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Précédemment dans "In Treatment".
Il a menacé de me tuer.
Ça vous fait sourire.
J'ai eu des patients
ayant reçu des menaces de mort.
Vous, vous en parlez à la légère.
- Vous le pensiez ?
- Bien sûr que non !
Je ne compte pas la tuer.
Je veux divorcer.
Je ne dors plus depuis une semaine.
Je n'ai plus d'appé***.
Je ne sais pas quoi faire.
Mais...
je ne veux pas que tu me quittes.
D'accord. Super.
Super.
D'accord, merci.
- Bonjour.
- Je suis en avance.
Ce n'est pas grave.
Vous me donnez un instant ?
- Bien sûr.
- Merci.
JAKE et AMY - Jeudi, 17h
Je ferme les rideaux.
Comment ça va, Amy ?
Bien.
Vous avez l'air... agitée.
Je voulais arriver en avance,
alors je me suis dépêchée.
Pourquoi ça ?
On est souvent en retard...
Je ne sais pas.
Jake ne vient pas.
On est encore ensemble.
Tout va bien.
On a l'air d'être amoureux.
Il sait que je suis ici
et je lui raconterai tout ce qu'on se dira.
Je dois dire que j'ai mal pris
ce qui s'est passé dehors.
Je sais que je n'ai pas
à tout voir ou entendre,
mais c'est comme si vous m'aviez
réprimandée.
Peu importe.
C'est dingue. C'est ma faute.
Ça m'a gênée
que vous m'arrêtiez sur ma lancée.
Je vous demande pardon...
Auriez-vous laissé entrer certains patients ?
Avec qui vous avez des rapports différents.
Je sais qu'avec Jake, on n'est pas faciles...
Vous devez avoir
des patients plus intéressants,
plus amusants et que vous appréciez plus.
C'est important pour vous,
que j'apprécie nos séances ?
Peut-être.
Ça vous dérangerait
que je ne les apprécie pas ?
Peut-être pas.
Laissez tomber.
Vous dites qu'avec Jake,
vous n'êtes pas faciles.
Quel genre de patiente pensez-vous être ?
Une mauvaise patiente.
Je plaisante.
Je ne voudrais pas changer, mais...
Je ne sais pas.
Avez-vous déjà eu envie
d'être quelqu'un d'autre ?
- Peut-être.
- Qui voudriez-vous être ?
Quel genre de patiente
aimeriez-vous être ?
- J'aimerais peut-être vous changer vous.
- Comment ça ?
Je ne sais pas. Vous seriez Harrison Ford.
D'accord.
Ça va être un peu difficile, mais... soit.
Comment le Dr Harrison Ford agirait-il
si vous arriviez en avance ?
Qui a dit que je le verrais
pour une consultation ?
Il ne me ferait pas attendre dehors
comme une petite fille pas sage.
Vous vous êtes sentie rejetée ?
Bon...
Racontez-moi ce qui s'est passé
depuis la semaine dernière ?
Tout va bien, je vous l'ai dit.
Vous avez dit que Jake et vous
"aviez l'air d'être amoureux".
Qu'entendez-vous par là ?
C'est vrai, c'est ce que j'ai dit.
C'est classique.
- Tout va bien.
- Pourquoi est-ce classique ?
Il doit rencontrer un type
qui va peut-être lui commander de la musique.
Vous n'avez pas l'air d'y croire.
Il m'a dit de venir seule,
que ça me ferait du bien de parler.
Ça ne lui ressemble pas.
Vous avez fait de lui un Jake amélioré,
un Jake plus sensible.
Cette semaine,
les encouragements coulaient à flots.
"Tu es superbe.
Très beau maquillage.
"Tu travailles *** ? Bon courage."
L'autre jour...
avant une réunion,
il m'a même dit : "Tu vas les avoir."
C'est drôle, non ?
Pourquoi ça ?
C'est très... chou.
- Et ce n'est pas bien ?
- Les choux, ça fait grossir.
Il y a deux jours, il m'a demandé :
"Aimerais-tu faire l'amour ?"
On aurait dit qu'il m'offrait à manger.
Il n'arrêtait pas d'essayer de m'embrasser
et de me toucher... affectueusement.
"Ça te plaît ? C'est bon ?"
C'était vraiment fatigant.
Après, je me suis rendu compte
que je lui tapotais sur le dos,
comme pour faire roter un bébé.
Il murmurait mon nom.
Ce n'était vraiment pas excitant.
Pourquoi ?
C'est très...
Très quoi ?
Est-ce pire que
de vous murmurer des menaces ?
Oui. Toute cette tendresse.
- Ce n'est pas votre tasse de thé ?
- Non.
Pourquoi ?
Le sexe comme ça, c'est horrible.
Il nous faut du sexe enragé, comme avant.
C'est ce qui nous unissait
même quand on se détestait.
Ou parce qu'on se détestait.
Ce sexe à l'eau de rose, ça ne me va pas.
Comme on faisait l'amour avant,
je n'aurais pas pu le raconter à mes copines.
Elles ne m'auraient pas crue.
Où elles auraient appelé la police.
On dirait qu'il est lobotomisé
ou sans cerveau.
Mais non, il est juste super mauvais au lit.
C'est votre faute.
- Ah bon ?
- Il est plus ouvert.
Ce serait peut-être mieux qu'il me frappe.
Vous le pensez vraiment ?
Je ne sais pas.
Je le mériterais peut-être.
Mon collier vous plaît, au fait ?
Il est... très joli.
C'est un cadeau.
- De Jake ?
- Lui, m'offrir un Bulgari ?
Non, c'est Ben.
Vous savez, mon patron.
Oui, c'est vrai.
J'ai dit à Jake
que j'irais au bureau ce soir,
pour une téléconférence avec Bali,
et que Ben était en déplacement.
En réalité, Ben vient me chercher ici
et on ne retourne pas au bureau.
Où allez-vous ?
Où la soirée nous emportera.
Qu'en dites-vous ?
- Vous allez dîner avec votre patron ?
- Non.
Enfin, on va peut-être dîner,
mais rien ne nous arrêtera après.
Pourquoi rien ne vous arrêtera ?
Vous voulez que moi, je vous arrête ?
Peu importe.
Je sais que ça va arriver.
Entre Ben et moi, c'est inévitable.
Dès que j'y ai songé, c'est devenu
comme une bombe à retardement.
Rien ne l'arrêtera.
Même si j'appelle des démineurs.
Personne ne peut l'arrêter.
Qui a déclenché cette bombe ?
Le mauvais sexe.
J'étais sous la ***...
D'ailleurs, c'était la première fois
que je me dépêchais d'aller me doucher.
J'ai soudain compris que quoi que je fasse,
il se passera quelque chose.
Vous punissez Jake à cause du sexe
ou à cause de cette...
nouvelle tendresse, cette prévenance ?
- Pourquoi je ne peux pas m'arrêter ?
- Vous n'avez encore rien fait.
Il va bientôt arriver.
- Il vous plaît ?
- Ben ? C'est un enfoiré, mais...
J'ai besoin...
De quoi ?
D'être l'employée du mois.
La traînée du bureau.
J'aimerais reparler d'un sujet
qu'on a abordé la semaine dernière.
Vous avez dit que vous aviez...
des problèmes de poids, enfant.
Ça vous captive.
On devrait en parler.
Vous avez dit que ce n'était rien, mais...
vous avez aussi ajouté
que les enfants étaient cruels.
J'étais grosse.
Tout simplement grosse.
C'est ma sœur
qui avait des problèmes de poids.
Je plaisante. Elle est magnifique.
J'ai du mal à imaginer que vous ayez...
eu ces problèmes.
On dirait que vous avez effacé ce poids.
À la mort de mon père,
j'ai arrêté de manger.
Je me suis réveillée
avec 20 kilos en moins.
- Comment est-ce possible ?
- Je ne mangeais plus.
C'était la seule chose
que je contrôlais dans cette maison.
Quand je ne mangeais qu'un biscuit,
je sentais mon ventre s'aplatir
et j'avais l'impression
d'être légère et euphorique.
Quoi ?
Peu importe.
Allez-y, continuez.
Mon père était un homme charmant.
Je l'aimais beaucoup.
Et votre mère ?
Elle est morte.
Vous connaissez la blague
du fermier et des vaches ?
L'une d'elles donne du lait,
mais pas l'autre ?
- Non.
- Ah bon ? Peu importe.
J'ai perdu mon père à 13 ans.
Ma mère était
comme la marâtre de Cendrillon.
Ma sœur était
comme la vilaine demi-sœur.
Quand j'avais 13 ans,
mes parents sont revenus de Milan
avec deux magnifiques robes.
Une rouge pour Maria, ma sœur,
et une bleue pour moi.
Bien sûr, elle ne m'allait pas.
Ma mère nous a donc dit d'échanger
car Maria était plus âgée,
donc plus grande.
Elle ne voulait pas.
Elle s'est mise à crier
qu'elle voulait la robe rouge.
Que je n'avais qu'à pas être grosse.
Elle a fini par me jeter la robe à la figure
en disant : "Tiens, la grosse."
Je me suis mise à pleurer.
Ma mère m'a demandé : "Qu'est-ce qu'il y a ?
"Tu devrais être contente qu'elle t'aille
"et qu'elle ait bien voulu échanger.
Tu devrais la remercier."
Plus ***, j'ai entendu
mon père demander à ma mère :
"Pourquoi tu n'as pas pris
la même couleur pour les deux ?"
Ma mère a chuchoté :
"Je ne peux pas lui acheter du rouge..."
Je crois qu'elle a ajouté :
"Elle a l'air d'une pastèque."
Ou "d'un camion de pompiers."
Ou : "On dirait un ballon rouge," ou...
Je n'ai pas bien entendu.
Vos avez parlé à votre père
de ce que vous pensez avoir entendu ?
Non, je n'en ai pas eu l'occasion.
Auriez-vous pu en parler à votre mère ?
- Pourquoi ?
- Elle m'aurait dit que je mentais.
C'est ce qu'elle me répondait
quand je me plaignais.
Elle me surnommait "l'affabulatrice".
J'avais beaucoup d'imagination.
J'inventais des histoires.
Un jour, je lui ai dit que j'avais vu
ma sœur embrasser le jardinier.
Elle a pété un plomb.
Elle a failli avoir une attaque.
Une fois, Maria avait un rendez-vous arrangé.
Elle m'a proposé de jouer un tour au garçon.
Elle m'a dit de me faire passer pour elle.
Elle nous observerait d'à côté
et ne viendrait que s'il lui plaisait.
Je n'aurais qu'à faire semblant
d'être malade et annuler.
Mais il était très mignon.
Je me suis dit qu'il allait lui plaire,
donc j'ai discuté avec lui
en me faisant passer pour elle.
Elle a fini par nous rejoindre
et s'est présentée.
Il ne savait pas quoi penser,
et moi, je me suis sentie humiliée.
Je suis devenue rouge comme une tomate.
Ça me gêne encore.
Elle lui a dit que je vérifiais qui venait
et que ce n'était qu'une blague.
Mais je n'ai compris la blague
que des années plus ***.
Ce dont je ne m'étais pas rendu compte,
c'est qu'elle voulait seulement voir
comme il serait soulagé
quand il comprendrait qu'il avait rendez-vous
avec elle et pas avec la grosse.
C'est hilarant, non ?
Je me suis vengée
quelques années plus ***.
Je suis tombée sur lui à la fac
et je l'ai baisé.
Je lui ai dit
qu'il ne se souvenait même pas d'elle.
Elle m'a répondu :
"Je l'avais largué de toute façon."
Je lui ai dit : "Il m'a dit t'avoir larguée
parce que tu sentais le thon."
- C'était vrai ?
- Non.
Vous avez donc réglé vos comptes au lit.
Effectivement.
Et vous allez aussi
régler vos comptes au lit avec Jake
parce qu'il est trop sensible ?
Je récapitule.
- Vous avez perdu votre père à 13 ans.
- Oui.
Ça a dû vous anéantir.
Effectivement.
Il était charmant.
Affectueux et... génial.
Affectueux physiquement ?
Oui.
Il venait dans notre chambre
pendant qu'on dormait et...
nous embrassait les paupières.
Je me réveillais un peu
et je sentais son après-rasage,
donc je savais qu'il était là.
Il me murmurait qu'il m'aimait et...
me prenait le visage dans les mains.
Il avait des mains énormes d'ouvrier.
Il était très tendre et charmant.
Mais quand Jake fait preuve de tendresse
et vous exprime son amour,
ça vous met en colère.
Vous trouvez ça dégoûtant.
Est-il possible que cela vous fasse peur ?
Que vous ayez appris
à ne pas vous fier aux personnes tendres ?
À les trouver faibles ?
Parce qu'elles vont mourir
et vous abandonner ?
Pour éviter ça, vous provoquez Jake.
Vous le mettez en colère.
Vous créez des situations
qui le poussent au pire,
pour qu'il vous maltraite.
Ben va bientôt arriver.
Qu'est-ce que je fais ?
Vous voulez que je vous autorise
à coucher avec votre patron ?
Juste une fois.
Dites-moi que ce ne sera pas grave.
- Mais ça le sera.
- Vous expliquerez tout à Jake.
Vous ferez en sorte qu'il comprenne ?
Que suis-je censé lui dire ?
Que je suis malade.
Que je n'y peux rien.
Dites-lui que je suis malade.
Même si Jake vous pardonne,
est-ce que vous vous pardonnerez ?
C'est toujours le cas.
C'est ça, mon problème.
Je ferme les yeux en me couchant le soir,
je demande à Dieu de me pardonner
et je me pardonne moi-même.
Même l'impardonnable.
Je ne suis jamais punie.
Vous ne serez pas punie
si vous couchez avec Reeves ?
Qui va me punir ?
Vous avez peut-être
déjà commencé à vous punir.
Vous pensez vraiment
que ça va faire revenir
le Jake colérique, dominateur et fiable ?
Celui qui vous tient tête et vous menace ?
Je ne sais pas.
Maintenant qu'il est tendre avec vous,
- pensez-vous mériter son amour ?
- Ce n'est pas de l'amour.
C'est de la faiblesse. C'est insupportable.
Il ne vous aime que quand il vous espionne,
vous enregistre
et se montre jaloux, c'est ça ?
Il faut que vous y réfléchissiez, Amy.
- C'est comme si je l'avais déjà fait.
- Non.
Vous avez encore le choix.
Il ne se passera rien sans votre accord.
J'ai besoin d'aller aux toilettes.
Salut, c'est Jake.
Laissez-moi un message.
Salut, Jake, c'est moi.
Ce n'est rien. Je voulais voir si t'étais là.
J'avais envie d'entendre ta voix.
À plus ***.
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