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Regardez par la fenêtre.
Quelle est la saison là où vous vous trouvez ?
Comment le savez-vous ?
Vous avez probablement regardé un arbre ou une plante,
observé les détails de leurs feuilles
et estimé les caractéristiques de la lumière du soleil.
L'observation du rythme des évènements biologiques
en relation avec les changements de saison et de climat
s'appelle la "phénologie".
Quand vous voyez les boutons de jonquille percer à travers la neige
et pensez que le printemps arrive,
vous faites de la phénologie.
Quand vous voyez les feuilles virer du vert au rouge,
et regardez passer les oiseaux migrateurs,
et réalisez que l'été est terminé, que l'automne est bien là,
vous faites de la phénologie.
Dans son sens littéral, "la science de l'apparence",
le terme phénologie vient des mots grecs
"pheno", montrer ou apparaître,
et "logos", étudier.
Les humains ont utilisé la phénologie
depuis l'époque des chasseurs-cueilleurs.
Nous avons observé les changements de saison
afin de savoir quand planter et récolter la nourriture
et quand traquer les animaux migrateurs.
Les scientifiques observent et documentent les changements de saison dans la nature
et sont à la recherche de schémas dans le rythme des événements saisonniers.
Le rythme de ces signes naturels est resté cohérent jusqu'à récemment.
Le réchauffement climatique provoque un décalage dans les rythmes de la nature.
Le débourrement, le moment où les bourgeons de fleurs ou des feuilles d'arbres et de plantes
s'ouvrent, survient plus tôt dans l'année pour certaines espèces.
Pour une augmentation de la température de un degré Celsius,
les bourgeons apparaissent cinq jours plus tôt que d'habitude.
Les différences dans le rythme affectent non seulement les plantes,
mais aussi les insectes et les oiseaux dont la nourriture dépend des plantes.
Par exemple, les chênes de la forêt d'Arnhem aux Pays-Bas
bourgeonnent dix jours plus tôt
qu'il y a vingt ans.
Les jeunes feuilles de chêne sont la nourriture préférée des (chenilles) phalènes brumeuses.
Pour survivre, les chenilles se sont adaptées
au changement de rythme des arbres,
et elles éclosent maintenant quinze jours plus tôt.
Cependant, les gobe-mouches noirs, oiseaux migrateurs,
ne font pas de même.
Les oiseaux préfèrent alimenter leurs poussins de (chenilles) phalènes brumeuses.
Dorénavant, les chenilles éclosent plus tôt
mais pas les poussins du gobe-mouche.
Ce décalage prive les oiseaux d'une source de nourriture.
Il en résulte que la population des gobe-mouches noirs a diminué
jusqu'à 90% dans certaines zones.
Les modifications apportées à un simple événement,
la pousse des feuilles,
ont des répercussions dans toute la chaîne alimentaire.
Un bourgeonnement précoce peut également avoir un impact économique.
Les célèbres cerisiers en fleur de Washington
fleurissent cinq jours plus tôt qu'autrefois.
Comme les cerisiers sont en fleurs plus tôt,
les bourgeons se fanent également plus tôt,
frustrant ainsi des milliers de touristes qui viennent
pour le festival des Cerisiers en Fleurs.
Les fanfares des écoles prévoient
tout au long de l'année de participer au défilé
et de jouer sous de majestueuses voûtes blanches.
Quelle déception pour eux de trouver des arbres
plutôt que les célèbres fleurs de cerisier !
Les plantes et les animaux réagissent aux changements de lumière naturelle et de température.
La hausse des températures provoque un bourgeonnement précoce des plantes,
qui ne sont plus synchronisées avec les insectes et les oiseaux du tissu alimentaire.
La prochaine fois que vous regarderez par la fenêtre
pour déterminer la saison,
vous pourriez bien être trompé par ces arbres en fleurs.
Pensez à la phénologie,
et pensez à ce que vous pouvez faire pour ralentir le changement climatique.