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Il est un lieu cher à mon coeur
Petite ville qui fait mon bonheur
Patrie des Mohawks
et de l'industrie
On l'appelle Schenectady
Je suis née là, je mourrai là
J'espère y bâtir ma villa
Aussi avoir un enfant là
Beau Schenectady
À ma mort
ils m'enterreront
Les vers d'Upstate New York
me mangeront...
22 septembre à Schenectady,
premierjour de l'automne.
Pour fêter ça,
Elke Putzkammer,
professeur de littérature,
nous parle de l'automne
en littérature.
Alors, pourquoi tant de gens
écrivent-ils sur l'automne ?
Parce qu'on y voit
le commencement de la fin.
Si l'année est une vie,
septembre,
le début de l'automne,
est l'instant où la rose se fane,
où les choses meurent.
Un mois mélancolique,
et du coup, très beau.
Si vous nous lisiez
quelque chose ?
Avec plaisir.
"Qui n'a pas de maison
n'en bâtira plus.
"Qui maintenant est seul
"le restera longtemps
"à lire et à veiller,
"à longuement écrire,
"et à errer
de par le boulevard, inquiet,
"quand tombent les fleurs."
C'est rude, non ?
Peut-être,
mais véridique.
Maman ! J'ai fini !
Joyeux automne,
Schenectady !
Bonjour. Je ne voulais pas
te réveiller.
Merci, j'étais réveillé.
Je n'arrivais pas à me lever.
Caden, tu réponds ?
C'est Maria, je ne veux pas.
- Bizarre.
- Qu'est-ce qu'il a, mon popo ?
Rien, chérie, il est vert.
Tu as dû manger un truc vert.
Mais non. Qu'est-ce que j'ai ?
Je dois répondre, Olive.
Tu n'as rien.
Je reviens.
Rien, je torche Olive. Et toi ?
8 octobre, séisme au Cachemire...
C'est pas vrai ! Bordel de merde !
Je ne me sens pas bien.
SOIGNER VOTRE MALADIE
Harold Pinter est mort.
Quoi ? Il était vieux, non ?
Non, il a eu le prix Nobel.
Tu viens voir mon popo ?
Ça va, tu es sûre ?
Tout va bien, Olive.
Tire la chasse.
Et si c'était vivant ?
Si je le tuais ?
- C'est vert !
- Ce n'est pas vivant.
Tu te rappelles
ma mise en scène du Monte-plats ?
Voilà ton porridge.
Du beurre de cacahuète
et de la confiture.
On n'est pas au restaurant.
Je ne veux pas de porridge !
On a trouvé un cas
de grippe aviaire en Turquie.
Je peux voir la télé avant l'école ?
Il y a une agitation secrète
sous la surface,
invisible virus de la pensée,
mais qui vous change...
Le lait est périmé.
- Mange ça.
- D'accord.
... une démence progressive...
Comment en suis-je arrivé là ?
Joyeux Halloween, Schenectady !
La première Noire diplômée
de l'université d'Alabama est morte.
Vivian Malone Jones.
Crise cardiaque.
63 ans.
Adele, au secours !
C'est quoi, ce merdier ?
Je me rasais, ça a explosé !
Mon Dieu !
Ta tête !
Je n'arrive pas à le fermer !
Ça y est.
Maman, papa saigne.
Il y aura une cicatrice ?
Probable, c'est un vrai pare-boue.
Je préférerais pas.
Pénible, ce type.
Il est ici chaque semaine,
comme une mécanique.
Voilà, ça devrait...
- Des changements dans les selles ?
- Plus jaunes que d'habitude.
Allez voir un ophtalmologue.
Un neurologue ?
Non, un ophtalmologue !
J'ai dit ophtalmologue.
Vous entendez ?
... aujourd'hui, c'est mardi.
Maman, on est mardi ?
Non, ma chérie, vendredi.
Alors, qu'a-t-il dit exactement ?
Que mes pupilles ne...
s'ouvrent
et ne se ferment pas bien.
Se dilatent mal.
- Non.
- Si.
- Ce n'est pas ce qu'il a dit.
- Si.
- Il n'a pas dit ça.
- Le choc à la tête ?
Il ne sait pas.
Il ne croit pas, mais peut-être.
- Peut-être, qui sait ?
- Caden, j'ai compris.
- Il ne sait pas.
- Désolé, j'angoisse.
On t'a fait une piqûre, papa ?
Non.
C'est le début de l'horreur.
- On va me faire une piqûre ?
- Non, bien sûr.
Tu as dit que j'ai du popo vert ?
- Putain, ça tombe mal.
- Le plombier...
Désolé, j'ai répétition. Merde !
Désolé, désolé.
Tout le monde, je suis désolé.
On me fera d'autres piqûres quand ?
Pas avant très longtemps.
Un million d'années ?
- Le Dr Woodman a dit...
- C'est quoi, un plombier ?
C'est un homme qui...
Ou une femme.
Un homme ou une femme
qui répare les éviers, les WC...
Tu sais ce que c'est, un tuyau ?
Salut Jim, j'ai eu un accident.
- Comme une pipe ?
- Un autre genre de tuyau.
Dans les maisons, il y a des tuyaux.
Comme des tubes.
Derrière les murs,
sous le sol, partout.
Quoi, chérie ?
Partout partout ?
C'est normal, chérie.
Ils transportent l'eau partout.
Comme dans ton corps, les veines...
- Les capillaires...
- Les capillaires pleins de sang...
J'ai du sang ?
Je ne veux pas de sang !
Qu'est-ce que tu fais ?
- J'explique la plomberie.
- Arrête !
C'est pas possible !
Ça va, tu n'as pas de sang.
Ne lui dis pas ça.
Caden, arrête !
Merci de me recevoir tout de suite.
C'est le choc à la tête ?
Possible.
Mais vous devez voir un neurologue.
Un neurologue ?
Un spécialiste du cerveau.
Je sais ce qu'est un neurologue.
J'ai cru, à votre ton.
J'avais entendu urologue.
Pourquoi un neurologue ?
Pour voir.
Les yeux font quand même
partie du cerveau.
Ce n'est pas vrai.
Pourquoi le dirais-je ?
Ça ne paraît pas juste.
"Juste", moralement correct,
ou exact ?
Je ne sais pas.
Exact... je suppose.
Intéressant.
Quand tu bottes, fils,
envoie le ballon à 70 mètres
et fonce dans le camp adverse.
Quand tu frappes,
frappe de toutes tes forces,
c'est important.
Il y a des gens importants
dans les tribunes,
et tout de suite...
Ben, où est-ce que...
Ben, comment...
Willy, tu montes ?
Willy, réponds-moi !
Claire, ça va ?
Que se passe-t-il ?
C'est trop ***
pour ces problèmes-là !
Pardon, on arrange ça.
Tu n'as rien ?
La perruque... m'a sauvé la vie.
Ça va, vraiment.
C'était bon, Tom.
J'essayais de m'écraser
de manière différente, ambivalente.
J'ai vu. Ça me plaît.
N'oublie pas qu'un jeune homme
qui joue Willy Loman pense
qu'il joue la fin
d'une vie de désespoir.
La tragédie est que nous savons
que toi, le jeune acteur,
tu aboutiras
au même lieu de désolation.
Très bien.
- On reprend. Combien de temps ?
- 15 minutes.
Et moi, rien ?
Quoi encore ?
À la recherche d'un réseau.
Le réseau est bon ici. Bizarre.
Oui, c'est bizarre.
Les portables, c'est fou.
À tout de suite.
Le Dr Heshborg
m'envoie au Dr Scoriano.
Mes pupilles réagissent mal.
Je crois que j'ai du sang
dans mes selles.
Je crois que j'ai du sang
dans mes selles.
Quelle selle ?
- Quand j'attendais Olive...
- C'était comment ?
Je ne sais pas, plein d'espoir.
J'attendais un changement.
Il y en a eu un, non ?
Énorme.
Peut-être moins que j'espérais.
Pardon, c'est affreux à dire.
On ne dit rien d'affreux ici,
juste du vrai et du faux.
Je peux dire une horreur ?
Je vous en prie.
J'ai imaginé que Caden mourait.
Je repartais à zéro,
sans remords.
Je sais que c'est...
c'est mal.
Caden, ça vous fait mal ?
Bien.
C'est un cauchemar, là-dedans.
Désolée.
Je lis Le Procès.
Tu aimes ?
J'adore !
Je me sens idiote
de ne pas le connaître.
C'est un livre célèbre, en plus.
Tu n'es pas idiote.
Là, tu dis :
"Hazel, tu es très intelligente,
et j'adore tes yeux."
- Hazel, tu es très intelligente...
- Vraiment ?
Et j'adore tes yeux.
Mon chéri !
Après, qu'est-ce que je dis ?
Je ne peux pas le dire.
Pourquoi ?
Parce que c'est cochon.
Vous pouvez sortir un instant ?
Allez-y.
Je sais comment un homme est fait.
Je peux *** dans ton évier ?
On est complets.
Magnifique.
Merci.
Et la répétition ?
Atroce.
On a 560 changements de lumière.
Pourquoi tout faire compliqué ?
Tu es comme ça.
Mais on s'en est sortis.
C'est très joli.
Caden, je suis désolée.
Je ne peux pas venir ce soir.
J'ai deux tableaux à envoyer demain.
- Je sais, c'est nul.
- La première.
Je sais. Je voudrais venir.
- Si je pouvais.
- Je dois me préparer.
- Je viendrai demain.
- Je ne sais pas ce que je mets.
Je dois décider.
Willy ?
Ce n'est rien, je suis rentré.
Je me suis trouvée affreuse.
Gonflée et énorme...
Non, tu étais très belle.
Je suis très content.
- Ça va ?
- Une petite migraine.
Je voulais te dire merci
pour tout.
Tu as été fantastique.
Ce sera triste
de continuer sans toi.
Je passerai voir.
Quel bébé je fais !
Je vais me saouler.
Claire...
chérie.
Un bon boulot.
- T'en fais pas, ça va aller.
- Bravo !
J'ai fait vite, avant les autres.
On s'assied ?
Où est madame ?
Elle avait du travail.
Son exposition à Berlin
est dans 15 jours.
On va passer un mois là-bas.
- Pourquoi tu me plais tant ?
- Pas la moindre idée.
Moi non plus.
Ça t'arrive de te défoncer,
mon ami ?
Oui, quelquefois.
Tu veux, maintenant ?
Dans ma voiture ?
Ça me fait...
quelque chose, la défonce.
Quel genre de quelque chose ?
Tu sais...
ça me trouble.
- Ça veut dire quoi ?
- Tu sais bien !
Ça me trouble... ça m'excite.
Avec moi dans le break,
ça serait dangereux ?
Possible.
On peut pas s'amuser avec toi.
Les critiques arrivent quand ?
Je sais pas.
... le doigt de son meilleur ami,
deux bébés,
... le doigt de son meilleur ami,
deux bébés,
un comme ça, un comme ça,
et deux chatons.
Caden !
Comment ça s'est passé ?
Il est ***.
Maria est venue me tenir compagnie.
On a oublié l'heure.
On a tout fini.
Je suis désolée
d'avoir raté ta pièce.
Comment ça s'est passé ?
Très bien. Un triomphe.
Les critiques sont formidables.
Times trouve génial
Willy et Linda joués par des jeunes.
Sublime, Caden ! Bravo.
J'ai hâte de la voir demain...
ce soir.
Magnifique.
Il est vraiment ***. Tôt !
Tôt !
Il est ***.
Moi aussi, j'aimerais la voir.
On peut avoir une place pour Maria ?
Vous êtes défoncées.
Un peu... je ne sais pas.
Mais tu en es content ?
Oui. J'aimerais avoir ton avis.
Mon avis ne compte pas.
Absolument !
Tout ce qui compte,
c'est ta satisfaction artistique.
Félicitations.
J'ai toujours aimé cette maison.
C'est un endroit merveilleux.
Je l'ai toujours crue
au-dessus de mes moyens.
Les vendeurs sont très motivés.
C'est une décision qui fait peur.
Je ne pensais pas acheter seule.
Mais à 36 ans,
je me demande ce que j'attends.
Acheter une maison, ça fait peur.
Surtout avec le feu.
Elle est grande. 200 m?,
sans compter la cave à moitié finie.
Je ne sais pas.
Je devrais y aller.
La dimension parfaite
pour une personne seule.
Elle me plaît.
Mais j'ai peur de mourir
dans le feu.
Choisir sa mort
est une décision importante.
Vous voulez voir mon fils ?
Derek habite la cave
depuis son divorce,
si ça ne fait rien.
Salut, maman.
Allons-y, maman.
Rien qu'une minute.
Je n'ai pas...
Pardonne-moi, chéri.
Je ne peux pas pleurer.
Je ne sais pas pourquoi.
Il me semble
que tu es encore en tournée.
Je t'attends toujours.
Pourquoi as-tu fait ça ?
Je cherche, je cherche,
et je ne comprends pas.
J'ai fait le dernier versement
sur la maison aujourd'hui.
Nous ne devons plus rien.
Nous sommes libres.
Nous sommes libres !
C'est bien fait. Ça marche bien.
Ça m'a beaucoup plu.
Les vieux ont l'air si jeune.
C'est un choix, papa.
Je t'expliquerai.
- Un choix ?
- Ça ne m'emballe pas...
... que tu reprennes
la pièce d'un autre.
Il n'y a rien de personnel.
Les gens sortent en larmes.
Bravo. Mets-toi au service
des abonnés du théâtre de province.
Tu n'as pas trouvé ça long ?
Que laisses-tu derrière toi ?
Tu as peu de temps pour décider.
Quand tu es mort,
le temps n'existe pas...
Quand tu es mort,
le temps n'existe pas...
Je ne sais pas.
On a dormi trois heures.
On est fatigués.
J'ai dormi blottie contre Olive,
c'était super.
Je crois que j'ai de l'arthrite.
Des amis enflammés.
Je vais le faire.
Non, je sais très bien.
D'accord.
Je t'appelle plus ***.
Je sais. Tu as raison.
J'ai les articulations raides.
Qui était-ce ?
Maria.
Première fois en trois heures.
Caden, je veux aller à Berlin
seule avec Olive.
Ça nous ferait du bien.
Bon Dieu.
Bonjour, les petits.
Pourquoi tu ne veux pas de moi ?
Je crois que ça nous ferait
du bien à tous deux.
Être seuls.
Comment je suis censé réagir à ça ?
Je ferme ton blouson ?
Tu as quoi à la figure, papa ?
Des pustules.
On appelle ça une sycose.
Pas comme une psychose,
mais presque.
Je ne connais pas.
Bien sûr que non.
C'est deux choses différentes.
Ça s'écrit de deux manières.
"Psy", c'est quand on est fou,
comme maman.
"Sy", c'est ces vilains trucs
sur ma figure.
- Tu pourrais avoir les deux.
- Mais je n'en ai qu'un.
Je peux te poser une question ?
Je t'ai déçue, quelque part ?
Je ne sais pas ce que je fais.
Une petite séparation.
On parlera à mon retour.
On est toujours déçu,
quand on connaît quelqu'un.
L'amour romantique,
ce n'est qu'une projection, non ?
Je ne sais pas.
Je suis désolée.
Je t'aime.
Je ne sais pas ce que je fais.
On parlera à mon retour.
Fluorostatine TR
vous aide à vivre
si vous affrontez
une chimiothérapie.
Demandez à votre médecin :
Fluorostatine TR.
Il y a un plouc
et je m'en vais de Ploucville.
Avec la brosse miracle,
récurez tout...
Tous debout !
Levez les jambes !
Il n'y a rien à faire
Si le parachute s'ouvre pas
Tu vas tomber par terre
Tu vas tomber là-bas
Tu es mort quand tu es tombé
Quelqu'un a peut-être pleuré
Mais pas ta fiancée
Je suis seul.
Autre chose ?
Je suis blessé.
Et puis ?
Adele a raison,
je ne fais rien de réel.
Réel, ce serait quoi ?
J'ai peur de mourir.
On ne sait pas ce que j'ai.
Je veux laisser ma marque
de mon vivant.
C'est le moment, oui.
J'ai un livre qui vous aiderait
à aller mieux.
Il s'appelle Aller mieux.
- C'est de qui ?
- De moi.
Et tous ceux-là.
Je ne savais pas.
"Oh", n'est-ce pas ?
Le chat mange le rat...
toute sa plomberie ?
Je suis un nerf à vif...
fluides vaginaux... pli profond...
45 dollars.
LE METTEUR EN SCÈNE CADEN COTARD :
"IL VA CHANGER MA VIE !"
Cinq.
Plusieurs cinq. Pas bon.
Continuez le fil dentaire.
À dans trois mois.
Six.
Je vous envoie à un parodontologue.
Pour chirurgie gingivale.
Enfin, je te trouve.
Qui est à l'appareil ?
Ellen ?
J'ai hâte de te voir
avec Olive le 12...
Je dois raccrocher, pardon.
Il y a une fête.
- Je suis célèbre !
- Formidable.
Urgences. Votre problème ?
- Je suis malade !
- Madame ?
IL EST BON D'ÊTRE ADELE
"JE REGARDE, JE VOIS. JE VOIS,
JE PEINS. C'EST TOUT SIMPLE."
M. Cotard ?
"JE NE VOIS QUE DES GENS
JOYEUX ET SAINS."
Crise convulsive.
- C'est-à-dire ?
- Dégradation synaptique.
D'origine fongique.
Les fonctions autonomes disjonctent.
Impossible de saliver, de pleurer...
- C'est grave ?
- On ne sait pas...
Mais oui.
Essayons un programme
de rétroaction
permettant une sorte
de surpassement manuel.
Allons prendre un verre.
Ce serait sympa.
Bizarre.
J'aime le bizarre.
Je t'aime bien, tu vois ?
Enfin, je ne veux pas
te mettre mal à l'aise.
Bon, je veux
te mettre mal à l'aise.
Je suis un petit bonhomme
Tout seul dans la mer
On fait quoi de tout ça ?
Tu veux venir chez moi, Cotard ?
Je fais mon petit boulot
Cette fois, je ne dirai plus :
"Ça ne fait rien."
Adele est juste en vacances.
Elle n'a pas appelé
depuis son départ.
Ça fait un an.
Une semaine.
Je t'offre un calendrier.
Quelque part, un jour peut-être
Peut-être loin, loin d'ici
Rien qu'un verre.
Souvenir pour mon album souvenir.
Je ne peux pas boire.
Je suis malade.
Tu y as versé quelque chose ?
Si c'est ce qu'il faut,
disons que c'est fait.
Filtre d'amour n° 69.
- C'est bon.
- Tu as envie de m'embrasser ?
Un peu.
Dis-moi pourquoi.
Je suis plein de nostalgie.
Et si tu me suppliais ?
À genoux.
Je veux que tu me supplies à genoux
de t'embrasser.
Pour rire.
Pourquoi je fais ça ?
Pour rire, chéri.
Tu m'aideras à oublier mes ennuis ?
Oh, mon petit.
Tu n'as pas idée.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Je ne sais pas, pardon.
Pardon.
Je suis...
vraiment perdu.
Pardon.
Vraiment.
Je suis très malade.
Je crois que je vais mourir.
J'ai une fille, je suis marié.
Je pensais
que ça changerait les choses.
J'ai eu un bon moment.
Tu es quelqu'un de très bien.
La chose à ne pas dire, Caden.
Va-t'en.
Hazel. Parlez ou non,
c'est vous qui payez.
Je n'ai pas de nouvelles de toi,
je voulais juste dire bonjour.
Bonjour, Hazel.
Maintenant.
Soyez ici, maintenant.
Olive te demande
de ne pas lire son journal.
Elle l'a oublié
sous son oreiller.
Glpef n mesr-siy.
PREMIER JOURNAL
J'ai le plaisir de vous informer
que vous avez été nommé
boursier MacArthur pour 2009.
Espérant que ce soutien financier
vous aidera à créer
une oeuvre de beauté, de vérité,
utile à votre communauté
et au monde entier.
J'ai eu la bourse MacArthur.
Beaucoup d'argent.
- Qu'allez-vous faire ?
- Une pièce.
Quelque chose de grand,
de vrai, d'impitoyable.
Qui exprimera ma vérité profonde.
Quelle est votre vérité profonde,
à votre avis ?
Je ne sais pas encore.
On l'appelle la bourse des génies,
je veux la mériter.
Merveilleux. Tous mes voeux !
Il vous faudra découvrir
votre vérité profonde,
n'est-ce pas ?
À quel âge un enfant écrit-il ?
Il y a un roman génial
écrit par un enfant de quatre ans.
Little Winky, de Horace Azpiazu.
- Charmant.
- Pas exactement.
Little Winky
est violemment antisémite.
Le récit suit
son initiation dans le ***,
sa plongée dans l'industrie
du *** et du snuff,
enfin les derniers outrages
qu'il subit d'un ex-taulard noir,
Eric Washington
Jackson Jones Johnson...
- À quatre ans ?
- ... Jefferson.
Écrit à quatre ans ?
Azpiazu s'est suicidé à cinq ans.
- Pourquoi s'est-il tué ?
- Je ne sais pas. Et vous ?
Pourquoi vous tueriez-vous ?
Je ne sais pas.
Je veux amener mon spectacle
à New York.
Le faire voir à des gens...
qui comptent,
le plus tôt sera le mieux.
Ce théâtre : central,
au coeur du quartier des théâtres,
excellent pour monter des pièces.
Absolument.
Voilà.
- On y faisait quoi ?
- Des pièces.
Des pièces de théâtre ?
Shakespeare.
Le Roi Lear...
L'orage...
L'idée, c'est de faire
un spectacle théâtral énorme.
Sans compromis.
Sincère.
Le théâtre, pour moi,
c'est le début de la pensée.
La vérité qui
n'a pas encore été dite.
Ce qu'on ressent quand on a reçu
un coup dans la gueule.
C'est l'amour
dans toute sa confusion.
Je veux nous voir tous,
interprètes et spectateurs,
plongés dans ce bain commun,
cette mikvè,
comme disent les Juifs.
Nous sommes tous dans la même eau,
tout compte fait.
Nous trempons dans...
notre sang menstruel
et nos émissions nocturnes.
C'est ce que
je veux donner aux gens.
Votre salade.
Votre soupe.
Bon appé***.
Qu'est-ce que tu fais ?
Je salive.
Exercice de rétroaction.
Tu nous aiderais ?
À la caisse ?
Non, en étant... mon assistante.
Je ne sais pas
si je peux travailler avec toi.
Je t'en veux.
Je veux normaliser les choses.
On s'amuserait bien ensemble.
Tu me manques.
C'est très troublant.
Cher Journal,
merci d'être mon nouvel ami.
Je m'appelle Olive Cotard
et j'ai quatre ans.
J'aime le chocolat
et ma couleur préférée est le rose.
Ça, c'est rose.
Oui. Très bien.
Nous allons parler sincèrement
et il en sortira
un spectacle théâtral.
Je commence.
Je pense beaucoup à la mort
ces temps-ci.
Tu vas guérir, mon chou.
Merci, Claire, mais...
Mais si, pauvre chéri.
Quel que soit l'aboutissement
de cette affaire précise,
je mourrai.
Toi aussi.
Et tout le monde ici.
C'est ce que je veux interroger.
Nous fonçons tous vers la mort.
Mais nous voici
en cet instant, vivants,
chacun sachant qu'il va mourir,
espérant en secret ne pas mourir.
Magnifique.
Tout y est.
Les Karamazov.
Je chante cette chanson
Je demande seulement.
- Tu es pénible !
- Toi, tu es pénible.
Ne me fâche pas.
Non ?
Claire !
Je sais, Hazel.
- Vous êtes la caisse.
- Je suis la caisse.
- Ça va ?
- Très bien.
- Et vous ?
- Formidable, merci.
J'ai rendez-vous avec Caden.
- Vous connaissez M. Cotard ?
- Oui, je me souviens de lui.
C'est Derek.
On vous laisse.
- Content de vous avoir vus.
- Salut.
Pourquoi je m'incline ?
C'était bizarre.
Oui, un peu.
Tu me dis
ce que tu attends de moi ?
De mon personnage ?
On le construira ensemble.
On pourrait essayer
de trouver un modèle réel.
Cette Hazel peut être intéressante.
- Encore que...
- Toujours caissière, à son âge...
Sans doute pas si intéressante.
Elle voulait être actrice,
mais manquait d'assurance ?
On en parlera.
- Je suis tout excitée.
- Pourquoi ?
Parce que je trouve ça...
très courageux.
J'ai l'impression
que je vais prendre part
à une révolution.
Je pense à Artaud,
à La Dernière Bande,
à Grotowski.
Je ne sais pas ce que je fais.
C'est ce qui est tonique.
Savoir qu'on ne sait pas
est le premier et principal pas
vers le savoir.
Je ne sais pas.
Je suis fière de toi.
Ma mère est morte hier soir.
Mon Dieu.
Je suis désolé.
Pourquoi tu es dehors ?
Je suis comme ça.
Contente de t'avoir rencontré.
J'ai dit "rencontré" ?
Pardon. Je suis idiote.
Un lapsus, c'est tout.
Un lapsus freudien, c'est ça ?
Freudien, je ne sais pas en quoi.
Se rencontrer.
"Se rencontrer", tu vois ?
Elle rencontra Ralph Keene.
Ils s'aimèrent, se marièrent,
et bientôt naquit
leur premier enfant, Claire.
J'ai été un bébé.
Claire Elizabeth Keene
était une enfant joyeuse,
qui faisait le bonheur de sa mère.
Ses parents étaient fiers d'elle
pour sa politesse
et ses talents sportifs.
Que tu es belle !
À l'âge de sept ans,
Claire attrapa le virus du théâtre.
On la vit
dans les musicals de l'école,
Ado Annie dans Oklahoma!,
Adelaide dans Guys and Dolls,
Maria dans The Sound of Music.
Il faut que je te baise.
Il le faut.
Il n'y en aura pas d'autre
devant toi.
Une place, s'il vous plaît.
- Attendez.
- 40 dollars.
On n'est pas vraiment...
Nous devons questionner...
pour découvrir
l'essence réelle de chaque être.
On va travailler séparément.
Davis, je commence par toi.
J'aime le début.
Je ne veux pas d'une "bonne scène".
"Davis, je commence par toi" ?
Il y a une marge entre
me favoriser et m'ignorer.
Nous avons Ariel,
on sait que nous baisons.
On parlera de ton personnage
quand Ariel sera couchée.
OLIVE DE BERLIN, 10 ANS,
PREMIER ENFANT AU TATOUAGE INTÉGRAL
Je crois que j'ai trouvé.
Ce personnage est si beau...
Je dois retrouver ma fille.
Ta fille est ici.
- Ma vraie fille.
- Pardon ?
Je veux dire
ma première fille, Olive.
Ne nous fais pas ça !
Elle est tatouée.
Tout le monde est tatoué !
Je n'avais jamais vu ça.
Tu as des responsabilités !
Je ferai vite.
La redondance est fluide.
La vie évolue vers le sud.
Il n'existe que maintenant,
je suis toujours avec vous.
Par exemple, regardez
sur votre gauche.
Vous avez annulé, ça m'a libérée
et je voyage, moi aussi.
Je ne suis pas sûr
de bien saisir ce livre.
Mais lui vous saisit.
Vous êtes presque méconnaissable.
Merci.
Je vous montre ma jambe,
je me tiens tout près,
et vous respirez mon parfum.
Je vous offre
ma fleur mûre, vous la rejetez.
Ce livre est terminé.
Je ne parle pas l'allemand.
Je peux vous aider ?
Je cherche Adele Cotard.
Adele Lack.
Nous ne donnons pas
de renseignements personnels.
Je suis son mari.
Non, vous n'êtes pas ses maris,
qui s'appellent Gunther et Heinz.
Je suis le père de sa fille Olive.
Je vois.
Désolée,
je ne peux pas vous aider.
Cher Journal,
l'Allemagne, c'est hyper.
J'ai beaucoup d'amis ici.
Mes nouveaux papas sont beaux,
c'est des grands metteurs en scène.
Tu es ici ?
Je vis avec Adele et Olive,
Gunther et Heinz, Uschi et Britt.
Je suis leur nounou à tous.
Je veux voir ma fille.
Ils m'ont envoyée.
Ils ?
Qui c'est ?
Qui sont Uschi et Britt ?
- Ils ont décidé que c'est trop tôt.
- Qui a décidé ?
Ils l'ont fait tatouer !
C'est moi. Olive est mon projet.
Elle a quatre ans !
Merde, elle a quatre ans !
Elle a presque onze ans passés.
Elle est ma muse.
Je l'aime.
Tu ne l'aimes pas !
Où est-elle ?
Qu'avez-vous fait à ma fille ?
La mort arrive
plus vite qu'on ne le pense.
C'était le dernier
patient de la journée.
Jennifer, assez joué.
- Je ne comprends pas.
- Le courant...
Vous avez une liaison dans la vie.
Ce n'est pas bon.
Les acteurs jouent des acteurs.
Tu filmes la scène, tu es dedans.
En lui disant ça,
tu t'aperçois qu'il t'attire.
Comment le lui dire ?
Tu te reproches
de lui parler d'un autre.
C'est mon papa !
Papa ne peut pas jouer, chérie.
Papa n'est plus avec nous.
Il est parti se chercher.
Ça serre encore à l'orteil.
Si vous vous engueulez, allez-y !
Je n'y crois pas.
Monsieur, vous êtes un jean-foutre !
La chaussure fait deux pointures...
Ne change pas de personnage
quand tu changes d'action.
Et ça a commencé aujourd'hui ?
Jamais avant ?
Bien.
Rhabillez-vous.
Vous êtes médecin, oui ?
Je meurs ? Vous pouvez le dire ?
Vous ne pouvez pas le dire ?
Je ne peux pas vous dire.
Pas me dire si vous ne pouvez pas ?
Parce que vous n'avez pas le droit ?
LITTLE WINKY ET CADEN
Qu'est-ce que tu fais là ?
Je me demandais
si je te rencontrerais.
- Tu es en beauté.
- Merci.
Une nouvelle coiffure ?
Depuis quelque temps.
Que fais-tu à New York ?
Je suis avec Derek et les garçons.
Mini-vacances.
Les garçons ?
Je te croyais au courant.
Quel âge ?
Cinq ans.
Des jumeaux.
Robert, Daniel et Allen.
Jolis noms. Où sont-ils ?
Derek les a emmenés au muséum,
je fais des courses.
Ça me fait plaisir de te voir.
Comment vas-tu ?
J'ai vécu avec Claire.
Nous avons une fille.
Mais nous sommes séparés.
Et toi ?
Ça va.
Je travaille chez des opticiens.
Formidable !
Tu portes une blouse de labo.
Ça fait plaisir.
Ça fait plaisir de te voir, Hazel.
Comme j'aime Maria !
Elle est bien plus
un père pour moi que Caden,
avec ses saouleries,
ses odeurs corporelles,
ses dents gâtées.
Que faire, sinon le haïr,
peut-être avoir pitié de lui.
Mais Maria !
Je veux revenir.
M'occuper de toi et d'Olive.
D'Ariel ! Merde.
D'Ariel.
Il est si ***. S'il te plaît.
Mon père est mort.
Son corps était rongé par le cancer,
et il ne le savait pas.
Il a consulté pour un mal au doigt.
Il paraît qu'il a
atrocement souffert...
et qu'il a...
qu'il m'a demandé avant de mourir.
Il paraît qu'il a dit
qu'il regrettait sa vie,
qu'il a dit beaucoup de choses,
trop pour les rapporter.
Que ça a été les derniers mots
les plus longs et tristes
qu'ils aient jamais entendu.
Il restait si peu de lui.
Ils ont rempli le cercueil
de boules de coton
pour l'empêcher de ballotter.
Toutes mes condoléances.
Excusez-moi.
Je dois aller aux toilettes.
Dieu vous bénisse,
vous et les vôtres.
Dieu vous bénisse. Excusez-moi.
Hazel. Parlez ou non,
c'est vous qui payez.
Pardon.
Salut, Derek.
Veux-tu...
me dire quoi faire ?
Chacun doit s'arranger avec sa vie.
Je veux juste
que tu me regardes comme autrefois.
Je ne peux plus.
Je suis désolé.
J'ai tout foutu en l'air
et je n'ai aucun courage.
Je suis désolé.
Je suis bien.
Je ne veux pas que tu sois bien.
Enfin, si, mais...
ça m'arrache les tripes.
Je ferai tout pour t'aider.
Je t'aiderai aussi.
Je vais bien.
J'ai Derek.
Oui, chéri, j'arrive.
Cher Journal,
aujourd'hui je me suis sentie
mouillée entre les jambes.
Maria m'a expliqué
qu'à présent je suis une femme,
et c'est merveilleux avec Maria.
Olive, c'est papa.
Lâchez-moi ! C'est ma fille !
Lâchez-moi !
Je ne me satisferai
que de la vérité brutale.
Brutale.
Chaque jour vous aurez une note
vous disant ce qui vous arrive.
Une boule dans votre poitrine,
vous voyez votre femme
comme une inconnue...
Quand aura-t-on un public ?
Ça fait dix-sept ans.
Et je ne fais pas
d'exception pour moi.
Quelqu'un va jouer mon rôle
pour explorer les abîmes
d'obscurité et de lâcheté
de mon existence
solitaire et merdique.
Il recevra aussi des notes,
correspondant à celles
qu'en vérité je reçois
chaque jour de mon Dieu !
Au travail !
TU AS LA GUEULE DE BOIS
PLUS RIEN N'A D'IMPORTANCE
TA FEMME A FAIT UNE FAUSSE COUCHE
TU TE MORDS LA LANGUE
TU AS ÉTÉ VIOLÉE HIER SOIR
TU AS PERDU TON TRAVAIL
On m'a renvoyée.
J'ai provoqué des conjonctivites.
Je me suis pas lavé les mains.
J'ai des mains à conjonctivite,
je suis trop bête.
Cette école chrétienne nous saigne.
C'est pas donné.
C'est un truc à Derek.
Je ne crois pas en ces conneries.
Bien se conduire,
c'est ça qui compte.
Tu as un boulot pour moi ?
J'ai déjà un assistant.
- Il n'y a pas encore de caisse...
- Je t'en prie, Caden.
Sammy Barnathan ?
Sammy Barnathan.
Je n'ai pas de C.V.
ni de photo.
Je n'ai jamais été acteur.
Bien. Pourquoi êtes-vous ici ?
Je vous suis depuis vingt ans.
J'ai su comme ça, pour l'audition.
J'ai tout appris sur vous
en vous suivant.
Engagez-moi.
Vous vous verrez tel que vous êtes.
Coucou !
Inutile d'en voir d'autres.
Il sait tout sur moi.
Je lui donne le rôle,
et on va boire un verre
pour démêler ce truc entre nous.
Pourquoi j'ai pleuré.
Parce que je n'ai jamais
éprouvé pour personne
ce que j'éprouve pour toi.
Je veux te baiser
jusqu'à fusionner en une chimère,
une bête mythique, pénis et vagin
éternellement confondus,
deux paires d'yeux
se regardant l'un l'autre,
des lèvres qui
se touchent sans cesse
et une voix
qui se chuchote à elle-même.
Vous avez le rôle.
Ta merde n'a jamais été grise.
C'est bien.
C'est quand, la première ?
Quand ce sera prêt.
Il faut qu'on entre,
ça va mal là-dehors.
Je regrette.
Je pensais l'appeler Simulacre.
Je ne sais même pas
ce que ça veut dire.
J'aurai 5 cents si j'arrête
de jouer avec mon pipi ?
L'Imparfaite Lumière
de l'amour et de la peine ?
Je ne sais pas.
Claire, tu vas jouer
ton propre rôle.
Sammy s'installe dans ton décor
dans mon rôle.
J'ai l'honneur de jouer ton mari.
Tu es une grande actrice.
Je t'ai vue l'an dernier
dans Bernarda Alba.
C'était épatant, cette pièce.
Dur sur le plan émotionnel,
mais quelle satisfaction !
J'ai adoré jouer
avec tant d'actrices si fortes.
Je vais commencer
à penser à moi.
Commencer ?
Pourquoi avons-nous quitté Adele ?
Elle nous a quittés.
Tu l'as su mieux que personne,
moi excepté.
Un grand peintre.
Le plus grand vivant.
Personne n'affronte la vérité
comme elle.
Et une chatte douce.
Comment le sais-tu ?
Je l'ai lu.
De toute façon...
je ne sais pas où elle est.
Peut-être qu'elle habite
à New York,
qu'elle a une expo au Met.
Peut-être.
Pourquoi tu me donnes ça ?
Pour te suivre et voir comment
tu te perds encore davantage.
Documentation.
Pour le rôle...
partenaire.
MORT DANS LA FAMILLE
DIEU SOULAGE NOTRE PEINE
Retenez-le !
Retenez-le !
Je vous ai demandé
de retenir l'ascenseur !
Désolé, j'ai appuyé,
mais trop ***.
Vous n'avez pas appuyé.
- Bonne nuit.
- Merci !
Vous êtes Ellen ?
Ellen Bascomb ?
Je dois donner la clé du 31 Y
à Ellen Bascomb.
Oui, je suis Ellen.
Elle vous fait dire de commencer.
Et n'oubliez pas
de changer les draps.
Adele ?
Bonjour, Ellen. Sois un amour,
lave les draps et le linge.
Ton argent est sous le grille-pain.
Bises, Adele.
P.S. Un sac de vieux vêtements
dans le placard, sers-toi.
Je me suis promené.
Je devais réfléchir.
Toute la nuit ?
Tu as une drôle d'odeur.
Tu portes du rouge à lèvres ?
Quel genre d'odeur ?
Mauvais ? Comme un vieillard ?
Le moisi, le nettoyant.
Comme si tu avais tes règles.
Mes règles ?
À toi de me dire.
Je n'ai pas de règles,
comment aurais-je l'odeur ?
Je n'en sais rien.
Je n'aime pas le type qui te joue.
Tu n'aimes pas Sammy ?
TU ES PEUT-ÊTRE GAY
Merde !
J'ai 45 ans,
ras-le-bol de ces conneries.
Je ne le vire pas.
Il est ce qu'on a de mieux.
Il me pelote en répétition.
Il est ton mari.
Il n'est pas mon mari, c'est toi !
Ça va pas ?
Je vais répéter.
C'est la pièce.
On touche à un truc réel !
Formidable, vous deux.
Magnifique, Sammy.
Temps mort ?
Qu'est-ce qu'il y a ?
Il me semble
qu'on a besoin d'une Hazel.
Tout un côté de Caden
m'échappe sans elle.
- Sans doute.
- Je vais être un personnage ?
Salut, Ellen.
Super boulot hier soir.
Tu rechanges les draps ?
On a baisé comme des bêtes,
ça sent le fauve. Baisers, A.
Salut, Adele. J'ai remis
du papier dans les tiroirs.
Au fait, j'ai gagné
une bourse MacArthur.
Je monte une pièce qui sera,
je crois, pure et véridique.
Amitiés,
Ellen.
Je me suis promené.
Je devais réfléchir.
Qu'est-ce que tu fais la nuit ?
J'ai le droit de savoir.
Je vais chez Adele.
Je fais le ménage.
Tu sais ce que j'ai quitté ?
Pour ça ? Pour toi ?
Tu veux bien ouvrir ?
Ça a l'air sérieux. Je dérange ?
Oui, Hazel ?
L'actrice qui joue mon rôle
peut commencer aujourd'hui.
Il ne nous manque que ça,
deux Hazel !
Bon, ce sera mon signal.
Nettoie aussi ses WC !
Pourquoi pas ?
C'est terminé !
Non, Claire !
Je ne te parle pas !
Je n'ai pas parlé
des WC de Hazel, c'est lui.
Mais tu l'as pensé !
Pensé, mais pas dit !
J'ai une offre
pour Needleman in a Haystack.
Je vais accepter.
Tu quittes l'appartement.
Le vrai. Garde celui-là.
Une remplaçante pour Claire.
Je ne l'ai pas dit !
J'ai déjà demandé une remplaçante.
Je dois passer à autre chose.
Comme ça ?
Tu ne me donnes pas une chance ?
Ce n'est pas mon genre d'en donner.
Mon genre, c'est de m'amuser.
J'essaie d'être amusant.
Mon analyste dit
que tu as des complexes.
Tu aimais
les complexes de Needleman.
- Avant que mon analyste...
- C'est la dernière.
- Au revoir.
- Au revoir. On reprend ?
Tu promettais beaucoup,
mais je dois passer à autre chose.
Pardon.
Needleman, tu promettais beaucoup,
mais je dois passer à autre chose.
Comme ça ?
Tu ne me donnes pas une chance ?
Ce n'est pas mon genre d'en donner.
Mon genre, c'est de m'amuser.
Tu aimais
les complexes de Needleman.
Avant que mon analyste...
C'est un mensonge.
J'essaie d'être amusant.
Mure tout ça.
Entièrement.
Needleman !
Ça va !
Bravo pour ta bourse !
J'ai aménagé le placard
en chambre à coucher.
Tu es la bienvenue,
tu n'aurais plus
à rentrer à Queens.
Juste une idée. Bises.
Cher Journal,
je suis gravement malade.
C'est peut-être à ces moments
qu'on revient sur le passé :
un vêtement de mon enfance,
un blouson vert,
une promenade avec mon père,
un jeu entre nous :
"On dit qu'on serait des fées."
Je m'appelle Laurulee.
Tu es une fée garçon,
tu t'appelles Teeteree.
Quand on est des fées, on se bat.
Je dis : "Ne me frappe plus,
ou je vais mourir."
Tu me frappes encore, je dis :
"Maintenant, je dois mourir."
Tu dis : "Tu me manqueras."
Je réponds : "Je suis forcée."
Tu devras attendre
un million d'années pour me revoir.
On me mettra dans une boîte.
Il me suffira d'un verre d'eau
et de petits bouts de pizza
et la boîte aura des ailes,
comme un avion.
Tu demandes :
"Où va-t-elle t'emmener ?"
"À la maison."
Ça passe par là.
Les mots, en anglais, ici.
Je meurs.
Je suis sûre que Maria te l'a dit.
Les fleurs tatouées
se sont infectées
et elles meurent.
Moi aussi.
C'est la vie.
C'est Maria.
Elle est la cause de tout.
Maria m'a donné une raison de vivre
après ton départ.
Les fleurs sont
ce que je suis devenue.
Ta mère et Maria t'ont emmenée.
Des années je t'ai cherchée.
Je ne t'ai pas quittée.
Je veux te parler
de ton homosexualité.
Je ne suis pas homosexuel.
Elle a dit que tu le nierais.
C'est une menteuse.
Elle te ment.
J'ai aussi résisté,
en tombant amoureuse de Maria,
quand nous avons fait l'amour
salement et douloureusement.
Maria est ton amante ?
Bien sûr.
Elle m'a fait me découvrir.
Mon vagin et le sien.
Tu n'imagines pas
à quel point elle est perverse.
Je dois te pardonner
avant de mourir,
mais je ne peux pas
si tu ne demandes pas pardon.
Je n'ai pas de temps !
Tu dois me demander pardon.
Pourras-tu me pardonner ?
Pourquoi ?
Pour t'avoir abandonnée.
"Pour t'avoir abandonnée
"afin d'avoir un rapport ***
avec mon amant homosexuel Eric."
Bien. Je vais le dire.
Pour t'avoir abandonnée
afin d'avoir un rapport ***
avec mon amant homosexuel Eric.
Non.
Je ne peux pas.
Je regrette.
J'espère que tu es heureux, pédé.
Je ne suis pas heureux.
PLAN DES ENTREPÔTS
PLAN DES ENTREPÔTS
ENTREPÔT N° 2
Ce n'est pas une pièce
sur le flirt, mais sur la mort.
Soyez personnels ! Circulez !
Inutile de les engueuler.
C'est une pièce sur le flirt,
pas seulement sur la mort.
Elle parle de tout :
flirt, naissance,
mort, vie, famille...
Ça ne fait pas réel.
Quoi ? Je ne t'entends pas.
Bonjour, Haze.
Tu as passé une bonne nuit ?
Pas mauvaise, et toi ?
Philip a eu la colique
toute la nuit.
- Je suis désolé.
- Désolé.
Tout le monde est là ?
Pas Sammy.
Jimmy a appelé...
il y a un problème dans le métro.
Bonjour, Hazel.
Tu plais à Sammy.
Tu vas construire ça.
Ce n'est qu'une façade.
La maison d'Adele.
On cherche une Ellen.
L'intérieur viendra plus ***.
Quelques jours ?
Millicent Weems ?
Hazel, que penses-tu de ce titre ?
Ni connu, ni embrassé, perdu.
Voici Millicent Weems.
Asseyez-vous.
Vous faites bien le ménage ?
Très, très bien.
Vous jouez une femme de ménage.
J'ai joué Egga, la femme de ménage,
dans Hedda Gable.
Et Mme Dobson dans Scrub-a-Dub,
au Pantages.
Vous êtes bizarrement proche
de ma vision du personnage.
Heureuse d'être bizarrement proche.
Excusez-nous !
Maurice, qu'y a-t-il ?
Pardon, on a des nouveaux,
on n'est pas synchros.
C'est bon maintenant ?
Vous êtes Ellen ?
Ellen Bascomb ?
Merde.
Réplique, s'il vous plaît ?
"Quoi ?"
C'est ça. Quoi ?
Je dois donner la clé du 31 Y
à Ellen Bascomb.
Oui, je suis Ellen.
Ce n'est pas la bonne clé.
J'arrive.
Tu as entendu ?
Tu passes le quatrième mur.
Ce n'est pas la bonne clé.
C'est à moi d'ouvrir la porte.
- Tu es là ?
- Il n'y a personne.
Je prends une ***, j'arrive.
Tu veux du café ?
Je peux en faire.
Tu as regardé le nouveau tableau ?
Qu'en penses-tu ?
Merci pour le coup ce matin.
On ne marche pas comme ça.
Marche comme tu marches.
Regardez.
Je dois y aller.
Regardez !
Où sont Hazel et Sammy ?
Qu'est-ce que tu fais ?
Je suis toi.
Hazel te plaît, à moi aussi.
Elle n'existe pas pour toi.
Cette Hazel te plaît.
C'est ce que je lui répète.
Y a pas de mal.
C'est la pause syndicale.
Dix minutes, tout le monde !
Il ne te plaît pas, dis ?
Si. Il me fait penser à toi.
Je suis moi. Inutile
qu'on te fasse penser à moi.
Ne t'en fais pas, Caden.
Je te préfère.
Vraiment. Mais Sammy est amusant.
Je suis amusant.
Non, mon chéri.
Agent Melman, police de Schenectady.
Votre mère a été victime
d'un cambriolage.
Alors ?
Elle est morte.
Mon père était avec nous ?
Je ne sais pas de quoi il a l'air.
Il est mort.
Il doit avoir l'air mort.
Ça ne devait pas être lui.
Un grand type.
Enfin.
Merci d'être venue.
De rien.
Hazel était prise,
tu es le meilleur second choix.
Je ne veux pas dire
que tu es un second choix,
mais comme tu joues son rôle,
c'est réconfortant.
Ça paraît logique ?
Encore que dans la vie,
tu ne sois pas comme elle,
mais tu la joues très bien.
Hazel a dit
ce qu'elle faisait ce soir ?
J'ai appelé chez elle,
et son mari m'a dit
qu'elle rentrerait ***.
J'ai trouvé ça bizarre.
Elle disait que Philip était malade.
Elle dîne avec Sammy.
- Intéressant.
- Il est censé m'aimer, moi.
Je vais lui parler.
Excuse-moi.
Je dois aller aux toilettes.
N'oublie pas ton téléphone.
Merci, Yammy.
Hazel. Parlez ou non,
c'est vous qui payez.
Prends la chambre de mes parents.
Je pensais qu'on avait nettoyé.
Qui ?
Je ne sais pas, quelqu'un.
C'est ma chambre.
Tu peux dormir ici.
Où vas-tu dormir ?
Sur le divan du salon.
Tu ne veux pas
dormir avec moi ?
C'est juste sexuel.
Si ça te va.
Comment peux-tu ?
Je me déshabille tous les jours.
Devant quelqu'un, c'est différent.
Je ne vois pas pourquoi.
Parce que tu as un beau corps.
C'est peut-être plus facile.
C'est possible.
Tu veux baiser ?
Oui. Et toi ?
Ôte tes vêtements.
Je suis désolé.
Je suis très, très seul.
Je ne...
sais pas ce qui ne va pas.
Je suis désolé.
Tu comprends ?
Tu peux comprendre la solitude ?
Je ne sais pas.
Je me sens bien, le plus souvent.
Baiser, ça peut aider.
Ça ne fait rien.
Enlève tes vêtements.
Tu es très jolie.
Parfois j'aimerais
être joli comme ça.
Tu voudrais être une fille ?
Parfois je pense
que ça m'aurait mieux réussi.
C'est chiant de bien des façons.
- Tu aimes les hommes ?
- Non !
Je n'aime que les femmes.
Je commence à avoir froid.
Le joli Caden.
Merci d'avoir dit ça.
Viens te coucher, joli Caden.
Merde, je n'aurais pas dû
boire tant de bière.
- Comment tu vas réagir ?
- Je vais déjeuner. Et toi ?
C'est bon, Roland.
Il faut le renvoyer.
Pas la peine de le renvoyer.
Jeremy joue vers nous.
Il doit parler à Donna,
on entendra bien assez.
Sammy est trop explicatif.
Il doit être télégraphique :
"Jeremy, plus large !"
Tu as une seconde ?
Si Hazel est amoureuse de Sammy
et Caden de Hazel,
il y aurait un face à face
où Caden me dirait :
"Évidemment,
c'est un substitut pour moi."
Alors Hazel aurait un moment fort,
où elle pleure, se met en colère.
L'un ou l'autre,
ce serait dramatique.
- Ce n'est pas arrivé.
- Hazel ferait ça, Hazel.
Hazel ne l'a pas fait, Tammy.
Caden, ton avis ?
Il me semble qu'on pourrait essayer.
- Super.
- Merde.
Essayons.
Peut-être à la table
du metteur en scène.
Tammy a raison. Je ne vois pas
pourquoi tu es avec Sammy.
Il est gentil, il est libre,
il me baise sans pleurer.
Depuis quand es-tu libre ?
Derek est parti. À cause de toi.
Quand ?
Pourquoi tu ne m'as rien dit ?
Je ne sais pas.
Il y a beaucoup de pourquoi.
Je dois renvoyer
l'acteur qui joue Derek,
c'est quoi son nom ?
Quelle réaction romantique !
Non, ça m'est venu à l'esprit.
On a d'énormes problèmes de budget.
- Joe !
- Arrête, tu veux !
Je n'aime pas Tammy.
Elle n'a rien à voir avec moi.
Pourquoi elle te plaît ?
- Elle te ressemble.
- Joe Abernathy.
- Non, pas du tout.
- Elle s'est offerte à moi.
Abernathy ?
- C'était bien ?
- C'était sympa.
Je suis sincère.
C'était sympa, pas bouleversant.
Tu as pleuré ?
Tu fais des progrès.
Bon, j'ai un peu pleuré avant.
Tu fais partie de moi
depuis toujours,
tu ne le sais pas ?
Je dis ton nom à chaque souffle.
Qu'est-ce qu'on fait ?
Je ne sais pas.
C'est l'hôtel où j'étais
avec Derek et les gosses !
On a bientôt fini la terrasse.
- Regarde-moi !
- Que fais-tu ?
Ne bouge pas, je monte !
Il n'y a rien à dire, Hazel.
Ce n'est pas ta faute.
Que fais-tu ?
Je t'observe depuis toujours.
Mais tu n'as jamais
regardé que toi-même.
Regarde-moi.
Regarde mon coeur se briser.
Regarde-moi sauter !
Après la mort, il n'y a rien.
On n'observe plus,
on ne suit plus, on n'aime plus.
Dis adieu à Hazel pour moi.
Et pour toi aussi.
Nous n'avons pas beaucoup de temps.
Descends !
Hazel,
je t'aime !
Je n'ai pas sauté !
Un homme m'a retenu.
Lève-toi !
Je n'ai pas sauté !
Je sais comment faire.
Il y a 13 millions
d'habitants dans le monde.
Tu imagines tous ces gens ?
Et aucun d'entre eux
n'est un figurant.
Chacun a le premier rôle
dans sa propre histoire.
Il faut leur rendre justice.
Je sais comment faire. 13 millions
d'habitants dans le monde.
Tu imagines tous ces gens ?
Aucun n'est un figurant.
Chacun a le premier rôle
dans sa propre histoire.
Il faut leur rendre justice.
Tu vois ce que je veux dire ?
Viens chez moi ce soir.
S'il te plaît.
On pourrait s'installer ensemble,
dans un loft.
Ça paraît tellement beau.
Ma fille me manque.
On pourrait la prendre.
Olive me manque.
Et l'autre.
- Je suis une mauvaise personne.
- Non, tu ne l'es pas.
Je n'aurais pas dû sortir
avec Sammy.
Je voulais juste te rendre jaloux.
On n'amène pas quelqu'un
à se suicider.
Il était très perturbé.
Nous aurions dû vivre ça jeunes.
Et toutes les années entre.
Je meurs d'envie de toi.
Nous sommes là, Caden.
Je suis là.
Je meurs d'envie que ce soit fini.
La fin est part intégrante du début.
Que peut-on y faire ?
Tu es parfaite.
Je suis paumée.
Mais on va bien ensemble, non ?
Je n'y arrive plus toujours.
À cause des médicaments.
Je prends beaucoup de cachets.
Ça ne fait rien.
Ça me gêne.
Ne pense pas que c'est
à cause de toi ou de moi.
Ça ne fait rien.
J'ai un titre.
Lune obscure éclairant
un monde obscur.
C'est peut-être trop.
Probablement.
Vous pouvez venir ?
SOUVENIR POUR MON ALBUM SOUVENIR
Asphyxiée par la fumée.
Hazel. Parlez ou non,
c'est vous qui payez.
Je sais comment monter la pièce.
Tout se passera en un seul jour.
Le jour qui a précédé ta mort.
Le jour le plus heureux de ma vie.
Je pourrai le revivre à jamais.
À bientôt.
Tu as des idées pour...
la répétition d'aujourd'hui ?
J'ai un nouveau titre, peut-être.
Maladies infectieuses du bétail.
Un titre qui veut dire
bien des choses, tu verras.
J'ai besoin d'un Caden
pour ma Hazel.
Je voudrais jouer Caden.
Je sais, ce serait
une distribution insolite,
mais je crois que j'y arriverais,
que je le comprends.
Je ne le comprends pas.
Caden Cotard est un homme
qui est déjà mort.
Il vit dans un monde à mi-chemin
entre stase et antistase,
son temps est concentré,
sa chronologie confuse.
Jusqu'à ces derniers temps,
il s'est vaillamment efforcé
de comprendre sa situation,
mais maintenant,
il s'est pétrifié.
Ça a l'air bien.
Elle a raison ?
Pour moi, c'est pas ça.
Il y a beaucoup plus d'espoir.
Aucun d'entre eux n'est un figurant.
Aucun d'entre eux n'est un figurant.
Chacun a le premier rôle
dans son histoire.
C'est assommant,
ça n'existe pas.
Tu as fini, tu sors de scène.
Qu'est-ce qu'elle fait ?
Il met en scène.
Elle ne te sent pas bien, Caden.
Tu ne bouges pas,
tu ne leur parles pas.
C'est bon, on l'enchaîne.
Tout est plus compliqué
que vous ne pensez.
Vous ne voyez qu'un dixième
de ce qui est vrai.
Un million de fils sont attachés
à chacun de vos choix.
Chacun d'eux
peut détruire votre vie.
Mais vous ne le saurez pas
avant vingt ans
et ne remonterez jamais à la source.
Vous n'aurez qu'une chance.
Essayez de comprendre votre divorce.
On dit que le destin
n'existe pas, mais si !
Il est ce que vous créez.
Même si le monde existe
depuis des milliards d'années,
vous n'êtes ici que pour
une fraction de fraction de seconde.
La plupart du temps
vous êtes mort, ou pas né.
Mais de votre vivant,
vous attendez en vain,
perdant des années pour
un appel, une lettre, un regard
de celui qui arrangera tout,
et ça n'arrive jamais,
ou s'il y paraît,
ce n'est pas vrai.
Vous passez le temps à regretter
ou à espérer vaguement
qu'une bonne chose adviendra
pour que vous vous sentiez
connecté et entier.
Que vous vous sentiez aimé.
En vérité,
je sens une grande colère.
En vérité,
je me sens si triste.
Et en vérité,
je me sens si blessé
depuis un tel putain de temps
pendant lequel j'ai fait mine
d'aller bien, pour m'en sortir,
rien que pour...
je ne sais pas pourquoi.
Peut-être parce que personne
ne veut écouter mes malheurs,
que chacun a les siens.
Merde à tout le monde.
Amen.
Charmant.
Je n'ai plus d'idées.
Je suis mort.
Je pourrais reprendre
à ta place quelque temps,
jusqu'à ce que tu sois reposé.
Tu es fatigué. Toutes ces années
de travail créateur.
Tu as besoin d'un peu de temps.
Pour te reprendre.
Je dois rester sur le coup.
Il faut remplacer Ellen.
Son rôle. Pour quelque temps.
Un rôle en or !
J'aime faire le ménage.
Caden m'a donné ça pour vous.
À garder sur vous tout le temps.
Tu es touché par la tristesse
de la voisine d'Adele,
si proche de la mort.
Dis merci à la voisine d'Adele.
Je vous en prie, mademoiselle.
Dis : "Passez une bonne journée."
J'y compte bien.
Prends le papier toilette.
Enroule-le sur ta main.
Essuie-toi.
Il devait y avoir autre chose.
Je devais avoir quelque chose.
Calme.
Amour.
Des enfants.
Un enfant, au moins.
Des enfants.
Un sens.
Tout va bien, Eric ?
Tout, c'est tout.
Il me dé***.
Je l'ai déçu et il me dé***.
On est toujours déçu,
quand on connaît quelqu'un.
Je me rappelle
un pique-nique avec ma mère.
Regarde-moi.
Ellen, qu'y a-t-il ?
J'étais si jeune.
Je me rappellerai
ce moment toute ma vie, maman.
Dans vingt ans,
je viendrai avec ma fille
pour faire exactement le même.
Il y avait tant d'espoir.
Chérie, je n'ai jamais
rien entendu d'aussi beau.
Mon Dieu !
Je suis désolée, maman.
Où est ma petite fille ?
Cherche un mot d'Adele
sur la table de chevet.
Adele est morte
d'un cancer du poumon.
Restez si vous voulez.
Regarde par la fenêtre.
Rappelle-toi quand elle
t'a fait poser pour un tableau.
Elle t'a dit comme tu étais belle.
Elle t'a fait te sentirjolie
à nouveau pour un instant.
Pense comme elle va te manquer.
Lève-toi.
Maintenant, c'est l'attente.
Et personne ne s'y intéresse.
Quand tu auras fini d'attendre,
cette pièce existera toujours,
et continuera de recueillir
des souliers, des robes, des boîtes,
et peut-être, un jour,
une autre personne qui attend.
Et peut-être pas.
La pièce non plus
ne s'y intéresse pas.
Personne ne fait plus
marcher l'ascenseur.
AU SEPTIÈME CIEL
Ce qui fut un jour devant toi
un avenir excitant et mystérieux
est maintenant derrière toi.
Vécu. Compris. Décevant.
Tu réalises que
tu n'es pas spécial.
Tu t'es débattu pour être en vie
et tu glisses maintenant
silencieusement pour en sortir.
Tout le monde fait cette expérience.
Chacun d'entre nous.
Les détails importent peu.
Tout le monde est tout le monde.
Tu es Adele...
Hazel, Claire...
Olive.
Tu es Ellen.
Toutes ses maigres tristesses
t'appartiennent.
Toute sa solitude.
Ses cheveux gris et raides
comme de la paille.
Ses mains rougies et rugueuses.
Ça t'appartient.
Il est temps que tu le comprennes.
Marche.
À mesure que ceux qui t'adoraient
cessent de t'adorer,
qu'ils meurent,
qu'ils poursuivent leur chemin,
que tu les perds,
que tu perds
ta beauté, ta jeunesse,
que le monde t'oublie,
que le monde t'oublie,
que tu reconnais
que tu es éphémère,
que tu commences à perdre
tes particularités une à une,
que tu comprends
que personne ne te regarde,
que personne
ne t'a jamais regardé,
tu penses uniquement à conduire.
Ne pas revenir de quelque part,
ni aller quelque part...
seulement conduire.
Regarder défiler le temps.
Maintenant tu es ici.
Il est 7h43.
Maintenant tu es ici.
Il est 7h44.
Maintenant tu es...
disparu.
Où est passé tout le monde ?
Morts pour la plupart.
Certains sont partis.
Voulez-vous vous asseoir avec moi ?
Je suis très fatigué et très seul.
Je crois vous connaître.
J'étais la mère,
dans le rêve d'Ellen.
Vous semblez plus âgée
que dans mon souvenir.
Ce rêve a eu lieu il y a longtemps.
Excuse-toi.
Pas que vous fassiez vieille.
Tous les rêves,
dans ces appartements.
Les pensées que nous
ne connaîtrons pas.
C'est la vérité.
Je tenais à ce pique-nique
avec ma fille.
Je t'ai terriblement déçue.
Je suis si fière de toi.
Demande à poser la tête
sur son épaule.
Je peux mettre la tête
sur ton épaule ?
Je t'aime.
Moi aussi.
Je sais comment monter la pièce.
J'ai une idée.
Je pense...
que si tout le monde...
Meurs.
Je suis un petit bonhomme
Tout seul dans la mer
Parmi d'autres petits êtres
Qui ne me remarquent guère
Je fais mon petit boulot
Et vis ma petite vie
Mange mes petits repas
Femme et enfant sont partis
Quelque part, un jour peut-être
Peut-être loin, loin d'ici
Trouverai-je un autre bonhomme
Qui, me voyant, dira ceci :
Je te connais
Tu es celui
Que j'attendais
Amusons-nous
La vie est précieuse
À chaque instant
Et avec toi
Encore bien plus
Amusons-nous
Je t'ai trouvé
J'aime être avec toi
Tu es celui
Que je préfère
Quelque part, un jour peut-être
Peut-être loin, loin d'ici
Trouverai-je un autre bonhomme
Et tous deux nous irons jouer
Traduction : B. Eisenschitz
Sous-titrage: Vision Globale