flamme.
Sainte Thérèse,
je vois des grandes choses.
Tu as vu cette dégaine ?
Elle fait malade.
Où il l'a dégotée ?
Elle est incroyable.
Philipo, une coupe.
Le patron est amoureuse.
En tout cas, elle a du coffre.
Elle est bien, la môme, mon Louis.
Garde ton venin, Josette.
Radis-moi ton nom.
Edith Giovanna Gassion.
Pas terrible.
♪ ai d'autres noms
quand je chante :
Huguette Helias,
Tania...
- Denise Jay.
- Un geai...
Vous vous faîtes les ongles !
C'est pas la question.
Tu me fais penser à un moineau.
Ah bon ?
Ça...
La Môme Moineau,
c'est déjà pris ?
C'est déjà pris.
Un moineau...
Là d'où tu viens, un moineau,
ça se dit piaf?
C'est ça, hein ?
Un piaf ?
- La Môme Piaf.
- C'est génial !
- Ça fait tarte.
- Qu'est-ce que tu racontes ?
- La Môme Piaf!
- C'est vraiment génial.
Il te faut un répertoire digne
de ce nom.
Travaille
"Les Mômes de la Cloche".
Celle-là, je la connais.
Je veux que tu travailles
toutes les nuits s'il faut.
Tu commences vendredi.
Ça va commencer.
File voir ta môme.
- Quoi ?
- Elle a la descente facile.
♪ y vais.
Philipo.
Plus un verre d'alcool dans la loge.
Qu'est-ce que vous fabriquez ?
♪ ai pas eu le temps de finir
de la tricoter.
- On lui créé une manche.
- C'est le moment ?
- La salle est pleine.
- Raison de plus.
Elle va pas entrer
en scène en clocharde.
- Elle va pas chanter en clodoche.
- Votre vedette,
en train d'habiller
une débutante.
Oui, c'est ça.
- Les filles, on se dépêche.
- Oui.
♪ ai envie de gerber.
C'est pas le moment,
on se dépêche.
Il y a quelques jours,
en rentrant chez moi,
le hasard, ou la destinée, m'a fait
croiser celle que vous allez voir.
Vous allez la voir telle
qu'elle m'est apparue :
un diamant brut.
De la rue au Gerny's :
voici la Môme Piaf.
C'est comme ma sœur.
T'aurais-je menti ?
Elle est étourdissante.
Je te présente l'immense
Jean Mermoz.
Tenez, c'est pour vous.
Merci.
Viens, Edith.
Tu les as eus, demain tu les auras,
et tous les autres soirs.
Je vais te présenter quelqu'un
qui pourra faire beaucoup pour toi.
Bonsoir. Je m'appelle
Marguerite Monnot. Je suis pianiste.
Si vous avez besoin de musique,
je serai ravie de composer pour vous.
Merci.
Viens.
Edith,
voici M. Jacques Canetti,
directeur artistique de Radio Cite.
Mademoiselle, vous m'avez ébloui.
Merci.
Venez vous asseoir avec nous.
- Je peux pas rester, Louis.
- Qu'est-ce que tu as de mieux à faire ?
Merci.
Qu'est-ce qui lui prend ?
Merveilleuse. Merveilleuse.
Lâche-moi !
Arrête !
Espèce de canne,
ça fait une heure qu'on t'attend.
Je t'emmerde ! T'entends ?
Mademoiselle,
vous êtes merveilleuse.
♪ en aurais serré, des mains,
ce soir.
Reprend du champagne.
Je voudrais la bouteille !
Voila. Je lui avais dit
de me faire confiance.
C'est la puissance de la radio,
mon cher Coquatrix.
Ne sous-estimez pas la magie
du music hall.
Certainement.
Edith, je pense à quelque chose
pour vous.
- Une chanson ?
- Évidemment.
Raymond ! Raymond !
Mireille, appelle Raymond.
Y a quelqu'un pour toi.
Y a quelqu'un pour toi.
Louis veut te parler.
Je te présente Raymond Asse,
écrivain, compositeur,
chansonnier, poète.
- Excuse-moi.
- J'adore ce que vous faites.
Ah ouais ?
Et moi j'aime pas ta tête.
Je suis souvent venu vous voir.
Vous étiez bien caché, alors.
C'est minuit, on se lève !
Tout le monde debout.
Vous êtes une grande artiste.
Parce que j'ai mis des talons.
Quand vous voudrez,
appelez-moi. Je serai là.
Mon papa Leplée !
On trinque à mon papa Leplée,
mon sauveur !
Vous n'étiez pas là ?
Si, mais je ne l'ai pas vu.
T'es un oiseau de malheur!
C'est ta faute !
C'est vous, la Môme Piaf?
Veuillez me suivre, s'il vous plaît.
Pourquoi ?
Suivez-moi.
Pardon, laissez passer. Merci.
Viens.
Alors ?
Oh, je te parle !
- Tu fréquentes le Milieu ou pas ?
- Non.
Laissez-moi.
Et Henri Valette ?
Et Georges,
Jeannot le Mataf et Albert,
tu connais pas, non plus ?
C'est des copains,
mais ils ont rien à voir Là-dedans.
La complicité, ça peut ('embarquer
très loin.
Je suis pas coupable, j'ai rien fait.
♪ ai tout perdu.
T'étais où, hier soir ?
Je vous l'ai dit, j'ai fait la fête.
Ordure, saloperie !
C'est dégueulasse,
ce que vous faites !
T'es pas au music hall, ici.
Tu traînes avec des types pas clairs.
Tu connais un certain Albert ?
Je connais personne, M. L'inspecteur.
C'est ça, prends moi pour un con.
- Môme Piaf, qu'avez-vous à dire ?
- Une photo.
Elle mérite la honte !
T'as plus qu'à retourner
d'où tu viens.
Foutez-lui la paix !
Tu comprends pas ?
Avez-vous donné des noms ?
C'est un enterrement,
un peu de dignité.
- Une dernière question.
- Fouille-merde. Poussez-vous !
Ecartez-vous, tous !
C'est fini, je suis morte.
Personne m'a jamais traînée
dans la boue comme ça.
T'inquiète, les journaux, ça s'oublie.
♪ y suis pour rien, Mômone.
Je sais.
Ouvrez.
- Quoi ?
- Simone Berteaut ?
Oui.
Mademoiselle Berteaut,
vous devez nous suivre.
Pourquoi ? J'ai rien fait.
Le juge et votre mère ont décidé
de vous faire intégrer
un foyer de jeunes filles.
L'application de cette décision
est immédiate.
Veuillez prendre vos affaires.
Non, mais je rêve !
Elle reste ici !
Je n'ai pas a discuter avec vous.
Pour la 2e et dernière fois :
prenez vos affaires.
Vous voulez me tuer !
Vous voulez me tuer, c'est ça ?
Lâchez-moi.
Elle partira pas d'ici !
- Mômone !
- Edith, laisse les pas me prendre !
♪ ai besoin de mes affaires,
j'ai rien !
T'entends, fils de pute ?
Mômone ! Non !
Papa Leplée.
Oh, papa Leplée !
C'est toi qui l'as tué !
Où t'as mis le fric ?
Qu'attendre d'autre
d'une ancienne prostituée ?
Je veux voir personne
dans cette loge, laissez-moi.
Mamie, reste.
Il me faut une injection, j'ai trop mal.
Appelle mon américain.
Allez-y, vous pouvez entrer.
Quelle réussite.
Edith, c'est magnifique.
Doug...
♪ ai besoin d'air.
Je veux rentrer à Chalons,
chez moi.
On est à plus de 400 kilomètres.
Vous m'emmerdez, tous !
♪ en ai marre
et plus que marre !
Vous êtes épuisée.
On va pas faire 400 km en pleine nuit.
"Non, non, non !" Toujours "non" !
Merde avec vos "non" !
Rentrons.
Fais demi-tour.
Rentrons, je te dis.
Vous m'avez gâché le plaisir.
Les examens sont catastrophiques.
Elle a 2 côtes cassées
qu'on peut pas plâtres'.
Elle en a pour des semaines.
Si elle avait des galas,
vous pouvez les annuler.
C'est assez serré. Laisse-moi.
Docteur, faîtes-moi une piqûre,
que je puisse chanter.
Désolé, mais mon admiration
a des bornes.
Eux, c'est sans bornes, et moi aussi.
Vous devriez annuler.
Vous jouez avec votre vie.
Et alors ?
Faut bien jouer avec quelque chose.
Pour changer de vie, change de toi.
- De moi ?
- De toi.
Pourquoi tu m'as pas appelé avant ?
♪ étais dans mes trucs, et je savais
pas ce que tu me voulais.
Je suis allé t'écouter tous les soirs.
Tu as fort à apprendre.
T'es bien le premier qui me dit ça.
Dans 3 mois tu ne seras plus "la Môme".
Finis, les colifichets de cabaret.
Li avait de grands yeux très clairs
Par où passaient des éclairs
Comme au ciel passent des orages
"Comme au ciel passent des orages" !
Articule !
Reprends.
Il avait des grands yeux très clairs
"II avait de grands yeux très clairs" !
Tu comprends ce que tu chantes ?
- Tu veux quoi ?
- Une articulation parfaite !
Ça n'existe pas,
je chante comme je parle.
Mal.
Tu écorches les mots. Et tu ne
comprends rien à ce que tu chantes.
Plus lentement, Marguerite.
On bosse depuis 6 heures
On peut aérer ?
On soufflera plus ***.
Reprends.
Li avait de grands yeux très clairs
Où parfois passaient des éclairs
Comme au ciel...
Tu n'écoutes pas !
Tu n'incarnes rien.
Tu dois devenir
cette femme amoureuse.
Pense comme une actrice.
Il se fout de moi.
On est fatiguées,
on a besoin d'une pause.
♪ ai l'impression de plus savoir
chanter, avec lui.
Et qui t'es ? T'as chanté où ?
Ne te contente pas
de ce que tu sais faire.
Je chante depuis que j'ai 9 ans !
C'est rien. C'est normal,
t'as jamais fait ça, c'est difficile.
Tu dois être interprète.
Tu sais ce que c'est ?
Vivre la chanson !
Personne m'a
jamais dit que j'articulais pas.
Personne ? De qui parles-tu ?
Des baratineurs du Gerny's
ou des passants dans la rue ?
Fais ce que je dis
ou tu retournes d'où tu viens.
Edith !
A ma petite fille,
qui n'a jamais oublié son papa !
- A la Môme!
- A la Môme!
Il paraît que t'es en main.
Il a de l'oseille ?
Pas un rond.
C'est pour l'amour de l'art.
L'amour de ton cul, oui !
Allez, la Môme,
chante-nous un truc !
Une chanson !
C'est comme ça qu'il faut
la tenir, celle-là.
Moi, je l'ai laissée partir.
♪ étais trop gentil !
Tu es raide, plantée là comme un clou.
T'es sans vie.
T'es comme un boxeur
combattant dans la rue.
La scène, c'est un tout.
Tu dois les intéresser
avec tout ce que tu as.
T'as des mains merveilleuses.
Sers-t'en.
Chante avec elles.
Reprends, Marguerite.
Anime-toi.
Les mains !
Voilà.
- Je me sens conne.
- Continue.
Enfile ça.
Les gens se foutent de ces trucs-là.
C'est ma voix qui les intéresse.
Comment tu peux être si clouée
et bornée à la fois ?
- Ouvre cette porte.
- Je vais gerber!
Elle est saoule ?
C'est rien, elle panique.
♪ ai une salle qui attend, moi !
Tu m'as emmerdé
pour avoir cette salle
alors tu l'envoies en scène avant
qu'ils arrachent les fauteuils !
Elle arrive.
Edith,
je te laisse trois minutes.
C'est pas un cabaret ici,
c'est un music hall.
Dans quelle merde je me fourre ?
C'est le trac, Edith.
C'est bon signe.
Edith ?
Oui ?
On y est.
Tu as travaillé pour ça.
Tu vas pas flancher maintenant.
Ouvre cette porte.
Non, je peux pas.
Ouvre, s'il te plaît.
Redresse-toi.
Mesdames et Messieurs,
Edith Piaf !
Sais-lu ce que c'est
que de rentrer chez soi
d'espérer l'appui
de la personne que l'on aime
et que de trouver la chambre vide ?
Et que d'attendre, attendre.
Cette chambre, si je la connais !
Tu vas être super.
♪ ai hâte de te voir au théâtre.
Attention, Canetti arrive.
Ça fait 3 heures que le chef
d'orchestre t'attend.
- Et 7
- Tu fais Bobino dans 48 heures.
T'en connais beaucoup, des gens
à qui Cocteau a écrit une pièce ?
- Mademoiselle ?
- Oui, Suzanne.
Paul Meurisse a téléphoné. Il passe
à 20 h pour le dîner chez M. Cocteau.
Tu vois.
Dis au chef d'orchestre
de revenir à minuit.
Tu es sûre ?
Tu vas pas l'emmerder comme
le Raymond ? "Fais ci, fais ça".
- Arrête.
- C'est pour ça qu'elle l'a viré !
Arrête.
Vous voulez voir les robes, Edith ?
Ah oui, les robes.
Elles sont toutes là,
Mademoiselle Piaf.
Attention aux épingles.
La plus simple, sans le col.
Un homme appelle depuis hier.
Il a quelque chose pour vous.
- Comment est-il ?
- C'est un soldat.
Je lui ai dit que vous ne pouviez
le voir. Il est sur le palier.
Puisqu'il est là, faîtes-le entrer.
Suivez-moi.
Posez-le là.
- Je vous en prie.
- Voilà, c'est bien mieux sans le col.
Eh bien ?
Je m'appelle Michel Emer,
je suis caporal.
On est pas à l'armée, ici.
Qu'est-ce que vous voulez ?
♪ ai une chanson pour vous.
Encore un ?
Mon récital est au point.
♪ ouvre Bobino après-demain.
Revenez plus ***.
Je veux bien celle-ci, moi.
Je pars au front demain matin.
Le piano est là.
Vous avez cinq minutes.
Edith.
Il va falloir attendre.
Arrêtez.
Je la veux.
Tout le monde dehors.
Edith, enfin, c'est pas sérieux.
On est déjà en retard.
Qu'est-ce qu'est pas sérieux ?
Toi tu la joues.
Je la veux pour Bobino.
Allez, allez.
- Tu ne peux pas faire ça.
- Ah non, je peux pas ?
Ça me sert à quoi
d'être Edith Piaf, alors ?
En français, s'il te plaît.
"Elle est trop désespérée,
elle est trop pauvre..."
Accouche, Charles.
Je suis pas traducteur, non plus.
"Misérable, elle n'est pas l'héritière
du French Cancan et du *** Paris."
Ça s'appelle un bide.
Edith, c'est pas la 1re fois
que vous avez a vous battre.
Loulou, les Ricains veulent
des belles filles. C'est pas pour moi.
Je suis pas la parisienne sexy
qu'ils attendaient.
Vous me voyez en meneuse de revue ?
Où est ma plume ?
Ma plume dans le cul !
Tu peux rire.
♪ ai pas le contact, ici.
Je suis trop triste
et eux trop cons.
Ils sont trop cons pour nous.
- Tu fais la une.
- Et deux colonnes.
♪ entrave que dalle.
Traduisez-moi ça, bordel.
Ils disent qu'il ne faut pas
vous laisser repartir,
que ce serait une grave erreur,
et que les américains
ne vous méritent pas.
Je sentais qu'il allait arriver
quelque chose. Je me change.
Ginou, viens m'aider
à choisir ma tenue.
Ce soir, je sors. Je suis invitée.
C'est quoi, Marcel ?
Du bœuf. Allez-y, goûtez.
Ça sent le chien mouillé.
Quoi ?
Votre anglais est
aussi bon que le sandwich.
Vous n'aimez pas le décor ?
Je suis un peu surprise,
je m'attendais pas...
Vous m'avez invitée au restaurant
en me disant :
"on est deux français
seuls à New York,
dînons ensemble".
♪ ai imaginé autre chose.
Je viens tout le temps.
En tout cas, vous vous ruinez pas.
- Deux pastramis...
- Ah, non !
Laissez-moi faire.
Deux tournedos Rossini,
with un Château
Angélus 1938, please.
Vous mourrez de faim.
C'est mieux que du chien bouilli.
Désolé.
On reprend à zéro, d'accord ?
Ça fait longtemps que vous êtes
à New York ?
Huit semaines.
Vous aimez L'Amérique ?
Je m'en balance, de L'Amérique.
Je les comprends pas
et ils me comprennent pas.
- Paris doit vous manquer.
- Atrocement.
Que faîtes-vous quand
vous ne chantez pas ?
Vous pourriez bosser
au Quai des orfèvres.
Je tricote.
Donnez-moi vos mesures,
je vous ferai un chandail.
C'est pas la peine.
Il y a des gens
qui vous ont reconnu.
Ah bon ?
Ils se disent : "Regarde, il a perdu
ses 2 derniers matchs. Il est foutu."
- Je vais leur rabattre le caquet.
- Non !
Pas de panique. Je plaisante.
Très bien.
On pourrait se tutoyer,
non ?
Bien sûr.
Que fais-tu quand tu ne boxes pas ?
Je m'entraîne. Je cours.
Et après ?
Quand je suis chez moi au Maroc,
je m'occupe de ma ferme.
T'as une ferme.
Un élevage de cochons.
Quoi ? Pourquoi pas ?
C'est vrai, pourquoi pas ?
C'est une belle ferme, moderne.
Avec des bons gros cochons.
Qui s'en occupe
quand tu boxes ?
Ma femme.
Vous avez...
Tu as des mains magnifiques.
T'entends ça, Mômone ?
C'est vrai, t'as des jolis doigts.
Ecoute.
Quelle couleur sont tes yeux ?
Il s'est penché sur moi
pour mieux voir.
Il puait du bec ?
Ce que t'es canne.
Après l'histoire des cochons...
Il a dit...
Bleu-mauve.
Bah oui, bleu-mauve.
C'est la façon de le dire.
On aurait dit un enfant.
Et puis il a dit...
T'as l'air d'une fée.
C'est un peu exagéré.
Tu l'as embrassé ?
♪ ai pas osé.
- C'était une très belle soirée.
- Trop courte.
Tu viendras me voir boxer ?
Oui, bien sûr.
Et lui, il a essayé de ('embrasser ?
Je sais même pas s'il y a pensé.
Tu parias. Mon œil, ouais.
Je viendrai te voir chanter.
Eh bien, bonne nuit.
C'est l'homme de ma vie.
Vous étiez merveilleuse.
M. Lucien Roupp,
manageur de M. Cerdan.
M. Jameson,
de la chaîne de télévision CBS.
Marlene.
Bonsoir. Je suis désolée,
je venais juste dire un petit mot.
Cela fait longtemps
que je n'ai pas vu Paris.
Mais ce soir,
tant que vous chantiez Edith,
j'étais Là-bas.
Dans ses rues, sous son ciel.
Votre voix est comme l'âme de Paris.
Vous m'avez fait voyager.
Vous m'avez fait pleurer.
Merci de tout mon cœur, Edith.
Merci.
Grimpe.
Je commence à aimer cette ville.
Y a des étoiles, ce soir.
On y va.
Marc,
sais-lu combien de temps
vit une grenouille ?
Dans les contes ou dans la vie ?
♪ ai jamais lu de contes.
A personne.
Tu n'en as pas eu l'occasion, Edith.
Si, mais je l'ai pas fait.
Je m'excuse, je suis fatiguée.
Je reviens.
Allongez-la.
- J'y retourne.
- Hors de question.
Personne me dit quand j'arrête.
Qu'est-ce qu'on fait ?
Désolé. Faites sortir le public.
- J'y retourne !
- Non, Edith !
- Je dois y aller.
- C'est du suicide.
Il faut l'hospitaliser.
Non ! Louis, je t'en prie !
Edith, vous sortez
de 3 semaines d'hôpital.
Des galas, il y en aura d'autres.
Ramène-moi sur scène !
Ramène-moi. Je dois chanter.
Je dois chanter, Louis.
♪ ai pas le choix.
Edith, s'il vous plaît.
- Tu les entends ?
- Arrêtez.
Fermez cette porte !
Ramène-moi, Louis.
Ramène-moi Là-bas.
Si je chante pas ce soir,
si je rechante pas même
une seule chanson,
je pourrai plus jamais croire en moi.
Tu comprends ?
Docteur,
faîtes ce qu'il faut.
C'est pas encore pour cette fois,
messieurs les photographes.
Vous êtes venus me voir tomber,
mais je suis en pleine forme.
Dîtes à vos journaux qu'il y a pas
de tournée suicide.
"Padam."
Sainte Thérèse,
d'abord, merci.
Je sais que tout vient de toi.
C'est toi qui me l'as envoyé.
♪ ai trouvé l'amour,
et je sais qu'il vient de toi.
Mon petit Jésus, protège Marcel.
Allez, Marcel !
Vas-y maintenant.
C'est trop tôt, Edith.
Non, il va gagner, je le sens.
- Si y a un problème t'auras l'air fin.
- Quel problème ?
Si il y en a un, je t'appelle
dans la chambre. Vas-y.
File, maintenant !
Allez, Marcel !
Un round !
Vas-y, Marcel !
Tue-le !
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Zale est blessé.
Ça y est ?
Il est champion du monde ?
Tu as l'air d'un ange.
♪ ai plus l'air d'une fée.
Mon champion.
Je veux que tu sois à moi pour la vie.
Rien n'a existé avant.
♪ ai tout oublié.
Reste avec moi.
Mon adoré, hier avant
de me coucher, j'ai rayé un jour.
Un long, mais tout petit jour.
Quel déchirement, cet avion qui
décolle, emportant mon cœur,
ma raison, mon souffle.
Toi mon petit,
mon gosse, mon amour.
Ton odeur traîne
dans les draps
et mon cœur se couche 24 h sur 24 h
dans les bras de la tristesse.
Ma chérie,
je l'aime. Qu'est-ce que lu m'as fait
pour que je sois comme ça ?
Tu me manques.
Je suis sans idées, sans rien.
J'ai l'air d'attendre un événement.
Serre-moi fort contre ton cœur
e! dis-loi que rien au monde
ne compte plus pour moi que toi.
Si lu le peux,
renvoie-moi mon cœur.
Les français sont au courant.
Dès que je vais au restaurant,
ils passent "La Vie en Rose".
Quand j'aperçois, mon amour,
la place que tiennent dans ton
cœur ta femme et tes trois enfants,
j'ai envie de partir très loin,
en me disant que peut-être un jour,
tu m'en seras reconnaissant.
Je ne peux le vouloir pour moi seule,
et je ne vivrai pas sans toi.
Dieu m'est témoin que dans
cette histoire, je ne demande rien.
Je suis prête à tout sacrifier.
Si un jour, la vie t'arrache à moi
Si tu meurs, que tu sois loin de moi
Que m'importe, si lu m'aimes
Car moi je mourrai aussi
Je vous dis que dans 3 mois...
C'est ça, en avril.
Je ferai un triomphe à l'Olympia.
On remplit les caisses. On renfloue.
Edith, ton foie ne fonctionne
plus normalement.
Tu as eu un malaise, il faut te reposer.
C'est sérieux.
Je viens d'avoir 44 ans,
je suis pas dans la tombe.
On a plus de liquidités,
avec toutes ces annulations.
C'est ma faute. Hein, Loulou ?
C'est ça ?
Je dis pas ça, Edith. C'est la faute
de l'administration fiscale.
On doit 120000 francs
d'acompte provisionnel.
Une jaunisse, c'est quand même
pas 100 ans de convalescence !
Faut pas Charrier.
Je veux faire ma rentrée à l'Olympia !
Autre chose ?
Oui. Qu'on cesse
d'être trop faibles avec elle.
Je peux plus
faire l'intendante toute seule.
Elle aurait pas dû sortir
si tôt de l'hôpital.
Elle se donne 3 mois pour revenir
à l'Olympia. Catastrophe annoncée.
Elle a besoin de ces défis.
Ce sont des défis perdus d'avance.
Ensuite, a moi d'expliquer
aux assurances qu'on annule tout.
Je veux qu'on décide pour elle,
point final.
Qu'elle le veuille ou non.
Edith.
A ce moment, je me suis dit :
"Ma petite Edith, c'est fini.
Il en a une autre, t'as perdu".
Il te trompait ?
Si c'était ça, tu crois
que je le raconterais comme ça ?
Il sort du restaurant, je me cache.
Marcel avait traversé New York
pour manger avec
un vieux boxeur noir aveugle
qu'il avait rencontré des années
auparavant. Vous vous rendez compte ?
Des types comme ça,
y en a pas beaucoup.
"Marcel".
"Marcel" ! Y a plus que lui.
Plus que lui.
Pourtant tu veux que je te dise, Ginou ?
Je l'aurai jamais.
Il sera jamais a moi. Il quittera
jamais sa femme et ses enfants.
Il lui téléphone tous les jours.
Je fais semblant de pas voir.
Je veux qu'il soit heureux.
Je reviens.
♪ aurais pu être Edith Piaf.
Y a pas que la chanson, dans la vie.
C'est trop long, Marcel.
Je tiens plus.
Fais appeler Orly,
prends un avion ce soir.
Si tu viens en bateau,
j'aurai le temps de mourir.
Tu me manques, Marcel.
♪ en peux plus d'être séparée de toi.
Pourquoi je rentre pas à Paris ?
- Attends.
- Je joue le chien-chien de Madame.
Arrête.
Rhum, coca, whisky.
Tout le monde me regarde
comme une merde.
Je préférais picoler Rue de Belleville.
Tu m'as bien laissée tomber, Edith.
Arrête, Mômone.
Fais-la mettre dans le bateau,
celle-là !
C'est moi qui vais le prendre.
A ta carrière, Edith !
Je t'en supplie, Marcel. Pars ce soir.
Pour moi.
- Tu te lèves *** quand je suis pas là.
- Mon Dieu, Marcel.
Merci.
Je vais te faire du café. Bouge pas.
Je vais te servir.
Qu'est-ce que tu fais là, toi ?
Je savais que tu viendrais !
Lucien s'est arraché les cheveux
pour avoir les billets.
♪ ai un cadeau pour toi.
T'en fais, une tête.
Tu devrais faire de la lampe,
t'es livide.
Ginou !
Ginou. Je cherche la montre !
Qu'est-ce qui t'arrive ?
Je cherche la montre !
Elle était là, dans un long
paquet Cartier rouge.
Elle était là, bordel !
Qu'est-ce que vous avez ?
Je cherche la montre pour Marcel !
Où est cette montre ?
Je cherche la montre pour Marcel !
Quoi ?
Louis ?
Qu'est-ce qui se passe ?
Il faut que tu sois courageuse, Edith.
C'est Marcel ?
Quoi ?
L'avion s'est écrasé.
Marcel !
Que m'importe
Si tu m'aimes
Car moi je mourrai aussi
Nous aurons pour nous l'éternité
Dans le bleu de toute l'immensité
Dans le ciel, plus de problèmes
Mon amour
Crois-tu
Qu'on s'aime ?
Dieu réunit
Ceux qui s'aiment
Je sais plus quoi vous dire,
Mademoiselle Piaf.
Vous êtes la meilleur
des voyantes.
Là n'est pas la question.
Vous êtes venue 3 fois cette semaine.
Je vous ai tout dit.
Pourquoi revenir ?
Pour que vous me le répétiez encore,
pour que je me souvienne
pourquoi je dois vivre.
Il est mort dans le ciel, donc il y est.
Hé, Jacques Pills ! Tu pourrais pas
accélérer un peu ?
♪ ai besoin d'air.
Tant mieux.
Accélère, Jacques !
La pin-up va fondre !
♪ aurais une angine,
et comme ça tu pourras me soigner,
comme un bon mari.
Le meilleur mari que j'aie eu.
C'est parce que c'est le premier.
Dis-donc, tu comptes nous zieuter
toute la journée ?
♪ ai mal au cœur.
Fais gaffe, tu vas nous foutre
dans le décor.
Laisse-moi conduire. Arrête-toi.
Je vais conduire.
Comme ça, la petite Ginou
pourra dégueuler.
Vas-y, Ginou.
Si Madame veut bien se donner
la peine.
Allez, ma Ginou !
Bravo ! Bravo, ma Ginou !
Salut, Ginou.
Attendez-moi.
T'appelles ça conduire ?
Au moins, on est pas venus
pour rien :
on a tué un arbre !
C'est incroyable,
quel service de merde.
Y a quelqu'un pour nous servir ?
Calme-toi un peu, chérie.
Ici, t'es pas une star.
Ce soir, tu chantes
au Mocambo.
Ah bon ?
Rappelle-moi chez qui
on est invités demain.
Marlon Brando,
Ginger Rogers, Mister Chaplin.
Qu'est-ce que c'est ?
On a pas commandé
une connerie pareille.
Ne me touche pas !
- Laisse-moi voir.
- Ne me touche pas !
Tiens, essuie-toi.
Faudra qu'on pense à divorcer.
A combien de piqûres par jour
êtes-vous, Madame ?
Une dizaine.
Excusez la simplicité
de ma question,
mais pourquoi faites-vous ça ?
Pour que mon corps ferme sa gueule.
Quand avez-vous commence
ces injections quotidiennes ?
Il y a 5 ans,
après l'accident d'avion.
♪ ai commencé a avoir des rhumatismes.
♪ arrivais plus a tricoter.
Vous êtes dans un état
de grande dépendance.
La toxicomanie...
Docteur,
je veux qu'elle fasse
une cure de désintoxication.
Je veux m'en sortir.
Je peux.
Danielle, une chaise.
Edith.
Tiens, Edith.
Assieds-toi.
Bruno.
Y aura pas d'Olympia.
Je comprends, Edith.
Non l
Je veux te présenter
Charles Dumont, compositeur,
et Michel Vaucaire, parolier.
Tes rendez-vous d'hier. Ils ont revenus
te faire écouter une chanson.
Vite. Je suis fatiguée.
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
Ni le bien qu'on m'a fait
Ni le mal
Tout ça m'est bien égal
Arrêtez.
Ça me plaît.
Reprenez.
Avec mes souvenirs
♪ ai allumé le feu
Mes chagrins, mes plaisirs
Je n'ai plus besoin d'eux
Balayées, les amours
Et tous leurs trémolos
Balayées pour toujours
Je repars à zéro
Vous êtes épatant !
C'est exactement ce que j'attendais.
C'est incroyable.
C'est moi !
C'est ma vie ! C'est moi.
Rappelez Coquatrix.
On tient l'Olympia.
Reprenez, c'est trop beau.
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
Tout le monde est là : Aznavour,
M. Cocteau, Yves Montand.
Montand est venu ?
♪ ai lu qu'il était pas en France.
Il est revenu pour toi.
Ça fait 30 minutes qu'on attend, Edith.
La salle est surchauffée.
Incroyable.
Ça va, elles sont pas trop serrées ?
C'est qui 7
Un ami.
Allez, Edith.
Lève-toi.
Ma croix ?
Ma croix.
Je vais la chercher.
Je ne chanterai pas sans !
Dehors ! Tout le monde dégage !
Bonne nuit, Edith
A demain.
Allez-y, je m'en occupe.
♪ ai peur, Simone.
Je perds la mémoire.
C'est très grave.
Mon cerveau est brouillé.
♪ essaie de me souvenir,
mais j'y arrive pas.
♪ ai d'autres images qui me viennent,
pas celles que je voudrais voir.
Je voulais voir sa montre.
Tu te souviens, la montre de Marcel ?
Non, Edith. Je l'ai pas connu.
Je voulais voir sa montre.
T'en fais, une poire.
T'as des yeux de sauvage.
Pas si vilaine, la môme.
Simone.
Oui, Edith ?
♪ ai pas fait ma prière.
Je veux prier à genoux.
Pour une fois, personne ne te dira
rien si tu pries dans ton lit.
Je veux prier pour mon petit papa.
Mamelle.
Mon petit fantôme.
Y a que Mômone qu'était au courant.
Faut que je te parle
de mon petit fantôme.
Doucement, Edith.
Marcelle !
Marcelle, je t'ai dit de te coucher.
Je t'ai assez vue aujourd'hui.
Je peux pas faire la quête,
surveiller les flics et ta fille.
Qu'est-ce qu'il fout, P'*** Louis ?
C'est lui. V'Ià ton père.
Elle a mangé ?
On m'a dit que vous aviez fait
la me avec elle.
C'est qui “on” ?
T'es sa mère. Tu l'as 2 fois par mois
et tu fais n'importe quoi !
♪ avais dit, pas la rue.
Faut que tu viennes, vite !
C'est Marcelle ! Viens !
Marcelle est à l'hôpital !
Vous êtes la maman ?
Méningite foudroyante.
On a rien pu faire.
Je suis désolé.
Edith.
♪ ai la croix.
Bonjour.
On m'a dit sur la plage, alors...
Merci d'avoir accepte cet entretien.
Ça me fait plaisir.
Ça fait drôle de vous voir
si loin de Paris.
Je suis jamais très loin de Paris.
♪ ai ma petite liste de questions.
L'idée est de répondre du tac-au-tac.
Alors,
quelle est votre couleur préférée ?
Le bleu.
Votre plat préféré ?
Le bœuf-ficelle.
Accepteriez-vous de vivre sagement,
Mme Piaf ?
C'est déjà chose faite.
Quels sont vos amis les plus fidèles ?
Mes vrais amis sont tous fidèles.
Et si vous ne pouviez plus chanter ?
Je ne vivrais pas.
Redoutez-vous la mon ?
Moins que la solitude.
Priez-vous ?
Ah oui, parce que
je crois à l'amour.
Je veux pas y aller, Simone.
Où est Théo ?
Je veux voir mon mari.
Theo va arriver dans moins
d'une heure.
Que! est votre plus beau souvenir
du métier ?
Chaque fois que le rideau se lève.
voue plus beau souvenir de femme ?
Le premier baiser.
Aimez-vous la nuit ?
Oui, avec beaucoup de lumière.
L'aube ?
Avec un piano et des amis.
Le soir ?
Parce que pour nous, c'est l'aube.
Tu vois, tu respires.
Je peux plus reculer.
Je peux plus.
Si vous donniez un conseil
à une femme,
quel serait-il ?
Aimez.
A une jeune fille ?
Aimez.
A un enfant ?
Aimez.
Pour qui tricotez-vous ?
Pour qui voudra porter mon pull.
Et bien voilà, c'est fini. J'espère que
ce n'était pas trop long.
Merci beaucoup, Madame.
Merci à vous, Mademoiselle.
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
Ni le bien qu'on m'a fait
Ni le mal
Tout ça m'est bien égal
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
C 'est payé
Balayé
Oublié
Je me fous du passé
Avec mes souvenirs
♪ ai allumé le feu
Mes chagrins, mes plaisirs
Je n'ai plus besoin d'eux
Balayées, les amours
Avec leurs trémolos
Balayées pour toujours
Je repars à zéro
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
Ni le bien qu'on m'a fait
Ni le mal
Tout ça m'est bien égal
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
Car ma vie
Car mes joies
Aujourd'hui
Ça commence avec toi