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Pulp :
(1) matière molle, pâteuse, informe.
(2) feuilleton ou roman
grand-guignolesque
imprimé sur du papier
de mauvaise qualité.
Y a trop de risques.
Moi, je raccroche.
Tu dis ça à chaque fois.
"Je raccroche, plus jamais ça,
c'est trop dangereux".
Je le dis toujours,
mais c'est vrai.
Et le lendemain, t'oublies.
Ça aussi, c'est fini. À partir
d'aujourd'hui, j'oublierai plus.
Tu sais de quoi t'as l'air, là ?
D'un mec sensé.
T'as l'air d'un canard.
Rassure-toi,
tu l'entendras plus jamais.
Je raccroche, alors j'aurai plus
à couiner que je raccroche.
Après ce soir ?
Oui, il me reste
la soirée pour couiner.
Encore du café ?
Aujourd'hui, ça devient aussi risqué
qu'un braquage de banque.
Plus, même. Les banques,
c'est plus facile.
Les grandes banques
se laissent braquer.
Elles sont assurées,
elles s'en foutent.
Même pas besoin d'un flingue.
Il paraît qu'un type
s'est amené avec un téléphone
portable. Il le file au caissier.
Une voix fait :
"On tient sa fille,
"donne-lui le fric,
ou elle est morte".
- Ça a marché ?
- Je veux !
C'est tout le truc :
Un glandu se pointe avec un portable.
Pas un flingue, non,
un téléphone.
Il rafle tout, personne bouge.
Et la gamine a rien ?
Elle existe peut-être même pas.
La gamine, on s'en fout. Le truc,
c'est le braquage avec téléphone.
Ça te tente ?
Mais non, je dis que ce serait
plus facile que ce qu'on fait.
Fini les spiritueux ?
Ben, de quoi on parle ?
Fini, oui !
Y a trop d'étrangers
dans le commerce des spiritueux.
Des bridés qui
causent pas anglais.
"Aboule ton pèze",
pour eux c'est de l'hébreu.
Ils prennent ça à cœur.
On finira par en tuer un.
Moi, je tuerai personne.
Je veux pas non plus.
Mais ils nous laisseront
pas le choix.
Et sinon, t'as les juifs,
propriétaires depuis 15 générations.
Le vieux Moïse
derrière le comptoir
avec son Magnum.
Pointe-toi avec un téléphone,
tu verras !
Merde, on laisse tomber.
Alors, salariés ?
- Plutôt crever.
- Quoi, alors ?
Garçon, du café !
Ce restau.
"Garçon", c'est pour les mecs.
Ici ?
Une cafétéria ?
Pourquoi pas ?
Personne braque jamais
les restaus, pourquoi ?
Les bars,
les commerces de spiritueux,
les stations-service,
on se fait canarder.
Alors que les restaus,
t'as l'effet de surprise.
Ils s'attendent pas à être braqués.
Moins, en tout cas.
On risque moins de tomber
sur un héros, ici.
Tout juste.
C'est comme les banques,
ils sont assurés.
Le gérant en a rien à foutre.
Du moment qu'on flingue pas
ses clients.
Les serveuses ? Tu rigoles ?
Morfler un pruneau pour la caisse !
La plonge ? Un immigré clandestin
à 1,50 $ de l'heure,
ça l'emmerderait
qu'on vole le patron ?
Les clients, eux,
ils pensent qu'à becter.
Au lieu d'une omelette,
ils se retrouvent
avec ton flingue sous le nez.
Ça m'est venu
pendant notre dernier coup.
Tu te rappelles ?
Les clients continuaient d'entrer.
T'as eu l'idée
de prendre leurs portefeuilles.
Une bonne idée.
Ça a payé plus que la caisse.
Y a du peuple dans les restaus.
Et des portefeuilles.
C'est pas con, hein ?
C'est pas con.
Je suis partante, allons-y,
ici, tout de suite.
Comme l'autre jour.
Toi, les clients,
moi, le personnel.
Je t'aime, Trognon.
Je t'aime, Lapin en sucre.
On bouge plus, c'est un braquage !
Le premier qui déconne
et je vous flingue jusqu'au dernier,
bande de nazes !
Bon, parle-moi encore
des haschich bars.
Tu veux savoir quoi ?
C'est légal ?
Oui, mais pas à 100 %.
Au restau, tu peux pas
te rouler un joint et le fumer.
Tu fumes chez toi
ou dans des endroits réservés.
Les haschich bars ?
Oui, voilà le topo : c'est légal
d'en acheter, d'en détenir,
et pour les proprios
de haschich bars, d'en vendre.
On peut se balader avec,
mais on s'en fout,
parce que la meilleure
c'est que les flics d'Amsterdam
ont pas le droit de te fouiller.
C'est la loi, à Amsterdam.
Putain, je m'installe là-bas,
ça fait pas un pli.
Je savais que ça te brancherait.
Tu sais ce qu'y a
de plus drôle, en Europe ?
Les petites différences.
C'est pareil qu'ici, les mêmes
merdes, mais en un peu différent.
Exemple ?
À Amsterdam, au cinoche
on vend de la bière.
Et pas dans un gobelet en carton,
attention, dans un verre !
Et à Paris,
y a de la bière dans les MacDo.
Et le nom
du Quarter Pounder with Cheese,
à Paris ?
C'est pas le même qu'ici ?
Non, avec le système métrique
ça voudrait rien dire.
Dis voir ?
Ils l'appellent
"Royal Cheese".
Et un Big Mac ?
Big Mac, c'est Big Mac,
sauf qu'ils disent Le Big Mac
Et les Whoppers ?
J'ai pas été dans un Burger King.
Devine ce qu'on met sur les frites
en Hollande ?
- De la mayonnaise !
- Sans blague !
Je t'assure,
les frites nagent dedans !
Faudrait des canons sciés
pour ces boulots-là.
Combien y sont ?
Trois ou quatre.
En comptant notre mec ?
Je suis pas sûr.
Donc, ils pourraient être cinq ?
Ça se peut.
Faudrait des canons sciés.
Son nom ?
Mia.
Comment Marsellus
l'a connue ?
J'en sais rien.
Comme les gens se connaissent.
Elle était actrice.
Dans quoi j'aurais pu la voir ?
Elle a jamais fait mieux
que vedette d'un pilote.
C'est quoi, un pilote ?
Les séries télé, tu connais ?
J'ai pas la télé.
T'es au courant
qu'on a inventé la télévision
et qu'on y passe des séries ?
Pour choisir les séries, on réalise
un épisode qu'on appelle le pilote.
On le montre
à ceux qui choisissent.
Au vu du pilote, ils décident
si ça vaut le coup de continuer.
Les pilotes retenus
deviennent des séries,
les autres, rien du tout.
Le sien a pas été retenu.
Tu te rappelles Antoine Rockamora ?
Mi-noir, mi-Samoan,
"Tony Rocky Horror" ?
Un gros, c'est ça ?
Disons seulement
qu'il a un problème de poids.
Après tout, il est samoan.
Je crois que je vois.
Et alors ?
Marsellus l'a bien amoché.
Il paraît que ce serait à cause
de la femme à Marsellus Wallace.
Il l'a baisée ?
Rien d'aussi grave.
Quoi, alors ?
Il lui a massé les pieds.
Massé les pieds ?
C'est tout ?
Et Marsellus a fait quoi ?
Il a envoyé des mecs chez lui
qui l'ont sorti
sur le balcon
et balancé du quatrième étage.
Y avait un petit jardin en bas,
sous une verrière, un genre de serre.
Il est passé à travers.
Il en a gardé
comme un défaut d'élocution.
C'est salaud, quand même.
M'enfin, quand on joue
avec le feu, on se brûle.
Comment ça ?
On masse pas les pieds d'une femme
que Marsellus vient d'épouser.
T'approuves sa réaction ?
Antoine s'attendait
peut-être pas à ça.
mais il devait savoir
qu'il réagirait.
Masser les pieds, c'est rien.
Ma mère, je lui masse les pieds.
C'est quand même tripoter la femme
que Marsellus vient d'épouser.
Est-ce aussi grave
que lui bouffer la chatte ? Non.
Mais c'est du même ordre.
Arrête !
Bouffer la chatte et masser
les pieds, c'est pas pareil.
Non, mais c'est du même ordre.
C'est pas du même ordre !
Écoute,
je sais pas comment tu masses,
mais toucher le pied
ou laper le saint des saints,
c'est pas du même ordre,
c'est carrément une autre religion.
Masser les pieds,
c'est que dalle.
Tu l'as déjà fait ?
Un peu, mon neveu.
Le roi du pied, c'est moi.
T'es demandé ?
Putain, oui. J'ai le coup de main.
Sans chatouilles ni rien.
Tu masserais les pieds d'un mec ?
Va chier.
T'as des clients ?
Je suis crevé.
Je dirais pas non.
Écrase.
Tu commences à me gonfler.
C'est là.
Quelle heure t'as ?
Au 4ème top, il sera 7 h 22.
On est un peu en avance.
Viens, on va attendre.
C'est pas parce que
je masse pas les mecs
que Marsellus a eu raison
de jeter Antoine par la fenêtre.
Du coup, il peut plus parler.
C'est dégueulasse.
Moi, le mec qui me fait ça,
si je reste pas paralysé, je le tue.
D'accord. Mais t'as beau dire,
masser les pieds
c'est pas rien.
Je l'ai fait
à des tas de bonnes femmes,
c'était toujours quelque chose.
On fait comme si c'était rien.
C'est ça, le plus excitant.
C'est sensuel, tu vois,
on n'en parle pas,
mais on le sait, et elle le sait.
Marsellus le savait et Antoine
aurait pas dû jouer au con.
C'est sa femme, merde !
Il peut pas prendre ça avec humour.
T'es d'accord ?
L'argument se tient.
Bon, allez, en piste !
C'est quoi son nom, déjà ?
Pourquoi elle t'intéresse
tellement ?
Il va en Floride et il veut
que... je m'en occupe
pendant son absence.
T'en occuper ?
Mais non ! La sortir, la distraire.
Qu'elle se sente pas seule.
Tu vas sortir avec Mia Wallace ?
Pas "sortir" dans ce sens-là,
plutôt comme t'emmènerais
la femme d'un copain au cinéma.
Pour lui tenir compagnie,
c'est tout.
Pas en amoureux.
Absolument pas.
Salut, les jeunes.
Ça boume ?
Te dérange pas.
Vous nous connaissez ?
On bosse
pour Marsellus avec qui
vous êtes en affaires.
Vous vous souvenez de lui, non ?
Attendez, je devine.
Toi, c'est Brett ?
J'en étais sûr.
Tu te souviens que t'es en affaires
avec Wallace, hein, Brett ?
Vincent et moi, on interrompt
votre petit déjeuner. Pardon.
C'est quoi ?
L'aliment de base
des petits déjeuners nutritifs.
Quel genre ?
Cheeseburgers.
Non, d'où ils viennent ?
MacDo, Wendy, quoi ?
Big Kahuna.
Ah oui, les burgers hawaïens.
Paraît qu'ils sont fameux.
J'y ai jamais goûté,
comment ils sont ?
Ils sont bons.
On peut goûter ?
C'est le tien, non ?
Ils sont fameux.
Tu connais le Big Kahuna ?
Tu veux un morceau ?
C'est fameux.
J'ai pas faim.
Si t'es amateur,
faudra que t'en goûtes un.
J'en mange pas souvent,
ma copine est végétarienne.
Du coup, je le suis un peu aussi,
mais j'adore les bons hamburgers.
Tu sais le nom du Quarter Pounder
with Cheese, en France ?
Royal Cheese.
Et pourquoi ?
Le système métrique ?
Dis donc, y en a là-dedans !
T'es pas con, mon enfoiré.
C'est ça, le système métrique !
C'est quoi, ça ?
- Du Sprite.
- Du Sprite, bien.
Tu m'offres une larme de ton soda,
pour me rincer le gosier ?
Ça fait du bien.
Toi, Blondie,
tu sais ce qui nous amène ?
Si tu disais à Vince
où vous la planquez.
Là.
Je t'ai causé, à toi ?
Tu disais ?
Dans le placard.
Non, celui du bas.
Ça baigne ?
Oui, ça baigne.
Écoutez...
Pardon, j'ai pas saisi ton nom.
Toi, c'est Vincent.
Mais toi, j'ai pas saisi.
Je m'appelle : T'es dans la merde,
et essaie pas de me baratiner.
Je veux seulement que tu saches
qu'on regrette beaucoup
que ça ait merdé comme ça
entre nous et M. Wallace.
On avait les meilleures intentions,
franchement. Jamais...
Pardon, je t'ai fait perdre le fil ?
J'aurais pas dû. Je t'en prie,
continue.
Alors, tu disais
"meilleures intentions" ?
Eh ben, quoi ?
T'avais fini ?
Dans ce cas, je vais répondre.
À quoi il ressemble,
Marsellus Wallace ?
Quoi ?
D'où tu sors ?
En voilà un pays, "Quoi" !
On cause anglais, là-bas ?
Quoi ?
L'anglais, ducon.
Tu causes anglais ?
Alors tu m'as compris.
Dis-moi à quoi ressemble Marsellus.
Encore !
Encore une fois !
Vas-y, ducon, si tu l'oses.
Dis "quoi" encore une seule fois !
Il est noir.
Continue !
Chauve.
On dirait une gonzesse ?
Quoi ?
Est-ce qu'il a l'air
d'une gonzesse ?
Alors pourquoi tu veux le baiser ?
Mais si, Brett.
T'as essayé de le baiser.
Et Marsellus, il apprécie pas.
Il baise qu'avec Mme Wallace.
Tu lis la Bible ?
Y a un passage que je sais par cœur
qui est de circonstance.
Ézéchiel, 25,17 :
"En chemin
"le juste est assailli
de toutes parts
"par les iniquités de l'égoïste
et la tyrannie des méchants.
"Béni l'homme de bonne volonté
qui par charité
"guide le faible
à travers la vallée des ombres,
"car il est en vérité
le gardien de son frère
"et la Providence
des enfants perdus.
"Et ma vengeance
s'abattra sur toi,
"et ma fureur
sur ceux qui tentent
"d'empoisonner
et de détruire mes frères.
"Et tu sauras
que j'ai pour nom l'Éternel
"quand j'exercerai sur toi
ma vengeance !"
Vincent Vega &
la femme de Marsellus Wallace
J'en connais un,
quand tout ça sera fini,
j'en connais un qui sera joice,
mon enfoiré.
Vois-tu, Butch,
la force, l'aptitude,
pour le moment, tu les as.
Je sais que ça fait mal,
mais ces trucs-là,
c'est pas éternel.
Et ta carrière
est plutôt derrière toi.
C'est la dure réalité,
mais va bien falloir
que tu la regardes en face.
Dans ce métier, y a un tas de cons
qui voient pas la réalité en face.
Des pauvres cons qui croyaient
vieillir comme le vin.
Si ça veut dire virer au vinaigre,
d'accord.
Si ça veut dire
se bonifier avec l'âge, mon cul !
D'ailleurs,
combien de combats
tu penses encore pouvoir disputer ?
Deux ?
Les boxeurs font pas de vieux os.
T'es pas passé loin de la réussite.
Mais si tu devais réussir,
ce serait déjà fait.
T'es partant ?
On dirait bien.
Le soir du match, tu sentiras
peut-être comme une piqûre d'insecte.
C'est ton amour-propre
qui te turlupinera.
On l'emmerde, l'amour-propre !
L'amour-propre,
ça fait que du mal,
ça sert à rien.
Débarrasse-t'en,
et dans un an, quand
tu te la couleras douce aux Caraïbes,
tu te diras que
Marsellus avait raison.
J'en doute pas une seconde.
Au 5e Round, tu te couches.
Répète.
Dans le 5ème, je me couche.
Vincent Vega,
notre agent à Amsterdam.
Jules Winfield,
notre agent à Inglewood.
Amenez-vous.
C'est quoi, ce déguisement ?
T'occupe.
Le boss est là ?
Au fond. Il règle une affaire.
Attendez que le blanc
se casse pour y aller.
Ça va ?
On fait aller, et toi ?
Tu sors avec Mia demain ?
Marsellus me l'a demandé.
- Tu la connais ?
- Pas encore.
Ça vous fait rire ?
Faut que je pisse.
Tu me prends pour un con ?
C'est la femme du boss.
Je vais fermer la bouche
en mangeant,
rire de ses blagues,
et basta.
Moi je m'en tamponne,
c'est vos histoires.
Alors pourquoi tu m'emmerdes
avec tes questions ?
Red Apples.
Filtres ?
Tu veux ma photo, l'ami ?
Je suis pas ton ami, tocard.
Quoi ?
T'es sonné, mais t'es pas sourd.
Vincent Vega est là ?
Amène-toi, négro !
Un paquet de Red Apples.
1,40 $.
Et des allumettes.
Ça rend la peau aussi sensible
que le bout du gland.
Tiens, ça dit tout sur le piercing.
Ce truc pour percer les oreilles,
c'est le même pour les nichons ?
Mais non, ce pistolet, ça enlève
tout intérêt au piercing.
Les miens,
tous les 18, ont été faits
avec une aiguille.
5 dans chaque oreille,
le bout du sein gauche,
2 dans la narine droite,
celui du sourcil,
le nombril, la lèvre, le ***,
et j'ai un clou dans la langue.
Simple curiosité...
pourquoi un clou dans la langue ?
Ça pimente la fellation.
Viens dans mon bureau.
C'est de la Panda
du Mexique. Très bonne.
De la Bava, pas pareille,
mais très bonne.
Et la Choco, du Harz,
une montagne allemande.
Je te fais les deux premières
à 300 le gramme. Prix d'ami.
Celle-là est un peu plus chère :
500 dollars le gramme,
mais en te fixant,
tu comprendras pourquoi.
Ces deux-là, attention,
c'est de la très, très bonne came.
Mais celle-ci, elle est démente.
Oublie pas
que je rentre d'Amsterdam.
Tu me prends
pour un nègre d'Inglewood ?
T'es chez moi, ici.
Le blanc qui connaît la came,
c'est ici qu'il vient.
Le test à l'aveugle avec la came
d'Amsterdam, je le fais
quand tu veux.
Là, tu t'avances.
C'est pas Amsterdam ici, la demande
est plus forte que l'offre.
La coke, c'est mort.
L'héroïne revient en force.
Bon, je prends 3 grammes
de démente.
Si c'est ce que tu dis,
je t'en prendrai 1 kg.
J'espère qu'il m'en restera.
Je te sers
sur ma réserve personnelle
parce que je suis sympa.
J'ai plus de ballons.
Un sachet, ça te va ?
Chérie, va me chercher des sachets
en plastique dans la cuisine.
Elle te branche, Trudi ?
Elle a pas de mec.
Tu veux rester et t'éclater ?
Trudi, celle qui a des saloperies
plein la gueule ?
Non, ça c'est Jody, ma femme.
Bonjour la gaffe.
Je peux pas. J'ai un rancart.
- Comme tu veux.
- Je reviendrai.
T'as toujours ta Malibu ?
Tu sais pas ce qu'un branleur
m'a fait ?
Il l'a rayée.
Putain, le malade !
Tu l'as dit.
Trois ans qu'elle était au garage.
Elle est pas dehors
depuis 5 jours
qu'un enfoiré
me nique le peinture.
Moi, je te les collerais
direct au poteau.
Putain, si je l'avais chopé !
Ce que j'aurais pas donné
pour le choper.
Qu'il me nique la peinture
mais que je le chope.
L'enfoiré !
Quelle lâcheté,
s'en prendre aux voitures.
La bagnole d'autrui, c'est sacré.
- Pas touche.
- Ça se fait pas.
Je peux me fixer ici ?
Je m'habille.
La porte est ouverte.
Entrez et servez-vous à boire.
Je vous parle par l'interphone.
Où il est ?
Sur le mur, à côté
des deux Africains.
À droite.
Vous chauffez.
Vous brû***.
Appuyez pour parler.
Servez-vous à boire,
j'arrive en deux battements de cil.
Le bar est près de la cheminée.
Allons-y.
Putain, c'est quoi, ici ?
Le Jackrabbit Slim's.
L'endroit rêvé pour un fan d'Elvis.
Je préférerais un steak.
Y en a ici, papa.
Faut pas être...
Après vous, fillette.
Chers téléspectateurs, bonsoir.
Que puis-je pour vous ?
J'ai réservé au nom de Wallace.
Une voiture.
Tu leur donnes
la Chrysler.
On applaudit Ricky.
Nelson !
Il est épatant.
Rassurez-vous.
Nous le retrouvons en 2ème partie.
J'espère
que tout le monde se régale.
Ça te plaît ?
On dirait un musée de cire,
en plus animé.
C'est moi, Buddy.
Choisissez.
Voyons, steak, steak...
Je vais prendre le Douglas Sirk.
C'est ça.
Vous le voulez cramé
ou saignant ?
Saignant.
Et puis, tiens, un coca vanille.
Et vous, Peggy Sue ?
Je vais prendre
le Durwood Kirby burger,
saignant...
et un milk-shake à 5 $.
Le Martin & Lewis,
ou l'Amos & Andy ?
Martin & Lewis.
Un milk-shake à 5 $ ?
Du lait et de la glace ?
Apparemment.
5 dollars ?
Vous y mettez du whisky ?
Je me renseigne.
S'il te plaît,
tu m'en roules une, cow-boy ?
Prends celle-là, cow-girl.
Y a pas de quoi.
Alors...
tu rentres d'Amsterdam.
T'y es resté longtemps ?
Un peu plus de 3 ans.
J'y vais un mois par an
pour décompresser.
Sans blague ?
Je savais pas.
Tu sais pas tout.
T'as joué dans un pilote ?
Mon 1/4 d'heure de gloire.
C'était quoi ?
Une histoire
de femmes agents secrets,
qui s'appelait "Pouliche Force 5".
Pouliche, parce qu'on est des nanas.
Force, parce qu'on est coriaces.
Et 5 parce qu'on est 1, 2, 3, 4, 5.
La blonde, Somerset O'Neal,
c'était le chef.
La pouliche ***
était maître de kung fu.
La noire était
spécialiste en explosifs.
La Française
était championne de baise.
Et toi ?
Le couteau.
Mon personnage, Raven McCoy,
était une enfant de la balle.
Elle était championne du monde
de lancer de couteau.
C'était une mine de blagues éculées
qu'elle tenait de son grand-père,
un vieux cabot.
Si la série s'était faite,
j'en aurais raconté une par épisode.
T'en connais ?
On en a tourné un seul,
j'en ai raconté qu'une.
Raconte.
Elle est nulle.
Allez, raconte.
Ce sera un bide,
je saurai plus où me mettre.
Tu l'as racontée à 50 millions
de glandus et à moi, tu peux pas ?
Je jure de pas rire.
Justement !
Pas rire dans ce sens-là.
Il fallait pas
en faire un fromage.
Tu m'as bien eu.
Miam miam.
Je peux goûter ?
Mais bien sûr.
Un milk-shake à 5 $,
ça m'intrigue.
Prends-la,
j'ai pas la gale.
Si je l'avais ?
Y a pire.
Putain, il est bon !
Tu vois bien.
5 $, je sais pas,
mais c'est bon.
C'est pénible, non ?
Quoi ?
Les silences gênés.
Pourquoi faut-il débiter des
conneries pour se sentir à l'aise ?
J'en sais rien.
Bonne question.
C'est là qu'on sait
qu'on fait une rencontre.
Quand on peut fermer sa gueule
une minute et savourer le silence.
On n'en est pas là. Mais y a pas
le feu, on se connaît à peine.
Bon, écoute,
pendant que je vais
me repoudrer le nez,
t'as qu'à trouver
un sujet de conversation.
Entendu.
Ah, la vache !
C'est pas génial de trouver
sa bouffe servie en revenant ?
On a du bol d'être servis,
Buddy Holly m'inspire pas confiance.
Fallait
aller chez Marilyn.
- Y a deux Marilyn.
- Erreur.
Là, c'est Marilyn.
L'autre, c'est
Mamie Van Doren.
Jayne Mansfield a pas l'air
d'être là, ce soir.
T'es futé, dis donc.
Ça m'arrive.
T'as trouvé un sujet ?
Justement...
T'as l'air
vraiment sympa,
je veux pas te choquer.
Ça ne ressemble pas
à des fadaises de circonstance.
T'as vraiment
quelque chose à me dire.
Ben, oui.
Mais tu promets
de ne pas le prendre mal ?
Je peux rien promettre
sans savoir ce que t'as à me dire.
Après, tu le diras,
et si je le prends mal,
je trahirai ma promesse
malgré moi.
N'y pensons plus.
Pas question.
Impossible de plus y penser,
ça m'intrigue trop.
C'est vrai ?
D'ailleurs,
c'est moins excitant
si y a pas de risques, non ?
Bon, d'accord.
Je me jette à l'eau.
Tu penses quoi
du coup d'Antoine ?
Qui c'est ?
Tony Rocky Horror.
Tu sais bien.
Son accident ?
Accident, si on veut.
Peut-être qu'on l'a poussé.
Peut-être même
que c'est Marsellus qui l'a jeté.
Ou mieux encore,
que Marsellus l'a jeté
par la fenêtre à cause de toi.
Tu en es sûr ?
Sûr, non, je l'ai entendu dire,
c'est tout.
Qui te l'a dit ?
Des gens.
Des gens bavards ?
Oh ça, oui !
Sois pas gêné,
dis-moi tout.
Je suis pas gêné, mais...
C'est très scabreux ?
Paraît qu'Antoine t'aurait
massé les pieds, voilà.
Et puis ?
Et puis rien. C'est tout.
On t'a dit que Marsellus
avait balancé Tony du 4ème
pour m'avoir massé les pieds ?
Et t'y as cru ?
Sur le moment,
ça m'a paru crédible.
Que Marsellus ait jeté
Tony par la fenêtre
pour m'avoir massé les pieds ?
Ça m'a paru radical,
mais pas impossible.
J'ai cru comprendre que Marsellus
te couvait beaucoup.
Qu'un mari couve sa femme,
d'accord,
mais de là à tuer un homme
pour un massage, y a une marge.
Il l'a fait ou pas ?
Antoine m'a jamais touchée,
sauf pour me serrer la main
le jour de mes noces.
En fait, personne sait
pourquoi Marsellus l'a fait,
sauf Marsellus et Tony.
Les malfrats,
y a pas plus pipelettes.
Voici le moment
que vous attendiez :
le fameux concours de twist
de Jackrabbit Slim's.
Un couple sera l'heureux gagnant
du beau trophée
que vous montre Marilyn.
Qui sont
nos premiers concurrents ?
Je veux danser.
Marsellus, mon mari et ton patron,
t'a dit de faire
tout ce que je voulais, non ?
Or, je veux danser, je veux gagner,
je veux ce trophée.
Danse bien.
Voici donc nos premiers concurrents.
Votre nom, petite madame ?
Et votre cavalier ?
Montrez-nous
ce que vous savez faire.
C'est ce que tu appellerais
un silence gêné ?
Je ne sais pas
de quoi tu parles.
À boire ! Musique !
Je vais ***.
Cette précision est superflue,
mais vas-y, te gêne pas.
Un verre, et rideau.
Inutile d'être grossier.
Tu bois ton verre, mais vite.
Tu prends congé
et tu rentres chez toi.
C'est ta morale
qui est en question.
Sauras-tu rester loyal ?
Parce que la loyauté,
c'est fondamental.
Tu vas y retourner, la remercier
pour la charmante soirée,
sortir, prendre la voiture,
rentrer te branler,
point final.
Écoute, faut que j'y aille.
Nom de Dieu de bordel !
Oh le con, le con !
Viens, on sort.
Faut marcher.
Tu vas pas claquer, bordel !
Réponds !
Réponds, enfoiré !
Téléphone !
Je suis pas sourd.
T'as pas dit à ces cons
de pas appeler si *** ?
Si. Et c'est exactement
ce que je vais dire à ce con-là.
Je suis dans la merde, vieux,
j'arrive.
Eh, doucement,
qu'est-ce qui se passe ?
Une nana qui fait une overdose.
Pas question !
Discute pas !
Qu'elle crève ailleurs,
ta pisseuse.
Impossible.
Pourquoi ?
Elle est en train de crever.
Alors, assume. Emmène-la à l'hosto
et appelle un avocat.
Négatif.
J'en ai rien à foutre. C'est toi
qui l'as défoncée, débrouille-toi !
Tu m'appelles sur un cellulaire ?
Je vous connais pas !
Je raccroche !
Encore un canular !
Qu'est-ce qui se passe ?
T'es malade ?
Dire ça sur un cellulaire.
T'as embouti ma baraque !
T'es sourd ?
Pas de pétasse défoncée chez moi !
Cette pétasse, c'est la femme
à Marsellus Wallace, tu connais ?
Si elle clamse, je suis cuit.
Faudra que je lui dise que tu l'as
laissée crever sur ta pelouse.
Aide-moi à la porter.
1 h et demie du mat, putain !
Qu'est-ce que c'est
que ce bordel ?
C'est qui ?
Dans le frigo, va me chercher
le truc d'adrénaline.
- Qu'est-ce qu'elle a ?
- Une overdose.
Vire-la !
La piqûre !
Je t'emmerde !
Et toi aussi !
Quelle salope !
Toi, parle-lui.
Je vais chercher mon guide médical.
Pourquoi, merde ?
J'ai encore jamais fait ça.
Jamais ?
Non, parce que mes amis
font pas d'overdose.
- La piqûre !
- Alors, lâche-moi !
- Je te lâche !
- Parle-lui à elle !
La piqûre !
Vite ! Elle va claquer !
Je cherche !
Il cherche quoi ?
Un guide.
Tu cherches quoi ?
Mon guide médical.
Mon guide médical, merde !
Un manuel pour les infirmières.
Jamais vu.
Je te dis que j'en ai un.
- Fallait le mettre avec la seringue.
- Fous-moi la paix !
Le temps que tu cherches,
elle va claquer ici.
- Tu trouveras jamais dans ce bordel.
- Je vais te tuer.
Laisse tomber, viens ici !
Bouge de là.
Fumier.
Arrête ton cirque et pique-la.
Toi, ôte-lui sa chemise
et trouve son cœur.
Faut que ce soit précis ?
D'après toi ?
Pour piquer le cœur.
Je sais pas trop.
Ça doit être là.
Là ? Bon, il me faut
un gros marqueur.
T'as ça ?
Un marqueur !
Un feutre, merde,
un marqueur noir !
Vite, quoi, vite !
Ça vient.
Je t'explique.
Non, c'est toi qui la fais.
- Non, toi.
- Pas moi.
- Je l'ai jamais fait !
- Moi non plus.
Tu l'as amenée, tu la piques.
Si j'en amène une chez toi,
c'est moi qui la piquerai.
Donne.
Alors, explique.
Pour injecter l'adrénaline
dans le cœur,
faut percer le sternum.
Pour ça,
tu frappes comme avec un poignard.
Trois fois ?
Mais non, une seule fois !
Assez fort pour percer
le sternum et le cœur.
Ensuite, t'enfonces le piston.
- Et ça donne quoi ?
- Je me le demande.
Sois sérieux, merde !
Je risque pas de la tuer ?
C'est censé la ranimer d'un coup.
Compte jusqu'à 3.
Si ça va,
dis quelque chose.
Quelque chose.
Bonjour, le trip.
D'après toi,
comment faut la jouer, celle-là ?
Et d'après toi ?
J'estime qu'aussi longtemps
que Marsellus vivra,
il est inutile
qu'il apprenne cet incident.
S'il l'apprenait, je serais
autant dans la merde que toi.
Permets-moi d'en douter.
Je me tais, si tu te tais.
Tope là.
Motus.
Je rentre chez moi
faire mon infarctus.
Et si je te la racontais,
ma blague ?
Vas-y,
mais j'ai peur de plus être
en état de rire.
État ou pas,
elle est pas drôle.
Mais je la raconte,
si tu veux.
Je demande que ça.
La famille Citron se balade.
Papa, maman,
et bébé Citron.
Bébé Citron est à la traîne.
Papa Citron se met en boule
le rejoint et l'écrabouille
en disant :
presse-toi.
Citron pressé.
À un de ces quatre.
Oh, Patte Palmée,
lui, chien très bête.
Lui, croire totem vivant.
On voit lui nouveau en Arctique.
Totem ici depuis toujours.
Butch, arrête la télé.
Tu as de la visite.
Tu te souviens que ton papa
est mort dans un camp ?
C'est le capitaine Koons.
Il était prisonnier avec papa.
Bonjour, mon bonhomme.
Tu sais, j'ai beaucoup
entendu parler de toi.
J'étais un ami de ton papa.
On a vécu cinq ans d'enfer ensemble,
dans un camp, près d'Hanoi.
Espérons
que t'en seras épargné.
Quand deux hommes partagent
un sort pareil
pendant si longtemps,
ils deviennent un peu
responsables l'un de l'autre.
Si c'était moi qui...
ne m'en étais pas tiré, ton père
serait en train de parler à mon fils
Jim.
Mais bref,
c'est moi qui te parle à toi,
Butch.
J'ai un objet pour toi.
Cette montre, ton arrière-grand-père
l'avait achetée
pendant la Première Guerre mondiale
dans un bazar de Knoxville,
dans le Tennessee.
C'était la première fois qu'on
fabriquait des montres-bracelets
pour remplacer
les montres de gousset.
Elle fut donc vendue
au 2ème classe Erine Coolidge,
le jour où il s'embarqua
pour Paris.
Cette montre,
ton arrière-grand-père
l'a portée pendant toute la guerre.
Son devoir accompli, il retrouva
ton arrière-grand-mère
et rangea cette montre
dans une boîte à café où elle resta
jusqu'à la mobilisation
de ton grand-père, Dane,
qu'on envoyait combattre
les Allemands à son tour,
pendant la Seconde Guerre mondiale.
Ton arrière-grand-père la lui
avait donnée comme porte-bonheur.
Hélas, il eut moins de chance
que son père.
Il était fusilier marin
et tomba
avec tous ses camarades
à la bataille de Wake Island.
Ton grand-père allait mourir,
il le savait.
Tous savaient que cette île
serait leur tombeau.
Et donc 3 jours
avant l'assaut final des ***,
il demanda
à un aviateur nommé Winocki,
qu'il venait de rencontrer,
d'apporter à son fils nouveau-né
qu'il n'avait jamais vu,
sa montre en or.
3 jours plus ***, ton grand-père
mourut. Mais Winocki tint parole.
La guerre finie,
il rendit visite à ta grand-mère
pour remettre à ton père, encore
bébé, la montre en or du papa.
La montre que voici,
ton père l'avait au poignet quand
il fut abattu au-dessus d'Hanoi.
Fait prisonnier, il fut envoyé
dans un camp vietnamien.
Il savait
que s'ils voyaient sa montre,
les Niakoués la confisqueraient,
la lui prendraient.
Ton papa estimait
qu'elle te revenait de droit,
il refusait que ton patrimoine
tombe entre leurs sales pattes.
Il la cacha dans la seule
cachette disponible, son cul.
5 ans, 5 longues années,
il la garda dans son cul.
Et quand il mourut de dysenterie,
il me la confia.
Ce bout de métal m'a fait
mal au cul pendant deux ans.
Après 7 ans de détention,
on m'a renvoyé dans mon foyer.
Et aujourd'hui,
bonhomme,
je te remets la montre.
C'est l'heure.
La Montre en or
C'est confirmé ! Wilson est mort.
C'est le combat le plus féroce
que cette ville ait connu.
Jamais vainqueur n'a quitté
le ring aussi vite que Coolidge.
Il savait ?
Je crois. J'étais bien placé
pour voir
son regard changer
quand il a compris.
Ça explique sa sortie si rapide.
Ce drame aura-t-il
des répercussions ?
Oui, le monde de la boxe
va trembler sur ses bases.
Mais ce qui compte avant tout,
dans les semaines à venir...
Ça va ?
Très bien. Je t'avais pas remercié
pour ce dîner.
- Alors ?
- Envolé.
L'entraîneur ?
Il dit qu'il sait rien,
et je le crois.
- Je crois qu'il l'a doublé aussi.
- Suffit pas de croire.
Emmène-le au chenil.
Les clebs
lui feront bien dire
ce qu'il sait.
Butch, on le cherche comment ?
Dans le monde entier,
s'il le faut.
S'il se planque en Indochine,
qu'il trouve un nègre
dans son bol de riz, prêt à le buter.
Je m'en occupe.
Dites...
Quoi ?
C'était vous ?
Le combat, à la radio.
Vous êtes le boxeur ?
Quelle idée.
Allez, quoi !
C'est vous.
J'en suis sûre.
Dites-le.
C'est moi.
Vous l'avez tué, l'autre.
Il est mort ?
Ils l'ont dit à la radio.
Désolé, Floyd.
Quel effet ça fait ?
Quoi donc ?
De tuer un homme.
De tuer un homme
à coups de poing.
Ça vous excite ?
Mais ça m'intéresse.
C'est la première fois que je rencontre
quelqu'un qui a tué.
Alors...
quel effet ça fait
de tuer un homme ?
Je vais vous dire.
Si vous me filez une cigarette,
je vous raconte tout.
Mexicaine ?
C'est un nom espagnol.
Je suis colombienne.
C'est un joli nom.
Et le vôtre ?
Ça signifie ?
Les noms américains
signifient rien du tout.
Revenons à nos moutons.
Que voulez-vous savoir ?
L'effet que ça fait
de tuer un homme.
Je peux pas dire.
C'est vous
qui m'avez appris sa mort.
Maintenant que je sais,
vous savez ce que ça me fait ?
Ça me fait ni chaud ni froid.
C'est ce que je dis.
Dès qu'on a su que c'était truqué,
la cote s'est envolée.
Je sais, incroyable.
On s'en branle,
il avait qu'à mieux boxer.
Ce mec aurait jamais dû monter
sur un ring. Il serait encore vivant.
On en a rien à foutre,
c'est fini maintenant.
Oublie le pauvre Floyd,
parlons plutôt du riche Butch.
T'as joué
chez combien de books ?
Tous les huit ?
On touche quand ?
T'auras tout demain soir ?
Je comprends, y en a qui traînent.
Putain, pour une bonne nouvelle,
c'est une bonne nouvelle.
Fabienne et moi,
on part demain matin.
On sera à Knoxville
dans deux jours.
T'as parfaitement raison.
Rendez-vous dans le Tennessee.
45,60.
Un petit quelque chose
pour votre peine.
Si on vous demande qui
vous avez chargé, vous direz quoi ?
La vérité :
Trois Mexicains bien sapés,
un peu bourrés.
Allume pas.
Comme ça, mon poussin ?
Dure journée au bureau ?
Plutôt.
Je me suis battu.
Pauvre chéri.
On s'emboîte ?
Je voulais me doucher.
Je pue.
J'aime quand tu pues.
Le temps d'enlever ça.
En me regardant dans la glace,
j'ai eu une envie de brioche.
En te regardant,
ça t'a donné faim ?
De la brioche.
Du bide.
C'est sexy, un petit bidon.
Alors, réjouis-toi,
parce que t'en as.
Arrête, gros lard !
J'ai pas de bide.
Tout juste une rondeur,
comme Madonna avant.
Nuance.
Je vois mal
où est la différence.
Elle est pourtant énorme.
Je te plairais,
si j'avais de la brioche ?
Les hommes qui ont de la brioche
sont des beaufs ou des gorilles.
Alors que pour une femme,
c'est très sexy.
Tout le reste normal :
la figure, les jambes,
les hanches, le cul,
mais avec une belle brioche
bien ronde.
Si j'en avais une, je mettrais des
T-shirts ajustés, pour la souligner.
Ça plairait aux hommes ?
Je m'en fiche
de ce qui leur plaît.
C'est dommage que ce qui plaît
au toucher et à l'œil
soit rarement la même chose.
Si t'avais de la brioche,
je la boxerais.
Quoi, dans le ventre ?
En plein dedans.
Je t'écraserais.
Je t'étoufferais avec,
tu pourrais plus respirer !
Tu ferais ça ?
T'as tout pris ?
Bravo, mon poussin !
Pas de pépins ?
T'as pas écouté...
écouté la radio ?
Jamais quand tu te bats.
T'as gagné ?
Ça, pour gagner...
Tu raccroches toujours ?
Je veux !
Ça finit bien ?
C'est pas encore fini.
On court un terrible danger ?
S'ils nous trouvent,
ils nous tuent, hein ?
Mais ils nous trouveront pas.
Tu veux toujours m'emmener ?
J'ai peur d'être un poids,
de t'encombrer.
Dis-le.
Je veux que tu sois avec moi.
Toujours ?
Pour toujours.
Tu m'aimes ?
Beaucoup, beaucoup.
Tu veux bien
me faire jouir avec la bouche ?
Tu me l'embrasses ?
À toi d'abord.
J'ai dû me fêler une côte.
En me faisant jouir ?
Débile ! Sur le ring.
- M'appelle pas débile.
- Je m'appelle Fabby, Fabienne.
Arrête !
Tais-toi, andouille ! J'ai horreur
de cette voix de mongolien.
Pardon, pardon, pardon !
Je retire ce que j'ai dit.
Je peux avoir une serviette sèche,
ma jolie tulipe ?
J'adore que tu m'appelles tulipe.
C'est mieux que mongolienne.
Je t'ai pas traitée de mongolienne,
j'ai dit débile,
et je l'ai retiré.
Oui, ma douce.
Où on va aller ?
Je sais pas encore.
Où tu voudras.
On va toucher le paquet.
Mais pas assez pour faire les coqs
en pâte jusqu'à la fin de nos jours.
Je me disais quelque part
dans le Pacifique Sud.
Là-bas, on tiendrait longtemps
avec ce qu'on aura.
Ça t'irait, Bora-Bora ?
Et comment !
Et si un jour t'en as assez,
on pourra changer.
Aller à Tahiti ou au Mexique.
Je parle pas l'espagnol.
Et le bora-borain, tu le parles ?
Le mexicain, c'est fastoche.
Ça veut dire ?
Où est la cordonnerie ?
Crache d'abord.
Excellente prononciation.
Tu seras vite ma petite mamacita.
Quelle heure est-il ?
L'heure de se coucher.
Fais de beaux rêves.
Tant pis.
J'ai eu peur.
T'as fait un cauchemar ?
Tu regardes quoi ?
Un film avec des motos,
je connais pas le titre.
Tu le regardes ?
Plus ou moins.
Il est un peu tôt
pour toutes ces explosions.
Comment c'était ?
J'en sais rien,
c'est toi qui regardes.
Mais non, imbécile, ton rêve.
Sais pas. J'ai oublié.
J'oublie presque toujours
mes rêves.
Fais voir
comme t'es grognon le matin.
Si tu te levais
pour le petit déjeuner ?
D'abord un baiser.
Ça te va ?
Alors debout, fainéant !
T'as l'heure ?
Il va être 9 heures.
Notre train est à quelle heure ?
11 heures.
- Tu sais ce que je vais commander ?
- Non, quoi, ma puce ?
Une grande assiette
de crêpes aux myrtilles
couvertes de sirop d'érable,
des œufs sur le plat
et cinq saucisses.
Et comme boisson ?
Que t'es beau !
Comme boisson,
un grand jus d'orange,
et du café noir.
Et après, une part de tarte.
- De la tarte, le matin ?
- Y a pas d'heure pour la tarte.
Aux myrtilles,
pour aller avec les crêpes.
Avec une fine couche
de fromage blanc.
Où est ma montre ?
Là-dedans.
Elle y est pas.
T'as cherché ?
Mais oui, merde !
C'est ce que je fais.
Tu l'as prise ?
Dans la table de nuit.
Non, sur le kangourou.
Le kangourou, oui.
En tout cas, elle est pas là.
Elle devrait.
Oui, elle devrait,
mais elle y est pas.
Alors, où ?
C'était la montre de mon père,
bordel !
T'as idée de ce qu'il a subi
pour que je l'aie ?
J'ai pas le temps de te le raconter.
Tout le reste, je m'en fous,
mais je t'avais bien dit
de penser à ma montre.
Réfléchis.
Tu l'as prise ?
Je crois.
Tu crois, tu crois !
Tu l'as prise, ou pas ?
Alors, oui.
T'es sûre ?
Ce que t'es con !
C'est pas ta faute.
Tu l'as laissée là-bas.
Tu l'as laissée,
c'est pas ta faute.
T'avais plein de trucs à prendre.
Je t'ai dit d'y penser,
mais sans dire que c'était important.
Je tenais qu'à cette montre,
j'aurais dû te le dire.
T'es pas extra-lucide.
Pardon.
Bon, tu mangeras sans moi,
c'est tout.
Pourquoi ça ?
Je retourne chercher ma montre.
Ils t'attendent pas chez toi ?
Je verrai bien.
S'ils y sont
et que ça se présente mal,
je me casse.
Je croyais bien l'avoir prise.
Pardon, vraiment.
Tiens, va manger tes crêpes,
et bon appé*** !
Le temps de dire "myrtille",
je serai là.
Myrtille.
Non, là c'est trop rapide,
mais je ferai vite.
Il a fallu que ce soit justement
la montre de mon père qu'elle oublie.
Je lui avais bien dit.
La table de nuit,
le kangourou.
Mot pour mot : "Oublie pas
la montre de mon père !"
Ça baigne.
C'est pour ça que tu les auras,
ils arrêtent pas de te sous-estimer.
Fumier !
Il est mort.
Je témoignerai si vous voulez.
C'est un fou dangereux.
Il a fini contre une autre voiture.
Qui ?
Nom de Dieu !
Vous désirez ?
Écrase !
Eh là, doucement !
Qu'est-ce que vous foutez ?
Viens là, salope.
Tu la sens, la piqûre ?
C'est l'amour-propre !
Débarrasse-t'en !
Tue-moi.
Je vais te crever,
t'exploser la tronche.
Bougez plus !
Te mêle pas de ça !
Je m'en mêle si je veux.
Lâche ça !
Tu comprends pas !
Lâche ce flingue.
Lâche le nègre,
mets les mains derrière la tête.
Approche.
Il a voulu
me tuer.
La ferme, approche, je te dis !
Zed ? C'est Maynard.
L'araignée a pris
deux mouches.
Ici, y a que Zed et moi
qui avons le droit de tuer.
Le voilà, Zed.
Tu devais attendre.
J'ai attendu.
Pourquoi ils sont amochés ?
Ils se sont dérouillés entre eux.
Lui, là, il allait flinguer l'autre.
C'est vrai ?
Tu voulais le flinguer ?
J'ai laissé Grace juste devant.
Ben, on est pas mardi ?
Non, jeudi.
Alors, ça craint rien.
Va chercher le Taré.
Je crois qu'il roupille.
Alors, va falloir
que tu le réveilles.
Debout !
À genoux.
Tu commences par lequel ?
Je me tâte.
Une négresse verte
qui courait dans l'herbe,
je l'attrape
par la queue,
je la montre
à ces messieurs,
Am
stram, gram
pic et pic
et colé
gram
Toi, mon gros.
On fait ça ici ?
Non, l'ancienne chambre de Russell.
Bonne idée.
Surveille-le.
Tu le veux, ce flingue ?
Vas-y, prends-le.
Allez, vas-y.
Je te dis de le prendre.
Butch, bouge de là.
Ça va ?
Non.
Très, très loin de là.
Et maintenant ?
Maintenant ?
Tu sais ce que je vais faire ?
Je convoque deux fumeurs de crack
super féroces
pour travailler nos deux potes
à la tenaille
et au chalumeau.
T'entends, cul-terreux ?
T'es pas sorti de l'auberge.
Je vais te la jouer moyenâgeux.
Je parlais de toi et moi.
Ah, ce "maintenant"-là.
Entre toi et moi, maintenant,
je vais te dire.
Y a pas de toi et moi.
C'est fini, ça.
On est quitte ?
Quitte, oui.
Deux trucs :
T'en causes à personne.
Cette histoire
reste entre toi, moi,
et M. Le Violeur-qui-va-salement-
déguster-avant-de-crever,
ici présent.
Ça regarde personne.
Deuzio :
tu quittes la ville dès ce soir,
et t'as intérêt
à jamais y remettre les pieds,
sinon je te bute.
T'es tricard à L.A., vu ?
Casse-toi.
Prends tes affaires,
on y va !
Et nos bagages ?
Les bagages, on s'en fout !
On va rater le train. Dépêche !
- Tout va bien ?
- On en parlera plus ***.
On est en danger ?
Où t'as eu cette moto ?
C'est un chopper.
Viens, on y va.
Et ma Honda ?
Je me suis planté avec,
j'avais pas le choix. Allons-y.
Tu es blessé ?
Le nez cassé, peut-être,
rien de grave. En selle !
Allez, faut qu'on y aille.
Monte !
Bon, bon, je m'excuse.
T'as été long,
j'imaginais déjà le pire.
Pauvre chou, tu t'es fait du souci.
Il était bon, ce petit dèj' ?
Et les crêpes aux myrtilles ?
Y en avait pas, je les ai
prises nature. Ça va, t'es sûr ?
J'ai jamais rien vécu
d'aussi dingue de ma vie.
Grimpe, je te raconterai.
La moto est à qui ?
- C'est un chopper.
- À qui il est ?
À Zed.
- Qui est Zed ?
- Zed n'est plus.
Zed est mort.
L'affaire Bonnie
Mais si, Brett,
t'as essayé de le baiser.
Et Marsellus apprécie pas.
Il baise qu'avec Mme Wallace.
Je veux pas crever.
Y a un passage
qui est de circonstance.
Ézéchiel, 25,17 :
"En chemin, le juste est assailli
de toutes parts par les iniquités
"de l'égoïste
et la tyrannie des méchants.
"Béni l'homme de bonne volonté
qui par charité
"guide le faible
à travers la vallée des ombres,
"car il est en vérité
le gardien de son frère
"et la Providence
des enfants perdus.
"Et ma vengeance
s'abattra sur toi,
"et ma fureur
sur ceux qui tentent d'empoisonner
"et de détruire mes frères.
"Et tu sauras
que j'ai pour nom l'Éternel
"quand j'exercerai sur toi
ma vengeance !"
C'est ton pote ?
Fais-le taire, il me gonfle.
À ta place, je me tairais.
Je vais vous crever, fumiers !
Pourquoi t'as rien dit ?
T'étais distrait ? T'avais oublié
ce mec et son artillerie ?
T'as vu ce flingue ?
Il était plus gros que lui.
Merde, on devrait être morts.
Ça, pour un coup de bol.
Le bol a rien à voir là-dedans.
Si tu le dis...
C'est une intervention divine.
Ça te dit quelque chose ?
Je crois, oui.
Dieu serait descendu du ciel
pour arrêter les balles ?
C'est ça.
Exactement.
Dieu est descendu
pour arrêter les balles.
Dis, si on se cassait ?
Non, merde, sois sérieux.
On a vécu
un miracle.
Ça arrive.
Erreur ! C'est pas
des choses qui arrivent.
Tu préfères poursuivre
ton exégèse en voiture,
ou en taule ?
On devrait être morts.
Il vient
de se produire un miracle.
Admets-le.
Bon, bon, c'était un miracle.
On peut y aller ?
Allons-y, négro.
T'as vu "Cops" ?
J'ai vu un épisode
où un flic racontait
qu'au cours d'une fusillade
dans un couloir,
il avait vidé son chargeur
sur un type sans l'atteindre.
Ils étaient seuls tous les deux.
Tu vois,
ça paraît dingue, mais ça arrive.
Si tu veux t'aveugler, reste
dans le troupeau. Moi, je vois clair.
Ça veut dire quoi, ça ?
Ça veut dire basta, rideau.
Désormais, je suis à la retraite.
- Bon Dieu !
- Blasphème pas !
- Nom de...
- Arrête, je te dis !
Tu disjonctes.
J'annonce à Marsellus
aujourd'hui que je raccroche.
Tu lui diras pourquoi ?
Bien sûr.
Je te parie 10 000 $
qu'il va se bidonner.
Rien à foutre.
Qu'est-ce que t'en penses, toi ?
J'ai pas d'opinion.
T'en as bien une. Tu crois que Dieu
est descendu pour...
Qu'est-ce qui se passe, merde ?
J'ai flingué Marvin.
Pourquoi, bordel ?
J'ai pas fait exprès.
Alors là, comme connerie...
Lâche-moi. J'ai pas fait exprès.
T'as dû rouler sur une bosse.
Bosse, mon cul !
Je voulais pas le flinguer,
ce con-là.
Le coup est parti
tout seul.
Tu vois ce merdier ?
Dans la rue ! En plein jour !
J'y crois pas !
Crois-y ou pas,
faut planquer la bagnole.
Les flics ont tendance
à remarquer les bains de sang.
Trouve une planque.
On en a aucune dans le coin.
Je connais pas ce bled, moi.
- Qui t'appelles ?
- Un pote à Toluca Lake.
- Où c'est ?
- Là, juste au-dessus de Burbank.
Si Jimmie est pas là,
on est mal.
Je connais que lui, par ici.
Écoute bien, mon pote et moi,
on a une galère.
On est en bagnole, faut qu'on dégage
fissa. Tu nous prêtes ton garage ?
Faut faire gaffe avec Jimmie.
Un mot de travers,
et il nous vire.
Et s'il le fait ?
On donnera quand même nos coups
de fil, mais je préfère éviter.
On débarque pas chez un ami
pour faire la loi.
Dis-lui quand même
de rester poli.
Il flippait sec
en voyant Marvin.
Mets-toi à sa place,
à 8 h du mat.
Il vient de se lever,
il s'attendait à rien,
et c'est lui
qui nous rend service.
N'empêche, s'il m'insulte,
son service
il peut se le foutre au cul !
Regarde ce que tu fais, merde.
- Je m'essuie les mains.
- Fallait les laver.
- Tu m'as vu les laver.
- Non, les mouiller.
Je les ai lavées,
mais ça part pas.
Faudrait de la pâte Arma.
Moi, avec le même savon,
la serviette a pas l'air
d'un tampax géant.
S'il la voyait dans cet état !
C'est avec ce genre de conneries
qu'on fait tout foirer.
Écoute...
c'est pas une menace.
Tu sais que je te respecte,
mais me fais pas ce coup-là.
C'est demandé si gentiment.
Vas-y, va t'occuper de ton ami,
ça va.
Nom de Dieu, c'est du vrai café
de dégustation.
On se serait contentés de
n'importe quelle saleté lyophilisée,
et il nous sort le grand jeu.
C'est quoi, comme origine ?
Arrête ton char !
Me dis pas qu'il est bon.
C'est moi qui l'achète. Je le sais.
Bonnie en achète du dégueulasse.
Moi, j'y mets le prix pour avoir
le goût.
Mais ce qui me tracasse,
c'est pas mon café, c'est
le macchabée noir dans mon garage.
T'inquiète...
Arrête, réponds plutôt à ça.
En entrant, t'as vu un écriteau :
"Dépôt de macchabées noirs" ?
J'ai rien vu...
T'as vu un écriteau en façade
"Dépôt de macchabées noirs" ?
Et pourquoi t'en as pas vu ?
Parce qu'y en a pas.
Je fais pas dans le stockage
de macchabées noirs.
Rends-toi compte,
si en rentrant, Bonnie
trouve un macchabée,
elle divorce !
Pas question de conciliation
ni rien, le divorce !
Et je veux pas divorcer, moi !
Je demande qu'à t'aider, mais
pas si je dois perdre ma femme !
Te fatigue pas,
y a pas de Jimmie qui tienne !
Tu me feras pas oublier
que j'aime ma femme, vu ?
Elle va rentrer du boulot
d'ici une heure et demie.
Elle est de nuit, à l'hosto.
T'as besoin de téléphoner,
d'appeler des gens ? Vas-y !
Et puis barrez-vous
avant qu'elle revienne.
Bien sûr, on veut pas te foutre
dans la merde.
J'appelle pour qu'on nous rapatrie,
et basta.
La merde, tu m'y fous déjà,
et j'y serai jusqu'au cou
si Bonnie rentre.
Fais-moi plaisir, le téléphone
est dans ma chambre, fonce !
Disons qu'elle rentre.
Qu'est-ce qu'elle fera ?
Bien sûr qu'elle va flipper.
C'est pas une réponse.
Tu sais, moi pas.
Alors, un peu ou beaucoup ?
Il faut que tu mesures bien ce que
cette affaire Bonnie a d'explosif.
Si, en rentrant du boulot, elle
trouve des malfrats dans sa cuisine,
Dieu sait
ce qu'elle est capable de faire.
J'avais saisi.
J'envisage seulement les "si"
Merde pour les "si" !
J'ai besoin que tu me dises :
"Pas de problème.
"Je m'en occupe.
Va les calmer
"et attends la cavalerie,
qui va pas tarder".
Pas de problème.
Je m'en occupe.
Va les calmer
et attends Wolf,
qui va pas tarder.
T'envoies Wolf ?
T'es rassuré ?
Pourquoi tu l'as pas dit
tout de suite ?
Elle est du genre hystérique ?
Elle rentre quand ?
Répète-moi les noms.
Un cadavre.
Pas de tête.
C'est à 1/2 heure,
j'y suis dans 10 mn.
9 minutes 37 secondes plus ***...
C'est vous, Jimmie ?
C'est chez vous, ici ?
Winston Wolf.
Je résous les problèmes.
- Tant mieux, on en a un.
- Je sais. Je peux entrer ?
Vous devez être Jules,
et donc, vous, Vincent.
Perdons pas de temps.
Si j'ai bien compris,
l'heure tourne, non ?
Et comment !
Votre épouse...
Bonnie, rentre à 9 h 30,
c'est ça ?
J'ai cru comprendre
qu'elle n'apprécierait pas
de nous trouver ici.
Non, alors !
Ça nous laisse 40 minutes
pour vider les lieux.
Si vous faites ce que je dis,
c'est plus qu'assez.
Vous avez un corps sans tête
dans un garage. Montrez-moi ça.
Soyez gentil.
Ça sentait le café.
Servez-m'en une tasse.
- Vous l'aimez comment ?
- Beaucoup de crème, très sucré.
Bon, la voiture : elle cale, fume,
fait du bruit ? Y a de l'essence ?
À part l'aspect, tout baigne.
C'est sûr ? Je veux pas
qu'un stop me lâche en route.
Elle a rien qui déconne.
Tant mieux.
Retournons dans la cuisine.
Tenez, M. Wolf.
Vous deux, vous allez commencer
par mettre le corps dans le coffre.
La maison est nickel.
J'en conclus
qu'il y a des détergents
quelque part.
Sous l'évier.
Prenez-les et nettoyez
l'intérieur de la voiture.
Et vite, hein, vite !
Vous virez les éclats d'os et de
cervelle de la banquette arrière.
Nettoyez les sièges
et les garnitures.
Mais sans excès.
Un bon coup suffira.
Insistez sur les endroits
vraiment dégueu.
Les flaques de sang,
vous épongez bien.
Il va me falloir
couvertures, couettes, édredons,
aussi épais et foncés que possible.
Pas de blanc.
On va camoufler
l'intérieur en recouvrant
les sièges et le plancher.
Avec un flic fouineur,
ça ne résistera pas.
Mais à première vue,
elle aura l'air normal.
Allons-y.
Vous deux, au boulot.
"S'il vous plaît" ?
Quoi ?
On dit "s'il vous plaît".
Non. Moi, je suis là pour vous dire
ce que vous avez à faire.
Si vous avez l'instinct
de conservation,
y a intérêt à le faire vite.
Je suis là pour vous aider.
Si ça vous plaît pas, adieu !
Vous fâchez pas,
on a besoin de votre aide.
M. Wolf, je veux pas vous froisser,
je vous respecte, mais je suis mal
quand on me gueule des ordres.
Si je suis brusque,
c'est que le temps presse.
Je pense vite, je parle vite,
et il faut que vous agissiez vite.
Alors, soyez mignons tout plein
et nettoyez cette bagnole.
Me regarde pas comme ça, tu veux ?
C'est pesant.
Chevrolet Nova 1974.
Verte.
Rien, à part les sièges salopés.
D'ici vingt minutes.
Un deuxième couteau.
Je savais
que je pouvais compter sur toi.
Ça avance ?
Je vous ai tout amené, mais...
- M. Wolf, faut que vous compreniez.
- Appelle-moi Winston, voyons.
Faut comprendre, Winston...
C'est notre plus belle parure.
Cadeau de mariage de mon oncle
Conrad et de ma tante Ginny,
qui sont décédés depuis.
Tu permets
que je te pose une question ?
Ton oncle et ta tante,
ils étaient millionnaires ?
Ton oncle Marsellus l'est, lui.
Je suis sûr que,
si ton oncle Conrad et ta tante...
... Ginny étaient là,
ils te paieraient
un chambre à coucher complète,
et ton oncle Marsellus
s'en fera une joie.
Moi, j'ai un faible pour le chêne.
C'est ce que j'ai dans ma chambre.
Alors...
le chêne, ça te va ?
J'aime bien.
Merde, je te pardonnerai jamais.
C'est répugnant, cette saloperie.
Un philosophe a dit que
dès qu'un homme reconnaît ses torts,
il est absous sur-le-champ,
tu sais pas ça ?
Arrête tes conneries.
Celui qui a dit ça
avait jamais ramassé
de petits bouts d'os à cause de toi.
Y a des limites à pas dépasser.
En Formule 1,
on surveille le compte-tours.
En F1, quand on met le compte-tours
dans le rouge,
- on risque l'explosion.
- Tu vas exploser, toi ?
Ben moi, ça sera Nagasaki.
Chaque fois que je touche
de la cervelle, paf !
Les Canons de Navarone !
D'ailleurs,
qu'est-ce que je fous là ?
La corvée de cervelle,
ça te revient !
Moi, je nettoie les vitres,
toi, tu ramasses la merde.
Joli boulot.
On va y arriver.
Elle est méconnaissable.
On se taillera des pipes
plus ***.
Passons à la phase 2.
1 : Lavage de la voiture.
2 : Votre lavage à vous.
On se déshabille !
Complètement ?
Oui, à poil.
Pressons.
Plus que 15 mn avant l'arrivée
de la moitié de Jimmie.
Merde, y fait frisquet ce matin.
C'est vraiment nécessaire ?
- À quoi vous ressemblez ?
- À quoi ?
Deux gus qui en ont explosé un 3ème.
Virez ces fringues,
c'est vraiment nécessaire.
Flanquez-les à la poubelle.
Mets surtout pas ça dehors
pour les éboueurs.
On va les emporter.
Savon !
Ça va vous rappeler la taule.
Putain, ce que c'est froid !
Je vous envie pas.
N'ayez pas peur de savonner.
Plus haut.
Vincent en a plein les cheveux.
Serviettes.
Ça va. File-leur les fringues.
J'aurais pas pu trouver mieux.
On dirait des...
À quoi ils te font penser ?
À deux cons.
Ils ont l'air de deux vrais cons.
C'est tes fringues.
À force de rire, nous finirions
en prison. Dépêchons-nous.
Bien. Je distribue les rôles.
Nous nous rendons
chez Monster Joe.
C'est une casse dont le patron
et sa fille nous sont acquis.
C'est à North Hollywood.
Après quelques détours, on va donc
prendre par Hollywood Way.
Je conduis le véhicule suspect.
Jules vient avec moi.
Vincent prend mon Acura.
Si nous croisons une quelconque
flicaille, personne bouge avant moi.
Qu'est-ce que j'ai dit ?
On attend de voir...
De voir quoi ?
Ce que vous faites.
Voilà qui est parler.
Et toi, l'as de la gâchette ?
Tu sauras te tenir ?
Écoutez, le coup est parti
tout seul. Y aura pas de lézard.
D'accord. J'irai très vite,
faudra suivre.
Si t'amoches ma bagnole,
Joe nous débarrassera
de deux cadavres.
On est clairs ?
Tout est gommé.
Je vous présente Raquel.
Un jour, tout ça lui appartiendra.
C'est quoi, cette tenue ?
Vous allez jouer au volley
ou quoi ?
J'emmène la princesse déjeuner.
Je vous dépose ? Où vous créchez ?
- Redondo.
- Inglewood.
Je vois votre avenir...
je vois... un taxi.
Vous devriez déménager.
Dis bonsoir, Raquel.
Bonsoir, Raquel.
À un de ces quatre.
Évitez les ennuis, garnements.
M. Wolf, ça a été un vrai plaisir
de vous voir travailler.
C'est vrai, et merci beaucoup.
Appelez-moi Winston.
Tu vois, mon petit ? Le respect
des aînés forge le caractère.
J'en ai, du caractère.
Faut pas confondre originalité
et caractère.
On partage un tacot ?
J'ai les crocs. On partage
d'abord un petit déjeuner ?
Je le croyais européen, parce que...
Il l'est pas plus qu'English Bob.
Il a la classe, non ?
Une classe d'enfer.
Et un sang-froid...
Il s'est même pas démonté
quand tu l'as cherché. Ça m'a scié.
Tu veux du bacon ?
Je bouffe pas de porc.
T'es juif ?
J'aime pas la viande de porc,
c'est tout.
Pourquoi ?
Les cochons
sont des bêtes immondes.
C'est bon, le bacon,
et les côtelettes, aussi.
Je boufferais pas de rat, même si
ça avait goût de tarte au potiron.
Les cochons se roulent
dans la merde, c'est immonde.
Je mange pas de bêtes
nourries d'excréments.
Le chien mange ses excréments.
Je mange pas de chien.
Tu dirais
que le chien est immonde ?
Immonde, j'irais pas jusque-là,
mais dégueulasse, oui.
Le chien a de la personnalité,
et ça, ça compte.
Alors, un cochon
qu'aurait de la personnalité
cesserait d'être immonde,
c'est ça ?
Faudrait qu'il ait un charme fou.
Dix fois plus de charme
que Nif-Nif, Naf-Naf et Nouf-Nouf.
Là, t'es marrant.
C'est bien,
tu commences à te dérider.
Tu tirais une de ces tronches.
Je réfléchissais.
À quoi ?
À ce miracle.
Miracle, c'est toi qui le dis.
Définis le miracle.
Un acte de Dieu.
Définis l'acte de Dieu.
Quand
Dieu rend possible l'impossible.
Mais je crois
que c'était pas le cas, ce matin.
C'est pas ce qui compte,
tu t'y prends à l'envers.
Arrêter la balle, changer le Coca
en Pepsi ou retrouver mes clefs,
c'est pas l'exploit qui compte.
Que ce qui nous est arrivé
soit un miracle dans les règles,
c'est pas la question.
Ce qui compte, c'est que j'ai senti
le doigt de Dieu.
Dieu est intervenu.
Pourquoi ?
Ça, j'en sais rien,
mais je me rendormirai pas.
Alors, c'est sérieux ?
Tu penses laisser tomber ?
Le métier ?
Tout à fait sérieux.
Qu'est-ce que tu vas faire ?
C'est à ça que je réfléchissais.
D'abord, je vais livrer
la mallette à Marsellus.
Ensuite,
j'irai où mes pas me porteront.
Ce qui veut dire ?
Comme Caine dans Kung Fu.
Aller de lieu en lieu,
faire des rencontres.
Tu comptes faire ça longtemps ?
Dieu me dira où m'arrêter.
Et sinon ?
S'il se tait, je continuerai.
Bref, tu seras clodo ?
Je serai Jules,
un point c'est tout.
Non, tu seras qu'un clodo.
Comme tous les loquedus
qui font la manche,
font les poubelles
et dorment dedans.
Ça porte un nom,
ça s'appelle un clodo.
Sans boulot, ni domicile, ni revenu,
c'est ce que tu seras :
un clodo.
Là, on est pas du tout d'accord.
Bon, j'admets que ce matin
il nous est arrivé un drôle de truc.
Mais l'eau en vin, moi...
Chacun son truc.
Me dis pas ça.
Si la réponse te fait peur,
fallait poser d'autres questions.
Je vais chier.
Une question :
t'as décidé ça là, en bouffant ?
J'étais là à bouffer mon muffin
en buvant mon café,
je revoyais l'incident, j'ai eu
ce que les alcoolos repentis nomment
un moment de lucidité.
À suivre.
On bouge plus,
c'est un braquage !
Le premier qui déconne,
je vous flingue jusqu'au dernier,
bande de nazes !
Les serveuses par terre,
les clients restent assis !
À terre !
Vous, là !
Allez vous mettre de l'autre côté !
Dehors, les Mexicains !
Je te vois, yuppie de merde,
baisse-toi !
Toi, remplis les sacs !
Je suis le gérant,
faites pas d'histoires.
Tu fais des histoires ?
Tu l'as dit.
Tu veux faire des histoires ?
Tu vois, un héros !
T'as qu'à le flinguer.
Je ne suis pas un héros.
Je suis gérant de cafétéria.
Ça y est !
Prenez ce que vous voulez.
Parle aux clients.
Fais-les tenir à carreau !
On fera vite.
T'as compris ?
Restez calmes, coopérez,
ce sera bientôt fini.
Baisse-toi ! Ça va.
Je vais passer
prendre les portefeuilles !
Pas un mot, vous les foutez
dans le sac, c'est vu ?
Bon, sortez les portefeuilles !
Dans le sac.
J'ai rien sur moi.
Magne-toi ! Dans le sac !
File tes pourboires !
C'est un téléphone cellulaire ?
Aboule !
File-moi ça !
Et maintenant, à terre.
Dans le sac.
- C'est quoi ?
- Le linge du boss.
- Il te le fait laver ?
- Au besoin.
Sale boulot.
T'as pas tort.
Ouvre-la.
Impossible.
Quoi ?
T'as entendu.
Qu'est-ce qu'y a ?
Un redresseur de torts.
Bute-le !
Au risque de te vexer, c'est pas
la première fois qu'on me braque.
Ôte ta main,
ou ce sera la dernière.
Discutez pas, donnez-lui
ce qu'il veut, qu'il s'en aille.
Te mêle pas de ça, gros lard !
T'inquiète !
J'ai les choses en main.
Je compte jusqu'à trois.
Si t'ouvres pas la mallette,
je t'éclate la tronche.
C'est vu ?
OK, l'Angliche.
T'as gagné.
Prends-la.
Ouvre.
C'est quoi ?
C'en est ?
Le rêve !
Mais c'est quoi, putain ?
Lâche-le !
Calme-la.
Dis : "calme-toi" !
Dis : "calme-toi".
Calme ta gonzesse.
Je te crève !
Fais-la taire !
Tu te calmes !
Dis-lui que ça va aller.
Jure-le !
Calme-toi.
Dis-moi son nom.
Yolanda.
Pas de conneries, hein ?
Lui fais rien !
Personne fait rien à personne
On est trois petits Fonzie,
comme dans Happy Days.
Comment il est, Fonzie ?
Cool.
Tout juste, Auguste.
Et c'est ce qu'on va être, cool.
À moi de compter jusqu'à 3.
À trois,
tu lâches ton flingue,
tu poses les mains
à plat sur la table,
et ton cul sur le siège.
Mais tu feras tout ça
sans geste brusque.
Prêt ?
Maintenant, laisse-le !
T'avais promis. Quand tu gueules,
ça me rend nerveux.
Ça me fout la trouille.
C'est quand les mecs ont la trouille
qu'on se fait descendre.
Si tu lui fais quoi que soit,
t'es mort !
Ça me paraît bien vu.
Mais c'est pas ce que je veux,
toi non plus, et l'Angliche
encore moins.
Alors voyons ce qu'on peut faire.
Mettons les choses au point.
En temps normal, je vous aurais
déjà refroidis tous les deux.
Mais là,
je suis en pleine reconversion,
et je veux pas vous tuer,
mais vous aider.
Je peux pas vous donner
la mallette, elle est pas à moi.
Et je me suis trop fait chier
toute la matinée à cause d'elle
pour la filer
au premier connard venu.
Ça baigne, Yolanda, ça baigne.
On cause.
Vas-y, braque-moi !
T'attends sans rien faire.
Dis-lui que ça baigne.
Ça va ?
Faut que je fasse pipi...
Je veux rentrer chez moi.
Tiens bon. T'es super. On est fiers
de toi, l'Angliche et moi.
C'est presque fini.
Dis-lui que t'es fier d'elle.
Je t'aime.
Je t'aime, Lapin en sucre.
Tu vas prendre mon portefeuille
dans le sac.
C'est lequel ?
Y a écrit "Peau de vache" dessus.
C'est ça, c'est ma peau de vache.
Ouvre-le.
Sors le blé.
Compte-le.
Combien y a ?
Dans les 1500 $.
Empoche-les, ils sont à toi.
Avec la caisse
et les autres portefeuilles,
ça fait un joli petit coup, non ?
Si tu files 1500 $ à ce gland,
je le tue pour le principe.
Non ! Il fera rien du tout !
Toi, ta gueule !
Reste tournée vers moi !
Je les lui file pas.
Je lui achète quelque chose.
Tu veux savoir quoi ?
Ta vie.
Je te donne ce blé
pour pas avoir à te tuer.
Tu lis la Bible ?
Pas tous les jours.
Y a un passage
que je sais par cœur.
Ézéchiel, 25,17 :
"En chemin, le juste
est assailli de toutes parts
"par les iniquités de l'égoïste
et la tyrannie des méchants.
"Béni l'homme de bonne volonté
qui par charité
"guide le faible
à travers la vallée des ombres.
"Il est en vérité
le gardien de son frère
"et la Providence
des enfants perdus.
"Et ma vengeance s'abattra sur toi
et ma fureur
"sur ceux qui tentent d'empoisonner
et de détruire mes frères.
"Et tu sauras
que j'ai pour nom l'Éternel
"quand j'exercerai sur toi
ma vengeance".
Des années que je répète ça,
et ceux qui l'entendaient,
ils mourraient.
Le sens, je m'en foutais.
Je trouvais que ça en jetait
de dire ça, avant de buter un mec.
Mais ce que j'ai vu ce matin
m'a fait réfléchir.
Maintenant, je me dis
que c'est peut-être toi le méchant,
et moi le juste,
et que mon 9 mm
est le berger qui me protège
dans la vallée des ombres.
Ou encore
que c'est toi le juste
et moi le berger,
et que c'est le monde
qui est méchant et égoïste.
Ça me plairait, ça.
Mais c'est pas la vérité.
La vérité, c'est...
que tu es le faible,
et moi, la tyrannie des méchants.
Mais j'essaie...
j'essaie de toutes mes forces
d'être le berger.
Va-t'en.
Je crois qu'on devrait y aller.
Ça me paraît judicieux.