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Faux, comme d'habitude !
L'absence d'action des USA
en Europe de l'Est
prouve que l'agression de l'URSS
à la frontière afghane
ne sera pas dénoncée publiquement
par les USA.
Problème :
l'URSS persiste à effectuer
des exercices militaires
et a testé des bombes aujourd'hui
dans la mer de Béring,
à 2 500 km de la côte sud de l'Alaska.
Le Président Nixon a lancé
cet avertissement aux Soviétiques :
"Les États-Unis
ne déclenchent pas les hostilités.
Que ce soit clair :
nous maintenons nos forces
pour maintenir la paix.
Aussi, nos ennemis
doivent-ils se demander ceci :
Les conséquences
d'une attaque contre l'Amérique
surpassent-elles
les bénéfices potentiels ?"
Conséquemment à l'activité soviétique,
les experts
du Comité de Vigilance Nucléaire
ont avancé l'Horloge de l'Apocalypse
à minuit moins cinq.
Minuit indiquant la destruction
par la guerre nucléaire.
Question : sur une échelle
de 0 à 10, 0 signifiant l'impossibilité,
10, la certitude complète,
quels sont les risques
que les Russes attaquent les USA ?
Pat Buchanan ?
Zéro.
Les Soviétiques
ne risqueraient pas la guerre
alors que nous avons un outil vivant
de dissuasion nucléaire.
Vous parlez du Dr Manhattan.
L'existence du Dr Manhattan
garantit-elle la paix ?
Eleanor Clift.
Ça n'a pas empêché l'Union Soviétique
d'accumuler une quantité record
d'armes nucléaires.
Ce n'est pas du bluff ?
Les Soviétiques font peut-être
ces essais de bombes,
car ils se sentent menacés
par le Dr Manhattan.
Peut-être que le monde entier
a le même sentiment.
Des navires soviétiques
ont violé les eaux...
Ça devait arriver, j'imagine.
C'est une farce !
Tout est une farce.
Sainte Mère, pardonnez-moi.
Le Spectre Soyeux
WATCHMEN - LES GARDIENS
VICTOIRE !
LE JAPON SE REND
Bonne retraite, Sally
PUTES LESBIENNES
LES RUSSES ONT LA BOMBE A
... un acte pour signifier
au gouvernement de Saïgon
que l'oppression
ne conduira pas à la paix.
Bonne chance, M. Gorsky !
NIXON ÉLU POUR UN 3E MANDAT
Edward Blake,
67 ans.
1,90 m, un bon 100 kg.
Taillé comme un athlète.
Ouais, j'ai vu le corps.
Pour son âge, super forme.
À part qu'il est mort !
C'est du verre balèze.
Faut mettre le paquet, pour fissurer ça.
On a dû le balancer.
T'as inspecté la chambre ?
Tiroirs ouverts, fouillés.
Matelas retourné.
Sûrement un casse.
Ou on veut le faire croire.
Vise ça !
Il serre la pince au Président.
Tu crois que c'était une barbouze ?
Gouvernement ?
Opérations clandestines ?
Je crois...
que cette affaire nous dépasse.
Journal de Rorschach, 12 octobre 1985.
Chien crevé dans ruelle, ce matin.
Traces de pneus sur ventre éclaté.
Cette ville a peur de moi.
J'ai vu son vrai visage.
Les rues sont des caniveaux géants
et les caniveaux
sont pleins de sang.
Quand le sang figé
bouchera les égouts...
toute la vermine se noiera.
La fange accumulée
de leur sexe et de leurs crimes débordera
et toutes les putes et les politiciens
hurleront :
"Sauvez-nous !"
Et je murmurerai...
"Non ".
À présent,
le monde est au bord du gouffre
et contemple l'enfer à ses pieds.
Tous ces libéraux, ces intellos,
ces beaux parleurs...
Tout à coup,
personne ne sait plus quoi dire.
Sous moi, cette horrible ville.
Elle hurle comme un abattoir
plein de gosses arriérés.
Et la nuit pue la fornication
et la mauvaise conscience.
Dernière blague du Comédien
à Moloch
Ce soir,
un comédien est mort à New York.
Quelqu'un sait pourquoi.
Quelqu'un sait.
Tout a commencé avec les gangs.
Les gens ont tendance à l'oublier.
Costumes de pirates, de fantômes.
Ils trouvaient ça drôle :
se déguiser et faire un casse.
À peine arrêtés,
ils étaient relâchés.
Personne pouvait les identifier
à cause des masques !
Alors, avec quelques autres flics,
on s'est dit "Et merde !
On va mettre des masques aussi.
On va finir le boulot de la justice."
Très vite, les journaux l'ont appris,
ils s'en sont emparé et là, boum !
On devient un passe-temps national.
Il y avait moi, Bill Dollar,
l'Homme-Insecte,
le Capitaine Metropolis,
le Juge Masqué,
le Spectre Soyeux
et le Comédien.
Me lance pas sur ce dernier.
Je dois être bourré, pour rabâcher
encore cette triste histoire.
Tu voulais me dire un truc.
Le truc, c'est qu'on a eu la vie belle.
C'est injuste, ce qui vous est arrivé.
Vous avez repris le flambeau
et Nixon vous a virés !
Nixon, quel con !
Et j'ai voté 5 fois pour lui !
C'était lui ou les cocos, non ?
Presque minuit.
Faut que j'y aille.
Tu sais...
T'étais un meilleur Hibou que moi,
Danny Boy.
Hollis, tu sais comme moi
que c'est une connerie.
Surveille ton langage.
C'est ce crochet gauche
qui a sonné le Capitaine Axis !
À la semaine prochaine ?
Te sens pas obligé
de venir me distraire.
Si t'as un rencard torride...
Entre retraités,
faut se serrer les coudes.
Ça te manque, parfois ?
Et toi ?
Grands dieux, non.
À la prochaine.
Salut, Daniel.
Rorschach !
Me suis servi en haricots.
Espère que ça t'embête pas.
Bien sûr que non.
Je te les réchauffe ?
Très bien comme ça.
Comment tu vas ?
Bien, pas en taule.
Pour l'instant.
Regarde ça.
Du jus de haricot ?
Jus de haricot humain.
Badge du Comédien.
Sang aussi.
Il est mort.
Allons parler en bas.
Un cambriolage ?
Le tueur ignorait peut-être
qui était le Comédien.
Un banal cambrioleur ?
Tuer le Comédien ?
Ridicule.
On dit qu'il bossait
pour le gouvernement depuis 77.
À saboter les régimes marxistes
en Amérique du Sud.
C'est peut-être
un meurtre politique.
Peut-être.
Ou quelqu'un extermine
les héros costumés.
C'est pas un peu parano ?
C'est ce qu'on dit de moi, maintenant ?
Parano ?
Le Comédien s'était fait plein d'ennemis,
même parmi ses amis.
À propos d'amis,
comment va Hollis Mason ?
Il a écrit un bouquin
avec des sales trucs sur le Comédien.
J'aime pas ce que tu insinues.
Encore moins être suivi.
Peut-être que je veillais sur toi...
au cas où on liquiderait les Masques.
T'es pas aussi sentimental.
Attaquer un des nôtres,
c'est nous attaquer tous.
Tu proposes quoi ?
Châtiment.
Les Gardiens, c'est du passé.
D'après Richard le Roublard.
D'après moi.
Personne sait qui tu es.
Tu peux raccrocher,
essayer d'avoir une vie normale.
C'est ce que tu as ?
Une vie normale ?
Quand tu marches
dans une ville qui meurt de la rage,
parmi les cloportes humains
parlant d'héroïne et de pédophilie,
tu te sens normal ?
Au moins,
je me cache plus derrière un masque.
Tu te caches au grand jour.
À la prochaine, Dan.
Le sas de maintenance
débouche deux rues plus loin.
Je me souviens.
Je venais souvent,
quand on faisait équipe.
C'était le bon temps, hein ?
Qu'est-ce qui s'est passé ?
T'as déserté.
M. Veidt...
vous êtes l'un des deux Gardiens
ayant révélé leur identité,
le premier étant Hollis Mason.
Vous en avez tiré de grands profits.
Utilisant votre alias super-héroïque,
Ozymandias,
pour créer une industrie
multimillionnaire : jouets,
boîtes à sandwiches, génie génétique.
Il y aurait même un film en vue.
Votre question, M. Roth ?
Pardon.
Pensez-vous...
Que les Gardiens m'en veuillent
de prostituer leur lutte ?
Question légitime. Oui.
Mes ex-collègues
peuvent voir les choses ainsi.
Tout comme vous savez
que le journalisme tendancieux
vend plus de magazines.
La branche merchandising
de Veidt Industries
finance les recherches
du Dr Manhattan.
Nous avons agrandi notre base
en Antarctique,
pour développer
des sources d'énergies renouvelables
et éliminer
notre dépendance
aux énergies fossiles.
Inutile d'être un expert
pour voir que la Guerre Froide
n'est pas idéologique
mais basée sur la peur
d'être dans le besoin.
Mais en rendant les ressources infinies,
on rend la guerre obsolète.
J'espère que les autres Gardiens
peuvent comprendre ça.
Où qu'ils se trouvent.
En vous remerciant.
Tu as l'air en forme, Adrian.
Dan...
Ça fait trop longtemps.
L'HORLOGE DE L'APOCALYPSE
À MINUIT MOINS CINQ
Rorschach pense
qu'on traque les Gardiens ?
Tu crois ça possible ?
Un meurtre, ça n'est pas une mode.
Rorschach est un sociopathe.
Comme le Comédien.
C'était pratiquement un nazi.
Tu le sais mieux que personne.
Je ne suis pas là parce qu'il me manque.
Rorschach sait qu'on est les seuls
à savoir qui on est.
Le monde entier sait qui tu es.
C'est pour ça que je t'avertis en premier.
Merci, Dan.
Mais il y a une menace plus tangible...
que le tueur de Masques de Rorschach.
Si les Russes lâchent
leurs bombes atomiques,
Jon peut-il les arrêter ?
Les Soviétiques ont
51 000 ogives nucléaires.
Même si Jon en arrête 99 °%,
le 1 °% qui passera...
détruira toute vie sur Terre.
Même le Dr Manhattan
ne peut être partout.
CENTRE ROCKEFELLER
DE RECHERCHE MILITAIRE
Journal de Rorschach,
13 octobre 1985.
20h30.
Rencontre avec Dreiberg
laisse sale goût en bouche.
Un raté ramolli
qui pleurniche dans son sous-sol.
Pourquoi sommes-nous si peu
à être encore actifs,
en bonne santé
et sans troubles de la personnalité ?
Le premier Hibou
tient un garage automobile.
Le premier Spectre Soyeux
est une vieille pute bouffie,
en train de crever
dans un mouroir en Californie.
La cape de Bill Dollar s'est coincée,
il s'est fait descendre.
La Silhouette assassinée,
victime de son style de vie indécent.
L'Homme-Insecte est dans un asile
dans le Maine.
Il ne reste que deux noms sur ma liste.
Tous deux vivent au Centre Rockefeller
de Recherche Militaire.
J'irai les voir.
J'irai dire à l'homme indestructible
qu'on veut l'assassiner.
Bonsoir, Rorschach.
Dr Manhattan.
Vous savez pourquoi je suis là.
Mais tu repartiras déçu.
Tu n'aurais pas dû venir,
tu es recherché.
Ravi de te voir aussi,
Spectre Soyeux.
J'ai un vrai nom
depuis plusieurs années.
Comme tu veux... Laurie.
Que fais-tu ici ?
Le Comédien est mort.
Rorschach veut
que je consulte mon avenir,
pour voir si le tueur sera identifié.
J'ai averti Dreiberg.
Viens vous avertir.
Même si je voulais t'aider,
mon avenir est brouillé
par une interférence temporelle.
Rien n'est clair.
Interférence ?
Causée par quoi ?
Vraisemblablement...
un cataclysme nucléaire.
Si les USA et l'URSS
démarrent une guerre totale,
l'onde de choc résultante
produira une explosion de tachyons,
particules voyageant à rebours
dans ce que vous appelez le temps...
obscurcissant ma vision du présent.
Je dois me remettre au travail.
Attendez.
Si c'était pour ça
qu'on veut nous éliminer ?
Pour qu'on puisse pas
empêcher ça ?
Au revoir, Rorschach.
Arriver ici a été difficile.
Je pars pas...
avant d'avoir fini de parler.
On dirait que tu me caches
pas mal de choses, Jon.
Je ne voulais pas t'inquiéter
prématurément.
Si Adrian et moi résolvons
la crise énergétique,
la guerre sera peut-être évitée.
Tu dis que le temps est simultané.
Si c'est vrai, comment peux-tu
changer le futur ?
Si seulement
tu pouvais percevoir le temps
comme moi.
Laisse-moi te montrer.
De la magie ! Des rêves !
C'était ça, ma vie !
J'étais une héroïne, bon sang !
Pas ma faute si t'as vieilli !
De quoi tu te plains ?
T'as à manger pour toi et ta gosse !
Ton pote Eddie
aura peut-être mieux à t'offrir !
J'ai fait une erreur ! Une fois !
Il essaie de te violer...
Ton esprit visite des lieux obscurs
et tu demandes pourquoi
je te cache le pire ?
Salue Dan de ma part.
Quoi ?
Tu veux me demander
d'aller au resto avec toi...
comme avant.
Mais tu ne le feras pas.
Tu sais que je ne peux pas.
Alors, tu vas appeler Dan.
Ce qui est tout naturel.
Tu mérites le réconfort d'un vieil ami.
La table de Dan Dreiberg ?
Tu te rappelles ce taré ?
Comment il s'appelait ?
Capitaine Carnage.
Il jouait au super-méchant
pour se faire tabasser !
Il m'a fait le coup, je suis parti.
Il me suit dans la rue, en plein jour,
en criant "Punissez-moi !"
Je disais "Non. Dégage !"
Qu'est-ce qu'il est devenu ?
Il a fait le coup à Rorschach
qui l'a jeté dans une cage d'ascenseur.
C'est pas drôle.
Si, un peu...
C'est bon, de te revoir.
Toi aussi, Laurie.
Pourquoi on se déguisait comme ça ?
Personne d'autre le faisait.
Mais tu te rappelles mon costume ?
Ce latex moulant ?
C'était affreux !
Affreux.
Mais je voulais pas décevoir ma mère.
Elle voulait que sa fille lui ressemble,
combatte les méchants.
La Loi Keene a été une bonne chose.
On vivra plus vieux, en tout cas.
Quoi ?
Jon pense que...
à moins qu'il puisse intervenir...
il va y avoir une guerre nucléaire.
Bientôt.
Je ne sais pas quoi penser.
Avec lui, tout est...
mécanique quantique
et réalités parallèles.
J'ignore même quel univers il voit.
Il s'éloigne de plus en plus de moi.
De tout le monde.
J'ignore si je compte encore pour lui
ou s'il fait semblant.
S'il fait semblant,
ça veut dire que tu comptes.
Attends, je t'ouvre.
Merci.
Ça va ?
Excuse-moi.
Je t'invite à dîner pour te revoir
et rigoler un peu, mais...
il n'y a pas de quoi rire,
ces temps-ci.
Ça t'étonne ?
Le Comédien est mort.
L'URSS accélère
sa production d'ogives
C'est toi ?
T'es pas habituée à voyager
comme ça, depuis le temps ?
Eh bien non.
Je dé*** que Jon me téléporte.
C'est mieux qu'un vol en classe éco.
Une Margarita ?
Mère, il est 14 h.
Tu sais, le type qui m'écrit ?
Il m'a envoyé une pièce de musée,
une Bible de Tijuana.
Une B. D. *** de 8 pages,
des années 30 et 40.
Il t'a envoyé ça ?
Oui, ça a de la valeur,
c'est une antiquité.
Mère, c'est dégoûtant !
Je trouve ça flatteur.
Tu dis toujours "Mère"
quand t'es fâchée.
Je sais pourquoi t'es là.
Je sais encore lire.
Je l'ai vu dans le journal.
Eddie Blake est enterré aujourd'hui.
Il a eu le mot de la fin.
Pauvre Eddie.
Après ce qu'il t'a fait ?
T'es encore jeune !
Tu ne sais pas.
Les choses changent.
C'est arrivé il y a 40 ans.
J'ai 67 ans.
Chaque jour,
l'avenir est un peu plus sombre.
Mais le passé...
même les moments les plus moches
deviennent plus lumineux.
Arrête, Eddie.
Merci, Weejee.
Merci à vous, M. Le Hibou.
Demain à 15 h, dans mon studio.
Une vraie séance photo.
J'espère que j'étais bien coiffée.
Vas-y, j'arrive dans 5 mn.
Eddie ?
Qu'est-ce que tu fous ici ?
Tu savais que je me changeais.
Et comment.
Allez, ma belle.
Je sais ce que tu veux.
C'est pas pour rien
que tu t'habilles comme ça.
J'ai dit non.
Non, comme O-U-I.
Non...
comme N-O-N.
- Compris ?
- Allez, chérie.
Fumier !
C'est ça que t'aimes ? Ça t'excite ?
La vie est dure pour tous, choupette.
Il pleut sur les justes
comme sur les injustes.
Le Comédien était un peu des deux.
Et il a toujours cru
qu'il rirait le dernier.
Des feux d'artifice.
C'est une blague !
Ce foutu pays a eu sa dose
de feux d'artifice !
Si on avait perdu ici,
au Viêtnam,
ça nous aurait rendus dingues.
En tant que nation.
Mais on n'a pas perdu...
grâce à toi.
Tu as l'air amer.
Moi, amer ?
Putain, non ! Je trouve ça hilarant.
Bon Dieu.
Monsieur Eddie ?
Manquait plus que ça.
La guerre est finie. On doit parler...
du bébé.
Y a rien à dire.
Je me casse.
Je vais t'oublier,
toi et ton infâme pays de merde.
Dégage.
Dégage !
Tu te souviendras...
Tu te souviendras
de moi et mon pays...
pour toujours !
Mon visage !
Blake, non !
Elle était enceinte.
Et tu l'as tuée.
C'est vrai.
Et toi, tu m'as regardé faire.
T'aurais pu changer le flingue en vapeur,
les balles en mercure,
la bouteille en flocons de neige,
mais t'as rien fait !
Tu te fous des êtres humains.
Tu t'éloignes petit à petit, Doc.
Dieu nous garde !
Toubib !
Bienvenue à la première réunion...
Conneries !
Pour un type
qui s'appelle le Comédien,
je ne sais pas quand tu blagues.
Les Gardiens...
c'est ça, la blague !
Ça a foiré y a 15 ans,
ça marchera pas là,
même si vous voulez jouer
aux justiciers.
On devrait pas boire
aux réunions.
Rorschach et moi,
on a rétamé les gangs en nous unissant.
Un groupe aussi grand
ressemble à un coup de pub.
Pas mon truc.
On peut faire tellement plus.
On peut sauver le monde.
Avec le bon leader.
Et ça serait toi, Ozzy ?
Oui, t'es...
le mec
le plus malin de la planète.
Faut pas un génie pour voir
que le monde a des problèmes.
Mais faut des cons pour croire
que tu peux régler ça.
Les hommes s'entretuent
depuis la nuit des temps.
Maintenant,
on a le pouvoir de finir le boulot.
On s'en foutra quand ça pétera :
on sera de la poussière.
Et notre Ozymandias
sera le mec le plus malin
du tas de cendres.
Avis à tous les citoyens !
Nous essayons de maintenir l'ordre.
Évacuez les rues jusqu'à
la fin de la grève des policiers !
La violence est inutile !
Vous voulez jouer à ça ?
La violence est inutile !
Va te faire foutre !
Ça tourne au vinaigre !
J'adore bosser
sur le sol américain !
J'ai pas rigolé autant
depuis Woodward et Bernstein !
Combien de temps on tiendra ?
Le Congrès veut voter une loi
pour proscrire les Masques.
Nos jours sont comptés.
En attendant,
c'est comme tu dis toujours :
on est les seuls à les protéger.
De quoi ?
Tu déconnes ? D'eux-mêmes !
Putain !
Comédien, non !
Me touche pas !
Qu'est-ce qui nous est arrivé ?
Qu'est-il arrivé au rêve américain ?
Ce qui lui est arrivé ?
Il s'est réalisé !
Tu le vois devant toi.
PAS D'INGÉRENCE US EN AFGHANISTAN
DeRRièrE toi
Edgar William Jacobi,
alias Edgar William Vaughn,
alias Moloch.
Attendez !
De quoi vous parlez ?
Je suis un ex-homme d'affaires.
Mens encore,
je casse un autre doigt.
J'ai purgé ma peine.
Je suis plus Moloch.
Que voulez-vous ?
T'es allé à l'enterrement de Blake.
Pourquoi ?
Je trouvais que je devais...
payer mes respects au Comédien.
Tu savais qui il était ?
Il est venu chez moi !
Il y a 8 jours.
Il avait ôté son masque.
Il était ivre.
Ennemis depuis des décennies !
Pourquoi venir te voir ?
Je sais pas !
Je me suis réveillé, il était là.
Il était bouleversé.
Il chialait.
Chialer ? Le Comédien ?
Il bafouillait, ça n'avait pas de sens.
J'en pissais dans mon froc.
Je croyais qu'il allait me tuer.
Il a dit quoi ?
C'est une farce !
C'est qu'une putain de farce !
Je croyais savoir à quoi m'en tenir.
Je croyais connaître le monde.
J'ai fait les pires saletés.
Les pires saletés à des femmes.
J'ai tué des gosses.
Au Viêtnam.
Mais c'était la guerre !
Ça...
J'ai jamais fait un truc comme ça.
Bon Dieu...
Je déballe mes tripes
à un ennemi juré !
Mais en vérité...
t'es ce qui ressemble le plus à un ami.
T'imagines ?
Merde !
Et ton nom...
ton nom était sur la liste.
Avec celui de Janey...
C'est quoi son nom ?
L'ex-copine de Manhattan.
Sainte Mère, pardonnez-moi.
Et il est parti.
Je le jure...
je sais pas de quoi il causait.
Drôle d'histoire.
À l'air incroyable.
Probablement vraie.
Alors, ça va ?
- Je suis en règle ?
- Toi ?
En règle ?
Amygdalin.
Médicament bidon
à base de noyaux d'abricots.
C'est illégal.
Arrêtez...
Ne me confisquez pas ça.
J'essaie tout.
J'ai un cancer.
Quel genre ?
Vous savez, le genre dont on guérit ?
Pas ce genre-là.
Journal de Rorschach,
16 octobre.
Ai réfléchi à l'histoire de Moloch.
Pourrait être des craques.
Une revanche planifiée
pendant ses années de taule.
Mais si c'est vrai,
qu'est-ce qui a pu terrifier le Comédien
pour qu'il chiale devant Moloch ?
Qu'est-ce qu'il a vu ?
Et la liste qu'il a mentionnée ?
Edward Blake,
le Comédien.
Né en 1918.
Enterré sous la pluie.
Assassiné.
C'est ça qui nous attend ?
Pas de temps pour les amis ?
Seuls nos ennemis laissent des roses.
Vies violentes finissant violemment.
Blake avait compris.
L'être humain est *** de nature.
On peut enrober la vérité
tant qu'on veut,
la déguiser.
Blake avait vu
le vrai visage de la société.
Choisi d'en être une parodie.
Une farce.
J'ai entendu une blague, un jour.
Un homme va chez le docteur.
Dit qu'il déprime.
La vie semble dure
et cruelle.
Qu'il se sent seul
dans un monde menaçant.
Toubib dit
que le traitement est simple.
"Le grand clown Paillasse est en ville.
Allez le voir. Ça vous remontera. "
Homme éclate en sanglots.
"Mais, Docteur..." dit-il,
"je suis Paillasse. "
Bonne blague.
Tout le monde rit.
Roulements de tambour.
Rideau.
À quelle heure est ton interview ?
Ne t'en fais pas.
On a tout le temps.
C'est comme lécher une pile électrique.
Jon, arrête ! Qu'est-ce que tu fais ?
Ne te mets pas dans cet état.
Je croyais que tu aimerais ça.
Je ne... sais pas.
Je ne veux pas...
ça.
Je ne sais plus ce qui te stimule.
Écoute,
je sais que tu essayais juste...
Tu travailles pendant qu'on est au lit ?
Mes recherches avec Adrian
sont à un stade critique.
Je ne croyais pas nécessaire de...
De quoi ?
De me dire lequel de toi
baise avec moi par pitié ?
Mon attention était centrée sur toi.
Si mon attitude pose problème,
je suis prêt à en discuter.
Tu sais comment tout fonctionne,
sauf les gens.
Que suis-je pour toi ?
Une autre énigme à résoudre ?
Fais reculer tes hommes.
Je téléporte le réacteur à Karnak.
Tu es mon seul lien avec le monde.
Je ne veux plus de cette responsabilité.
Je te le laisse.
Ne t'inquiète pas, elle reviendra.
Non.
On lui a donné de nombreux noms :
"Héros ", "Arme"...
"Élément-clé de la sécurité nationale",
"Force de dissuasion nucléaire",
"Homme de la fin des mondes ".
Ce soir, le Dr Manhattan
répondra à mes questions
et aux vôtres,
lors d'une interview exclusive,
proposée sans coupure publicitaire
par Veidt Industries.
Qui est là ?
C'est Laurie.
Excuse, je viens de faire mettre
un nouveau verrou.
Je ne savais pas où aller.
Pas de problème, entre.
Ça ne va pas ?
J'ai quitté Jon.
Je suis désolé.
Je sais pas pourquoi je suis là...
Je connais personne d'autre.
Je connais que des foutus super-héros !
Pas de souci.
Vous vous êtes juste disputés.
Non, Dan.
Tu ne sais pas ce que c'est
de vivre avec lui.
Sa façon de regarder les choses,
c'est comme si...
il avait oublié ce qu'elles sont.
Comme si ce monde, le monde réel,
pour lui c'était...
comme marcher dans la brume.
Et les gens ne sont que...
des ombres.
Des ombres dans le brouillard.
Comment on en est arrivés là ?
Je suis désolée.
Je gâche encore ta soirée.
Arrête.
T'as bien fait de venir.
J'allais voir Hollis
pour notre bière hebdomadaire.
Je serais ravi que tu viennes.
En fait...
j'insiste.
Le Dr Manhattan arrive
et on me prévient pas !
Trop *** pour le maquillage
et ce bleu est trop clair pour la télé.
C'est assez foncé ?
Oui, c'est...
assez foncé.
Seymour !
Bernie, ça gaze ?
La liste des sujets proscrits
par le Pentagone.
On parlera de l'Afghanistan,
gardez la tête froide.
Ne vous risquez pas
sur des terrains glissants.
... un savant atomique renommé,
qui, après un terrible accident,
a été doté de pouvoirs inouïs
et peut plier la matière à sa volonté.
Aujourd'hui,
on le connaît sous le nom
de Dr Manhattan.
Bienvenue.
Merci.
Mlle Black,
première question.
Dr Manhattan,
l'Horloge de l'Apocalypse
est un cadran symbolique,
indiquant le temps
séparant l'humanité de l'extinction.
Minuit représente
la menace de guerre nucléaire.
À présent, l'aiguille indique
minuit moins quatre.
Est-on si proche de l'anéantissement ?
Mon père était horloger.
Il a arrêté quand Einstein a découvert
que le temps était relatif.
Une horloge symbolique
est aussi nourrissante pour l'intellect
qu'une photo d'oxygène
pour un homme qui se noie.
Donc, il n'y a pas de danger ?
Même dans un monde
sans armes nucléaires,
il y aurait du danger.
Diriez-vous,
comme beaucoup l'affirment,
que vous êtes en fait, un dieu...
puisque vous voyez
passé et avenir simultanément ?
Je ne vois que mon propre passé,
mon propre avenir.
Je ne suis pas omniscient.
Doug Roth ?
Votre question.
À propos de votre passé,
vous rappelez-vous
un dénommé Wally Weaver ?
Oui.
On faisait de la recherche ensemble
à la Base de Gila Flats.
Il est mort du cancer.
- Un homme bien.
- Et Edgar Jacobi ?
Alias le super-méchant, Moloch ?
Vous l'avez combattu
dans les années 60.
Saviez-vous qu'il a un cancer,
lui aussi ?
Je l'ignorais.
Et le général Anthony Randolph ?
Votre conseiller au début
de votre travail pour le gouvernement.
Cancer.
Vous insinuez que j'en serais la cause ?
Pour moi, c'est assez probant.
Même si c'était le cas,
c'est hors de propos.
Un corps humain, vivant ou mort,
a le même nombre de particules.
Structurellement, pas de différence.
Un peu de calme.
Et Janey Slater ?
Ça fait une différence, pour elle ?
Janey ?
Votre ex-petite amie ?
Physicienne, aussi.
Vous êtes restés ensemble 11 ans.
Une question à la fois.
Elle a un cancer aussi.
On lui donne 6 mois.
N'est-ce pas, Mlle Slater ?
Tu étais tout pour moi, Jon.
Tu étais toute ma vie.
Combien de fois tu as dit
que tu m'aimais ?
Janey, je ne savais pas.
J'étais là, après l'accident !
Je t'ai tout donné !
C'est ça, ma récompense ?
On ne m'a rien dit.
Va au diable, Jon !
Dieu te maudisse !
Janey...
attends !
Assez ! L'interview est finie !
Coupez les caméras !
Reculez !
S'il vous plaît...
Je vous demande de partir
et de me laisser seul !
Des commentaires ?
J'ai dit "Laissez-moi seul" !
Je regarde les étoiles.
Elles sont si lointaines.
Leur lumière met si longtemps
à nous parvenir.
Tout ce que nous voyons d'elles
sont de vieilles photos.
On est en juillet 1959
et je suis amoureux.
C'était parfait !
Elle sera prête demain.
75 cents.
Il aurait pu nous prévenir.
J'ai dû faire une grimace...
Je suis sûr que tu seras...
magnifique.
Elle s'appelle Janey Slater.
Elle est physicienne,
comme moi.
J'ai 30 ans.
Un ami de fac,
Wally Weaver, nous a présentés.
C'est le 12 février 1981.
Wally meurt d'un cancer...
dont on m'accuse aujourd'hui
d'être la cause.
Cette nuit-là,
nous faisons l'amour pour la 1re fois.
À un mois d'ici, l'accident m'attend.
J'arrive,
j'ai laissé ma montre au labo.
On l'attend.
Je traverse la pièce
jusqu'au Centre de Champ Intrinsèque,
je trouve ma montre.
Quand j'arrive à la porte...
Wally devient blême.
Le programme est verrouillé.
Impossible d'arrêter la minuterie !
Je suis terrifié.
Pardon, Jon.
Je ne peux pas...
Ne me laisse pas !
Ne me laisse pas !
C'est le 12 mai 1959,
on me présente à Janey.
Elle m'offre une bière.
C'est la 1re fois qu'une femme
fait ça pour moi.
Quand elle me tend le verre froid,
dégoulinant,
nos doigts se touchent.
Oui, Jon.
C'est bien.
Maintenant, il faut juste réassembler
les composants dans le bon ordre.
Je ressens de la peur
pour la dernière fois.
On me fait un enterrement symbolique.
Il n'y a rien à enterrer.
Janey encadre le cliché.
C'est la seule photo de moi qui existe.
Un système circulatoire est aperçu
dans l'enceinte.
Quelques jours plus ***,
un squelette partiellement musclé
se tient dans le couloir
et hurle un instant
avant de disparaître.
Mon Dieu !
Jon ?
C'est toi ?
Le monde est encore sous le choc
de la nouvelle,
l'événement le plus important
de notre histoire.
Nous le répétons : le surhomme existe
et il est américain.
Ils m'appellent le Dr Manhattan.
Ils disent avoir choisi ce nom
pour les connotations menaçantes
qu'il évoquera
aux ennemis de l'Amérique.
Ils font de moi
quelque chose de clinquant.
De fatal.
En janvier 1971,
le Président Nixon me demande
d'intervenir au Viêtnam,
ce que ses prédécesseurs
n'avaient pas voulu faire.
Une semaine après,
le conflit se termine.
Une partie du Viêt-Cong veut se rendre
à moi personnellement.
Hollis Mason, un héros masqué retraité,
écrit un livre.
Il y dit que mon arrivée
marque l'aube du super-héros.
Je ne suis pas sûr de savoir
ce que ça signifie.
À l'époque, on a déformé mes propos.
Je n'ai pas dit :
"Le surhomme existe et il est américain".
J'ai dit...
"Dieu existe
et Il est américain".
Si vous ressentez un sentiment intense
et écrasant de terreur religieuse
à cette idée,
ne vous inquiétez pas.
Ça montre que vous êtes sain d'esprit.
Nous sommes à Noël 1963.
Janey me dit qu'elle est effrayée
et inquiète.
Que je suis comme un dieu, à présent.
Je dis que je ne crois pas
à l'existence d'un dieu.
Et s'il en existe un,
je ne lui ressemble pas.
Je lui dis que je la désire toujours.
Que je la désirerai toujours.
Tandis que je lui mens,
nous sommes le 4 septembre 1970.
Je suis dans une pièce
pleine de gens déguisés.
Une très jeune fille me regarde...
et sourit.
Elle est très belle.
Après chaque long baiser,
elle en pose un petit,
plus doux, sur mes lèvres.
Comme une signature.
Janey m'accuse
de les prendre au berceau.
Elle pleure de rage,
demande si c'est parce qu'elle vieillit.
C'est vrai.
Elle vieillit plus visiblement
chaque jour...
alors que je ne bouge pas.
Je préfère l'immobilité qui règne ici.
Je suis las de la Terre.
De ces gens.
Las d'être pris
dans l'enchevêtrement de leur vie.
Ils disent qu'ils travaillent
à construire un paradis,
mais leur paradis est peuplé d'horreurs.
Peut-être le monde n'est-il pas fait.
Peut-être que rien n'est fait.
Une horloge sans horloger.
Il est trop ***.
Il a toujours été...
Il sera toujours...
trop ***.
Monsieur le Président,
les Soviétiques ont placé leurs tanks
près de la frontière afghane.
Ils nous testent pour savoir
si nous avons organisé la disparition
du Dr Manhattan
pour les pousser à bouger.
Quand peut-on être prêts
pour une frappe préventive ?
Dans deux jours.
Nous avons 54 °% de chances
de rayer l'URSS de la carte
avant qu'ils lancent leurs missiles.
Si on évalue le nombre
d'ogives soviétiques détruites avant,
nous perdrions la Côte Est.
Le dernier souffle
de l'Establishment d'Harvard.
Que ces penseurs
trouvent le moyen de s'en sortir !
Vu les vents,
les retombées iront vers le sud.
Le Mexique serait le plus touché,
la ceinture agricole, épargnée.
Pas si mal...
tout compte fait.
M. le Président...
que suggérez-vous ?
Instaurez DefCon Deux.
Faites le plein des bombardiers.
Le Dr Manhattan a deux jours.
Après cela...
l'humanité dépendra
d'une autorité plus haute que la mienne.
Espérons qu'Il est de notre côté.
Sans le Dr Manhattan pour contraindre
les Russes à la paix, M. Veidt,
les gens auront besoin
des bonnes vieilles énergies.
Le monde ne peut pas
se passer du pétrole
et du nucléaire d'un seul coup !
Notre économie s'effondrerait.
C'est vrai, Lee.
Et pourquoi "énergie gratuite" ?
C'est un autre terme
pour "socialiste" !
Nous devrions peut-être enquêter
sur vos affiliations communistes
dans le passé.
M. Iacocca, messieurs...
Je respecte votre position...
et ce que vous avez accompli
comme chefs d'entreprises.
Mon passé ?
Avec plaisir.
Avant que j'aie 17 ans,
mes parents sont morts,
me laissant seul.
On pourrait dire
que j'ai toujours été seul.
On me qualifie d'homme le plus malin
du monde, mais en vérité,
je me suis souvent senti stupide
d'être incapable
de former des liens avec quelqu'un.
Quelqu'un de vivant, en tout cas.
La seule personne
dont je me sente proche
est morte 300 ans
avant la naissance du Christ :
Alexandre de Macédoine.
Alexandre le Grand,
comme vous dites.
Sa vision d'un monde uni était...
était sans précédent.
Je voulais...
j'avais besoin...
d'égaler son œuvre.
J'ai résolu d'appliquer les leçons
de l'Antiquité à notre monde.
Ainsi a commencé
ma politique de conquête.
Conquête, non des hommes...
mais des maux qui les assaillent.
Énergies fossiles, pétrole,
énergie nucléaire sont des drogues.
Vous, et d'autres à l'étranger,
êtes les dealers.
Écoutez...
À vous d'écouter !
Le monde va survivre...
et il mérite mieux
que ce que vous lui avez offert.
Abrégeons.
Je pèse plus que vous tous réunis.
Je peux vous acheter, vous vendre.
Songez-y, si vous choisissez
de rendre notre désaccord...
public.
Vous connaissez la sortie.
Messieurs.
Le service "jouets"
veut de nouveaux "méchants".
Les anciens sont tous morts.
M. Veidt ?
Je crois avoir quelques idées.
M. Veidt !
Nous sommes partis du mauvais pied.
Il a une capsule de poison !
Ne la croque pas ! Qui t'a envoyé ?
Je veux un nom !
Un nom !
Une pilule-suicide.
Cyanure de potassium, mort sur le coup.
Alors Rorschach avait raison.
Ce n'était pas un cinglé isolé.
C'est une organisation.
Bien financée, bien équipée.
Qui voudrait nous tuer
aujourd'hui ?
Je l'ignore.
Mais le danger rôde.
Pas de nouvelles de Jon ?
Écoute...
si tu t'installais chez moi ?
C'est gentil, mais je ne voudrais pas
m'imposer.
Tu me ferais une fleur.
Je m'inquiéterais moins pour toi.
Journal de Rorschach,
21 octobre 1985.
Au coin de la 43e et de la 7 e,
vu Dreiberg et Jupiter quitter resto.
Ils ne m'ont pas reconnu
sans mon masque.
Une liaison ?
A-t-elle brisé le cœur de Manhattan
pour le pousser à s'exiler,
faire place à Dreiberg ?
D'ailleurs, Manhattan a-t-il un cœur ?
L'agresseur de Veidt
était un malfrat nommé Roy Chess.
Chez lui, j'ai trouvé des indices.
Semble qu'il travaillait
à Pyramid Transnational.
Déjà vu ce logo.
Chez Moloch.
Quelqu'un a tenté d'abattre le gars
le plus malin du monde.
Il bossait pour Pyramid Transnational.
Plus qu'une boîte de livraison.
L'autre jour, ici, j'ai vu un chèque
de cette société.
Une façade dissimulant
celui qui veut tuer les Masques ?
Plus de mensonges, Moloch !
Qui dirige Pyramid ?
Rorschach !
Ici, la police ! On sait que t'es là !
S'il y a quelqu'un avec toi,
fais-le sortir indemne !
Rends-toi gentiment.
Piégé comme un nase.
Idiot !
Jamais se rendre.
J'espère que t'es prêt, héros !
Quand tu voudras.
- Il pue !
- Virez ce masque !
Je l'ai !
Mon visage !
Rendez-moi mon visage !
... le Vigilant masqué Rorschach
a été arrêté et identifié
comme Walter Kovacs,
un homme blanc de 35 ans.
On en sait peu sur lui,
mais il est accusé du meurtre de Jacobi,
tué d'une balle à bout portant
chez lui dans le Bronx.
Des policiers ont été blessés
et l'appartement incendié...
Rorschach !
Je vais te niquer
et je niquerai ta mère !
Walter Kovacs.
C'est votre nom ? Walter ?
Laissez-moi vous exposer
la situation.
Si vous coopérez avec moi,
je les convaincrai peut-être
de vous traiter médicalement.
Dans un hôpital.
Ça vous ferait du bien.
Mais les autorités veulent vous mettre
avec l'ensemble des prisonniers.
Prison, c'est la prison.
La différence,
c'est qu'ici...
vous seriez massacré.
Vous avez fait coffrer
beaucoup d'entre eux, Walter.
Que voyez-vous ?
Un joli papillon.
Et là, que voyez-vous ?
Maman ?
Il te fait mal ?
Un putain de môme !
J'en ai assez chez moi !
Salopard !
J'aurais dû avorter !
De belles fleurs.
Paraît que sa mère est une pute.
Elle t'a refilé des maladies ?
Fils de pute !
Écoute, l'attardé !
Elle me sucerait la pine pour 1 $ ?
Des nuages.
Parlez-moi de Rorschach.
D'accord, Walter ?
Vous arrêtez pas de m'appeler Walter.
Je vous aime pas.
Vous ne m'aimez pas.
Très bien, pourquoi ?
Vous êtes gras.
Riche. Tendances libérales.
Vous voulez connaître Rorschach ?
Je vais vous en parler.
J'enquêtais sur un kidnapping.
Blaire Roche,
fillette de 6 ans.
J'étais jeune, à l'époque.
Trop gentil avec les criminels.
Je les laissais vivre.
Ai cassé le bras d'un gars
pour avoir un tuyau.
M'a mené là où la fillette disparue
était retenue.
Je savais qu'elle était là.
Mais j'ai fouillé partout, rien vu.
Et puis, je l'ai trouvée...
Il faisait noir
quand l'assassin est rentré.
Noir comme en enfer.
Qui est là ?
Qui c'est ?
Qui c'est ?
Putain, qui vous êtes ?
Qu'est-ce que vous voulez ?
T'as tué mes chiens !
Tu crois que j'ai un truc
à voir avec cette gamine ?
Ça, je l'ai trouvé !
T'as des preuves ?
Ça, c'est rien !
J'avoue.
Je l'ai kidnappée, je l'ai tuée.
Arrête-moi.
Quoi ?
Arrête-moi !
C'est moi, je te l'ai dit !
Je suis malade.
Enferme-moi, faut me soigner.
Fais pas ça !
Embarque-moi...
Non !
Les hommes, on les arrête.
Les chiens, on les abat.
Le choc des impacts
faisait trembler mon bras.
Le sang chaud
m'éclaboussait le visage.
Ce qui restait de Walter Kovacs
est mort ce soir-là avec la petite fille.
Après, il n'est resté que Rorschach.
Vous voyez,
Dieu a pas tué cette fillette.
Le sort l'a pas désossée,
le destin l'a pas jetée aux chiens.
Si Dieu a vu ce qu'on a fait ce soir-là,
ça l'a pas dérangé.
À partir de là, j'ai su.
C'est pas Dieu
qui fait le monde comme il est...
c'est nous.
T'es célèbre, toi, hein ?
Tu sais quoi ?
Moi aussi.
Pas vrai ?
Eh oui !
Tu veux un autographe ?
Alors, caïd ?
Vous avez pas l'air de piger.
Je suis pas enfermé avec vous.
Vous êtes enfermés avec moi !
Laurie !
Merde !
Laisse !
Je m'en charge !
Je suis désolée.
Je furetais,
j'ai appuyé sur un bouton.
T'es blessée ?
Je vais bien.
Je m'en veux.
Non, t'en fais pas.
T'es pas la première.
Le Comédien a fait pareil en 77.
Archie a survécu.
Archie ?
Comme Archimède,
le hibou de Merlin l'Enchanteur.
Un surnom débile.
Comment t'as pu te payer tout ça ?
Mon père était dans la finance.
Il m'a laissé beaucoup d'argent
à sa mort.
Ça m'a toujours étonné.
Je crois qu'il était déçu
que je ne suive pas ses traces.
Moi, j'étais plus intéressé par...
les oiseaux, les avions,
la mythologie...
C'est super,
d'avoir une identité secrète.
Un repaire, connu de personne.
Tu peux...
faire ce qui te plaît,
sans rendre de comptes.
Sans personne pour te surveiller.
Tu les essaies ?
Voilà.
C'est dément !
Elles amplifient la gamme spectrale.
Imagerie thermique...
C'est encore mieux dans le noir.
Tu me vois, non ?
Je vois tout !
Je me souviens,
même dans l'obscurité totale,
avec ces lunettes,
je voyais comme en plein jour.
Jon doit voir le monde comme ça.
On devrait remonter,
le repas refroidit.
Repose-les quand t'as fini.
Les Soviétiques, acculés,
mènent un combat sanglant.
Les victimes se comptent
par centaines.
Le nombre de civils tués est alarmant...
Jon voit un tas de choses...
mais il ne me voit pas.
Désolé.
Viens.
Qu'est-ce qu'il y a ?
Tu peux...
bouger un peu ?
Voilà.
Ça ne va pas ?
Excuse-moi...
Donne-moi une minute ou deux.
Et merde !
Ça fait un bail, Rorschach.
Big Boss...
Le monde est petit.
Amusant.
Ici, le monde est vraiment petit.
Et j'y moisis depuis...
Combien de temps, Lloyd ?
Presque 15 ans, M. Big Boss.
C'est ça.
15 ans depuis que le Hibou et toi
m'avez coffré.
Rorschach,
le type que t'as cramé agonise.
Question de minutes.
D'après mes calculs,
y a plus de 50 types ici
que t'as bouclés.
Je leur ai tous causé,
ils ont hâte de te mettre en pièces.
Cet endroit va exploser !
Et tu crèveras à petit feu.
Tu vois grand.
Je vais l'écorcher vif !
Tranquille, Lawrence.
Bientôt.
Tout va bien ?
J'ai en marre d'avoir peur.
Peur de la guerre.
Peur du tueur de Masques.
Peur de ce foutu costume...
et du besoin que j'en ai.
Moi aussi.
Alors, lâchons-nous !
Sortons Archie.
T'es sérieuse ?
J'étais une justicière aussi.
J'ai l'habitude de sortir à 3 h du matin
et de faire des bêtises !
Incendie, appel à toutes les unités.
Immeuble en feu, 5e et Grand Av.
À nous.
Je le vois !
Accroche-toi.
Il y a des enfants !
Gardez votre calme !
On va vous tirer de là.
Le toit s'écroule.
Je dois y aller.
Je te rapproche.
Venez !
On est prêts.
Il manque personne ?
J'en reviens pas d'avoir fait ça.
On va nous enfermer
avec Rorschach !
On s'en fiche !
La 3e Guerre mondiale
peut éclater demain.
Pas vrai ?
Si.
Il est mort.
Pendant qu'ils sont occupés,
on t'apporte un cadeau de crémaillère.
Un truc qu'on a pris à l'atelier.
Boss, vous entendez ?
Il fait plus de jeux de mots.
Il sait qu'une fois la serrure pétée,
je l'étriperai !
Grosse erreur.
T'es mort !
On a une prison pleine de tueurs !
Toi, t'as quoi ?
Tes mains...
mon plaisir.
Il bloque la serrure,
je coupe les barreaux ?
L'émeute durera pas.
15 ans que j'attends !
Désolé, Lawrence.
Tu fais obstacle à ma vengeance.
Rien de personnel, mon grand.
Boss !
On va voir qui gagne.
Un-zéro.
Viens me chercher.
J'ai réfléchi.
J'estime qu'on a des obligations
envers notre fraternité.
Faut libérer Rorschach.
Quoi ?
Quelqu'un l'a piégé.
Et cette histoire de cancer lié à Jon
n'a pas de sens.
Tu n'es pas malade.
Prendre d'assaut une prison,
c'est autre chose qu'éteindre un feu.
T'as raison.
Ça sera plus marrant.
Active !
Je veux le sentir griller !
Jamais évacué une merde
avec un chiotte avant.
Logique, pourtant.
Deux-zéro.
À toi de jouer.
Où est mon visage ?
Ne me tuez pas !
Votre tour, Dr !
Dites-moi...
que voyez-vous ?
Bouge pas !
Rorschach !
Daniel.
Miss Jupiter.
Excusez-moi,
je dois aller aux toilettes.
Je rêve !
Ça va ?
Un peu...
submergée.
La guerre, l'évasion...
T'inquiète pas.
Tout va s'arranger.
Bonjour, Laurie.
Jon !
On a dit que tu étais sur Mars.
Je suis sur Mars.
C'est là qu'on va avoir
une conversation.
De quoi tu parles ?
Tu vas tenter de me convaincre
de sauver le monde.
Laurie, non !
Fais-moi confiance. Je dois y aller.
Magnifique, n'est-ce pas ?
Pardon,
ces choses m'échappent parfois.
Ça ne se reproduira plus.
Tu me rassures.
Je suis sur Mars.
Il faut secouer la pègre,
faire cracher le morceau.
Bien sûr. On cherche
aux pages "criminels" ?
T'as oublié comment on travaille.
T'es devenu trop faible,
trop confiant.
Surtout avec les femmes.
Écoute, ça va comme ça !
Pour qui tu te prends ?
Tu vis aux crochets des gens,
tu les insultes
et personne se plaint
parce qu'on te prend pour un barge !
Excuse-moi.
J'aurais pas dû dire ça.
Daniel...
tu es un bon ami.
Je sais que je suis difficile, parfois.
Oublie ça.
Tout va bien.
Faisons à ta manière.
Pyramid Transnational.
Quelqu'un connaît ?
Bande de chiens !
Je paye la tournée
et vous me balancez !
Recule ou je plante ce verre
dans ta gueule gluante !
Du calme,
on va faire bref.
Roy Chess. Employé chez Pyramid.
A essayé de tuer Adrian Veidt.
Mort, maintenant. Tu connaissais ?
Je l'ai engagé,
on était en taule ensemble.
T'es un criminel.
C'est fini !
Je suis réglo depuis ma sortie.
Je le connaissais mal,
mais on m'a dit
de recruter d'ex-taulards.
Qui t'a dit ?
Mon contact, Mlle Slater.
Janey Slater...
bosse aussi pour Pyramid ?
Ouais, très sympa.
Engager d'ex-taulards
fait partie de leur programme.
Lâchez-moi, je dis la vérité !
Janey Slater,
l'ex-copine de Manhattan.
Adrian nous aidera à trouver
qui finance Pyramid.
Suivez l'argent.
C'est ici qu'a lieu notre conversation.
Tu me demandes de stopper...
l'imminente guerre nucléaire.
Mais pourquoi sauver un monde
auquel plus rien ne m'attache ?
Fais-le pour moi.
Si vraiment je compte.
Quand tu m'as quitté,
j'ai quitté la Terre.
Ça ne te prouve pas que tu comptes ?
Mon monde rouge, maintenant...
signifie plus pour moi
que ton monde bleu.
Laisse-moi te montrer.
Les bombardiers sont prêts à décoller.
L'heure est venue, messieurs.
Instaurez DefCon Un.
Pas dans appartement.
Pas dans bureau.
Quelles activités nocturnes
poussent un homme qui a tout
à sortir la nuit ?
Je cherche son emploi du temps.
Peut-être dans son ordinateur.
Quelque chose cloche.
Suis d'accord.
Janey Slater, Moloch, Roy Chess
bossent tous pour Pyramid.
Moloch dit que le Comédien
a parlé d'une liste,
avec son nom et celui de Slater
dessus.
Ceux qui dirigent Pyramid
ont pu leur donner le cancer,
pour piéger Manhattan.
ACCÈS REFUSÉ
Drôle.
Anciens pharaons
espéraient la fin du monde.
Croyaient que les cadavres
ressusciteraient,
reprendraient leur cœur
dans des jarres en or.
Doivent trépigner d'impatience.
Pharaons ?
Un profil psy sur Manhattan.
Que disent les médecins de la tête ?
"Le sujet ne montre aucune émotion."
"Si les derniers liens étaient coupés,
nous prédisons un détachement total
de la condition humaine."
J'y suis !
Analyse financière au 31.03.85
Contributions de la maison-mère
Veidt International
Félicitations, M. Veidt.
Le réacteur énergétique du Dr Manhattan
est connecté.
Votre soutien
et votre enthousiasme
ont permis ce triomphe.
Au nom de toute l'équipe,
nous vous saluons.
Qu'y a-t-il dans la vie
qui ne mérite d'être célébré ?
Ceci est le nouveau Karnak.
C'est l'apogée d'un rêve
vieux de plus de 2 000 ans,
un rêve assuré de voir le jour
grâce à votre assistance
inconditionnelle.
Voilà pourquoi...
j'ai honte.
Honte de vous offrir
une récompense aussi inadéquate.
Aux pharaons !
Leurs secrets
étaient confiés à leurs serviteurs,
enterrés vivants avec eux
dans des pièces ensablées.
Dormez bien, messieurs.
Notre nouveau monde pacifique
sera redevable
de votre noble sacrifice.
Bubastis.
Journal de Rorschach, dernières notes.
Veidt tire les ficelles.
Pourquoi ?
Quel est son but ?
Je peux pas imaginer
adversaire plus redoutable.
Se vantait de pouvoir
attraper une balle en vol.
Il pourrait nous tuer tous deux
dans la neige.
C'est là qu'on va, maintenant :
Antarctique.
Que je sois mort ou vivant
quand vous me lirez,
j'espère que le monde survivra
le temps que ceci vous parvienne.
Je vis ma vie libre de compromis
et marche vers l'ombre
sans grief ni regret.
Rorschach, 1 er novembre.
Dis-moi comment ça se termine,
qu'on en finisse !
Ça se termine avec toi en larmes.
En larmes ?
Tu ne reviens pas sur Terre ?
À un certain point, si.
Dans les rues, la mort règne.
Jon, je t'en prie !
Tu dois empêcher ça !
Tout le monde va mourir !
Et l'univers ne le remarquera même pas.
À mon avis...
l'existence de la vie...
est un phénomène très surestimé.
Regarde autour de toi.
Mars s'en sort parfaitement
sans un seul micro-organisme.
C'est une carte topographique
en perpétuel changement,
fluctuante,
se déplaçant autour du pôle
en vagues larges de 10 000 ans.
Alors, dis-moi...
comment ceci serait amélioré
par un pipe-line ?
Par un centre commercial ?
Donc, c'est trop te demander
de faire un miracle ?
Les miracles, par définition,
sont vains.
Arrête !
N'arrive que ce qui peut arriver.
Arrête tes conneries !
Pose cet engin.
Maintenant !
Comme tu veux.
Tu sais quoi ?
Renvoie-moi sur Terre
pour griller avec Dan, ma mère
et les humains sans valeur.
Mais sache que tu t'es trompé.
Je devais finir en larmes.
Regarde : rien.
Si tu t'étais trompé sur tout ?
Tu te plains que je refuse de voir la vie
en termes humains...
et tu refuses de voir les choses
de mon point de vue.
Tu esquives ce qui te fait peur.
Je n'ai pas peur.
Tu veux que je voie les choses
à ta façon ?
Vas-y, montre-moi.
Fais ton truc.
De la magie ! Des rêves !
C'était ça, ma vie !
J'étais une héroïne, bon sang !
Pas ma faute, si t'as vieilli !
De quoi tu te plains ?
T'as à manger pour toi et ta gosse !
Ton pote Eddie
aura peut-être mieux à t'offrir !
Même les moments les plus moches
deviennent plus lumineux.
T'es la fille de Sally Jupiter.
Vous êtes le Comédien ?
Vous avez été cool.
Ta mère,
c'était une championne de beauté.
T'as ses yeux et...
Ôte tes sales pattes !
Poupée, ça fait longtemps !
Pas assez pour moi, Eddie.
En voiture.
Maintenant.
T'as pas honte ?
Bon Dieu, Sally.
Un gars peut pas parler à sa...
à la fille d'une vieille amie !
Allez-y.
J'ai fait une bêtise. Une fois !
Il essaie de te violer
et plus ***,
tu le laisses finir le travail ?
T'étais ivre ou tu te sentais seule ?
Je vais payer ça toute ma vie ?
Non, pas lui...
Le Comédien...
était ton père.
Ma vie n'est...
qu'une farce !
Je ne crois pas
que ta vie soit une farce.
Pardonne-moi si j'ai pas confiance
en ton sens de l'humour.
Tu souriras...
si j'admets avoir eu tort ?
À propos de quoi ?
Des miracles.
Des événements improbables
qui ont lieu, comme...
l'oxygène se changeant en or.
Je brûle de voir
une telle chose et pourtant,
je néglige que...
lors de l'accouplement humain...
des milliards de cellules
rivalisent pour créer la vie...
génération après génération,
jusqu'à ce que...
finalement, ta mère...
aime un homme.
Edward Blake, le Comédien,
qu'elle a toutes les raisons de haïr.
Et de cette contradiction
d'une improbabilité inouïe,
c'est toi...
toi seule...
qui émerges.
Distiller une forme si spécifique...
à partir d'un tel chaos...
c'est comme changer l'air en or.
Un miracle.
Et donc...
j'avais tort.
Maintenant, sèche tes larmes
et rentrons à la maison.
J'ai un signal
sur cette structure artificielle.
Sa signature thermique
est phénoménale.
Veidt.
J'aime pas
les soubresauts d'Archie.
Les moteurs.
Ils gèlent ! Accroche-toi !
Tu descends trop bas.
Veux pas me mêler du pilotage,
mais redresse avant...
Je sais !
J'essaie de redresser, bordel !
Je vais utiliser le lance-flammes
pour accélérer le dégel !
Mais ça sera long,
on n'a pas le temps d'attendre !
T'es pas assez couvert.
Bien comme ça.
Qu'y a-t-il, ma fille ?
Adrian est pacifiste.
C'est un végétarien, bon Dieu !
Il n'a jamais tué personne.
Hitler était végétarien.
T'es trop délicat, laisse-le-moi.
On n'aura pas de 2e chance.
Messieurs...
bienvenue.
Adrian,
on sait tout.
Que reste-t-il à dire, alors ?
Beaucoup.
Tu as tué le Comédien ?
Qu'il repose en paix.
Blake a deviné le premier.
Nixon l'avait chargé
de nous surveiller,
de s'assurer
qu'on ne faisait pas de vagues.
Il a découvert ce que je faisais ici,
à Karnak,
et quand il a rendu visite à Moloch,
il craquait.
Même moi, je n'avais pas prévu
un revirement de sa part.
J'ai dû le tuer.
Puis, j'ai neutralisé Jon.
Une tâche délicate.
2 milliards
dans la recherche sur les tachyons
pour bloquer sa vision du futur.
T'as utilisé son profil psy
pour le manipuler.
Lui faire quitter la planète.
Je connais assez Jon
pour savoir qu'il a des émotions.
Ses frémissements faciaux
échappent aux autres, mais pour moi...
c'est comme s'il sanglotait.
Il m'a suffi de tirer sur la corde.
Le flot d'émotion qu'il a ressenti
en pensant avoir donné le cancer
aux gens qu'il aimait,
était le prétexte qu'il attendait
pour quitter la Terre.
Ton assassin bidon !
Tu l'as payé pour noyer le poisson ?
M. Chess a donné sa vie
au service d'une grande cause.
J'ai mis une capsule de cyanure
dans sa bouche,
ne laissant qu'un détail à régler :
toi et ta théorie du tueur de Masques.
Piste que tu as suivie
avec la ténacité d'un sociopathe.
J'ai tuyauté la police, ils t'ont arrêté
et j'ai pu poursuivre mon œuvre.
Navré de te décevoir.
On était censés
rendre ce monde meilleur !
C'est ce que je fais.
Guerre nucléaire ?
Humanité anéantie ?
Ma conscience m'a fait hésiter
devant l'indispensable sacrifice.
Quelques régions-clés
dans le monde
New York, Los Angeles,
Moscou, Hong-Kong...
désintégrées en un instant.
15 millions de personnes tuées
par le Dr Manhattan lui-même.
Le monde puni pour avoir flirté
avec la 3e Guerre mondiale.
Jon ferait pas ça.
Personne d'autre
n'a besoin de le savoir.
Mes recherches énergétiques
viennent d'aboutir.
Toutes ces années,
Jon m'a aidé à répliquer sa puissance,
sans savoir ce que je veux en faire.
Vous voyez,
le Comédien avait raison.
La nature bestiale de l'humanité
conduira à la fin du monde.
Donc, afin de sauver la planète...
j'ai dû la leurrer...
en lui jouant la plus grande farce
de l'histoire de l'humanité.
Tuer des millions !
Pour en sauver des milliards.
Un crime nécessaire.
On peut pas te laisser faire ça.
"Faire ça" ?
Je ne suis pas un méchant de B. D. !
Crois-tu que je dévoilerais mon plan
si vous aviez une chance de le déjouer ?
Je l'ai enclenché il y a 35 mn.
Bon Dieu, Henry !
Pourquoi n'a-t-on rien détecté ?
Ce ne sont pas les Soviétiques,
Monsieur.
D'après nos services,
la signature énergétique émane du...
Dr Manhattan.
Interférence.
Due à un cataclysme.
Je peux pas croire que c'est arrivé.
Ça n'a pas été causé
par des ogives nucléaires.
C'était moi.
J'ai...
fait ça.
Que veux-tu dire ?
Pas directement.
On a donné l'illusion
que ça venait de moi.
Adrian.
En parlant du loup.
Je sais.
Faut l'arrêter.
Tué Blake, tué des millions.
Restez là.
Adrian, arrête ça.
Les tachyons, c'était malin.
Même si je ne peux
prédire où tu es,
je peux changer les murs en verre.
Je devrais te remercier.
J'avais oublié
l'excitation de ne pas savoir.
Les délices de l'incertitude.
Pardon, ma fille.
JE M'APPELLE OZYMANDIAS,
ROI DES ROIS
OBSERVE MON ŒUVRE
ET FRÉMIS !
T'es vraiment un connard.
Veidt, ordure !
Si tu l'as blessée...
Grandis un peu.
Mon nouveau monde réclame
un héroïsme moins clinquant.
Vos...
exploits d'écoliers sont redondants.
Qu'avez-vous accompli ?
N'avoir pu m'empêcher
de sauver la Terre...
est votre seul triomphe.
Tu me déçois, Adrian.
Tu me déçois beaucoup.
Me restructurer
est la 1re chose que j'ai apprise.
Ça n'a pas tué Osterman.
Croyais-tu que ça me tuerait ?
J'ai marché à la surface du soleil.
J'ai assisté à des événements
si infimes
et fulgurants
qu'on se demande s'ils ont eu lieu.
Mais toi, Adrian, tu n'es qu'un homme.
L'homme le plus intelligent du monde
n'est pas plus dangereux pour moi
que le termite le plus intelligent.
Qu'est-ce que c'est ?
Une autre arme suprême ?
Oui.
On pourrait dire ça.
... l'objet d'une attaque.
Des millions de vies ont été éradiquées,
lors d'un acte diabolique
perpétré par le Dr Manhattan.
Depuis les attaques,
je suis en contact permanent
avec le dirigeant de l'URSS.
Mettant de côté
nos mésententes passées,
nous nous sommes engagés
à nous unir
face à cet ennemi commun.
Avec le reste du monde,
nous prévaudrons.
C'est un jour
que nous n'oublierons jamais.
Nous allons de l'avant
pour défendre l'espèce humaine
et tout ce qu'il y a de bon
et de juste en ce monde.
Merci.
Que Dieu nous bénisse tous.
Vous voyez ?
Deux superpuissances
renonçant à la guerre.
J'ai sauvé la Terre de l'enfer.
Toi comme moi.
C'est autant ta victoire que la mienne.
À présent, nous pouvons reprendre...
notre mission.
Notre mission est de rendre la justice.
Tout le monde saura ce que tu as fait.
Vraiment ?
En me dénonçant,
tu sacrifierais la paix
pour laquelle tant sont morts.
Paix bâtie sur un mensonge.
Mais paix...
néanmoins.
Il a raison.
Cela condamnerait à nouveau
le monde à la destruction nucléaire.
On ne peut pas faire ça.
Sur Mars...
tu m'as appris la valeur de la vie.
Si nous voulons la préserver ici,
nous devons nous taire.
Gardez vos propres secrets !
N'y songe même pas.
Attends !
Jamais de compromis.
Pas même face à l'Apocalypse.
Ça a toujours été la différence
entre nous deux.
Je me suis forcé
à ressentir chaque mort.
À voir...
chaque visage innocent que j'ai tué
pour sauver l'humanité.
Tu comprends, n'est-ce pas ?
Sans approuver...
ni condamner.
Je comprends.
Laisse-moi passer.
Les gens doivent savoir.
Je ne peux te laisser faire ça.
Tu te découvres un fond d'humanité ?
Commode.
Si tu t'étais senti concerné dès le départ
rien de ceci ne serait arrivé.
Je peux changer presque tout...
mais pas la nature humaine.
Bien sûr, tu dois protéger
la nouvelle utopie de Veidt.
Qu'est-ce qu'un mort de plus
sous les fondations ?
T'attends quoi ?
Vas-y.
Vas-y !
Je quitte cette galaxie
pour une autre
un peu moins compliquée.
Je croyais que tu avais retrouvé
de l'intérêt pour la vie ?
C'est le cas.
Je crois même que je vais en créer.
Au revoir, Laurie.
Un monde uni et en paix.
Il fallait un sacrifice.
Tu as une humanité idéalisée,
mais tu l'as déformée.
Mutilée !
C'est ça, ton héritage.
C'est ça, la vraie farce.
Nous répétons,
votre téléviseur n'est pas en panne.
Vous allez prendre part
à une grande aventure.
Découvrir la crainte et le mystère
et voyager depuis le tréfonds de l'esprit
jusqu'au-delà du réel...
Tu veux rien à boire ?
Ça va.
Santé !
Il y a un poids
dont je voudrais me libérer.
Je sais qu'Eddie Blake était mon père.
Que dois-tu penser de moi ?
Désolée de t'avoir rien dit.
J'aurais dû, mais...
Je sais pas, j'avais... honte.
Je me sentais nulle.
C'est pas grave.
La vie nous mène
dans des lieux bizarres.
On fait des choses étranges et...
parfois, on ne peut pas en parler.
Je sais ce que c'est.
Mais je veux que tu saches...
tu as fait au mieux pour moi.
Tu m'as demandé
pourquoi je ne le haïssais pas.
Grâce à lui, tu es là.
Merci, maman.
Je t'aime.
Bonjour, Miss Jupiter.
Appelle-moi Sally !
Excusez-moi.
Je dois me refaire une beauté.
Je reviens.
Ça va, ici ?
Nickel. Et toi, au sous-sol ?
Super. Tout est opérationnel.
Tous les systèmes d'Archie
sont mis à niveau.
Fini de bricoler, pour l'instant.
On n'a plus qu'à sortir faire un tour.
Serait-ce un rencard ?
On s'en sortira ?
Tant que les gens croient
que Jon nous regarde, ça ira...
en fin de compte.
Je sais ce que Jon dirait...
Rien ne finit.
Rien ne finit jamais.
Seymour !
Plus rien à mettre sous presse.
Tout le monde,
ici et dans tous les pays,
se tient par la main et chante
du "Peace and Love".
Une vraie communauté hippie mondiale !
Reagan dit qu'il se présentera
aux élections en 88.
Sortons un papier sur ça.
Pas question de publier des absurdités.
On est encore en Amérique !
Un cow-boy à la Maison-Blanche !
Je vais voir
dans le courrier des fêlés.
Les fêlés...
Comme tu veux. Un peu d'initiative.
Publie ce que tu veux,
t'as carte blanche.
Journal de Rorschach,
12 octobre 1985.
Ce soir, un comédien
est mort à New York.
[FRENCH]