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"...Et ces enfants sur lesquels
vous crachez alors qu'ils...
essaient de changer leur monde,
n'entendent plus vos conseils.
Ils ont pleinement conscience
de ce qu'ils traversent..."
"Lycée Shermer"
Samedi 24 mars 1984.
Lycée Shermer,
Shermer, Illinois, 60062.
Cher M. Vernon:
On accepte de devoir sacrifier...
"Magasin de l'école"
tout un samedi en retenue
pour ce qu'on a fait de mal.
"Je me mange la tête"
Ce qu'on a fait était mal,
mais on pense que vous êtes fou...
"Clarke provoque des bagarres"
de nous faire écrire une dissertation
sur notre perception de nous-mêmes.
"Je n'aime pas les lundis"
Que vous importe? Vous nous voyez
comme vous voulez nous voir.
"Le moral des terminales à la hausse"
"Au secours"
De la manière la plus simple,
comme ça vous arrange...
vous nous voyez
comme un surdoué...
un athlète...
une détraquée...
"Conseiller d'orientation"
une fille à papa...
"Votez pour votre reine de fin d'année"
"Ouvre ce casier"
et un délinquant.
N'est-ce pas?
C'est comme ça qu'on se voyait,
à 7 heures, ce matin-là.
"Et tu crèves, pédale"
L 'intox avait marché à fond.
Je ne peux pas croire que
tu n'aies rien pu faire.
C'est si absurde
de devoir être ici un samedi.
Ce n'est pas comme si
j'étais une idiote.
Je te revaudrai ça. Chérie,
sécher l'école pour faire des courses...
ça ne fait pas
de toi une idiote.
Bonne journée.
C'est la première ou
la dernière fois que ça arrive?
- La dernière.
- Tire profit de cette journée.
On n'est pas censés étudier.
On doit rester là sans rien faire.
Eh bien, mon cher,
trouve un moyen d'étudier.
Ouais.
Eh bien, vas-y!
J'ai fait le con. C'est normal
que ça déconne, un mec.
Y a pas de mal à ça. A part que
tu t'es fait prendre, mon gars.
Ouais. Maman m'a déjà déballé
tout ça, d'accord?
Tu veux manquer un match?
Tu veux rater ta chance?
Aucune fac ne donnera une bourse
à une forte tête.
Bien, bien.
Tout le monde est là.
Je veux vous féliciter
d'être à l'heure.
Excusez-moi. Monsieur?
Je crois qu'il y a une erreur.
Je sais qu'on est en retenue,
mais ma place n'est pas ici.
Il est à présent 7h 06.
Vous avez exactement 8 heures
et 54 minutes pour réfléchir...
à la raison de votre présence ici...
Pour méditer sur vos erreurs.
Vous n'avez pas
le droit de parler.
Vous n'avez pas le droit
de quitter votre place.
Et vous n'avez pas
le droit de dormir.
On va essayer quelque chose
de différent, aujourd'hui.
Vous allez écrire
une dissertation...
d'un millier de mots minimum...
me décrivant qui
vous pensez être.
- C'est un examen?
- Et quand je dis "dissertation"...
c'est bien d'une dissertation
qu'il s'agit.
Je ne vous demande pas de répéter
mille fois le même mot.
- C'est clair, M. Bender?
- Comme de l'eau de roche.
Peut-être que vous apprendrez
quelque chose sur vous-même.
Vous déciderez peut-être si vous
souhaitez revenir en classe.
Je peux répondre à ça maintenant.
Pour moi, c'est non...
- Asseyez-vous, Johnson.
- Merci, monsieur.
Mon bureau est de l'autre
côté de ce couloir.
Je vous conseille de
ne pas faire les malins.
Il y a des questions?
Oui. J'ai une question.
L'inspecteur Colombo sait que vous
avez pillé sa garde-robe?
Je vous répondrai là-dessus
samedi prochain, M. Bender.
Si vous faites le malin, vous allez
vous en prendre plein les narines.
Ce gars-là est un vrai lèche-cul.
Continue à te manger la main et
t'auras plus faim pour déjeuner.
Je t'ai déjà vue quelque part.
Qui suis-je?
Qui es-tu?
Qui es-tu?
Je suis un morse.
C'est la merde, hein?
Je peux pas croire que
ça m'arrive vraiment à moi.
Merde! Qu'est-ce qu'on est
censés faire si on veut ***?
- Je t'en prie.
- Si on doit y aller, on doit y aller.
Oh, mon Dieu.
- Tu vas pas uriner ici, vieux.
- Parle pas. Ça l'empêche de couler.
A la première goutte qui tombe
par terre, t'es un homme mort.
T'es très sexy
quand t'es en colère.
Va fermer la porte. On va mettre
en cloque la reine de fin d'année.
- Quoi?
- Si je m'énerve, je te démolis.
En plein?
En plein.
Pourquoi tu la fermes pas?
Ça n'intéresse personne.
Vraiment, pauvre mec.
Hé, Spartacus, qu'est-ce que
t'as fait pour atterrir ici?
- T'as oublié de laver ton suspensoir?
- On devrait écrire nos dissertations.
C'est pas parce que t'habites ici
que t'as le droit d'être un con.
Ecrase!
On est en république.
Il fait juste ça pour
te provoquer. Ignore-le.
Mon coeur? Même si t'essayais,
tu pourrais pas m'ignorer.
Alors... vous sortez
ensemble, tous les deux?
C'est du solide?
Vous êtes amants?
Allez, Spartacus.
Dis-moi la vérité.
Tu lui as glissé
ton gros paf dans la chatoune?
- Va au diable!
- Ça suffit!
Que se passe-t-il, ici?
Tas de vauriens pourris gâtés.
Ordure.
Et si on fermait cette porte?
On peut pas faire la fête avec Vernie
qui nous inspecte toutes les secondes.
Les portes sont censées
rester ouvertes.
- Et alors?
- Pourquoi tu la fermes pas?
- Il y a quatre autre personnes ici.
- Bon Dieu, tu sais compter.
Je savais que tu devais être
intelligent pour faire de la lutte.
- Qui es-tu pour juger les autres?
- C'est vrai, ça.
Tu comptes pour du beurre.
Si tu disparaissais pour toujours...
ça ferait aucune différence.
C'est comme si tu n'existais pas.
Je vais tout de suite aller
m'enrôler dans l'équipe de lutte.
Peut-être au club de prépa.
Au conseil des étudiants.
- Non. Ils t'accepteront jamais.
- Je vais pleurer.
Tu sais pourquoi les gars
comme toi démolissent tout?
- Ça promet d'être fascinant.
- C'est parce que t'as peur.
Vous êtes si intelligents, les friqués,
c'est pour ça que j'adhère à rien.
- T'es un gros trouillard.
- Je suis dans le club de maths.
T'as peur qu'ils t'acceptent pas.
T'en fais pas partie et tu critiques.
Ça n'a rien à voir avec le fait que
ces clubs regorgent de sales cons?
Tu ne peux pas le savoir.
Tu ne connais aucun d'entre nous.
Je connais pas de lépreux
non plus...
mais je vais pas adhérer
à l'un de leurs putains de clubs.
- Surveille ton langage, tu veux?
- Je suis dans le club de physique.
Excusez-moi une seconde.
Qu'est-ce que tu baragouines?
Je dis que je suis
dans le club de maths...
le club de latin
et le club de physique.
Hé, la pucelle.
- T'es membre du club de physique?
- C'est un club de travail.
Et alors?
Les clubs de travail ne sont pas
comme les autres clubs.
Pour les crétins comme lui, si.
Qu'est-ce que vous faites,
dans ton club?
En physique, on parle de la physique,
des propriétés de la physique.
Alors, c'est plutôt mondain.
Triste et cinglé, mais mondain, non?
Je suppose qu'on peut dire
que c'est un lieu de rencontre.
Il y a d'autres élèves,
dans mon club.
A la fin de l'année,
on a un grand banquet au Hilton.
- On se défonce? On fait la fête?
- Non. On s'habille bien.
Mais on ne plane pas.
Y a que les allumés
comme toi qui se droguent.
J'avais pas de chaussures,
j'ai dû emprunter celles de mon père.
Ma mère n'aime pas que je porte
les chaussures des autres.
Mon "cousall" Ken...
Mon cousin Kendall de l'Indiana...
il a plané une fois, et il s'est mis
à manger des choses bizarres.
Il se sentait à sa place
nulle part, comme dans Twilight Zone.
- Ça te ressemble.
- Si vous continuez, Vernon va arriver.
J'ai un match samedi, je le raterai
pas à cause des crétins que vous êtes.
Ce serait la merde de rater
tout un match de lutte, pas vrai?
Tu peux pas savoir ce que c'est,
pédé. T'as jamais fait de compétition.
Je sais. Je me sens tout vide
à l'intérieur, à cause de ça.
J'ai une telle admiration...
pour les gars qui se roulent
par terre avec d'autres gars.
Ça te manquera jamais.
T'as pas de but, dans la vie.
- Mais si, j'en ai un.
- Ah, oui?
Je veux être juste comme toi.
Tout ce qu'il me faut, c'est
une lobotomie et des collants.
- Tu mets des collants?
- Non, je mets pas de collants.
- Je mets la tenue exigée.
- Des collants.
La ferme!
II a dit qu'on n'était pas
censés faire les malins.
Jeune homme, avez-vous terminé
votre dissertation?
Allez, Bender.
Fais pas de conneries.
- Qu'est-ce que tu vas faire?
- Aller se faire foutre, j'espère.
Et voilà!
Bender, c'est la propriété
de l'école. Ça ne nous appartient pas.
On ne peut pas jouer
avec ça.
- Très drôle. Va le réparer.
- Tu devrais réparer ça.
- Je suis un génie?
- Non. T'es un pauvre mec.
- Qu'il est rigolo, ce gars-là!
- Répare la porte, Bender!
Taisez-vous. Je suis déjà passé
par là. Je sais ce que je fais.
- Non, répare la porte! Répare-la!
- Ta gueule!
Bon sang!
Pourquoi cette porte
est-elle fermée?
- Pourquoi est-elle fermée?
- Comment on est censés le savoir?
- On n'est pas censés bouger, non?
- Pourquoi?
On est restés assis là,
comme on est censés le faire.
Qui a fermé cette porte?
- Je crois qu'une vis est tombée.
- Elle s'est juste fermée, monsieur.
Qui a fait ça?
Elle ne parle pas, monsieur.
- Donnez-moi cette vis.
- Je ne l'ai pas.
Vous voulez que je vous secoue
pour la faire tomber?
Je ne l'ai pas. Les vis tombent tout
le temps. Le monde est imparfait.
- Donnez-la-moi, Bender.
- Excusez-moi, monsieur.
- Pourquoi volerait-on une vis?
- Faites attention.
La porte est beaucoup
trop lourde, monsieur.
Bon sang!
Andrew Clark, venez ici.
Venez ici tout de suite.
Dépêchez-vous.
- Andrew a le droit de se lever?
- C'est exact.
S'il se lève, on se lèvera tous.
Ce sera l'anarchie!
- Attention aux magazines.
- Je ne réponds plus de rien.
C'est très intelligent, monsieur,
mais s'il y avait un incendie?
Violer les règles en cas d'incendie
et mettre en danger la vie...
des élèves serait déraisonnable
à ce stade de votre carrière.
D'accord.
Que faites-vous?
Sortez de là, bon sang.
Qu'est-ce qui vous prend?
II y a des sorties de secours
de chaque côté de la bibliothèque.
- Montre-lui un peu de respect.
- Allons-y.
Allez. Retournez à votre place.
Je m'attendais à mieux de la part
d'un futur champion universitaire.
Vous ne trompez personne, Bender.
A la prochaine histoire de porte,
c'est vous qui la prenez.
- Je vous emmerde.
- Qu'avez-vous dit?
Je... vous... emmerde.
Vous venez de vous récolter
un autre samedi de retenue.
- Je suis effondré.
- Vous en avez un de plus.
Je suis encore libre
le samedi suivant.
Après, il faudra que
je regarde mon agenda.
Tant mieux, parce qu'il va
être bien rempli. On continuera.
Vous en voulez un autre?
Vous n'avez qu'un mot à dire.
Au lieu d'aller en prison,
vous viendrez ici.
- C'est fini?
- Non.
- Je rends un service à la société.
- Et alors?
Ça vous en fait un de plus.
Je vous garderai en retenue...
jusqu'à la fin de vos jours,
si vous ne vous tenez pas à carreau.
- Vous en voulez un autre?
- Oui.
Gagné!
Ça vous en fait un de plus!
- Ça vous en fait un autre!
- Arrête!
- Vous avez fini?
- Je commence à peine, vieux.
Bien. Vous en avez un autre.
- Vous savez pas que je m'en tape?
- Un autre.
- Vous avez fini?
- Ça en fait combien?
Sept, y compris quand on est arrivés
et que tu as demandé à M. Vernon...
si Colombo savait qu'il avait
pillé sa garde-robe.
- Ça fait huit. Ne vous en mê*** pas.
- Excusez-moi. Ça fait sept.
Je vous demande pas votre avis!
Vous êtes à moi, Bender.
Je vous tiens pour deux mois.
Je vous tiens.
Qu'est-ce que je peux dire?
Je suis ravi.
C'est ce que vous voulez qu'on croie.
Vous voulez savoir une chose?
Vous devriez passer plus de temps
à essayer de faire quelque chose...
de vous-même et moins de temps
à essayer d'épater les autres.
Ça vous réussirait mieux.
Bien. C'est tout.
Je serai derrière cette porte.
Si je suis forcé de revenir ici...
je ferai un massacre.
Je t'emmerde!
Merde.
Réveillez-vous!
Qui doit aller aux toilettes?
"Catalogue des cartes"
- C'est très intelligent.
- T'as raison.
C'est mal de détruire la littérature.
C'est si drôle, la lecture.
Et...
"Molay" me fait
triper un max.
Molière.
J'aime beaucoup son oeuvre.
Ça sert à rien quand
on est enfermé dans le néant.
- Parle pour toi.
- Tu crois que je parlerais pour toi?
On parle même pas
la même langue.
- T'es privée de sortie, ce soir?
- J'en sais rien.
Ma mère m'a dit que oui, mais
mon père m'a dit de pas m'inquiéter.
Y a une fête chez Stubby. Ses parents
sont en Europe. Ce sera dingue.
- Ah, ouais?
- Ouais. Tu vas y aller?
- Ça m'étonnerait.
- Pourquoi?
Parce que si je fais
ce que ma mère m'interdit de faire...
c'est parce que mon père
dit qu'il est d'accord.
Ça devient un truc monstrueux.
C'est sans fin et c'est galère.
C'est comme si, à tout moment
ils étaient prêts à divorcer.
- Qui tu préfères?
- Quoi?
- Tu préfères ton vieux?
- Ils sont tous les deux tarés.
Je veux dire,
si tu devais choisir.
J'en sais rien. J'irais probablement
vivre avec mon frère.
Ils n'en ont rien
à foutre, de moi.
Ils se servent de moi
pour se tirer dans les pattes.
- La ferme.
- Tu te lamentes trop sur ton sort.
Si je ne le faisais pas,
personne d'autre ne le ferait.
- Tu me brises le coeur.
- Spartacus?
Quoi?
- Tu t'entends avec tes parents?
- Si je dis oui, je suis un idiot?
T'es un idiot de toute façon.
Mais si tu dis que...
tu t'entends bien avec eux,
t'es aussi un menteur.
Tu sais quoi? Si on n'était pas
au lycée, maintenant, je te tuerais.
Tu vois ça?
Tu veux que je te le montre
un peu mieux?
Hé, les gars...
Moi non plus, j'aime pas
mes parents. Je veux dire...
Je ne m'entends pas avec eux.
Leur idée de la compassion parentale
est complètement débile.
- Simplet.
- Ouais?
T'es le fils que tous les parents
"mouilleraient" d'envie d'avoir.
C'est ça, le problème.
Je comprends que ça t'énerve...
qu'ils te fassent porter ces fringues,
mais regarde la réalité en face.
T'es un néo-***-énorme crétin.
Qu'est-ce que tu ferais si t'étais
pas si occupé à essayer de t'intégrer?
Pourquoi tu dois
insulter tout le monde?
Je suis honnête, connard.
Tu devrais faire la différence.
- Il a un nom.
- Ah, ouais?
Ouais.
Comment tu t'appelles?
- Brian.
- Tu vois?
Mes condoléances.
Comment tu t'appelles?
Et toi?
- Claire.
- Claire?
Claire. C'est une tradition
dans ma famille.
- C'est un nom de grosse.
- Oh, merci.
- Je t'en prie.
- Je ne suis pas grosse.
Pas maintenant, mais je peux te voir
atteindre un maximum de volume.
T'es peut-être pas au courant,
mais y a deux catégories de gros.
Les gros qui sont
nés pour être gros...
et les gros qui ont été minces,
et qui ont enflé comme des barriques.
Quand on les regarde, on peut voir
la personne mince à l'intérieur.
Tu vas te marier, tu vas
pondre quelques lardons...
et puis...
Un geste aussi obscène
chez une jeune fille aussi prude?
Je ne suis pas aussi prude
que ça.
Tu es vierge?
Je te parie un million
de dollars que tu l'es.
Mettons fin au suspense.
Tu vas te marier en blanc?
- Tu vas la fermer, oui?
- T'as déjà embrassé un garçon?
T'as déjà été pelotée...
à travers le soutien-gorge,
sous le corsage, sans chaussures...
en priant pour que tes parents
n'entrent pas dans la chambre?
Tu veux que je gerbe?
A travers ta petite culotte...
sans soutien-gorge,
le corsage déboutonné...
ton jean roulé en boule sur le siège
avant, après 11 heures du soir?
Laisse-la tranquille.
J'ai dit "Laisse-la tranquille".
- Tu vas m'y obliger?
- Ouais.
Toi et combien de tes amis?
Juste moi.
Juste toi et moi.
Deux coups. Un, tu prends mon poing,
deux, t'embrasses le plancher.
Dès que tu seras prêt,
mon pote.
Je veux pas commencer ce genre
de truc avec toi, vieux.
Pourquoi?
Parce que je te tuerais.
C'est simple. Je te tuerais, tes
putain de parents me poursuivraient...
et ce serait la merde,
t'es pas assez important pour moi.
Dégonflé.
Finissons-en maintenant.
Ne lui parle pas,
ne la regarde pas...
et ne pense même pas à elle,
c'est compris?
J'essaie de l'aider.
Brian, comment ça va?
Ton père travaille ici?
- Carl?
- Quoi?
- Je peux te poser une question?
- Bien sûr.
- Comment on devient concierge?
- Tu veux être concierge?
Non. Je veux savoir comment on
devient concierge parce qu'Andrew...
est intéressé par une carrière
dans la domesticité.
Vraiment?
Vous pensez que je suis un paysan,
un lardon, un sous-fifre, hein?
C'est peut-être vrai. Mais après
avoir balayé derrière des connards...
comme vous, ces huit dernières années,
j'ai appris une ou deux choses.
Je lis vos lettres,
je fouille vos casiers.
J'écoute vos conversations.
Vous ne le savez pas, mais c'est vrai.
Je suis les yeux et les oreilles
de cette institution, mes amis.
Au fait, cette montre
a 20 minutes d'avance.
Merde.
D'accord, les filles.
Vous avez 30 minutes pour déjeuner.
- Ici?
- Ici.
La cafétéria serait un endroit
plus indiqué pour déjeuner.
Votre opinion m'importe peu,
Andrew.
***... Excusez-moi, Rich,
pourrait-on boire du lait?
- On a très soif, monsieur.
- Je supporte pas d'être déshydratée.
Je l'ai déjà vue déshydratée, monsieur.
C'est assez horrible.
Détendez-vous. J'y vais.
Asseyez-vous, petit mec. Vous croyez
que je suis né de la dernière pluie?
Vous croyez que je vais vous laisser
déambuler dans les couloirs?
Vous...
et vous.
Comment s'appelle-t-elle?
Réveillez-la. Debout, mademoiselle.
Allons-y. Ce n'est pas
une maison de repos.
Il y a un distributeur de boissons
dans la salle des professeurs.
Allons-y.
"La liberté pour tous"
Alors, à quoi tu carbures?
Qu'est-ce que tu bois?
D'accord. Laisse tomber.
De la ***.
De la ***?
Quand tu bois de la ***?
N'importe quand.
- Beaucoup?
- Des tonnes.
C'est pour ça que
t'es ici, aujourd'hui?
- Pourquoi t'es ici?
- Et toi, pourquoi t'es ici?
Je suis ici aujourd'hui
parce que...
Mon entraîneur et mon père
ne veulent pas que je gâche mes chances.
On me traite différemment parce que
pour l'entraîneur, je suis un gagnant.
Pour mon père aussi. C'est pas
parce que j'ai envie de l'être.
C'est parce que je suis fort et
rapide comme un cheval de course.
Parce que je m'implique à fond
dans ce qui m'arrive.
Oui.
C'est très intéressant.
Maintenant, si tu me disais
vraiment pourquoi tu es là?
Laisse tomber.
Tu veux voir la photo d'un gars
qui a une "éléphantite" des couilles?
- C'est assez croustillant.
- Non, merci.
Comment il peut faire
du vélo, d'après toi?
Tu pourrais sortir
avec un gars comme ça?
- Tu peux pas me laisser tranquille?
- S'il avait une super personnalité...
s'il était bon danseur et
s'il avait une voiture cool...
Tu devrais probablement
t'asseoir à l'arrière...
parce que ses couilles prendraient
toute la place à l'avant.
- Tu sais ce que j'aimerais faire?
- Attention à ce que tu vas dire.
- Brian est un puceau.
- Un puceau?
- Prendre un avion pour la France.
- Je suis pas puceau.
- Quand tu t'es fait une nana?
- J'ai "fait une nana" un tas de fois.
- Nommes-en une.
- Elle habite au Canada.
Je l'ai rencontrée aux chutes
du Niagara. Tu ne la connais pas.
- Tu t'en es fait une par ici?
- Chut.
Oh, vous l'avez fait,
Claire et toi.
- Qu'est-ce que tu racontes?
- Rien.
Rien. Laisse tomber.
On en parlera plus ***
- Laisser tomber quoi?
- Brian essaie de me dire...
qu'en plus de toutes les filles
de la région des chutes du Niagara...
il semblerait que toi et lui,
vous avez joué à saute-mouton ensemble.
- Espèce de sale vicieux!
- Non, c'est pas vrai!
John a dit que j'étais puceau
et j'ai dit que non, c'est tout.
Alors, pourquoi tu as montré
Claire du doigt?
Je n'apprécie pas
beaucoup ça, Brian.
- Il ment.
- Tu montrais pas Claire du doigt?
- Tu sais qu'il ment, hein?
- Tu montrais pas Claire du doigt?
Oui, mais c'était seulement...
Parce que je voulais pas qu'elle
sache que je suis vierge, d'accord?
Excuse-moi d'être vierge.
Je suis désolé.
Pourquoi tu voulais pas
que je sache que tu es vierge?
Parce que ce sont mes affaires.
Ce sont mes affaires personnelles.
Brian, tu n'as vraiment pas
l'air d'en faire, des affaires.
Je pense qu'un gars peut
très bien être vierge.
Vraiment?
- Qu'est-ce qu'il y a, là-dedans?
- Devine.
- Où est ton déjeuner?
- Dans ta culotte.
Tu es écoeurant.
- Qu'est-ce que c'est?
- Du sushi.
Du sushi?
Du riz, du poisson cru
et des algues marines.
Tu veux pas la langue d'un gars dans
ta bouche et t'es prête à manger ça?
Je peux manger?
Je ne sais pas. Essaie.
Qu'est-ce qu'il y a?
Qu'est-ce qu'on mange?
Un déjeuner normal,
je suppose.
- Du lait?
- De la soupe.
- C'est du jus de pomme.
- Je sais lire.
Un sandwich au beurre de cacahuète
et à la confiture, sans la croûte.
C'est un déjeuner
très nourrissant, Brian.
Tous les groupes d'aliments
y sont représentés.
Ta maman a épousé M. Diététique?
Non. M. Johnson.
Voilà mon interprétation
de la vie chez Bri-Bri.
Fiston?
Ouais, papa?
Comment s'est passée
ta journée, fiston?
Super bien, papa.
Et la tienne?
Super! Dis-moi, fiston...
tu aimerais aller à la pêche,
ce week-end?
Ce serait génial, papa,
mais j'ai des devoirs!
C'est pas grave, fiston.
Tu les feras sur le bateau!
Mon Dieu!
Chérie, il n'est pas
chouette, notre fils?
Oui, chéri. La vie est
vraiment formidable!
D'accord.
Et ta famille?
- La mienne?
- Ouais.
C'est vraiment facile.
T'es qu'un imbécile, un bon à rien...
un vaurien, un espèce de putain
d'enfoiré de parasite...
un débile à la grande gueule,
un crétin qui croit tout savoir.
T'as oublié moche,
paresseux et irrespectueux.
Ta gueule, morue!
Va plutôt préparer la bouffe!
- Et toi, papa?
- Va te faire foutre.
- Non, papa. Et toi?
- Va te faire foutre!
- Non, papa! Et toi?
- Va te faire foutre!
- C'est vraiment comme ça?
- Tu veux venir un de ces quatre?
C'est des conneries.
Ça fait partie de ton image.
- J'en crois pas un mot.
- Tu me crois pas?
- Non.
- Non?
J'ai pas été clair?
Et ça, tu le crois?
C'est de la taille d'un cigare.
C'est clair, maintenant?
C'est ce que tu récoltes
chez moi...
quand tu renverses
de la peinture dans le garage.
J'ai pas besoin de rester avec
le tas de glands que vous êtes.
Merde!
- T'aurais pas dû dire ça.
- Je pouvais pas savoir.
Il ment tout le temps
de toute façon.
Merde.
Ah, ce café. On se demande
où ils vont racler ça.
"Ressources d'érudition"
Tout est pollué... Le café,
la bouffe. Ça me tue.
"Salle des professeurs"
- Comment sais-tu où est Vernon?
- J'en sais rien.
Alors, comment sais-tu
quand il va revenir?
J'en sais rien.
Ça fait du bien
de jouer les vilaines, pas vrai?
Pourquoi on va
au casier de Bender?
Aucune idée.
C'est stupide. Pourquoi on prend
le risque de se faire prendre?
J'en sais rien.
Alors, qu'est-ce qu'on fait?
Pose-moi une question de plus,
et je te démolis.
Désolé.
- T'es vraiment un souillon.
- Ma bonne est en vacances.
- C'est de la drogue.
- Déconne pas avec ça. Remets-la.
C'est de la drogue.
Il a de la marijuana.
- C'était de la marijuana.
- Ta gueule, crétin.
Tu approuves
ce genre de chose?
On va traverser le labo et on va
regagner la classe en vitesse.
Vaudrait mieux pour toi. Si Vernon
nous pince, ce sera ta faute, connard.
Qu'est-ce qu'il a dit?
Où on va?
Attendez. On doit
traverser la cafétéria.
- Non. Par le gymnase.
- Tu te trompes complètement.
Non, c'est toi qui te trompes.
On ne veut plus t'écouter.
On va par là.
Va où tu veux, crétin.
Venez!
- Merde.
- Super idée, enfoiré.
- Je t'emmerde.
- Pourquoi t'as pas écouté John?
On est foutus.
- Non. Je suis foutu.
- Que veux-tu dire?
Retournez à la bibliothèque.
Garde ça sur toi.
Je veux être
un ranger aéroporté
Je veux vivre une vie
pleine de dangers
- Cet enfoiré!
- Avant le jour où je mourrai
Ya des trucs fous
sur lesquels je veux monter
Des bicyclettes,
des tricycles, des automobiles
La mère de Vernon
et la grande roue
Je veux être
un ranger aéroporté
Je veux mener une vie
pleine de dangers
Trois, deux, un!
Qu'est-ce que ça veut dire?
Qu'est-ce que vous faites là?
Dehors. Ça suffit, Bender. Dehors.
C'est terminé.
- Vous voulez entendre mon excuse?
- Dehors!
Je voudrais essayer
d'obtenir une bourse.
Donnez-moi ce ballon, Bender.
Donnez-moi ce ballon.
Ramassez vos affaires.
Allez.
Ce petit malin a décidé
qu'il voulait aller au gymnase.
Vous allez vous passer de ses services
pour le reste de la journée.
S-N-l-F S-N-l-F.
Tout est une rigolade,
pour vous, Bender?
La fausse alarme de vendredi.
C'est drôle, les fausses alarmes, hein?
Et si votre maison...
Si votre famille...
- Et si votre came était en feu?
- Impossible, monsieur.
Elle est dans
la culotte de Johnson.
Vous le trouvez drôle?
Vous le trouvez mignon?
Vous le trouvez super,
c'est ça?
Laissez-moi vous dire une chose.
Regardez-le.
C'est un vaurien. Vous voulez
voir quelque chose de drôle?
Allez rendre visite à John Bender
dans cinq ans.
Vous verrez comme il est drôle.
Qu'est-ce qu'il y a, John?
Vous allez pleurer?
- En route.
- Bas les pattes, putain!
Je m'attendais à de meilleures
manières de votre part.
T'y verras mieux
dans les couloirs.
C'est la dernière fois, Bender.
La dernière fois...
que tu me ridiculises devant
ces gosses, tu m'entends?
Je gagne 31000 $ par an,
j'ai une maison...
et je ne vais pas balancer tout ça
pour un petit punk comme toi.
Mais un jour,
quand tu seras parti d'ici...
quand tu auras oublié cet endroit,
qu'on se souviendra plus de toi...
Et que tu seras empêtré
dans ta petite vie minable...
Tu me trouveras sur ton chemin.
Parfaitement. Et je te ferai
la peau, mon vieux.
Je t'enverrai
mordre la poussière.
- Vous me menacez?
- Que vas-tu faire?
Tu crois qu'on va te croire?
Tu crois que ta parole aura
plus de poids que la mienne?
Je suis respecté, ici.
On m'adore. Je suis un type bien.
T'es un paquet de merde
et tout le monde le sait.
Alors, t'es un coriace, hein?
Lève-toi, vieux, qu'on voie
si t'es vraiment coriace.
Je veux savoir tout de suite
si t'es un dur. Allez.
Je te laisserai cogner le premier.
Allons-y.
Allez, vieux. Juste là.
Décoche-moi la première pêche.
S'il te plaît. Je t'en supplie.
Cogne-moi juste là, vas-y.
Une seule pêche.
C'est tout ce que je te demande.
C'est ce que je pensais.
T'as pas de couilles.
"Toilettes des professeurs"
Une blonde à poil entre dans un bar
avec un caniche sous un bras...
et un saucisson d'un mètre
de long sous l'autre.
Elle met le caniche
sur la table.
Le barman dit: "Je suppose que vous
n'avez pas besoin de prendre un verre".
La dame à poil répond...
Oh, merde!
Par tous les saints!
J'ai oublié mon crayon.
Bon sang!
Nom de Dieu,
qu'est-ce qui se passe, ici?
- C'était quoi, ce grabuge?
- Quel grabuge?
J'étais dans mon bureau
et j'ai entendu du grabuge.
Pouvez-vous nous décrire
ce grabuge, monsieur?
Attention à ce que vous dites,
jeune homme.
Qu'est-ce que c'est
que ce bruit?
- Quel bruit?
- Il n'y a pas eu de bruit, monsieur.
Ce bruit-là? C'est de ce bruit
dont vous parlez?
Non. Ce n'est pas
de ce bruit dont je parle.
Je ne vous ai pas pris
sur le fait, cette fois-ci...
mais vous ne perdez rien
pour attendre.
Vous pouvez compter dessus,
mademoiselle.
Et vous autres... On ne me prendra
pas pour un idiot.
- C'était un accident.
- T'es un con.
Porte plainte.
Alors Achab,
je peux avoir ma came?
Tu vas pas griller ça ici,
sale camé.
Merde.
"Sous-sol"
Les nanas, elles tiennent
pas le coup quand elles fument.
Tu sais que je suis
très populaire?
Très populaire. Tout le monde
m'aime dans ce lycée.
Pauvre chérie.
Tope-la.
Encore! Encore!
Monsieur...
Oh, M. Tierney.
"Antécédents de légers
troubles mentaux."
- Pas étonnant qu'il soit si timbré.
- Salut, ***.
- Hé, Carl. Comment ça va?
- Bien.
- Tant mieux. Quoi de neuf?
- Pas grand-chose.
Qu'est-ce que tu fais
dans les dossiers du sous-sol?
Oh, rien.
Juste un peu de boulot.
- Du boulot, hein?
- Oui.
Des dossiers confidentiels, hein?
Ecoute, Carl,
c'est un sujet très délicat...
et je vais te dire une chose.
Certaines personnes
seraient très, très gênées.
Je te serais reconnaissant...
de bien vouloir garder
tout ça entre nous.
- En échange de quoi?
- Qu'est-ce que tu voudrais?
- T'as cinquante dollars?
- Quoi?
Cinquante dollars.
Non, non, non, vieux.
Non. T'as un deuxième prénom?
- Ouais. Devine.
- Ton deuxième prénom, c'est Ralph...
Comme dans "Gerber".
Ton anniversaire est le 12 mars...
tu fais 1,79 m...
tu pèses 59 kg...
et ton numéro
de sécurité sociale est...
049-38-0913.
- T'as des dons de voyance?
- Non.
Tu veux me dire comment tu sais
tout ça sur moi?
- J'ai volé ton portefeuille.
- Donne-le-moi.
- Non.
- Donne-le-moi!
- T'es aussi une voleuse, hein?
- Je ne suis pas une voleuse.
- T'as des talents cachés.
- Qu'est-ce que t'as à voler?
- 2 dollars et une photo de gonzesse.
- Quoi?
- Une photo de nu. C'est pervers.
- D'accord. Montre-nous ça.
- Ce sont toutes tes petites amies?
- Certaines d'entre elles.
- Et les autres?
- Y en a auxquelles j'ai déjà tâté...
et y en a pour lesquelles
je me tâte encore.
Tu te tâtes pour quoi?
Pour savoir si je veux
passer du temps avec elle.
Tu ne crois pas en un seul gars
pour une seule fille?
- Toi, oui?
- Oui. C'est ça qui est normal.
- Pas pour moi.
- Pourquoi pas?
Pourquoi t'as tellement de merdes
dans ton sac?
- Pourquoi t'as tant de petites amies?
- Je t'ai posé la question en premier.
Je ne jette jamais rien.
Moi non plus.
C'est la fausse carte d'identité
la plus mal faite que j'aie jamais vue.
- Quoi?
- Tu sais que tu t'es donné 68 ans?
Je sais, je sais.
J'ai foiré.
- Pourquoi il te faut une fausse carte?
- Pour pouvoir voter.
- Vous voulez voir ce que j'ai là?
- Non.
Putain de merde.
- C'est quoi, tout ça?
- Tu as toujours autant de merdes?
Ouais.
J'ai toujours autant de merdes.
On sait jamais quand
on va devoir se barrer.
Tu veux être une clocharde?
Pour t'asseoir dans les ruelles,
parler aux murs...
porter de gros godillots,
ce genre de trucs-là?
Je ferai ce que je suis
obligée de faire.
Pourquoi t'es obligée
de faire quoi que ce soit?
Ma vie de famille...
n'est pas satisfaisante.
Tu t'exposes aux dangers
des rues de Chicago...
parce que ta vie de famille
n'est pas satisfaisante?
Je ne suis pas forcée
d'aller vivre dans la rue.
Je peux m'enfuir vers l'océan,
la campagne, les montagnes.
Je peux aller en Israël,
en Afrique, en Afghanistan.
Andy, tu veux connaître
la dernière?
Allison dit
qu'elle veut se tirer...
parce que sa vie de famille
n'est pas satisfaisante.
Tout le monde a une vie
de famille peu satisfaisante.
Sinon, les gens vivraient
avec leurs parents toute leur vie.
Ouais, je comprends, mais
je crois que sa vie de famille...
va au-delà ce que les gens
comme toi et moi...
appellent une vie de famille
peu satisfaisante.
Ça fait rien. Laissez tomber.
Tout est cool.
- Qu'est-ce qu'il y a?
- Rien.
Rien du tout, Spartacus.
Laisse-moi tranquille.
Une minute. Tu transportes
toute cette camelote dans ton sac.
Ou tu veux vraiment t'enfuir,
ou tu veux que les gens le croient.
Va te faire foutre.
Cette fille est complètement
repliée sur elle-même.
- Tu veux qu'on parle?
- Non.
Pourquoi pas?
- Va-t'en.
- Où veux-tu que j'aille?
Va-t'en!
- Tu as des problèmes.
- J'ai des problèmes?
Tu fais tout ce qu'on te dit
de faire. Ça, c'est un problème.
D'accord. Très bien.
Mais j'ai pas vidé mon sac et invité
les gens à partager mes problèmes...
pas vrai?
Alors, quel est le problème?
Qu'est-ce que t'as?
C'est grave?
Vraiment très grave?
Tes parents?
Oui.
Qu'est-ce qu'ils t'ont fait?
Ils m'ignorent.
Oui.
Oui.
Qu'est-ce que tu voulais être
quand t'étais jeune?
Quand j'étais gosse,
je voulais être John Lennon.
Carl, fais pas le con.
J'essaie de te parler sérieusement.
Carl, j'enseigne depuis 22 ans.
Et chaque année, ces gosses sont
de plus en plus arrogants.
C'est des conneries, mon vieux.
Allons, ce sont pas les gosses
qui ont changé. C'est toi.
Tu voulais être prof parce que
tu pensais que ce serait sympa?
Tu pensais que tu pourrais
avoir tes vacances d'été.
Et tu as découvert
que c'était vraiment du boulot.
Ça t'a bien emmerdé.
Ils sont tous remontés
contre moi.
- Ils me prennent pour un crétin.
- Allons.
Ecoute. Si t'avais 16 ans,
qu'est-ce que tu penserais de toi?
Tu crois que j'en ai quelque chose
à branler de ce qu'ils pensent de moi?
Oui, parfaitement.
Réfléchis à ça...
Quand tu seras à la retraite...
Quand j'y serai...
C'est eux qui feront
marcher le pays.
Ouais.
Cette pensée me réveille
au milieu de la nuit.
Quand je serai vieux, ce sont
ces gosses qui veilleront sur moi.
Je compterais pas trop dessus.
Qu'est-ce que je ferais
pour un million de dollars?
- J'en ferais le moins possible.
- C'est ennuyeux.
Comment je suis censé répondre?
Le truc, c'est d'aller
jusqu'au bout de ses fantasmes.
Par exemple...
t'arriverais au lycée
tout nu dans ta voiture?
- Je devrais sortir de la voiture?
- Bien sûr.
- Au printemps ou en hiver?
- C'est pas important. Au printemps.
- Devant le lycée ou derrière?
- L'un ou l'autre.
- Oui.
- Moi, je le ferais.
Je ferais n'importe quoi de sexuel.
Pas besoin d'un million pour ça.
- Tu mens.
- Je l'ai déjà fait.
J'ai déjà tout fait à l'exception
d'une ou deux choses illégales.
Je suis nymphomane.
C'est des foutaises.
- Tes parents sont au courant?
- Y a que mon psy qui le sait.
- Qu'est-ce qu'il a dit?
- Il m'a sautée.
Très sympa.
Je pense que sur le plan légal...
ça peut pas être considéré
comme un viol, puisque je l'ai payé.
- C'est un adulte.
- Ouais. Et il est marié.
Tu te rends compte à quel point
c'est dégoûtant?
- Les premières fois...
- Les premières fois?
- Il a recommencé?
- Evidemment.
T'es folle ou quoi?
Elle est vraiment folle,
si elle s'envoie son psy.
Tu l'as déjà fait?
- Je n'ai pas de psy.
- Avec quelqu'un de normal?
- On n'en a pas déjà discuté?
- On n'a jamais eu la réponse.
Je ne vais pas discuter
de ma vie privée avec des étrangers.
- C'est une arme à double tranchant.
- Une quoi?
Si tu dis que tu l'as
pas fait, tu es prude.
Si tu l'as fait, tu es
une traînée. Tu t'en sors pas.
Tu veux, mais tu ne peux pas.
Si tu le fais, tu t'en mords les doigts.
- Vrai?
- Faux.
Ou t'es une allumeuse?
- C'est une allumeuse.
- Tu peux m'oublier s'il te plaît?
T'es une allumeuse et tu le sais.
Toutes les filles le sont.
- Seulement si ce qu'elle fait t'allume.
- Je ne fais rien du tout!
C'est pour ça
que t'es une allumeuse.
- A mon tour de poser les questions.
- Je t'ai déjà tout dit.
Ça t'embête pas de coucher avec
n'importe qui sans être amoureuse?
- T'as pas envie qu'on te respecte?
- Je baise pas pour qu'on me respecte.
- C'est la différence entre nous.
- Pas toute la différence, j'espère.
- Admets-le. T'es une allumeuse.
- Je ne suis pas une allumeuse.
Bien sûr que tu l'es.
Le sexe est une arme pour toi.
Tu l'as dit toi-même.
Tu t'en sers pour qu'on te respecte.
Non. J'ai jamais dit ça.
Elle déforme tous mes mots.
- Pourquoi tu t'en sers, alors?
- Je ne m'en sers pas!
Tu es frigide
ou c'est psychologique?
Je n'ai pas dit ça! Vous me faites dire
ce que je veux pas dire!
- Si tu réponds à la question...
- Pourquoi tu ne réponds pas?
- Sois honnête.
- C'est pas une histoire.
- Réponds à la question, Claire.
- Parle-nous.
- Allez!
- Réponds à la question!
C'est facile.
C'est juste une question.
Non! Je l'ai jamais fait!
Je l'ai jamais fait non plus.
Je suis pas une nymphomane.
Je suis une mythomane.
T'es une vraie garce!
T'as dit tout ça exprès
pour m'enfoncer.
Mais je ne suis pas contre.
On peut le faire si on aime quelqu'un.
T'es vraiment bizarre.
Tu dis rien toute la journée...
et quand tu ouvres la bouche,
tu sors un tissu de mensonges.
T'es énervée parce qu'elle t'a fait
dire ce que tu voulais pas dire.
Peut-être, mais vous m'enlèverez
pas de la tête qu'elle est bizarre.
Ça veut dire quoi, "bizarre"?
On est tous bizarres.
Y en a qui arrivent mieux
à le cacher que d'autres.
Qu'est-ce que t'as de bizarre?
II décide rien tout seul.
Elle a raison.
Vous savez ce que j'ai fait
pour être ici aujourd'hui?
J'ai collé les fesses
de Larry Lester avec du sparadrap.
C'était toi?
- Ouais. Tu le connais?
- Ouais. Je le connais.
Alors, tu sais
qu'il est couvert de poils, hein?
Quand ils ont enlevé
le sparadrap...
les poils sont presque tous venus
avec et un bout de peau aussi.
Oh, mon Dieu.
Et ce qui est curieux...
C'est que j'ai fait ça
pour mon père.
J'ai torturé ce pauvre gars...
parce que je voulais montrer
à mon père que j'étais cool.
Il me gonflait toujours
sur les trucs fous...
qu'il faisait
quand il était à l'école.
Je pensais qu'il était déçu que
je me sois jamais défoulé sur quiconque.
J'étais assis dans le vestiaire...
en train de bander mon genou...
et y avait Larry qui se déshabillait
à deux ou trois casiers du mien.
Et... il est plutôt...
Squelettique, fragile.
J'ai pensé à mon père...
et à ce qu'il pense des faibles.
Et sans même réfléchir...
je lui suis tombé dessus
et je lui ai filé une trempe.
Mes copains se marraient,
ils m'applaudissaient.
Et après...
quand je me suis retrouvé
dans le bureau de Vernon...
j'arrêtais pas de penser...
au père de Larry...
à Larry, rentrant chez lui...
et lui expliquant
ce qui s'était passé.
Et... l'humiliation...
La putain d'humiliation
qu'il avait dû ressentir.
Ça a dû être horrible.
Quelle excuse on pourrait
trouver pour un truc pareil?
Y en a pas.
Tout ça à cause du rapport
que j'ai avec mon père.
Putain, je le dé***.
Il est comme un robot...
auquel je peux même plus parler.
"Andrew...
faut que tu sois le plus fort!
Je ne tolérerai pas qu'il y ait
un tocard dans cette famille.
Tes états d'âme,
tu te les gardes!
Gagne! Gagne! Gagne!"
Enfoiré.
Des fois, j'aimerais
me péter le genou.
Comme ça, j'aurais plus
besoin de faire de la lutte.
Et il me foutrait la paix.
Ton père et le mien devraient
aller jouer au bowling ensemble.
C'est comme moi avec mes notes.
Quand j'arrive à sortir
de moi-même...
et que je me regarde en face...
je me vois...
et je n'aime pas
ce que je vois.
Je ne m'aime pas du tout.
Quel est le problème?
Pourquoi tu ne t'aimes pas?
Ça a l'air idiot, mais c'est...
parce que j'ai échoué
en travaux manuels.
On devait faire
un éléphant en céramique.
Et on avait huit semaines
pour le rendre.
On était censés...
C'était comme une lampe.
La lumière devait s'allumer
quand on tirait la trompe.
Ma lumière ne s'est pas allumée.
J'ai eu 2 sur 20.
C'était la première fois
que ça m'arrivait.
J'ai pensé que c'était malin
de m'inscrire au cours...
je me suis dit: "Je vais prendre
le cours de travaux manuels...
ce sera une manière facile
de maintenir ma moyenne".
Pourquoi pensais-tu
que ce serait facile?
Tu as vu les tarés
qui prennent ce cours?
Je suis en travaux manuels,
moi aussi.
- Tu dois être un putain d'idiot.
- Pour pas savoir faire une lampe?
Non, y a que les génies qui
n'arrivent pas à faire une lampe.
- Tu connais la trigonométrie?
- Je me fiche de la trigonométrie.
Savais-tu que sans trigonométrie,
il n'y aurait pas d'ingénierie?
Mais sans lampes,
y aurait pas de lumière.
D'accord. Aucun de vous deux
n'est meilleur que l'autre.
Je sais écrire
avec mes orteils.
- Manger, me brosser les dents...
- Avec tes pieds?
- Jouer Heart and Soul au piano.
- Je sais faire les spaghetti.
Qu'est-ce que tu sais faire?
Je pourrais... coller
toutes vos fesses ensemble.
- Qu'est-ce que Claire sait faire?
- Je ne sais rien faire du tout.
Tout le monde sait faire
quelque chose.
Il y a une chose que je sais faire.
Non, c'est trop gênant.
T'as vu Le Royaume des fous
à la télé?
Ce gars-là fait cette émission
depuis trente ans.
D'accord. Mais tu dois me jurer
que tu ne riras pas.
Je ne peux pas croire que
je suis en train de faire ça.
Génial. C'est super!
- Où tu as appris à faire ça?
- En colo, en cinquième.
C'était super, Claire.
T'as grimpé de quelques crans
dans mon estime.
T'es un salaud.
Ne lui fais pas ça.
- T'as juré que tu ne rirais pas.
- Je ris?
Putain de connard!
Pourquoi ce que je pense
aurait de l'importance?
Je compte pour du beurre,
pas vrai?
Si je disparaissais,
ça ne ferait aucune différence.
C'est comme si je n'existais pas,
dans ce lycée, pas vrai?
Et toi... de toute façon,
tu peux pas me blairer.
J'ai des sentiments, moi aussi.
Moi aussi, j'ai mal
quand on les fout en l'air.
Mon Dieu! Tu es pathétique!
Ne te compare jamais à moi,
d'accord?
Tu as tout, et moi, j'ai rien.
T'es une putain de princesse!
Le lycée fermerait sûrement
si tu te pointais pas!
La petite princesse
n'est pas là.
- J'aime tes boucles d'oreilles.
- Ferme-la.
- Ce sont de vrais diamants?
- Ferme-la, je te dis.
Je parie qu'ils sont vrais.
- T'as travaillé pour te les payer?
- Ferme ta gueule.
- Ou ton papa te les achetées?
- Ferme-la!
Je parie qu'il te les a achetées.
Je parie que c'était
un cadeau de Noël.
Tu sais ce que j'ai eu
pour Noël, cette année?
C'était un record, dans
les Noëls de la famille Bender.
Une cartouche de cigarettes.
Le vieux m'a dit "Va donc griller ça!"
Alors, va pleurer chez ton papa.
Pleure pas ici, d'accord?
Mon Dieu. Est-ce qu'on va être
comme nos parents?
Pas moi...
Jamais.
C'est inévitable.
Un jour, ça arrive.
Qu'est-ce qui arrive?
Quand on prend de l'âge,
le coeur se dessèche.
Qu'est-ce que ça peut te faire?
Ça me fait quelque chose.
Je pensais à une chose...
Je sais que c'est un moment
bizarre, mais je me demande...
comment ça va se passer lundi
quand on va se retrouver?
Je vous considère
comme mes copains.
- Je me trompe pas, hein?
- Non.
Alors, qu'est-ce qui
va se passer, lundi?
On sera toujours amis...
Si on est amis maintenant?
Ouais.
- Tu veux savoir la vérité?
- Oui, je veux savoir la vérité.
Je crois pas.
Par rapport à nous
ou juste par rapport à John?
Par rapport à vous tous.
- Belle attitude, Claire.
- Oh, sois honnête, Andy.
Si Brian venait vers toi lundi,
qu'est-ce que tu ferais?
Imagine ça.
T'es avec tous tes copains.
Tu lui dirais bonjour,
et dès qu'il aurait le dos tourné...
tu te foutrais de sa gueule pour
qu'on croie pas que tu l'aimes bien.
- Jamais de la vie.
- D'accord.
- Et si je venais vers toi?
- Ce serait la même chose.
T'es une vraie garce!
Parce que je dis la vérité?
Ça fait de moi une garce?
Non. Parce que tu sais
que c'est dégueulasse...
de faire ça à quelqu'un,
et que t'as pas les couilles...
de dire à tes copains
que t'aimes bien qui t'aimes bien.
Et toi, hypocrite?
T'emmènerais Allison à l'une de tes
fêtes où ça gerbe dans tous les coins?
Pourquoi t'emmènes pas Brian,
Andy, ou moi, planer dans le parking?
Qu'est-ce que tes amis diraient
en nous voyant ensemble?
Ils se taperaient le cul
par terre de rire.
Tu leur dirais sûrement qu'on couche
ensemble pour qu'ils te pardonnent.
Ne parle jamais de mes amis!
Tu ne connais pas mes amis,
tu ne regardes jamais mes amis...
et tu ne daignerais pas parler
à mes amis!
Restes-en à ce que tu connais...
tes emplettes, la BMW de ton père...
et ta pauvre mère pleine aux as
qui picole aux Caraibes!
- Ta gueule!
- T'en fais pas...
pour ce qui se passera
si on nous voit ensemble au lycée.
Ça n'arrivera jamais!
Planque ta tête dans le sable et
attends ton foutu bal de fin d'année!
- Je te dé***!
- Ah, oui? Tant mieux!
Je suppose qu'Allison et moi,
on vaut mieux que vous.
Nous, les tarés.
Tu me ferais ça?
Je n'ai pas d'amis.
- Et si tu en avais?
- Non.
Le genre d'amis que j'aurais
s'en foutraient pas mal.
Je peux vous dire que
jamais je ferais ça.
Je n'en serais pas capable,
et je ne le ferai pas.
Parce que c'est moche
de faire ça.
Ça plairait à tes amis,
ils ont de l'admiration pour nous.
Tu es si prétentieuse, Claire.
Tu es d'une suffisance incroyable.
- Pourquoi tu es comme ça?
- Je le dis pas pour être suffisante.
Je dé*** ça. Je dé*** avoir
à me conformer à l'opinion de mes amis.
Alors, pourquoi tu le fais?
Je ne sais pas. Je ne...
Tu ne comprends pas.
Tu ne...
Andy et moi, on a des amis
complètement différents des vôtres.
Tu ne comprends pas les contraintes
qu'ils font peser sur nous.
Je ne comprends pas quoi?
Tu crois que je ne comprends rien
aux contraintes, Claire?
Va te faire foutre!
Va te faire foutre!
Tu sais pourquoi je suis ici?
Tu le sais?
Je suis ici...
parce que M. Ryan a trouvé
un revolver dans mon casier.
Pourquoi t'avais un revolver
dans ton casier?
J'ai essayé.
Tu tires cette putain... de trompe,
et la lumière doit s'allumer.
Elle s'est pas allumée.
Je veux dire, je...
- Le revolver, c'était pour quoi?
- Laisse tomber.
C'est toi qui en as parlé.
Je ne peux pas avoir un 2 sur 20.
Je ne peux pas accepter ça.
Je sais que mes parents
ne l'acceptent pas.
Même avec des 20 jusqu'à la fin,
j'aurai pas plus de 15 de moyenne.
Tout est foutu en l'air.
Merde!
J'envisageais des solutions.
Non. Te tuer n'est pas
une solution.
Je ne l'ai pas fait, non?
Non, je ne crois pas.
C'était quoi, comme revolver?
Un pistolet de détresse.
Le coup est parti dans mon casier.
Vraiment?
C'est pas drôle.
Si, c'est drôle.
Ce putain d'éléphant
a été pulvérisé.
Vous savez ce que j'ai fait
pour être ici aujourd'hui?
Rien.
Je n'avais rien de mieux
à faire.
- Vous vous moquez de moi.
- Non.
Si, vous vous moquez.
- Tu vas écrire ta dissertation?
- Ouais. Pourquoi?
C'est une perte de temps pour nous
d'écrire une dissertation, non?
- Vernon veut qu'on le fasse.
- C'est vrai.
Mais je crois qu'on dirait
tous la même chose.
Tu veux pas écrire
ta dissertation, c'est ça?
C'est vrai. Mais...
c'est toi le plus intelligent, non?
Eh bien...
On te fait confiance.
Ouais.
D'accord.
Je vais la faire.
Génial.
Viens.
- Où tu veux aller?
- Viens.
N'aie pas peur.
- Ne me l'enfonce pas dans l'oeil.
- Non. Ferme-le.
Non. Une minute.
Fais ça.
Bien.
Tu es vraiment mieux sans
ton charbon noir autour des yeux.
Je l'aime bien,
ce charbon noir.
C'est beaucoup mieux.
Lève les yeux.
"Périodiques actuels"
Je t'en prie. Pourquoi t'es
si gentille avec moi?
Parce que tu me laisses faire.
Tu t'es perdue?
Merci.
- Pourquoi as-tu fait ça?
- Je savais que tu le ferais pas.
Si tes parents se servent
de toi pour régler leurs comptes...
je pourrais peut-être leur donner
une bonne raison de se chamailler?
T'étais dégoûté par ce que
j'ai fait avec mon rouge à lèvres?
La vérité?
Qu'est-ce qui t'arrive?
Pourquoi?
C'est une idée de Claire.
- Qu'est-ce qu'il y a?
- Rien. C'est juste que...
Ça te change tellement!
- Je peux voir ton visage.
- C'est bien ou mal?
C'est bien.
- A plus ***, Brian.
- Ouais, Carl.
- A samedi prochain.
- Pour sûr.
Cher M. Vernon...
on accepte de devoir sacrifier
tout un samedi en retenue...
pour ce qu'on a fait de mal
mais on pense que vous êtes fou...
de nous faire écrire une dissertation
sur notre perception de nous-mêmes.
Vous nous voyez
comme vous voulez nous voir...
de la manière la plus simple,
comme ça vous arrange.
Mais on a découvert que chacun
de nous est à la fois un cerveau.
Et un athlète.
Et une détraquée.
Une fille à papa.
Et un délinquant.
Ça répond à votre question?
Meilleures salutations...
le Breakfast Club.