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Le 14 mai 1985, ma grand-mère a été assassinée par quatre lycéennes adolescentes et l'une
d'entre elles a été condamnée à mourir sur la chaise électrique par l'État de l'Indiana.
Au début, j'ai soutenu cette décision du juge. Mais j'ai vite réalisé que ma grand-mère
s'y serait opposée. Elle aurait eu de l'amour et de la compassion pour cette jeune fille
dans le couloir de la mort et pour sa famille. J'ai senti qu'elle aurait voulu que quelqu'un
de ma famille ait cette compassion. Cela reposait sur mes épaules, mais je n'avais pas cette
compassion. Alors j'ai prié Dieu de me donner de l'amour et de la compassion pour cette
jeune fille et pour sa famille, et ma prière a été exaucée. Depuis, je ne veux plus
la voir mourir, je veux faire ce que je peux pour l'aider. En 1989, elle est sortie du
couloir de la mort après une grande campagne internationale. Elle est toujours en prison
aujourd'hui, après 28 ans, mais d'ici cinq jours, elle sera libérée par l'État de
l'Indiana. Je corresponds avec elle depuis 25 ans. Je l'ai rencontrée en prison. Depuis
ce Congrès, je me rendrai en Indiana et je vais la retrouver. J'ai prévu de lui donner
un ordinateur et de l'aider à se réinsérer dans la société. Nous essayons l'aider à
trouver un emploi. C'est une situation terrifiante pour elle. Je soutiens depuis longtemps le
mouvement international pour l'abolition de la peine de mort. La pression internationale
nous a aidés à sortir Paula Cooper du couloir de la mort. Plus de deux millions de gens,
particulièrement en Europe et notamment en Italie, ont signé des pétitions pour la
sortir du couloir de la mort. L'Indiana a changé sa législation grâce à cette pression
internationale. Les limites d'âge ont été relevées. C'est pour cela qu'elle a pu sortir
du couloir de la mort. Depuis 25 ans, je suis donc engagé dans les efforts pour obtenir
l'abolition de la peine capitale partout dans le monde. Les gens doivent comprendre que
tous les parents de victimes de meurtres ne veulent pas la vengeance. Certains pensent
que l'amour et la compassion sont la réponse. La peine de mort n'a rien à voir avec une
quelconque guérison dont les parents de victimes de meurtre auraient besoin après la mort
de leur proche. Au contraire, elle perpétue le cycle de la violence et crée de nouvelles
familles de victimes. Ici, au Congrès, je viens parler de Journey of Hope... from Violence
to Healing, une association que j'ai créée il y a des années et qui est dirigée par
des parents de victimes de meurtre opposés à la peine de mort. Nous voyageons à travers
les États-Unis et le monde entier pour partager nos histoires, en compagnie de parents de
condamnés à mort, qui ont un proche en train d'attendre la mort dans un cellule, et par
d'anciens condamnés pour des crimes qu'ils n'avaient pas commis, dont l'innocence a pu
être prouvée avant leur exécution. Nous faisons des erreurs, mais en matière de peine
de mort, il n'y a pas de place pour la moindre erreur. Il faut donc que cela s'arrête.