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LA VICTIME
Merci, Mme P.
Quelle idée de me réveiller !
Je travaille de nuit, en ce moment.
Un instant !
D'accord, au Chequers Bar…
Le paquet plat dans ton armoire.
Oui, je le trouverai.
Perds pas ton temps à parler !
Mme Pasco ?
Police. C'est au sujet
de votre locataire, Jack Barrett.
Entrez.
Le cabinet de M. Melville Farr ?
Puis-je lui parler ?
De la part de Jack Barrett.
Quel phénomène
ce commandant Humphries !
Il s'obstine depuis longtemps ?
Trois ans, M. Farr.
Depuis que l'avis d'expropriation
lui a été signifié.
Il est dans son droit.
La loi de 57
interdit cette expropriation.
Il est noyé dans la paperasse.
Faut-il défendre son dossier ?
Ses fonds doivent baisser.
- Son avoué ?
- Hambury-Wilcox.
Laissez-le donc faire.
Le commandant a raison. Laissons
le Ministère se dépatouiller.
M. Jack Barrett.
C'est très urgent.
Prenez rendez-vous
avec l'avoué du Cdt Humphries
pour la semaine prochaine.
Passez-le-moi.
Si vous me téléphonez encore,
je préviens la police ! Compris ?
Je ne reviendrai pas là-dessus.
Il est bien distant, aujourd'hui !
Il a l'air soucieux.
C'était Barrett ?
Oui. Vous avez l'oreille fine, P.H.
Il faut bien, quand on est aveugle.
- 2 000 livre.
- 2 300.
Que vas-tu faire ?
- La police est venue ?
- Oui. J'ai dû filer en douce.
Et le paquet ?
Il est là, dans ton sac.
Que vas-tu faire ?
Je ne sais pas.
Va attendre la nuit
dans un cinéma.
Alors ?
Il vaut mieux
que tu ne saches rien.
Je ne te vendrai pas.
On t'y forcera !
Non. Jamais !
Ça va aller...
Merci pour le paquet.
Non, reste et finis ta bière.
Prends bien garde.
Qu'a donc Barrett ?
Oh ! Rien...
Vous tenez Barrett ?
Non.
Il a réussi à filer. Désolé...
Les regrets n'y changent rien.
- Rien chez lui ?
- Rien d'intéressant.
C'est propre. Bien rangé et nu.
J'ai parlé à sa logeuse.
Il ne possède rien et ne mange
pratiquement que des conserves.
Ça me rappelle quelque chose.
En attendant,
donnez l'alerte générale.
Et vite, Bridie !
Bonjour, Farr.
J'espérais justement vous voir...
pour cette œuvre de charité.
Vous avez enrichi vos actionnaires.
Tapez-les donc.
J'ai essayé.
Ils font la sourde oreille.
Mandrake !
J'ai vu votre exposition. Vos photos
industrielles sont splendides.
Merci.
Y êtes-vous allé ?
Vous devriez. C'est remarquable !
On vous demande au téléphone.
- Qui-est ce ?
- C'est M. Barrett.
Je ne suis pas là.
Un apéritif ?
Gardez votre argent
pour la souscription de Charles.
Vous revoilà ?
Bonjour, Miss Benham.
M. Doe est là ?
Je vais voir.
L'enfant prodigue est de retour !
Ainsi, on revient nous voir ?
Je peux vous parler ?
Dois-je dire oui ? Ou non ?
Je vous en prie, Harold !
Je ne suis pas rancunier.
Voyons ce que tu as à me dire !
- Et ton travail ?
- J'ai pris l'après-midi.
Promettez-moi quelque chose.
C'est très important !
Promettre ?
J'ai déjà attendu six mois.
Je peux attendre encore un peu.
Il faut que ce soit maintenant !
Maintenant ?
C'est un ordre ?
Ecoutez, je vous en prie !
Moi aussi je t'ai prié.
Mais ça n'a guère eu d'effet !
- Ceci est différent.
- Je vois...
Promettez-moi
de ne le dire à personne !
Ai-je quelque chose à dire ?
Oui. Rappelez-vous,
au printemps dernier...
Quand je… suis parti...
Les rumeurs ne sont pas drôles
si on ne donne pas de noms.
Tu n'en as pas donné.
Pourtant les secrets
finissent par transpirer.
Avez-vous trouvé le nom ?
Il faut que je sache !
Je n'ai pas envie de te le dire.
Il faut me l'arracher !
Imaginer des choses, c'est
angoissant. A ton tour à présent !
Vous semblez me haïr.
Tu as deviné juste !
Pour l'amour de Dieu, va-t'en !
Reviens quand je serai
de meilleure humeur !
Je regrette, M. Farr est sorti.
Je ne l'ai pas vu
depuis le déjeuner.
Au fond, nous sommes tous
individualistes.
Chacun veut être à son compte,
mais l'évolution du commerce
élimine les petites entreprises.
Mon projet préserverait
leur autonomie,
mais elles bénéficieraient
d'achats faits en commun.
Vous ne m'écoutez pas !
Si ! C'est excellent.
Cela aidera bien des gens.
Vous avez l'habitude
d'écouter d'une oreille.
Vous vous intéressez
vraiment aux gens ?
Bien sûr !
Vous n'aimez pas qu'on vienne ici.
Pas moi. Mais les patrons !
Pouvez-vous me conduire
hors de Londres ?
Désolé, mais mon travail fini,
je dois livrer une voiture
à Richmond.
- Où allez-vous ?
- À Kelworth.
Demandez à un conducteur
de camion. Ça ira ?
Oui, ça ira.
- Bonjour M. Farr.
- Ma femme est là ?
Pas rentrée de la clinique.
Son frère est là.
- Tu es là, Mel.
- Content de te revoir, Scott.
Je me sentais seul.
Ronnie est rentré en pension.
Pâques arrivera vite !
Prenons un verre.
Laura n'est pas malade, j'espère ?
Non, mais elle passe ses loisirs
à s'occuper d'enfants difficiles.
Et elle semble y réussir.
Cette cause est presque
perdue d'avance.
La femme de Brent
obtiendra sa pension alimentaire.
Ce qu'elle cherche,
cette sale égoïste !
Moi, je n'hésiterais pas à étaler
sa vie privée devant le juge !
Brent s'y refusera !
Alors j'abandonnerais sa cause !
- Tu le ferais ?
- Et comment !
- Alors, tes petits idiots ?
- Ce n'est pas un asile !
-Ah ? Je croyais…
- Très drôle !
- Ronnie est parti ?
- Oui. Tristement.
Dîne avec nous.
Non, merci.
J'ai encore à travailler ce soir.
Je suis chargé
de l'affaire Campbell.
Et vraiment,
c'est toute une affaire.
- Mais ton dîner ?
- Il est au réfrigérateur.
- Vraiment ?
- Bien sûr.
Prenez soin de vous.
Ça me soucie que Scott
soit seul pour élever Ronnie.
Il semble perdu,
depuis la mort d'Helen.
Il devrait se remarier.
Ronnie a besoin d'une mère.
Dis-le-lui. Tu es sa sœur.
Je le lui ai dit. En vain.
- S'il n'est pas amoureux…
- Il devrait l'être !
Voilà bien la logique féminine !
Et toi, tu m'aimes ?
Oui.
Bien sûr !
L'entendre dire, cela rassure !
Merci beaucoup.
Frank, attends !
Bonjour, Sylvie.
- Quoi ?
- Viens.
Que veux-tu ?
- Regagner la côte.
- Qui vous en empêche ?
Il peut dormir à la maison.
Je ne veux plus de lui chez nous !
Tu ne m'en empêcheras pas.
Ne vous disputez pas.
C'est dit, sylvie.
Non ! Qu'il reste
avec ses semblables !
Rentre à la maison, mais sans lui !
J'ignorais que Sylvie
m'en voulait ainsi.
Qu'y a-t-il ?
- Je suis coincé !
- Puis-je t'aider ?
Faut que je file. Comme steward
sur un bateau depuis Southampton.
Pour ça,
il me faudrait vingt livres.
Je peux te les envoyer par mandat
télégraphique demain matin.
- Vraiment ?
- Comptes-y !
Merci beaucoup.
Je… m'excuse...
Je te quitte.
Je t'accompagne jusqu'à la route.
Mets-moi au courant.
Ça te soulagera.
En effet, te voilà
dans un drôle de pétrin.
Tu m'as tout dit ?
Oui. Tu comprends pourquoi
j'ai pris l'argent ?
Bien sûr !
Et si tu faisais front ?
J'irais à la police avec toi.
Non ! Ils me feraient dire
pourquoi je l'ai volé.
Mais ça se saura.
Je sais ce que je fais.
A présent, je file ! Quelqu'un
m'emmènera bien. Au revoir et merci.
Pour 20 malheureuses livres ?
Non. Pour être resté mon ami,
malgré tout.
On ne brûle plus les sorcières,
de nos jours.
Bonne chance, Jack !
Tu ne me pardonneras pas ?
C'est pas ta faute,
tu ne comprends pas.
Merci bien !
Je le plains, voilà tout.
Pour ça ?
Jack s'est confié à moi.
Il est tellement seul.
Il n'a pas ce que nous avons,
Sylvie.
Non. Mme Farr à l'appareil.
Quel nom ? Barrett !
D'où appelle-t-il ?
J'accepte la communication.
Parlez
C'est urgent. Je le rappellerai
demain matin à 8 heures.
Très bien. Je le lui dirai.
Pas au lit ?
Le téléphone a sonné.
C'était pour moi ?
Un jeune homme… Barrett…
Il appelait de Kelworth.
J'ai accepté de payer
sa communication.
Que voulait-il ?
Il rappellera demain matin, 8 h.
Il semblait désespéré.
Ce Barrett,
il s'agit d'une affaire ?
A présent, oui.
Peu importe. Montons.
MESSIEURS
depuis 7 mois,
en qualité de comptable
vous avez détourné le salaire
de 5 ouvriers fictifs.
Autrement dit, vous vous êtes
approprié 2 300 livres.
Où sont-elles ?
Vous avez ouvert un compte
bancaire ? Sous quel nom ?
J'ai pris l'argent, d'accord !
Vos patrons l'exigent.
Où est-il ?
Je… l'ai… dépensé.
A quoi ?
Vous n'avez pas de vêtements neufs.
Vous vivez et mangez chichement.
Qui vous fait chanter ?
Parlez !
On dé*** le chantage,
nous aussi.
J'ai volé l'argent,
et je l'ai dépensé.
C'est tout !
On veut savoir ce que ça cache.
Votre intérêt est de parler,
pour qu'on vous aide.
Nous perdons notre temps !
Bien. Voyons ce que donnera
la solitude !
Nous vous reparlerons plus ***.
Allez !
Bouclez-le !
Ce garçon n'est pas un voleur.
Plutôt une victime.
C'est embarrassant,
quand le mobile tempère le délit.
Notre travail serait plus facile si
on n'avait affaire qu'à des bandits.
Ce qu'on a retiré de l'égout, c'est
un album de coupures de journaux.
Vous n'avez pas mangé.
Faut prendre des forces, voyons !
Qu'est-ce qui va m'arriver ?
Ils vous réinterrogeront
quand vous serez reposé.
Dormez un peu.
Relevez les pieds.
Tâchez de récupérer.
Préparez vos réponses.
Faudra finir par dire la vérité !
Prenez-en votre parti !
Le commissariat de Fulham
a téléphoné. L'inspecteur Harris.
Il vous prie d'y passer.
C'est sur mon chemin.
À quel sujet ?
Il n'a pas précisé. Mais je pense
que ça doit être important.
Téléphonez à ma femme
que je rentrerai ***.
Autre chose. Une lettre
du ministère de la Justice.
Serais-je évincé ?
Non. Vous devriez déjà
être avocat général.
Ce n'est pas si facile.
D'excellents avocats y ont échoué.
Je suis bien tranquille !
Vous y serez très à l'aise !
Content de vous l'entendre dire.
Ça a trempé dans l'eau.
Ce garçon a tenté
de s'en débarrasser.
Nous avons drainé l'égout.
Coupures de journaux
et photos soigneusement gardées.
Tout vous concerne,
vous et votre carrière.
Connaissez-vous Barrett ?
Oui. Un soir, il a demandé
à monter dans ma voiture.
Et comme c'était sur mon chemin,
je l'ai déposé en route.
- L'avez-vous revu.
- Oui.
Il travaillait
non loin de mon cabinet.
Je l'apercevais souvent dans la rue.
Au croisement Strand-Waterloo.
De temps en temps,
je l'invitais à monter en voiture.
Puis j'ai cessé.
Et pour quelle raison ?
Parce que j'ai compris
qu'il m'attendait.
Alors, ça a été fini ?
Non. Il s'est mis à m'écrire,
à me téléphoner.
J'ai détruit ses lettres
et l'ai prié de ne plus m'appeler.
Nous croyons
qu'on faisait chanter Barrett.
Il a détourné plus de 2 000 livres
chez son employeur.
Et on n'en trouve pas trace.
Quand on l'a arrêté,
il n'avait presque rien.
Vous a-t-il donné l'impression
d'être victime d'un chantage ?
Ce serait plus récent ?
On le dirait.
Avez-vous idée
de ce qu'il a pu payer ?
Aucune !
Vous saviez qu'il était homosexuel ?
J'en avais l'impression.
Et vous savez que 9 chantages sur 10
ont une origine homosexuelle.
Je ne saurais vous dire
si c'est le cas, en l'occurrence.
Vous ne voyez rien ?
La loi,
punissant l'homosexualité de prison,
suscite le chantage.
Merci pour votre coopération.
Avez-vous quelque notion
du maître chanteur ?
Non. Nous n'avons rien tiré
de Barrett.
Notre tâche est aisée si la victime
se confie. Impossible, sinon.
Pourrais-je...
voir Barrett ?
J'aimerais lui parler.
Impossible. Il s'est pendu
dans sa cellule cet après-midi.
Il est mort.
L'inspecteur va vous recevoir,
M. Stone. Je vais vous conduire.
C'est Eddy Stone.
On l'a convoqué
pour identifier le corps.
Il est poinçonneur au métro.
C'est un ami de Barrett.
Saviez-vous
qu'on le faisait chanter ?
Non. Je le croyais déprimé.
Il connaissait bien
M. Melville Farr ?
Le monsieur qui était avec moi.
Je ne l'ai jamais vu.
Et Barrett ne m'a jamais
parlé de lui.
Votre ami était très secret.
Il ne se confiait pas à vous ?
Non. Pourquoi l'aurait-il fait ?
Je peux m'en aller ?
Si vous voulez.
Si la mémoire vous revient,
dites-le-nous.
Le chantage, c'est grave.
Le meurtre aussi !
Il a raison. Ce maître chanteur
a pratiquement tué Barrett.
Je l'arrêterai
avant qu'il continue !
Farr a-t-il reconnu Eddy ?
N'empêche que cela concerne Farr.
J'en suis sûr.
Mais M. Farr est marié !
L'un n'empêche pas l'autre, Bridie.
Il a pris Barrett dans sa voiture.
Pour lui rendre service.
Peut-être. Mais les autres fois ?
Sondez l'entourage de Barrett.
Ses relations...
Que le sergent Hoey
mette son complet du dimanche.
Si seulement ces malheureux
venaient nous trouver.
Si seulement ils étaient normaux.
Si la loi punissait
tous les anormaux, quel boulot !
Cette loi a été promulguée
pour de bonnes raisons.
Si on la changeait,
d'autres faiblesses suivraient.
Vous êtes un vrai puritain.
Est-ce un mal ?
Non. Mais il fut un temps
où la loi les condamnait.
Désolé du retard.
William a téléphoné ?
Oui. Il a parlé
d'une bonne nouvelle.
Très bonne ?
Ah oui, le Grand Chancelier
a accepté ma demande.
C'est merveilleux !
Il faut fêter cela !
Je ne me sens pas d'humeur ce soir.
Qu'est-ce qui ne va pas ?
William a dit que tu étais ravi.
Que s'est-il passé ?
Il a dit que tu allais
au commissariat de Fulham.
S'agit-il d'un accident ?
Non, non. Tout va bien.
Excuse-moi.
Je vais préparer ton bain.
C'est vous, Eddy ?
Bien sûr !
Voici votre lait !
Des lettres pour vous,
près du téléphone.
De quand ?
Lundi ou mardi, je ne sais plus.
Farr va devenir avocat général.
Oui. Il avance vite. À 40 ans !
On le verra bientôt juge !
Il a assez d'expérience
pour se le permettre.
- Que voulez-vous ?
- J'ai à vous parler.
Prenez rendez-vous.
Voyez cette photo.
C'est ce que notre ami
voulait racheter.
Vous et lui.
Je viens de la trouver.
Voulez-vous monter ?
Prenez les appels.
Je ne veux pas être dérangé.
- Nous plaidons, ce matin.
- Je sais.
C'est clair.
Il voulait acheter ce négatif,
mais on ne le lui a pas livré.
Ceci est un avertissement !
Comment ont-ils pu
prendre ça ?
Ils devaient filer Barrett,
et ils ont pris ça au téléobjectif.
Vous ne pouviez pas les voir.
L'avez-vous montré
à la police ?
Certes non !
C'est ce qu'il voulait empêcher !
Vous saisissez ?
Oui, je vois.
Mais pourquoi s'est-il...
Pendu ?
Sachant que la police le ferait
parler, il a voulu vous protéger.
Ne craignez rien !
Il aurait dû vous contacter.
Il n'était pas de taille à lutter !
Il m'a contacté.
Croyant à un chantage,
j'ai refusé de le voir.
Pauvre gars !
Il n'avait aucune chance.
Je m'en vais.
J'ai pensé
que vous aimeriez savoir...
Attendez.
Savez-vous qui le faisait chanter ?
Je le saurai.
Et vous allez m'y aider !
Pourquoi ?
Il est mort, ils laisseront tomber !
Sinon ils vous auraient déjà menacé.
Pourquoi aller au devant
des ennuis ?
Si je n'avais pas tant voulu
éviter ces ennuis,
le malheur ne serait pas arrivé.
Le mal est fait,
mais ils le paieront !
Vous risquez de déchaîner
le scandale, et pas sur vous seul.
Je le sais.
Je ne puis vous aider.
Je ne sais rien !
Inutile de savoir.
Vous n'avez qu'à guetter la peur !
Car le chantage vit de la peur.
Si Barrett payait, d'autres
paient aussi. Trouvez m'en un !
C'est de la folie, M. Farr.
M'aiderez-vous, ou non ?
D'accord ! Je serais aux aguets.
J'aimerais les coincer moi aussi.
Mais en les démasquant
vous vous coulerez vous-même.
Appelez-moi à ce numéro.
C'est entendu.
Elles devraient arriver
demain matin.
Nos "pigeons voyageurs"
sont partis.
J'espère qu'ils rentreront
bien lestés !
Allons boire un verre
au Chequers.
On y entendra parler de Barrett.
Qui aurait cru qu'il se tuerait ?
Ça m'a secoué. J'aimerais
qu'on rentre à Cheltenham.
Ce ne sera plus très long.
C'est là qu'on traverse ?
Je vais à la poste, M. Doe.
Je suis prête à aller à la poste !
Barrett est mort.
Il s'est pendu.
C'est dans le journal.
Je vais à la poste.
Vous tenez le magasin ?
Fermez le magasin
et baissez les stores.
Si on vous questionne
au sujet de Barrett...
Vos affaires ne m'intéressent pas.
Je ne vois que mon salaire.
Je voulais seulement
lui donner une leçon.
Je croyais qu'il reviendrait.
Je croyais qu'il reviendrait.
Ils ne savent
que ce que dit la presse.
C'est déjà beaucoup. Harry le bavard
a l'air tout requinqué.
Madge va parler.
Elle a dit "Barrett était fauché.
Où est passé le fric ?"
J'ai la réponse.
Phip se lève. Madge paie la tournée,
c'est pour ça qu'il s'approche.
Je les ai perdus.
Fais le plein de Tio Pepe,
pas cette mélasse.
Volontiers.
Une autre tournée.
Ça ira mieux après !
Merci. Je vais écluser un demi.
Je suis en fonds.
J'ai posé pour Mandrake !
il est chic avec vous.
C'est un vieil ami.
Il y a 20 ans,
on faisait du théâtre à Bournemouth.
Pas pour moi. Je n'ai pas envie
de boire, aujourd'hui.
Je m'en vais. Au revoir.
Pour un rupin,
Henry n'a pas l'air ***.
Il a vendu son fonds.
Oui. C'est ce type-là
qui a négocié la vente.
Je me tire.
La prochaine tournée sera pour moi.
Ce sera un fameux jour !
Qui est ce gars
qui me reluque tout le temps ?
Sais pas.
Je l'ai servi jadis au Wheatsheaf.
Un solitaire.
Faut que je file. À bientôt.
Comment pouvez-vous
les supporter ?
Qui ?
Eddy, Phip… tous pareils.
Ils ne vous amusent pas ?
Ils peuvent être très spirituels.
Et ils sont généreux.
Mais je les dé*** !
Me lancez pas ce regard !
Ils ne sont pas tout à fait normaux,
et alors ?
S'ils étaient estropiés,
vous les plaindriez.
Les plaindre ? Pas moi !
Il y a toujours des excuses.
Il y en a plein les journaux :
"Le milieu où ils ont grandi.
Trop gâtés, pas assez..."
"La nature les a fait ainsi."
Pour moi,
ce sont surtout des faibles.
Si on tolère cette perversion,
pourquoi pas les autres ?
Ça commence à devenir rasant, ici.
Allons voir s'il y a du courrier.
Il devrait être important.
Nos efforts vont être récompensés.
Au revoir, messieurs !
À demain, j'espère !
Zéro pour la sincérité !
C'est le métier qui veut ça.
- Eddy, je vous ai vu passer.
- Vendu la boutique ?
Qui vous l'a dit ?
Fred, au Chequers. Il l'a su par
l'agent immobilier. C'est un secret ?
Non, mais je voudrais
que chacun s'occupe
de ses propres affaires.
En tout cas, je pars jeudi.
Eddy, je suis désolé pour Barrett.
Il vous manquera.
Si vous envoyez des fleurs,
ajoutez un bouquet de ma part.
Bonne chance.
Il fait frais, ce soir.
Asseyez-vous. Ce ne sera pas long.
Je ne suis pas sûr, mais il tenait
un commerce prospère de coiffeur.
Ces temps-ci, il était inquiet.
Soudain il décide de vendre !
Le chantage
peut en être la cause.
Son adresse ?
Son nom ?
J'aimerais le voir
avant qu'il ferme.
Je raccroche.
Il y a des clients.
Oui : Henry. Harbourne Street.
Je regrette. Nous fermons.
Ce ne sera pas long.
C'est... personnel.
Je m'en vais.
C'est bien. Je fermerai.
- Vous avez vendu ?
- Qui vous l'a dit ?
- On vous fait chanter.
- Je ne vous comprends pas !
Pourtant, vous vendez ?
Je ne l'ai dit à personne !
Qui êtes-vous ?
- Allons, qui vous fait chanter ?
- Je ne sais pas !
Qui êtes-vous ?
De la police ?
Non. Je suis un ami de quelqu'un
que vous avez connu.
Boy Barrett.
Je veux savoir qui a causé sa mort.
Vous pouvez m'aider.
Comment payez-vous ?
Je ne m'en souviens pas.
Je ne dirais rien !
Je suis comme je suis.
D''après la loi, c'est un crime.
J'ai déjà été
quatre fois en prison.
Je ne pourrais plus endurer ça,
à mon âge.
Je vais au Canada.
Je suis décidé à être raisonnable,
comme disait le docteur en prison.
Seul. Mais raisonnable.
Je ne peux plus supporter
de coups durs.
Désolé pour Barrett. Mais à présent
on ne peut plus rien pour lui.
On l'a fait mourir !
Voulez-vous que cela reste impuni ?
Qui...
Qui êtes-vous ?
Melville Farr. Je suis avocat.
Vous serez à l'abri au Canada.
Dites-moi comment vous payez,
je me débrouillerai.
Ça ne donnera rien.
- Qui d'autre paye ?
- Je ne sais pas !
Je crois que si !
Je ne dirai rien de plus !
Je suis dans l'annuaire.
Si vous vous décidez, avisez-moi.
Non ! Je dois penser à moi.
La nature m'a joué un vilain tour.
J'aspire à vivre tranquille.
Un homme éminent comme vous,
on l'écoutera.
Vous pourrez exposer notre cas.
On ne peut nous guérir.
Surtout pas en prison.
J'en arrive
à me sentir hors-la-loi.
Savez-vous ce que je crois ?
Que pour Barrett
c'est une délivrance !
On ne s'est jamais vus,
mais on se connaît.
On est en relations épistolaires !
On dit que vous allez partir
sans payer vos dettes !
C'est du joli ! Il ne faut pas
espérer vous en tirer ainsi !
N'interrompez pas !
Vous avez parlé à M. Farr.
Que lui avez-vous dit ?
- Rien.
- Réfléchissez bien.
Qu'avez-vous dit
à cet éminent avocat ?
Je ne lui ai rien dit !
Vieux pantin sordide et ridicule !
Si vous vous voyiez !
Ce soir, vous faites votre âge !
Vous êtes tout pâle.
Cet entretien étant très privé...
Je pourrais faire bien des dégâts.
En dix minutes, vous n'auriez
plus grand-chose à vendre !
Cessez de haleter. Une petite
conversation peut tout arranger.
Répondez seulement
à cette question :
Qu'avez-vous dit à M. Farr ?
Bonjour, docteur.
Vous devriez être rentrée !
J'attends qu'il ait fini.
Il ne semble plus très déficient.
Il travaille de bon cœur.
Il y a de l'espoir.
Tenez-moi au courant de ses progrès.
Je lui laisse encore 5 minutes.
À mon départ, il était vivant
mais il respirait drôlement.
On semble avoir perdu
un bon client !
Je ne crois pas
qu'il ait rien dit à Farr.
Oui, Farr semble s'intéresser
beaucoup à nous.
Il faudrait savoir
ce qu'il manigance.
Un flic a trouvé
la porte de service ouverte.
Henri gisait,
le téléphone à la main.
La boutique était ravagée.
Henry était cardiaque.
Il avait le téléphone en main ?
Oui.
Connaissez-vous
un certain Carraway ?
Non. En rapport avec Henry ?
Je ne sais.
Mais ma gouvernante
a reçu un curieux coup de fil.
L'homme semblait ivre, ou malade.
Mais il semble avoir dit :
"Voyez Carraway".
Était-ce Henry ?
Vous connaissez ce nom ?
Je connais un type
qui se fait coiffer chez Henry.
Ce n'est pas "Carraway".
Mais ça y ressemble. Il est connu :
"la Coqueluche du Poulailler" !
M. Melville Farr désire vous voir.
Faites-le entrer.
Je ne vous savais pas dans la salle.
Je suis arrivé trop ***.
Qu'importe. Prenez donc un siège !
Je vous ai entendu plaider !
Pour Porchester, par exemple.
Il aurait d'ailleurs dû être pendu.
Nous l'avons redouté un moment.
Que puis-je pour vous ?
M'aider, si possible.
Pas pour un autre gala
de bienfaisance ?
Non. C'est plus grave.
Je puis me tromper, mais...
avez-vous jamais
reçu une enveloppe
comme celle-ci,
exigeant de vous de l'argent ?
Est-ce une plaisanterie ?
- Comment payez-vous ?
- Je ne sais pas de quoi vous parlez.
Je crois que si.
J'ai… un client
dans la même situation.
J'ai cru que vous m'aideriez
à y mettre fin.
M. Farr s'en va !
Je trouverai mon chemin.
Apportez-moi le journal du soir !
Teddy ?
Ici, Tiny.
Dieu merci, tu es là !
Je rentrerai dans 20 minutes.
Un coiffeur d'Harbourne Street
a été retrouvé mort.
Boutique ravagée.
Assassinat probable...
Ça regarde West-End Central !
N'a-t-on pas assez à faire ?
C'était un inverti notoire.
Rapport possible avec Barrett.
Si on le faisait chanter...
Je sais deviner aussi !
Il me faut des faits.
Si l'un d'eux
coopérait avec nous !
La peur les retient.
Oui. Ce sont des faibles.
On devrait avoir
des nouvelles de M. Farr.
Mel !
Ce garçon
dans le journal… Barrett...
qui s'est pendu.
Est-ce lui
qui avait téléphoné ?
C'est lui.
Hier, tu étais au commissariat.
Ils t'avaient appelé ?
Pourquoi ?
Ils ont trouvé un album.
Barrett collectionnait des articles,
et des photos de journaux
me concernant.
Pourquoi ?
Par admiration.
Qui était ce Barrett ?
Je l'avais parfois
fait monter en voiture.
Tu ne me l'avais jamais dit.
Comptable, d'après les journaux.
Il avait volé son patron.
Comment as-tu connu ce garçon ?
C'était au printemps,
après une audience de nuit.
Le dernier bus était passé.
C'est la première fois.
Et les autres ?
J'y viens ! Ne pouvons-nous
discuter calmement ?
Tu as cessé de le voir
et il s'est tué.
Même chose qu'avec Phil Stainer.
Non !
Pas la même chose qu'avec Stainer !
Barrett était...
Qu'était-il ?
Lors de notre mariage,
nous ne nous sommes rien cachés.
Je t'ai fait une promesse.
Je l'ai tenue.
Pourquoi as-tu cessé de le voir ?
Il était trop épris de moi.
Es-tu sûr de n'avoir pas été
trop épris de lui ?
Réponds-moi !
Je veux savoir la vérité !
Je veux savoir pourquoi
il s'est pendu !
On le faisait chanter.
- Alors il a volé ?
- Oui.
Sachant qu'il était inverti,
quelqu'un l'a fait chanter ?
C'est cela...
Ce chantage suppose un partenaire.
Étais-tu celui-là ?
Était-ce toi ?
Dis-moi tout ! Je veux savoir !
Je n'y tiens pas.
Je préfère savoir,
plutôt que deviner !
Il payait depuis des mois
pour éviter la diffusion
de cette photo au palais.
Pourquoi pleure-t-il ?
Je lui disais
que je ne pourrais plus le voir.
Il savait que c'était fini.
Et toi aussi.
Regarde la photo !
Tu as l'air aussi triste que lui.
Malgré notre mariage,
au fond de toi tu es resté le même !
Tu as rompu,
car tu éprouvais pour lui
ce que tu éprouvais pour Stainer !
C'est faux !
Il t'attirait comme une fille
attire un homme !
Laura ! Arrête, je t'en prie !
Je ne peux pas !
Je t'aime trop !
Et je croyais que tu m'aimais !
Si oui, que ressentais-tu pour lui ?
Je veux savoir !
Je vais te le dire !
Tu ne seras satisfaite que quand
tu me l'auras fait cracher !
J'ai cessé de le voir
parce que j'avais envie de lui.
Tu comprends ?
Ça t'a fait du bien ?
Quand cela
a-t-il commencé ?
Dès que je l'ai vu.
Tu n'appelles pas cela
de l'amour ?
Si c'était de l'amour,
pourquoi ai-je voulu l'étouffer ?
Pourquoi ?
Et son sentiment pour toi,
qu'était-ce ?
Je ne sais pas.
Pourtant, je pense que
peut-être, pour lui...
peut-être était-ce de l'amour.
Le seul qu'il pouvait éprouver.
Il en est mort, pour me protéger.
Cette pensée te restera
durant toute ta vie.
Et je ne crois pas
que cela laisse de place pour moi.
Oui, Milord !
Un instant, je vous prie.
Lord Fullbrook, monsieur.
Merci, Mlle Brooks.
Oui, Charles.
Cela peut-il attendre
jusqu'à lundi ?
Vous semblez prendre ça au tragique.
Bien.
Si vous en faites une affaire
personnelle. Quelle adresse ?
18, Nightingale Mews.
Entrez ! Fullbrook vous attend.
Merci d'être venu, Farr.
- Est-ce si grave ?
- Pour moi, oui.
- Vous vous connaissez.
- Venez-en au fait, Teddy.
Vous l'avez bouleversé,
hier, au théâtre.
Demandez-lui pour qui il travaille.
Vous semblez décidé à créer
bien des ennuis. Il faut cesser.
En quoi cela vous concerne-t-il ?
Les sommations adressées à Calloway
nous concernent tous les trois.
Je vois.
Franchement, je suis surpris.
Pourquoi ?
Vous savez que l'inversion
fait partie de la nature.
Mais je vous connais
depuis des années.
On est discret, sur ces choses-là !
- Que voulez-vous ?
- Que votre client nous rejoigne.
Nous paierons le maître chanteur
une fois pour toutes.
Savez-vous qui il est ?
L'extorsion de fonds est ignoble.
Où déposez-vous l'argent ?
Chez le...
Teddy,
vous n'avez rien fait de bon !
On a le temps.
Notre acceptation de ce chantage
doit vous paraître extraordinaire.
Mais que penser de la loi
qui nous met à la merci
du bandit qui découvre
nos instincts naturels ?
Payer encourage le maître chanteur.
Il le faut bien !
Expliquez-lui, Teddy.
Si nous refusons,
nous irons en prison.
Notre soi-disant délit
est assimilé au vol à main armée !
La loi n'est jamais parfaite.
Je suis né original, mais je n'ai
jamais corrompu d'être normaux.
Pourquoi serais-je hors-la-loi
parce que je trouve l'amour
là où je peux ?
Vous êtes une vedette.
Vous lancez la mode.
Si la jeunesse savait,
vous copierait-elle ?
D'accord.
Il faut protéger la jeunesse.
Mais une loi peut-elle clouer
certains d'entre nous au pilori
et les livrer au chantage ?
Quand on vote, on est en âge
de choisir sa façon de vivre.
Mais beaucoup meurent
avant d'en arriver à ce stade.
Approuvez-vous cette loi ?
Je suis juriste.
Avez-vous des nouvelles
des Stainer ?
Secrétaire du père, j'ai su
pourquoi Stainer s'est suicidé
tandis que vous épousiez
la fille du juge Hankin
comme un alcoolique
qui se désintoxique !
Je croyais qu'on vous avait
abusivement mis hors de cause.
Mais je vois que c'est la rage de
Caliban devant son reflet au miroir.
Je partage vos instincts
mais je leur ai résisté.
C'est ce qui a tué Stainer.
C'était un névrosé !
"Si vous me repoussez,
je me tue !"
Qu'est-il arrivé à Stainer ?
Tous deux à Cambridge,
nous étions très bon amis.
Il était intelligent, amusant
mais très instable et possessif !
Une nuit, il me téléphona :
"Je vais me tuer !"
Je ne le crus pas,
car il l'avait déjà dit...
Mais cette fois, c'était vrai.
Vous savez tout.
Cette vieille histoire
ne nous avance pas.
Peu importe votre responsabilité !
Il faut renoncer
à démasquer ces gens.
Leur chute entraînerait la nôtre.
Il faut payer !
Payez donc, Calloway.
Je réserve ma décision.
Chérie...
Rentre, il fait froid.
Tu n'as pas dormi ?
Non. Je suis restée éveillée,
je me suis regardée.
Quand tu m'as parlé de Stainer,
c'était du passé.
J'étais jeune et vaniteuse.
J'ai cru que le mariage
te satisferait.
Je me trompais.
Cette impulsion est encore là.
Chaque jour
je remercie Dieu de ta présence !
Je ne suis pas
une bouée de sauvetage
mais une femme qui veut être aimée.
Je t'aime vraiment.
S'il était là, à coté de moi,
qui choisirais-tu ?
Tu as eu la réponse.
Mais il est encore dans ton cœur.
Je me sens complètement anéantie !
Un café, ce soir ?
Ce soir, il y a ici,
une atmosphère de charnier !
Je serai content
de rentrer à Cheltenham.
Oui, après le dernier encaissement.
Eddy se remet à pérorer.
Henry payait ses impôts
comme tout le monde.
Mais, ne pouvant appeler les flics,
il les a regardés tout bousiller.
Qu'en sais-tu ?
C'est la seule explication !
Pas vrai, Phip ?
J'aime pas y penser.
C'est pas marrant.
- Téléphone, M. Mortimer !
- Qui est-ce ?
C'est un gars nommé Sandy.
- On remet ça ?
- Non, merci.
Je travaille aujourd'hui.
Je pose pour des corsets.
Pourvu qu'on ait chauffé le studio !
C'est toujours pareil !
Vison en août et bikini à Noël !
C'est la vie. À bientôt.
Je ne pourrai pas !
Mais comment ?
C'est impossible !
Je sais.
J'ai dit : Je sais !
Écoutez, je vais me débrouiller.
Oui, d'une façon ou d'une autre.
Un sandwich ?
- Allez !
- Non merci.
Ça te remonterait. Combien
de kilos perdus depuis un mois ?
Ce serait drôle si l'un de nous
avait le cran de moucharder !
Quelqu'un te fait chanter ?
- L'ai-je dit ?
- Sous-entendu.
En blaguant, mon vieux !
Ça va, ne t'énerve pas.
Je ne te suggère pas de moucharder.
Je voulais être sûr.
Je suis assez grand pour savoir
ce que j'ai à faire, mon vieux !
N'importe qui
peut venir voir une auto...
mon vieux !
Aucune vibration.
Un penny reste sur le capot !
Voulez-vous faire
le tour du parc ?
Comment avez-vous su
pour moi ?
Par Eddy Stone.
Il n'avait pas le droit
de se mêler de ça !
Refusez de payer !
Je ne peux pas risquer le scandale !
Mon père me déshériterait !
Et il y en pour un paquet !
Pourquoi êtes-vous venu ?
Je connaissais Barrett.
Pauvre petit gars !
Il venait parfois me taper.
Mais j'étais fauché !
Vous en avez l'air.
Vous êtes réaliste !
La situation l'est.
Qu'ont-ils contre vous ?
Des lettres de moi, signées.
Vous n'avez pas les moyens
de les racheter. Moi, je peux.
Pourquoi cette générosité ?
À leur prochaine demande d'argent,
j'irai à votre place
et négocierai pour nous deux.
Je voudrais vous croire.
Croyez-en
mon compte en banque.
J'ai reçu une nouvelle sommation.
Ce soir, Smith Place, 8 heures.
Combien de lettres ?
Cinq.
Par ici, M. Farr !
Avez-vous amené
un policier ?
Ça me serait égal.
Ma devise diffère de la vôtre !
"Un esprit sain
dans un corps sain."
Un magistrat aurait vite décidé
qui a un esprit sain
dans un corps sain !
Je savais que le vendeur
de Cavendish bavarderait
quand je l'ai vu vous balader
dans le parc.
J'achète ses lettres et mon négatif.
Je refuse les unes sans l'autre.
Vous n'êtes pas en position
de poser vos conditions.
Il est de règle chez nous
de ne pas vendre les originaux.
Ce ne sera pas donné.
Je ne paierai
que contre négatifs et lettres.
Alors, combien ?
N'essayez pas de nous bousculer,
M. Farr...
Nous vous dirons quand.
Je viens de lui parler.
Avec lui, pas de pressions répétées.
Mais il marchera pour un paiement.
Il ne faut pas être trop vorace.
Il a une femme et une carrière
à défendre.
Plus on en a, mieux on le défend !
Ça c'est une fameuse bonne idée !
Oui. Je m'assurerai
qu'elle n'est pas là.
Ça ne me prendra qu'un instant.
Avertissement salutaire :
gare à vous si vous parlez !
Laisse ouvert.
Je retourne à la clinique.
Mieux vaut fermer.
FARR EST UNE PÉDALLE
C'est peint à la chaux.
Ça s'en ira.
Que signifie ?
Je ne sais pas. Des voyous !
C'est trop clair.
Cela sous-entend un chantage.
Qu'y a-t-il ?
Je ne sais pas.
Allons donc !
Ça commence à prendre tournure.
Depuis quand le sais-tu ?
Je ne saisis pas.
Mel est-il homosexuel ?
À toi d'en décider.
C'est déjà fait.
Il est temps
que tu te confies à quelqu'un.
Au sujet de Barrett,
tu ne soupçonnais rien ?
Au fond de moi-même,
je redoutais cela mais...
Mel semblait heureux et satisfait
de notre union. Sa réussite...
Certes. Mais toi, as-tu été
satisfaite de ce mariage ?
Il est gentil, compréhensif.
Je veux dire :
as-tu trouvé le véritable amour ?
Oui...
je crois.
C'est ma seule expérience.
Comment a-t-il osé t'épouser !
Il ne m'a rien caché. Quand
je l'ai épousé, je savais tout.
Comment aurais-tu compris,
à 19 ans ?
Je l'aimais, alors !
Et en dépit de tout,
je n'ai pas cessé de l'aimer.
Tu ne comprends pas cela ?
Non. Je ne le peux pas.
J'ai poursuivi et défendu ce délit.
Dans les deux cas, c'est un désastre.
Mel n'a pas commis de délit.
Peut-être, mais le mal subsiste.
Vois ce qui advient
de son intégrité.
Mel va devenir avocat général,
juge, peut-être.
Siègera-t-il, sachant
qu'il a couvert un délit grave ?
Il n'a rien fait, je t'assure !
Le délit dont je parle
est le chantage !
S'il ne parle pas à la police,
il est complice !
Mais…
s'il met la police au courant,
c'en est fini de sa carrière !
S'il se tait, c'en est fini de lui.
Il peut aller à la police,
ce qu'apparemment il ne fera pas,
ou se débrouiller seul.
Il est capable de retourner
leurs armes contre eux.
"Obéissez,
sinon je vous dénonce…"
Seulement, il devient alors
maître chanteur, comme eux !
De toute façon, il est perdu ?
Oui, et je ne veux pas
que tu le sois avec lui.
Tu peux refaire ta vie.
Laisse Mel combattre seul !
M'en crois-tu capable ?
Je pense à mon fils aussi.
Je ne veux pas
qu'il voie en Mel un héros.
Mieux vaut t'en aller !
Comme tu voudras.
En tous cas, tu sais où me trouver.
Un télégramme.
Important, je présume.
Il faut que je m'absente.
Annulez mon déjeuner et...
présentez mes excuses à M. Cannon.
Que signifie :
"Voyez votre femme" ?
Quelqu'un est venu à la maison ?
Mais alors ?
Sur la porte du garage
il y avait...
une grande inscription peinte.
Qui disait ?
Je préfère ne pas te le dire.
Dis-le moi.
"Farr est une pédale."
Que signifie le reste ?
Ce sont des instructions ?
Où déposer l'argent
et comment payer.
L'inscription est un test définitif
et sous-entend
que tu pourrais y être mêlée.
Comptes-tu...
aller à ce rendez-vous ?
Celui qui cède au chantage
n'est guère qualifié
pour être avocat général.
Ton frère Scott te le dirait.
Qu'importe ce qu'il dit.
Il reflète bien
la moralité publique.
En tout cas, il a raison.
Mais si je livre ce bandit
à la police,
ce ne sera pas seulement
la fin de ma carrière !
Ce sera la fin de tout.
Notre vilaine histoire
s'étalera dans toute la presse.
D'autre part, si je paie...
j'achèterai la sécurité
dans une certaine mesure.
Que vas-tu faire ?
Pour l'instant, je vais en ville.
Je t'ai assez nui comme cela.
Je ne compte pas
te trouver à la maison.
Laisse ton adresse à Mme Brooks
pour que je...
pour qu'elle puisse faire suivre.
William.
Vous avez une minute ?
Oui, monsieur
Fermez la porte.
Je crains que...
vous deviez vous préparer…
à un choc.
Désolé de vous ennuyer
avec ceci, mais...
ne sachant comment cela finira
je veux vous y préparer.
Je vois l'implication,
mais cela ne motive pas
une accusation.
Je sais...
et là est la tragédie :
ce garçon l'a cru.
Cela ne signifierait rien
s'il ne pleurait pas.
On peut y trouver
bien des significations.
C'est très ressemblant,
Il nous faut le négatif.
Merci, William.
J'attendais au moins une question.
Vous n'en n'avez pas ?
Depuis dix ans,
je croix en votre intégrité.
Pas de raison d'en douter à présent.
Le commissariat de Fuham.
Il faut les prendre sur le fait,
quand ils encaisseront.
Qui ?
Écoutez donc !
Passez-moi M. Farr.
Non, pas vraiment surpris.
Je savais que vous appelleriez.
Oui, M. Farr, je vous écoute.
Six réponses. Pas mal,
pour un dernier encaissement.
Très bien.
Un chèque de cinquante livres,
de cette femme d'Exeter.
Le malheur des uns
profite à d'autres !
N'ouvrez pas dans la rue...
C'est pour que vous sachiez.
Nous aimerions savoir aussi !
- Votre compte est bon !
- Comment ? Qui êtes-vous ?
Police. On vous arrête !
Pour quel motif ?
Oui, quel motif ?
Sous de faux prétextes,
vous demandez de l'argent.
Soi-disant veuve et orphelin
vous extorquez des fonds.
"L'annonce de la mort tragique
de votre mari m'a beaucoup émue."
"J'espère que le chèque ci-inclus"
"vous aidera, vous et l'enfant,
à payer vos dettes."
Notre voiture attend.
Vous êtes en retard pour la poste.
Il y aura du monde.
J'irai à l'autre poste.
C'est très calme.
Très bien.
Vous désirez ?
Où rangez-vous les classiques,
je vous prie ?
Sur les rayons du fond.
- Puis-je voir ?
- Certainement.
Permettez...
Vous êtes Melville Farr ?
Voulez-vous entrer ?
Comment osez-vous venir ici !
Ne pouvez-vous me laisser
à ma peine ?
Désolé, mais…
en quoi suis-je concerné ?
Vous avez brisé ma vie !
Barrett était heureux avec moi, ici.
Je l'aurais pris comme associé !
Il aurait eu un foyer.
Vous avez détruit tout cela !
Vous en rendez-vous compte ?
Je me rends compte de tout.
Alors ?
L'argent a été empoché aussitôt.
Venez.
L'argent est dans son sac.
Allez vous changer
pour préserver votre déguisement.
Reconnaîtrez-vous le scootériste
sans ses lunettes ?
J'en suis sûr.
Bonjour. N'entrez pas !
Vous avez encaissé ?
Oui. Tout est là !
Entrez.
Regardez ça… Formidable !
Quel détail, pour un téléobjectif !
Et je n'avais que 30 secondes !
Quel idiot ! Racoler un garçon
dans un jardin public !
Dommage qu'on parte en vacances.
Mais ce vieux type
ne perd rien pour attendre !
Dommage d'en avoir fini avec Farr !
J'aimerais faire mijoter
ce brillant avocat.
Dans dix jours, je pars.
Avec vous, tout est bien réglé.
Je préviens Doe 8 jours à l'avance.
Allez-vous laisser partir
notre ami ?
On va lui donner cette impression.
Il ne doit plus tarder.
Quand je rentrerai,
nous le sonnerons.
Montrez-lui les épreuves.
Qu'il sente la menace.
- Vous êtes plutôt bizarre.
- Comment ça ?
Une sorte de mélange
d'ange de la vengeance
et de "voyeuse" !
Quand j'ai su, pour M. Doe
et Barrett, j'en ai été malade !
On en voit partout !
Et la police ne fait rien !
Il faut que quelqu'un
leur fasse payer !
Ici, c'est un endroit privé.
Allez-vous-en !
Qu'est-ce qui se passe ?
Qu'est-ce que ça veut dire ?
Ces billets sont marqués.
Je vous arrête tous deux !
C'est bien lui.
Vous ne direz rien
au tribunal.
Oh, si !
Ce sera la fin d'une belle carière.
"La vie privée
d'un maître du barreau !"
Une aubaine pour la presse !
Ça suffit !
On devient rude
pour protéger des pervers !
- Il doit y en avoir dans la police.
- Taisez-vous !
Debout !
Vous venez aussi.
C'est une victime.
Sans blague ? Phip, une victime !
Là, je crois que vous vous gourez !
Les loups se dévorent parfois
entre eux !
Ce n'est pas ma faute.
Je ne pouvais plus les payer.
Alors ils m'ont dit que
pour chaque ami que je "donnerais"
ils me rendraient une lettre !
Que pensez-vous
de notre petit Judas ?
Révoltant, hein ?
- En route !
- Un instant. Mes souliers...
Mon manteau.
Prête !
Le pervers nous fait sentir
sa puissance !
Tout semble lui réussir !
Mais au tribunal, nous parlerons !
Debout ! En route !
Ne citez pas mon vrai nom.
J'attends un gros héritage !
Je suis prêt à partager !
Je vais l'accompagner.
Ils se défendront sauvagement,
au tribunal.
Je ne vous laisserai pas tomber.
Non, monsieur.
Quelle peine encourent-ils ?
Avec votre témoignage,
le maximum.
La mort de Barrett et du coiffeur
pèseront lourdement.
Mais pour votre carrière,
c'est tragique.
Cette loi contre les homosexuels
a été appelée "charte du chantage".
Est-ce votre sentiment ?
Je suis policier.
Je n'ai pas de sentiments.
Si vous voulez bien venir
me donner votre témoignage...
Bonsoir, monsieur.
M. Patterson sort d'ici.
Je ne m'attendais pas à te voir ici.
Que désirait William ?
Il venait me dire
que tu es allé à la polce.
Je vois...
Quand l'affaire
deviendra-t-elle publique ?
Demain, il y aura un renvoi.
J'ai environ… trois semaines.
Trois jours, tu veux dire.
Impossible de cacher cela
à la presse.
L'anonymat est impossible.
Tu es trop connu.
Je ne tiens pas à l'anonymat.
En me présentant à visage découvert
je puis attirer l'attention
sur une loi néfaste.
Sachant que cela te coulera ?
Nous auront grand besoin
l'un de l'autre, non ?
Non. J'affronterai cela seul.
Je ne veux pas
que tu sois là à ce moment.
C'est ma faute.
Je t'ai gravement blessée.
Mais j'aurai plus de courage
si l'humiliation t'est épargnée.
On me traînera dans la boue.
Mes amis se détourneront.
Et mes ennemis triompheront.
Je ne veux pas que tu y soit mêlée.
Je t'aime trop pour cela.
Dois-je revenir ?
Il te faut…
du temps pour...
pour décider par toi-même.
Si tu peux...
Si tu peux le supporter...
après, quand tout sera fini
et que les clameurs se seront tues.
C'est alors
que j'aurai besoin de toi.
Terriblement besoin de toi !
Besoin de moi.
Cela compte plus que l'amour.
Je me sens soudain très forte.
Assez forte ?
Je le crois.
Adaptation : Pierre Henry
Sous-titrage TVS - TITRA FILM
Transcription : EFSVP