Tip:
Highlight text to annotate it
X
Pour moi, l'histoire du snowboard tient en deux mots : la vie
Ça façonne tout
D'où vient le snowboard ? Je vais répondre à cette question
Tout a commencé avec ma petite planche
C'était à l'époque du Vietnam plutôt sérieux, comme truc
Le snowboard moderne remonte aux années 1960
C'était le début d'une grande révolution dans notre pays,
l'Amérique traversait une véritable révolution. Une ère de changement, l'évolution des mentalités,
qui passaient de l'ancienne garde à une sorte de monde nouveau
Quand la guerre du Vietnam a éclaté, c'était du lourd... il y avait un grand mouvement de contestation,
beaucoup d'objections au gouvernement en général, on se laissait pousser les cheveux
Il y avait beaucoup de gens qui surfaient, des trucs de ce genre, à cette époque.
On s'est tous laissés prendre, comme si on s'était tous dit, tout à coup : « Wow »
Le surf avait toujours été populaire, mais le mouvement de la contre-culture en a fait une mode
La fascination qu'il exerçait allait bien au-delà des plages, ses influences se faisaient sentir jusqu'à des milliers de kilomètres
sur les rives enneigées du lac Michigan
J'ai toujours rêvé de surfer Comme je ne vivais pas au bord de l'océan,
où tout se passait, tout ce que je pouvais faire, c'était de regarder des films
On était le 25 décembre 1965 et on avait eu une grosse chute de neige sur les bords du lac Michigan.
Ma femme était enceinte de 8 mois, elle est entrée dans le séjour et m'a dit
« Sherm, fais prendre l'air à ces enfants »
Nécessité est mère d'invention
J'ai vu les skis de ma fille aînée Wendy, de petits skis de 80 cm achetés au supermarché.
Je les ai pris et je les ai attachés ensemble
J'ai dit : « Bon dieu, on surfe ! » Cette colline, en fait c'est une vague
qu'on pouvait surfer toute la journée.
Ma femme a inventé le mot « snurfer ». Plus moyen d'entendre ce mot sans sourire
On s'est tous mis à jouer avec ce truc, même mon père. Il était assis là et il nous disait
« Vous savez, c'est vraiment drôle, ce jeu ! »
Le ski est la matière première de la Brunswick Corporation
Ils faisaient des pistes de bowling, des quilles et des boules de bowling
et j'avais deux ou trois très bons amis qui y travaillaient comme ingénieurs
Brunswick voulait s'en emparer avant tout le monde. Ils ont donc pris le Snurfer et l'ont développé.
La culture du skateboard était en plein boum, c'était une contre-culture
Une nouvelle forme de terreur règne sur la ville
une tentative de domination emmenée par des enfants
Ils peuvent faire à peu près tout ce que l'on peut faire sur une vague
Dans les publicités, ils présentaient le « Snurfer » comme un skateboard des neiges
L'époque s'y prêtait, les circonstances s'y prêtaient et il a eu cet éclair de génie : il a tout rassemblé
On commençait à organiser des compétitions de descente, juste pour s'éclater.
On faisait ça au State Park local. Les gens ont commencé à venir, en masse
Le snurfing est mon sport préféré, j'en fais presque tous les jours et j'ai la même planche depuis 12 ans
Le snurfing est un sport ou un loisir qui convient à toutes les tranches d'âges.
Il y a les casse-cou fous furieux et les snurfeurs du dimanche qui se la coulent douce
Ensuite ils ont commencé à offrir des récompenses dans les compétitions.
C'est là qu'est arrivé Jake Burton Carpenter, en 1979
Je suis Jake Burton Carpenter, de Burton Snowboards, à Londonderry, dans le Vermont
Ces planches étaient à peine praticables, mais c'était marrant. C'est pour ça que j'y ai consacré ma vie
Je ne le remercierai jamais assez pour l'énergie, la dévotion et les sacrifices que ce jeune homme a consacrés à tout ça
Une société dénommée Brunswick Corporation fabriquait depuis longtemps déjà un truc appelé « snurfer ».
J'en faisais depuis une dizaine d'années
et personne ne l'avait jamais vraiment amélioré. Quand je suis retourné dans l'est, cette board m'a énervé
et j'ai essayé d'en fabriquer une par moi-même
Il en avait apporté quelques-unes, qui étaient plus larges, plus grosses il les avait faites lui-même.
Il avait découpé une chambre à air et l'avait attachée sur la planche, pour faire une fixation
C'est une bonne board tout usage. Il y a beaucoup de bonnes boards, c'est du bon sport. J'espère que tout le monde autour du Colorado en fera.
Les progrès technologiques étaient tellement phénoménaux par rapport à ce qu'on avait avant,
que les gens, en voyant ça, disaient : « Wow, des sangles sur un snowboard, c'est incroyable ! »
J'ai créé la société en 77, c'était vraiment très très dur
Je ne pouvais utiliser l'atelier qu'entre minuit et 4 heures du matin. Là, c'est probablement aux alentours de 3 heures et demie, je pense
Vous savez, personne n'en voulait
Je pense qu'il venait d'un milieu très conformiste, une éducation « côte est »
qui lui avait enseigné la discipline pour évoluer en tant qu'homme d'affaires
et snowboarder
Je n'étais pas super heureux de vivre à New York,
à travailler comme un damné.
Je travaillais dans une société qui vendait des petites sociétés
Tant qu'à travailler aussi dur,
autant travailler pour ma propre affaire.
J'ai hérité d'un peu d'argent à la mort de ma mère.
Alors j'ai décidé de bouger, j'ai démissionné
et j'ai commencé à fabriquer des snowboards
Je crois qu'il a apporté avec lui le savoir acquis en tant que courtier en bourse.
Quand vous vous lancez dans un jeu, vous prenez un risque calculé et vous passez à l'exécution
L'année 1981 à Ski Cooper a été la première véritable compétition.
La côte est rencontrait la côte ouest
Il était clair qu'il allait naître une rivalité sur cette montagne,
qui prendrait des années et des années à prendre pleinement forme
Pour moi, il y avait différentes facettes à la même pièce...
L'une était la côte est, l'autre était complètement la côte ouest.
L'une était plus collet monté, l'autre s'adonnait corps et âme
au rêve californien, Tom Sims et Jake Burton.
Tom Sims, quand j'ai fait sa connaissance, sortait avec
une blonde d'1m80, c'était une rock star
C'était une question de survie, vous savez, et il était une sérieuse menace
Jake Burton pensait que je lui avais volé l'idée du snowboard
Depuis le début, il était vexé, alors que c'était tout le contraire,
Je faisais déjà du snowboard depuis 15 ans.
Salut, je suis Tom Sims et j'ai participé aujourd'hui à la première
grande compétition de ski-board qui ait jamais été organisée
depuis que j'ai inventé le ski-board il y a 18 ans, en 1963
À l'époque, mon intention était de pouvoir faire du skateboard et du surf
l'hiver, sur la neige
Quand il a prétendu être celui qui avait inventé ce sport,
j'ai passé de très sales moments. Je vendais des snowboards avant lui,
c'était juste une rivalité perverse
Les gosses qui font du skateboard et du surf sont naturels
et ça les excite
Toute cette histoire de snowboard pour moi, toute ma vie, tout a commencé avec le skateboard
Je surfais dans la rue, les pieds nus, sur des bouts de bois
quand les conditions ne permettaient pas de surfer
Tom, quand je l'ai rencontré, on vivait dans une communauté.
C'est là qu'on est devenus vraiment très proches.
On se nourrissait avec nos récoltes, on mangeait les œufs de nos poules,
on fumait tous des joints, on faisait tous les jours du surf,
du skate quand on ne pouvait pas surfer.
Ah c'était juste une super époque pour les jeunes
Ma famille a commencé à m'emmener skier quand j'avais 7 ans,
j'ai adoré, je m'y suis tout de suite mis
À l'époque, l'industrie du ski était une société très fermée,
elle n'était pas ouverte aux idées nouvelles ou aux gens nouveaux.
Elle était régie par l'argent,
il fallait de l'argent pour y accéder.
Si vous n'aviez pas d'argent, vous n'y aviez pas accès.
Jake était un homme d'affaires, il comprenait l'industrie du ski
mieux que personne, il savait qu'il nous fallait être
un peu plus structurés
Jake avait résolument une vision de ce qu'il voulait faire
avec le snowboard
Tom vivait dans une cabane dans les arbres à Santa Barbara,
où il développait l'une des plus grosses
sociétés de skateboards au monde
On fabriquait à l'époque ce qui était considéré comme
comme les meilleures roues et les meilleures planches. Beaucoup des meilleurs skaters
gravitaient autour de mon mode de pensée, de mon idée du skateboard
Pour un skateboarder vivant en Californie,
le saint Graal consistait à prendre sa voiture, à trouver une piscine adaptée,
à grimper par dessus la clôture et à y faire du skate
On a interdiction de faire du skate dans les parcs, dans les centres aérés,
dans les auberges de jeunesse, on ne peut utiliser aucune des installations publiques.
Les jeunes sont obligés d'aller dans la rue
Avec nous aujourd'hui, voici l'un des plus grands champions au monde,
Tom Sims, le voici
C'est vraiment devenu populaire, n'est-ce pas ?
Oh yeah
Vraiment, il a y maintenant des milliers de gens qui font du skateboard, littéralement
Oui, des centaines de milliers
Tom avait du style dans tout ce qu'il faisait,
c'était juste naturel pour lui d'apporter tout ça au snowboard
Les seules personnes que je pouvais initier au snowboard étaient des skateboarders
Jake et moi avions des visions complètement différentes de l'avenir de ce sport,
on a eu des débuts très chaotiques dans notre relation
Où le saut va se faire ?
Je ne crois pas... Jack... Je ne crois pas que nous allons trouver une pente suffisante
pour servir de tremplin, tu sais.
Ouais, pas moyen de faire un super saut
Une distance de 8 mètres, ce sera bien
Le truc c'était que Tom Sims n'aimait pas Jake
Et c'était un vrai problème
En fait, Tom se disait : « Je n'ai pas tous les outils pour battre ce type »
Tom aurait pu vous dire ouvertement : « Je suis nul en affaires »
Nous avons maintenant 5 ou 6 fabricants de ski-boards parfaitement sains,
alors il va bientôt y avoir plein de ski-boards
pour tous les gamins qui veulent s'y mettre
Je pense que ce qui est vrai, c'est que Tom Sims a inventé le snowboarder.
De là à savoir si c'est lui qui a inventé le vrai snowboard ou non,
il y a plein de gens qui peuvent le revendiquer aussi
Il y avait beaucoup de schémas de pensée différents,
selon qu'on était sur la côte est avec Jake Burton, avec Winterstick dans l'Utah,
ou avec Sims ou Chuck Barfoot sur la côte ouest
le même timing pour tous
Tous les participants se sont bien débrouillés dans les trois compéts, toutes planches confondues.
C'était très serré, mais je vais proclamer les résultats.
Sur tous les gagnants, la troisième place générale revient à Tom Sims
sur le board Sims
Combien de points ?
Euh... cinq. Oh, attendez, attendez,
oubliez ça, je me suis trompé. La troisième place générale revient à Jake
avec 4 points
La deuxième place est à Tom Sims
Et celui qui gagne le freestyle, Scott Jacobson
Il est venu d'Utah, éclate-toi au retour chez toi
À tous les boarders et à tous les Stickers,
c'était génial et j'espère, à l'avenir,
qu'on pourra faire quelque chose d'un peu plus professionnel
Cette compét était vraiment bien,
surtout pour une première.
L'année prochaine, on fera quelque chose qui va marquer les esprits,
dans le Wide World of Sports d'ABC, vous savez.
C'était passionnant, j'espère qu'on la fera plus souvent
Jake Burton et Tom Sims voulaient tous les deux devenir les plus grands noms du snowboard.
Au fil des années, la compétition entre eux a fait mûrir ce jeune sport
Nous avons une petite surprise pour vous ce soir, ça s'appelle le Snowboard,
la chose la plus loufoque qu'on ait vue depuis longtemps
Tom Sims parle une langue que probablement
seuls les snowboarders peuvent comprendre
Des bords métalliques sur toute la longueur et du graphite sous le centre.
Du petex, de l'ABS
du kevlar et des fixations renforcées en graphite
Mais qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire, tout ça ?
Ça veut dire que ce sport devient high-tech
Ça a commencé à se développer,
on avait des courroies aux pieds, puis de véritables fixations.
On a appliqué la technologie du ski aux boards pour les rendre plus solides
Tom, le snowboard en tant que sport, qu'en pensez-vous aujourd'hui ?
Le sport a tellement évolué ces trois dernières années
que, aujourd'hui, il semble que plus rien ne puisse l'arrêter.
En deux ans, il y a eu tellement de progrès au niveau équipement
que les snowboarders peuvent affronter des terrains plus difficiles.
Les compétitions et les surfeurs deviennent meilleurs,
tout devient possible
Ça double chaque année, ça va continuer,
c'est le meilleur des sports !
Les skieurs qui s'ennuient se mettent au snowboard... Yeah!
Vive le snowboard !
Mais je suppose qu'ils sont attachés sur ces choses,
il n'y a pas de fixations de sécurité, comme sur les skis
Il m'en faut au moins deux.
C'est le tour de Stomy maintenant. Le soleil a finalement fait une apparition aujourd'hui
Le temps qu'il faisait dehors n'avait aucune importance.
Tout ce qui les intéressait, c'était d'améliorer leurs produits
La rivalité entre Tom et moi a fait évoluer le sport à une vitesse incroyable
Le sport évoluait rapidement, mais il restait un obstacle de taille
La plupart des pistes de ski rechignent à laisser les surfeurs utiliser leurs remontées mécaniques.
Au moins, les longues escalades à pied dans la neige vous maintiennent en forme
L'industrie du ski nous haïssait, comme si nous n'avions aucun droit,
comme si nous étions des citoyens de seconde catégorie, et ils faisaient tout pour nous exclure
On essaie de les maintenir à l'écart,
mais ils nous ignorent.
Et ils sont dangereux, parce que
si un de ces ski-boards heurte une personne,
il peut lui casser une jambe, parce que ce sont comme des missiles
Mais quand on veut, on peut.
Ils doivent grimper à pied jusqu'au sommet de la montagne,
puis trouver une piste de ski isolée où ils ne se feront pas prendre.
La patrouille de ski dit qu'elle est débordée
Il y en a beaucoup qui ne sont pas coopératifs,
certains ont même un verre dans le nez
On essaie de faire autoriser le snowboard, mais les skaters
qui n'ont jamais skié n'entendent rien du tout aux usages de la montagne
Tout le monde faisait la fête, c'était une débauche totale.
Il arrivait souvent qu'on finisse tous ensemble en prison... de vrais punk
Je crois que beaucoup de ceux qui entraient dans le monde du snowboard
écoutaient de la musique punk à l'époque.
Ils arrivaient avec cette attitude, ils arrivaient avec cette passion,
ils changeaient complètement le look de l'industrie du ski
sans même le savoir
Les cheveux violets et des anneaux dans le nez, des fringues délirantes,
le niveau d'énergie était délirant
L'atmosphère, c'était comme au lycée -- des rebelles
On ne savait absolument pas ce qu'on faisait,
ni même qu'on faisait quelque chose qui allait devenir énorme.
On vivait juste l'instant présent
Heureusement, on avait des gens comme Norm Saylor, à Donner Ski Ranch,
pour nous accueillir et nous dire :
« Bon, voyons ce que tu as dans le ventre »
Quand la première personne est venue me demander s'il pouvait
acheter un billet de remontée mécanique,
il avait un billet de 10 $ dans une main et un snowboard dans l'autre.
Je lui ai dit OK.
Et d'un coup, il y avait tous ces jeunes
qui affluaient, tous des skaters punks
On ne pouvait rien leur dire, ils n'écoutaient pas. Ils disaient :
« Je t'ai donné 10 $, je n'ai pas à t'écouter »
Ils vous insultent, ils vous disent d'aller vous faire voir,
de vous occuper de vos affaires
Qui va me dire ce que j'ai le droit de faire ?
Désolé que vous ayez subi un lavage de cerveau et qu'on vous dise quoi penser.
« Tu vas au boulot, tu vas à l'école,
tu obéis aux règles et la créativité n'a pas sa place »
Oh la mode, à l'époque, était au fluo, au punk.
On s'habillait dans les friperies parce que c'était tout ce qu'on pouvait se permettre
Ils ne nous acceptaient pas, parce qu'on ne leur ressemblait pas
on ne parlait pas comme eux, on ne se comportait pas comme eux
Vous n'envisagez pas un compromis avec eux à l'avenir ?
Non, nous ne voulons pas d'eux
Je dois dire que Jake Carpenter a beaucoup fait pour ouvrir ces portes,
parce qu'il parlait la langue d'un exploitant de station de ski
Il a mis beaucoup d'énergie, fait beaucoup de sacrifices
pour faire accepter le snowboard dans les stations de ski
Les stations n'acceptaient pas les snowboarders,
qui devaient alors trouver d'autres endroits
Le forfait de ski coûtait quelque chose comme 20 $,
à l'époque, c'était très cher.
Une fois qu'on avait le snowboard,
il fallait sortir, trouver un peu de poudreuse et grimper à pied pour pouvoir surfer
Il fallait prendre sa voiture. On ne cherchait plus des piscines,
mais des spots, avec de la poudreuse. On a la voiture,
on a les chaînes, il y a bien un endroit qui nous attend.
Trouver une planque, c'est comme trouver de l'or
On dirait que quelqu'un a été sur cette piste
Ouais, mais le tremplin est encore bon
Mike Chantry m'a appelé pour me dire qu'il y avait un quarter-pipe dans les bois,
entièrement fait en neige. J'ai dit : « Il faut que je voie ça »
Je trouve ça cool
C'était une ancienne décharge, un bulldozer avait ramassé de la terre
pour couvrir les détritus
Terry Kidwell, Shaun Palmer, Keith Kimmel.
Je me souviens que j'étais assis là,
à penser que ces mecs étaient des rebelles,
ils habitaient dans des roulottes ou des cabanes.
Le snowboard, c'est tout ce qu'ils avaient
Quand je me suis mis au snowboard, on n'avait pas le droit d'aller sur les pistes de ski,
alors on devait marcher.
On se partageait deux ou trois Wintersticks à quatre.
Ils prenaient de l'élan et ils avaient un point de décollage, juste un point
Historiquement, c'est là que le freestyle a été conçu
On construisait le terrain et chacun commençait à faire des figures de skate,
mais sur snowboard. On essayait juste d'imaginer
ce qu'on pouvait faire avec une board, à l'époque.
Ça va ? Je suis coincé !
Ils faisaient office de testeurs, en fait, parce qu'ils maltraitaient le matériel
et en exigeaient beaucoup.
Terry Kidwell, il est entré dans l'équipe instantanément
Ces scènes sont hallucinantes.
On réalise qu'on était vraiment obsédés par le snowboard
quand on était jeunes.
« Oh wow, c'est vraiment du skateboard, mais sur neige. On peut le faire ».
On trouvait ça hallucinant à l'époque...
génial... carrément trop cool.
C'est là que j'ai eu l'idée de lancer le half-pipe comme épreuve.
C'était la première fois qu'on allait tous à un endroit
où personne n'avait encore jamais fait de snowboard
C'est le premier voyage sur la lune
Le premier half-pipe de tous les temps, une grande première
Hé, dis à Terry d'arrêter d'éclabousser mon objectif
Aucun de ces compétiteurs n'a acquis son style sur les vagues.
À cette épreuve de half-pipe, il est évident que beaucoup
ont fait leurs armes au skateboard
Les gars de Burton étaient dans un coin de la montagne,
ils portaient tous des combinaisons élaborées, ils faisaient tous des exercices.
Chacun s'était échauffé et s'apprêtait à y aller.
Et là, il y avait un type du nom d'Alan Ambruster, avec Terry Kidwell.
Ils essayaient d'apprendre comment faire un McTwist.
Ces gars essayaient de passer un McTwist, Ça me paraissait impossible.
Je me souviens être resté assis là à penser
que ces types avaient une vision totalement différente de ce qui aller se passer là
Il va dire « prêt, partez »
et là, vous démarrez,
mais dans le rythme, vous y allez quand vous voulez
Jake, il s'intéressait surtout à la course alors, par opposition au freestyle.
Pour lui, ce n'était pas du snowboard. Lui, Tom et tous les autres
se prenaient beaucoup la tête avec ça.
Tout était question de course,
parce que le sidecut n'existait pas,
les planches ne tournaient pas.
Je crois qu'il fallait passer par ce stade
Jake trouvait que le half-pipe devait être interdit
de la compétition.
Moi, je voulais le faire à ma façon, avoir des half-pipes aux rencontres de snowboard
On a organisé cette compétition pour faire évoluer le sport,
mais aussi pour le faire passer à la télévision, pour que les stations de ski
voient qu'on pouvait contrôler les snowboards.
La véritable attraction du snowboard est ce qu'on appelle le half-piping.
C'est du skateboard sans les roulettes et c'est ponctué de phrases comme
« ça déchire, mec »
Les riders de l'équipe Sims étaient tous des skateboarders compétents
et ils ont tous super bien ridés,
ce qui n'a pas trop plu à l'équipe Burton.
L'équipe Burton a organisé un boycott du half-pipe
jusqu'à ce que j'arrive à les convaincre que c'était bien !
En fait, tout venait des riders.
Ce n'était pas moi qui disais :
« Hé, ce sport va être alpin ou freestyle ou n'importe quoi d'autre ».
C'est toujours les riders qui l'ont dirigé,
c'est un des aspects les plus sains de sport
Il était plus qu'évident que ce que les gens
voulaient voir, le clou du spectacle,
était le half-pipe.
Burton a pris conscience qu'en snowboard, c'était le half-pipe qui était magique,
et il fallait injecter
de la magie dans cette entreprise avant d'être battus par les petits jeunes, par Sims.
Une fois qu'il a réalisé qu'il avait besoin du half-pipe
il ne lui restait plus qu'une chose à imaginer :
qui allait rider ce pipe pour Burton
Le snowboard, c'est comme la vie. On a de bons moments
et des moments plus difficiles, on a peur.
Des jours, on a juste l'impression de travailler,
et d'autres, on prend simplement du bon temps
Je dirais que Craig a été le premier véritable
snowboarder professionnel, quelqu'un qui a vraiment consacré du temps
et des efforts à ce sport, qu'il pratiquait pour s'améliorer
Craig avait vraiment du style, il ridait comme personne d'autre.
Tout le monde le regardait
et voulait être comme lui
Craig, c'est un ami à moi. Je le respecte,
j'ai ridé plusieurs fois avec lui et tout ce que je peux dire sur lui,
c'est qu'il est probablement
le meilleur snowboarder du monde.
Craig Kelly était l'âme du snowboard, en fait
Craig Kelly, c'est un salaud, comme moi !
On pouvait partir pendant une semaine sans prendre une seule ***
Un caractère très affable, très sympa,
qui mettait à la fois de la beauté et du plaisir dans le snowboard
Combien de temps ça vous a pris pour apprendre tout ça ?
Euh... le premier jour, je ne faisais que m'amuser
et quelques jours plus ***, je ridais la plupart des pistes de la montagne.
La première fois que j'ai gagné une course, c'était à Pacwest, du côté de Seattle.
C'était aussi un de mes premiers rendez-vous avec Kelly Joe.
J'ai dû gagner dans les 50 $, pour la première place.
C'était rien, mais deux semaines plus ***,
j'ai gagné mon premier titre mondial à Breckenridge, au Colorado, dans le slalom.
Un snowboarder professionnel devait faire toutes ces courses alpines.
Puis le half-pipe est arrivé et tout le monde s'y est mis
pour remporter le titre général.
Craig portait des softboots, mais il a tout raflé, en alpin
comme en freestyle
Craig Kelly est venu me trouver et m'a dit :
« Dis-moi, est-ce qu'il y a moyen que j'entre dans l'équipe Sims ? ».
Je l'avais vu rider, je lui ai tout naturellement tendu mon snowboard
C'était comme mon frère quand on faisait du snowboard.
Il avait un tel style, une si bonne influence
sur les autres riders de l'équipe.
Mais en fin de compte, j'ai réalisé que je pouvais
me faire un peu d'argent avec ça, on me payait mes voyages...
Je voulais surtout voyager
et surfer dans de bonnes conditions, me faire plaisir
à faire du snowboard toute l'année. Et c'était vraiment cool de gagner
Une fois dans l'équipe Sims, Craig Kelly est rapidement devenu
le plus grand rider de half-pipe du circuit
Tous ces mecs ont commencé à avoir leurs photos
dans les magazines et les gens se sont mis à faire des vidéos d'eux.
Ils avaient droit aux pubs Juicy Fruit et tout le tintouin.
Le truc avec Craig,
c'est qu'il était vraiment sage avec l'argent. Pour la pub Juicy Fruit,
il a gagné dix fois plus que les autres.
Tous les autres voulaient juste faire la fête et tout foutre en l'air.
Pour Craig, c'était « non, non, non »
Le sport commençait à attirer l'attention
Tout à coup, tout le monde s'y intéressait,
des sponsors qui n'étaient pas des snowboarders
Ils sont devenus un groupe animé par la cupidité
Le sport a totalement changé de direction. D'un sport plein d'âme et populaire,
il est devenu une grosse industrie, une pompe à fric.
Jake Burton, en homme d'affaires avisé, était sur le point de prendre une décision
qui allait bouleverser Sims Snowboards
Jake Carpenter a réalisé qu'il lui fallait
un grand rider de freestyle pour son écurie.
Je crois que Jake travaillait comme un damné.
Il faisait vraiment tout pour changer les choses.
Tom n'était pas aussi acharné, à ce niveau.
Le mecs, vous allez faire du snow cet hiver.
Ou mieux encore, pourquoi on ne les emmènerait pas tout de suite ?
Dans l'HYPERESPACE
Sims était gérée par une bande de gamins. J'étais l'un d'eux,
on était une bande de gamins
aux côtés d'un ancien courtier en bourse qui était probablement plein aux as
et on essayait de le battre.
C'était juste le destin, C'était le destin...
qu'on n'avait aucune chance de gagner.
On m'a fait beaucoup de promesses qui n'ont pas été tenues, avec Sims.
Je croyais que les choses allaient arriver, mais rien ne se passait.
Pas de nouveaux boards, toujours les mêmes vieux trucs
Jake Burton avait entendu dire que Craig Kelly n'était pas heureux chez Sims
Jake a sauté sur l'opportunité de faire venir Craig Kelly
Craig Kelly voulait être écouté,
il voulait une entreprise
qui s'engage dans le snowboard et il savait que, avec nous, c'était ça le deal
Jake Burton a commencé à négocier discrètement avec Craig
Ils ont dit à Craig que les snowboarders devraient gagner
plein d'argent et lui ont promis la lune.
Tout à coup, j'ai appris qu'il avait été recruté par Burton
pour une somme d'argent colossale.
Il est parti, maintenant, il n'y a plus moyen de faire revenir Craig
Tom lui en a voulu, profondément, pendant des années.
J'avais juste l'impression que le poignard s'enfonçait, c'était brutal
En l'espace de quelques années, la société Sims Snowboard a fait faillite
Entre Craig et Jake, une belle relation est née
Je suis heureux d'être venu chez Burton, parce qu'ils m'écoutent.
Je suis un membre important de la société, c'est vraiment bien de faire ça
J'ai été longtemps maltraité et il fallait juste que je m'échappe
de cet environnement que je n'aimais pas
Avec Burton derrière lui, Craig Kelly est devenu
le snowboarder le plus récompensé que le monde ait jamais vu
Pour beaucoup de gosses, c'était le messie, et tout le monde
suivait ce qu'il faisait.
L'industrie suivait ce qu'il faisait et je pense
qu'il voulait tout faire pour que le snowboard reste cool
Pendant de nombreuses années, Craig Kelly a été le snowboarder imbattable
Craig a probablement plus fait pour le sport et pour l'entreprise
que n'importe qui d'autre
Il a connu le parcours du combattant pour devenir le pro n° 1
À l'époque, certains d'entre nous faisaient du freestyle, du slalom.
On avait une compét tous les week-ends, c'était vraiment usant.
À un certain stade, on devient un superman, à bien connaitre le stress
et essayer de gérer ça.
Craig Kelly a commencé à prendre conscience que la compétition n'était pas tout
Quand on était loin des grandes stations
je crois que c'est là qu'il se sentait le plus chez nous
loin de la compétition.
Sa carrière progressait, il voulait rider
des terres naturelles, vierges. Il voulait faire de grandes choses,
dans tout le reste, mais juste avec ce qui se trouvait là.
Voici Craig Kelly sur la neige,
l'homme qui gagne 600 000 $ par an grâce au snowboard,
le champion du monde pour la troisième fois consécutive.
Admirez Craig Kelly sur la neige.
Les jeunes champions, avec leurs appartements
et leur vie de luxe, se demandent maintenant
d'où vont venir leurs salaires annuels d'un million de dollars
À partir de maintenant, la réalité s'installe
Il y a eu une énorme crise économique à la fin des années 1980
Tout à coup, les stations de ski ont compris que ça pouvait rapporter.
Les snowboarders aidaient l'industrie du ski,
parce que l'industrie du ski était plus ou moins mourante
Les snowboarders ont toujours eu un problème d'image.
Ils sont trop insouciants, trop exubérants.
Mais aujourd'hui, le snowboard est le sport d'hiver qui évolue le plus vite
et les stations de ski l'accueillent à bras ouverts
Tant que des stations ouvrent, l'économie a un rôle essentiel.
Ce sport est-il accepté maintenant ?
Il y a maintenant plein de snowboarders, qui augmentent les revenus
des stations de ski. Elles ont besoin de ce business
Je me souviens du jour où Squaw Valley a autorisé le snowboard.
On allait sur les pistes et les gens
ne savaient pas quoi penser de nous. On était tous en fluo
et les gens ne savaient pas quoi faire avec nous
C'était dingue. Tout à coup,
un sale gosse pouvait surgir et surfer avec vous pendant que vous skiiez.
Il aurait probablement un pique-nique,
alors que vous seriez au lodge pour un verre de vin,
avec un peu de caviar et un bon fromage
C'est un peu comme la danse. C'est la différence
entre danser le mambo ou le watusi
C'est vraiment pas grave si d'autres gens croient que ce n'est qu'une mode.
Tant qu'on a un noyau dur de snowboarders qui continuent.
je vais faire du snowboard toute ma vie, je crois.
BONNE ANNÉE !
Craig Kelly eu une grosse influence, Il a poussé beaucoup de monde à se mettre au snowboard.
En quelques années, le sport est devenu populaire
Comme vous pouvez le voir, ce sport décolle vraiment
Ces dix prochaines années, avec encore plus d'argent, les compétitions vont prendre de l'ampleur,
comme au surf, et ça va devenir un sport bien plus professionnel
C'est devenu un sport populaire à part entière
Plus d'un quart de million de personnes ont délaissé leurs skis
pour se mettre au snowboard.
Je fais du surf et du skate. C'est génial, vous savez,
de pouvoir surfer l'hiver
Paul est le vice-président des opérations Montagne à Stratten et il a anticipé le boum
de ce sport en étant le premier à ouvrir ses pistes aux snowboarders.
Bonjour Brian
Bonjour Paul, comment allez-vous ?
Bien, et vous ?
Bien, merci
Il y a dix ans, le snowboard n'existait même pas.
Aujourd'hui, la moitié des gens sur cette montagne font du snowboard
Comme George Blair, qui fait du snowboard à l'âge de 82 ans
J'ai une âme d'enfant, mon frère
Qui a le droit de faire du snowboard par ici, Paul ?
Tout le monde a le droit, à partir du moment où
ils savent monter sur un board. Mais nous encourageons tout le monde
à prendre d'abord un cours pour s'entraîner avant de s'aventurer sur les pistes
C'est devenu bien plus qu'un sport, c'est devenu un style de vie.
On en est maintenant à un stade où le matériel est suffisamment développé
pour que tout le monde puisse s'y mettre.
Il y a de plus en plus de femmes qui en font
Au début, on devait insister lourdement pour avoir des mannequins professionnels,
des lignes de vêtements de snowboard pour femmes,
et pour prouver à quelqu'un que ça faisait vraiment partie du snowboard
Tina, vous êtes la grande gagnante aujourd'hui, que ressentez-vous ?
Je suis ravie, ça a été comme ça tout le week-end
Nous faisons partie du snowboard. On peut dire que ma sœur
est une icône pour plein de femmes qui font du snowboard
Voyez comme elle se débrouille maintenant
Je pense qu'elle a incité beaucoup de femmes à en faire à leur niveau
Même des gens de mon entreprise m'ont dit de ne pas faire de snowboards pour femmes,
parce que ça ne se vendrait jamais. C'était vu avec un grand scepticisme,
jusqu'à ce que ce soit commercialisé. Les rayons ont été littéralement dévalisés
Comme vous pouvez le voir, le snowboard n'est plus un sport marginal,
mais bel et bien populaire
C'est en train d'exploser, c'est énorme
Et maintenant, un moment de freestyle avec Shaun Palmer
Tranquille, facile, charmant, suave, cool, Shaun Palmer..
Palmer était le dernier punk... La démarche, les cheveux ébouriffés,
il était à mi-chemin entre Elvis et Johnny Rotten
Têtu comme un âne, il pouvait être un vrai con, mais aussi un super copain.
Il peut tout être, c'est quelqu'un de super
Je connais plein d'histoires sur Palmer,
mais je ne devrais probablement pas en parler par respect pour Shaun
Quand il se présentait quelque part, personne d'autre n'existait
Enfant, j'ai vécu à Tahoe avec tous ces sports autour de moi,
hiver comme été. J'ai appris à tout faire,
c'était plutôt cool
Il a fait du skateboard, du snowboard, du mountain bike,
du BMX, du motocross, tout ce qu'il voulait faire
On peut lui mettre n'importe quoi sous les pieds, il peut monter sur n'importe quoi,
c'est un athlète incroyable
Il vit à South Lake avec sa grand-mère. Il est totalement libre.
On l'a plus ou moins autorisé à sécher l'école et à faire du snowboard tout le temps
Tom Sims avait donné des boards à Shaun Palmer à l'époque de Tahoe,
l'investissement rapportait maintenant
Quand il était plus jeune,
il emmerdait tout le monde. Gagner et battre tout le monde,
c'est comme ça qu'il entendait emmerder son monde
J'étais tellement excité à l'idée de les exploser,
et c'est ce que je faisais, je les défonçais
Il y avait eu une course de slalom géant et Shaun les avait battus.
Il arrive, les regarde droit dans les yeux et leur dit :
« Je vous ai battus et en plus j'étais défoncé ! »
J'ai bu beaucoup de Jack Daniels hier soir,
j'ai bu environ sept bières aujourd'hui, je suis bourré et je vais gagner
Tout est dans la picole
Quoi qu'il fasse pour dépasser les bornes,
qu'il soit saoul ou défoncé, il battait tout le monde.
Son père était alcoolique et je crois que la génétique
avait des prédispositions pour Shaun
Shaun est quelqu'un de très sensible, en fait.
À mon avis, il se fabrique cette façade pour se protéger
Reste en dehors du pipe et surveille ton langage
Je ne te le répéterai pas
Va te faire f***
f**k you!
OK, tu viens de te prendre une amende
Reste en dehors du pipe, tu ne vas pas dans le pipe
Si on m'exclut, je les exclue,
je devrais les exclure
Je suis en rage, Dave
Palmer ridait les pipes avec une nonchalance incroyable, c'était le roi de la cata
On veut aller plus haut, plus loin, plus vite.
Pour ça, il tient beaucoup de Kidwell
Craig était plus calculé, il avait plus de pratique
Je pense que le prochain champion général sera couronné
vers le mois d'avril 1990
J'ai vraiment découvert le snowboard
aux Championnats du monde de Breckenridge
Je ne sais pas ce que je fais, pour dire vrai.
Je n'ai pas fait d'initiation au half-pipe.
On sait ce qui se passe, alors on supervise
Travaille dur
Ils sont sur la mauvaise pente
C'était la première compétition avec des Européens.
C'est la meilleure chose que le snowboard ait jamais eue
J'ai l'impression que, cette année tout fusionne
C'est incroyable, Je pense que
les Européens explosent tout dans le half-pipe et les Américains
dans les épreuves alpines.
On sort avec leurs femmes, ils sortent avec les nôtres
on force même leurs femmes à se raser les jambes !
Ils ont apporté avec eux ce point de vue complètement différent
sur le snowboard, un concept très axé sur les hardboots
En Europe, le snowboard a évolué différemment
Il faut comprendre quelque chose, Dans les années 1980, il n'y avait pas d'Internet,
pas de fax. Pour nous, l'Amérique était une grande île au loin,
on n'avait aucun contact
Au bout d'un an à faire un film, on a réalisé Apocalypse Snow,
qui a été un succès extraordinaire
Apocalypse Snow, pour des raisons européennes, était incroyable
Le meilleur, quand on a vu le film, ces types complètement fous, ces boots en plastique
avec des brides... C'était dingue
Je me souviens, en Europe, il n'y avait aucune
restriction dans les stations de ski.
Les Européens, par nature, étaient beaucoup plus ouverts d'esprit que les Américains
et ça se sentait aussi dans le snowboard
Les États-Unis étaient beaucoup plus orientés freestyle, alors que l'Europe s'intéressait plus au freeride
Ils sont bons dans l'alpin, ils peuvent être nuls au half-pipe.
Il y en a, je ne pense pas qu'ils puissent faire quoi que ce soit en freestyle
Shaun Palmer voulait désespérément montrer au monde
qu'il était le meilleur en battant le roi incontesté du snowboard, Craig Kelly,
aux Championnats du monde de 1990
Je me souviens de Shaun, assis dans le fond,
comme s'il se disait : « Je vais faire ça, je vais gagner ! ».
Il avait la motivation et la détermination pour,
il voulait gagner
On savait qu'une rivalité s'était formée entre Palmer et Craig Kelly,
c'était en fait comme une guerre par procuration
entre Tom et Jake
On a tous pris les premières compétitions de snowboard très au sérieux
On pouvait sentir naître toute cette énergie
1990, c'était une bataille, une bataille jusqu'à la finale
Pendant presque toutes les années 1980, Craig Kelly était le meilleur rider
de half-pipe au monde
En haut du pipe, à Breckenridge, j'avais plus de pression sur moi
que j'en avais jamais eue.
pour conserver un titre mondial"
On pouvait voir l'énergie monter à chaque run,
run après run, jusqu'au dernier. et c'était comme si,
On commençait à frissonner, c'était comme « Ouais... »
Craig Kelly se lance dans le pipe. Il a fait d'énormes,
d'énormes backside air. La foule adore.
Frontside 180.
Il doit faire un bon score pour gagner.
Backside 180, frontside 360. Les juges vont apprécier,
mais est-ce que ce sera suffisant ?
Shaun Palmer, prêt à se lancer, Il doit faire quelque chose de spécial pour gagner.
Énorme backside air, il vole
Palmer s'est pointé, hil était... magique... vraiment énorme.
Il finit avec un 540, Aïe, l'atterrissage n'est pas propre,
wow ça va être serré...
Palmer a fait de bons runs, mais je trouvais que les miens étaient mieux réussis.
Attendre les résultats après le half-pipe, c'est toujours dur.
Je ne sais pas pourquoi, les annonceurs laissent toujours durer le suspense jusqu'à la dernière minute
Quand ils ont commencé à annoncer les noms, Keith
était troisième. « Oh, je suis deuxième ou premier, alors ? »
Ils ont annoncé mon nom juste après.
Je crois que, parfois, quand Craig était battu par Shaun,
ça blessait tout le monde chez Burton
Il est devenu tellement plus fort que Craig,
vous savez. Plus de figures, OK, mais plus fort
avec plus de figures
Tout comme ce qui s'était passé avec Jake, Tom Sims à l'époque,
cette compétition a mis notre sport sur le devant de la scène
Qu'est-ce qu'il faut faire pour gagner ?
De gros airs, beaucoup de runs bien exécutés.
J'étais limite à mon premier run
et j'étais en 3ème place,
alors j'ai dû aller le plus haut possible.
J'ai assuré tout ce que je voulais, comme en skate
Pendant un moment, il n'en a pas cru ses yeux. Vous savez, ce moment, un an plus ***
à peu près, quand il a commencé à parler de retraite,
d'arrêter la compétition
Alors vous croyez que j'ai tout vu, maintenant, non ? Faux
Pendant un bout de temps, le snowboard professionnel était pour moi comme une partie de plaisir
mais maintenant, à ce stade de ma carrière, je pense plus
à profiter de la pureté du snowboard.
C'est pour ça je suis tombé amoureux de ce sport
Il ne voulait plus faire de la compét pour l'amour de la compét,
il voulait faire ce qu'il aimait vraiment
Je voulais juste être avec quelques-uns de mes potes, décoller et aller rider en backcountry
Je crois vraiment qu'il avait ce point de vue, que le snowboard
c'est du fun et ça doit rester du fun
C'était agréable de traîner avec lui. Au Japon, on ridait
à travers les arbres, dans la poudreuse.
C'est totalement interdit et la patrouille de ski nous poursuivait tous les jours
sur des motoneiges, mais ils ne nous attrapaient jamais.
C'est ça, une journée avec Craig Kelly !
Aller là et rider des pentes interminables, ça voulait dire pour nous êtres libres de toutes les petites règles
de la société, débarrassés de toutes les attentes des autres
Alors que Craig Kelly ridait de plus en plus en backcountry,
de plus en plus de jeunes urbains allaient dans les stations
Les rues envahissent les montagnes.
Des jeunes casse-cou dévalent et sautent par-dessus les tables de pique-nique
Il y a avec ces jeunes beaucoup d'agressions sur les pistes
On est comme des parias, on n'a pas l'air de skieurs
Je constate que ça prend une nouvelle image, avec une plus grande influence du skateboard.
Les gens vont commencer à faire n'importe quoi
Ces gamins sautaient par-dessus tout.
Tout ce par-dessus quoi ils pouvaient sauter, ils y allaient.
Ils ont sauté par-dessus le col Donner Pass, par-dessus les voies ferrées
Il fallait être différent du mec qui passait avant vous,
se distinguer
Pour moi, le jib c'est de monter ton board sur quelque chose de solide, n'importe quoi
Tous ces mecs venus du nord de la Californie, ces skateboarders qui se sont mis
au snowboard, ont beaucoup influencé l'évolution du sport
Quand on a vu ça la première fois, tout le monde disait : Ce n'est pas du snowboard.
Mais c'est leur manière de faire et je trouve ça impressionnant, c'est créatif
Il y a deux sports dans le snowboard : il y a le snowboard où il est surtout question de virages
et de carves et il y a le snow-skateboard. Le snow-skateboard
est un univers complètement différent, peuplé de gens complètement différents
C'était comme un truc rebelle à faire.
Ce n'était pas, ça n'a jamais été accepté,
mais un certain groupe de personnes trouvait ça cool, c'était fun pour eux,
ils se le partageaient tous.
Avant que je ne sois sponsorisé, tous les types portaient des fringues fluo,
avec des stances super serrés.
Et ils se concentraient sur les rails et tout ces trucs,
Ça semblait tellement naturel de relâcher le stance
et de porter des baggy. Les fringues larges, ça faisait mieux.
On s'est mis à écouter beaucoup de hip-hop en même temps, aussi
Les gens mettaient un peu de snowboard dans toutes les cultures,
dans toutes les modes, et ça a vraiment pris.
Ils pouvaient s'y identifier parce que c'était un peu un signe de liberté,
ça disait :
de jeunes qui ne se soucient de rien,
qui veulent juste faire ce sport incroyablement beau »
Tout au long des années 1990, les skaters ont changé le visage
du snowboard aux États-Unis.
Pendant ce temps-là, à des milliers de kilomètres, en Norvège,
un gamin avait appris à rider et s'apprêtait à éclipser tout le monde
Et maintenant, Terje Håkonsen, de Norvège,
l'un des nombreux Européens en lice ici
Le half-pipe est généralement un sport américain,
mais Terje Håkonsen est vraiment incroyable.
À 16 ans, il est le plus jeune du circuit pro
Tout le monde se demandait : Qui est ce kid ?
Terje est incroyable. Je parie que,
bientôt, il sera champion du monde
Et après ça, il a commencé à construire sa légende
Il sortait d'un moule complètement différent
Terje Håkonsen, il est tout à la fois :
le plus grand connard qu'on verra jamais,
mais aussi le plus grand snowboarder de tous les temps,
une sorte de petit con effronté
D'après vous, jusqu'où va aller ce sport ?
Il va aller loin
Il avait suffisamment confiance en lui pour dégager les types qui occupaient la scène
depuis un moment, le petit nouveau... la relève
J'ai toujours fait beaucoup de ski. Parfois, je faisais des courses le week-end,
À 12 ans, j'ai vu Retour vers le futur
et j'ai pris mon premier skateboard. J'ai vite vu que je n'avais pas besoin
d'aller à l'école, certains snowboarders professionnels
gagnaient bien leur vie. Vers 13 ans, j'ai acheté ma première board.
Mon père ne comprenait pas du tout pourquoi je voulais quitter
l'équipe nationale de ski et me mettre au snow, cette vulgaire planche !
J'ai vu très tôt que Terje avait du talent.
Dès qu'il essayait quelque chose, il y était bon. Parfois même, le meilleur
Terje a vraiment tout bouleversé, je crois qu'il donnait plus de plaisir
et de sensations fortes aux spectateurs et à tout le monde
Ma philosophie c'était que, si je pouvais être aussi technique que Craig
et aussi énorme que Brush et Palmer,
alors j'allais plutôt bien réussir
Terje Håkonsen a gagné toutes les épreuves de half-pipe
auxquelles il a participé cette année
et il a ici toutes les chances d'en gagner une autre
Terje Håkonsen est sans doute devenu le meilleur snowboarder de tous les temps
C'est le genre de ride survoler le pipe,
Terje Håkonsen fait ce qu'il a fait toute l'année
Quand vous ridez un pipe
ou une transition parfaite et que vous atterrissez
sur un bon spot, c'est comme les montagnes russes
Ils sont venus le voir rider et il va leur montrer.
Il essaie de prendre un peu plus de vitesse,
on va voir s'il peut lancer sa fameuse Håkon Flip, à plus de 1m50.
C'est ce que la foule attend.
Terje Håkonsen met la foule complètement en transe
Comme dans la compétition masculine, cette épreuve attire
les meilleures femmes du monde. La compétition féminine du half-pipe
a beaucoup progressé
en l'espace de quelques années. On le voit bien à la manière dont
elles s'attaquent à ce grand pipe de Stratton Mountain,
elles ne sont pas timides
La progression des femmes est impressionnante
Nous sommes ici en live et en direct,
là où il faut être aujourd'hui. Oui, nous sommes à Innsbruck,
pour la compétition autrichienne Air and Style, qui met en jeu un prix de 50 000 $
Je me souviens du big air d'Innsbruck. Une année, ils ont dit :
Shannon et moi, on avait nos boots aux pieds
et on s'était dit qu'on allait sauter,
un truc de dingue, on le fait.
Alors on s'est faufilées et on s'est pointées.
On leur a dit de nous laisser participer.
À ce moment-là, je n'étais pas vraiment sûre
de vouloir le faire, parce que c'était gigantesque.
Mais il m'avait dit que je pouvais le faire,
alors j'allais essayer. Et nous voilà, Shannon et moi.
On était en rose, avec des nattes. On monte en haut du tremplin
et là, les présentateurs : ces filles vont nous faire un jump en snowboard »
J'ai survécu [rire], j'ai survécu
Tina Basich, vous êtes incroyable !
Pour moi, c'était comme « C'est fait, je continue »
L'argent s'est mis à affluer, l'argent a parlé
et on est allés aux Jeux olympiques
Les 18èmes Jeux olympiques d'hiver de Nagano, 1998
Jusque là, on se frayait nous-mêmes notre chemin.
On ne pouvait pas imaginer
qu'on allait porter des uniformes
ou qu'on aurait un coach de snowboard
Euh... vraiment ? Je ne m'entraîne pas. Je fais du skate l'été, du snow l'hiver,
tous les jours. C'est ça mon entraînement
Le CIO avait déclenché une controverse en annonçant que les snowboarders ne pouvaient se qualifier
aux JO que via l'organisation de ski FIS
La FIS est la Fédération internationale du ski,
dont rien que le nom peut vous dire à quel point on la détestait
Ils craignent
L'industrie du ski était une gigantesque machine politique
Quand je pense à la FIS, je vois des cravates,
des costumes et tout ça
La FIS et les skieurs sont des gens du CIO. Alors ils vous disent :
la compétition de snowboard aux Jeux
Ce n'est pas de vrais snowboarders, qui savent ce qu'ils font.
Alors ils font du chantage à tout le monde :
tu dois rider à nos épreuves
Le plus grand snowboarder de l'époque,
Terje Håkonsen, était contre
Terje disait que le snowboard devait être dirigé par des snowboarders.
Sinon, « c'est sans moi »
Il a boycotté les Jeux olympiques de 1998
Un grand doigt d'honneur à la FIS
Oui, nous savions qu'il y avait des voix dissidentes,
mais l'intérêt général voulait que
le snowboard soit aux JO, pour passer la vitesse supérieure
Pourquoi aller à une fête si vous savez que tout ce qu'ils font ne vous plaît pas ?
Ce n'est pas mon truc.
Terje aurait pu avoir deux titres olympiques dans la poche, c'est sûr
En fait, il libérait le podium
Que pensez-vous du fait qu'il n'y soit pas ?
Je comprends tout à fait pourquoi il n'y est pas.
En fait, il ne veut pas se plier à leurs règles
Je n'ai pas regardé, les premières années. J'ai entendu dire qu'il pleuvait
C'est le plus récent et certainement le plus débridé des sports des JO d'hiver
J'étais le favori pour la médaille d'or
et je me disais : « Bon, je vais juste dévaler la piste et gagner »
J'étais nouveau dans le monde de la compétition.
C'était ma deuxième année en tant que pro à ces JO
et la première année où j'ai été vraiment mauvais
Se tenir sur la plateforme de départ, se préparer à faire un run dans n'importe quelle grande course,
c'est un des pires sentiments de la vie.
Au départ, je suis cool,
en plaisantant avec tout le monde, et on raconte des conneries.
Et tout à coup : au départ : Richards
C'est encore cool quand je me penche
pour mettre mes fixations, que je m'avance sur la plateforme d'où je vais m'élancer.
Puis, tout me tombe dessus
J'étais là et je me disais : OK, je ne peux pas tomber
Et puis « OK, c'est juste un practice run,
oublie toutes les caméras, oublie tous les gens, c'est juste un practice run »
On a le sentiment que tout va aller mal
et que tout va aller bien en même temps.
J'ai été nul,
je suis tombé dans mon premier run, j'ai été exclu.
Si vous vous plantez là, vous savez que le monde entier
va penser que vous êtes un nul
Je me suis élancé et j'ai fait le backside air...
un joli tail grab...
un 720, où j'ai perdu mon bonnet et mes lunettes,
suivi d'un Alley Oop Stalefish et d'un backside 540.
Le backside 540 était tout au bout du half-pipe.
J'ai eu plutôt de la chance et j'ai remporté la médaille d'or
J'étais gonflé à bloc d'avoir réussi mon run. Je tenais ma board
et je regardais les résultats généraux. Je me suis dit : Que va-t'il se passer ?
et ensuite, j'ai vu mon nom tout en haut et là, boum
Tout le monde m'a dit : « Aahh félicitations, le tout premier champion olympique de l'histoire »,
alors que pour moi, c'était plutôt : première compét que je gagne
J'ai commencé ma carrière en gagnant les Jeux olympiques, c'était de la folie
Pendant ce temps-là, à l'épreuve de slalom géant, un jeune Canadien était sur le point d'entrer dans l'Histoire
Ross, s'il peut tenir sur la longueur, peut s'imposer
Je reste sans voix, là. Je suis juste heureux
si tout le monde me voit, à la maison. Mon père est là, c'est une expérience incroyable
L'euphorie a été de courte durée
L'athlète Rebagliati Ross,
de la délégation canadienne, est disqualifié et exclu
des 18èmes Jeux olympiques avec effet immédiat,
pour cause de présence de métabolites de marijuana
Quand Ross a été viré pour avoir fumé de l'herbe, j'ai rigolé
et j'ai dit : « Bien, Ross, bravo ». C'était un garçon authentique,
il ne se conformait pas à l'image officielle du snowboard
Il prétend que les traces trouvées dans son système sanguin
sont dues aux moments que Ross
a passés dans un environnement où il était exposé à des consommateurs de marijuana
Aujourd'hui, la commission d'appel
a décidé que le CIO avait tort de reprendre
sa médaille à Ross Rebagliati,
parce qu'il n'avait pas clairement spécifié que la marijuana était interdite.
Par conséquent, Rebagliati conserve sa médaille d'or
J'ai gagné la médaille, c'était le plus beau jour de ma vie.
Quand j'ai appris que j'avais été testé positif,
ça a été le pire moment de ma vie.
Je ne vais quand même pas changer d'amis.
Ça m'est égal ce que vous pensez, mes amis sont biens réels,
je devrais peut-être me mettre à porter un masque à gaz...
C'est une limite qui n'est pas négociable
10 m d'anarchie
Apparemment, un avion vient s'encastrer dans la deuxième tour
Un attentat terroriste aux proportions inimaginables
Les forces américaines et les forces de la coalition sont aux phases préliminaires des opérations militaires
Terje et Craig se retiraient de plus en plus dans la quiétude du backcountry
Je pense que Terje est le mec avec qui Craig prèfère aller faire du snowboard.
Pour moi, Terje est de loin le meilleur snowboarder au monde.
Il ne se focalise peut-être pas sur ce qui, pour moi, constitue le meilleur du snowboard,
mais je sais qu'il peut faire tout mieux que tout le monde
Craig est complètement en paix avec lui-même
il en était là où il était censé être
Rider dans le backcountry avec Craig était un plaisir.
Vous savez, traîner avec Craig, c'était comme un grand frère
mais je crois qu'il y avait
un respect mutuel entre eux
Si quelqu'un se met au snowboard ou à toute autre activité sportive pour la compétition,
il rate probablement l'essence même du snowboard
ou du sport qu'il pratique
du sport, une toute petite partie
des sensations du snowboard.
Ça me désole, ceux qui voient en ça
la première source de plaisir en snowboard
Craig Kelly voulait mieux comprendre la montagne. Il s'est entraîné
avec un guide de l'arrière-pays et un expert des avalanches
Il avait cette mentalité de guide, où il s'occupait de tout le monde.
On avait l'impression d'avoir un ange qui veillait sur nous quand on ridait
Le plus grand rush de ma carrière, c'était mon premier séjour en Alaska.
On allait sur des montagnes énormes,
hyper raides. On était juste une minuscule
fourmi au milieu de ce gigantesque versant.
À la moindre petite bosse, on partait super loin
à cause de la pente
Je crois que, grâce au confort moderne
et les alertes avalanche,
on avait un faux sentiment de sécurité. Or, c'est mère Nature qui décide...
et elle ne fait pas de discrimination
Une avalanche de neige, c'est comme une vague de béton qui roule lentement.
On n'a aucun contrôle sur elle
Les autorités canadiennes essaient de déterminer
ce qui a déclenché lundi une avalanche massive,
qui a tué sept personnes, dont une légende du snowboard
Personne n'est censé mourir aussi jeune
De retour de la montagne, neuf Américains et un Canadien ayant survécu à l'avalanche
qui a tué sept de leurs compagnons
C'est comme si je nageais dans la rivière la plus tumultueuse qui soit,
en essayant de garder la tête hors de l'eau
C'était quelqu'un de tellement bon, tellement authentique,
les pieds bien sur terre
L'une des victimes de l'avalanche était Craig Kelly, l'un des pionniers
et l'une des plus grandes stars du snowboard. Jake Burton est le sponsor de Kelly depuis longtemps
et, surtout, un bon ami à lui.
Bonjour, M. Burton, je voudrais juste vous dire à quel point nous sommes navrés
de la perte de votre ami
Oui, c'est une perte cruelle pour notre sport
On sait tous ce qu'une superstar
comme Craig Kelly représentait, un multiple champion des États-Unis et du monde,
mais il est aussi tellement plus que cela, un garçon merveilleux,
n'est-ce pas ?
Oui, il était génial et ce qu'il a fait pour notre sport,
c'est juste incroyable. Son riding a purement
révolutionné le freestyle.
Mais il nous montrait aussi qu'il n'y avait pas besoin de faire de la compétition
pour vivre de ce sport, il montrait aux gens la pureté du snowboard.
Il le faisait simplement parce qu'il aimait ça.
Ça me soulage un peu,
à ce niveau-là. Il était avec d'autres gens
et je suis sûr que ça l'a attristé
de voir des gens tomber en même temps, je suis sûr que ça a été très dur pour lui
Pas seulement une légende, mais aussi un bon ami, un visionnaire et, surtout,
un mec vraiment bien
Je suis avec la mère de Craig, Janet Hanson,
et sa belle-sœur Kelly. Bonjour à vous deux
et toutes nos condoléances à vous et à votre famille
Merci
Mme Hanson, je vais commencer avec vous. J'ai lu beaucoup de choses sur Craig
ce matin. De toute évidence, c'était un jeune homme extraordinaire,
vraiment remarquable, et il laisse derrière lui une petite fille,
Olivia, sa fille,
qui a... 2 ans, c'est exact ?
Elle aura 2 ans le 15 avril
Et je sais qu'il avait l'habitude de l'emmener partout avec lui
Quand il partait en montagne,
elle l'accompagnait en hélicoptère,
en rando, pour nager... Quand il était à la maison, ils étaient inséparables, il l'emmenait
partout, comme un petit soldat.
Nous avons une pensée pour les six autres familles qui ont aussi perdu des êtres chers
et nous partageons notre peine avec elles aussi
Craig incarnait l'âme du snowboard. Quand quelque chose comme ça arrive,
c'est un tel choc que... j'ai craqué
Il y avait le snowboard avant Craig Kelly
et le snowboard après Craig Kelly, de bien des façons
À un certain point dans l'histoire du snowboard, la compétition dominait tout.
Ce qui alimentait les compétitions, c'était les camps de snowboard.
Il y avait plein de jeunes qui venaient dans ces camps
et, je me souviens, c'était vraiment comme s'ils venaient de deux camps :
d'un côté, les enfants riches pris en charge par leurs parents
et, de l'autre, ceux dont les parents dormaient sur le parking,
dans la caravane -- ils n'ont qu'une seule chance
à la roulette, et ils misent tout
sur leur gamin
Nous allons maintenant rencontrer notre plus jeune compétiteur, Shaun White, et lui demander
comment il en est venu au snowboard
On est allés à Mammoth et ils avaient
une petite planche, à peine plus grande qu'un skateboard.
Il avait 6 ans et on l'a laissé essayer.
Il s'est si bien débrouillé qu'il a tout de suite été remarqué
Shaun a très vite appris ses figures, d'une manière très spéciale
Mon frère m'a appris à surfer, à jouer sur les côtés et à faire des trucs comme le big air,
il m'a appris tous les tricks
C'est le plus grand compétiteur qui ait jamais existé chez les snowboarders
et il n'a certainement rien à envier à tous ses prédécesseurs
Je m'appelle Shaun White, j'ai 13 ans, je suis de San Diego
la première génération des jeunes
qui ont grandi sur des snowboards
Je fais du snowboard depuis 6 ans environ
Mais il travaille dur pour ça. On ne peut pas dire qu'il soit juste... doué
Je ne viens pas du tout d'une famille riche. On se débrouille pour
joindre les deux bouts.
Et tout à coup, Burton se pointe, avec sa ligne pour enfants, et on me dit :
Voilà une board, et si tu continues comme ça, tu en auras un autre ». Et moi : Yes, j'ai un snowboard !
Shaun est un de ceux qui est entré dans ce sport pour être sponsorisé. Alors il recherche ça
Je me souviens, on était au Japon. Il ridait tellement bien,
c'était encore un gamin.
Il a fini 5ème ou 6ème, ce qui était incroyable.
Et ses parents disaient : On n'arrive pas à croire qu'il ne soit pas dans le top 3
Un petit garçon tout mignon que sa mère trimbalait avec elle :
Shaun a votre poster sur son mur, signez-le-moi
Et puis la fois suivante, c'était :
Oh Shaun est dans le contest avec vous... oh il est si mignon...
Oh Shaun a fini 2ème, et vous cinquième... PARDON ?
J'espère pouvoir continuer et y avoir un avenir
Quand on était plus jeunes, on allait surfer avec lui et son père.
Je n'aurais jamais imaginé ça, à l'époque où on faisait du surf, et puis du skateboard
des 900 et tout. Enfin bref, c'est le mec le plus talentueux qui soit
Quand j'étais plus jeune, c'était mon défouloir. C'est ce qui m'a empêché de mal tourner.
J'étais dehors à faire du skate, je me faisais des copains,
c'était comme une activité sociale
Hé, tu m'avais dit qu'il n'y aurait personne ici
Non, c'est ce petit rouquin qui fait du snowboard
Parce qu'il y a de la neige par ici ?
Ouais, des pistes vierges au super jib de Tahoe, mec
Hey, Shaun, est-ce que tu sais au moins comment s'appellent les tricks que tu es en train de faire ?
Ouais, c'est le...
Personne ne l'a encore jamais fait, alors regarde-moi maintenant
Le surf, le skate, le snowboard... Avant, les snowboarders
recherchaient des influences chez les skaters mais, aujourd'hui, le snowboard existe par lui-même.
Il influence tout le monde. Par exemple les corks,
on a un MegaRamp en skateboard, que Danny Way et tous les autres,
je le sais, regardent pour le snowboard
Le surf, tout ce qui est au-dessus du lip, maintenant, tous les jeunes sont au-dessus du lip.
Ils font des rotations, ils rentrent les épaules,
tout ça vient du snowboard.
Il y a aura toujours une pollinisation croisée,
en particulier avec les tricks.
De mignon, Shaun en est venu à battre les gens
Shaun White, 15 ans. Ce qu'il ne sait pas faire,
personne ne sait le faire
Tout ce que je crois, c'est que Shaun avait le sens de la gagne,
et c'est devenu comme une drogue
Quand on est sur le podium, avec 15 000 personnes autour,
dans le stade, qui hurlent. C'est un sentiment délirant
Ce n'est pas bon pour mon cœur
Je m'éclate dans les compéts
C'est juste du snowboard et j'adore ça
Je regrette qu'il n'apprécie pas vraiment de rider dans la neige. C'est peut-être le cas,
mais je ne l'ai jamais vraiment vu s'éclater en snowboard
et ça me désole pour lui,
c'est dommage
Je ne crois pas qu'on puisse devenir aussi bon
sans avoir une certaine dose de passion.
Voilà, je ne faisais que gagner
Est-ce qu'il a la même passion que quand il avait 12 ou 15 ans ?
Probablement pas. Il aime concourir, il surfe sur les sensations de ce moment
Je crois qu'il a plutôt fait progresser le sport. Je crois...
que ce sera le premier type à penser à ce qu'il y a après un 1080,
combien de flippy spins on peut faire
Shaun White est une icône. Il a insufflé son image dans ce sport,
ce sera probablement dur à battre
C'était très dur, toute cette pression aux JO.
Je ne l'avais pas vraiment vu venir,
mais ça m'a frappé, à quel point les JO sont un truc énorme,
avant que je me lance dans le half-pipe
Le personnage qu'ils façonnent est quelqu'un d'acceptable
pour l'Américain moyen qui vend du chewing-gum
Toutes les entreprises affluaient et se jetaient sur lui.
Vous savez, un gamin avec une tignasse rousse, les gens peuvent s'y identifier,
ils ne l'oublieront jamais
C'est ce qu'on nous avait dit dans les années 1980. Quelqu'un allait se pointer et dire :
le snowboard sera diffusé à la télé
et il y aura beaucoup d'argent là-dedans ». On n'avait aucune idée de ce que ça voulait dire
mais, c'est sûr, la pompe à fric s'est mise en marche
Ouais, je suis reconnaissant pour le succès,la carrière
et tout le style de vie, mais ce n'est pas facile d'être à ma place
MAMAN ! Je crois que j'ai vu quelque chose dans le garage...
une bestiole...
Dégage-la, chasse-la
Il n'y a pas de rat ici
Je t'aime maman, c'est pour toi
Non
Tu le mérites, maman, tu sais tout ce que tu as fait pour moi
C'est si extravagant
Non, c'est faux, pas pour toi
C'est tout ce que tu as fait depuis que tu fais du snowboard
Même si le monde était persuadé que Shaun White était imbattable,
une menace planait sur sa domination, juste à côté de lui
Kev et Shaun étaient amis depuis longtemps, ils étaient en compétition
C'est Kev qui voulait battre Shaun
Kevin Pearce était la seule personne à ce stade
à pouvoir faire vaciller Shaun
De bien des façons, Kevin était un meilleur rider que Shaun,
il avait une touche de finesse dans ses tricks
Le style, naturellement, est la clé en snowboard.
Le style a toujours fait la différence,
personne n'a le même style. C'est plutôt cool
Je ne veux pas que ça devienne ce genre de sport, où tout est pareil,
où tout le monde est supposé faire la même chose
Il y a vraiment une rivalité entre Kevin et moi parce que c'était,
je crois, le seul, vraiment, à pouvoir me battre. Il m'a battu à l'European Open
C'est génial de le battre, parce qu'il gagne toujours. À chaque compét, il y a toujours des gens pour vous dire :
Shaun va gagner.
Alors quand on arrive à le battre, on peut leur dire de se la fermer
Shaun était là le premier. Je me suis juste faufilé là-dedans.
WAOUH, je suis heureux, c'est un grand jour, un grand jour
À l'horizon des JO 2010,
Kevin Pearce était le seul à avoir une chance réaliste
de prendre la médaille d'or à Shaun White
C'était dingue, c'était génial, vraiment bon.
Il l'a fait quand il devait le faire, hein ? Dernier run de la journée, c'est cool
Mais Kev faisait ça pour l'amour du snow, c'était ce genre de mec
Pendant longtemps, ça n'a jamais été vraiment un boulot,
ça n'avait rien à voir avec l'argent ou la compétition.
Je l'ai juste fait, peut-être pour la première fois depuis 8 ans, juste parce que j'aimais ça.
C'est un boulot mais, en même temps, c'est le meilleur boulot
qu'on puisse faire
Kevin Pearce, 21 ans, né et élevé à Norwich, dans le Vermont,
vis depuis peu à Carlsbad, en Californie. J'ai été très motivé par mes amis,
surtout Danny
On a créé « FRENDS »,
pour pouvoir rester toujours ensemble
faire des trucs entre amis qui soient plus que du fun
Comment êtes-vous tous devenus amis ?
Match.com
Peu importe qui on est. Si on est américain
et qu'on fait du snowboard, on a tout de la rockstar
Quand je vais à une compét, on est 7 ou 8 entassés
au sommet d'un pipe
et on y va les uns après les autres. Ça nous donne beaucoup de motivation
On se gonfle tous à bloc les uns les autres
Si on est arrivés à un tel niveau,
c'est juste parce qu'on aime être ensemble et s'éclater ensemble
Il y a toujours une raison d'être content dans ces compéts.
Et c'était le truc : sortir de l'équation
et être vraiment bien avec ses potes
L'année olympique arrive et on est tous concentrés là-dessus. On va continuer
le snowboard et travailler sur tous les nouveaux tricks qu'on a appris.
On va essayer de progresser cet été et, j'espère, l'année prochaine
Comment décririez-vous cet événement du point de vue d'un rider ?
C'est très intense. On arrive à un moment plutôt chaud,
il y a beaucoup de dangers. S'il arrive quoi que ce soit,
ça peut être la chute. Mais tout a bien marché et on s'est éclatés
C'est tellement dur aujourd'hui d'arriver là et d'apprendre ces tricks.
C'est dangereux d'apprendre ces tricks sans argent. Shaun,
lui, a ses propres pipes privés, est-ce qu'on ne peut
pas rêver mieux ? Ça crée un fossé
On ne peut pas aller dans un parc et faire un triple cork.
Il faut un jump assez grand et suffisamment sûr
Je ne vois pas des half-pipes de 7 m partout. Je les vois aux grandes manifestations, aux compéts.
Quand on devient professionnel, on devrait
assurer sur un half-pipe de cette taille, parce que
c'est là que ça se passe
Une partie de l'âme du snowboard est la progression.
Il progressera toujours,
il évoluera et le riding sera encore plus fun, plus intéressant,
plus audacieux
Quand quelqu'un fait quelque chose, les gens se rendent compte que c'est possible.
Et soudain, « OK, c'est possible,
maintenant est-ce qu'il est possible d'aller un peu plus loin ? »
Pour être à ce niveau, il faut prendre certains risques
Un super-pipe de 7 m, c'est dur comme la pierre. Si vous atterrissez sur la tête,
vous avez un problème à la tête
Kevin était perçu comme quelqu'un qui profitait des circonstances.
Le snowboarder américain Kevin Pearce reste dans un état critique,
après l'accident survenu hier pendant l'entraînement à Park City, dans l'Utah.
Il a été assommé après que son front
ait heurté la glace du half-pipe pipe tandis qu'il s'entraînait à une nouvelle cascade aérienne.
Il a été emmené à un hôpital de Salt Lake City,
où il a été opéré pour extraire le liquide
accumulé dans son cerveau
J'étais un fou du snowboard.
Quand votre meilleur ami est blessé,
vous vous demandez : Pourquoi je fais du snowboard ?
Bien sûr, quand on est un professionnel comme Kevin, Danny ou moi
on doit constamment repousser la limite
entre un trick faisable et un trick qui va trop loin.
Pour Kevin, c'était un malheureux accident
Aux JO, tout peut arriver.
Mon ami a été gravement blessé.
Il avait gagné aux JO contre Shaun.
Ça a été génial pour lui
mais les choses arrivent, malheureusement. Et Shaun a toujours la gagne
Je voulais te dire qu'on regrette que tu ne sois pas là
C'est dur de rider le pipe sans toi
Je veux juste te dire qu'on t'aime tous, mec On t'embrasse tous
Et guéris vite
Je t'aime, mon pote
On t'aime
On t'aime, mon pote Je t'aime, Kev On t'aime
On t'aime tout plein
Putain on t'aime, KP
Ce soutien, et toute cette famille,
tout ce truc KP, c'était des encouragements
pour faire sortir Kev du coma
Quelques semaines avant les Jeux olympiques d'hiver de Vancouver,
le snowboarder américain Kevin Pearce a subi un grave traumatisme cérébral
survenu à l'entraînement,
mais sa guérison est aujourd'hui en très bonne voie
En fait, la santé n'a d'importance que si la passion est là.
Je crois que de voir qu'il avait été blessé
et se demander si ça tuerait la passion,
c'était probablement le sentiment le plus humble
Je me sentais vraiment au sommet du snowboard.
Rien ne pouvait mal tourner pour moi
et puis tout à coup, en l'espace d'un instant, c'est ma vie qui a complètement changé.
On ne réalise pas ce qu'on a
quand on fait du snowboard, jusqu'à ce qu'on le perde
Tout le monde veut savoir si vous allez remonter sur un board et à quel niveau.
Je vois votre mère qui sourit
j'imagine qu'elle a son mot à dire
Oui, c'est ça
Non, allez-vous vous remettre au snowboard ?
Euh... oui
Ça fait un an et 11 mois,
700 et quelques jours, je vais mieux.
Tout ce que je veux, c'est d'avoir du fun
Il s'est passé tellement de choses pendant ce temps-là. Pendant 2 ans, ça n'a été que médecins,
thérapies, rendez-vous d'ophtalmo, crises.
En permanence. Je suis ravi d'être là,
de profiter de la montagne, de l'air frais.
Avant, je prenais tout pour argent comptant
Il est facile de se laisser distraire et de perdre son naturel,
mais je crois que c'est en haut des montagnes que beaucoup de gens se trouvent
Je crois que tant que les gens se souviendront
des racines du snowboard, tant qu'ils respecteront le backcountry
et la nature, le plaisir du snowboard,
alors l'âme du snowboard sera en sécurité
et qu'on ne se prend pas trop au sérieux,
tout va bien
Ce qu'on ressent quand on est au sommet d'une montagne ?
Oh c'est magnifique, on ressent juste du bonheur
Je suis juste une petite partie du grand tout.
La partie la plus grosse, c'est la nature
On dit que le snowboard change la vie si on le laisse faire,
et j'y crois encore
Je fais du snowboard parce que c'est l'un des meilleurs feelings dans la vie.
La liberté qu'on a dans les montagnes,
rien d'autre ne peut vous la donner.
Les gens feront toujours du snowboard pour les sensations, la passion.
On ne peut pas quitter le snowboard. J'ai des amis, parfois,
que je ne vois pas pendant quelques années,
mais je sais qu'ils sont quelque part et que je les reverrai
aux premières chutes de neige
Pour moi, l'histoire du snowboard, ça a été de tomber amoureuse
des sensations et de ne jamais m'en être lassée
Quand je rentre le soir après avoir fait du snowboard, je continue à y penser.
Je ne sais pas, je suis juste un snowboarder qui prend son pied
Quand des gamins viennent me voir et m'expliquent ce que le snowboard a fait pour eux,
des gamins à problèmes... et tout à coup,
ils se mettent au snowboard et ça change leur vie.
Ça me fait tellement plaisir
Si je pouvais remonter le temps, je ferais sûrement pareil.
Je n'aime pas trop m'attacher aux trucs qui ne me font pas du bien.
J'essaie juste d'aller de l'avant, jour après jour
Le truc du backcountry, c'est dur. Mais c'est fun,
parce que je n'ai plus trop de mauvaises surprises
J'ai appris à mes trois enfants à faire du snowboard, ça a été de grands moments dans ma vie
Quand des gens me disent qu'ils viennent d'apprendre à faire du snowboard, je me dis :
Yes, une autre personne capturée par le snowboard !
Tant que je peux respirer, manger
et faire du snow avec des amis, ça me va.
J'espère sillonner encore la neige quand j'aurai 80 ans, vous viendrez avec moi ?
J'ai les plus beaux souvenirs au monde
une épaisse couche de poudreuse sous les arbres.
À mesure que je vieillis et que j'approche de la fin,
je suis heureux d'avoir ces souvenirs
Mon fils rentre de l'école, un jour, et me dit : Papa, la neige, c'est 90% de l'air !
J'y ai réfléchi et je me suis dit :
C'est comme un nuage, on vole littéralement »
la plus belle sensation, c'est quand on atterrit doucement,
parce qu'on dirait qu'on surfe sur les nuages
Le premier jour où Kev a repris... La joie sur son visage
on s'est tous dit : Voilà, c'est pourquoi on fait ça,
c'est ça qu'il faut faire, c'est génial
Je crois que j'ai perdu mon esprit compétitif,
c'en est fini avec ça...
Je ne ferai plus jamais ces tricks
et ça me va
Le snowboard a fait évoluer l'humanité en créant du plaisir
J'ai juste fabriqué un jouet pour aérer mes enfants,
et c'est devenu un fun incroyable