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PASSING FANCY
"Une geisha dit à son client qu'elle l'aime"
"et il lui ment en disant qu'il reviendra."
J'ai tout de suite apprécié votre franchise, j'étais si timide !
C'est bête de rater le meilleur de la soirée.
Les conteurs n'intéressent pas les enfants.
"Geisha Takao reviendra le mois prochain, en mars."
Regarde le coiffeur.
Oublie un peu ton boulot, vieux !
"C'était le véritable amour de Takao, une geisha"
"Les hommes soupirent après l'amour. L'amour les mène en bateau"
Voilà une remarque pertinente.
Les filles, ça fait des problèmes, j'aime pas ça.
Moi j'aime pas les problèmes d'argent, mais je veux bien un problème de fille.
L'amour est tellement volage.
Faites-moi confiance, mariez-vous une fois pour toutes.
Vous ne le regretterez pas.
Mettez la note sur mon compte.
Vous avez dû être jolie, dans le temps.
Et maintenant ?
C'est difficile d'être franc quand on a des dettes.
Ne sois pas indiscret, vieux.
Il y a un endroit où je peux aller ?
Bien sûr.
J'ai un môme, mais pas de femme.
Pense à ton fils !
Sans toit ? À ton âge ?
Je travaillais dans une filature jusqu'à hier.
Mise dehors ?
Pas de famille ?
C'est un vieux truc, ça.
Les jeunes n'ont pas de cœur.
Qu'est-ce que tu vas faire ?
Elle peut rester ici. Ça va vous déranger ?
Autrement, je m'en occupe.
Papa ! Ton boulot !
Ne sois pas désagréable avec ton père.
Tu dois le respect à tes parents.
On ne t'apprend pas ça à l'école ?
Tu sais pourquoi la main a cinq doigts ?
Parce qu'avec quatre, dans un gant, ça n'irait pas.
Très drôle.
Merci pour hier soir.
J'ai parlé avec elle et c'est décidé, elle va travailler ici.
J'étais saoul. Je vous ai forcée à l'accueillir ?
Pas du tout, elle est gentille.
J'ai un bon jugement sur les gens.
S'il te plaît, je décide tout seul de mes préférences.
Tout le monde est si gentil avec moi.
Vous entendez ça ? Comme elle est mignonne.
En quelle classe es-tu ?
Je m'appelle Tomio Kimura, je suis en CE2.
Mon fils est très intelligent.
S'il avait de meilleures manières, il serait en tête de sa classe.
Il est bien trop bon pour un balourd comme vous.
Je ne suis pas un père aussi bête qu'on le dit.
Il ne faut pas un déjeuner pour Tomio ?
L'école le nourrit. Il aurait un "médiocre" sans déjeuner.
Toi, sans déjeuner, tu aurais un "nul".
Comment vous voulez que j'aille à l'école avec des mômes ?
Il serait le roi des cancres.
J'ai pas pensé à te demander ton nom.
Je m'appelle Harue.
C'était quoi, déjà ?
Harue.
Elle me rappelle...
Je parle d'Harue.
C'est tout son portrait.
De qui ? De celle qui t'a plaqué ?
Mais non, pas elle.
Qui ? L'autre petite catin ?
Pense à l'âge que tu as.
L'âge ne compte pas.
Je vais lui demander une avance.
Je veux faire un cadeau à la petite.
Évite de demander trop souvent.
S'il refuse, tant pis.
Quelle andouille !
Où vous l'avez trouvée la gamine ?
Elle est comme une fille pour moi.
Vous êtes du genre à protéger vos biens.
Comment allez-vous vous y prendre pour la garder ?
Le premier qui lui fait du mal, je le tue ! Compris ?
Pour qui elle se poudre le nez ?
Ah, elle est adorable !
Quel gâchis !
Allons-y.
Non, pas aujourd'hui.
J'ai mal au ventre.
Arrête ta comédie ! Ça ne prend pas.
Je l'ai oublié.
Mon porte-bonheur.
J'ose pas sortir sans lui.
Faites qu'il se dépêche d'aller à l'usine.
J'ai tellement mal au ventre que je priais pour que ça passe.
Je ferais bien d'y aller maintenant.
Tu t'es fait beau, Kihachi.
Qui est-ce qu'on enterre ?
J'ai l'air d'aller à un enterrement ?
Ça va me porter malheur.
Vous n'êtes pas au travail ?
J'ai acheté ça pour toi.
Cache-le.
Elle est jalouse.
Tu m'aimes bien ?
Vous êtes si gentil avec moi, Oncle.
Ne m'appelle pas Oncle.
Est-ce que tu m'aimes plus que Jiro ?
Il me fait un peu peur.
Mais il est gentil quand on le connaît.
Tout bien réfléchi, je vaux mieux que lui.
Celui-ci coûte très cher.
MAIS LA VIE EST SI COMPLIQUÉE...
Je peux garder celle-ci ?
Tu aimes les soldats ?
Les gradés ?
Allons chez Jiro.
Il y avait du désordre, alors...
C'est trop gentil !
Pas la peine d'en faire autant.
T'as plus de photos en uniforme ?
Elle en veut.
Tu es habile,
tu te sers du petit pour passer tes messages.
Mon copain est dans ta boutique,
dépêche-toi d'y aller.
Tu ne seras pas ingrate, n'est-ce pas ?
Je ne suis pas jaloux.
N'humilie pas l'homme d'à côté.
Lui aussi, a une réputation.
Je ne suis pas méchante.
Il est si gentil pour moi. Je le respecte comme un oncle.
Pourquoi pas comme un mari ?
Vous ne pourrez jamais comprendre
mes sentiments.
J'ai bien peur de ne pas avoir le temps de jouer aux devinettes.
"MAIS AUJOURD'HUI, BIEN APRÈS L'INCIDENT..."
Viens au restaurant,
ça fait longtemps que la patronne ne t'a pas vu.
Je ne veux pas me retrouver avec Harue.
Je veux vous parler d'elle. Vous voulez bien ?
Allez-y, je vous écoute.
Je viendrai chez vous tout à l'heure. Attendez-moi.
Tu t'es mis à la mode, ces derniers temps.
C'est l'air du temps.
Dites-moi si je suis deux fois plus beau que d'habitude.
Tiens. Va jouer où tu veux.
Mais je fais mes devoirs.
Arrête de me déranger !
Je te demande seulement d'aller jouer dehors, tu veux bien ?
Tu me ferais plaisir.
C'est une vraie torture d'attendre.
Il ne fallait rien apporter. Pas de cérémonie entre nous.
En fait, c'est au sujet d'Harue.
Elle est si adorable. C'est comme si elle était de ma famille.
C'est pour ça, qu'il ne faut pas que j'oublie son âge.
C'est dommage de laisser une fille de son âge seule
au milieu d'hommes comme Jiro.
Je serais heureuse que Jiro la demande en mariage.
Il lui a fait la cour ?
Je n'en sais rien. Mais il l'évite.
Elle est trop bien pour lui.
Non, c'est normal.
Je me faisais des illusions.
Elle est trop jeune pour moi.
Vous avez imaginé en faire votre femme ?
Ces choses-là peuvent arriver.
Hou ! C'est chaud !
Je vous demande de le convaincre, au nom de notre amitié.
Je vous fais confiance. Essayez.
Quoi que tu en penses, je suis difficile avec les femmes.
Franchement, elle est trop bien pour toi.
Alors, épouse-la.
C'est une chance d'être aimé par une fille jeune.
J'ai dû baisser la garde avec elle.
Tu es une vraie tête de mule.
Mais moi aussi.
Je le serai autant que toi, ça, c'est sûr.
CEPENDANT, KIHACHI VIT UNE VRAIE TRAGÉDIE.
À quoi bon broyer du noir ? Si on racontait une histoire ?
Hein ? Jeune homme.
Vous avez dit jeune ?
Je parais si jeune que ça ?
Ne me flattez pas.
Les gars, j'ai appris quelque chose ! Le père de ce garçon est un imbécile.
Non, c'est pas vrai.
Il ne sait même pas lire, vrai, non ?
Il regarde juste les images des bandes dessinées.
Il ne va pas à l'usine. Il passe son temps au restaurant.
Qui a fait ça ?
Moi. C'est moi.
Je dis toujours la vérité.
George Washington a abattu un cerisier.
Tu triches en parlant de choses que je ne sais pas.
Mais même la vérité ne fera pas de toi un magicien.
Tu ne peux pas remettre des feuilles à cet arbre.
Quel idiot !
Tu ne travailles pas, tu es tout le temps saoul.
Tu voudrais faire la leçon à ton père ?
Saoul ou à jeun, je suis toujours ton père.
Tu es tellement stupide !
Tu ne sais même pas lire, hein ?
Les journaux, tu les vends aux chiffonniers.
Fils !
Pardon, pardon, fils.
C'est vrai, je me conduis mal.
Je suis un vieux père stupide, mais n'aies pas de haine pour moi.
AINSI, LE MATIN SUIVANT...
Alors, à propos de... où ça en est ?
Pas d'impatience. Je m'en occupe.
Tiens-toi bien à l'école et écoute bien.
Fais un effort pour bien apprendre, et, un jour, tu seras instruit.
Je fais un effort pour aller à l'usine, et comme ça je suis payé
50 sens.
Achète-toi ce que tu veux.
C'est très amusant !
C'est pas une vie d'être fils de pauvre.
Regarde-la bien. Elle est crénelée.
On peut se limer les ongles avec.
C'est drôle.
Il est bien *** aujourd'hui.
Je ne m'en suis pas bien occupé.
Je veux me conduire comme un bon père.
50 sens, c'est une somme pour un gosse de son âge.
Autant que 10 yens pour nous.
Pas dix. Mille vous voulez dire !
Je veux qu'il se sente riche au moins une fois dans sa vie.
Et Jiro...
Jiro, c'est le moment d'accepter.
Arrête de m'énerver.
Il faut rentrer chez vous. Votre fils est malade.
C'est impossible que mon fils soit malade.
Mais il a pu se faire mal.
Malade d'un seul coup ? Comment ça se fait ?
Il a mangé plus qu'à sa faim d'une seule traite.
Tu as tout dépensé ?
C'est dur d'être fils de pauvre.
C'est de votre faute. Vous lui avez donné trop.
Occupez-vous bien de lui.
C'est rien qu'une indigestion.
Tu vas boire un verre et t'endormir.
Ce vin est bien doux.
Je me faisais du souci. Je suis sorti plus tôt.
C'est sérieux. Il faut que tu fasses quelque chose.
Ne me fais pas peur.
C'est mon fils. Il ne peut pas mourir comme ça.
Il faut que te le montres à un médecin.
Dépêche-toi, mon vieux.
AINSI, 48 HEURES PLUS ***.
Nous allons faire pour le mieux.
Ce charme est très efficace.
C'est terrible.
Nous devons penser à l'enterrement.
Heureusement, j'ai un costume d'été convenable.
Ne tentez pas le destin.
Rassure-toi, il ne va pas mourir.
Tu dis ça parce que ce n'est pas ton fils.
Je suis désolée, il faut que je m'en aille.
Je vous laisse Harue,
au cas où vous auriez besoin de son aide.
Le professeur de votre fils est là.
Je ne sais pas parler à un professeur.
Tu veux bien le remercier pour moi.
Vous devez être très inquiet.
Vous avez joué au ballon ?
On a battu la classe 3.
Qu'est-ce qu'il a ?
Un crédit de 50 sens de sucreries, mangés en une fois,
sucettes, gommes,
biscuits, beignets...
caramels, pastèque...
C'est de ma faute, sans doute,
et en plus, je lui ai fait boire du vin froid.
C'est pas tout, il a mangé des bananes.
Et le nom de sa maladie ?
Une diarrhée aiguë.
Tes camarades veulent que tu guérisses et que tu reviennes à l'école.
Tomio est un garçon brillant. Un jour, il sera quelqu'un.
Fais-nous plaisir, remets-toi vite.
Tu as entendu ce qu'il a dit ?
Il est vraiment gentil.
Alors maintenant tu dois guérir.
Je n'ai que toi.
Alors, ne me quitte pas.
Tu sais pourquoi la main a cinq doigts ?
Je ne l'oublierai jamais celle-là.
Ça ne fait même pas 5 yens.
C'est terrible de ne pas être instruit.
J'ai rendu mon fils malade, et je ne peux même pas payer l'hôpital.
L'usine ne me donnera pas d'avance. Je ne peux pas trouver de l'argent.
J'ai la manie de tout dépenser, jusqu'au dernier sou.
Non, ne fais pas ça, vieux.
Le médecin veut vous parler.
Il y a quelque chose de grave ?
Comment je peux faire pour la note de l'hôpital ?
Combien vous faut-il ?
40 ou 50 yens probablement.
Je vais me procurer cette somme.
Je sais que je peux le faire.
C'est le moment de vous payer en retour pour votre gentillesse.
Qu'elle est charmante cette petite !
Si jeune et prête à sauver un vieil homme.
Après ces mots, je pourrais même perdre Tomio,
et lui, il mourrait avec joie, aussi.
J'apporterai l'argent bientôt.
Ne sois pas si fière !
Je suis peut-être pauvre, mais je ne veux pas être à ta charge.
File à l'hôpital,
je veux parler un peu avec elle.
Reste bien à ta place.
Tu crois que tu peux nous faire honte à tous les deux ?
Mais, c'est l'occasion de le remercier.
C'est un prétexte. Les gens penseraient qu'on t'a poussée au sacrifice.
Qu'arrive-t-il aux jeunes filles qui tentent de se procurer de l'argent ?
Qui se soucie de ce qui peut m'arriver ?
Qui se soucie de moi ?
Je trouverai l'argent.
Tu n'as donc aucune idée de ce que je ressens ?
Ne dis rien. Écoute-moi, c'est tout.
Je sais où trouver de l'argent.
Pourquoi tu as besoin d'une pareille somme ?
Je ne peux pas en parler. Prête-le-moi, c'est tout.
Je t'en prie, nous sommes de vieux amis.
Je sais que tu me rembourseras,
mais quand comptes-tu t'en acquitter ?
"Hokkaido a besoin d'hommes"
Quand je serai allé à Hokkaido.
Je plaisante.
MERCI À CEUX QUI ONT BON CŒUR...
Tu sais pourquoi la mer est salée ?
Pour saler les saumons.
C'est très drôle.
Donne-moi une autre pièce de 50 sens et essaye.
Tu as fini d'empoisonner ton monde ? Tu aurais dû mourir.
Tu voulais du gâteau de funérailles, hein ?
Tu m'as raconté des histoires.
Cette eau est salée, mais il n'y a pas de saumon.
Jiro s'en va, là, maintenant, pour pouvoir me rembourser.
C'est moi qui lui avais prêté l'argent.
Tout ça, c'est de la faute de ce mioche !
Je ne pars pas pour toujours. Ne pleure pas.
Maintenant que tu m'as enfin comprise, il faut qu'on se sépare.
Je crois que je ne serai jamais heureuse.
Ne sois pas pessimiste.
Je te demande d'avoir un peu de patience.
J'y vais de bon cœur.
Je n'aime vraiment pas les adieux.
Je reviendrai, c'est promis.
Tu pars pour Hokkaido ?
T'as pas de comptes à me rendre, mais t'aurais pu me prévenir.
Laisse-moi aller à Hokkaido.
Toi, tu as Tomio, vieux.
Les enfants peuvent se passer de leurs parents.
Tomio s'en sortira tout seul.
Tu as un bel avenir devant toi, Jiro.
Il y a des gens qui comptent sur toi.
Je pars ce soir. Ne me retiens pas.
J'ai pas voulu faire ça.
Faut pas m'en vouloir.
Je pars là-bas.
Occupez-vous de Tomio.
Je ne veux plus être remboursé, sachant que cet argent a sauvé le petit.
Pas la peine que tu partes si loin en laissant ton fils.
Ta bonne foi m'a touché. N'en parlons plus.
Acceptez sa générosité. Vous pouvez travailler pour le rembourser.
On doit s'entraider.
Le coiffeur parle comme un saint.
Ça vaut la peine de vivre vieux. J'ai jamais rien ressenti d'aussi bon.
Pense à obéir à tes professeurs.
Ne mange pas trop de sucreries.
Tu reviendras ?
Question idiote !
Je pars en vacances.
Vous savez pourquoi la main a cinq doigts ?
Avec quatre, elle ne serait pas bien pour le gant.
C'est quoi cette terre ?
L'Amérique ?
On vient de quitter le port.
Mon fils est un élève brillant.
Avec de meilleures manières, il serait parfait.
Non ! Non !
Ce bateau ne s'arrêtera pas ?
Est-ce que cette terre est reliée à Tokyo ?
Bien sûr.
Je m'excuse, mais je veux rentrer chez moi.
Pourquoi la mer est salée ?
Pour saler le saumon.
Très drôle.
FIN
Traduction : f-de-villers Correction : Sblourg, MôT
Passing Fancy (v.02)