Tip:
Highlight text to annotate it
X
Qu'est-ce que tu fous ?
Remonte
dans le putain de bahut, Mike !
Mike, remonte !
Tirons-nous, tout de suite !
DANS LA VALLÉE D'ELAH
Papa ?
inspiré de faits réels
J'entends très mal.
Votre fils est en absence illégale.
Mon fils est en Irak.
Était en Irak.
Son unité est rentrée
il y a quatre jours.
Si mon fils était là, je le saurais.
Il doit rentrer avant dimanche,
ou il sera manquant.
Désolé, j'ai un autre appel.
Pas de messages.
Ici Mike. Laissez un message,
je vous rappellerai.
C'est ton père.
Il paraît que tu es rentré, rappelle.
Pensez-y : la liberté est en marche,
et grâce à cela, nous sommes en sûreté.
L'Irak est encore dangereux.
Dangereux, parce que c'est une société
en marche vers la liberté
et la démocratie.
Selon les experts,
une stratégie plus vaste
a commencé avec l'offensive
dans le triangle sunnite de Samarra,
au début du mois.
Tu es sûr que c'est bon ?
Fais un peu confiance, Hank.
- Des appels ?
- Non.
Fort Rudd, qui demandez-vous ?
Adjudant-chef Bickman,
section police judiciaire.
Désolée, il n'y a personne
de ce nom à la base.
Tu veux me dire quelque chose ?
Pourquoi je ne peux pas venir ?
S'il fête ça quelque part,
il veut pas voir débarquer sa mère.
Je t'appelle demain soir.
Ça fait deux jours de route.
Pour certains.
Il ne doit pas toucher terre.
- D'où vous êtes ?
- Salvador.
Vous savez ce que c'est,
le drapeau à l'envers ?
Un signal de détresse international.
Sans blague ?
Ça dit :
"On est dans la merde, sauvez-nous,
parce qu'on va pas
s'en tirer tout seuls."
- Ça en dit long.
- Plutôt, oui.
Vous saurez le faire ?
Ce concept, "Vote ou crève",
pour moi la question est :
vont-ils voter ?
Vont-ils lâcher la pipe à eau
assez longtemps pour aller voter ?
J'en sais rien.
Papa ?
Allez-y, sergent.
Sergent Deerfield ?
Je sais que vous êtes très pris.
Si vous m'aviez prévenu,
j'aurais pris plus de temps.
La base a dû changer, depuis le temps.
Et ses copains ?
On a enquêté, bien sûr.
Mes hommes rentrent
d'une perme de 3 jours.
Je ne veux pas sembler indifférent,
mais c'est un miracle
qu'il y ait pas plus d'absents.
Je peux voir sa chambre ?
Penning ?
- Le père du caporal Deerfield.
- Très heureux.
Des nouvelles de Mike ?
Il veut voir la chambre de son fils.
Bien sûr.
Ça va plus vite par ici.
Mike et moi, ça date de la Bosnie.
Il m'en a raconté, sur vous.
Il a pas appelé ?
Ça vous étonne ?
Vous êtes mieux placé,
mais j'ai vu Mike à l'appel
avec une clavicule brisée.
Long, Ortiez.
C'est le père de Doc.
Doc ?
Un surnom qu'on lui a donné.
Ça veut rien dire.
La chambre de Mike est là.
Vous savez où il peut être ?
Ça doit être une sacrée femme.
Quand vous aurez Mike,
dites-lui de ramener son cul.
Voici le père de Deerfield.
Il veut voir son lit.
Pardon, je vous ai pris pour un voleur.
C'est votre chambre ?
Là, c'est le lit de Mike.
Très honoré.
Qui est-ce, là ?
On a perdu un homme.
C'est votre paquetage ?
Je lui ai dit de prendre
le sac réglementaire.
Autant parler à un mur.
Pas de photos.
Mike m'envoie toujours
des photos par e-mail,
je n'en vois aucune,
et pas d'appareil.
Les vols sont un vrai problème.
Ça devait être pareil de votre temps.
Je peux prendre ça ?
C'est un cadeau de sa mère,
et j'ai oublié la mienne.
Désolé, je ne peux rien
vous laisser emporter.
Je comprends.
Ce téléphone a eu très chaud.
- Il vient d'Irak.
- Ça peut expliquer.
Complètement cramé.
Carnet d'adresses.
Il y a des numéros :
burger, caserne, chicken,
maman, pizza, TD, Ted...
- C'est quoi, TD ?
- Une boîte de nuit.
C'est tout ce qui reste.
- Combien ?
- Vous voulez les vidéos ?
Regardez.
Non, ça vaut rien.
On y est.
Bonner, filme ça.
Long, lance le ballon.
Moment historique.
La première fois qu'un de ces gosses
touche un ballon américain.
Votre fils ?
C'est Mike.
Par ici, tout le monde !
C'est mon ballon, petits salauds !
Qu'est-ce qui va pas ?
- Ali Baba a volé ton ballon ?
- Éteins ça !
Il y en a plus ?
Oui, mais les fichiers
semblent corrompus.
Si vous voulez,
j'ai un logiciel pour les récupérer.
C'est lent,
mais je vous le fais pour 100 $.
Vous me l'envoyez par mail ?
Le TD, c'est où ?
Je cherche mon fils.
Je cherche mon fils.
Bonne chance.
Qu'est-ce que tu fais ?
Je regarde de vieilles photos
envoyées par Mike.
Tu tiendras ?
C'est absurde.
Il ne partirait pas sans nous le dire.
Je le trouverai.
J'entends très mal.
Faut que tu me sortes de là !
Elle aurait dû savoir.
Ne quitte pas.
Votre fils est dans l'armée.
Voyez la police militaire.
C'est la guerre,
je cherche un peu de mon côté.
Il faut remplir un formulaire.
Pour ça, il faut voir
la police militaire.
Au-dessus de standardiste,
vous avez ?
Pourriez-vous m'aider...
Vous ne comprenez pas.
Il aimait ce chien.
J'en suis sûre,
mais le chien l'a mordu.
Alors, on fait quoi ?
Aucune idée.
On l'attache, on le donne,
ou même on l'abat,
mais on le prend pas par la gorge
pour le plonger dans la baignoire
et le noyer.
Ça vous paraît pas bizarre ?
Il trouvait peut-être ça plus humain.
Plus humain ? C'est un doberman !
Il le noie
devant notre fils,
et le chien le mord.
Je lui hurle d'arrêter.
Tout ça vous paraît humain ?
Votre mari est-il violent ?
Non. Il a juste besoin d'aide.
Voyez l'aide aux anciens combattants,
pour une assistance.
Comme si je ne l'avais pas fait.
Il refuse.
Il va se faire mal, je le sais.
J'aimerais vous aider.
Vraiment ?
Vous avez l'air de vous en foutre !
Pas du tout.
Mais les crimes contre les chiens
sont très durs à poursuivre.
Alors excusez-moi, j'ai du monde.
Allez vous faire foutre.
Il y a des jours comme ça.
Voyez avec la police militaire.
J'essaie d'éviter
des ennuis à mon fils.
Vous êtes très prise,
vous pourriez appeler sa banque
pour savoir s'il a utilisé
sa carte la semaine dernière.
Flic retraité,
ou abus de télé ?
Retraité de la police militaire.
Ces affaires sont
du ressort de l'armée.
J'espère que vous le retrouverez.
Si votre boulot
ressemble un peu au mien,
on ramasse les ivrognes,
on bulle et on évite les questions.
Mon fils a passé 18 mois
à amener la démocratie dans un trou
et à servir son pays.
Il mérite mieux que ça.
Nous avons travaillé dur,
nous entrons dans une saison d'espoir.
Hank Deerfield !
- Ça par exemple !
- Qu'est-ce que tu fais dans le coin ?
Tu as failli nous rater.
On va voir les petits-enfants.
Je t'ai appelé à la base.
Je suis à la retraite
depuis quatorze ans.
- Pas vrai.
- Bientôt quinze.
Comment tu vas ?
Bien.
Un café, une part de tarte ?
Pas le temps.
Helen m'attend dans la caravane.
Alors ?
Tu as cassé un essieu,
tu veux que je te remorque ?
Tu n'es plus
à la section police judiciaire ?
Je cherche un ami.
Tes deux garçons n'ont pas d'ennuis ?
Comment s'appelle l'aîné, Darren ?
David.
Engagé dans la 82e aéroportée ?
Une bande de durs à cuire.
Ça lui plaît ?
Tué dans un crash d'hélicoptère
il y a dix ans, en manœuvres.
Je suis désolé d'apprendre ça.
Vraiment désolé.
Et le plus jeune ?
Mike.
L'armée, comme son père.
En Irak, il s'en sort bien.
Je rends service à une voisine.
Un de ses fils a des petits ennuis.
On connaît encore quelqu'un à la base ?
Non. Plus personne.
Elle te mène à la baguette.
Les petits nous attendent.
J'ai trouvé son vieux chéquier.
Quelque chose d'écrit ?
Il me faut son mot de passe.
Non, rien.
Sûre ?
À ton avis, je suis aveugle
ou je ne veux pas te dire ?
Première vidéo.
Ça a été long, la suite demain.
Je m'inquiète, Hank. Vraiment.
C'est un bon garçon. Il a une raison.
Je le trouverai.
À demain.
Que se passe-t-il ?
T'en fais pas,
c'est pas un animal.
On a trouvé des morceaux de corps
sur Mesa Luna Rd.
Bonner, voilà ta famille.
Déconne pas !
Tu aurais pu le casser !
T'es débile.
Merde ! Qu'est-ce que je fais ?
T'arrête pas !
Accélère !
Qu'est-ce que tu fous ?
J'ai besoin d'autres repères.
C'est tout ce qu'on a.
Tords des cintres, achète des gobelets
et plante-les au bout.
Et rapporte-moi un reçu !
Donne-moi de bonnes nouvelles, Hodge.
La victime semble avoir été tuée
près de ce feu.
Puis le corps a été découpé, brûlé,
les bêtes ont dispersé les morceaux.
Et pourquoi ce sourire idiot ?
La base a acheté ce terrain
à la ville il y a deux mois.
La propriété de la ville
s'arrête à 15 m de l'axe de la route.
Ce corps n'est pas pour nous.
On rentre.
On remballe !
Les boutons dorés s'amènent !
Jim Osher.
Je peux vous parler ?
Entrez.
J'en ai pour une minute.
J'ai le regret de vous informer
qu'un corps
a été trouvé cette nuit.
Nous pensons qu'il s'agit des restes
de votre fils, Michael Deerfield.
Je dois venir identifier le corps ?
Non.
On l'a identifié par des empreintes
digitales partielles.
Comment, partielles ?
Que lui est-il arrivé ?
Je ne peux pas en parler.
Je veux voir son corps !
Sergent Deerfield,
ce n'est pas nécessaire.
Garder cette image de lui...
Peut-être pas,
mais il a quitté cette terre comme ça,
je n'ai pas le choix.
Les traces de carbone montrent
que le corps a été démembré puis brûlé.
On s'est servi d'un grand couteau
à la lame émoussée.
Les os sont fracassés, pas tranchés.
Les membres découpés
ont été arrosés de carburant,
pour tenter d'incinérer le corps.
Il faudrait un four
pour arriver à cette température,
et les tissus ont à peine été touchés.
Des charognards ont causé les dégâts
en rongeant les os.
Pour la cause du décès, il y a trace
de coups de couteau multiples.
Combien ?
Pardon ?
Combien de coups de couteau ?
Sans la chair, on ne peut compter
que ceux qui ont touché l'os.
Il y en a combien ?
Quarante-deux.
Un couteau ou plusieurs ?
Un.
Tu remets ça à l'armée ?
J'ai essayé.
Ils disent qu'ils ont pris
leurs photos.
Et ils le disent pas gentiment.
Je voudrais vous appeler demain,
poser quelques questions.
Posez-les maintenant.
Il avait une voiture verte ?
Mike n'a pas de voiture.
Une voiture verte
a été vue sur le bas-côté,
près du terrain, ce samedi.
D'après une des théories,
c'est un vol qui a mal tourné.
L'activité des gangs
a remonté en flèche.
Je veux voir où il est mort.
On fouille encore la scène de crime,
mais je vous préviendrai.
Les autres questions ?
Beaucoup de ces morts
sont liées à la drogue.
Vous demandez si Mike
était un dealer ou un drogué ?
Je ne veux rien demander.
L'armée fait régulièrement
des contrôles.
Pas en Irak.
On a trouvé ça sous son matelas.
Ce ne sera pas dans mon rapport.
Je demande parce qu'il y a un mois,
on a arrêté trois soldats
qui passaient de l'héroïne du Koweït.
Ils se préparaient à la vendre
à un gang mexicain.
Mike parlait un peu l'espagnol ?
À cause de ça,
vous pensez que c'était une mule ?
Parce qu'on lui a coupé
les mains et la tête.
Je suis désolée pour votre fils.
Montrez-moi.
Pardon ?
Je dois voir l'endroit où il est mort.
Ce n'est pas notre enquête.
C'est arrivé en zone militaire.
- Vous savez où ?
- Il n'y a rien à voir.
Alors, ma visite
ne posera pas de problème.
Vous savez y faire
pour piétiner une scène de crime !
C'était malin de laisser le monde entier
se garer sur le bas-côté.
Vos gars auraient dû trouver
des traces de sang dans le gravier.
C'est là qu'on l'a tué.
Sans voir de sang,
vous savez qu'il y en a ?
Et que son corps a été traîné d'ici...
jusque là-bas.
Remarquable.
Le sol est dur,
mais vous voyez les traces.
Si on va jusqu'à brûler un corps,
on essaie de couvrir les traces.
Je vais aux toilettes.
Vous pouvez circuler en voiture,
il n'y a plus rien à bousiller !
Tout le monde sait tout.
Vous désirez ?
Les MP ont déjà dû vous interroger
sur ce qui est arrivé là-bas.
Et comment.
C'est affreux.
Je vérifie pour la famille.
Vous n'avez rien vu ?
On aurait voulu aider.
On n'a même pas su
ce que c'était quand on l'a senti.
C'est-à-dire ?
Dimanche, en arrivant au parking,
on a cru à un barbecue.
Une odeur
de viande brûlée.
Dites aux MP de chercher
une voiture bleue, pas verte.
Sous une lumière jaune,
une voiture bleue est verte.
Pas vrai ?
C'est bien le cas.
Merci.
C'est le moins que je puisse faire.
C'est exact.
Je prends l'avion.
Comment, non ?
Je le ramènerai dès que possible.
J'ai besoin de le voir.
D'être avec Michael.
Il n'est plus là.
Je dois être avec mon fils.
Il ne reste rien.
Qu'est-ce que ça veut dire ?
Pour une fois,
veux-tu me croire sur parole ?
Pour une fois ?
Sauf erreur, j'étais contre. Tu disais
que ça formerait son caractère.
Qui a gagné, cette fois-là ?
Mike a voulu s'engager.
Je ne l'ai pas encouragé.
Dans cette maison, pour être un homme,
il devait s'engager !
Mes deux garçons.
Tu aurais pu m'en laisser un !
Joan, s'il te plaît.
Je ne peux pas t'entendre pleurer.
Alors, n'écoute pas !
La porte.
Bonne nuit.
Encore une.
Désolé, je suis débordé.
Le reste, au fur et à mesure.
Encore une entrée à gauche.
Ortiez,
couvre la boutique sur la droite.
Penning, en avant. Avance.
Vu.
Dégagé.
Cette porte, Deerfield !
Déconne pas avec ce portable !
Absolument pas, Bonner.
Les vêtements n'ont pas brûlé.
Vraiment bizarre, papa.
Evie, sandwich poulet.
Moutarde ou mayonnaise ?
Non merci, madame.
Une femme topless devant vous,
"madame" est presque insultant.
- Votre fils ?
- Oui, madame.
Je demande si on l'a vu.
Il y aurait eu une semaine samedi.
Désolée.
Je ne reconnais rien, sauf l'uniforme.
Merci, madame.
Mademoiselle.
Restez là.
Pardon, lieutenant ?
Pourquoi m'a-t-on confié cette affaire ?
Jacob Ronald Millard,
employé aux abattoirs,
a torturé des poulets.
C'est rien.
Tout le monde le fait.
Tout le monde leur crève pas les yeux !
Bien sûr que si.
La ferme !
Le patron veut pas
que je tire sa fille.
On est vraiment choqués.
Tu vois comment
tu fais parler les gens ?
Les gens t'aiment bien, Emily.
Ça t'a fait passer
de la circulation à la Crim, non ?
Pardon ?
Pas de quoi.
Wayne ou Hodge auraient couché
pour la promo, s'ils avaient pu.
Wayne, en tout cas.
Il en faut un pour assurer.
Moi qui ai couché pour arriver,
je ne saurais peut-être pas
résoudre un crime si complexe.
Sur la scène de crime,
je n'aurais jamais conclu
qu'on l'avait tué
sur un terrain militaire.
J'aurais cru
aux traces de lutte au bord de la route.
Et les traces,
jusqu'à l'endroit où on l'a brûlé ?
J'aurais dit qu'on l'avait tué
dans notre zone, puis déplacé,
les tueurs ne jugeant pas malin
de le découper sous un réverbère.
J'aurais mal lu la scène de crime.
Non, c'est du bon travail.
On avait besoin d'un autre meurtre.
On en a résolu trois,
sur les dix derniers ?
Un autre échec
me ferait bien voir du maire.
C'est un problème avec vos collègues ?
Besoin de la ramener ?
C'est la police militaire ?
Vous les prenez
pour des rigolos, des incapables ?
Non, mais nous savons
pourquoi l'armée veut cette affaire.
De la télépathie !
Quand avez-vous découvert ça ?
D'après vous, leur premier souci
ne sera pas
l'image de l'armée ?
C'est pour votre plan de carrière ?
Je n'ai pas de plan de carrière.
J'ai un boulot.
J'élève mon fils et j'obéis.
Mais ce garçon est mort
dans nos rues, ici.
Brûlé comme un ***,
ses restes laissés aux animaux.
Sauf votre respect,
si c'était votre fils,
vous hésiteriez
à vous décharger de l'affaire
en pensant aux élections.
Ça, c'est du respect ?
C'était l'intention.
Je vais y réfléchir, je vous dirai.
Chaque seconde perdue...
Vous ne disiez pas
que vous obéissiez ?
J'exagère pour convaincre.
Comment va David ?
Votre fils.
Il va bien, merci.
Votre ex, le parasite,
vient parfois le voir jouer ?
David est assez nul en sport,
il ne cherche pas le public.
C'est dommage, non ?
C'est pas lui, le père.
À mon avis, ce sont les marginaux
qui font des choses intéressantes.
Combien d'ex-quarterbacks du lycée
met-on en cellule de dégrisement
le samedi soir ?
Souffrir à l'école a du bon.
J'étais premier quarterback
dans mon lycée.
Je me rappelle que vous m'avez
montré des photos.
Vous n'allez pas me lâcher
avec Deerfield ?
Vous savez ce qui est juste.
Appelez le capitaine Fenderman
à la base.
Voulez-vous vous asseoir ?
C'est tout ?
Tout ce qui reste de lui ?
Vous devez maintenir la salle au froid.
Elle a l'air froide.
Je veux entrer. Je peux ?
Non, madame. Je regrette.
Mes condoléances.
Vous n'avez pas d'enfant,
n'est-ce pas ?
N'est-ce pas ?
Vous aviez demandé la bible de Mike.
Si ça peut vous réconforter.
On sait que vous l'avez prise ?
Non. J'ai demandé votre adresse
au bureau des visites.
Je vous offre un café ?
Je dois retourner là-bas.
Un verre ?
À Mike.
J'ai une question à vous poser.
Et je veux la vérité.
Mike se droguait-il ?
Doc ?
Je suppose.
Mais pas plus que les autres.
Il était pas dans la défonce.
Vous l'avez vu avec quelqu'un
en dehors de la base ?
Des Mexicains, peut-être ?
Vous vous réadaptez ?
À mon retour ?
Ça fait pas si longtemps.
Vous avez appelé vos parents ?
Ma mère.
Mon père et moi,
on est pas très proches.
- Vous parliez beaucoup ?
- Bien sûr.
On aurait pu parler davantage.
Il ne vous a rien dit
que je devrais savoir ?
Je veux dire...
on voit des saloperies, là-bas.
On en parle pas, même à ses potes.
Mais Mike s'en sortait ?
C'était un soldat exemplaire.
Vous le connaissez,
il aimait l'armée.
Il voulait sauver les bons
et flinguer les méchants.
Faut pas des héros
pour des endroits comme l'Irak.
C'est la merde, là-bas.
Avant d'y aller, j'aurais pas dit ça,
mais maintenant...
qu'on y foute une bombe,
et qu'on laisse rien.
Tu vas bien ?
Oui, j'allais t'appeler.
Il y a un colis de Michael.
Quel genre de colis ?
Je ne sais pas.
Il se l'est posté à lui-même de là-bas.
Je vais l'ouvrir.
Comment, non ?
Il a été ouvert
par les douanes ou l'armée ?
Comment le saurais-je ?
Non, ça n'a pas l'air.
- Pourquoi je ne peux pas l'ouvrir ?
- Ne le fais pas.
Mets-le en sûreté.
Des gangs mexicains contrôlent
le trafic de drogue US
Je peux vous interroger
sur votre fils ?
- Ce n'est pas votre enquête.
- Elle m'est revenue.
On en a, de la chance.
Votre fils avait-il des ennemis ?
À part les milliers d'Irakiens
et autres combattants
qui voulaient le tuer ?
Cette chemise est encore humide.
Elle est assez sèche.
Vous savez s'il avait des soucis ?
Vous cherchez du côté des gangs ?
Vous pensez qu'il était mêlé
à la drogue, aux gangs ?
- Quand lui avez-vous parlé ?
- Pourquoi ?
On m'a faxé le relevé
de sa carte de crédit.
Il a acheté des chaussettes de sport.
Je lui ai répété :
on ne trouve pas pire.
Pas de talon, ça s'use à toute allure.
Puis il est allé manger du poulet.
On sait à quelle heure ?
Et puis, plus rien.
On pense que votre fils a été tué
dans la nuit de samedi à dimanche.
On n'a pas son portefeuille,
mais en cas de vol,
il y aurait eu des achats :
ordinateurs, chaînes stéréo, etc.
Vous êtes allée au resto de poulet ?
Je peux vous aider ?
Un soldat est venu ici
il y a une semaine.
Vous rigolez ?
On est à deux pas de la base.
Le reçu vous donne l'heure ?
Les quatre derniers chiffres.
1 h 03, dimanche matin.
Pour nous, c'est samedi.
Autre chose ?
Vous savez ce qu'il a pris ?
Pas sans l'addition.
La formule 4 morceaux à 6,79 $,
c'est la plus demandée ?
Ça et celle à 3 morceaux.
Avec les taxes,
21,77 $, ça ferait...
trois repas, trois personnes.
Quatre, si c'est le 3 morceaux,
ou un soldat affamé.
J'ai laissé quelque chose pour vous.
Les dépositions des hommes
du groupe de Mike.
J'allais vous appeler
pour fixer les auditions.
Ça vous évite cette peine.
Comment ?
Tout est sur votre bureau.
Vous ne pensiez pas
que je voudrais les interroger ?
On vous facilite les choses.
J'aime mener ma propre enquête.
Je vais vous dire.
Lisez, et si vous voulez
encore les interroger,
je transmettrai volontiers
votre demande.
Je n'ai pas été claire.
Ce n'est pas une demande.
- Je veux la liste des hommes.
- Vous l'avez.
Je veux les voir cet après-midi.
Parlez à mon chef de corps.
Mon chef lui a déjà parlé.
Il y a conflit d'attributions.
Non. Le meurtre a eu lieu
dans notre zone.
C'est là que ça devient trouble.
Lisez.
Je transmettrai votre demande.
Tu n'as pas les dépositions ?
Si, je les ai.
Donc, ils coopèrent.
Où est le problème ?
J'ai le droit d'interroger les témoins.
L'armée s'y oppose ?
Ils "considéreront" ma demande.
Ça remonte à dix minutes.
Je ne veux pas qu'on les ait préparés.
Débriefés, pour que toute contradiction
entre eux disparaisse.
Comme ex-militaire,
vous avez dû voir ça,
peut-être en servant
avec le Lt Kirklander ?
Je vais te dire,
monte pleurer chez ton petit copain.
Je suis pas d'humeur à me faire chier.
Vous avez déjà commandé ?
Mangez, les hommes.
Je peux ?
- Dehors.
- Je peux le faire.
Je sais.
Prépare-toi à aller te coucher.
Je peux faire quelque chose ?
Tu dois me le lire.
Je n'y comprends rien.
Tu connais des histoires ?
Je ne raconte pas très bien.
Alors lis-moi le livre.
Tu sais d'où vient ton nom ?
- De ma mère ?
- Non, avant.
Il vient du roi David.
Ta mère ne te l'a pas dit ?
Pas étonnant.
Deux grandes armées s'affrontaient.
Les Israélites et les Philistins.
Sur des collines
séparées par la vallée d'Elah.
En Palestine, tu sais où c'est ?
Ça ne fait rien.
Les Philistins avaient un champion.
Un vrai géant,
nommé Goliath.
C'est vrai ?
Il y a un robot qui s'appelle Goliath.
C'est un autre.
Chaque jour pendant quarante jours,
Goliath descendait dans la vallée
et défiait ses ennemis,
mais personne n'osait.
Les guerriers les plus braves du roi
avaient trop peur de lui.
Il fallait le flinguer.
Ils n'avaient pas d'armes à feu.
Des flèches,
mais le combat a ses règles.
On ne tire pas sur quelqu'un
qui te défie avec une épée.
Un jour, un garçon,
à peine plus grand que toi,
livre du pain.
Il dit au roi :
"Je combattrai Goliath."
- J'y crois pas.
- C'est vrai.
Le roi donne son armure à David.
Elle est trop grande
et David l'enlève.
Il trouve cinq pierres bien lisses
grandes comme ça.
Il descend dans la vallée,
sa fronde à la main.
Goliath arrive en courant,
poussant un cri horrible.
David lance une pierre avec sa fronde.
Il le touche au front,
lui fend le crâne,
Goliath s'écroule, mort.
Il l'a flingué.
Avec une pierre. C'est pas pareil.
Comment il l'a battu ?
Ce que David a dû battre en premier
c'est sa peur.
Quand il l'a vaincue,
il a vaincu Goliath.
Goliath accourait,
David a visé et a attendu.
Tu sais quel courage il lui a fallu ?
Encore quelques pas
et Goliath l'écrasait.
C'est alors qu'il a lancé la pierre.
On combat les monstres comme ça.
On les attire,
on les regarde dans les yeux,
on les abat.
Tu en as combattu beaucoup ?
Tu as gagné ?
Sinon, j'aurais été écrasé.
Bonne nuit.
Il dort la porte ouverte.
Ça ira.
La porte !
Moins que ça.
C'est bon.
Ce n'est pas une histoire vraie.
Bien sûr que si.
Elle est même dans le Coran.
Je peux lire les dépositions ?
Il n'y a rien d'utile dedans.
Ils ont vu Mike
pour la dernière fois samedi,
avant qu'il quitte la base.
Vous êtes un bon père.
Inutile de prouver que vous l'aimiez.
Je suis sûre qu'il le savait.
Papa ?
Quelque chose est arrivé.
2e jour de ce que l'armée américaine
appelle "la Nouvelle Aurore"
à Falloujah.
L'opération vise à écraser
les insurgés dans leur bastion.
Mais combien sont-ils encore ?
Nous allons en direct sur le front...
Evie, du bar.
"Madame" ?
Excusez-moi.
J'ai vu votre fils dans le journal.
L'autre fois,
je le croyais juste manquant.
Je suis désolée.
Je peux ?
De beaux yeux.
Lui, je le reconnais.
Je suis dans un autre bar le week-end,
je l'ai vu là.
Ce devait être samedi soir.
Comment s'appelle ce bar ?
- Oui, ils étaient là.
- Tous les deux ?
- Oui, avec leurs potes.
- Samedi soir ?
On a dû les virer.
Celui-là harcelait
une des danseuses.
Celui-ci ?
L'autre.
On a plein d'enfoirés ici,
mais lui, c'était le pompon.
Il leur criait des saletés.
Vous vous trompez de mec.
Je dois l'identifier,
et vous dites que je me trompe.
Vous êtes parents ?
Ils sont partis quand ?
J'en sais foutre rien.
Ça leur a pas plu.
Deux se sont frités au parking.
J'ai cru que je devrais les séparer.
Vous allez mettre
votre déposition par écrit.
Et je récupère mon stylo, Nugent.
Un mot ?
On n'est pas à Saïgon en 1967.
Vous n'interrogez pas les témoins.
Quelqu'un devait le faire.
Frustrant pour un si bon enquêteur,
d'être entouré d'incompétents.
Rappelez-moi votre boulot, à Munro.
Transporteur de gravier.
Pensez à tous les crimes
qu'on aurait élucidés en 30 ans
si vous aviez été sur le coup.
Au procès,
la défense criera à la manipulation.
Il n'y aura pas de procès.
Ce n'est pas eux.
J'ignore pourquoi ils ont menti,
mais ils ne l'ont pas tué.
- Ils se bagarraient.
- Ils décompressaient.
Vous n'avez pas fait la guerre.
On ne combat pas avec quelqu'un
pour lui faire ça après.
C'est tout à fait votre monde.
Pourquoi ont-ils menti ?
Il y a une raison.
Alors vous étiez là.
Pourquoi avoir menti ?
C'est compliqué.
Racontez-moi ce qui s'est passé.
On était au strip-tease.
On glandait, on se marrait.
On buvait, bien sûr.
Mike se met à débloquer sérieusement.
Il lance des pièces à la danseuse.
Il lui sort des saloperies,
elle répond,
on s'est fait jeter.
On va à la voiture.
Bonner, furieux,
dit que Mike peut aller à pied.
Mike le chope,
ils commencent à se cogner.
Ce genre de merde
arrive tout le temps.
Connerie de guerrier macho.
Personne n'est blessé.
On monte en voiture,
on roule un moment.
On s'arrête au Chicken Shack,
près de la base.
Mike invite, pour se faire pardonner.
- C'était à quelle heure ?
- Je ne sais pas.
Vers 1 h.
Puis on est revenus ici.
Tous ?
Juste nous trois.
Pourquoi l'avoir laissé ?
On était pétés.
On avait notre compte.
Mike voulait trouver du speed.
Acheter de la drogue ?
Comme s'il avait pas assez merdé.
Excusez-moi.
Vous croyez que c'est ça ?
Il cherchait de la dope,
il est mal tombé ?
Qui sait ?
Mike était très secret.
Là-bas, il restait dans son coin.
Il s'entendait pas trop avec les gens.
Virés du strip-tease à 23 h,
vous arrivez au Chicken Shack à 1 h.
Vous avez fait quoi pendant 2 heures ?
On cherchait une fête, ou des femmes.
Vous vous êtes arrêtés ?
Je dois deviner ?
On a trouvé une pute sur Ten-Mile Rd,
elle nous a sucés.
Pourquoi pas l'avoir dit avant ?
Pour éviter ça aux parents de Mike.
Que leur fils
se faisait tailler une pipe ?
Et achetait de la dope.
J'aimerais pas qu'on dise ça aux miens.
La bagarre, c'était pourquoi ?
Mike était de mauvais poil.
Il a dit des saloperies à la fille.
Par exemple ?
Je ne vais pas répéter ça.
C'est une strip-teaseuse,
pas une raclure.
Au parking, Penning dit
que Mike a voulu vous frapper.
Possible, je ne sais plus.
Pourquoi cette nuit-là ?
Vous aviez un couteau ?
Pour tuer, j'en ai pas besoin.
Je suppose qu'en Irak, c'est différent.
On vous emmerde, vous réglez ça.
Je vous suis pas.
Un autre monde.
Vous avez le pouvoir.
Vous n'avez jamais fait l'armée.
Vous avez les armes, l'autorité.
Vous plaquez les gens au sol,
vous les piétinez.
Un type fonce sur vous,
vous le tuez. Obligé.
S'il a une bombe ? On ne sait pas.
- On tue d'abord.
- On doit décider.
Réagir ou mourir ?
Vous avez poignardé quelqu'un ?
Ça vous regarde pas.
Là-bas un jour, ici le lendemain.
Si on fonçait sur moi,
je sortirais mon arme.
C'est terminé.
Tant mieux si ça ne vous a rien fait.
J'ai vu mon père revenir de la guerre.
Ce qu'il a vécu,
ça l'a détruit.
- Il était où, au Panama ?
- Assez !
Ce qu'on a fait,
on l'a fait pour vous !
Pour moi ?
Alors dites merci
et allez vous faire mettre !
Vous voulez un tribunal
de crimes de guerre ?
Je veux leurs vêtements.
Des photos de leurs corps,
pour des blessures.
Vous aurez tous les calcifs
que vous voulez.
Mais regardez ça.
Vous les voulez toujours ?
Raccroche, Saddam va t'appeler.
"Mike, je me rends !"
Laisse-le !
Vous avez raison.
Ils n'ont pas pu le tuer.
Ils étaient avec Mike
au Chicken Shack.
Bonner, Penning et Long
arrivent à la base 20 mn plus ***.
Le terrain où on a trouvé Mike
est à une demi-heure de là.
Ils n'ont pas pu faire l'aller-retour.
Rien à faire.
Ils l'ont quitté là ?
Il cherchait de la dope.
Ils ont menti pour ça ?
Ils ignorent où il est allé,
qui il a rencontré ?
J'ai des dépositions
de tout son groupe.
Je peux voir ?
S'ils disent la vérité,
personne ne l'a vu après le dîner.
Le labo n'a pas trouvé de sang
sur leurs vêtements
ni sur leurs affaires.
Tu as vu les vêtements ?
Regarde cette chemise.
Elle a encore les plis du magasin.
Ça vaut pas cher à la base.
Dès qu'on rentre,
on jette tout ce qu'on a porté.
Il y a neuf soldats
dans un groupe de combat.
Ils ont perdu un homme.
Il y a six dépositions, pas sept.
Un est en permission.
Le sergent m'a dit que tous ses hommes
étaient rentrés de perme.
Lis les noms.
Ici Fred Gainley,
bureau du shérif de Buxton.
Il vous manque un homme ?
J'ai ici un nommé Robert Ortiez
en état d'ivresse.
Il dit qu'il est de chez vous.
On vient le chercher.
Il est en absence illégale.
Vérifie ses antécédents.
Vois s'il a une voiture.
Un méchant garçon.
Il est d'ici.
Première arrestation à 14 ans
pour trafic de drogue.
Relâché.
Le témoin a disparu.
Il y a 18 mois,
soupçonné de contrebande.
Soudain, il vire patriote et s'engage.
Et l'armée en a voulu ?
Pas de condamnation criminelle.
Ils sont moins regardants
avec la guerre.
Il a une Chevrolet Malibu 1999.
Quelle couleur ?
Bleue.
Trop peu pour l'arrêter.
- Il est manquant.
- L'armée peut l'arrêter, pas nous.
Quatre PV impayés.
Essayons le juge Osorio.
On a une idée d'où il est ?
C'est jamais dur de trouver Bobby.
Retournez au motel. Je vous appelle.
Police, ouvrez !
Il est sur le toit !
Je le tiens !
Prends la rue, pas l'allée.
Prends la rue, patate.
Cons de basanés !
Toujours les lames !
Tu aimes saigner les gens ?
Bouge pas !
Ça va ?
Alors, chico ? Il voulait pas
passer de la drogue pour toi ?
C'est ça ?
T'avais peur qu'il te donne ?
Ce serait marrant,
si le diable te ressemblait.
Je vais t'en foutre du diable,
con de latino !
Je t'emmerde !
Vous l'avez bien cuisiné.
Levez la main.
Il ne porte pas plainte.
Une chance que j'aie pitié de vous,
ou je le ferais moi-même.
- Je ne voulais pas vous frapper.
- C'est une excuse, chez vous ?
Désolé.
Laissez tomber.
- Personne ne l'interroge ?
- Je l'ai interrogé !
On a fouillé chez lui. Aucun indice
qui puisse l'impliquer.
Quelque chose est arrivé.
On l'a trouvé pendu dans sa chambre.
- Il a laissé un mot ?
- Non.
Mon père me l'a donnée
pour le Vietnam.
Je l'ai donnée à Mike.
C'était dans la poche de Bonner.
Il la portait sur lui ?
Pas de mot, il met ça dans sa poche
et se pend ?
Je regrette.
C'est tout ce qu'on aura comme aveux.
De quelle couleur est
la voiture de Bonner ?
Bleue. Pourquoi ?
On ne tue pas sans raison.
La montre ne prouve rien.
- Mike la lui a donnée ?
- Ou c'est un coup monté.
Pourquoi s'est-il tué ?
Comment aurait-il tué Mike ?
Il avait un alibi.
Pourquoi l'aurait-il tué ?
- Quand ?
- Je ne sais pas !
Tu te rappelles
la femme au chien mort ?
On l'a vidée.
Où est son fils ?
Pas là, Dieu merci.
Chez ses grands-parents.
C'est bien.
On expédie ses restes cet après-midi.
Vérifiez l'adresse.
Exact.
Si je peux vous aider, dites-le-moi.
Tu as des câbles de démarrage ?
Je voulais dire
combien je suis désolé, pour Mike.
Et m'excuser d'avoir menti
en disant ne pas l'avoir vu ce soir-là.
Je pensais qu'à la place de Mike,
j'éviterais ça à mes parents.
Tu as une cigarette ?
Tu crois que Bonner l'a tué ?
Je ne sais pas.
Je n'y comprends rien.
Qu'aurait-il contre mon fils ?
Rien.
Je regrette.
- Mike vous parlait de la Bosnie ?
- Un peu.
On était toujours de garde ensemble.
On se les gelait.
Il proposait des trucs dingues.
Porter des collants ?
- Il vous l'a dit ?
- Non, je lui ai dit.
Génial pour se protéger du froid.
Il ne mentait pas ?
Mais si on est blessé en portant ça,
c'est la honte.
C'est la merde, hein ?
Vite, à l'hôpital américain !
Accélère !
Ça va, je vais t'aider.
Calme-toi.
On va s'occuper de toi.
Ça va ? Tu te sens bien ?
Où ça fait mal ? Ici ?
Du calme. Ici ?
On va s'occuper de toi, compris ?
C'est la signature de votre fils,
sur ce reçu ?
Non, pas du tout.
On a toujours cru que Mike était là.
C'est la signature de Penning.
Trois repas : Penning, Bonner, Long.
Penning et Long.
Je les veux, tout de suite.
Je ne peux pas.
Vous pouvez, et vous le ferez.
Le caporal Penning a avoué.
Il a impliqué Long et Bonner.
Espèce de salaud.
Vous avez passé un marché !
- Il tirera une peine lourde.
- Lourde comment ?
Lourde comment ?
Combien de temps ?
Autant que j'ai pu obtenir.
Pour moi, ça vaut zéro.
Vous voyez ça ? Ce sont des mandats.
Notre juridiction.
Vous êtes tenu de les livrer.
Je les veux maintenant.
Je ne suis pas seul
à avoir passé un marché.
Mon chef a parlé au vôtre.
Un souci de moins pour eux.
Ça ne dépend plus de nous.
Je regrette.
Tu parles !
Je veux entendre les aveux.
Long se tait.
Lisez la déposition de Penning.
Je veux l'entendre de sa bouche,
en sa présence !
Ça ne risque pas.
Combien de soldats
sortent tous les soirs
pour aller boire un verre ?
Vous êtes frustrée...
Je suis furieuse !
Le week-end,
ils sont sept, huit mille ?
Je vais me garer
devant une entrée de la base,
interpeller tout véhicule entrant
et arrêter chaque soldat
au taux d'alcoolémie
excessif d'un millième.
Ça fera combien ?
Combien avant qu'on vous vire ?
Je ferai ça hors-service,
et on a un bon syndicat.
Je dirais 4 ou 5 semaines.
Je collerai combien de PV en un mois ?
On essaie ?
Passez-moi le capitaine Henning.
On sortait de la boîte,
on croyait Mike et Bonner calmés.
C'était eux : rigolant une minute,
se fritant celle d'après.
On est dans la caisse,
Mike fait la gueule,
Bonner se met à le chercher.
Il sort des vannes.
Quel genre ?
Je sais pas...
genre Mike conduit super bien.
Des trucs sans queue ni tête.
Bonner en a marre, il se gare,
et ils s'embrouillent à nouveau.
Long leur crie d'arrêter,
qu'on puisse rentrer,
Mike s'en prend à lui,
je regarde,
je suis en train de le poignarder.
Vous ?
Vos amis ne vous arrêtent pas ?
Ils étaient sous le choc.
Ils gueulent, Mike tombe,
il est mort.
Long hurle :
"Qu'est-ce qu'on fait ?"
Bonner a eu l'idée de le découper.
Il travaillait dans une boucherie.
Il savait découper les articulations.
On aurait enterré les morceaux,
mais il était ***,
on avait rien mangé.
Vous aviez faim ?
Affamés.
On est allés au Chicken Shack.
J'aimais Mike, on l'aimait tous.
Un autre soir, ça aurait été
Mike avec le couteau, moi par terre.
C'était lui le plus malin.
Il avait tout prévu.
Je regrette vraiment.
Je partage votre deuil.
J'ai vu une vidéo de Mike.
À l'arrière d'un Humvee.
Il semblait torturer un prisonnier.
On a arrêté un hadji
qui était blessé.
On roulait,
Mike a fait semblant d'être un toubib.
Il mettait la main dans la blessure...
il disait : "Ça fait mal ?"
Le hadji hurlait : "Oui !"
Mike remettait la main au même endroit
et disait : "Là, ça fait mal ?"
C'était plutôt marrant.
C'est devenu le truc de Mike.
D'où son surnom, "Doc" .
C'était une façon de tenir.
On faisait tous des conneries.
Où est la chambre du soldat Ortiez ?
Vous avez un instant ?
Je dois vous présenter mes excuses.
Vous avez de gros problèmes.
C'est vrai.
J'ai été libéré avec certificat
de bonne conduite, figurez-vous.
De l'armée, je peux tout croire.
C'était l'horreur, là-bas.
Dormir dans des tentes.
Ni chiottes, ni douches.
Pas de PQ,
fallait faire avec la main.
Je rêvais de me tirer.
Après quinze jours ici...
j'ai qu'une envie, y retourner.
C'est pas merdique ?
Vous reconnaissez ça ?
Mike me l'a envoyé par mail.
Pourquoi a-t-il fait ça ?
Je ne sais pas ce qu'on vous a dit.
Il y a une consigne permanente.
Quand on est en convoi,
si un obstacle surgit,
on ne freine pas.
Sinon un connard arrive
avec un lance-grenades et vous bute.
La première semaine là-bas,
on revenait d'opérations.
On était six à l'arrière.
On voit que dalle.
Doc cogne quelque chose.
On entend le choc sous le bahut.
Il s'arrête.
Il descend.
Il redémarre.
Pas un mot.
Après, un mec a dit
qu'on avait renversé un gosse.
Je le crois pas.
À mon avis,
on a écrasé un chien.
On a tué un chien.
Je sais pas ce que c'est.
J'en sais foutre rien.
Bonner, voilà ta famille.
Arrête tes conneries !
Tu aurais pu le casser !
T'es débile.
T'arrête pas, merde !
Accélère !
Qu'est-ce que tu fous ?
Remonte dans le putain de bahut !
Mike, remonte !
Papa ?
Tirons-nous !
Tout de suite !
Papa, tu es là ?
J'entends très mal.
Faut que tu me sortes de là.
Tu perds les nerfs.
Quelque chose est arrivé.
Bon Dieu.
Il y a quelqu'un avec toi ?
Non, je suis seul.
Tant mieux.
Papa, il faut que je raccroche.
Fais attention à toi, fils.
Fais attention.
Toi aussi.
Mon fils me rend folle
depuis votre visite.
Il veut une fronde.
Un fusil à air comprimé serait pire.
Chaque jour, Goliath
allait dans la vallée
pour lancer un défi à qui voudrait.
Personne n'osait le combattre.
Et un jour, David est venu.
Il a dit : "Vous savez quoi ?
Je me battrai avec lui."
Le roi a revêtu David
de sa propre armure si grande...
Pourquoi le lancer contre un géant ?
Ce n'était qu'un gamin.
Je ne sais pas, mon chéri.
Tu crois qu'il avait peur ?
Je crois qu'il avait très peur.
Comme ça ?
Il a l'air très vieux.
Il a bien servi.
Je ne le descends pas la nuit ?
Vous le laissez comme ça.
C'est bien plus facile.
DANS LA VALLÉE D'ELAH
POUR LES ENFANTS
[FRENCH]