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Ça suffit. Ne bouffe pas le store,
on ne l'a posé que mercredi.
Cul sec !
- C'est une salope.
- Que veux-tu que je te dise ?
Quand on a raison,
on a raison et tu as raison.
Je paierai le reste dans huit jours.
Le skipjack se vend moins cher
que le thon ou l'albacore...
Ce n'est pas grave, ça peut attendre.
Je ne vais pas te faire les poches !
Pour qui tu me prends ?
Fais gaffe en conduisant.
Mme Mulwray vous attend.
Elle est avec M. Walsh et M. Duffy.
Mme Mulwray... M. Gittes
Mme Mulwray... Enchanté.
Quel est votre problème ?
Mon mari. Je crois
qu'il fréquente une autre femme
- Vous croyez ?
- J'en ai bien peur.
Je suis désolé.
Je peux vous parler seul à seul ?
Ça me semble difficile. Ce sont
mes adjoints et ils m'assisteront.
- Je ne peux pas tout faire seul.
- Bien sûr.
Qu'est-ce qui vous fait croire
que votre mari a une liaison ?
Une femme sent cela.
- Vous aimez votre mari ?
- Bien sûr !
Alors, rentrez chez vous
et laissez tomber.
Je suis sûr qu'il vous aime aussi.
Connaissez-vous ce proverbe :
"Ne remuez pas l'eau qui dort" ?
- Mieux vaut ne pas savoir.
- Je dois savoir.
Très bien...
Quel est le prénom de votre mari ?
Hollis. Hollis Mulwray.
- Du Service des Eaux ?
- Il en est l'ingénieur en chef.
Ingénieur en chef ?
C'est une enquête
qui risque d'être coûteuse...
- Cela prend du temps...
- L'argent n'est pas un problème.
Nous verrons
ce que nous pourrons faire.
Vous pouvez sortir d'ici,
prendre le tramway.
L'Océan Pacifique
est à vingt-cinq minutes.
Vous pouvez y nager, y pêcher,
mais vous ne pouvez ni en boire,
ni l'utiliser pour irriguer
vos orangeraies.
Nous vivons au bord de l'océan,
mais aussi au bord d'un désert.
Los Angeles est un désert.
La ville est bâtie sur le sable.
Si nous manquons d'eau,
ce sable nous ensevelira tous.
L'Alto Valejo peut
nous éviter cela.
J'ose penser que 8 millions de dollars
n'est pas cher payé
pour empêcher le désert
de reconquérir nos rues.
Écoutons le Service des Eaux.
M. Mulwray...
Au cas où vous auriez oublié,
il y a eu 500 morts
quand le barrage
Van der Lip a lâché.
Les échantillons montrent qu'ici
le sous-sol est identique.
Ce sous-sol n'a pas résisté
à la pression.
Vous proposez le même barrage,
avec une pente de 2,5/1
pour un bassin de 4 800 hectares ?
Ça ne tiendrait pas.
Je ne le construirai pas.
Je ne commettrai pas
deux fois la même erreur.
Virez-moi ça d'ici !
Appelez quelqu'un.
Où voulez-vous qu'on les mette ?
Vous ne pouvez pas répondre à ça !
Vous volez l'eau dans la vallée !
Vous desséchez nos pâturages !
Vous faites crever nos bêtes !
À qui êtes-vous vendu, Mulwray ?
LOS ANGELES MEURT DE SOIF !
VOTEZ "OUI"
Il y a passé toute la nuit !
J'y suis retourné trois fois
pour ramasser les montres.
Hier, il a encore visité
trois bassins.
L'eau ! Il ne pense qu'à ça !
Voyons voir.
- C'est tout ?
- Ils s'engueulaient dur.
- À propos de quoi ?
- Je n'ai rien entendu avec le bruit.
Sauf... "Albacord".
"Albacord" ?
Tu as passé ta journée
à faire ça, Walsh ?
Tu m'as dit de prendre des photos,
j'ai pris des photos.
Laisse-moi t'expliquer
quelque chose...
Dans ce métier,
il faut un peu de subtilité.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Duffy vous demande au téléphone.
- Où es-tu ?
- Je le tiens.
Il s'est dégoté une jolie poulette...
Du calme ! Où es-tu ?
Ils canotent à Echo Park.
Echo Park ! Encore de l'eau !
Fais un beau sourire, Duffy !
Tu vas adorer.
DE L'EAU DANS LE GAZ
AU SERVICE DES EAUX
Quand on ne parle que de toi,
tu deviens blasé.
T'es quasiment une star !
- Regarde ça !
- Tu parles d'une chaleur !
"Les noms des idiots et leurs visages..."
Comment dites-vous ?
Vous avez une drôle de façon
de gagner votre vie.
Vous faites quoi, vous ?
Je suis à la banque,
aux prêts sur hypothèque.
Combien de familles avez-vous
fait saisir, cette semaine ?
Nous n'en informons pas
la presse, nous.
Moi non plus.
Votre agent de publicité
s'en charge !
D'où il sort, ce guignol ?
Il vient souvent ?
Je gagne ma vie honnêtement !
J'aide les gens dans le pétrin.
Je ne les fous pas à la rue
comme les prêteurs sur gages !
Venez en discuter dehors !
Je ne sais pas où il est allé
chercher cette histoire !
Je gagne honnêtement
ma vie !
Tu connais l'histoire du gars
qui en a marre de baiser sa femme ?
Alors, son copain lui dit :
"Fais-le à la chinoise"
"Les Chinois tirent
un petit coup et puis..."
Sophie, laissez-nous...
Mais, M. Gittes ?!
Bien, M. Gittes...
Laisse-moi te raconter
une histoire.
Il y a un gars qui en a
marre de baiser sa femme...
Attends, Duffy !
Tu es toujours pressé !
Alors le copain lui dit :
"Fais-le à la chinoise"
"C'est comment"?
"Ils tirent un petit coup",
dit le copain...
"puis ils lisent un coup
de Confucius..."
"Puis ils retournent
tirer un petit coup..."
Écoute, quand je te parle !
Tu vas adorer.
Ils tirent encore un petit coup...
puis ils sortent et regardent la lune
Ça rend la chose plus excitante...
Alors le gars rentre chez lui,
pour baisouiller sa femme.
Il tire un petit coup,
puis il s'arrête, et prend un canard...
Il retourne tirer un petit coup...
Il se lève, s'excuse
et va fumer une cigarette.
Sa femme commence
à s'impatienter.
Puis, il remet ça !
Il se lève et au moment où il sort...
elle explose : "Nom de Dieu,
tu baises comme un Chinois !"
- M. Gittes ?
- Oui...
Me connaissez-vous ?
Je me souviendrais...
On s'est déjà rencontrés ?
- Non.
- Jamais ?
Jamais.
C'est bien ce que je pensais
Je suis Evelyn Mulwray.
La femme de M. Mulwray
Ce Mulwray ?
Oui, ce "Mulwray"
Si nous ne nous connaissons pas,
je ne vous ai donc jamais engagé.
Surtout pas
pour espionner mon mari.
Vous aimez la publicité ?
Vous en aurez !
Écoutez... il y a eu malentendu.
Vous me prenez à la gorge...
Moi ? Jamais.
Mon avocat s'en charge.
J'ai quelque chose pour vous.
Nous aurons de vos nouvelles
par votre avocat.
SERVICE DES EAUX
- Il est sorti. Vous êtes...
- M. Gittes.
C'est à quel sujet ?
C'est personnel.
Quand est-il parti ?
Pour déjeuner.
- Je suis en retard !
- Vous aviez rendez-vous ?
Il y a 15 minutes.
Je vais l'attendre chez lui
MARDI - RÉSERVOIR DE OAK PARK
7 CANAUX UTILISÉS
Vous désirez ? Je suis
Russ Yelburton, directeur adjoint.
Je suis J. J. Gittes.
C'est personnel.
- Voulez-vous l'attendre chez moi ?
- Certainement.
L'article du journal
nous a tous assez perturbés.
Quand on collabore longtemps
avec quelqu'un,
on finit par le connaître
ses habitudes, ses idées.
S'il court les filles, on le sait.
- Et Mulwray ?
- Il ne plaisante même pas là-dessus.
Peut-être prend-il ses amours
au sérieux...
- Savez-vous où il déjeune ?
- Non désolé.
Dites-lui que je repasserai.
Je peux prendre votre carte ? Si j'avais
à reprendre contact avec vous...
Mulvihill !
Qu'est-ce que tu fous là ?
- Ils m'ont coupé l'eau.
- Comment tu as su ?
Tu n'en bois pas,
tu ne te laves pas...
Ils te l'ont écrit ?
Tu sais lire ?
Content de te revoir, vieux.
Vous le connaissez ?
- Il travaille chez nous.
- Il fait quoi ?
- On a eu des menaces de sabotage.
- Savez-vous pourquoi ?
La sécheresse...
On rationne les paysans...
Nous devons assurer
l'eau potable à la ville.
Bravo, M. Yelburton !
Quand Mulvihill était shérif,
les bootleggers n'ont jamais
perdu une goutte de gnôle.
L'eau sera bien gardée, avec lui
J.J. Gittes pour M. Mulwray.
Attendez.
Y a mauvais pour le verdure.
Le verre dur...
En fait, c'est votre mari
que je venais voir.
Je vous offre à boire ?
- Que me proposez-vous ?
- Du thé glacé.
Parfait. Merci.
Deux thés, Han...
Mon mari est à son bureau.
Il n'y est pas.
Et il a quitté sa garçonnière...
Ce n'est pas "sa garçonnière".
Je ne cherche pas à me faire aimer,
mais à faire mon métier.
Celui qui a tendu un piège à votre mari
m'y a fait tomber aussi.
Los Angeles est un village
où tout le monde se connaît.
Je ne veux pas en être la risée.
Bien. J'abandonne les poursuites
J'abandonne les poursuites.
Oublions cette histoire.
- Sucre ou citron ou les deux ?
- Les deux.
Je ne veux pas laisser tomber.
Je dois en parler à votre mari.
Pour quoi faire ?
Hollis vous croit innocent.
On m'a accusé de tout,
sauf d'être "innocent".
On m'a tendu un piège cousu main,
je veux savoir qui.
Je ne suis pas censé me faire piéger.
- Sauf problème, je dois voir votre mari.
- Quel problème ?
- Je peux parler franc ?
- Si vous en êtes capable.
La petite est jolie...
bien que vulgaire.
Elle a disparu.
Avec lui, peut-être.
Admettons.
En quoi cela vous regarde-t-il ?
Il n'y a rien de personnel...
Si !
C'est même très personnel.
C'est une idée fixe.
Essayez de comprendre...
Cette pouffiasse,
excusez mon langage,
se fait passer pour vous
et m'engage.
Ce n'est pas moi qu'on veut piéger,
c'est votre mari. Je peux l'aider.
Vous l'avez vu, ce matin ?
Non. J'étais partie tôt,
à cheval.
- Vous avez fait du chemin...
- Je montais à cru.
Essayez Oak Pass ou Stone Canyon.
Il y passe souvent, vers midi.
Sinon, il sera ici vers 6h30.
Je repasserai.
Téléphonez d'abord.
Désolé, c'est interdit au public.
Je suis Yelburton, directeur adjoint.
Allez-y.
- Gittes, nom de Dieu !
- Loach.
- Fous le camp, avant qu'il te voie !
- Quoi ?
- Salut, Jake.
- Lou, comment tu vas ?
À part un rhume, ça va.
Les rhumes d'été sont les pires...
- C'est interdit de fumer.
- Ça ira, on fermera les yeux.
Je veille sur lui,
il ne se brûlera pas.
- Comment as-tu réussi à entrer ?
- À dire vrai, j'ai un peu menti.
Sapé comme un prince,
les affaires marchent...
- Je me débrouille.
- Il suffit de trouver sa voie. T'as réussi.
Dans le linge sale d'autrui.
Tu colles toujours des chinois en taule
pour avoir craché sur le linge ?
Tu es en retard d'une époque.
Ils ont des fers à vapeur !
- Et je ne suis plus à Chinatown.
- Depuis quand ?
Depuis que j'ai été
promu lieutenant.
Félicitations.
Qu'est-ce que tu fous ici ?
- Je cherche quelqu'un.
- Qui ?
- Hollis Mulwray. Tu l'as vu ?
- Ouais.
Je voudrais lui parler.
Lui parler ?
Essaie toujours...
Il est là.
Il a dû être emporté
le long de la tranchée.
- Savait-il nager ?
- Bien sûr.
Il a dû s'assommer en tombant.
Cette supposée liaison qu'avait
votre mari... Cette publicité...
N'en était-il pas...
déprimé ou malheureux ?
Ça ne l'a pas rendu heureux.
- Vous ne croyez pas au suicide ?
- Non.
Connaissez-vous
le nom de la jeune femme ?
Non.
Savez-vous
où on peut la trouver ?
En avez-vous parlé,
avec votre mari ?
Il ne voulait pas
me dire son nom.
Nous nous sommes disputés.
Je ne m'étais doutée de rien.
"Doutée de rien" ?
Vous avez pourtant
engagé un détective privé.
- Un détective privé ?
- M. Gittes.
J'espérais mettre un terme
à des rumeurs
ridicules et mensongères.
Quand M. Gittes
vous les a-t-il confirmées ?
Juste avant la parution de l'article.
- Tu sais où elle est ?
- Non.
- Tu sais son nom ?
- Non.
- Bien sûr.
- Avez-vous encore besoin de moi ?
Pas pour l'instant. Si nous avons besoin
de vous, nous vous contacterons.
Mes condoléances...
Je la raccompagne...
- Jake, les détails de l'affaire ?
- Laissez-nous passer les gars.
Merci de m'avoir raccompagnée.
Je n'avais pas envie de leur expliquer.
- Je vous enverrai un chèque.
- Un chèque ?
Pour prouver que je vous ai engagé.
Jake, qu'est-ce que tu fous là ?
Au lieu de déjeuner,
je suis passé voir tes viandes froides.
En pleine sécheresse, l'ingénieur
des Eaux se noie ! Y a qu'à L.A. !
- Il est abîmé.
- Une belle chute.
Et à part ça ?
Ça va... sauf cette toux.
Tu me connais.
Qui c'est ?
Shuhardt, le pochard.
Il traînait du côté de Ferguson Alley.
Un sacré personnage !
Il créchait dans un déversoir de la ville.
Avec lit, armoire et tout.
Il s'est noyé aussi.
Il était bourré,
il est tombé dans la rivière.
- La rivière de L.A. ?
- Sous le pont Hollenbeck, et alors ?
Il n'y a pas d'eau !
Tu vois bien que si.
Même bourré,
on ne peut pas s'y noyer.
Il était plein de flotte. Noyé.
C'est toi qui étais ici,
l'autre jour.
- Tu parles anglais ? Habla inglés ?
- Si.
Tu as parlé à un homme
qui portait des lunettes.
- De quoi parliez-vous ?
- De l'eau.
- Mais encore ?
- Il en coule.
Que lui as-tu dit ?
Qu'elle ne coulait jamais
au même endroit. Chaque nuit.
Bordel de merde !
Des pompes sur mesure !
Bouge pas !
Salut, Claude !
D'où sort ce nabot ?
Les gars qui fourrent leur nez partout...
tu sais ce qui leur arrive ?
Tu ne devines pas ?
Ils perdent leur nez.
La prochaine fois, je le coupe...
et je le donne à mes poissons rouges.
- Compris ? T'as compris ?
- J'ai compris.
D'accord, il y a un coup fourré.
Et après ?
Tu veux la peau de Mulvihill ?
Tu étais en infraction.
Je ne veux pas la peau de Mulvihill.
Je veux la peau de ceux qui le paient.
- Qu'est-ce tu veux faire ?
- Les traîner en justice.
- Oui, Sophie ?
- Mlle Sessions vous demande.
- Qui ?
- Ida Sessions.
Connais pas.
Des gens comme ça
doivent être copains avec les juges.
Je suis désolée mais elle insiste.
Elle dit que vous la connaissez.
Je n'ai pas l'honneur de...
Si. Vous êtes seul ?
Nous le sommes tous.
En quoi puis-je vous être utile ?
Je suis employée. Je n'étais
pas venue pour mon compte.
- Venue quand ?
- Je suis la fausse Mme Mulwray.
- La ferme !
- Pardon ?
- Je m'en souviens.
- Je vous dérange ?
Non. Je parlais à mes associés.
Je vous écoute.
Je n'imaginais pas que ça finirait
comme ça, pour M. Mulwray.
Il faut que vous sachiez
que j'ignorais ce qu'il allait se passer.
Je comprends. Qui vous emploie ?
Cela pourrait nous être utile.
Non... Non.
Où habitez-vous ?
On peut en discuter.
Regardez dans les Annonces de Décès
du L.A. Post Record...
- Les Annonces de Décès ?
- Un des noms y est.
Merci d'être venue.
- Un verre ?
- Un Tom Collins, avec du citron vert.
J'ai reçu votre chèque.
Encore merci.
Mais ça ne suffit pas.
Combien voulez-vous ?
Il ne s'agit pas d'argent.
- Vous me cachez trop de choses.
- Ah oui ?
Il n'y avait pas que la mort
de votre mari qui vous préoccupait.
Vous n'étiez pas si émue que ça.
Laissez-moi juge
de mon émotion.
Désolé.
Vous me menacez d'un procès,
votre mari meurt.
Du coup, pas plus de procès
que de beurre au cul...
Excusez-moi.
Et vous me demandez
de mentir à la police.
Si peu...
Pas s'il y a eu crime.
Ceci pourrait passer
pour le prix de mon silence.
Il n'a pas été assassiné.
Vous me cachez quelque chose.
Peut-être...
J'étais au courant de cette liaison.
- Comment l'avez-vous su ?
- Par mon mari.
Il vous l'avait dit ?
Et ça vous était égal ?
J'ai été soulagée.
Ça demande explication...
Les adultères, c'est mon métier.
Quand une femme est heureuse
d'être trompée, ce n'est pas normal.
Sauf si...
Sauf si elle le trompe.
Vous le trompiez ?
Je n'aime pas ce mot.
Aviez-vous des amants ?
Était-il au courant ?
Je ne courais pas
l'aviser à chaque fois.
Cela vous suffit-il ?
Où étiez-vous, quand il est mort ?
- Je ne peux pas vous le dire.
- Vous ne savez pas ?
- Je ne peux pas.
- Avec un homme ?
Une liaison ?
Je n'ai jamais de liaisons.
Cela m'est difficile.
Vous en savez assez sur moi.
Je tiens à la discrétion,
maintenant comme alors.
C'est tout ?
Que veut dire ce "C" ?
Cross...
- Votre nom de jeune fille ?
- Oui. Pourquoi ?
Pour rien.
Vous devez avoir une raison.
Je suis une fouine.
J'ai ma voiture.
- Vous devriez venir avec moi.
- Pourquoi ? Tout a été dit.
Soit. Si ça vous intéresse,
votre mari a été assassiné.
On rejette des tonnes d'eau potable
des réservoirs, en pleine sécheresse.
Il l'a découvert
et on l'a tué.
J'ai vu à la morgue
un pochard noyé.
On peut prouver l'homicide involontaire,
mais on préfère étouffer la chose.
À priori, je m'en fous.
Mais j'ai failli y laisser mon nez...
...que j'aime bien
et qui me sert à respirer.
Je pense que vous me cachez
encore des choses.
J.J. Gittes. Je viens voir M. Yelburton.
M. Yelburton est occupé.
C'est mon heure de déjeuner.
J'attendrai.
Cela peut être long.
Je déjeune lentement.
Ça me prend parfois toute la journée.
- Noah Cross était employé ici ?
- Oui... Non.
- Oui ou non ?
- C'était le propriétaire.
Le propriétaire du Service des Eaux ?
L'approvisionnement de la ville en eau
lui appartenait ?
Comment l'a-t-il perdu ?
M. Mulwray voulait
en faire un service public.
Mulwray ? Vous avez dit
que Cross était propriétaire.
- Ils l'étaient tous les deux.
- Ils étaient associés ?
Oui, ils étaient associés.
M. Yelburton vous attend.
Excusez-moi.
Ces réunions n'en finissent jamais.
La succession ne doit pas
être facile à assurer.
Hollis était un homme remarquable.
- Qu'est-il arrivé à votre nez ?
- Je me suis blessé en me rasant.
Vous devriez faire plus attention,
ça fait mal.
Seulement quand je respire.
Vous enquêtez toujours
pour Mme Mulwray ?
- Ça n'a jamais été le cas.
- Je ne comprends pas.
Moi non plus.
C'est vous qui m'aviez embauché...
- Par bonne femme interposée.
- Ça ne tient pas debout.
Disons que Mulwray
refuse d'édifier le barrage...
L'homme est intègre,
vous décidez de le déshonorer.
Il découvre
que vous vidangez l'eau, la nuit.
Et alors, on... on le noie.
C'est une accusation abominable.
J'ignore de quoi vous parlez.
Merholz, du Times, comprendra.
Des tonnes d'eau déversées
à la mer, en pleine sécheresse...
Ça, c'est du scoop.
Nous préférons le taire.
Nous avons fait dériver de l'eau
pour irriguer les orangeraies,
dans le nord-ouest.
Ces paysans n'ont pas droit à l'eau,
nous en dépannons quelques-uns.
- Bien sûr, il y a quelques pertes.
- Quelques pertes...
- Où sont ces orangeraies ?
- Dans le nord-ouest.
C'est vague.
Je ne peux vous donner
leur emplacement exact.
- Vous êtes marié, n'est-ce pas ?
- Oui.
Vous travaillez dur.
Vous avez une femme, des enfants ?
Je ne veux pas votre peau.
Je veux les meneurs.
Réfléchissez quelques jours.
Je peux vous aider.
On pourra peut-être faire
porter le chapeau aux gros.
Vous resteriez chef de service
pour les vingt ans à venir.
- Un verre ?
- Non, merci.
Quel est votre tarif habituel ?
35 dollars par jour, plus 20 dollars
pour mes associés, plus les frais.
Plus une prime, si je réussis.
Pourquoi ceux qui ont tué mon mari
se donnent-ils tout ce mal ?
L'argent.
Comment vider les réservoirs
leur en rapporte, ça, je l'ignore.
Je paye votre tarif,
plus 5000 dollars,
si vous découvrez la vérité sur Hollis
et qui sont les coupables.
Préparez un contrat standard
pour Mme Mulwray.
Vous êtes-vous mariée avant ou après
que Mulwray et votre père vendent ?
Noah Cross est bien votre père ?
Oui, bien sûr.
Je me suis mariée après.
J'étais au lycée
quand ils ont vendu.
Vous avez épousé
l'associé de votre père.
Vous en avez déjà une d'allumée.
- Parler de votre père vous gêne ?
- Non !
En fait, oui un peu.
Hollis et mon...
et mon père ont fini
par se brouiller.
- À propos de vous, ou d'affaires ?
- Pourquoi à propos de moi ?
- À cause du Service des Eaux ?
- Oui.
Hollis voulait
que le Service appartienne à la Ville.
Mon père n'était pas d'accord.
Ils se sont brouillés quand
le barrage Van der Lip a lâché.
- Hollis ne le lui a jamais pardonné.
- Jamais pardonné "quoi" ?
De l'avoir fait construire le barrage.
Ils ne se sont plus parlé après cela.
- Vous en êtes sûre ?
- Évidemment !
Signez là.
La copie est pour vous.
- M. Gitts ?
- Gittes.
Vous avez une sale réputation.
J'aime ça.
Merci.
Pour un banquier, ça n'irait pas.
Dans votre métier, c'est un atout.
- Bonne publicité.
- Ça ne fait pas de mal.
- Ça séduit des clients comme ma fille.
- Probable.
Ça m'étonne qu'elle vous emploie
encore. Elle a un nouveau mari ?
Non... Elle pense
que le dernier a été assassiné.
- D'où lui vient cette idée ?
- De moi, je pense.
La tête du poisson
ne vous dégoûte pas ?
C'est la tête de poulet qui me dégoûte.
- Qu'en dit la police ?
- Que c'est un accident.
- Qui mène l'enquête ?
- Le lieutenant Escobar.
- Vous le connaissez ?
- Ça oui.
- D'où ?
- Nous étions flics à Chinatown.
- Il connaît son métier ?
- Très bien.
- Honnête ?
- Jusqu'ici, oui
Mais il navigue dans
les mêmes eaux que nous tous.
Vous ne pensez pas
qu'il a saboté l'enquête ?
- Non.
- Dommage !
Dommage ?
Ça revient à dire que vous menez
ma fille en bateau, financièrement.
Vous lui prenez combien ?
Le tarif habituel...
plus la prime de réussite.
Vous couchez avec elle ?
Allons, pas besoin d'effort
pour vous le rappeler !
Je peux demander à un de mes gars
de faire cette enquête pour vous.
- M. Gitts...
- Gittes.
C'est une femme déboussolée
qui vient de perdre son mari.
Je dois la protéger.
- Asseyez-vous.
- Pourquoi ?
Vous croyez savoir où vous allez,
mais vous n'en savez rien.
Ça vous fait rire ?
C'est ce que le procureur me disait
à Chinatown.
Et avait-il raison ? Que savez-vous
de moi au juste ? Asseyez-vous.
Vous êtes riche et respectable.
Vous n'aimez pas qu'on parle de vous.
Bien sûr que je suis respectable.
Je suis vieux.
Politiciens et putains deviennent
respectables en vieillissant.
Je vous offre double tarif,
plus 10 000 dollars...
- si vous retrouvez la petite amie.
- Sa petite amie ?
- Elle a disparu, non ?
- Oui.
- Il serait utile de l'interroger.
- Peut-être.
Elle est l'une des dernières personnes
à avoir vu Mulwray vivant...
Quand avez-vous vu Mulwray
pour la dernière fois ?
L'équipe du shérif.
Tous des guignols.
Ils donnent 5000 $ pour sa campagne
électorale. Je leur prête mon terrain.
Quand avez-vous vu Mulwray ?
À mon âge, la mémoire se perd.
C'était il y a cinq jours,
pour une belle engueulade.
J'ai les photos au bureau
si ça peut vous rafraîchir la mémoire.
- De quoi discutiez-vous ?
- De ma fille.
- Mais encore ?
- Retrouvez la fille.
Hollis l'aimait bien.
Je voudrais l'aider, si je peux.
Je ne vous savais pas
si intime avec Mulwray.
Hollis Mulwray a créé cette ville,
et il a fait ma fortune.
Nous étions plus liés
que ne l'imagine Evelyn.
Si vous voulez m'engager,
il faut me dire de quoi vous parliez.
Ma fille est très jalouse. Je ne
voulais pas qu'elle sache pour la fille.
Comment l'avez-vous su ?
Il me reste quelques dents.
Et quelques amis.
Ma secrétaire établira le contrat.
Vous avez peur pour la fille
ou de ce qu'Evelyn peut faire ?
Trouvez la fille !
Je m'en occuperai...
Mais d'abord,
j'ai des orangeraies à visiter.
On se reverra.
Je cherche le cadastre
pour la vallée du Nord-Ouest.
En partie à la commune de Ventura.
Nous ne l'archivons pas.
Je me contenterai
de la commune de Los Angeles.
Rangée 23, section C.
Sale fouine.
Ça signifie quoi,
ces noms collés par-dessus ?
Toute vente est notée
dans la semaine.
- Ce sont les nouveaux propriétaires ?
- C'est exact.
La vallée a changé de mains
en quelques mois.
C'est bien ça
Je peux emprunter le registre ?
Les archives ne sont pas
une bibliothèque de prêt.
- Avez-vous une règle ?
- Une règle ?
Pour suivre les lignes.
Sans lunettes, j'ai du mal à lire.
DÉFENSE D'ENTRER
Ça suffit !
Regarde s'il est armé.
Je n'ai pas dit
de lui faire les poches.
Pas d'arme.
Vous êtes du Service des Eaux
ou promoteur immobilier ?
- Bas les pattes !
- Réponds-lui !
Si tu recommences,
il te faudra une deuxième béquille !
- Attaque-toi à quelqu'un de ta taille.
- Ça suffit ! Laissez-le parler.
Je m'appelle Gittes.
Je suis détective privé.
- Je ne travaille pour ni l'un ni l'autre.
- Qu'est-ce que vous foutez ici ?
On m'a engagé pour voir...
si le Service des Eaux irrigue vos terres.
Irriguer mes terres !
Ils ont fait saboter mes réservoirs !
On a empoisonné trois puits !
Drôle de façon d'irriguer mes terres !
Pour qui vous travaillez ?
Pour Mme Mulwray.
Mulwray ?
C'est le fumier qui sabote.
Mulwray est mort.
Ne dis pas de conneries !
Tu étais mal parti.
On a appelé ta patronne.
Merci d'être venue.
- Le barrage est un coup monté.
- Quel barrage ?
Celui que votre mari refusait.
Ils convaincront L.A. de le construire.
Et l'eau ne sera pas pour L.A.,
mais pour la vallée.
Il irriguera toutes ces terres.
Je suis passé au cadastre.
En 3 mois, Robert Knox
a acheté 2300 ha, Emma Dill 4800,
Clarence Speer, 2000
et Jasper Lamar Crabb, 10 000.
- Jasper Lamar Crabb !
- Vous le connaissez ?
Je m'en souviendrais.
Ils découragent les paysans
et rachètent la terre pour rien.
Savez-vous ce que vaudrait
cette terre si elle était bien irriguée ?
30 millions de plus
que ce qu'ils ont payé.
- Hollis le savait ?
- C'est pour ça qu'on l'a tué.
Jasper Lamar Crabb...
J'y suis !
Un service à la mémoire de
Jasper Lamar Crabb à Mar Vista Inn !
- Il est mort il y a 15 jours.
- Qu'y a-t-il d'anormal ?
Il est mort il y a 15 jours
et a acheté la terre il y a 1 semaine.
Voilà ce qui est anormal !
Bonjour.
Puis-je vous aider ?
Oui, je l'espère.
C'est pour papa...
Je n'en peux plus avec lui,
n'est-ce pas, chérie...
Ça n'a rien à voir avec lui.
C'est ma faute.
Papa est un ange.
Mais lui et mon ma...
Je veux ce qu'il y a de mieux pour lui.
Peu importe le prix.
Nous devrions le rencontrer.
Un détail encore...
Acceptez-vous les gens
de confession juive ?
Je suis désolé... non.
Ne soyez pas désolé !
Vous nous rassurez.
Puis-je consulter la liste de vos hôtes,
pour m'en convaincre ?
En aucun cas. Nos clients
tiennent à une discrétion absolue.
Vous comprenez, j'en suis sûr...
C'est exactement la réponse
que je souhaitais !
Est-il trop *** pour visiter ?
- Suivez-moi...
- Pouvons-nous visiter seuls ?
Si vous vous cantonnez
au bâtiment principal. Il est ***.
Oui, bien sûr.
Venez, ma chère.
GROUPES D'ACTIVITÉS
Ils sont tous là. Chaque nom...
Voilà les propriétaires
d'un empire de 20 000 hectares.
C'est incroyable.
Ils l'ignorent peut-être, mais c'est vrai.
Emma Dill est-elle là ?
- Vous êtes Emma ?
- Oui.
- Je vous cherchais partout !
- Pourquoi ?
- Vous êtes très riche.
- Oh non !
- Vous avez beaucoup de terres.
- Plus maintenant.
Mon défunt mari possédait des terres,
en bord de mer, mais on a tout perdu.
- C'est très beau.
- Merci.
- Où avez-vous eu ça ?
- À l'Albacore Club.
- Abacore ?
- L'albacore. C'est un poisson
Mon petit-fils est un membre.
Le Club nous aide beaucoup.
- Comment cela ?
- Il nous donne des choses...
Pas seulement des vieux
bouts de tissu mais...
Nous sommes une œuvre
de charité officieuse du Club.
Suivez-moi.
Quelqu'un veut vous parler.
J'ai un gars à te présenter.
- Laissons la dame en dehors de cela.
- Pourquoi pas.
Je préfèrerais l'accompagner
à la voiture.
- Elle peut y aller toute seule.
- Je reste.
Allez dans la voiture !
- La bonne est sortie ?
- Pourquoi ?
Comment ça pourquoi ?
La maison est vide.
J'ai donné congé
à tout le monde.
Du calme,
c'est une question innocente.
Aucune question venant
de vous est innocente
Peut-être...
Vous m'avez sorti de la m...
enfin, du pétrin.
Dites-moi une chose...
- Ça vous arrive souvent ?
- Quoi donc ?
J'ai passé un après-midi
et une soirée avec vous.
À ce rythme-là, survivre 24 heures
doit être un exploit pour vous.
Ça ne m'était pas arrivé
depuis longtemps.
Depuis quand ?
- Pourquoi ?
- Question innocente...
- Depuis Chinatown.
- Qu'y faisiez-vous ?
- Je travaillais pour le procureur.
- Mais encore ?
- En faisant le moins possible...
- Était-ce ce qu'attendait le procureur ?
- À Chinatown, oui.
- Pourquoi en êtes-vous parti ?
Avez-vous de l'eau oxygénée
ou quelque chose du genre ?
Bien sûr. Venez avec moi.
C'est sérieux !
Je ne pensais pas que...
Ça fait mal ?
Ça doit faire mal.
- Qu'y a-t-il ?
- Votre œil...
Et bien ?
Il y a une chose noire
dans le vert de votre œil.
Un défaut de l'iris.
- Un défaut ?
- Une sorte de signe particulier.
- Tu portais l'uniforme ?
- Parfois.
Tu dois être mignon, en bleu.
Laisse-moi tranquille...
Je te connais.
Je voudrais mieux te connaître...
Plus ***...
Tu n'aimes pas parler du passé.
Je suis fatigué.
Pourquoi ne veux-tu pas parler
de ton passé ?
Personne n'en garde un bon souvenir...
de Chinatown... personne.
Moi, j'ai eu la poisse.
On ne sait pas toujours où on en est.
Avec toi, par exemple...
Comment ça, la poisse ?
J'essayais de protéger quelqu'un.
Ça a mal fini pour elle.
Ça concernait une femme...
Bien sûr.
Morte ?
Ne faites rien ! Attendez-moi.
- Je dois sortir.
- Où ?
- Où vas-tu ?
- Je t'en prie. Ne te fâche pas.
Il ne s'agit pas de toi...
ni de tout ceci.
- Où vas-tu ?
- Je t'en prie...
Fais-moi un peu confiance.
J'ai une chose à te dire.
Le Club dont parlait la vieille dame...
L'Albacore Club.
- Mon père...
- Je sais.
...il en est le propriétaire...
Tu es au courant ?
Je l'ai vu.
Tu as vu... mon père ?
- Quand ?
- Ce matin.
- Tu ne m'as rien dit.
- Je n'ai pas eu le temps.
Qu'a-t-il dit ?
Que tu es jalouse.
- Il craint tes réactions.
- Envers qui ?
La petite amie de Mulwray.
Il veut que je la retrouve.
Écoute-moi bien...
Mon père est un homme dangereux.
Plus que tu n'imagines. Et plus fou.
- C'est lui qui tirerait les ficelles ?
- C'est possible.
- Même pour la mort de ton mari ?
- C'est possible.
Ne pose plus de questions.
Attends-moi ici.
J'ai besoin de toi, ici.
Les clés...
Ou conduisez-nous
au poste de police.
- Vous séquestrez l'amie de votre mari.
- Je ne la séquestre pas.
- Vous la détenez contre sa volonté.
- C'est faux.
- Allons lui parler, alors.
- Non !
- Elle est trop bouleversée.
- Par quoi ?
Par la mort de Hollis.
J'ai essayé de la lui cacher,
le temps d'organiser notre départ.
Elle a su ?
- On ne dirait pas.
- On dirait quoi ?
Elle en sait plus
que vous ne le voulez.
- Vous êtes fou !
- Je ne suis pas la police.
Je ne vais pas vous juger.
Je ne vous veux aucun mal.
- Vous n'irez pas à la police ?
- J'irai si vous ne me dites rien.
C'est ma sœur.
Soit, c'est votre sœur.
Mais pourquoi ces mystères ?
Parce qu'elle sortait
avec votre mari ?
Je n'aurais jamais
fait de mal à Hollis.
Il était l'homme
le plus gentil du monde.
Je ne lui ai pas simplifié l'existence.
Je voulais le rendre heureux.
Je rapporterai la voiture
de votre mari demain matin.
- Tu ne rentres pas avec moi ?
- Je ne dirai rien à personne.
Il ne s'agit pas de ça...
Je suis fatigué, Mme Mulwray.
Bonsoir.
- Ida Sessions veut te voir.
- Qui ?
- Ida... tu te rappelles ?
- Oui.
Bien sûr que tu te rappelles...
Tu veux que je te dise ?
Si elle veut me voir
qu'elle m'appelle au bureau.
848 bis East Kensington. Elle m'a
supplié de t'appeler. Elle t'attend.
Tu as trouvé quelque chose ?
- Qu'est-ce que tu fous ici ?
- Tu m'as appelé, non ?
- D'où tu la connais ?
- Je la connais pas.
Viens voir.
- C'est ton numéro ?
- Essaie pour voir si j'y suis.
Loach t'a appelé pour vérifier.
Tu t'es pris le nez dans une fenêtre ?
Non, c'est ta femme qui dans l'excitation
a croisé les jambes trop vite.
Tu les reconnais ?
- Je les ai prises et alors ?
- Où les a-t-elle eues ?
Je peux essayer de deviner,
mais je ne sais pas.
Tu me prends pour un con ?
Je ne me suis pas posé
la question, mais je peux y réfléchir.
- Je veux le reste des photos.
- Quelles photos ?
C'est cette garce qui t'a engagé,
pas Evelyn Mulwray.
On voulait faire chanter Mulwray,
elle t'a embauché.
- Et tu as découvert l'assassinat.
- Je croyais que c'était un accident.
Tu nous prends
pour des trous du cul ?
C'était de l'eau de mer
dans ses poumons.
Tu le suivais pas à pas. Tu as vu
le meurtre. T'as même pris des photos.
C'est Evelyn Mulwray.
Et elle te paye.
- Tu m'accuses de chantage ?
- Absolument.
Tu es encore plus con
que je ne pensais.
Je ne ferais pas chanter
mon pire ennemi. J'ai des limites.
Je veux les photos.
Tu es complice d'un crime
et maître-chanteur.
Elle aurait noyé son mari dans l'océan
et transporté le corps
jusqu'à un réservoir
pour simuler un accident ?
Il ne fallait pas qu'on trouve
le cadavre de Mulwray dans l'océan.
Il a découvert qu'on y
déversait de l'eau douce.
- Qu'est-ce que tu chantes ?
- Viens voir.
C'est ton enquête, oui ou non ?
- C'est trop ***.
- Pour quoi ?
On ne vide l'eau qu'à la nuit.
- Tu as eu quelqu'un ?
- Yelburton...
Je sais qui c'est.
Vas-y !
- Il dit que...
- Je sais ce qu'il dit...
La ferme.
Continue !
Il dit que l'irrigation de la vallée
entraîne des petites déperditions.
Il dit que Gittes le sait,
mais il lance
des accusations absurdes.
On arrête la gonzesse ?
Pourquoi on hésite ?
Parce qu'il vient d'être promu lieutenant
et qu'il voudrait garder ses galons.
Que ta cliente soit chez moi
dans 2 heures.
Je te laisse libre, mais je pourrais
t'arrêter pour rétention de preuves.
Où est Mme Mulwray ?
Ce sont ses sacs ?
Elle part en voyage ?
Qu'est-ce qui se passe, ici ?
- Elle part en vacances ?
- Madame pas là.
Pas là ?
Je vais jeter un coup d'œil.
Mauvais pour le verdure ?
Eau salée, très mauvais.
- De l'eau salée ?
- Très mauvais.
Qu'est-ce que c'est ?
Juste là.
- Vous attendre.
- Toi, attends.
J'essayais de vous joindre.
- Vous avez dormi ?
- Bien sûr.
Voulez-vous manger
quelque chose ?
- Où est la petite ?
- En haut, pourquoi ?
Je veux la voir.
Elle prend son bain.
Pourquoi voulez-vous la voir ?
- Vous partez ?
- Oui... le train est à 17 h 30.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Mon train...
- Vous le raterez.
Retrouve-moi au1972 Canyon Drive.
Ne perds pas de temps.
Pourquoi faites-vous cela ?
- Vous avez un bon avocat ?
- Non.
Je vous en recommanderai un.
Cher, mais dans vos prix.
Expliquez-vous, enfin !
Je les ai trouvées dans votre jardin,
dans le bassin.
Celles de votre mari, non ?
Non ?
Oui, probablement.
Oui, sûrement !
C'est là qu'on l'a noyé.
Ne faites pas l'étonnée !
Ses poumons étaient
pleins d'eau salée.
Je veux savoir comment
c'est arrivé, et pourquoi.
Répondez avant qu'Escobar n'arrive.
Je tiens à ma licence de détective.
Je ne sais pas de quoi vous parlez !
C'est de la folie... du délire...
Je vais vous aider
Vous vous battiez,
il est tombé en se heurtant le crâne.
La petite a tout vu.
Vous n'osez pas la tuer mais
vous avez les moyens de la cloîtrer.
Qui est-elle ?
Vous n'avez pas de sœur.
Je vais...
Je vais tout vous expliquer.
Son nom ?
- Katherine.
- Katherine comment ?
C'est ma fille.
La vérité !
C'est ma sœur.
C'est ma fille.
- Ma sœur et ma fille.
- La vérité !
C'est ma sœur et ma fille !
Khan, remontez.
Ne la laissez pas descendre !
Mon père et moi...
Vous comprenez ?
Ou ça vous dépasse ?
Il vous a violée ?
Et ensuite ?
- Je me suis enfuie.
- Au Mexique.
Hollis m'y a retrouvée.
Il s'est occupé de moi.
Je ne pouvais pas la voir.
J'avais 15 ans.
J'aurais voulu la voir...
mais je ne pouvais pas.
Je veux qu'elle reste avec moi.
Je veux prendre soin d'elle.
- Où l'emmenez-vous ?
- Au Mexique.
Escobar fera surveiller
tous les trains.
- Un avion, peut-être...
- Pire encore.
Partez ! Laissez tout ça !
Où habite Khan ?
Demandez-lui son adresse exacte.
Elles ne sont pas... à Hollis.
- Comment le savez-vous ?
- Ce sont des doubles foyers.
- Katherine... Dis bonjour à M. Gittes.
- Bonjour.
1712 Alameda.
Vous voyez où c'est ?
Oui.
- Sophie, passez-moi Walsh.
- Oui, M. Gittes.
Escobar va essayer de me boucler,
dans cinq minutes.
Ne t'énerve pas.
Reste au bureau. Si je n'ai
pas rappelé dans 2 heures,
viens avec Duffy au 1712 Alameda.
Mais c'est Chinatown !
Fais ce que je te dis.
On est tous les deux trop ***.
Elle a filé.
Et tu ignores où elle est.
- J'ai ma petite idée.
- Où ?
Chez sa bonne.
Elle a dû sentir le vent.
Où habite sa bonne ?
Je vais te l'écrire...
- Tu vas nous y mener.
- Pourquoi ?
Si elle n'y est pas,
je te garde jusqu'à ce qu'elle revienne.
Je fais ce que je peux.
Tu m'expliqueras ça en route.
- Allons cueillir la petite dame.
- Rends-moi un service.
Laisse-moi aller
la chercher seul.
Elle n'est pas armée,
ce n'est pas un problème.
Une minute seuls...
C'est beaucoup pour elle.
Et pour moi.
- Tu ne changes pas !
- Je suppose que non.
- Trois minutes. Pas plus.
- Merci, Lou.
- Pour une surprise, M. Gittes...
- Appelle-moi Jake.
Vous mangez avec nous ?
Un verre de vin ?
- C'est le gars qui...
- Je sais.
Juste un verre d'eau.
Viens à la cuisine.
- Où est ta bagnole ?
- Au garage.
- C'est loin ?
- Juste là.
- Tu peux m'emmener ?
- Après manger.
- C'est urgent.
- Je préviens bobonne...
Tu lui diras plus ***.
Conduis doucement.
- Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Je t'expliquerai.
Combien me dois-tu ?
On part pêcher demain.
Vous avez été chic. Mais mon cousin...
Veux-tu me rembourser en emmenant
deux personnes à Ensenada ?
- Départ, ce soir.
- Je sais pas.
Je t'obtiendrai peut-être 75 dollars.
Ou même cent...
- Plus ma dette ?
- On oublie ça.
1712 Alameda. À Chinatown.
Si je n'y suis pas à 8 h 30,
emmène-les à ton bateau.
- Y a pas de pé*** ?
- Je ne suis pas un débutant.
Vous avez votre chéquier,
M. Cross ? J'ai la petite.
Où est-elle ?
- Vous vous rappelez le chiffre...
- Bien sûr. Où êtes-vous ?
Chez votre fille.
Quand pouvez-vous venir ?
Dans une heure.
Ah, vous voilà !
Vous tenez bien le coup.
- Où est la petite ?
- Je l'ai.
- Comment va-t-elle ?
- Elle va bien.
- Où est-elle ?
- Avec sa mère.
J'ai quelque chose
à vous montrer.
Des nécrologies.
Vous voyez assez clair ?
Je pense que oui.
- Ça veut dire quoi ?
- Que vous avez tué Hollis Mulwray.
Ici même... dans ce bassin.
Vous l'avez noyé.
En perdant ceci.
Il avait de l'eau salée
dans les poumons.
Les marais salants le fascinaient.
- Savez-vous ce qu'il disait ?
- Je donne ma langue au chat.
"C'est là que naît la vie,
"Dans les bourbiers, les marécages..."
Il avait tout de suite compris
qu'il fallait gorger d'eau tout ce sable.
L'eau coule jusqu'à la roche et y reste
au lieu de s'évaporer dans des bassins.
On en perd 20 %, au lieu de 70 %.
Mulwray a créé Los Angeles.
- Vous voulez faire ça dans la vallée ?
- Je le fais déjà !
8 millions seront votés mardi
pour le bassin et l'aqueduc. C'est fait !
Les gens seront furieux
de payer une eau qui ira ailleurs.
Le nécessaire est fait.
Ou l'eau vient à Los Angeles
ou Los Angeles tombe à l'eau.
- Comment vous y prendrez-vous ?
- Los Angeles intègrera la vallée.
Combien possédez-vous ?
Aucune idée.
Combien voulez-vous ?
- Vous avez plus de 10 millions ?
- Oh oui.
Pourquoi faites-vous ça ?
Mangerez-vous mieux ?
Que vous paierez-vous de plus ?
L'avenir, M. Gittes, l'avenir.
Où est la petite ?
Je veux l'unique fille qui me reste.
Evelyn est perdue pour moi
depuis longtemps.
- Est-ce sa faute ?
- Ce n'est pas la mienne.
La plupart des gens
ne le sauront jamais.
Quand les conditions sont réunies,
n'importe qui peut faire n'importe quoi.
Claude, prends-lui les lunettes.
Ça ne vaut pas la peine.
Vraiment pas la peine.
Mulvihill, vous vous souvenez,
les gars ?
Mes associés, M. Cross.
M. Walsh et M...
Je t'arrête.
Bonne nouvelle !
Dissimulation de preuves,
extorsion, la panoplie complète !
Je n'ai rien extorqué !
C'est Noah Cross, le père d'Evelyn.
C'est lui, ton coupable.
Je t'explique tout,
donne-moi cinq minutes.
Il est riche.
Il croit qu'il peut tout se permettre.
Je vais t'attacher à la voiture !
Je suis riche, je suis Noah Cross.
Evelyn Mulwray est ma fille.
C'est un dingue ! Il a tué Mulwray
à cause de l'eau ! Écoute-moi !
Attache-le au volant.
Lou, tu ne sais pas
ce qui se passe ici.
Je suis ton grand-père.
Ne la touche pas. Laisse-la !
Evelyn, allons. Sois raisonnable.
Viens...
Laisse-la !
Combien de temps
me reste-t-il à vivre ?
Elle aussi est à moi.
Elle ne le saura jamais !
Tu es une détraquée !
Tu ne peux pas assurer...
Laissez faire la police !
La police lui appartient !
- Laisse-la.
- Il faudra me tuer.
Katherine, ferme la porte.
Appelez une ambulance !
Relâche-le.
Relâche-les tous.
Le moins possible...
Quoi ?
Qu'as-tu dit ?
Vous voulez lui rendre service ?
Ramenez-le chez lui.
Qu'il foute le camp !
Rentre chez toi, Jake.
Je te rends service.
Laisse tomber, c'est Chinatown.
Dégagez !
Sur le trottoir !
Sur le trottoir !
Dégagez la rue !
Sous-titres : Valérie Le Guen
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