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Salut !
Voici l'histoire de ma vie.
Ma mère vient d'une petite ville agricole
où l'on fabrique du fromage,
et mon père vient d'Iran,
et je suis née quand ils avaient la petite vingtaine
pendant un tremblement de terre
qui a ravagé San Francisco,
où j'habite aujourd'hui,
mais je suis née dans l'Utah.
2 ans plus ***, on a déménagé à Portland dans l'Oregon.
Ma mère tenait une garderie, et un jour,
un de ces sales petits morveux qu'elle gardait
s'est dit : "Tiens, si je lançais la balançoire sur ce petit bébé !"
Jusqu'à mes 7 ou 8 ans, j'ai eu des dents noires.
J'étais du genre intello,
j'adorais les bibliothèques, c'était comme des châteaux magiques.
Le temps était froid et pluvieux à Portland
donc la bibliothèque était comme un refuge bien douillet.
Vers 10 ans,
j'ai découvert le rayon "sexe" !
J'étais fascinée, je ne pouvais plus m'arrêter.
Je voulais tout savoir sur les pénis et les vagins.
Et puis, un dimanche,
quelqu'un de l'église m'a demandé si je pensait au sexe.
Je me suis dit : "Comment il sait ?!"
J'ai dit "non", et j'ai tellement culpabilisé d'avoir menti !
A mes 12 ans, on est partis en Californie pour le travail de mon père.
J'ai dû quitter tous mes amis,
et c'est là que j'ai commencé à fréquenter davantage l'église,
car je me sentais intégrée dans une communauté, et moins seule.
J'étais très investie, une gentille petite fille.
Mais en grandissant, je me suis dit :
"Y a un truc qui cloche…"
Pendant que j'apprenais la cuisine,
la couture, l'artisanat et le baby-sitting,
mes amis hommes devenaient des leaders de l'église.
J'ai demandé à une de mes profs :
"Pourquoi je peux pas être leader ?"
Elle m'a dit que Dieu avait un autre travail spécial pour moi :
avoir plein de bébés !
Ce qui ne m'a pas ravi,
vu que je ne voulais pas d'enfants.
Je me suis alors mise au téâtre, ça me plaisait bien
de chanter, danser et jouer,
et ma mère avait... a sa propre compagnie de théâtre.
Et j'ai commencé à remettre en question la religion
qui était très présente dans ma vie.
Je réalisais que l'église n'était
pas vraiment ce que j'avais cru.
Je suis partie, et je me suis sentie libre, mais aussi très seule.
Alors j'ai cherché mon but dans la vie.
Je me suis mise à pleurer tout le temps,
je me sentais désespérée, vide,
et je pensais beaucoup au suicide.
Je m'entaillais les bras, je prenais des cachets,
et je dormais beaucoup pour oublier.
Mes parents ont eu très peur.
Ils m'ont emmenée chez une psy.
Elle m'a aidée à sortir de ma dépression
et à réussir à finir le lycée plus tôt,
et à 15 ans, j'ai eu mon bac,
et j'ai atterri à la fac.
La fac !! Wouhouh !!
Soirées et fiesta, pas vrai ?
Ben non, pas vrai.
Comme je disais, j'étais intello,
je ne faisais pas beaucoup la fête,
j'étais réservée, je vivais seule,
et ça m'allait très bien.
C'est à la fac que je me suis trouvée.
Je suis devenue active politiquement,
j'ai participé à ma première manif,
j'ai eu mon certificat de conseillère en cas de viol ou violence domestique,
j'ai lancé des programmes de santé dans des lycées alternatifs,
où vont les mères adolescentes,
et je postais avec assiduité mes vidéos Sex+ le samedi.
Je trouvais génial d'utiliser Internet comme moyen
de pouvoir parler aux gens
de sujets que je trouvais importants.
En dernière année, j'ai rencontré mon chéri.
Tout porte à croire que je suis tombée amoureuse.
J'ai eu mon diplôme en 2011.
Et j'ai dû faire ce truc terrifiant :
devenir une adulte…
Pour mon premier boulot, j'ai fait des vidéos pour le Planning Familial
et quand ils me l'ont proposé,
j'ai eu l'impression que ma vie prenait forme.
Je travaillais sur Sex+, j'animais des conférences dans des facs
je participais à des documentaires
et maintenant, je travaille aussi pour la chaîne Discovery,
je fais des vidéos sur la science pour eux,
et voilà où j'en suis !
Je suis quelqu'un d'heureux et de stable,
je sais ce que je veux dans la vie,
même si je ne sais pas trop comment l'obtenir.
Ce que j'ai appris du passé,
c'est qu'il faut s'accrocher à ce en quoi on croit,
et qu'il faut rester flexible,
et prendre chaque jour comme il vient,
trouver ce qui nous rend heureux
et s'y accrocher comme si notre vie en dépendait,
parce que, pour moi, c'était le cas.
Merci de m'avoir écoutée,
si vous êtes encore là, vous êtes géniaux.
Et j'espère mettre en ligne un autre Sex+
dès que je pourrais.
Bises, à plus !