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Le mardi 17 mars dans l'après-midi,
l'équipe du journal AND a été à la favela de Manguinhos dans la zone nord de Rio de Janeiro
pour enquêter sur la mort d'un jeune électrocuté
après avoir reçu un tir de pistolet "taser" d'un policier de l'Unité de Police Pacificatrice (UPP).
Depuis janvier de cette année, le complexe de Manguinhos est occupé par une UPP
Des témoins des derniers moments
de la vie du jeune homme de 17 ans, Matheus Casé Oliveira
ont parlé avec notre équipe et accusé la police de la mort de l'adolescent.
Il aurait reçu un tir suivi d'un arrêt cardiaque.
Abordés par notre équipe
les responsables de l'UPP ont affirmé que le jeune homme aurait trébuché et serait tombé sur la tête.
- le véhicule s'est arrêtée, lui a lancé du (comment ça s'appelle?)
- Du spray au piment
- Du spray au piment, lui ont donné un tir, il est tombé sur le champs, sur la tête.
- Quand j'ai été lui apporté du lait, il était déjà mort.
- Quand je l'ai amené à l'hospital, le médecin a dit qu'il était déjà mort.
- Il est mort sur le sol,
- quand je lui ai amené du lait
- il a donné son dernier souffle et il est devenu violet et froid.
- Quand il est arrivé à l'hospital il était déjà mort,
- il était déjà mort au sol.
- On va aller en justice...
- C'est juste que l'UPP fasse ça ?
Des proches de la victime nous ont dit que la grand-mère de Matheus n'était pas en conditions de parler.
La grande-tante du jeune pleurait dans une allée.
une autre tante de Matheus a dit que la famille luttera pour la justice.
- J'étais au travail quand ma fille m'a appelé
pour me dire qu'il avait été tué par la police.
Quand je suis arrivée chez ma mère, elle était désespérée.
- Pourquoi? Parce que la police l'a attrapé,
- lui ont fait ce qu'il lui ont fait, sont partis
et ont dit que c'était le médecin qui l'avait tué.
C'est eux, il y a de nombreuses preuves
mais comme on est de la favela, on est des moins-que-rien.
C'est ce qu'ils ont crié, bien fort pour que tout le monde entende.
Qu'on est des vagabonds, des favelados et que notre devoir était de rester chez nous.
Ma mère n'a pas pu être ici pour donner son témoignage, parce qu'elle va pas bien du tout.
Mais on ne va pas en rester là, on va demander justice.
En arrivant à la favela, notre équipe s'est retrouvé face à une scène de rébellion.
D'un côté, des habitants révoltés par le meurtre de Matheus
De l'autre, des policiers de l'UPP tirant des bombes sur la population
Vas-y fils de pute ! C'est ça le peuple... Regarde ! Ils tirent.
Selon des récits, la veille,
des habitants se sont également rebellés contre la terreur imposée par des officiers de l'UPP
comme l'a montré le reportage de la T.V Record, diffusé pendant que notre équipe était à Manguinhos
Ce jour là, des habitants nous on dit que la violence de la police a déjà fait beaucoup de victimes,
parmi lesquelles, un nourisson de 4 mois.
Indignée, une mère relate que sa fille est presque morte suffoquée par du spray au piment
- Elle était dans son lit, ici
il est rentré, venu ici et a jeté du sprau au piment, en pensant qu'ici c'est une maison de bandits
Ici c'est pas une maison de bandits, mon mari a un boulot, et il est au travail
Ok ? Et ma fille a failli mourir
Et si ce n'était grâce à la voisine, elle serait morte !
Le jeune qui apparaît en train de se faire battre par des policiers dans les images de la T.V "record"
a également été arrêté.
Une fois relâché, le jeune était indigné et a parlé à nos reporters.
- On est ici depuis longtemps
Ils arrivent et veulent nous taper dessus. C'est pas comme ça qu'on fait.
C'est pas comme ça.
Mon sentiment?
Putain ! C'est mieux si je le garde pour moi.
Une autre habitante raconte que son salon de coiffure a été envahi par des policiers
qui ont lancé du spray au piment sur elle et ses clients
- Y'avait une grosse baston dehors.
J'étais ici avec mon employée, ok?
Je suis pas aveugle, je regarde ce qu'il se passe autour de moi.
Moi et mon filleul de trois ans,
- La police est venue
en courant après les garçons qui faisaient la manifestation
l'un d'eux est entré dans mon établissement
et a jeté du spray au piment sur le visage, regarde.
- Il m'a presque rendue aveugle, et brûler cette partie de mon visage.
Malheureusement, j'ai besoin de ma vue pour travailler.
Donc, j'avais rien à voir avec eux
et je pense que c'est pas juste qu'ils rentrent dans mon commerce
pour me causer des problèmes. Tu me comprends?
Si ils veulent faire des problèmes, qu'ils aillent le faire avec ceux qui font la manifestation
Je suis là pour gagner ma vie
Ils sont pas en train de travailler eux? Moi aussi, je suis en train de travailler.
C'est juste qu'ils rentrent ici, jettent du spray au piment sur mon filleul et moi?
Et après ils veulent du respect?
qui veut de respect, doit aussi en avoir,
donc il doivent montrer du respect pour être respectés tu vois ce que je veux dire?
- Je suis dans mon établissement, je veux pas de bordel à l'intérieur,
si le problème c'est avec eux dehors
je veux pas de bordel ici dans mon salon
c'est tout ce que je voulais vous dire.
De plus, les habitants ont accusé la police d'interrompre les fêtes violemment
et d'user de drogue de façon indiscrète dans la favela
- Y'avait une fête là-bas, d'un enfant
le père a mis du funk
dans lequel y'avait pas de gros mots, pas de "gangsta" style
tu sais ce qui s'est passé?
Ils ont pris la bombe et l'ont jeté sur la table où y'avait les gâteaux,
et en ont fini avec la fête,
à cause d'une musique, une musique et ils en ont fini avec la fête du gamin.
Un morceau.
- J'ai senti une odeur de beu
quand j'ai regardé, 4 "porcs" en uniforme,
je sais pas si les 4 étaient en train de fumer
mais y'en avait au moins un,
les autres je sais pas.
- en train de sniffer, ils étaient en train de sniffer de la coke juste là. Ils le font tous.
Le frère d'un jeune, victime d'un tir de policier et arrêté arbitrairement,
Wanderley, a discuté avec notre reporter
et a dit que lui et son père sont menacés par la police
Les deux se battent pour la libération immédiate du jeune fernando
et, de plus en plus, on note les dénonces de comportements arbitraires de l'UPP dans la favela
- Ils m'ont déjà menacé
en disant que si ils m'attrapent la nuit dans la rue,
ils allaient me tuer.
Ils ont dit qu'ils allaient tuer mon père si ils le trouvent tout seul la nuit.
Parce qu'ils savent que cette dénonce est pas bonne pour eux.
- Segrio Cabral a dit qu'il voulait mettre une police préparée pour rendre service et protéger,
mais ils ne sont pas en train de rendre service et de protéger,
ils sont en train de nous opprimés.
J'ai vais même faire un T-shirt
Pacification ou oppression,
et je ferai faire un gros point d'interrogation en rouge,
pour qu'ils voient l'indignation mec.
Ils ont fait de la merde avec mon frère,
en voulant se justifier
parce qu'ils a déjà eu des problèmes par le passé avec la police
et je sais pas quoi, pour nettoyer leur image.
Mais maintenant je veux voir,
et si ce tir, qui a atteint mon frère
aurait pu atteindre un enfant,
et si ça avait touché un enfant, comment ils se justifieraient?
Ce truc va sur youtube, mec,
On va le mettre sur facebook, sur twitter,
Tradução: Jean Legroux Legedagem: Ana Lúcia Nunes