Tip:
Highlight text to annotate it
X
Dans les années 30,
la guerre civile déchirait la Chine.
Le Japon l'envahit
et en occupa la majeure partie.
À l'exception du centre de Shanghai,
enclave européenne,
univers luxueux et décadent.
En 1937, le Japon
attaqua sauvagement Nankin,
la capitale,
à quelques heures de Shanghai.
Les reporters affluèrent à Shanghai
espérant contourner
l'armée japonaise
pour rejoindre Nankin.
Parmi ceux-ci, George Hogg,
jeune anglais inexpérimenté.
Cette histoire s'inspire de sa vie.
Quelques paniers ?
Es-tu cinglé ?
Peut-être, après 5 jours de bateau.
Navré, l'ami,
je dois garder des forces.
Je me marie mardi.
Formidable.
Si je reviens de Nankin à temps.
Je suis chauffeur
pour la Croix-Rouge.
Ah bon ?
- Tu vas à Nankin ?
- Oui. Deux jours avant mon marriage.
Ça mérite un verre.
Je peux peut-être t'aider.
Entendu.
Nankin est interdit à la presse.
Demandez aux ***,
ils décident.
Barnes.
Mon ami, Andy...
Fisher.
Il est épatant.
Il vient voir sa fiancée.
George Hogg.
Salut, vieux.
Roger Appsley,
un salopard de diplomate anglais.
On se connaît.
Excusez-moi.
C'est sa fiancée ?
Il l'épouse mardi.
Il ne sera pas là.
Il va partir pour l'enfer.
Fumier, il a un laissez-passer ?
On se connaît depuis 10 ans !
Excusez-le.
Viens, Barnes.
Andy Fisher est membre
de la Croix-Rouge.
D'où le laissez-passer.
J'ai traité avec Fisher.
J'ai ses papiers et son camion.
Ça nous mènera à Nankin.
On tient une exclusivité.
Je suis Andy Fisher,
tu es David Barcley.
Chauffeurs accrédités
qui livrent des médicaments.
Avec ce camion.
Andy Fisher est amoureux.
Il veut se marier.
Tout le monde est content.
Tu es cinglé.
Bon sang, Eddie !
Eddie Wei, il est derrière.
Le photographe d'U.P.
Je le connais.
Que fiche-t-il là ?
Il en mourait d'envie.
Avance ta montre.
On est à l'heure de Tokyo.
Sais-tu ce qu'ils disent à Tokyo ?
Qu'ils aident les Chinois.
Mais c'est le chaos ici.
Seigneurs de la guerre, corruption,
nationalistes contre communistes.
Ils veulent restaurer l'ordre.
Foutaises.
Ils n'ont pas déclaré la guerre.
Sais-tu pourquoi ?
Pour ne pas traiter les Chinois
comme prisonniers de guerre.
Ils n'ont pas de règles à respecter.
Les *** sont pas des sauvages.
Pour eux, les Chinois, si.
Regarde-les bien.
Ils sont des milliers
et viennent de Nankin.
La guerre a commencé.
Ils l'ignorent encore chez nous.
On est "américains",
gare à l'accent.
Oui, vieille branche.
On transporte
des fournitures médicales.
Fouillez le camion !
Excusez-moi,
tout ça a été stérilisé.
Vos hommes n'ont pas l'air de savoir
que ces fournitures médicales
doivent rester intactes.
Ça suffit, arrêtez.
Circulez.
Si tu n'es pas là demain à 21 h,
je pars sans toi.
Bonne chance.
Ok. Je suis désolé.
Ecrire dans un bureau en ruine avec
un camion pleine de soldats japonais dehors.
La ville est calme.
J'ai beaucoup aimé Tokyo.
J'étais làbas pendant 3 mois...
J'ai rencontré des gens sympathiques
Ils étaient...très aimables.
La Chine. Beaucoup de desseins sont faits.
mais je suis un très piètre dessinateur.
Voudriez-vous encore du thé, Mr. Hogg ?
Ca ira, merci.
Passe moi les cigarettes.
Vous êtes en sécurité.
Votre nom ?
Nationalité ?
Britannique ?
- Et vous êtes journaliste.
- Vous savez ça ?
Seul un journaliste
s'aventurerait à Nankin en veston.
- Où suis-je ?
- Au centre des impôts.
Je m'appelle Chen.
Han-Sheng Chen.
Appelez-moi Jack.
Pourquoi vous tuer ? En principe,
les *** vous épargnent.
J'ai vu l'indicible.
J'ai.
- Ils ont trouvé mes photos.
- Compris.
Que fabriquez-vous ici ?
Ils tuent des gens dehors.
Ils sont beaucoup plus nombreux
et mieux armés.
Nous nous battrons un autre jour.
Tenez ça.
Avant de partir,
on va faire sauter tout ça.
Le Japonais est méthodique.
Il dé*** les documents brûlés.
Merci.
Allons au consulat britannique.
Ils pourront peut-être vous aider.
Vous devez partir et dire au monde
ce qui se passe.
Voici le meilleur...
Venez, vos amis sont par là.
Du calme, vieux.
J'ai un laissez-passer.
- Tuez-le !
- On ne peut rien.
Tuez-le !
Vous êtes irréfléchi.
Vous êtes gravement blessé.
Ah bon ?
Je n'ai rien senti.
Le froid a dû vous anesthésier.
Vous avez perdu
beaucoup de sang, mais...
j'ai décidé que vous vivriez.
Remerciez-le, il vous a sauvé.
Merci encore.
Elle s'adressait à moi.
Alors...
tu es un ancien d'Oxford ?
Tu parles en dormant.
Et toi ? Tu n'as pas
appris l'anglais chez Berlitz.
West Point.
- Tu n'es pas communiste ?
- Si, réfléchis.
Et tu comprendras mieux
ce qu'est la Chine.
Je ne te voyais pas bon samaritain.
Pas avec les hommes...
Je ne peux pas l'abandonner là.
Il en a pour un mois.
Shanghai est exclu.
Mlle Pearson, que vais-je bien
pouvoir faire d'un diplômé d'Oxford
qui ne parle pas chinois ?
Jack, as-tu entendu parler
de Huang *** ?
Je suis revenu
enseigner l'ingénierie.
Et j'enseigne
à fabriquer des bombes.
C'est bien plus amusant.
Sérieusement.
Je voyage pour organiser
la résistance
en devançant l'armée japonaise.
Je pars demain.
Emmène-moi.
Je peux taper à la machine.
Je ne m'inquiète pas pour toi
mais pour tes pauvres porteurs.
Mais il y a un endroit
au nord-ouest, Huang ***.
Tu y trouveras matière à écrire
et y amélioreras ton chinois
avant de rejoindre le front.
Excellent.
- Tu as compris ?
- Absolument.
Tu as dit : "Je me présente,
"je suis un potiron."
Cette zone est contrôlée
par les communistes.
Celle-ci, par nos frères d'armes
nationalistes.
Tu vas prendre le train
jusqu'à Pao-Chi
et Huang *** est là.
Tu iras là.
- Chen ?
- À terre !
Ce ne sont pas des ***.
En effet, ce sont les soldats
de Tchang Kaï-chek.
Nationalistes ?
- Je vous croyais frères.
- Parfois.
Vous ne luttez pas ensemble
contre les *** ?
Quand ça les arrange, ou nous.
Et là, il se peut
que ça ne soit pas le cas.
Que font-ils là ?
Ce sont des recrues du sud.
Ils sont loin de chez eux
pour leur ôter l'envie de fuir.
Ils sont piégés.
Qui est le directeur ?
Ceci est pour le directeur.
Je vous dis
que ceci est pour le directeur.
"Très estimé directeur,
"j'ai le plaisir de vous présenter
"un grand érudit
de l'université d'Oxford :
"George... Cochon."
Je suis le directeur, M... Cochon.
Hogg.
Il y a écrit "Cochon".
Vous parlez anglais ?
Je ne suis pas paysan comme eux.
Je suis Liu ***-kai.
Mon père est fonctionnaire.
Il veut quoi ?
- La nourriture, peut être.
- Quelle plaisanterie !
Peut-on cuisiner
avec une seule marmite ?
Viens voir.
J'ai que ça... regarde.
J'ai que ça.
Les adultes,
les professeurs,
où sont-ils ?
Partis, tous partis.
Tu as du riz ?
Debout.
Qui est là ?
Les garçons ont emmené l'Anglais.
Arrêtez !
Si jamais vous recommencez,
je partirai d'ici pour toujours.
Elle bluffe.
Donne-moi une raison de bluffer.
Qu'est ce qu'ils ont ?
Ils agirent comme des animaux.
Ca fait combien de temps
êtes-vous dans ce pays ?
- 5 semaines. Et vous ?
- 5 années.
Montrez-moi ça.
Vous êtes l'infirmière... Lee ?
Lee Pearson.
Je suis George...
Je vous connais.
Je vous ai fait venir ici.
"Le grand érudit
de l'université d'Oxford."
Jack Chen a soigné
votre présentation.
Hormis le fait
de vous appeler... M. Cochon.
Pas drôle.
Il est odieux celui-là.
Étonnant...
Il a juste vu son père
et sa mère décapités,
sa sœur violée et décapitée.
Ils allaient l'exécuter
mais intelligemment,
il a attendu...
Arrêtez ça.
Nankin, j'y étais.
J'ai pensé
que vous seriez mieux ici.
Il vous faut un nom chinois.
Qu'ils peuvent prononcer.
Hogg.
Ho-ke.
Je ne vais pas rester.
Pas question
de materner des sauvages.
- D'accord.
- Alors demain matin,
indiquez-moi
la direction du front et je pars.
C'est entendu.
Pourquoi vous craignent-ils ?
La mort est partout.
Typhus, choléra, tétanos...
Si on m'embête, je leur dis :
"Un jour, vous vous écorcherez,
"et vous aurez la fièvre.
"Vous penserez à un rhume.
"Puis les os vous feront mal,
vos mâchoires, vos dents suivront
"et très lentement,
vous mourrez du tétanos."
Dans mon sac, j'ai les vaccins.
Si je pars, le sac part avec moi.
Alors, qui va m'embêter ?
Pourquoi ils ne ferment pas
l'école ?
Ce n'est pas une école.
Ça y ressemble.
C'est un orphelinat.
Chacun d'entre eux a une histoire.
Vous cherchez la guerre ?
Elle est là.
Ils n'ont pas besoin de prof,
mais qu'on leur donne
envie de vivre.
Les lits grouillent de poux,
les gosses aussi.
- Charmant.
- C'est grave.
Ils véhiculent le typhus.
Passons aux garçons.
Vous allez les bouillir ?
Excellent idéée !
Poudre antipoux.
On n'en avait jamais eu avant.
Comment leur expliquer
que c'est sans danger ?
Vous ferez ça très bien.
Ho-ke a des poux.
Grattez-vous.
Ça peut le rendre malade.
Cette poudre va tuer les poux.
Mais ça ne lui fera aucun mal.
Souriez.
Ho-ke est très heureux.
Ôtez vos vêtements.
Croyez-moi, j'en ai vu d'autres !
Les mains.
Pas de poux.
Vous ne serez donc pas rasé.
C'est une promesse ?
Etes-vous vaniteux , Mr.Hogg ?
Je ne pense pas.
Il y a quoi encore ?
- Du cafée.
- Du cafée ?
Tenez, George.
Je n'en ai pas bu depuis Shanghai.
Pourquoi la Chine ?
À cause des troubles.
Parce qu'au pays, ils attendent tous
la prochaine guerre.
C'est comme attendre
que l'orage éclate.
Je suis parti aux États-Unis,
j'ai traversé deux fois le pays.
Ils sont encore plus repliés
sur eux-mêmes.
"Quelle guerre, monsieur ?
C'est la Dépression ici."
Je suis allé au Japon,
j'ai appris le japonais.
Eux aussi refusent la guerre.
Demandez-leur.
Puis je suis allé à Nankin.
J'y ai vu l'indicible.
J'ai supplié Chen de tuer un type.
J'ignorais cette haine en moi.
On ressent tous de la haine parfois.
Non.
Pas nous.
Ma famille est pacifiste.
Pas une famille
tranquillement pacifiste lambda.
Une famille célèbre.
Gandhi a pris le thé chez ma mère.
Mon père a été en prison
lors de la guerre.
Il est des plus courageux.
Mais ils se trompent.
Il faut parfois lutter.
Des gens se battent et meurent
et je suis là avec ma machine à écrire
me semble déplacé à présent.
Vous avez sauvé les vies aujourd'hui, George.
Vous ne ressemblez pas à un héros
et vous ne vous sentez pas comme telle.
C'est très bien comme ça.
Pas dormi ?
Moi non plus.
Un gosse a eu la courante.
Un désastre.
Garde la mule.
- Tu pars ?
- J'ai d'autres antennes médicales.
Je t'ai apporté du blé.
Il devrait durer 3 semaines.
Après, tu devras les ravitailler.
À toi de voir.
Quand reviens-tu ?
En mai.
On est en mars !
Ce sont des gosses.
Il faut les choyer, les laver,
les nourrir.
Si tu atteins un de ces objectifs,
c'est bien.
Je reste pas,
trouve quelqu'un d'autre !
Il n'y a personne, tu dois rester.
Et merde !
Nul besoin d'armes
pour vaincre de grandes batailles !
Ça arrête le vent.
Arrachez ça !
Tu viens m'aider ?
Oui, toi, viens.
Ho-ké. Ho-ké.
Hogg. Mon nom est Hogg.
- Ching.
- Ching.
Je suis en train d'écrire un courrier.
Je serai à toi dans une minute.
Hé, arrête.
Qu'est ce qu'il y a?
Taba. Taba.
Table. C'est une table.
- Table. Table. Table.
- Ok. OK.
Chaise.
Étudiant.
Étudiant.
C'est toi.
Professeur, c'est moi.
Étudiant, professeur.
Je cherche le marchand ***.
Où est le marchand *** ?
Comment allez-vous ?
Je suis Ho-ke de Huang ***.
Je cherche le marchand ***.
Pardonnez ma misérable demeure.
Les temps sont difficiles.
La guerre ?
Guerre, révolution,
mais aussi le jeu et l'***.
Tant de façons de dépenser l'argent
sans contrepartie.
Je prends les monnaies fortes.
Avec des dollars chinois,
je crains que le prix
ne soit doublé.
J'aimerais payer en légumes.
Le légume est une monnaie forte.
L'humour anglais...
Vous avancez la semence,
on fait le travail
et on partage la récolte.
Et si elle est mauvaise ?
C'est quoi ?
Blé de Durham.
Récolte de l'an dernier.
Lentilles rouges.
Étonnant que ça pousse ici.
Faisons affaire.
Revenez me voir.
Mon bon souvenir à Mlle Pearson.
Certainement.
J'espère que tu t'amuse bien, Yu lin.
Ça poussera pas
si vous faites comme ça.
Ravie d'être rentrée.
Vous allez être contente.
Wei-ping.
Dis-le en anglais.
Chien.
N'ayez pas peur.
***-kai, non !
***-kai...
Tu n'arriveras pas à le sauver.
Tu ne peux que limiter les dégâts.
Rien de plus.
Qu'est-ce qui t'a amenée ici ?
La liberté.
Et quel résultat...
Je me retrouve dans un taudis
crasseux où j'ampute à la bougie.
Tu es chirurgien ?
Celui qui meurt de gangrène
ne vérifie pas.
Quand on est seul,
il faut tout faire.
Je ne suis pas infirmière.
Comme toi, tu n'es pas professeur.
On vient en Chine
pour être différents.
J'aurais dû être épouse à Manille.
Mais le bridge et moi...
La vie est curieuse.
Que diable...
Mon unique trésor.
- Tu danses ?
- Non.
Allez, je suis sûre que tu sais.
Je suis ravi de te voir.
Tu vas rester ?
Je crois.
Quelque temps.
Et toi ?
Aussi.
Oui.
Lo San !
Il a besoin de manger quelque chose.
Je ne cuisine pas pour
les sales petits cochons.
Merci.
T'y connais rien !
Crétin de paysan de Gansu !
Voyons un peu ça.
Laisse-moi regarder.
C'est affreux !
Brosse tes dents chaque jour.
Tu peux y arriver, sans problème.
Toutes ses affaires.
dans sa nouvelle chambre.
Elle sera ravie.
Ici.
Nous mettrons des fleurs.
"Bien que j'aie beaucoup erré
"par monts et par vaux,
"je trouverai où elle est partie,
"j'embrasserai ses lèvres,
je prendrai ses mains,
"et nous foulerons l'herbe épaisse."
Ching ?
Tout va bien.
Personne te fera du mal.
Des chèvres ?
Elles mangent plus ce qu'elles
donnent du lait !
Elles défricheront le terrain.
Ma grande mère était
une excellente jardinière.
- Elle utilisait des chèvres..
- Ne touchez plus jamais mes affaires !
Je suis désolé.
Je voulais améliorer votre confort.
Vous aviez eu tort.
Où allez-vous ?
Ok, quand rentrerez-vous alors ?
Ne soyez pas aussi ridicule !
Ne partez pas !
Lee!
Comment va oncle Jim ?
Sa tumeur empire.
- Il veut fumer plus de pipes.
- Ça le tuerait.
Pas forcément un mal.
Les nationalistes ont la solution
au problème de l'*** :
décapiter les fumeurs.
J'ai entendu ça.
Les fumeurs et les vendeurs.
Les Japonais décapitent les Chinois.
Mlle Pearson,
que puis-je pour vous ?
Avez-vous des sulfamides ?
Personne n'en a.
Pas même les Japonais.
Votre ami
n'a personne à qui parler.
Il doit se sentir seul.
Il survivra.
Vous n'êtes jamais seule.
Allez le voir,
si ça vous chagrine.
Pas de temps à perdre
avec des faux problèmes.
Vous avez de la morphine ?
C'est tout ?
Non, mais j'ai d'autres clients.
Prenez de l'***.
Vous savez ce qu'on en dit ?
Vous sentez la douleur
mais sans avoir mal.
Ils étaient crasseux,
affamés, malades,
sans intérêt pour personne.
Et maintenant...
Impressionnant.
Je ne croyais pas
que vous y arriveriez.
Franchement, Mme ***,
moi non plus.
Faites-moi la grâce
d'accepter un petit présent.
C'est en anglais !
D'où le tenez-vous ?
Un missionnaire me l'a donné
pour avoir été très sage.
"La route de la soie".
Lien millénaire
entre orient et occident.
Ça m'a paru évident.
Merci.
Qu'il scelle notre amitié.
Oui.
D'où arrivez-vous ?
De Lingbao.
Deux jours de marche.
Pas de panique, il s'en va.
- Il s'appelle comment ?
- Numéro 4.
Et eux, voyons...
Numéro 1.
Numéro 2.
Numéro 3.
Numéro 4 !
Fais dodo, fais dodo.
Lao Si...
- Ching ?
- Il est trop petit.
Bonne nuit.
Pas blessé.
Pas blessé.
Sortez-le d'ici et nourrissez-le.
On a eu 40...
Non, 50 types aujourd'hui.
Que des paquets d'os
tenus par leurs uniformes.
La faim les tue, pas les balles.
Les nationalistes
affament leur armée.
À quoi sert-on ici ?
À rien.
Ils livrent Lingbao aux ***.
J'ai reçu l'ordre d'évacuer.
Mes blessés n'y survivront pas.
Prends les plus solides.
Tu enlèves ton uniforme ?
Je vais rester encore un peu
pour accueillir chaleureusement
les ***...
Je m'en occuperai bien...
Tu le sais.
Sois prudent.
Jack !
Ne gaspillez pas le morphine.
Laisse-le !
Il va mourir !
Il est mort !
George.
Non, Chen !
Chen !
Tu t'es ***é dessus.
Il a fait pipi au lit.
Comment va-t-elle ?
Elle est épuisée.
Lingbao... ça a été moche.
J'ai eu de la chance.
Elle est partie avant l'horreur.
Les *** arriveront jusqu'ici ?
Peut-être.
Peut-être pas.
J'ai vu de quoi ils sont capables.
Bonjour.
On peut entrer ?
C'est qui ?
Bonjour, Ching.
Et lui... c'est Lao Si.
J'ai vu un loup
mais j'ai pas pleuré.
Mon Dieu.
Café ?
Du pain avec du miel.
Du miel ?
Viens, Lao Si.
Ou il te chipera ton pain vite fait.
Il ne songe
qu'à prendre de l'embonpoint.
Ça te va comme ça ?
Très bien.
Ching.
Lee...
Chen est ici.
Il est malade depuis une semaine.
Tu es insupportable.
Je t'ai cru mort.
C'est la malaria.
Il l'a depuis des années.
Ils l'ont tous.
Il sera vite sur pied.
Ils ont mis ta tête à prix.
Ah bon ? Combien ?
Dix mille yuans.
Pas mal, Jack.
Ça ne fait que 30 $ US.
Je suis vexé.
C'est une somme ici.
Nous lutterons contre les Japonais
avec sabres et fusils
Nous lutterons contre l'envahisseur
de toutes nos forces
Six.
Sept.
Des visiteurs nationalistes.
Tâche de les retenir.
Les Japonais avancent
et sont très près.
Si nos forces se retirent de Xian,
on aura ordre de réquisitionner
ces bâtiments.
J'en conclus
que ce n'est pas encore le cas.
Si vous n'avez rien d'autre à dire,
vous pouvez partir.
J'ai beaucoup à faire.
Une chose encore.
Ces ouvriers...
Il n'y a pas d'ouvriers ici.
Que des enfants.
Des enfants ?
On éduque des orphelins.
Est-ce bien... la vérité ?
Je ne suis pas communiste.
Je suis professeur.
Je veux juste éduquer les enfants.
Missionaire, communiste, japanaise..
la contamination étrangère
nous envahit l'une après l'autre
pendant plus d'un siècle.
Maintenant c'est terminé.
Vous ne pouvez plus
prendre notre sang.
Nos enfants.
Vos garçons ?
Ils ne sont pas à vous, Mr Hogg.
Ils appartient à la Chine.
Sommes-nous d'accord ?
Vous devez tenir votre engagement.
Faites le sortir.
Mr Hogg, vous êtes libre.
Combien ça vous a couté ?
Lègerement plus cher de
ce que vous valez réellement.
Merci.
S'ils me disent communiste,
ils fermeront l'école
et enrôleront les enfants.
C'est certain.
Et c'est une question de jours.
Restez ici.
Allez-vous-en !
Qu'y a-t-il ?
Des bandits, hors de tout contrôle.
Ils prétendent
avoir de l'*** à vendre.
Il serait plus sûr
de ne plus en vendre.
Plus sûr ?
Rien n'est en sécurité,
vous non plus.
Avec vos soldats en puissance.
Vous êtes un fermier
aux moutons bien gras.
Tu les emmènes où ?
Sur la route de la soie.
Par les montagnes ?
Les gosses dans la neige
à 3000 mètres ?
C'est de la folie.
Je compte les emmener plus loin,
après Lanchow.
Connais-tu Shandan ?
Au bord du désert de Gobi.
À 1100 km d'ici.
1100 km...
Il n'y a probablement rien.
Exactement, il n'y a rien.
Rien à prendre.
Ils seront en sécurité.
Chen viendra jusqu'au fleuve Jaune,
puis il rejoindra ses amis à Yenan.
Et toi ?
- Quoi ?
- Iras-tu avec Jack ?
Ou nous suivras-tu ?
Tu me le demandes ?
Ce garçon est un volcan.
J'aimerais l'emmener avec moi.
Non.
- Ce n'est pas un enfant.
- En effet.
Il ne l'est plus depuis longtemps.
Oui. Nous étions amants autrefois.
Ca n'a pas marché...
Alors nous devenons amis.
Et ça fonctionne.
Je suppose je ne le désirais pas assez.
Vous, les hommes, voulez tellement
être indispensable.
Tout le monde veut ça,
y compris vous.
Surtout moi.
Alors vous choissisez quoi ?
Yen-an avec lui ?
Ou Shandan avec nous ?
Si j'ai un peu de discernement,
je resterai ici.
Je crois en vous.
Je crois en chacun de vous.
Je ne connais pas
plus endurant que vous.
Vous m'avez fichu une trouille bleue
au début.
Ça fait mal de partir.
Je le sais.
Mais il y a une chose
que vous ne devez pas oublier :
vous avez fait tout ça
par vous-même.
Vous pouvez recommencer.
Vous pouvez recommencer
n'importe où.
Pansements.
Pris aux Japonais.
Chaque paquet
contient un pansement stérile
et un comprimé de morphine.
Pratique, non ?
Pas de blessés chez nous.
C'est un ordre.
Non, je le prends.
C'est pas la peine de faire.
On doit partir bientôt.
Tant qu'on aura de quoi vendre,
on survivra.
Oui, certainement.
Votre entreprise est ambitieuse.
Vous êtes un homme remarquable.
J'ai apprécié faire affaire
avec vous.
Votre coutume ?
Quand on salue une grande dame.
Au revoir, M. Hogg.
Et adieu.
Allez les garçons!
Hang-Ger !
Zuien-ze !
Xiao-*** !
Mang-si !
Rou-ding !
Lao-tung !
Muriel !
Numéro 1 !
Numéro 2 !
Numéro 3 !
Numéro 4 !
Yu-lin !
***-kai !
Yu-lin !
Yu-lin...
Ça va aller.
On fera un nouveau potager.
Promis.
Ching !
Je le croyais heureux, vraiment.
On ne saura jamais
ce qui lui est arrivé.
Peut-être que sa mère, son père
ou sa sœur lui ont dit :
"Ching, nous devons partir d'ici."
Et quelque chose est arrivé.
De si affreux
qu'on ne peut l'imaginer.
Ça ne s'en va pas.
Ça ne s'en ira jamais, je le sais.
Mais tout ça,
les fleurs, le miel et...
J'ai oublié.
Pardon, Ching, j'avais oublié.
Pas de bruit.
Allez, les garçons.
Pas de bruit.
C'est ça.
Si le loup te réveille,
n'aie pas peur.
Dis-lui ce que je t'ai dit.
Je sais.
Allez, donne-le-moi.
Mon gros dormeur...
Tu le lui as donné ?
Laisse-le-lui, c'est ce qu'il est.
Il y a une ferme abandonnée
plus loin, on peut y camper.
Il jure avoir vu quelques Japonais
il y a 2 jours.
***-kai, va dormir,
je prends la relève.
Tu m'entends ?
Ils sont là.
Je les sens.
Lâchez vos fusils !
Lâchez-les !
Immédiatement !
***-kai, la porte !
Il faut les tuer.
Non.
Ce sont des éclaireurs.
Ils risquent de rejoindre
leur unité.
Je le ferai.
J'ai dit non !
Où est ***-kai ?
Tu as vu ***-kai ?
Où es-tu ?
Quand on sera
sur la route de la soie,
quitte-nous.
Allez, les garçons !
Avancez !
Avancez, devant !
Pourquoi cet arrêt ?
C'est une patrouille japonaise.
Ça va aller.
Nous sommes des réfugiés.
Nous les emmenons au nord,
pour leur sécurité.
Vos papiers.
Nous n'avons pas de papiers.
Fouillez-les.
Mon Dieu...
Chef, regardez ça !
Le caporal Kurahara !
Non !
On l'a trouvée.
On l'a trouvée sur un soldat mort.
On aurait dû la laisser.
C'est un enfant.
Où l'avez-vous trouvée ?
***-kai !
Lâche ce fusil !
Silence !
Le chariot !
En avant !
Lee, il n'y a pas de morphine !
Lee, où es-tu ?
Je suis là.
Vite !
Il n'y a que ça.
Quoi ?
Il dort ?
Il ne se réveillera pas.
Dans une heure ou deux, il mourra.
Dors, ***-kai.
Tout va bien maintenant.
Retrouve-les.
Retrouve ta famille.
Dors.
Dors.
Ça va aller.
Doucement.
On a une chose en commun,
on vient de bonnes familles.
On a la chance d'avoir des idéaux.
Lee...
elle est différente.
Pas d'idéaux pour elle.
Ce sont ses tripes qui parlent.
Elle ne peut les voir sans souffrir.
Quand c'est devenu insupportable,
elle a pris de l'***.
Connais-tu la Rude Mer ?
On appelait ainsi la Chine.
Ce que le Chinois sait faire,
c'est endurer.
On garde
la tête hors de l'eau.
C'est tout.
La Rude Mer nous encercle
et on endure.
Lee est plus chinoise
qu'aucun d'entre nous.
Elle ne croit pas en l'avenir,
car, comme les Chinois,
elle ne pense pas le mériter.
George, montre-lui
qu'elle en mérite un.
Tu es encore amoureux d'elle.
Pas moi.
Je suis engagé ailleurs.
Tu me prenais
pour une foutue sainte, hein ?
Maintenant tu sais.
Tu sais.
Tu n'es pas une dame.
Tu es une belle femme courageuse.
La plus courageuse et belle
que j'aie connue.
Dis-lui adieu pour moi.
Le fleuve Jaune.
Et de ce côté, Lanzhou.
Halte !
Je suis le maire de Lanzhou.
Voici M. Chang Shengyi,
chef de la police.
Vous avez emmené plus de 60 enfants,
vous avez franchi la montagne Liupan
et marché 800 km.
Voilà qui est difficile à croire.
Mais c'est vrai.
En combien de temps ?
Trois mois.
Et vous comptez marcher
jusqu'à Shandan ?
Exact.
Je ne le permettrai pas.
C'est hors de question.
J'ai 4 camions Dodge.
Prenez-les.
Hogg, tu vois ça ?
Hogg ?
Tout le monde va bien ?
Hogg ?
- Ça va ?
- Une égratignure.
Très bien.
Où nous as-tu emmenés ?
Au 14e siècle ?
Regarde.
Derrière la tour de guet.
Shandan.
On m'a chargé
de vous trouver un logement.
C'est le temple du roi Ashoka.
Les moines l'ont quitté
depuis des années.
Ça fera l'affaire ?
Allez les garçons !
Il est temps de faire dodo.
Bonne nuit.
Rapid.
Tu fais quoi là, petit garnement ?
Tu es trop lourde !
Du café ?
Où l'as-tu déniché ?
Surprise.
Je croyais l'avoir perdu.
Je l'ai retrouvé intact.
Fêtons ça.
Est-ce que ça va ?
La grippe...
Je suis fatigué.
Tiens, bois ça,
puis je t'examinerai.
En fait...
Hogg !
Rou-ding, ils en ont à Lanzhou.
On en a plus.
Je sais, Ho-ke a le tétanos.
Fais vite, je t'en prie !
Fais vite !
Lee ?
- Je n'ai pas peur.
- Non, bien sûr.
Il va revenir avec le sérum.
Non.
Mais peu importe.
Je n'aime pas qu'on me contredise.
J'ai eu tellement de chance.
Tellement de chance.
***-KAI
Ching...
Il est venu d'une terre lointaine,
mais son esprit
souhaitait rester avec nous.
Ho-ke ne nous a pas quittés
car il s'est entièrement consacré
à chacun de nous,
et quoi que nous fassions,
nous entendrons toujours sa voix.
Jack...
Je l'ai su il y a une semaine.
Par quelqu'un de Lanzhou.
Je vais bien.
On a besoin de toi.
Les garçons sont à l'abri.
Lee...
je suis sérieux.
Ils n'ont peut-être pas
besoin de moi, mais moi, si.
J'ai besoin d'eux.
J'ai pas fait pipi au lit
parce que j'ai grandi.
Si le loup vient,
je lui dirai : "Va-t'en idiot."
Il aura peur et il s'en ira.
Ho-ke dit que tu peux boire ça.
J'aime pas le café.
Ho-ke dit que c'est pour toi.
Tu es un brave garçon, Lao Si.
Un brave garçon.
Beaucoup des garçons
sont encore en vie.
Parmi eux, Lao Si et ses 3 frères.
Jamais on aurait survécu sans Hogg.
C'est certain.
On ne connaît pas
notre date d'anniversaire.
Même mon frère aîné
ne la connaît pas.
Quand on la demande,
on dit tous les quatre : "Le 22".
Jour de la mort de George Hogg.
Hogg prit la parole
et écrivit 3 mots
en anglais au tableau.
"Où" veut-on aller ?
"Pourquoi" et "Comment" ?
Il avait ses méthodes.
Puis il nous a dit où était Shandan.
À plus de 1000 km.
Qu'on irait à pied
avec nos affaires sur des chariots
tirés par des mulets.
On nous disait
qu'il faisait si froid à Shandan
que notre nez tomberait
si on y touchait.
Et que le pipi
se transformait en glace.
Mais Hogg nous assura
que ce n'était pas si dur.
Ce fut un hiver très froid.
Notre périple à travers la neige
et les routes gelées
prit plus de 2 mois.
Plus ***, les gens l'appelèrent
La Longue Marche Miniature.
C'était un homme parfait.
On a tous des défauts,
mais je n'en ai
jamais trouvé chez Hogg.
Il souriait toujours
en nous parlant.
Il savait et nous a appris
ce qu'il fallait haïr et quoi aimer.
Les Chinois
se souviennent de ces étrangers
qui aidèrent la Chine
durant ces luttes.
Quoi que devienne le monde,
nous, les Chinois,
ne les oublierons jamais.
Sous-titres : Alain Delalande
Sous-titrage : C.M.C.