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Depuis le début du conflit en Syrie, Human Rights Watch
a mené des recherches sur le réseau d'installations de sécurité utilisées par
le gouvernement syrien pour détenir des gens de façon arbitraire
et torturer des détenus.
Notre visite des installations des services de renseignement à Raqa a été la première fois
que des observateurs internationaux ont eu accès à ces bâtiments depuis qu'ils
sont passés sous contrôle de l'opposition.
Nous avons pu filmer à l'intérieur de ces bâtiments pour tenter de faire la lumière
sur ce qu'il s'est passé dans les salles de torture du gouvernement syrien.
Nous avons aussi pu voir un instrument de torture, le "bsat al rih" (tapis volant).
Ils attachaient le détenu comme ça, avec la tête ici.
Si vous l'attachez en arrière, vous pouvez lui casser le dos.
Ceci permet aux gardiens et aux interrogateurs d'attacher le détenu de façon très iinconfortable
pour pouvoir le frapper quand il est sans défense.
C'est un instrument dont les anciens détenus nous parlent depuis des mois et des mois.
Nous avons pu aussi voir les salles d'interrogatoire et les cellules d'isolement
où on enfermait les détenus.
"Ziad", détenu dans l'unité de Raqa du Renseignement militaire:
Mohammed Al Ahmed, alias Abou Jassem,
a commencé à m'interroger. Il s'est mis à m'insulter.
Un autre agent
a commencé à me frapper
à mains nues.
"Tu es un espion, un traître", ce genre d'insultes.
Puis deux autres officiers sont entrés,
dont un avec un instrument électrique, et ils ont commencé à me battre en m'infligeant des décharges électriques.
Nous avons pu interviewer cinq hommes qui étaient détenus dans l'unité de renseignement militaire.
Ces hommes ont pu nous décrire leurs expériences dans ce bâtiment
quand il était toujours sous le contrôle du gouvernement.
"Ahmed": J'ai vu des gens qui avaient leurs ongles arrachés, et de la chair avait poussé à la place.
De nouveaux ongles poussaient sur cette chair.
À voir ça, vous auriez pensé que ces mains n'étaient pas humaines.
L'opposition syrienne et les experts internationaux devraient prendre des mesures pour garantir
que les preuves contenues dans ces installations soient gardées en sécurité.
Qu'il s'agisse des listes des noms des officiers qui travaillaient dans ces services
ou des instruments de torture,
ces bâtiments contiennent vraiment tous les éléments de preuve dont on aura besoin
pour faire rendre des comptes aux auteurs de ces crimes. �