Tip:
Highlight text to annotate it
X
Je suis une pierre.
Je ne bouge pas.
Tout doucement je me mets
de la neige dans la bouche
pour qu'il ne voie pas mon haleine.
Je prends mon temps.
Je le laisse approcher.
Je n'ai qu'une seule balle.
Je vise l'œil.
Très doucement, mon doigt appuie
sur la détente.
Je ne tremble pas.
Je n'ai pas peur.
Je suis un grand garçon.
Prêt, Vassili !
Là, Vassili ! Feu !
Tire, Vassili.
Feu !
Allez ! Debout !
Debout ! Préparez-vous à monter.
Allez, toi !
Descendez.
Tous les civils, dehors !
Laissez descendre les civils.
C'est un convoi militaire.
Personne d'autre dans le train
que nos vaillants soldats.
C'est un convoi pour Stalingrad
réservé aux soldats de l'Armée Rouge.
Automne 1942.
L'Europe est écrasée
sous la botte nazie.
Le IIIe Reich
est à l'apogée de sa puissance.
Les troupes de Hitler s'enfoncent
au cœur de l'URSS
vers les champs pétrolifères d'Asie.
Un dernier obstacle les en sépare.
Une ville sur la Volga
où se joue le sort du monde.
Stalingrad.
L'Armée Rouge doit défendre
chaque pouce
de la terre des Soviets
jusqu'à la dernière goutte de sang.
Aux bateaux !
Camarades, descendez aux bateaux !
Le glorieux camarade Staline
a ordonné :
"Plus un pas en arrière !"
Le peuple d'Union Soviétique
sera libre
et ne tombera pas en esclavage.
En avant, camarades.
Plus un pas en arrière !
Toujours en avant.
Écoutez ces lettres écrites
par des mères russes
à leurs fils
au front.
"Volodia, mon enfant.
"Je sais que c'est pour la patrie.
"Je sais que c'est
"pour la mère patrie
que tu donnes ta vie.
"Tout le monde ici
sait que tu ne reculeras pas.
"Tout le monde ici est fier de toi.
"Ton père est mort.
Tes frères sont morts.
"Venge-nous des hordes
"fascistes."
- On ne bouge pas !
- Restez à bord !
Reculez ou je tire.
Reculez ou nous tirons.
Abattez les traîtres !
Salauds ! Traîtres !
Préparez-vous à débarquer !
Laissez les blessés !
Celui qui a le fusil tire !
Un homme sur deux a un fusil.
Celui qui n'en a pas le suit.
Quand celui qui a le fusil tombe,
celui qui le suit
ramasse le fusil et tire !
Soldats de la glorieuse Armée Rouge,
désormais
c'est la victoire
ou la mort !
Ceux qui reculent seront abattus.
Il me faut un fusil.
Pas de pitié
pour les lâches et les traîtres.
En avant !
Pas de retraite !
C'est foutu, camarades.
Reculons !
Replions-nous !
Au nom de l'Union Soviétique,
plus un pas en arrière,
ou nous tirons.
Pas de retraite !
On ne recule pas !
Pas de pitié !
Les déserteurs seront abattus !
Feu !
Abattez les traîtres !
Abattez ces lâches canailles !
Pas de pitié pour les lâches !
Russe, rends-toi,
tu reverras ton pays.
Cette guerre n'est pas la tienne.
Rejoins tes camarades allemands,
ils comprennent tes souffrances
et te traiteront mieux
que tes propres officiers
qui t'envoient seulement à la mort.
Le Reich n'est pas ton ennemi.
L'ennemi,
c'est Staline le buveur de sang
et sa clique bolchevique
qui ont volé ta terre,
qui ont déporté ton père...
Feu !
Tu vas nous faire repérer,
camarade commissaire.
Tu permets, camarade commissaire ?
Lequel je vise en premier,
tu crois ?
Il vaut mieux attendre
qu'il y ait une explosion.
Bien.
Tu sais tirer ?
Un peu.
C'est foutu !
Tire pas, il nous regarde.
Merci, camarade commissaire.
Danilov,
officier politique de 2e classe,
21e d'infanterie.
"Vassili Zaitsev."
"Aujourd'hui, 20 septembre 1942,
un jeune berger
"de l'Oural
"est arrivé à Stalingrad,
sur les rives de la Volga.
"Il s'appelle Vassili Zaitsev.
"Il a, comme des milliers avant lui,
"répondu à l'appel
du camarade Staline.
"Armé de son fusil,
il a montré à l'envahisseur fasciste
"que désormais
"il paiera chaque pas sur le sol
de notre patrie
"que son seul choix est de reculer."
Qu'en penses-tu ?
Le camarade commissaire
est trop généreux.
Par ordre du camarade Staline,
aucun civil ne peut quitter la ville.
Laissez passer !
Reculez !
Reculez ou nous tirons.
Arrière ou nous tirons !
Laissez passer
l'envoyé du camarade Staline.
J'ai appliqué les consignes.
J'ai fait donner tous mes gars
mais les Allemands
nous ont submergés.
Ils ont des canons,
de l'aviation, des chars.
Et moi, qu'est-ce que j'avais ?
Le devoir sacré de résister !
Je dois faire mon rapport au Patron.
À moins qu'on évite
la voie hiérarchique ?
Je m'appelle
Nikita Sergueievitch Krouchtchev.
Je viens reprendre
les choses en main.
Cette ville n'est pas Koursk.
Ce n'est pas Kiev, ni Minsk.
Cette ville...
est Stalingrad.
Stalingrad.
Cette ville porte le nom du Patron.
Plus qu'une ville, c'est un symbole.
Si les Allemands
prennent cette ville,
le pays entier s'effondrera.
Je veux que nos gars
relèvent la tête.
Qu'ils aient des couilles !
Je veux qu'ils cessent
de chier dans leur froc !
C'est votre boulot.
Vous êtes officiers politiques.
Je compte sur vous.
Toi,
qu'est-ce que tu suggères ?
Fusiller les généraux
qui ont battu en retraite
et leur chef d'État-major.
Faire des exemples,
déporter la famille des déserteurs.
Ouais, c'est déjà fait.
Rendez-leur l'espoir.
Ici, ils n'ont le choix qu'entre
les balles allemandes et les nôtres.
Il existe une autre voie.
La voie du courage,
de l'amour de la patrie.
Republions le journal de l'armée
et des récits magnifiques
exaltant le sacrifice et la bravoure.
Faisons-les croire à la victoire.
Redonnons-leur l'espoir,
la fierté, le désir de se battre.
Oui, il faut faire des exemples,
mais des exemples à suivre.
Ce qu'il nous faut,
ce sont des héros.
T'en connais, toi, des héros ?
Oui, camarade.
J'en connais un.
C'est moi !
Vassili Zaitsev ! C'est moi !
Tu ne rêves pas.
C'est ton nom !
Nous avons droit à la une !
Ils n'ont pas changé un mot.
Te rends-tu compte
de ce que ça signifie ?
Pas la dernière, pas la seconde,
la une !
On va reproduire notre article
partout, Caucase, Crimée.
Et même en Oural !
Demain au petit-déjeuner,
Staline lui-même lira mes lignes
et retiendra ton nom.
On est célèbres, Vassili,
Krouchtchev a adoré mon texte.
Il m'a promu à l'État-major.
Et toi dans la division
des tireurs d'élite.
- C'est bien !
- C'est très bien !
C'est formidable !
- Formidable !
- Formidable !
Pour nous deux.
Parce que nous l'avons fait ensemble.
Mais j'ai fait le plus dur.
- T'as de la veine.
- Pourquoi ?
Krouchtchev veut qu'il ne
t'arrive rien. Tu es trop important.
Trop précieux !
Attention, mes lunettes sont neuves.
Oh, pardon !
- Nous sommes célèbres.
- Moi, je suis célèbre.
Vassili a tué son 12e
officier allemand aujourd'hui !
Le chasseur de loups
tue les fascistes.
Zaitsev en est à son 23e
officier allemand.
C'est un exemple pour nous tous.
Il a la patience du chasseur,
la patience du peuple russe.
26e officier allemand, un général !
La preuve : 11 plaques saisies
en 2 jours par Vassili Zaitsev.
Ce nom que le combattant soviétique
connaît et révère.
54 officiers allemands tués.
Toujours plus d'hommes et de femmes
de nos forces armées
sont volontaires pour joindre
les tireurs d'élite...
Je suis une pierre.
Je suis une pierre.
Je respire lentement.
Je vise l'œil.
Mais c'est toi !
Le grand Vassili Zaitsev !
Ma mère fait les meilleures
patates au lard de la ville.
Ça m'intéresse.
Elle va pas en croire ses yeux !
Combien, aujourd'hui ?
2 seulement.
Le dernier,
pourquoi tu l'as pas tué ?
Un simple troufion. Ça valait pas
le coup de me faire repérer.
Sois béni.
On sait tout ce qu'on te doit.
On prie pour toi tous les jours.
Tous les soirs on entend
parler de toi sur Radio Moscou.
C'est bien arrangé.
Mes parents y remisaient des meubles.
Sacha ! Lâche ça tout de suite !
Il est chargé.
Par ici, camarade commissaire.
Merci, camarade.
Bonsoir.
Camarade Zaitsev.
Mon Dieu,
d'où vient tout ce courrier ?
De tout le pays, Mme Filipov.
De partout.
Celle-ci des mineurs du Kouzbass.
Ils veulent donner
le nom de Vassili à leur mine.
Bon. Commençons par les mineurs.
Allez, au travail.
Chers camarades du Kouzbass...
Merci de votre lettre élogieuse.
- Élogieuse ?
- g-i-e-u-s-e.
J'espère être à la hauteur
de votre attente.
Deux "t", e-n-t-e.
Attente.
Vous vous intéressez
à la littérature allemande ?
Ça va. C'est la voisine.
- Où on en était ?
- "Attente".
Vous proposez de donner...
Je te connais.
C'est Vassili Zaitsev !
J'ai vu ta photo dans le journal.
Merci pour tout ce que tu fais.
Et c'est son ami, le commissaire...
Danilov.
Tania est un peu ma fille.
Elle gardait Sacha
pendant que je travaillais à l'usine.
Elle lui a appris l'allemand.
Ces livres sont à elle.
Ils sont à toi ?
Elle a étudié l'allemand
à l'université.
- Quelle université ?
- Moscou.
Si on...
Oui, continuons.
Vous proposez de donner
mon nom à votre mine.
C'est un grand honneur.
H-o-n...
Oui, je sais, "honneur".
Très bien.
Si on disait que je suis pas
le seul à me battre ?
Excellente idée, Vassili, excellente.
On peut même aller plus loin.
Votre combat pour
la production de charbon
est aussi valeureux que le mien.
Un seul "r" à charbon,
et pas de "e".
Je vais trop vite pour toi ?
Non, tu vas pas trop vite.
Je me demandais
si on pouvait améliorer.
Reposez-vous un peu.
Ces lettres peuvent attendre demain.
Il faut continuer.
On est pas fatigués.
Merci, Mme Filipov.
Ces gens...
ont pris la peine de nous écrire.
Demain... on sera peut-être plus là
pour répondre.
Le major König, mon général.
Je n'attendais pas quelqu'un...
d'aussi prestigieux que vous.
Vous devez avoir vos raisons
de venir dans cet enfer.
Mon armée n'est pas faite
pour ce genre de combat.
Hier encore, j'ai dû
promouvoir 25 sergents
pour remplacer les officiers abattus.
Ces tireurs embusqués
démoralisent mes troupes.
Cette ville
n'est plus qu'un tas de ruines
mais le Führer s'obstine.
Il en fait une affaire personnelle
entre Staline et lui.
Faisons confiance
à l'instinct du Führer.
Il nous a toujours menés
à la victoire.
Nous serons chez nous pour Noël.
Comment comptez-vous trouver
ce jeune Russe ?
Je m'arrangerai pour que ce soit lui
qui me trouve.
Debout, c'est l'heure.
Quoi ?
On nous réclame dans le secteur
du grand magasin. Viens.
Regarde ! Il est planqué
dans le grand magasin, là-bas.
Il a descendu 5 officiers
depuis ce matin
et 2 mitrailleurs.
Regarde ! 3e étage.
4e fenêtre à partir de la gauche.
4e fenêtre à partir de la gauche.
Tu le vois ?
Oui, je le vois.
Tu l'as eu !
Joli coup !
Allons chercher sa plaque !
Au revoir, camarade commissaire.
Merci de votre hospitalité,
Mme Filipov.
Prends ce que tu veux.
Je me demande ce qu'on me dirait
au Quartier Général
si je revenais avec une pile
de Goethe et de Schiller.
Il y en a de Marx, aussi.
On t'a assignée à la défense civile
du 12e district ?
Non, j'étais volontaire.
Quelle coïncidence,
te rencontrer comme ça.
Krouchtchev dit qu'on manque
d'opératrices parlant allemand.
Je ne peux pas.
On manque déjà de miliciens pour
défendre les habitants du quartier.
On donnerait 12 soldats
pour une opératrice parlant allemand.
Je préfère me battre.
Être au QG c'est se battre.
Et tu serais plus utile.
Tu restes ici pour nous couvrir.
On y va.
Attention.
Ludmilla, viens !
Vérifie l'escalier.
C'est un piège.
Je sais.
Replie-toi !
Il est encore là.
Ils viennent droit sur nous.
Reste où tu es.
Il est par là-bas.
Faut sortir !
Faut sortir d'ici !
Je te dis de pas bouger.
Qu'est-ce qu'on fait ?
Tu bouges pas !
Merde, je me tire.
Ça veut dire quoi, ça ?
"Un nouveau fusil
pour le petit berger de l'Oural.
"Le Mosin-Nagant 7-62
équipé d'une lunette de 3.5,
"fierté de la production soviétique
de précision."
- J'ai vu ce fusil de près.
- Ah bon ?
Je l'ai même touché.
Je le connais bien, Vassili Zaitsev.
Ludmilla et Anton
se sont fait descendre.
Par ma faute.
Je suis sûr que non.
Il y avait un sniper allemand.
Je les ai conduits dans son piège.
- Quoi d'autre ?
- Il a pas changé de place.
Un tireur embusqué
qui change pas de place.
C'est pas normal.
Il est très fort.
Pas seulement son tir
mais aussi son instinct.
Toujours en avance sur moi.
C'est parce qu'il sait tout de toi.
Il s'appelle König.
Le major König.
Ils l'ont envoyé pour te desc...
Pour te trouver.
Au début, on était pas sûrs.
Il vient de Berlin
exprès pour toi.
Ils envoient leur meilleur tireur
contre toi.
On sait quoi de lui ?
Il est major dans la Wehrmacht.
Il dirige l'école de tir de Zossen.
Koulikov était son élève
à Zossen avant la guerre.
Il connaît tous ses trucs.
Il t'accompagnera partout.
L'aristo bavarois qui chasse le cerf
contre le berger de l'Oural
qui braconne le loup.
Plus qu'un affrontement
entre deux nations,
c'est le symbole
de la lutte des classes.
On dirait que ça te fait plaisir.
Il avait l'avantage.
Maintenant vous êtes à égalité.
Personne ne tire aussi bien que toi.
Elle a été mutée.
Je vais voir s'ils sont prêts.
Tu es beau dans ton uniforme neuf.
Ils risquent
de te le reprendre après.
Sans doute.
Je suis au courant pour l'Allemand.
Alors, bonne chance.
Merci, j'en aurai besoin.
D'après le camarade Danilov,
c'est toi qui vas gagner.
C'est l'heure !
Dans mes bras !
Regarde par ici, Vassili !
Remets ton calot,
tu fais plus héroïque.
Je l'adore, ce gamin !
Tu étais volontaire pour le front ?
Quel âge as-tu ?
Comprends-tu l'importance
de ce duel ?
Tu as tué ton 1er loup à 5 ans ?
Combien de fascistes aujourd'hui ?
Es-tu fier de défier
le meilleur tireur d'Allemagne ?
Les Allemands commencent
à chier dans leur froc.
Vas-y, mon gars,
dis-nous comment tu vas l'avoir.
Ou plutôt, non.
Dis-le au Patron !
Il adore les histoires de chasse.
Regarde-le fièrement.
Parce qu'il te regarde !
Tout le pays te regarde !
Pardon ! Pardon,
grand-père.
C'est pas le loup
qui choisit le terrain,
c'est le chasseur.
Ton grand-père
t'a sûrement appris ça.
Sauf que dans ce cas,
c'est moi le gibier.
En tout cas,
on va attirer le loup
hors de son repaire,
là où nous le voulons.
Ta vie est précieuse,
passe le premier.
Ça sera chacun son tour.
La prochaine fois, c'est toi.
Et après, toi, Volodia.
Enfant de salaud !
Fait chier !
Un froc tout neuf récupéré hier
sur un capitaine du 251e.
J'ai passé 16 mois en Allemagne
à l'école de Zossen,
du temps qu'on était copains
avec les Fritz.
Quand notre Joseph et leur Adolf
marchaient main dans la main.
D'ici au fil, 160 mètres, hein ?
155 mètres.
En tout cas,
ils vont envoyer un sapeur.
Changeons de place.
Après l'invasion allemande,
l'ambiance a changé du tout au tout.
Ils m'ont foutu en prison.
Qu'est-ce que tu foutais
en Allemagne, hein ?
Pardon, j'ai dit.
C'est le camarade Staline
qui m'y a envoyé.
Ne mêle pas notre glorieux chef
à ta trahison.
Avoue, enfoiré d'espion, avoue !
Y avait pas de faucille,
mais y avait un marteau.
Et paf !
Ils m'ont cassé toutes les dents.
Oui, mon gars,
te fais pas d'illusions.
C'est ça, ta patrie du socialisme
et du bonheur universel.
Le v'là, ton sapeur.
Je l'ai.
C'est l'heure de la soupe, non ?
J'y vais.
Alors dépêche-toi !
Et tâche de pas tout renverser
en revenant, enfoiré de marxiste.
Voici l'activité des snipers ennemis
au cours des dernières 24 heures.
Deux sentinelles abattues
près de la gare.
Un artilleur dans le secteur nord.
Un lieutenant du 24e Panzer
dans le secteur des usines.
Trois sapeurs
dans le secteur de la cité ouvrière.
On me signale aussi un prisonnier
qui peut vous intéresser.
J'espère qu'il peut encore parler.
Pardon ?
Rien... merci.
Tu vas nous dire, Volodia...
Dans quel immeuble est-il ?
Je peux pas savoir.
Il se déplace tout le temps.
Il saute d'un immeuble à l'autre.
À quel étage ?
Je ne sais pas.
Nous allons voir ça.
Déshabillez-le !
Mettez-lui un de nos uniformes.
Tu vois, les Fritz sont têtus.
C'est ça qui est bien avec eux.
Faut reconnaître
que quand ils ont un truc en tête...
Voyons si notre client est arrivé.
Tu es prêt ?
Et maintenant,
le célèbre berger de l'Oural
que le major König
prend pour un con,
se soulève pour s'assurer
qu'il a eu sa cible.
Le major König le voit,
vise le casque,
tire,
révèle sa position
et se fait abattre à son tour.
Sauf que le major König ne tire pas
parce qu'il n'est pas là.
Tu trouves pas ça bizarre, toi,
le dernier ?
Ils l'ont envoyé se faire tuer
comme les autres.
C'est pas normal.
Sans artillerie,
sans essayer de le couvrir.
Non, c'est moi
qui ai fait une connerie.
Ils se foutent des téléphonistes
comme nous des Ukrainiens.
Ils dérangeraient jamais
un major pour si peu.
Demain,
on descendra quelques généraux.
C'est à qui, le tour ?
À moi, je crois.
Hou ! Le vilain tricheur !
On trompe pas papa Koulikov.
C'est mon tour.
À toi de te faire trouer le pantalon.
À la victoire !
Dis donc, ça traîne,
ton histoire de sniper.
Qu'est-ce qu'il branle, ton gars ?
Il tâte le terrain.
Il cherche les faiblesses
de l'Allemand. Il est méticuleux.
La ***
est un luxe dont nous disposons.
Le caviar est un luxe
dont nous disposons.
Mais pas le temps.
Il le sait, camarade Krouchtchev.
Moi aussi.
Je te garantis qu'il réussira.
Tant mieux.
Apparemment,
vos deux destins sont liés.
Ils te font travailler.
J'ai pris ça aux cuisines.
Un reste de la réception.
Mme Filipov devrait apprécier.
Elle sera ravie. C'est gentil.
Il y en a encore si tu as faim.
Tu es juif, non ?
Rien dans notre religion
n'interdit l'esturgeon.
Mon père avait pressenti
que ça arriverait.
Quoi, la guerre ?
Il savait que la haine des juifs
était profonde.
Il économisait pour acheter
de la terre en Palestine.
Pour lui,
c'était notre seule vraie patrie.
La seule qu'on aurait
le devoir de défendre.
Il voulait que j'apprenne
à me servir d'un fusil.
J'ai appris à tirer.
En temps de guerre, les sentiments
personnels ne comptent pas,
mais j'ai un service à te demander.
Bien sûr. Tout ce que tu voudras.
Je veux être mutée.
Que s'est-il passé, Tania ?
Il l'a eu.
Alors qu'il passait en premier.
Il l'a eu en pleine course.
Un coup impossible.
J'ai jamais vu ça.
Tu as promis une victoire
dont je suis incapable.
J'ai aucune chance contre lui.
Ne parle pas comme ça.
Désormais on va suivre
tous ses mouvements.
On a quelqu'un.
Un de ses proches qui nous renseigne.
Tu vas avoir
une longueur d'avance sur lui.
Je te le garantis.
Mais j'ai un service à te demander.
À moi ?
Au sujet de Tania.
Entre.
Il sait pas que tu existes,
mais tu es plus proche de lui
que de quiconque sur Terre.
Tu vois son visage dans le viseur.
Tu vois s'il s'est rasé le matin.
Tu vois qu'il est marié
s'il porte une alliance.
C'est autre chose
que de tirer sur une silhouette.
C'est pas un uniforme.
C'est un visage d'homme.
Ces visages te quittent plus.
Ils reviennent et puis
d'autres visages prennent leur place.
Danilov t'a demandé de me dire ça ?
Il t'aime beaucoup.
Il tient à te faire changer d'avis.
Il t'a dit pourquoi
j'ai demandé ma mutation ?
Une liste est arrivée à l'État-major.
La liste des passagers d'un convoi
de civils pour l'Allemagne,
partis de Stalingrad
il y a 3 semaines.
Mes parents étaient dedans.
Au bout de 30 km,
les Allemands
ont fait arrêter le train
et descendre les gens.
Au milieu d'un pont,
ils les ont attachés
deux par deux.
La mère avec la fille.
Le mari avec la femme.
Ils les ont alignés
contre la rambarde
et ils ont tiré une seule fois
pour économiser les balles.
Ça a marché.
Le corps de celui qui était mort
entraînait l'autre dans la rivière.
Ils sont morts ensemble.
Jamais
ils ne se seraient laissés séparer.
C'est le fusil de Koulikov.
C'est un bon fusil.
Je sais par où il sort de l'abri.
C'est par l'usine de tracteurs.
C'est grand, l'usine de tracteurs.
Je sais par où exactement.
Dans un conduit, sous une grille.
Là où il y a les cuves.
Après, il sort de l'atelier.
Entre les deux, il est à découvert.
C'est sous une grande
passerelle de fer.
Bonne chance, camarade.
Je sais exactement où il m'attend.
Sur la passerelle,
au-dessus du conduit.
On va le prendre à revers.
On va à l'autre bout de l'atelier
par ces conduites.
Suis-moi.
Va par là.
Moi, je prends de l'autre côté.
Merde !
Ça va !
Va-t'en !
- Vas-y !
- Ça va aller.
Non, tu y vas !
Sors pas les jambes !
Le camarade Staline
nous demande un dernier effort.
Le sort de la patrie est en jeu.
Le sort de ceux que nous aimons.
C'est pour eux qu'on se bat.
Les Allemands jettent tout
dans la bataille.
Au mieux, un soldat sur dix survivra.
Tu as fait des études,
tu connais les langues.
Un message intercepté et traduit
sauve des vies.
Chaque message décodé
tue des milliers des leurs.
Ton devoir est de survivre.
Vassili sait seulement tirer.
Toi et moi sommes faits
pour autre chose.
Vassili te le dirait aussi.
Où est-il ? Où est Vassili ?
Baisse la tête.
- Dis-moi où il est !
- Reste là-dedans.
Bouge pas. Rentre la tête.
Doucement.
Tire pas.
Il est là-bas.
Tu vois le pilier, devant toi ?
Va te planquer derrière.
Vas-y.
Tu vas me trouver
un grand morceau de verre.
Un morceau de verre...
Tu vois le haut fourneau,
derrière moi ?
À gauche de l'usine ?
Oui ? Je t'entends pas !
Tu vois les deux volets d'aération ?
Tu vois
celui qui a une latte cassée ?
Voilà ce qu'on va faire.
Tu es prête ?
Trois... Deux...
Un !
Bonjour, Sacha.
Il était là où tu as dit.
Ou presque.
Il est malin.
Parle-moi de lui.
Pourquoi c'est son grand-père
qui lui a appris à tirer ?
Son père est mort.
Sa mère aussi.
Il en parle, de son père ?
Il l'a pas connu.
Il est allé à l'école ?
Il sait écrire.
Il répond à plein de lettres.
C'est des filles, qui lui écrivent ?
Tout le monde lui écrit.
Il aime une fille de son village ?
Non, une fille d'ici.
Et elle, elle l'aime ?
Parce qu'il est beau et courageux.
Elle est très belle,
je la connais bien.
Elle est de mon quartier.
Elle a fait l'université.
C'est un beau couple.
Plus ***, ils se marieront.
Enfin, je crois.
Et toi, Sacha.
Pourquoi aides-tu les Allemands ?
C'est eux, les plus forts.
Ils vont gagner la guerre.
Et tu aimes le chocolat.
Ici, tous savent qu'ils vont mourir.
Chaque soir,
ils sont contents de rentrer.
C'est toujours ça de pris.
Excuse-moi.
Chaque tasse de thé.
Chaque cigarette
devient une petite fête.
Pour beaucoup,
ce sera peut-être la dernière nuit.
C'est quelque chose
qu'il faut apprendre à accepter, ici.
Le temps de chacun est compté.
Dans la forêt,
un loup survit pendant trois ans,
un âne pendant neuf.
Pardon,
ça doit être un proverbe de l'Oural.
Pour moi, c'est absurde.
L'âne vit plus longtemps
parce qu'il est plus utile.
C'est tout sauf absurde.
Il n'y a pas d'âne dans la forêt.
Tu dis n'importe quoi !
Alors je suis un âne ?
Les gens comme Danilov et toi
doivent survivre.
Les gens qui ont lu des livres,
fait des études.
On aura besoin de vous
après la guerre.
Et si tu survis ?
Qu'est-ce que fera
"l'inutile" Vassili Zaitsev ?
Je veux travailler dans une usine.
Un jour, mon grand-père
m'a emmené dans une usine.
Il y avait un type
tout en haut sur une passerelle.
Il était pas en bleu
comme les autres.
Ceux qu'il dirigeait
comprenaient pas ce qu'ils faisaient.
Mais pour lui, là-haut,
c'était simple, c'était clair.
Alors j'ai pensé qu'un jour
je pourrais être celui-là.
C'est triste d'avoir un rêve
qui se réalisera pas.
Pourquoi pas ?
Tu nous survivras à tous.
Tu seras le plus vieil âne
de la forêt.
150 mètres séparent
les Allemands de la Volga.
Le monde entier a les yeux fixés
sur ces 150 m qui font de Stalingrad
la capitale
de la guerre.
Ton amie Tania,
tu l'as vue ?
Elle vit là-bas maintenant,
avec les snipers.
Dis au major que les tireurs d'élite
participeront à l'assaut
de l'usine.
Que Vassili y sera.
Faut que je te parle.
Il faut que tu arrêtes
de parler de moi.
Je l'aurai pas.
Je suis pas assez fort.
Tôt ou ***, c'est lui qui m'aura.
Je t'ai déjà dit
de pas parler comme ça.
Cette fois, c'est différent.
T'as pas arrêté de me grandir,
de faire de moi
quelqu'un que je suis pas.
C'est devenu trop lourd à porter.
Je veux me battre.
Je veux me battre
comme un soldat ordinaire.
Je comprends.
Mais t'es pas ordinaire.
T'es un soldat extraordinaire.
Je suis ce que tu m'as fait.
Rien de plus.
Pourquoi tu me dis ça maintenant ?
Que s'est-il passé ?
Qu'est-ce qui a changé ?
Tu as parlé à Tania pour moi ?
Alors, elle va changer d'avis ?
Je sais pas.
Elle devrait,
elle serait plus à l'abri,
tu sais qu'elle devrait.
Sa mutation sera plus facile
que la tienne.
Les Allemands préparent
une offensive en ville.
Pour la propagande, le moral,
tu es plus utile que jamais.
Dis-lui ce que tu sais.
La poussière
sur les bottes du major.
Sacha a convaincu le major
qu'il travaille pour eux.
Tu vois les risques qu'il court.
De la poussière jaune.
Cette poussière-là, y en a que
derrière l'usine chimique, en tas
le long des rails.
Bien vu.
Va m'attendre dehors.
T'avais pas le droit
de te servir de lui.
Je ne me suis pas servi de lui.
Il a agi de son propre chef.
Sais-tu pourquoi ?
Parce qu'il croit en toi !
Demain, nous allons reprendre
l'usine chimique.
Sacha a dit au major que tu y serais.
- Tu sais donc où l'attendre.
- Au milieu d'une attaque ?
J'applique les consignes.
Je te conseille d'en faire autant.
Je suis conscient des risques.
Tout ira bien.
Camarade.
C'est les Allemands, là-haut.
Hier c'était les Russes.
On est plus très loin.
Tu joues un jeu très dangereux.
Je veux que tu gagnes.
Tu vois, là.
Continue le long du fleuve.
Le chemin est sûr
pendant un moment.
Il est mort.
On a retrouvé ceci sur son cadavre.
Vous n'avez plus de raison
d'être ici.
Pardon, Herr General,
mais je ne crois pas...
Il y a un vol pour Berlin
demain soir. Vous le prendrez.
En attendant,
remettez-moi votre plaque d'identité.
Votre mort serait une aubaine
pour la propagande russe.
Si vous tombez,
vous tomberez en anonyme.
Ça a failli arriver.
Acceptez aussi cette croix du mérite,
remise à titre posthume
à un lieutenant du 116e d'infanterie
tombé au début de la bataille.
C'était mon fils.
Si l'embarcadère est pris,
c'est foutu.
Viens ici !
Je te l'avais dit !
À force de jouer de la mandoline,
si sa mort est confirmée,
on est foutus !
Enfin, toi, t'es foutu.
C'est pas vrai.
On a intercepté ça
de leur Quartier Général !
Faut qu'ils nous agitent
son cadavre sous le nez ?
Ils mentent.
C'est bon, ça ! C'est très bon !
Alors écris-le !
"Zaitsev n'est pas mort.
"Voilà ce qu'il a mangé ce matin.
"Sa photo, lisant le journal
du jour." C'est toi le poète !
Quoi ?
Non, t'évacues pas la berge !
M'en fous que t'aies perdu
la moitié de tes hommes.
Perds le reste ! Et toi avec !
Il est rentré ?
Il tardera pas.
L'attaque allemande
a coupé les lignes. Ça le retarde.
Sortons, tu veux ?
J'ai parlé de toi à ma mère.
Elle dit qu'après la guerre,
si tu as besoin de quoi que ce soit,
tu pourras compter sur ma famille.
Tu peux compter sur moi.
Ils disent que Vassili est mort.
Vassili Zaitsev
ne reverra pas les siens.
Russe, rends-toi !
C'est ton seul espoir.
Tu as du chagrin ?
Parce que Zaitsev est mort ?
Pas la peine de le cacher.
Ce n'est pas honteux.
Tu es russe comme lui.
Ne les écoute pas.
C'est seulement de la propagande.
Il n'est pas mort.
Et sais-tu pourquoi ?
Parce que je ne l'ai pas encore tué.
Je vais te dire un petit secret.
Rien qu'à toi,
je te fais confiance.
Mais jure
de ne le répéter à personne.
C'est juré ?
J'ai repéré un endroit formidable.
C'est près de la sortie de la gare.
Je me cacherai dans le château d'eau.
Demain, j'irai l'attendre là-bas.
Tu vas voir, il viendra.
Il vient toujours.
Jure-moi aussi de rester chez toi,
désormais.
C'est juré ?
Très bien.
Il est vivant.
Il ne nous abandonnera pas.
Il fait partie de nous.
Vassili est éternel.
Où t'étais ?
On t'a cherché partout.
Tu savais pas ?
J'étais mort.
Enfin, le noble tireur Zaitsev.
Vassili était mort.
Mais le vrai...
Moi...
Je me suis endormi.
J'ai raté mon coup.
Et puis,
je suis resté planqué
dans mon coin pour échapper
à l'homme qui veut me tuer.
Je vais parler à Krouchtchev.
Il te renverra
dans ton ancienne division.
Où est Tania ?
Elle est dans l'abri.
J'y suis passé.
Je lui ai dit que t'étais pas mort.
Le major me l'a dit.
Il a dit que les autres mentaient.
Il m'a dit
que tu l'attendais à la gare.
Mon petit Sacha.
Je le savais !
Je savais que tu n'étais pas mort.
Comment ?
Parce qu'on vient de se rencontrer.
J'ai prié pour la 1re fois
depuis mon enfance
et quand j'ai ouvert les yeux,
Sacha était là
pour m'annoncer la bonne nouvelle.
Je crois qu'il t'aime
encore plus que moi.
À l'autorité militaire compétente.
J'attire l'attention du commandement
sur le changement
d'attitude au combat
du soldat Vassili Zaitsev.
Il a plusieurs fois tenté
de se dérober
à son devoir,
émis des doutes sur notre victoire
et tenu des propos défaitistes
en public.
La durée inexplicable de son duel
avec le tireur d'élite nazi
ne s'explique que par
son manque de conviction
dans l'idéal communiste.
Bonjour, Sacha.
Une fois encore,
il savait où me trouver.
Tu ne trouves pas ça curieux ?
À part moi,
tu étais seul à savoir.
Je ne t'en veux pas.
Tu as été très courageux.
Tu as choisi ton camp,
je le respecte.
Mais ce n'est pas le mien.
Nous sommes deux soldats.
Nous sommes ennemis,
alors je sais que tu comprendras...
Ça m'ennuie que tu ne sois pas
resté chez toi comme tu l'avais juré.
Ça m'ennuie d'être obligé de faire
ce que je vais faire.
C'est fou ce que tu fronces
les sourcils en dormant.
Tu m'as regardé longtemps ?
Toute la nuit.
Tu as ronflé comme un bienheureux.
Je ronfle pas, hein ?
Comme un goret.
Et je parle aussi, en dormant ?
J'ai quelque chose à te dire.
Dans le train,
en venant,
on était dans le même wagon.
Je t'ai vue.
Tu lisais.
Et tu t'es endormie.
Je n'osais pas te regarder
tellement tu étais belle.
Tu me faisais peur.
Après, je pensais à toi
tout le temps.
Ça me faisait sourire.
Je pensais à ceux qui te tiendraient
un jour dans leurs bras.
Qui te feraient rire.
La chance qu'ils avaient...
Et maintenant,
c'est moi qui suis contre toi.
Je ronflais ?
Comme un goret.
Quoi ?
Lâche-moi !
C'est exactement ce qu'il veut !
- C'est ce qu'il veut.
- Lâche-moi !
Il va te tuer !
Je te suivrai
et il me tuera aussi.
C'est ce qu'il veut ! Je l'aurai !
Je te jure que je l'aurai.
Je t'apporterai son fusil,
je te le jure.
J'ai besoin de toi.
Il faut partir tout de suite,
Stalingrad risque de tomber.
Les derniers bateaux s'en vont.
Les Allemands arrivent.
Il t'a apporté un laissez-passer.
Sur l'autre rive,
tu seras en sécurité.
Prends tes affaires,
on va t'aider.
Je ne partirai pas.
C'est chez moi, ici.
C'est chez mon Sacha.
Je ne partirai pas.
Il faut que je vous dise
quelque chose.
Quelque chose
de difficile à accepter.
Au sujet de Sacha.
Il est passé aux Allemands.
Il a trahi. Il ne reviendra plus.
Il a trahi.
Le pauvre petit.
Qu'est-ce qu'il a fait ?
Alors il va rester là-bas ?
Il va rester là-bas.
Je devrais pas dire ça,
camarade commissaire,
mais c'est peut-être mieux pour lui.
Si les Allemands gagnent,
il sera bien.
Je sais, c'est mal, mais
il a peut-être fait le bon choix.
Un médecin !
J'ai un laissez-passer.
J'ai un laissez-passer.
Il faut la faire traverser.
Elle n'y survivra pas.
Mais si !
C'est ma fille, je vous en supplie.
Ça va !
Vous deux, embarquez celle-là.
Où est-il ?
Où est le major ?
À quelques centimètres de ton visage.
Je me suis trompé.
L'homme sera toujours l'homme.
Il n'y a pas d'Homme Nouveau.
Nous avons voulu créer
une société nouvelle
où il n'y aurait rien à envier
au voisin,
mais il y aura toujours
quelque chose à envier.
Un sourire,
une amitié,
une chose qu'on n'a pas
et qu'on voudrait s'approprier.
En ce monde, même soviétique,
il y aura toujours
des riches et des pauvres.
Riches en talents.
Pauvres en talents.
Riches en amour.
Pauvres en amour.
Tania ne reviendra pas.
Elle est morte.
Fauchée par un éclat d'obus.
Elle n'a rien senti.
Elle s'apprêtait à te revenir.
Elle menait Mme Filipov au bateau
avant de venir te retrouver.
Elle avait raison,
tu es un type bien.
Je veux t'aider.
Faire une dernière chose.
Quelque chose d'utile
pour une fois.
Te montrer où est le major.
Non, pas ça !
Pas ça !
Ce jour du 3 février 1943
est un jour funeste pour Hitler
et les centaines de milliers
de prisonniers allemands.
C'est un jour inoubliable,
qui rend l'espoir à la mère patrie,
aux peuples d'Union Soviétique
et à tous les peuples...
Aujourd'hui,
après 180 jours de combats héroïques
dans la ville martyre de Stalingrad,
grâce au courage
et aux sacrifices de nos soldats,
le commandant
de la glorieuse Armée Rouge
a reçu la capitulation
sans conditions
de l'envahisseur fasciste allemand.
Dans cette bataille historique,
nos vaillants combattants,
leurs chefs...
... la même ferveur patriotique...
... l'Armée Rouge...
Je regrette.
- J'ai pas ce nom dans mon registre.
- Vérifiez.
Là, l'adresse de l'hôpital
et là, son nom.
- Oui, c'est l'adresse mais...
- Elle est partie.
C'est l'adresse.
Elle était ici, elle m'a écrit.
On a vérifié trois fois,
elle n'est pas là.
Pas de Tania Tchernova.
J'y peux rien.