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"5 septembre 1953"
Dites, m'sieu,
un coup de chiffon ?
Allez, posez le pied là.
Un bon coup de brosse.
D'accord, fais vite.
Je les ferai belles
à vous mirer dedans.
Allez, dépêche-toi.
Me pressez pas.
Faut le temps de les polir.
Sale nègre !
Lâche-moi !
Lâche-moi ! Lâche-moi !
BLACK CAESAR
Sais-tu que les nègres n'ont pas
le droit d'entrer dans l'immeuble ?
Oui.
Ils n'ont jamais le droit.
On m'envoie porter ceci.
- Tu m'as déjà vu ?
- Non.
Tu mens, petit nègre.
- Qui est à la porte, Jack ?
- Le concierge.
Je reviens dans une minute.
Où est le type qui me fait
porter cette enveloppe ?
Comment je le saurais ?
Tu ne sais pas grand-chose.
Toi et moi aurions intérêt
à faire une petite marche.
Rappelle-toi, tu ne m'as jamais vu
et tu n'es jamais venu ici.
Tu as plus de raisons que n'importe qui
d'avoir peur de moi.
Je couperai tes couilles de nègre.
Tu m'entends ?
Je vous entends.
Un instant.
Il en manque.
Manque de quoi ?
- Il manque 50$. Où sont-ils ?
- Je ne sais pas. Je ne les ai pas.
Tu mens, mon petit.
Je ne les ai pas !
Écoute, nègre.
Ils n'oseraient pas me rouler.
Alors, crache.
Ils l'ont fait, non ?
Je ne les ai pas !
Je te les prendrai alors.
Tu es cuit.
Je pourrais te descendre
pour avoir ce couteau.
Tu veux aller en taule
où tu me donnes ces 50$ ?
Écoute, vieil enculé !
Je n'ai pas ton fric !
Ne te fâche pas contre moi !
Oui, entrez.
Pourquoi tu n'es pas avec les autres ?
Pourquoi es-tu toujours seul ?
Eh bien, les autres...
ils ne veulent pas de moi.
C'est toi
que je veux voir.
Tu vois, je serai au froid
quelques années pour ce coup.
Je vais beaucoup apprendre.
Je veux que tu apprennes aussi.
- De quoi parles-tu ?
- Tu es le cerveau.
Je m'occupe bien de toi.
- Ça ira.
- Tais-toi et écoute.
Je veux que tu finisses l'école.
Je pensais au collège.
C'est gratuit.
Je veux que tu apprennes à manier
de l'argent, où le placer...
pour finir par en avoir
plus qu'au départ.
Quand je sortirai et que j'aurai
mon affaire, tu seras mon associé.
D'accord, bien sûr.
Tout ce que tu dis.
- Sors avant de te mettre à chialer.
- Je ne chiale pas.
D'accord, tu ne chiales pas.
Va-t'en. Fous le camp.
Et Joe, avant qu'on se revoie...
je veux que tu sois dépucelé.
"23 octobre 1965"
Dépêche-toi, Sam. Je prends
l'avion à 16h pour Vegas.
Oui, m'sieu.
- Tu es déjà allé à Vegas ?
- Non.
C'est normal.
Il n'y a pas de gens de couleur
autour des tables à Vegas.
Tu sais, je devrais leur dire
de vous laisser entrer.
Bon sang, personne n'aime perdre
autant que les nègres.
Ce sont des perdants nés.
Tu sais ce que je devrais faire ?
Je devrais bâtir un casino
en plein désert...
juste pour la clientèle nègre.
Ils feraient du stop, chiperaient
le train, même des tires pour y aller.
Je suis à vous tout de suite, m'sieu.
D'accord.
Prends ton temps.
Je veux que M. Grossfield ait l'air
radieux pour ses parents et amis.
Qui es-tu donc ?
Saviez-vous que la barbe continue
à pousser même après la mort ?
Fais-la bien rase, Sammy.
On veut que ça dure, M. Grossfield.
Tu crânes.
Tu n'as même pas de flingue.
Continuez à travailler.
Ça n'a aucun sens.
Je ne sais pas qui t'a envoyé,
mais on peut s'arranger.
Personne ne m'a envoyé.
J'y ai pensé tout seul.
- Désolé, m'sieu.
- Sammy, ne le défigure pas.
Je pensais le flinguer
là où ça ne paraît pas.
Tu fais un gâchis.
Écoute, on peut négocier ?
Tout ce que tu dis.
Je suis aussi nerveux que vous.
Nous en sommes tous deux
à notre première fois.
Je n'ai encore jamais tué personne.
J'essaie simplement
de percer dans le métier...
au sommet.
Écoute, mon outil est dans ma veste.
Allez, donne-moi une chance.
- Désolé, m'sieu.
- Ma main tremble aussi.
- Fais attention !
- Désolé.
L'organisation
ne te le pardonnera pas.
Elle a déjà mis
votre tête à prix.
Cardoza a donné l'ordre.
Oui, oui.
Votre ami Cardoza.
Je fais juste...
lui épargner du temps...
en me portant volontaire.
Je dirais que tu as un peu
bâclé ton travail, Sammy.
Je ne te laisserai pas me raser.
Bon sang !
- La sauce semblait manquer de viande.
- Merde, qui es-tu ?
Juste un coco qui a eu vent
que Grossfield devait être buté.
Ce contrat n'était ouvert
qu'aux professionnels.
Je ne suis pas qualifié ?
J'ai passé huit ans dans
vos meilleures institutions privées.
- Le travail a été propre.
- Tu appelles ça un travail propre ?
Au milieu de l'après-midi, chez
un coiffeur, avec des témoins ?
Je l'ai fait devant tout le monde
pour qu'on puisse le voir.
Tout le monde sait
que votre organisation...
n'emploie pas de nègres.
Assieds-toi.
Tu veux manger ?
Où as-tu appris
à parler notre langue ?
Un de mes copains de cellule
était Sicilien.
Oui ?
Je n'ai jamais entendu un moricaud
parler l'italien.
Combien en connaissez-vous ?
- D'accord, tu auras tes 200.
- Depuis quand les prix ont baissé ?
Depuis quand les bronzés
font-ils autant que les Blancs ?
Tu as de la chance
que je te parle même.
Vous voudrez peut-être m'utiliser
encore. Dites pas de conneries.
Je n'utilise jamais deux fois
le même gus dans la même ville.
On peut les identifier.
J'ai un déguisement intégré.
On ne regarde pas mon visage. Tout
ce qu'on voit, c'est que je suis black.
Ta race n'a pas de couilles.
Dès qu'ils se font prendre,
ils balancent la cavalerie.
Tu sais ce que les autres familles
feraient si je t'embauchais ?
Elles crieraient au meurtre.
Tu ne peux pas travailler pour moi.
Les autres familles ne voudront pas.
Je ne veux pas d'emploi. Je veux
mon propre territoire.
127e Rue et avenue Edgecomb.
- C'est une rue de merde.
- Je la ferai marcher.
Qui dit que vous êtes sans ambition ?
Tu ne sais pas ce qui t'attend.
Il y a peut-être un tas de gens
dont je veux me débarrasser.
Tu ne fais peut-être pas
une bonne affaire après tout.
Je ferai des heures supplémentaires.
"4 Sutton Place"
"Polissage minute"
Ne crains rien, frère... J'y suis pour
sauver les âmes, guérir les maux...
et encaisser les chèques.
Tu vois...
les organisations religieuses sont
exemptes d'impôt, privilégiées.
Les gens que nous rackettons
ne payent pas Tommy.
Ils soutiennent
mon organisation religieuse.
Tout est versé dans un fonds.
On n'a même pas à cacher le fric
des putes et de la loterie.
Nous le déclarons et l'utilisons,
sans impôt...
pour acheter des stations-service,
des supermarchés...
des immeubles.
Tout ce à quoi Joe le Cerveau
peut penser.
Nous entendons faire davantage
qu'organiser les rackets dans Harlem.
Nous verrons à ce que les Noirs
aient la chance de vivre mieux.
N'est-ce pas, Tommy ?
Vous semblez avoir de bons rapports
avec l'Hôtel de Ville, M. Coleman.
Avez-vous déjà entendu parler
d'un homme du nom de Goosik ?
Il collectait pour certains...
fonctionnaires...
à l'époque où je n'étais
encore qu'un morveux.
Un jour, les familles
qui versaient des pots-de-vin...
ont finalement demandé des comptes.
Un audit, pourrait-on dire.
Ne me dis pas que ce Goosik était
assez bête pour garder des livres.
J'en ai peur.
J'ai vu ces livres une fois
quand j'étais gamin.
Juste deux ou trois livres ordinaires
avec un tas de faits et de noms...
mais, oh, quels noms.
Flics, conseillers, députés.
Ils doivent être bien cachés.
Dans un coffre.
Mais pour avoir l'air propre...
il doit sortir les livres
pour un examen périodique.
Et c'est
ce que vous attendez.
Je pensais que vous comprendriez.
Une fois en possession
de ce matériel...
vous voulez que je représente
vos intérêts.
Il ne sert à rien de parler
davantage de réforme sociale...
d'ici que vous mettiez la main
sur ces fameux livres.
- Comment ça va ?
- Oh, chéri.
Allez, inspire-moi.
Requinque-moi.
- Oh, chéri, non.
- Allez.
J'ai travaillé toute la soirée
et je suis épuisée.
J'en ai jusque-là. On me prend
pour une pute et on me pince le cul.
Je vais leur parler.
Allez.
Oh, chérie, je t'en prie. Laisse.
Assieds-toi et joue un air ou deux.
Je n'en demande pas beaucoup.
Assieds-toi
et joue deux ou trois airs.
- Qu'est-ce que tu veux entendre ?
- Peu importe. Joue fort.
Qu'est-ce que tu fais ?
Contente-toi de jouer.
Et surtout,
n'arrête pas.
Il était gros, il était vilain
Aussi vilain qu'on puisse l'être
Il était le plus vilain
Que mes yeux
puissent espérer voir
Il était à moi, tout à moi
Un gros papa juste pour moi
Rentre à la maison, gros papa
Ta petite fille
t'attend
Rentre, gros papa
Et fais-moi
comme tu me faisais
Fais-moi rire, fais-moi pleurer
Comme tu me satisfais
Gros papa
Rentrons.
Fini de travailler
pour ces pourboires à la gomme.
Tu sais ce que c'est ?
Le pouvoir. Le pouvoir politique.
Viens.
"Encaisse"
À partir de maintenant,
nous étendons nos activités.
Au lieu de racketter
les patrons blancs...
nous allons en affaires
avec eux.
- N'est-ce pas, Tommy ?
- Oui, Joe, c'est génial.
Nous verrons à ce que ces appartements
soient chauffés l'hiver.
Cela devrait convaincre les Noirs
que nous avons leur intérêt à cœur.
Nous verrons à ramasser les ordures
et les jeter dans les quartiers blancs.
Oui, génial.
Il est presque temps.
Tout est valeur de premier ordre,
avec possibilité de croissance.
C'est trop bon
pour ce salaud de Mick.
Craw.
Voici.
Joe.
Et M. Coleman, voici un petit
cadeau pour votre jolie femme...
tout droit de chez Tiffany.
Bon, les gars, cassez-vous.
J'ai des affaires à régler.
Je vous conseille le monte-charge
au lieu de l'ascenseur.
- Dois-je mettre les livres sous clé ?
- Non, laisse-les là.
Je veux qu'il les voie.
Ne bouge pas.
Faites-le entrer.
Capitaine McKinney, je crois
que vous connaissez M. Gibbs.
Quelqu'un veut un coup de chiffon ?
Il est temps d'oublier
vos vieilles querelles.
Les experts de M. Gibbs ont réuni
ce portefeuille à votre nom.
Toutes des valeurs de premier ordre.
Actions privilégiées, obligations,
fonds mutuels.
C'est mieux que ces dessous
de table, n'est-ce pas, McKinney ?
Sécurité.
Un investissement dans l'avenir
pour votre famille.
J'ai commencé une nouvelle collection.
Je collectionne les vieux livres.
Ceux-ci remontent à 1955.
Un tas de personnages intéressants.
Une sorte d'œuvre d'art,
pourrait-on dire.
Je pourrais t'accuser de meurtre pour
la possession de ces livres, gogol.
Je parle de faits, McKinney...
et vous ne débitez
que des illusions.
Bien sûr, nous ajouterons
régulièrement à ce portefeuille...
veillant à vos intérêts...
comme vous veillerez aux nôtres.
Pour l'instant,
tu triomphes.
Mais tout le monde s'écrase...
bancroche.
Et j'y serai.
Très bien, McKinney.
Tu m'as donné mon éducation.
J'enverrai tes enfants au collège.
Bonne chance avec le Dow Jones
et bon après-midi, capitaine.
Il n'y a rien à gagner
à nous l'aliéner.
Il a le commissariat de quartier
le plus important à Manhattan.
Il deviendra commissaire.
Je veux qu'il soit beau et gras
avant de le tuer.
Maintenant...
cher associé...
mettons...
ces livres sous clé...
et tu peux me présenter
à cette famille à toi...
que tu m'as promis de rencontrer.
D'accord.
Belle vue de l'East Side.
Dommage, mais on me dit
que ce n'est plus très sûr.
On ne sait jamais
qui peut se cacher...
dans l'ascenseur
ou dans le hall...
ou même dans sa piaule.
J'ai toujours voulu une telle piaule.
Comme tu es mon premier associé,
je vais te faire une faveur.
Je vais acheter ton appartement.
Nous ne pensions pas vendre.
Je croyais que tout le monde partait.
La ville est trop dangereuse.
C'est tout préparé,
signé et visé.
C'est pour tout.
Le mobilier,
les vêtements dans le placard.
C'est beaucoup
d'argent...
mais nous n'en avons pas besoin,
grâce à vous.
- Je demande à Abby d'emballer.
- La bonne reste avec moi.
C'est difficile de trouver de l'aide.
Je ne comprends pas pourquoi
vous voulez toutes nos affaires.
J'ai grandi en portant vos vêtements,
monsieur.
Tout ce que vous portiez, salissiez...
ou devenait trop petit.
J'ai même mangé vos restes.
Qui êtes-vous donc ?
Alfred, nous ferions mieux d'y aller
avant que tu te fasses faire mal.
Notre association,
ça continue ?
Si tu veux.
Tu es bon avocat.
Je suppose que tu as
mes intérêts à cœur...
associé.
Dormez bien, M. Gibbs.
J'espère que le matelas vous plaira.
Il est très dur.
Il est temps de vous lever.
Et ne vous tracassez pas, M. Alfred.
La vieille Abby s'occupera de vous
comme toujours.
Allez, debout.
Debout.
Prenez votre jus de tomate.
Tu me traites vraiment bien.
Tommy !
Tu ne m'as pas servi le petit déjeuner
au lit depuis que j'ai eu la varicelle.
Qu'est-ce que tu fais
dans le lit des Coleman ?
Comment es-tu entré ici ?
Voyons.
Je prendrai deux œufs brouillés,
comme tu me les faisais.
Des saucisses...
et du bon pain grillé.
Tu as pris de la drogue ?
Je le savais.
Je savais que tu finirais
toxico.
Oui, oui.
Je suis défoncé, maman.
Parce que c'est tout à moi.
Je l'ai acheté.
Acheté ?
Jusqu'à son pyjama, maman.
Je l'ai acheté !
Je ne travaille pas pour toi.
Tu es un ingrat.
Je travaillerais pour
à peu près n'importe qui...
sauf toi.
Je démissionne.
Tu ne peux pas démissionner.
Tu ne travailles pas ici.
Tu es chez toi.
Je te le donne.
Dans cet immeuble ?
On me pendrait
de cette terrasse.
Même les Juifs
ne sont pas admis ici.
Personne n'embêtera
la maman de Tommy Gibbs.
Allez, assieds-toi.
Détends-toi.
Tu peux dormir jusqu'à midi.
Tu n'as qu'à appuyer sur la sonnette
et je t'apporterai le petit déjeuner.
Allez, mets-toi à l'aise.
Je me prépare à me marier.
C'est une bonne fille.
Elle est chanteuse
et s'appelle Helen.
Je vais te trouver une blanche
ou deux pour faire ton ménage.
Je vais te trouver un chauffeur snob
pour te conduire chez Saks 5e Avenue.
Maman, tout ce que tu veux,
tu n'as qu'à le demander.
Je ne saurais pas comment.
Je ne saurais pas
quoi leur dire.
Je suis servante, Tommy.
Tu n'as jamais pu le voir.
Maman.
Croyez-vous que mes mains guérissent ?
Guérissent l'esprit, le corps
et l'âme ?
Dites "Je le crois !"
Que je vous entende !
Dites "Je le crois", mes enfants.
Dites "Je le crois !"
Je le crois.
Merde.
Bon sang, maman,
qu'est-ce que tu fais ici ?
Tu es un bon garçon, Rufus.
Tu as toujours été bon garçon.
Est-ce que Tommy sait que tu es ici ?
Prie pour lui, Rufus.
Prie pour mon fils !
Oui, Seigneur.
Amen, Seigneur.
Oui, madame. D'accord.
Croyez-vous que mes mains guérissent ?
Merci, Jésus !
Merci, mon Dieu !
Dites "Je crois !"
"Je crois que mes mains guérissent !"
Comment ça va ?
- Tu vas bien ?
- Très bien.
- Commande pour moi, tu veux ?
- C'est déjà fait.
Ces gens de couleur que tu m'as
envoyés de Philadelphie et de Detroit ?
Ils sont extraordinaires
et ils travaillent bon marché.
Et Lincoln aurait libéré les esclaves ?
Qui est Lincoln ?
Un pauvre cave qui était trop con pour
faire face à la porte. Je m'assois ici.
Assieds-toi, Tommy, assieds-toi.
Tu m'épates. Chaque fois que tu parles
sicilien, on dirait un film doublé.
Vous savez, M. Cardoza,
vous avez bâti une grande affaire...
ordures, usuriers, politique.
Mais comme dans les grandes sociétés...
on se débarrasse du fondateur
en le nommant président du conseil.
Il est plus ou moins mis à la retraite.
Non, non, pas dans ma famille.
En Sicile mon père a mené son village
jusqu'à 84 ans, lui et ses frères.
Hé, ce n'est pas un problème.
L'organisation pensera
que vous êtes encore en charge.
Vous serez le visage blanc
et on l'avalera plus facilement.
Vous savez ?
Comme, comment dit-on ?
Un Blanc pour la forme.
Tommy, ce n'est plus drôle.
Salaud de nègre !
Vito !
Vous oubliez.
Vous admettez les nègres
dans vos affaires.
Ils se payent la gueule de vos gens.
Vous leur faites honte.
Ils vous tuent.
Tu me ferais cela après
que je t'ai donné ta chance ?
À qui d'autre je le ferais ?
Non, je t'en prie.
Merde, ne vous énervez pas.
Je ne tuerais pas mon meilleur ami.
Un cadeau.
Gravé de chez Tiffany.
Produit de première classe.
Qui dit que je suis ingrat ?
Ouvrez-le.
Allez.
Ouvrez.
Tu peux me faire ça ?
Tu peux tout me prendre
et me donner ça ?
Un cadeau, salaud de nègre ?
Vous aurez votre part chaque semaine.
Bien sûr, étant Italien...
ce ne sera pas la même
que si vous étiez Noir.
Enculé de nègre.
Tu ne vivras pas longtemps.
Mes frères sur la côte
y verront.
Ils m'ont prévenu à ton sujet.
J'aurais dû les écouter.
Ils prendront soin de moi.
Attends, enculé !
Attends ! Tu verras !
La Californie est censée être bien
à ce temps-ci de l'année. C'est vrai ?
Il semble que j'ai raté
une vraie belle fête.
Je viens de le cueillir à JFK.
Il descendait d'avion de Mexico.
- As-tu vérifié ses allées et venues ?
- En taule, infraction au code routier.
Il est propre.
C'est un vrai gâchis
que tu as fait en Californie.
Je ne lis pas le journal.
Les trois frères Cardoza.
Ne pense pas que l'organisation
nationale ne réagira pas.
C'est sans importance.
Ils me donnent le territoire
de Cardoza...
et le South Bronx en prime.
Foutaises.
Ils n'accepteraient jamais
un nègre dans le syndicat.
Tout le monde est libéral
aujourd'hui, McKinney.
Mets-toi à la page.
Je le garantis.
T'es un bougnoule mort
avant la fin de la semaine.
Messieurs...
bonsoir.
Vous voulez vous asseoir ?
Considérons Harlem.
Vous me dites...
Qui contrôlera ces gens-là ?
Ces foutus portoricains
et ces nègres...
sont trop stupides pour avoir peur.
Ils vont suriner n'importe qui.
C'est une jungle...
et il faut un lapin de la jungle
pour la maîtriser.
Je ne toucherai pas aux quais.
Je ne toucherai pas aux syndicats.
Je ne toucherai pas aux narcotiques.
Et je vous promets ceci...
ce sera tranquille dans le ghetto.
Pas seulement ici, mais
à Philadelphie, à Chicago...
à Detroit, à Los Angeles.
Je les tiendrai en respect.
Et maintenant...
puis-je vous souhaiter...
un très joyeux Noël ?
Qu'est-ce que ce glaçon ?
Tu n'as pas à avoir peur de moi.
Les autres ont peur, mais
tu n'as rien à craindre, Helen.
Cesse, je t'en prie.
Ne fais pas cela.
Donne-moi du temps.
Je dois réfléchir.
J'ai beaucoup à réfléchir.
Tommy, arrête, je t'en prie.
C'est la seule façon qui te plaît ?
Il faut te violer.
- Je n'ai pas d'objection.
- Arrête !
Ne me fais pas cela !
Arrête !
Non ! Lâche-moi !
Lâche-moi. Lâche-moi !
Arrête, salaud !
Salaud !
Meurtrier ! Assassin !
Tu es méchant !
Lâche-moi !
Lâche-moi ! Arrête !
Arrête !
- Dites "Amen !"
- Amen !
- Dites "Alléluia !"
- Alléluia !
Dieu ait pitié de mon âme...
et je suis ravi de voir autant
de beau monde ici aujourd'hui.
- Comment t'appelles-tu, frère ?
- Evan, m'sieu.
Je suis le pasteur Rufus.
Tu dois te joindre à mon assemblée.
L'Église baptiste du pasteur Rufus
coin 145e Rue et Avenue Amsterdam.
Nous avons besoin
de jeunes forts comme toi.
Dieu te bénisse, hein ?
Merci, Jésus.
Alléluia.
- Excusez-moi.
- Comment t'appelles-tu, ma sœur ?
Quel est ton nom, jeune femme ?
Moi, je suis...
Excusez-moi, pasteur.
- Est-ce la voiture de M. Gibbs ?
- Oui, ce l'est.
- J'aimerais lui parler.
- Téléphonez à son bureau.
- Je m'appelle Gibbs aussi, m'sieu.
- Très bien.
- Vous auriez dû être parent.
- Je le suis. Je suis son père.
Eh bien, je venais juste
au bar prendre un verre.
Je suis vendeur. Cosmétiques.
Surtout chez les gens de couleur
dans le Sud.
Je ne suis en ville
que pour quelques jours.
C'est un hasard que je t'aie aperçu
de l'autre côté de la rue.
J'aurais eu tort de ne pas
profiter de ce hasard.
Tu veux voir maman ?
Ta mère et moi ne nous entendions pas
très bien.
Tu te souviens de moi, fils ?
Regarde-moi.
Hé, tu te rappelles Rufus ?
Il habitait la porte voisine.
Il est pasteur maintenant.
Le jeune Rufus.
Toujours mauvais garnement.
Je n'aurais pas pensé
qu'il entrerait en religion.
Papa, tu veux faire un tour
dans notre ancien quartier ?
On veut Tommy !
On veut Tommy !
Suivez mon conseil.
Allez-vous-en. Rentrez chez vous.
Je comprendrais
que mon fils me dise cela...
mais pourquoi auriez-vous
ces sentiments envers moi ?
Je vous en prie, écoutez-moi.
On veut Tommy !
On veut Tommy !
Range-toi.
C'est notre ancien
chez nous, papa.
Fenêtre du haut, en arrière.
Il m'a toujours semblé
que l'immeuble était plus gros.
Tu dois savoir ce que je fais
pour gagner ma vie.
Je ne te ferai pas de sermon.
Je n'ai pas le droit.
T'est-il déjà venu à l'esprit...
que j'attends depuis 25 ans
de te buter ?
Attends, écoute, je t'en prie.
C'était la crise.
Je veux dire, tu ne sais pas
comment c'était dans le temps.
Puis, il y a eu la guerre
et ma chance de m'enfuir.
T'as jamais eu ces responsabilités.
T'as jamais été coincé.
Sans savoir où fuir...
ou qui détester.
J'avais 20 ans,
20 ans...
quand je me suis engagé.
J'étais cuisinier durant la guerre.
J'étais cuisinier !
Tu n'as jamais envoyé un seul
chèque d'allocation à la maison.
Maman a dû frotter des planchers
sur ses genoux pour des bricoles !
Je vais te tuer !
Elle ne pouvait pas avoir d'allocation !
Nous n'étions pas mariés !
Les gens ne se donnaient pas
la peine dans le temps.
Elle ne me l'a jamais dit.
J'aurais pu envoyer quelque chose.
Allez. Marche.
Je voulais pas te le dire comme ça.
J'aurais rien dit si...
Qu'importe.
Va-t'en
avant que je change d'idée.
Papa.
Je ne veux plus te revoir.
Je comprends, fils.
Qu'est-ce que tu vas faire
maintenant, tuer ta maman ?
Foutaises.
Pas de commissions, pas de
visages pâles dans mon territoire.
Si vous envoyez vos hommes,
je les renvoie dans un sac.
Ça t'a plu ?
C'est pas mal, hein ?
Hé, hé, attends, attends.
Voici un truc que tu peux
emporter en Californie avec toi.
Tout droit de Bergdorf Goodman,
5e Avenue.
Ouvre-le. Ouvre-le.
Chaque fois que je fais un cadeau
à quelqu'un, il n'est pas apprécié.
Peut-être qu'on peut se détendre...
bâtir ces centres de jeunesse...
aider les gens un peu.
Joe.
Quel génie tu es !
Ils se préparent à nous attaquer.
Je vais importer des bras
de Detroit et de Philadelphie.
Renforcer notre sécurité.
Les choses vont se gâter
un peu ici.
Rien ne doit arriver à Helen.
Ni à toi.
Donc, je veux que tu emmènes...
Helen en Californie.
Achète-lui une grosse maison,
quelque part à Beverly Hills.
Achète-lui une maison de disques.
Établis-la en affaires.
Si ses albums ne se vendent pas,
achète-les.
D'accord ?
Je vous rejoindrai dès que je peux.
Je lui ai donné ce qu'il y a de mieux.
Je ne l'ai jamais rendue heureuse.
J'aimerais prier pour elle.
J'aimerais vraiment.
J'ai le sentiment...
que je pourrais prier pour elle.
Vas-y.
Elle a toujours dit
que tu étais bon gosse, Rufus.
Si tu y tiens.
Oh, Seigneur, aie pitié de l'âme
de cette pauvre femme noire.
Elle n'a jamais rien voulu d'autre
que mettre son bébé au monde...
travailler pour lui, l'aimer...
et l'élever comme toute autre
femme noire sur cette terre.
Je t'en prie, Seigneur,
laisse-la reposer en paix.
Plus de service aux tables,
plus de ménages chez des étrangers.
Laisse cette forte femme noire...
reposer dans la paix du paradis.
Qu'est-ce que tu fais ici ?
Je suis venu présenter
mes respects à ta maman.
Personne d'autre n'est venu ?
Ton amie ou quelqu'un d'autre ?
Ils n'étaient pas invités.
Invité ou non...
je viens dire au revoir
à cette femme.
C'était ma femme, fils.
Papa.
Comment ça va ?
Je te demande pardon ?
J'ai dit...
tu n'as besoin de rien ?
Ça va.
Merci.
Aimerais-tu venir
habiter avec moi, papa ?
Je voyage beaucoup.
Qui t'a invitée ?
Mon vieux lit me manquait.
En plus, je pensais
que tu te sentirais seul ce soir.
Pas ce soir.
Aucun soir.
Oh, tu penses
que ça déplairait à mon mari ?
Je pense que ça me déplairait.
Informe-toi de ce que fait ta copine
en Californie avec ton ami Joe.
Tous les autres le savent.
Je veux ravoir mes vêtements.
"Hollywood"
Depuis quand, Helen ?
Helen, dis-moi.
Je t'ai posé une question.
Ne sois pas ridicule.
Rien n'est arrivé.
Descends, Joe.
Descends.
Jouons.
Parle-m'en, Helen.
Je veux savoir tous les détails.
Baise-t-il aussi bien que moi, Helen ?
Parle-m'en.
Dis-moi !
Tout le monde essuyait
la rue avec lui.
Je l'ai protégé.
C'était un appât à pédés
et j'ai sauvé son cul noir.
Je peux me défendre maintenant.
Tu as chié sur moi.
Tu as chié sur moi !
Non ! Ne le tue pas !
Il est le seul pour qui tu pouvais me
plaquer sans craindre que je le tue.
Attends un instant !
Attends un instant !
Ne le tue pas.
Je t'en prie, Tommy, non.
Tommy, je t'en prie, ne le tue pas.
Attends un instant. Tommy !
Finis-en !
Ne lui fais pas cela !
Je t'en prie !
Tommy, arrête !
Je ne peux te laisser t'en tirer.
Me faire perdre mon honneur.
Ça me coûte très cher.
- Deux de mes gens.
- Je ne suis pas de tes gens !
Nègre blanc !
Tu ne veux que le fric...
vivre dans la maison du Blanc
et traîner avec ses femmes.
Si seulement tu savais
te battre, Joe...
tu pourrais posséder la ville
et tout le monde qui y vit.
Je ne veux posséder personne.
Oh, chéri.
Je le dé*** !
Je le dé*** de t'avoir fait mal !
Il semble que notre petit ami
de couleur a perdu son charme.
Où est
la clé du coffre ?
Il la garde sur lui tout le temps.
Tant qu'il a ces livres,
on ne peut pas y toucher.
Qu'est-ce qui nous empêche
de buter ses associés un à un ?
Il a les meilleurs gardes du corps
que l'argent peut acheter.
Et comment réagira-t-il quand
tu commenceras à buter ses gens ?
Il ne saura pas qui le fait.
Vous avez des suggestions ?
Nous voulons vous interroger
à propos de votre mari...
Joseph Washington...
et de sa longue association
avec Thomas Gibbs.
Joe ne travaille plus pour Tommy.
Mme Washington...
nous avons assez de preuve pour
envoyer votre mari en taule...
pour cinq ans au moins.
Eh bien, pourquoi
me le dites-vous ?
Votre mari ne nous intéresse pas.
Vous savez très bien
que Tommy et moi étions en affaires.
Il fait à sa guise depuis longtemps.
Maintenant c'est mon tour.
Mais j'ai besoin d'un ami.
Quelqu'un qui est près de Tommy.
Je n'ai pas vu Tommy depuis deux ans.
Tommy n'a pas eu de femme régulière
depuis que vous l'avez quitté.
Il sera content de vous voir.
Je ne peux pas lui faire cela.
Regardez ce qu'il vous a fait.
De Beverly Hills
à un meublé minable.
Vous ne pouvez chanter nulle part.
Votre mari ne peut trouver
d'emploi comme avocat.
Vous venez d'avoir
un autre bébé, n'est-ce pas ?
Vous avez des responsabilités.
Tommy ne lèverait pas
le petit doigt pour vous aider.
Je le sais.
Les livres encore, n'est-ce pas ?
C'est ainsi que j'ai rencontré Tommy.
Il s'est servi de moi.
Cette fois, ce sera pour moi.
Vous ne pouvez pas entrer là !
Calmez-vous. Vous faites mieux
de faire ce qu'il dit.
- Doucement.
- Lâchez-moi !
Faites ce qu'il dit
et tout ira bien.
Je veux simplement vous rappeler
de ne pas faire d'erreurs.
Qui est là ?
Bonjour, Helen.
Chérie, qu'est-ce que tu fais ?
Rien.
Je regarde l'heure.
- Reviens ici.
- Il est deux heures et demie.
Joe va s'inquiéter de moi.
Je te verrai lundi après-midi.
Commissaire ? Coleman. Oui,
Je suis dans le bureau de Gibbs.
"Coffre"
Oui, tout a bien été.
Ils sont devant moi.
Mes contacts de banque et 5000$
au préposé ont été bien investis...
puisqu'il y a 50000$ comptant
en plus des livres.
Non, ce ne sera pas nécessaire.
Je les garderai avec moi.
Tiens.
"13 heures demain. Tiffany.
Prendre cadeau pour Helen."
"Tiffany & Co."
Dudley est allé garer.
Je vais le chercher.
Est-il gravement atteint ?
Ne t'en fais pas.
Ils l'achèveront dans l'ambulance
avant d'arriver à l'hôpital.
Colle-lui au cul
et ne déconne pas cette fois !
"Par la grâce de Dieu
me voici."
Avance.
À l'autre bout de la ville.
Je te dirai où.
Suis-le,
appuie sur le champignon.
Pourquoi tu ralentis, idiot ?
Dépasse ce camion des éboueurs !
Déplacez ce camion,
il nous bloque !
Grimpe sur le trottoir.
Voilà 500$.
Grimpe sur le trottoir !
Il y a un bouchon devant.
Il n'arrivera pas à Broadway.
Brûle le feu.
Brûle le feu !
Appuie sur le champignon.
Appuie !
Bon sang de bordel !
Ils ont des flingues !
N'arrête pas !
Attention ! Attention !
Ils vont tirer !
Il a tué ce mec.
"Le plan de Dieu pour la délivrance"
"Jésus sauve"
Je veux vous remercier, Seigneur,
de m'avoir envoyé tous...
Non, pas de m'avoir envoyé.
De la multitude de pécheurs...
que vous m'avez envoyés ce soir.
Oui, Seigneur, je veux...
Non, je dois...
Écoutez, je vous vois au podium
dans un instant, d'accord ?
Oh, mon Dieu !
Tu viens au moment le plus inopportun...
On a tenté
de me buter, Rufus.
Seigneur !
Assieds-toi.
Fais voir.
Tu ne peux pas aller
à l'hôpital avec ça.
Ils n'auraient jamais fait ça
sans l'autorisation de McKinney.
Je ne comprends pas.
Pourquoi m'a-t-on abandonné ?
Je suis content que tu sois venu ici.
Je dois extraire
cette balle de.38.
Entends-moi, Seigneur.
Guéris cet homme !
Guéris ce pécheur !
Pardonne-lui ses fautes...
comme tu as pardonné les miennes !
Oui, Seigneur !
Pardonne-lui ses fautes...
comme tu m'as fait
pardonner les miennes !
- J'ai besoin de ton aide !
- Guéris-le, Seigneur.
- Oh, écoute-moi.
- Tu dois aller à la salle des coffres.
- Abandonne-toi au Seigneur !
- Tu dois aller chercher les livres.
Je vais faire sauter
cette ville.
Laisse le châtiment
au Tout-Puissant.
La vengeance lui appartient.
La vengeance lui appartient,
a dit le Seigneur.
Il y a 50000$ dans ce coffre.
Sans l'amour de Dieu,
nous sommes tous perdus.
- Jésus, entends ma prière.
- J'ai besoin de ce fric !
Sauve son âme.
Seigneur...
sauve ce pécheur.
Sauve une autre âme.
Oh, Seigneur !
Oh, Seigneur Jésus.
Je t'en prie, Seigneur.
Encore une fois.
Tu veux t'approcher aussi ?
Fais un bisou à maman.
Fais un bisou à maman.
Fais un bisou à bébé.
Allô ? Joe ?
Helen ?
J'ai des ennuis.
- Qui était-ce ?
- Personne.
Qu'y a-t-il ?
Rien.
Elle a raccroché.
Joe, McKinney est passé à l'attaque.
Son organisation a tenté
de me descendre cet après-midi.
Les seules cartes que tu tiens
encore sont ces livres.
Tant qu'ils sont en sûreté...
Ils sont dans le coffre à la banque.
D'accord. Je te vois
au bureau de Coleman.
Viens, salaud de nègre.
Ne retourne pas là-dedans.
Je t'en prie.
Chérie, Tommy est fini.
J'essaie juste de lui sauver la vie.
Tu ne peux pas lui sauver la vie.
Pourquoi ?
Pourquoi dis-tu cela ?
Rien. Rien.
Chérie.
Appuie sur le 20.
Alors, le grand cerveau a décidé
de se pointer après tout.
Je suis venu parler d'affaires.
Si votre part ne vous satisfait pas,
nous ferons d'autres arrangements.
Pas de conneries.
Pas de négociations.
Tu sais pourquoi ?
Parce que je l'ai
par la peau du cul.
Et tu sais qui l'a vendu ?
Ta gentille petite femme.
Bien sûr, elle a dû s'envoyer
ton meilleur ami pour y arriver.
Mais ça ne l'ennuyait pas.
Tu as tué ton associé, puis
tu as résisté à l'arrestation.
Combien de mes gens
as-tu acheté ?
Tu devrais le savoir.
Tout le monde est à vendre.
Je lisais tes livres. Un tas
de noms importants y sont.
Tu fermes ta sale gueule !
Je t'ai apporté un présent.
Mes chaussures sont éraflées.
Tu me les polis, boy, comme
tu avais l'habitude de le faire.
Ramasse-la.
Apporte-la ici.
Maintenant, mets-toi à genoux.
Fais-les très luisantes.
Je veux me mirer le visage.
Je suis très pressé,
alors fais vite.
N'aie pas peur
de te salir les doigts.
C'est ça.
Tu as raté ta vocation.
Tu le sais ?
Vas-y, négro.
Vas-y !
C'est toi le con de nègre, McKinney !
Tu vas crever
comme un nègre des champs !
Je vais te rendre très mignon.
Tiens. Le noir te va bien !
Ta maman ne saura même plus
te reconnaître.
Maintenant, chante.
Chante-moi un de ces bons
vieux airs de ménestrel.
Je parie que tu aimes Jolson, hein ?
Allez. Chante un de ces airs.
"Mammy", hein ?
Chante "Mammy" pour moi ! Chante !
- Mammy.
- Chante !
- Mammy ?
- Chante-le comme il faut !
Alabamy, Alabam...
Chante-le !
- Chante-le !
- Alabamy ! Alabamy ! Mammy !
Chante ! Chante !
Chante-le ! Chante-le !
- Alabamy !
- Chante-le comme il faut !
Je veux t'entendre chanter, boy !
Chante, boy ! Négro, chante !
J'aurais dû mieux
m'occuper de toi, Joe.
"20 août 1972"