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Au milieu du XIX° en Europe eurent lieu beaucoup de changements politiques,
amenants Richard Wagner à quitter l'Allemagne pour Zurich en 1848,
où il composa quelques oeuvres, telles que "L'art et la révolution",
"Oeuvre du futur", et "Opéra et drame".
Parmi une foule d'autres essais sur le sujet, il écrivit notamment
quelques essais sur l'art, la nature, les techniques de la composition,
sur des sujets de sociétés, ainsi que sur ses opinions politiques.
Durant cette époque romantique, la musique était considérée comme la plus haute forme d'art.
Bien que musicien, Wagner pensait à rebours de cette opinion dominante.
Il se considérait plutôt comme le serviteur du poête.
Dans ses oeuvres d'opéra, ou plutôt de théâtre musical,
il posait l'idée de "Gesamtkunstwerk" : une symbiose entre les différents arts,
travaillants ensemble dans un même but. 14 00:01:29,000 --> 00:01:34,000,500 Cette tentative d'assembler toutes les formes d'art tout en gardant leur unicité
était soutenue par beaucoup de ses contemporains.
Le compositeur Gustave Malaire incorpora à la musique des éléments de la nature.
Dans ses compositions il utilisa
beaucoup d'accords et de pauses différentes et inhabituelles.
Il expérimenta beaucoup sur la mélodie, jouant de superpositions.
Cela précéda l'utilisation d'harmonie distante dépassant parfois la musisque.
Claude Debussy devint célèvre grâce à ses compositions romantiques classiques.
Il développa une langue musicale nouvelle, plus libre et ouverte.
Sa symphonie "Prélude à l'après-midi d'un faune" se base
sur les vers du même nom, "L'après-midi d'un faune", écrits
par Mallarmé, furent publiés en 1876 avec des illustrations de son ami peintre Manet.
Ce poème fut aussi la base d'un ballet de Serguei Diaghilev, avec Vavlav Nijinski comme 1er rôle.
Un autre compositeur clé dans la compréhension et le changement de la structure musicale
est Igor Stravinski. Son oeuvre de 1911, Pétrouchka, fut réalisée en
utilisant une texture polytonique ainsi que des ruptures de rythme.
Ces innovations dans la structure furent poussées plus loin par d'autres, tels
que Charles Ives et sa symphonie industrielle n°4, ou Bella Bartok.
Dans son travail, Bartok explora la dialectique entre structures chromatique et diatonique,
tentant de redéfinir natures et fonctions des échelles et du rythme dans ces harmonies.
Plus tôt au XX° l'art et la poésie s'éloignèrent doucement des normes traditionnelles.
La multiplication des instruments capables de modifier les sonorités musicales
par l'électronique commença avec l'invention en 1897 du telharmonium, ou dynamophone.
Inventé par Taddeus Cahill, il consistait d'une immense structure faite pour
imiter la musique à travers un réseau téléphonique.
Il fut à la base d'un aflux technologique, et inspira notamment l'orgue Hammond.
Le compositeur Eric Satie fut précurseur des concepts surréalistes et minimalistes.
Ses oeuvres constituèrent une rupture dans la tonalité et la forme en musique contemporaine,
à l'avant-garde de la musique d'ambiance et de l'art conceptuel.
Son travail sur la "musique de meubles" en constituent les débuts.
Cette musique n'était pas destinée à un auditoir silencieux.
En 1907 Ferruccio Busoni publia "Esquisse d'une nouvelle esthétique de l'art musical",
expliquant que composer avec des sons électroniques créera de la musique microtone.
La composition électronique intrigua les savants et musiciens, et, travaillant ensembles,
il créèrent les premiers ancêtres du synthétiseur.
Il faut alors mentionner Luigi Rossolo, peintre futuriste et compositeur.
En 1913 il écrivit "L'art des bruits".
Il inventa aussi un instrument générant des sons, nommé "Intonarumori".
Bien que son "Grand concert futuriste" en 1917 ne fut pas très apprécié,
et qu'aucune de ses constructions ne demeurent aujourd'hui, des innovations contemporaines
ont été basées en partie sur "l'intonarumori" et ses autres travaux.
"Parade", datant de 1917, est une autre performance audiovisuelle fondatrice..
Ce ballet est de Jean Cocteau, avec un design de Pablo Picasso,
une chorégraphie de Léonide Massine et une musique d'Eric Satie,
où il utilisa une grande quantité d'effets sonores, du morse, des sons de sirènes,
de moteurs de voitures, d'avions, de machines à écrire.
C'est l'un des premiers exemple d'utilisation de matériaux comme ressource musicale.
En 1912 Picasso s'intéressa au cinéma en tant que média de travail.
En même temps, Kandinski réalisa 2 projets de musique visuelle, sans donner suite.
Il y eut le film "La main heureuse" en 1913, en collaboration avec Arnold Schönberg,
et l'opéra sans dialogue «Der Gelbe Klang», "Le son jaune", réalisé en 1912.
Ces deux projets incarnaient l'art synésthétique où couleur, mouvement et son
s'associaient pour décrire l'ineffable.
A partir de là fleurirent beaucoup d'idées concernant l'art synesthétique.
L'idée de Kandinski sur la synesthésie de la couleur apparait dans "De la spiritualité dans l'art".
Ses oeuvres, dans lesquelles se trouvent des éléments du surréalisme et du symbolisme,
influencèrent beaucoup des auteurs comme Arnold Schönberg ou Lothar Schreyer.
Schreyer élabora une théorie sur le théâtre allemand et la performance, inspiré de "Son jaune".
Laszlo Moholy-Nady combina en 1922 disques phonographiques et ondes Maternot pour créer de la musique.
Les ondes Martenot est un instrument électronique inventé par Maurice Martenot en 1928.
Elles produisent un seul son, ressemblant au thérémine.
Le son est produit à partir d'un clavier, un générateur basse fréquence, et un haut-parleur.
Sa première présentation se fit au conservatoire de Paris en 1928.
D'autres compositeurs classiques de renom utilisaient les ondes Martenot à cette époque,
ainsi que dans la musique populaire de Bryan Ferry et Johnny Greenwood.
Schönberg élabora une méthode de composition sur 12 sonorités, appelée "dodécaphonique".
Dans cette méthode il décida de ne pas utiliser plus d'une fois la même note.
Schönberg et Kandinski ne partageaient pas la même philosophie de l'art et de l'esthétique.
Alors que Kandinski passait de l'art figuratif à l'abstraction et à l'aquarelle,
Schönberg s'éloignait de la musique tonale.
La dodécaphonie était utilisée par des compositeurs de la 2° école de Vienne (Webern, Berg,...).
Berg associa le dodécaphonisme et le classicisme dans des scénarios de films.
On peut le voir dans le deuxième opéra non terminé "Lulu".
Webern fuyait le linéaire et continuait d'explorer les thématiques de Schönberg,
influençant Pierre Boulez et Karlheinz Stockhausen.
René Leibowitz écrivit sur Webern dans "Schönberg et son école, datant de 1947.
Ces tendances devinrent la norme dans les styles contemporains de musique.
Dans "La musique et l'ineffable", le philosophe et musicien français Jankélevitch explore
l'esthétique de l'ineffable, ce que qui ne peut être décrit, et de l'ambiguïté.
Cette théorie, loin des opinions classiques, prend pour référence la musique de Debussy. 94 00:10:04,000 --> 00:10:09,000,500 Les post-modernistes redéfinirent le concept de Wagner de Gesamtkunstwerk.
Stockhausen élabora la conception et l'estéthique de l'harmonie musicale avec l'opéra «Gesang der Junglinge»,
considérée comme la première production électro-acoustique. 97 00:10:22,000 --> 00:10:26,000,500 Ce travail rassemble et unifie l'héritage musical de deux écoles : 98 00:10:27,000 --> 00:10:34,000,500 l'école concrète de Pierre Schaeffer, et la musique électronique allemande des 50s.
Le tournant de Stockhausen partagea avec John Cage et La Monte Young, membres du mouvement "Fluxus".
John Cage étudia la conception d'un anti-opéra combinant différents arts, interférants
ensembles sans liaison, si ce n'est qu'il se retrouvent au même moment dans le même lieu.
"Paysage imaginaire n°1" de John Cage est considérée comme la 1ère production
de musique électronique classique, marquant un trounant pour l'art contemporain.
Son influence sur l'art contemporain, notamment à travers le mouvement "Fluxus" qu'il a instigué,
présente des conceptions du chaos, silence, hasard, est représenté partout en art,
mais particulièrement en audio et vidéo. 107 00:11:22,000 --> 00:11:26,000,500 Le travail de John Cage fut très novateur au plan technique. A partir de ce
moment la musique et le son, les arts scéniques et visuels se sont développés dans divers directions.
Les idées de Cage servirent de point de départ aux pratiques et aux idées contemporaines.