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Il faut environ 225 kilos
pour écraser un crâne humain.
Mais l'émotion humaine est quelque chose
de bien plus délicat.
Prenez Suzie,
ma première vraie petite amie,
ma première vraie rupture,
qui se déroule juste devant moi.
Je n'imaginais pas que ça ressemblerait
à un accident de voiture.
J'ai appuyé sur les freins,
et je me dirige vers
un choc émotionnel.
Est-ce ma faute ?
Moi, Ben Willis.
C'est amusant ce que peut subir l'esprit
dans ce genre de situation.
Les deux ans et demi passés ensemble,
les promesses faites,
les vacances passées avec ses parents,
la lampe achetée ensemble à Ikea.
C'était ma dernière année
à l'université d'art.
Et les semaines suivant la rupture
j'ai tenté de savoir
ce qui avait cloché.
Pourquoi avions-nous rompu ?
C'est marrant, mais quand j'y repense
la raison est tellement futile.
Un jour, elle est avec moi
me disant "Je t'aime",
et la semaine suivante,
elle est avec un autre.
disant certainement la même chose.
Alors, m'aimait-elle vraiment ?
Mais qu'est-ce que l'amour ?
Et est-ce si éphémère ?
Oublie-la.
Perds pas ton temps
à penser à une fille qui t'a largué
pour un loser comme Steve Jenkins
Elle m'a pas largué.
Bref, pourquoi elle t'a largué ?
C'est fini...
... car Suzy pense que l'herbe
est toujours plus verte chez le voisin.
Elle s'inquiéte toujours de la meilleure
fête où aller,
d'être avec le meilleur petit ami
possible.
Je sentais que je pouvais
pas la rendre heureuse.
Et Steve Jenkins a commencé
à lui envoyer des SMS.
Comment il a eu son numéro ?
C'était une bonne question.
J'imaginais le pire.
Je veux pas y penser.
Il faut que tu sortes avec
une belle fille. Genre, un top.
Pourquoi ?
Parce que si t'es avec une belle fille,
alors c'est que tu en vaux la peine.
Entre femmes, il y a une vraie
compétition.
Si Suzy te voit avec une bombe,
elle se dira
"Si je peux lui piquer,
"alors je suis plus belle qu'elle."
Le succès de Sean auprès des femmes
était impressionant.
C'est vrai. Demande à ta mère.
La question de tous temps.
Qu'est-ce que l'amour ?
Pardon.
C'est bien. Parfait.
Ben, M. Adams vous donne
un peu de son temps.
Ne pensez-vous pas qu'il faudrait
lui montrer un peu de respect ?
Pardon.
Je vis dans une chambre d'étudiant,
près de l'université.
En gros, c'est un bâtiment de 4 étages,
hébergeant quelques 120 étudiants
aux hormones déchaînées.
C'est la période des tourments.
Lorsque l'on est assailli de regrets.
Elle se tenait juste ici
lorsque j'ai prononcé ces mots :
"Je suis désolé.
"Je ne crois pas pouvoir
te rendre heureuse.
"On devrait peut-être rompre."
Et c'est là qu'elle s'est énervée.
Allô ?
Suzy, c'est moi, Ben.
Ben ! Je dormais !
Qu'est-ce qu'il y a ?
Je suis désolé.
Moi aussi.
Tu crois qu'il est possible
qu'on se remette ensemble ?
Je ne pense pas, Ben.
Je crois que c'est vraiment fini.
En plus, je suis avec Steve
maintenant.
T'as couché avec lui ?
Oui.
C'était bien ?
Enfin, mieux que...
Je ne veux pas en parler avec toi, Ben.
Il faut que je raccroche.
Désolée, Ben.
L'imaginer avec quelqu'un d'autre
me donnait l'impression de suffoquer.
Après ma rupture, je n'arrivais plus
à trouver le sommeil.
Plus j'essayais de m'endormir,
moins j'en avais envie.
J'étais complètement éveillé.
J'ai tout essayé.
J'étais devenu résistant au sommeil.
Et je me suis rendu compte
que j'avais 8 heures à revendre.
Ma vie s'était allongé d'un tiers.
Je voulais que le temps passe vite,
mais à la place, je devais
regarder passer chaque seconde
de chaque heure.
Je voulais que ma douleur cesse,
mais dans une cruelle ironie,
j'avais maintenant plus de temps
pour moi,
plus de temps pour penser à Suzie.
Je prenais le bus avec nulle part
où aller.
J'admirais le paysage changer lentement,
saisissant les dernières lueurs du jour,
avant de partir dans une autre insomnie.
Je commençais la lecture des livres
que j'avais toujours voulu lire.
Avec toutes ces heures, j'avais même
le temps de relire mes préférés.
Mais je pensais toujours à elle.
4,08 euros, s'il vous plaît.
Combien, sans ça ?
2,5 euros.
Il devenait très clair que je devais
rentabiliser mes heures.
RECHERCHONS PERSONNEL AMICAL
POUR ÉQUIPE DE NUIT.
Ouais, ouais, ouais...
Ça me paraît nickel, mon gars.
Je pense que vous vous adapterez
très bien ici.
Ça fait du bien, Ben.
Superbe. J'espère que vous
avez aimé le topo
de ce que ça fait d'être chez
Sainsbury.
Mais je sais qu'on a déjà fait ça.
Il y a tant d'opportunités, Ben.
C'est l'histoire d'une vie.
Je pouvais ressentir une équipe,
mais de manière très diffuse.
L'inconnu était devant moi,
avançant dans ma direction
telle une inarrêtable vague du destin.
T-R-A-V-A-I-L É-Q-U-I-P-E.
Travail.
Travail d'équipe, Ben.
Bienvenue à bord.
J'ai donc commencé à travailler
la nuit chez Sainsbury.
Lorsque la plupart des gens normaux
dormaient
je rentabilisais mon temps.
Je leur donnais mes 8 heures, ils me
donnaient de l'argent. Donnant/donnant.
- Bonsoir.
- Bonsoir.
Encore en retard. Jenkins va me tuer.
À plus ***.
Ouais, à plus.
- Sharon !
- Oui, M. Jenkins ?
- Encore en retard.
- Désolée, M. Jenkins.
- 2e fois cette semaine.
- Je sais, M. Jenkins.
Désolée, ça ne se reproduira plus.
Ma première année à l'université
était pour le moins très chiante.
Mais elle m'apprenait à apprécier
les petits trucs de la vie.
Je souhaite rappeler à nos clients
notre offre spéciale
"deux pour le prix d'un"
à l'allée 10.
Pain frais et gâteaux.
"Deux pour le prix d'un", allée 10.
Arrête de mater, Ben !
Nettoie !
Vous savez, j'ai toujours voulu
être peintre,
et comme pour beaucoup d'artistes
avant moi,
le corps féminin a toujours été
source d'inspiration.
Ce pouvoir qu'elles ne connaissent pas
m'a toujours subjugué.
Bon, tu vas nettoyer ou quoi ?
Gérer l'emmerdement d'un boulot
de 8 heures est tout un art.
C'est un art de s'évader tandis que les
secondes s'égrennent lentement.
J'ai découvert que tous ces employés
avaient perfectionné leur propre art.
Sharon Pintey, par exemple.
Elle connaît la règle numéro 1.
L'horloge est l'ennemi.
La règle fondamentale est :
plus on regarde l'horloge,
moins le temps passe vite.
Elle dévoile votre esprit,
et le torture avec chaque seconde.
Tel est l'art de gérer le commerce
du temps.
Vous avez la carte de fidélité ?
Voici Barry Brickman.
Vous voyez, Barry se prend un peu
pour un cascadeur casse-cou.
Dès ses débuts,
il s'est fait connaître.
Lorsqu'une de ses cascades
s'est mal passée,
le caméraman l'a balancée sur Internet.
Depuis, Barry ne quitte plus
sa trottinette.
Matt Stephens est aussi
un pro de la patinette.
Quoi d'autre avec ça ?
Quoi d'autre avec ça ?
Saucisse !
Maintenant, Barry et Matt
sont de bons amis.
Et voilà.
Prenez soin de vous.
Leur méthode à eux pour gérer
le commerce de leur temps
est très différente.
Eh, regarde !
Faire autre chose que travailler
est tout un art.
Quelques jours plus ***,
Matt et Barry se sont lancés
dans ce qu'ils appelaient
"le secours des dames".
Ce sont ces bouteilles de shampoing
qui ont tout déclenché.
Ils savaient à quoi
elles ressemblaient,
et ils savaient que les femmes
le savaient également.
Leur théorie était que
même si c'était un sex toy
déguisé en shampoing,
les femmes voudraient essayer
le sex toy,
mais que l'achat les gênait,
à cause de la forme.
Décider de l'achat serait plus facile
si elles étaient déjà en caisse.
Si elles la prenaient,
alors ils savaient
qu'ils avaient aidé une bouteille
à trouver un joyeux habitat.
Barry avait défié Matt à une course
de patinettes.
Ils devaient remonter une allée
jusqu'à la suivante,
le faire dans les 14 allées,
et revenir au départ.
Ils avaient attendu que le directeur
s'absente pour maladie.
Faire autre chose que travailler
entraîne une dépendance.
L'excitation de l'interdit,
ainsi que les conséquences
si on se fait choper,
sont si fortes que l'on en oublie
parfois son art.
À vos marques. Prêts. Partez !
On s'est défoncés !
Je n'avais pas dormi depuis
deux semaines.
Ma rupture m'avait donné l'impression
que le temps s'était détaché.
Ma dérive entre imagination et réalité,
entre passé et présent,
était de plus en plus facile
Je me sens viril.
Vous aimez les hommes,
les vrais, hein ?
Quand je suis dehors, en tenue,
sur le terrain, avec les garçons,
je suis comme un dieu.
Je suis un Adonis.
Je fais tout pour garder la forme.
Je sens les regards.
Je les ignore.
Je sens l'emprise du temps s'éloigner
lentement de ma rupture.
La manipulation du temps
est une science inexacte.
Comme tout art, elle est très
personnelle.
Quel est donc l'art
qui me dérobe au temps ?
J'imagine le contraire.
Que le temps est arrêté.
J'imagine que la télécommande de la vie
a été mise sur pause.
Au sein de ce monde en repos,
je marche librement et passe inaperçu.
Personne ne sait que le temps
s'est arrêté.
Et lorsqu'il repart,
la brèche invisible n'est traversée
que d'un léger frisson,
un peu comme lorsque quelqu'un marche
sur notre tombe.
Cet instant... lorsque l'on
aperçoit quelqu'un de si beau,
parcourir la rue, qu'on ne peut
s'empêcher de le regarder...
Eh bien, pensez bien
qu'avec le monde en pause,
il devient très facile de comprendre
le concept de beauté.
L'avoir, arrêté devant vous,
capturé...
Inconscient.
Chez moi, cette fascination
pour la beauté a commencé très jeune.
J'avais 6 ou 7 ans, et mes parents
hébergeaient une étudiante étrangère.
Elle approchait les 18 ans,
et étudiait l'anglais, dans une école
à proximité.
Étant suédoise, elle n'était pas pudique
en allant de la *** à sa chambre.
C'est là que quelque chose de fort
est survenu en moi.
Je contemplais le corps féminin
comme jamais auparavant.
J'étais fasciné et stupéfait
par sa beauté nue,
et je souhaitais arrêter le temps pour
faire durer cet instant 1 semaine.
Je n'avais jamais eu un sentiment
de telle finitude.
Aujourd'hui encore, je pense que
c'est ce que j'ai vu de plus beau.
T'as fait tomber ça.
Et, est-ce un mal ?
Me haïraient-ils de les voir ?
Je veux dire, de vraiment
les voir ?
Un jour, j'ai lu qu'une femme
avait pour fantasme
d'avoir une liaison avec un artiste.
Elle pensait qu'il la verrait
véritablement,
qu'il verrait chaque courbe,
chaque ligne, chaque forme,
et qu'il les aimerait car elles créaient
cette beauté qui la rendait unique.
Et lorsque je suis prêt, je relance
le temps
par un simple craquement de doigts.
T'as une sale gueule.
Bonjour.
- Toujours insomniaque ?
- Oui.
- Tu te sens mieux, pour Suzy ?
- Non.
- Tu veux en parler ?
- Non.
Non ? Pourquoi ?
Parce que chaque matin tu passes,
et je répète la même chose
et j'en ai marre de me répéter,
et de déprimer à cause de ça.
Et surtout j'en ai marre de rester
éveillé en permanence.
Y a quelqu'un qui s'est levé
du mauvais pied ce matin !
Très drôle.
Sérieux, c'est normal que tu déprimes.
Ça va prendre du temps.
Par exemple, c'était quand
la dernière fois que t'as pensé à elle,
avant notre conversation ?
Environ 10 minutes avant
que tu frappes à la porte.
Ouais, et tu pensais à quoi ?
À de la poussière.
De la poussière ? Putain, t'es bizarre !
Bref. Ce que je veux dire,
c'est que chaque jour tu penses à elle,
mais tu te rapportes
de moins en moins à elle.
Bientôt, tu passeras une journée
sans y penser.
Tu sais ce qui pourrait aider ?
Quoi ?
Sean et moi sommes amis depuis
qu'on a 5 ans.
On était voisins et on a grandi
ensemble.
Pour ses 12 ans, ses parents
lui avait acheté un PC dernier cri.
Maman !
Allons les garçons. Il fait beau !
Pourquoi ne pas aller au parc ?
Non, on a envie de jouer à ça.
D'accord, je vais faire les courses.
Ça ira si je vous laisse tous les deux ?
Oui Maman. Au revoir, Maman.
Au revoir, Mme Higgins.
Je ne serai pas longue.
- Tu veux voir un truc ?
- Quoi ?
- C'est quoi ?
- Des filles à poil.
Sean avait trouvé le magazine
sous le lit de ses parents.
C'était vraiment autre chose
que l'étudiante suédoise.
Les sourires sur leurs visages
et leur impudeur
vis-à-vis de ce qu'elles montraient
étaient déroutants.
Je n'avais jamais vu l'intimité féminine
de manière si détaillée.
Je suppose que j'imaginais
quelque chose de plus net,
comme un trou bien lisse percé
dans un bout de bois.
Le genre de trou où on peut
mettre un piquet,
mais la réalité était sexeullement
bien plus rude.
Il était difficile d'imaginer
que mon instit,
Mme Booth,
en avait un pareil sous sa jupe.
Maman !
J'ai oublié mon sac.
Qu'est-ce que vous avez fait
tous les deux ?
Depuis, sa mère croit
qu'on est homos.
Qu'est-ce qui pourrait aider ?
Tu dois prendre du bon temps
avec quelques Natalies.
Une Natalie était un mot inventé
par Sean désignant toute rencontre
aboutissant à un rapport sexuel
extra-relationnel.
Le mot venait d'une fille nommée Natalie
qui vivait en face de chez Sean.
- Bonjour, est-ce que Natalie est là ?
- Oui. Natalie !
C'est pour toi !
Sean et moi avions établi un lien
entre le sourire des filles
dans les magazines
et leur nudité.
1 euro.
C'est tout.
Natalie devint une des filles les plus
populaires de la rue.
Offre spéciale sur les croissants.
Elle avait des nichons énormes.
Très drôle.
On déconnait !
C'est qui ?
C'est le ptit nouveau.
On dirait que c'est un pro
des arts martiaux.
Hé, mon pote !
Viens voir.
Comment tu t'appelles ?
Brian.
Ben dit que tu connais le kung-fu.
Ouais.
Et tu crois que tu peux m'avoir ?
Ouais.
Alors, montre-nous
ce que tu sais faire.
Prends mon bras.
C'est pas drôle.
Salut.
Salut, Ben.
Tu travailles pas ce soir ?
Non, j'ai échangé 2 heures
cette semaine.
C'est un sandwich aux pickles ?
Oui.
Je peux en avoir un bout ?
Je meurs de faim.
Merci.
- Quoi ?
- T'en as un peu, là.
Non, là.
Je vais le faire.
Merci.
Je voulais stopper le temps.
Je voulais savourer cet instant.
Le vivre pendant une semaine.
Mais je ne pouvais l'arrêter,
je ne pouvais que le ralentir.
Et avant de pouvoir dire "ouf",
elle n'était plus là.
Une fois la porte refermée,
je me suis senti seul au monde.
Qu'est-ce que vous faites ?
- On devait remplir les étagères.
- Alors nous voilà !
Fais pas attention, il est amoureux.
Aujourd'hui, il a invité Sharon.
Ah oui ? Qu'est-ce qu'elle a dit ?
Elle a dit oui.
Il l'emmène
au cinoche demain soir.
Après le film, ce sera mon tour.
On discutera pendant une demi heure.
Et ensuite, elle aura droit à ça.
Craquer.
C'est amusant de voir l'ambivalence
de ce mot :
il peut signifier l'attirance,
ou la déception.
Le dictionnaire d'Oxford définit
l'un des sens comme étant
"une attirance forte
et à la fois absurde mais temporaire".
Plus jeune, j'ai craqué pour
trois filles.
La première était une athlète
nommée Zola Budd
Elle avait 18 ans, style garçon manqué,
avec un corps élancé,
Mais c'était surtout son air provocateur
en courant pieds nus
qui m'attirait chez elle.
C'était lors des inoubliables
JO de Los Angeles.
Dans la course du 3 000 mètres, Budd
affrontait l'américaine Mary Decker.
Mais elle ne parvint pas à la battre.
Zola finit septième.
Ben c'est l'heure d'aller au lit.
Il y a école demain.
Dites donc ! Quelle déception !
Quelqu'un peut me parler
des globules blancs ? Tim ?
Ils aident à combattre les bactéries
et les germes dans le corps.
Très bien.
Types...
... de cellules.
La deuxième fois, j'ai craqué
pour ma prof de bio, Mlle Booth.
Bien, tout le monde,
qui peut me parler des cellules ?
C'était une femme sûre d'elle,
dont les vêtement moulants
suggéraient la sensualité
qui se cachait en-dessous.
Je l'imaginais me demandant
de rester après la classe,
pour me montrer sous sa jupe
la même chose que j'avais vue
dans les magazines de Sean.
Mais la fille la plus mémorable pour
qui j'ai craqué, c'était Tanya Green.
Lorsque je la regardais, je ne faisais
pas que la voir, je la ressentais.
Les globules blancs et rouges
travaillent ensemble.
Le lendemain, toute la classe
était émoustillée par Tanya.
Elle s'était brisé le bras en tombant
d'une balançoire,
et son plâtre excitait tous les gamins
de l'école.
S'il vous plaît, asseyez-vous
maintenant.
Ça suffit.
Mais pour moi, c'était différent.
J'aimais sa manière d'être
avec ce plâtre.
La manière dont elle se grattait.
La manière dont elle devait bouger.
Le nombre de dessins qui augmentait
au fil de ces 6 semaines.
Tu veux le signer ?
Juste ici.
Merci.
Dégagez ! Arrêtez !
Mais le plâtre retiré avait découvert
son bras couvert de poils.
Retourne dans la jungle.
Les 6 semaines sans lumière avaient fait
pousser d'épais poils noirs.
Tandis que les autres gamins
la traitaient de singe,
ma fascination pour elle augmentait.
Pleure pas.
T'occupe pas d'eux.
Moi, je te trouve très belle comme t'es.
Tu veux bien sortir avec moi ?
Oui.
De temps à autre, il y avait un coin
où j'allais tout seul.
C'était juste derrière l'école.
C'était toujours assez près
pour entendre les cris des gamins,
mais ça donnait quand même l'impression
d'être à l'écart.
Je devais y rencontrer Tanya.
Salut.
Salut.
Tu veux m'embrasser ?
Ça allait être mon premier baiser.
Où tu vas ?
Je dois y aller.
Je t'embrasserai demain.
- Mais demain c'est samedi !
- Retrouve-moi ici à 11h.
Le samedi, il m'arrivait d'aller jouer
près de la cour de l'école.
Dans le silence, ce bâtiment familier
devenait si étrange...
... si paisible, comme si le temps
s'était arrêté net.
Ses parents lui avaient fait
une surprise en l'emmenant en Amérique.
Ils s'y installèrent
et ne revinrent jamais
C'était à ce moment que je découvris
l'autre sens de "craquer".
Échec et mat.
Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
D'habitude tu me dérouilles !
T'as rencontré quelqu'un ?
Allez ! Dis-moi tout.
C'est rien. C'est juste une fille
du boulot que je trouve jolie.
Jolie ? Quel genre ?
Jolis nichons ?
Non.
Enfin, oui.
Mais c'est pas ça.
Quoi ? Possible petite amie ?
Elle a des petites mains ?
- C'est quoi le rapport ?
- Ton zizi a l'air gros dans ces cas-là.
Abruti, va !
Tu l'as invité à sortir ?
- Non, on m'a coiffé au poteau.
- Elle a un copain !
Non, c'est un des gars du boulot.
Elle a dit oui.
Ils vont au cinoche ce soir.
Ça veut pas dire qu'elle a craqué
pour lui,
si ça se trouve, elle l'aime bien
et elle veut aller au cinéma.
Combien de filles t'as emmené au cinoche
et embrassé ensuite ?
Quelques-unes.
Eh ouais.
Je peux l'avoir ?
Ouais, c'est ça, Rory.
Bien sûr que j'étais en pro,
avant que je me blesse.
Quand tu veux.
Donne-moi une date, et on y sera.
D'accord, dimanche.
Mais va pas pleurer à ta mère !
- Tchao
- C'est ça...
Branleur.
C'est parti.
Un saut de 610 m.
Imbattable. 915 m serait mortel.
Le voilà !
Alors, comment ça s'est passé ?
- Mon pote !
- Alors tu l'as fait ?
Évidemment ! Et elle a adoré.
Elle en avait jamais assez.
Elle en redemandait tout le temps.
- Les nichons ?
- Pas mal non plus.
Avec elle,
tes gamins mourront pas de faim.
Et ?
Comme la poche d'un artiste.
Bon les gars !
Rory Brown,
directeur du Sainsbury d'Islington,
nous a lancé un défi : match de football
dimanche soir.
C'est bon ?
Parfait.
C'est la réputation du supermarché
qui est en jeu,
ainsi que la votre, en tant qu'employés.
Ce n'est pas qu'un simple match de foot.
Mais l'expression de l'essence
du gladiateur moderne.
Maintenant, je veux que vous me
considériez comme Russel Crowe
et vous,
vous êtes tous les autres esclaves.
Et en tant qu'esclaves,
vous jouerez jusqu'à la mort,
car ce qu'il se passera dimanche soir,
restera à jamais dans les annales.
Dimanche, 20H00,
au Sunny Sports Center.
C'est une blague, c'est ça ?
On va se faire laminer.
Et merde !
... joue sur l'aile droite.
Je vais foncer.
'Tention la tête !
Rassemblement, les whitechapels.
Rassembement !
Ça y est, on y est !
Là-bas, c'est les gars d'Islington.
Et tout ce que je vois,
ce sont de belles tenues.
Regardez-vous bien.
Pourquoi ?
Des tueurs nés ! Tous !
Alors on y va,
et on leur met la pâtée.
Hé, Barry, je connais un jeu super.
Salut, Rory.
Jenkins.
C'est des bien belles tenues
que vous avez là.
Cette fois, je vois que t'as amené
ton équipe de tueurs.
Les apparences
sont parfois trompeuses.
- Je pense bien.
- Quoi ?
Bon, choisissez.
Pile.
Euh non, face.
C'est face.
1 à 0.
Prenez vos positions.
Prenez la balle.
Prenez-la, allez !
Je suis en train de jouer ! Les clés
du coffre sont sur l'étagère du dessus !
Prenez-la !
Quoi ?
Jeu en triangle !
- Faute !
- Non ! Continuez !
Continuer, mon cul !
C'est bon, ça va !
Qu'est-ce que vous faites ?
Grandis un peu ! Oublie le pognon !
Quel pognon ? Ça rime à quoi ?
À quoi ça rime ?
Je parle à du vent, là !
Parce qu'au bout du fil,
y a un homme mort !
- J'adore ce film !
- Pacino. T'as déjà entendu ?
Faudrait que tu vois la fusillade
à la banque sur mon plasma !
Allez les whitechapels,
on peut encore gagner.
- Allez les gars.
- Tire !
Imbécile !
Désolé.
Pour l'amour de Dieu !
Ah, enfin !
Oh Seigneur !
Quel imbécile !
Temps mort.
Bon... Ça pourrait être pire.
Et comment ? Il y a 26-0.
C'est pas grave.
ce qui compte,
c'est qu'il reste moins d'1 minute,
et on ne partira pas
avant d'avoir marqué un but !
Matt, passe la balle à Ben.
Ben, c'est ton quart d'heure de gloire.
J'ai besoin de toi.
Tu remues tes petites jambes,
tu remontes le flanc droit
comme un fou.
Je serai au milieu,
à attendre ta passe.
Utilise Barry, s'il le faut.
Matt, tu restes sur mon flanc gauche.
Il me faut cette passe.
Il me faut cette balle,
juste ici.
C'est moi qui tire,
et nous partagerons la gloire.
Compris ?
Alors, allons marquer un but !
Allez, les gars !
Parfois, je me demande
ce que ça ferait
de passer le reste de ma vie,
le monde en pause.
De passer le reste de ma vie
entre deux fractions de seconde.
De mourir de vieillesse,
et de relancer le temps.
Le jeune "moi"
remplacé par un vieil homme mort.
Passais-je trop de temps dans ce monde
en pause ?
Il avait l'air sûr, intouchable.
Mais le petit monde de chacun
est-il vraiment sûr ?
Y'a quelqu'un ?
Y'a quelqu'un ?
La dernière chose que j'imaginais,
c'était que quelqu'un d'autre
puisse aussi arrêter le temps.
Mon Dieu !
Ça va ?
Reste pas planté là !
Emmène-moi à l'hosto !
Tu peux ramener Sharon ?
Merci, mec.
Bon, on se voit demain !
- Salut.
- Bonsoir.
- Merci
- Merci.
J'avais hâte que ça s'arrête.
La tête de Matt quand Jenkins
a pris la balle dans la tête !
Tu crois que ça va aller ?
C'était rien qu'une question
d'égo selon moi.
Je sais que c'est pas mes affaires,
mais,
vous sortez ensemble Matt et toi ?
Non, nous sommes juste des amis
qui sommes sortis au cinéma.
Pourquoi ?
Qu'est-ce qu'il a dit ?
Qu'il avait couché avec toi.
- Alors c'est pas vrai.
- Mais non. Tu me prends pour qui ?
Désolé.
Il a dit si j'avais été bonne ?
Je crois que c'est la meilleure relation
qu'il ait jamais eu.
Alors, t'as pas de petit ami ?
Non, on s'est séparés il y a environ
six mois.
Il est parti étudier aux États-Unis,
et il est devenu impossible de se voir.
Et toi ? Tu as une petite amie ?
On a cassé il y a quelques semaines.
Je suis désolée.
Tu tiens le coup ?
Ça va mieux.
Ça fait combien de temps que tu bosses
au supermarché ?
À peu près 2 ans.
- T'as été à l'université ?
- Oui, pour être kiné, mais j'ai arrêté.
Pourquoi ?
Ça ne me correspondait pas.
Et j'avais besoin d'argent.
Pour quoi faire ?
Pour suivre des cours du soir.
Ah oui ? Pour étudier... ?
L'espagnol.
L'espagnol ?
Oui. Et alors ?
Rien... C'était innatendu, c'est tout.
Tu sais dire quoi ?
Tu equipo de fútbol es una puta mierda.
Et ça veut dire ?
Que ton équipe de foot
est merdique.
26 à 0.
Mais pourquoi l'espagnol ?
J'ai vécu ici toute ma vie.
Ça fait 2 ans que je travaille
au supermarché, et...
... même si le processus est assez lent,
j'ai quand même l'impression que ma vie
s'égrène petit à petit.
Je pensais que l'espagnol m'offrirait
un boulot impliquant de voyager,
comme hôtesse de l'air,
ou prof d'espagnol.
J'ai toujours voulu voyager
dans des pays lointains,
l'Amérique du Sud, par exemple,
dans des lieux où le soleil
nous embrasse chaque matin.
Mais surtout, je veux pouvoir
parler aux gens de leurs vies
et de leurs rêves.
C'est bête, hein ?
Pas du tout.
C'est ton rêve.
Savoir ce que tu désires,
c'est la moitié du combat.
La plupart des gens vivent leurs vies
sans savoir ce qu'ils veulent.
Il est facile de trouver si tu sais
ce que tu recherches.
Et toi, que recherches-tu ?
J'ai toujours voulu être peintre.
Et peut-être, un jour, voir mon travail
exposé dans une galerie.
J'ai toujours voulu rencontrer
un peintre.
Pourquoi ?
Je ne sais pas.
Ça doit être parce qu'ils peuvent
voir la beauté en toute chose,
et la capturer, et l'exposer au monde.
Je trouve ça romantique.
Voilà, c'est chez moi.
Numéro 34.
34.
C'est au dernier étage.
Sympa.
Adios.
Hasta luego.
Bonne nuit, Ben.
Le fameux premier baiser...
... je l'ai toujours complètement
raté.
Entrez.
Bonjour. Je voulais juste savoir
si vous alliez bien.
Bien sûr. Je vais très bien.
C'était vraiment pas beau à voir
hier soir.
Ça va. J'ai connu pire.
Et l'hôpital a dit que ça irait ?
Bah ! Ils ont dit que je survivrai.
Êtes-vous certain que ça va ?
Je vais vous dire...
Je n'y pense presque plus !
Sincèrement, je ne sens rien !
J'envisage d'organiser une fête
samedi.
Vous savez, histoire de détendre
un peu tout le monde.
Vous y serez tous.
N'est-ce pas Sharon ?
Avec plaisir.
- Salut.
- Salut.
Merci de m'avoir raccompagnée
hier soir.
Pas de problème.
Merci d'avoir partagé ton rêve.
T'as entendu parler de la fête ?
C'est pour l'anniversaire de Jenkins,
samedi.
On dirait qu'on doit tous y aller.
Tu veux bien être mon cavalier ?
C'est ma pause déjeuner.
Tu peux me relever ?
Ta bite est tellement petite,
que même si t'enculais un rat,
il le remarquerait pas.
Alors, seras-tu mon cavalier ?
Merci.
Rangement des étagères, allée 10,
s'il vous plaît.
On demande le rangement des étagères,
allée 10
Steven, si tu es là,
rends-toi à l'allée 10.
- C'est ta pause déjeuner.
- Oh non.
- Si, c'est ta pause.
- J'en veux pas.
Hama-Vama !
Entrez.
Vous vouliez nous voir ?
Asseyez-vous.
Pas là !
Ici !
On a pas eu beaucoup de chance
hier soir, les gars,
mais pour détendre l'atmosphère
et fêter mon anniversaire,
j'organise une fête chez moi,
samedi soir.
Et vous y êtes tous conviés !
Bien !
Mais une fête d'anniversaire ne saurait
être complète sans strip surprise,
et je souhaite que l'un d'entre vous
s'en occupe.
Moi ?
Oui. Voilà 300 euros.
Ça devrait être suffisant
pour bien s'amuser.
Tous les détails seront sur le tableau
cet après-midi.
Bon, retournez au travail !
Alors, où tu vas trouver
une strip-teaseuse ?
Je ne sais pas.
Mais je connais quelqu'un qui saura.
Ton patron t'a filé 300 euros
pour organiser
un strip surprise pour
son propre anniversaire.
Je l'aime bien !
Je t'aiderai à une condition.
- Laquelle ?
- Je viens à la fête.
- Ça devrait pouvoir s'arranger.
- Bon, allons la trouver !
2 bières, s'il vous plaît.
Avec ça ?
Deux bières.
Je viens de trouver le barman
le plus débile du monde.
- Je le sens pas trop.
- Mais non, ça va aller.
Ça fait 4,50 euros, mon pote.
- Combien ?
- 1,50 euros.
Chacun.
Je me demandais si vous pouviez
nous aider.
Samedi, c'est l'anniversaire
de son patron,
et on cherche quelqu'un qui pourrait
venir faire un strip surprise.
Je suis prise, samedi.
Et, vous connaissez quelqu'un
qui serait disponible ?
J'en connais une.
Mais elle demande très cher.
Pas de problème. Elle est là ?
Non. Elle fait que les salles privées.
Elle est superbe, le top du top.
Salut, Ben.
Tu veux bien être mon cavalier ?
- 300.
- Quoi ?
300, pour la strip-teaseuse.
T'inquiète pas, poussin.
Elle est super.
- C'est d'accord.
- Super.
Deux tickets pour Pittsburgh !
J'entamais ma 4e semaine d'affilée
sans sommeil.
J'avais peu à peu cessé de penser à Suzy
et étais revenu dans le présent.
Mes 8 heures supplémentaires n'avaient
nullement ralenti l'effet du temps.
Les minutes devenaient des heures,
les heures, des jours,
et les jours se joignaient
à la folle rivière du temps.
La mauvaise nouvelle,
c'est que le temps s'échappe,
mais la bonne,
c'est que vous êtes le pilote.
Je passais maintenant la plupart
de mes heures à penser à Sharon.
Je la dessinais sans cesse.
Encore et encore...
Sa peau pâle et laiteuse,
ses formes délicates...
Dans ses yeux, je voyais le monde.
Je l'imaginais fuyant l'avilissante
lumière des néons du supermarché,
voyageant jusqu'en Amérique du Sud,
poursuivant ses rêves.
Je l'imaginais me demandant
de l'accompagner,
et partager nos rêves.
Son amour pour les autres,
et mon amour de les peindre.
- Tu rentres chez toi ?
- Oui.
Tu es toujours mon cavalier pour la fête
de demain soir ?
Bien sûr.
Tu passeras me prendre ?
À 20 heures ?
- Oui, 20 heures.
- D'accord, à demain.
Sharon avait brisé le charme.
Après tout ces semaines,
je dormais enfin.
Je dormis jusqu'à l'après-midi suivant.
Le téléphone, c'est pour toi.
- Allô.
- Allô. Êtes-vous Ben Willis ?
Oui.
Je m'appelle Alex Prout,
des galeries Prout.
Hier à l'université, j'ai vu
quelques échantillons de votre travail.
Vraiment ?
Oui, et j'aimerais exposer quelques-uns
de vos derniers travaux.
Allô ?
Oui. Ce serait avec plaisir.
Bien. Amenez-donc d'autes échantillons
à la galerie, lundi prochain.
Disons, à 10 heures ?
Très bien. Je vous remercie.
C'est moi, Ben.
Dégage !
C'est vous l'artiste.
On ferait bien de se préparer
pour la fête.
- Oui ?
- Salut, c'est Ben.
Salut ! J'arrive tout de suite.
Coucou.
Tu es superbe.
Merci. Toi aussi.
Est-ce que ça va ?
J'ai reçu une super nouvelle.
C'est quoi ?
Une galerie souhaiterait
exposer mon travail.
C'est magnifique !
Regarde-toi. Tu es rayonnant !
Tu commences à tracer ton chemin !
Eh bien, c'est parti.
Allons fêter ça.
Bienvenue !
Hé, mon pote !
- Ben, voici...
- Katrine.
- Katrink.
- Katrine !
Katrine. Moi c'est Ben.
Voici Sharon. Sean.
On m'a beaucoup parlé de vous.
- Enchantée.
- De même.
Oh, non.
Bonsoir, Ben.
- Bonsoir.
- Ça va ?
- Bien, et toi ?
- Ça va.
Suzy, voici Sharon.
- Enchantée.
- De même.
- Tu es là pour quoi ?
- L'anniversaire du frère de Steve.
Quoi, Jenkins ?
Oui, c'est le frère aîné de Steve
Tu le connais ?
Oui, c'est notre parton.
- Tu travailles chez Sainsbury ?
- Oui, dans l'équipe de nuit.
C'est bien !
Bon, il faut que j'y retourne.
- Contente de te revoir.
- Moi aussi.
- J'ai été enchantée.
- Moi aussi.
Tu vas bien ?
Non, c'est dégueu.
Non, désolée.
Quelle tête ! C'est pas génial ?
Allez, Jenkins !
Vieux cochon !
Kon-a-nichi-wa !
- Natalie !
- Sean ?
Qui est Natalie ?
C'est une longue histoire.
Ton show a bien changé depuis l'époque
du garage !
Bon sang, ça fait combien de temps ?
Tu resteras bien pour un verre ?
Bien sûr !
C'est la queue pour les toilettes ?
Merci.
Joyeux anniversaire.
Merci.
Alors...
Vous voulez monter dans ma chambre ?
Manger du pop-corn ?
Coucher ?
Pourquoi ?
Vous aimez pas le pop-corn ?
Barry va faire une cascade !
Il va nous en faire une ! Barry va faire
une cascade ! Eh, tout le monde !
Non, mais franchement Sharon,
j'ai toujours cru qu'un jour,
vous et moi...
Vous avez mis de l'eye-liner ?
On a vraiment tout foutu en l'air,
hein ?
C'était pas si dur.
Je voulais seulement dire
que j'étais désolée pour tout.
Je ne t'ai jamais vraiment laissé
l'opportunité de me rendre heureuse.
Ce n'est pas aux autres de te rendre
heureuse, Suzie.
Je sais.
C'est vous ?
Oui. C'était dans un cours de survie
dans la jungle, au Mexique.
Mais, assez parlé de moi.
Vous...
Vous êtes...
... superbe, ce soir, Sharon.
Ben, je continue à penser
à toi en permanence.
Pourquoi tu me dis ça ?
As-tu vu Ben ?
Cinq ! Quatre !
Trois ! Deux !
Un ! Go !
Non !
Vous pouvez accélérez, ralentir,
vous pouvez même
immobiliser un instant.
Mais vous ne pouvez revenir
en arrière.
Vous ne pouvez défaire ce qui est fait.
Je pensais à ce qu'elle avait vu...
À ce qu'elle n'avait pas vu...
À l'explication que je pouvais donner...
Mais plus j'y pensais,
et plus je savais
que rien de ce que je pourrais dire
ne l'apaiserait.
Combien de temps
pouvais-je rester là,
à retarder l'inévitable ?
Je suis resté assis ici
pendant deux jours
le monde en repos, sans avoir
trouvé de solution.
Je repensais à cette nuit,
au sports center,
lorsque quelqu'un avait bougé
alors que le temps était arrêté.
Si d'autres pouvaient se déplacer
au sein de ce monde,
alors peut-être pouvais-je y emmener
Sharon.
C'était ce que j'avais trouvé de mieux.
Sharon ?
Je me suis défoncé !
J'avais oublié à quel point
tout allait vite.
Oui ?
Sharon, c'est moi.
Allô ?
Ça avait un air de déjà-vu.
J'ai essayé d'expliquer que Suzy
était une ex,
et qu'elle avait attaqué
alors que ma garde était baissée.
Sharon avait vu la mauvaise seconde
d'une histoire de 2 secondes.
Mais elle n'écoutait pas.
Un balayeur à l'allée trois,
s'il vous plaît,
balayeur à l'allée trois, et vite.
- C'est quoi comme langue ?
- Du russe.
- Vous parlez russe ?
- Non.
Je peux l'avoir en anglais ?
Oui ? Je peux vous aider ?
J'ai rendez-vous avec Alex Prout.
C'est moi.
Bonjour. Ben Willis.
Vous m'avez appelé à propos
de mon travail.
Il doit y avoir erreur.
Je n'ai jamais entendu parler de vous.
Vous ne m'avez pas appelé ?
Quels salauds !
Désolé, on m'a fait une blague.
Puisque vous êtes là,
je peux jeter un oeil.
- Ce sont les vôtres ?
- Oui.
Vous en avez d'autres ?
Oui, des centaines.
Vous pouvez les amener ?
Bien sûr.
Prenez donc rendez-vous auprès
de Lucy.
Un vrai, cette fois.
Et nous reprendrons tout cela.
Ben.
Très bien, Ben.
"L'espace d'une seconde"
Exposition de Ben Willis.
C'est très bon.
C'est une superbe exposition.
Merci.
- Je me présente : Anna Shapiro.
- Ben Willis. Enchanté.
Je possède une galerie à New-York.
J'aimerais discuter
de votre prochaine exposition.
Ma prochaine exposition ?
Oui. Des idées
sur ce que vous aimeriez faire ?
J'aimerais aller peindre
en Amérique du Sud.
Ça m'a l'air incroyablement
romantique.
Tenez. Voici ma carte.
Appelez-moi.
Encore bravo.
Mes félicitations.
C'est...
... tellement bon.
Merci.
- Comment ça va, depuis ?
- Bien !
Je ne t'ai pas vu au boulot.
Non, j'ai trouvé un travail
en agence de voyage.
Tu te rapproches de ton rêve.
Écoute, je suis désolé
pour ce qui s'est passé à la fête.
Que tu ais vu la seconde d'après ou pas,
ça n'a pas d'importance.
J'ai appris que ce qui compte,
c'est ce qu'on fait chaque seconde.
C'est pas grave.
Tout ceci dit me dit bien plus
que n'importe quel discours.
Il neige.
Est-ce que tu me fais confiance ?
Pourquoi ?
Il faut que je sache.
Que s'est-il passé ?
Je veux te montrer quelque chose.
Il fût un temps où je voulais savoir
ce qu'était l'amour.
L'amour est là où vous le souhaitez,
enveloppé au sein de la beauté
et dissimulé derrière chaque seconde
de votre vie.
Si vous ne vous arrêtez pas
un instant,
vous risquez de le manquer.
Barry ! Barry ! Barry ! Barry !
Resynchro et traduction fr : Benj