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Il y a pIus de 550 millions d'armes
à feu en circulation dans le monde.
Un homme sur douze est armé,
sur cette planète.
La seule question, c'est...
Comment armer les onze autres ?
N'ayez crainte...
je ne vous raconterai pas un tissu
de mensonges pour me bIanchir.
Je ne vous dirai
que ce qui s'est passé.
Je m'appeIIe Yuri Orlov.
Quand j'étais petit,
mes parents sont venus en Amérique.
Mais pas jusqu'au bout.
Beaucoup d'Ukrainiens
se sont regroupés à Brighton Beach.
Ca nous rappeIait la Mer Noire.
J'ai vite su qu'on avait troqué
un enfer pour un autre.
Même en enfer,
un ange peut faire son apparition.
J'ai vénéré Ava Fontaine
dès l'âge de dix ans.
Bien sûr,
elle ignorait mon existence.
Je commençais à penser
qu'elle n'avait pas tort.
Pendant vingt ans,
Little Odessa fut pour moi,
comme pour la ligne Q du métro...
le terminus.
J'ai menti, sur mon nom.
Je ne m'appelle pas vraiment Orlov.
Être juif fut rarement un avantage,
au cours du 20e siècIe.
Mais dans les années 70,
pour fuir l'URSS,
mes parents se firent passer
pour juifs.
Depuis,
ma vie n'est plus très casher.
Ca va, mon frère ?
Non.
C'est Vitaly, mon frère cadet.
Il était aussi paumé que moi
mais ne le savait pas encore.
Tu es en retard !
Mon père prenait à cœur
son identité d'emprunt.
Il était plus juif qu'un juif...
ce qui irritait
ma catholique de mère.
Encore ?
Je ne mange pas de coquillages,
ce n'est pas casher.
Tu n'es pas juif.
Ca me plaît.
J'aime le chapeau.
Ca nous rappelle qu'il y a
quelque chose au-dessus de nous.
J'aime bien ça.
- Je vais au temple.
- Non !
Tu y vas plus souvent
que le rabbin !
Va voir les plats du jour,
au Palace.
À Little Odessa, le meurtre
faisait partie du quotidien.
Des gangsters russes
avaient aussi émigré.
Et ils étaient venus
avec armes et bagages.
Il y avait toujours
des règlements de compte
mais je n'y avais jamais assisté.
J'arrivais toujours
cinq minutes avant
ou cinq minutes après.
Sauf ce jour-Ià.
Ce fut la révélation.
Comme si on avait tiré sur moi.
On choisit la restauration
parce que les gens
auront toujours besoin de manger.
Ce jour-là,
j'ai compris que mon destin
était de satisfaire
un autre besoin humain.
Le samedi suivant, j'allai
à la synagogue avec mon père.
Mais ce n'était pas Dieu
que j'essayais d'approcher.
Eli...
je te présente mon fils aîné.
Mon contact
me procura mes premiers ***
"made in Israël".
Vendre une arme pour la 1 re fois,
c'est comme la 1 re fois en amour.
On ne sait pas ce qu'on fait,
mais c'est excitant et...
ça se termine toujours trop vite.
Le nouveau pistolet-mitrailleur
***. Puissant, compact.
Ce bijou tire des balles de 9 mm.
Chargeurs de 20 ou 25 unités.
Viseur arrière.
Silencieux de série.
Excellente réduction de recul.
Compensation de 40 %.
60 % de suppression du bruit.
Vous pourriez me vider un chargeur
dans le ventre...
sans réveiller le voisin.
Mais ce serait contre-productif.
J'étais naturellement doué
pour la contrebande.
Heureusement, à l'époque,
un étui de caméra
pouvait contenir un bazooka.
J'avais toujours fui la violence
alors que j'aurais dû
m'y précipiter.
C'est dans notre nature.
Les plus anciens squelettes humains
sont criblés de flèches.
Où étais-tu ?
Et si on avait un client ?
Dieu bénisse l'Amérique.
"Attention au chien" ?
T'as pas de chien.
C'est dissuasif ?
C'est pour moi.
Pour me rappeler
le chien qui est en moi...
qui veut baiser tout ce qui bouge
et tuer les chiens plus faibles.
C'est pour...
m'inciter à être plus humain.
Tout humain a un chien en lui.
Et si le chien était
ce qu'il y a de meilleur en toi ?
Si tu n'étais qu'un chien
à deux pattes ?
Tu devrais consulter.
Ca schlingue, ici.
J'avais toujours voulu
faire de grandes choses.
Je ne savais pas quoi.
Je me disais
que dans le commerce des armes,
je pouvais viser haut.
Vitaly, arrête tes conneries.
Tu lis les journaux ?
Les journaux ?
C'est toujours pareil.
C'est vrai.
Tous les jours,
des gens se tirent dessus.
Tu sais ce que je fais ?
Je regarde leurs armes
et je me dis
"pourquoi pas les miennes ?"
Tu vas ouvrir une armurerie ?
Il y en a plus que des McDonald's.
Même avec tous nos gangsters,
les marges sont trop faibles.
- Tu as fait une étude ?
- Bien sûr.
Oublie les gangs.
Le plus juteux, c'est
les vraies guerres, entre pays.
Qu'est-ce que tu connais,
aux armes ?
Je sais de quel côté
il vaut mieux être.
J'ai fait une première vente.
On est déjà sur le marché.
Nous ?
J'ai besoin d'un associé.
Je ne sais pas...
J'ai goûté ton bortsch.
Tu n'es pas cuistot.
Je préfère manger ailleurs.
Je t'emmerde.
On perd notre temps.
C'est nul !
C'est vrai.
Mais c'est peut-être mieux que ça.
J'ai besoin de toi.
Puis-je vous présenter
le missile SA-7 ?
L'ancien modèle chinois.
Moins efficace
contre les avions de chasse
mais très performant
contre les avions civils.
Je les brade...
La Guerre Froide
n'était pas finie.
Les affaires se traitaient
entre états.
C'était un club très privé
qui avait son président à vie.
C'est lui.
Le grand manitou ?
Simeon Weisz.
L'Angola, le Mozambique...
Les Exocet aux Falkland.
Il vendait des armes
avant l'invention de la poudre.
Je reviens.
M. Weisz ?
C'est bon, ils discutent.
Je peux vous aider ?
Un ami, Eli Kurtzman,
de Brighton Beach, import-export,
m'a dit de m'adresser à vous.
J'ai une offre à vous faire
et j'aimerais qu'on en discute.
On ne fait pas le même métier.
Pour vous, je fais du commerce,
c'est ça ?
Pas du tout.
Je prends parti.
Dans la guerre Iran-Irak,
vous vendiez aux deux.
Et si je voulais les voir perdre
tous les deux ?
Les balles sont plus efficaces
que les bulletins de vote.
Vous vous trompez d'endroit.
Il n'y a pas d'amateurs, ici.
On revient toujours à sa langue
maternelle, dans la colère...
comme dans le plaisir.
Tu es belle.
C'est quoi, ton nom, déjà ?
Il ne nous restait plus
qu'à revendre
des armes sous le comptoir.
La première occasion se présenta
au Liban, après l'attentat suicide.
Je n'étais pas le seul enfant
du pays à prospérer.
Quand les Américains s'en vont,
ils emportent rarement
leurs munitions.
Ca coûte plus cher de les rapatrier
que d'en acheter d'autres.
On vend au poids.
C'est des armes de seconde main,
mais en bon état.
Combien de kilos ?
Cinq mille.
J'étais doué pour les langues.
Mais le meilleur langage,
c'est celui des dollars,
dinars, drachmes, roubles,
roupies et livres sterling.
Bien sûr, les militaires
touchaient leur pourcentage.
Leur solde n'était pas meilleure
dans les années 80 qu'aujourd'hui.
Et des gradés
comme le colonel Southern
avaient besoin d'argent
pour leurs guerres privées.
Ravi de vous avoir rencontré.
C'est merdique.
Des clopinettes.
Tu veux devenir plus légal ?
Non, plus illégal.
Je rêve d'un chou farci,
avec des patates.
C'est pas notre guerre.
Viens.
Allons-nous-en.
Vendre des armes,
c'est comme vendre des aspirateurs.
On téléphone, on voyage,
on prend des commandes.
J'étais un marchand de mort
parmi d'autres.
Je fournissais toutes les armées,
sauf l'Armée du Salut.
Je vendais des *** israéIiens
à des musulmans.
Des balles communistes
à des fascistes.
J'ai même fourni
les Afghans quand ils se battaient
contre mes ex-compatriotes.
Je n'ai jamais rien vendu
à Ben Laden.
Pas pour des raisons morales.
À l'époque,
il faisait des chèques en bois.
Au milieu des années 80,
mes armes étaient présentes
dans huit des principales
zones de guerre du monde.
Mener une double vie, c'est facile.
Trois ou quatre vies, c'est fatal.
J'avais des passeports français,
anglais, israélien, et ukrainien.
Et un visa pour études aux USA.
Mais c'est une autre histoire.
J'avais aussi six attachés-cases,
suivant mon identité
et ma destination du jour.
Sans des intermédiaires comme moi,
certains pays ne pourraient pas
mener de guerres dignes de ce nom.
J'avais l'art de contourner
les embargos.
Il y a trois types de transactions.
Blanche, qui signifie légale.
Noire, illégale.
Et ma préférée... grise.
Quelquefois,
je compliquais tant les choses
que j'avais du mal à m'y retrouver.
Pour tromper les autorités,
j'utilisais souvent
des noms de code.
Les lance-roquettes
étaient des "mères".
Les roquettes, des "enfants".
Le fusil d'assaut AK-47
était le "Roi des anges".
C'est Yuri.
Raoul...
Le Roi des anges sera là demain.
Alléluia ! Comme vous dites.
En fait,
si je fais bien mon boulot,
il leur est impossible
de faire respecter un embargo.
Parlez moins vite.
Je ne comprends pas.
Comment ça, "balancés" ?
Ils savent où nous sommes ?
Et où sont-ils ?
Ca me laisse combien de temps ?
Pas longtemps ?
C'est-à-dire ?
On essaie de les semer ?
Avec ça ?
- Il faut se tirer...
- Non, on reste. Ralentissez.
Vitesse minimale.
Oui, c'est Yuri...
Baisse-moi ce pavillon !
Il me faut le nom d'un autre cargo.
De même tonnage.
Toi, par-dessus bord !
On change de nom. Tout de suite !
Évidemment, en règle !
Qu'est-ce qu'un nom, après tout ?
Rien de plus court ?
J'avais souvent changé ceux
de bateaux ou d'avions,
mais jamais si vite.
Ils foncent...
Le "Kono" ?
Ca s'écrit comment ?
Quel pavillon ?
Hollandais, d'accord.
Trouve un drapeau hollandais.
Plus vite, ou je te fous dedans !
J'en ai pas !
- J'ai le drapeau belge.
- Et alors ?
Il peint le nom
d'un bateau hollandais.
- J'ai un drapeau français.
- Et alors ?
Dans ce sens...
c'est la Hollande.
Tu es bien mon frère.
Très bien...
On prend l'air innocent !
On dit que tout homme a son prix.
Mais tous ne sont pas achetables.
On n'achetait pas Jack Valentine,
d'Interpol.
En tout cas, pas avec de l'argent.
Jack travaillait pour la gloire.
C'est le Kono, pas le Kristol.
- Il est en règle.
- En règle ?
Il n'a pas l'air net.
Je monte à bord.
Signalez la présence du Kristol
au sud d'Aruba.
Même face à un agent
extrêmement zélé,
j'avais plusieurs méthodes
pour échapper à la fouille.
Mes armes voyageaient souvent
en tant que "machines agricoles".
Et aucun douanier sous-payé
n'ouvrirait un container
frappé du sigle "radioactif"
pour en vérifier Ie contenu.
Mon truc favori, c'est
le chargement de patates périmées
combiné à la chaleur tropicale.
Ca empeste.
Le Kristol a été vu plus au nord.
J'arrosais des gens
des services de renseignement
pour alimenter leurs collègues
en fausses informations.
Règle numéro 2 du trafic d'armes :
prévoir un moyen de paiement sûr.
De préférence à l'avance, si
possible sur un compte "off-shore".
Je choisis mes clients avec soin.
Les seigneurs de la guerre
et les dictateurs
ont un grand sens de l'ordre.
Ils paient comptant.
Ca va pas ?
Règle numéro 1 du trafic d'armes :
Ne pas tomber
sous ses propres balles.
Ca va aller ?
Je crois.
On fait quoi, maintenant ?
On va fêter ça.
Le "narco-guérillero"
avait dit vrai.
Passé la frontière, la came
s'est révélée d'un bon rapport.
Même si un kilo
s'était perdu en route.
Je ne sais toujours pas
ce que fuyait Vitaly.
Sans doute lui-même.
Je I'ai retrouvé 12 jours, 3218 km,
et 150 g de coke plus ***,
dans un hôtel,
à la frontière bolivienne.
Bien sûr,
la fille de mes rêves y était déjà.
C'est mon frère, Yuri.
Mon grand frère.
- C'est quoi, ça ?
- L'Ukraine.
J'étais jeune, mais je me souviens.
Regarde.
Je pars d'Odessa
et je vais jusqu'en Crimée...
Tu seras mort avant Kiev !
Allez, on rentre.
T'es con !
T'es complètement con !
Ca va pas ?
C'est bon, de rentrer...
On y va...
Descends.
Je te demande de descendre.
J'ai promis aux parents.
S'il te plaît...
Tu seras bien, ici.
Il n'y a pas mieux.
Deux top models
y sont depuis 8 jours,
et la jolie fille de la météo,
depuis juillet...
S'il te plaît, Yuri.
Tu es un bon frère.
Tu es un bon frère, Yuri.
Allez, descends.
Désormais, je travaillais seul.
Je ne sais pas
ce qui différencie l'usager
"récréatif" du vrai drogué.
Dieu merci,
ce n'était pas moi qui sniffais
des rails longs comme des avenues.
Mais moi aussi,
j'avais ma drogue.
Toujours elle.
Ava Fontaine.
Chez nous, on disait :
"Elle s'en est bien sortie".
Chacun à notre façon,
nous avions conquis le monde.
On ne séduit pas quelqu'un
de force,
mais on peut aider le hasard.
20.000 dollars
pour une fausse séance de photos.
12.000 dollars
pour louer l'hôtel.
Cet hôtel a un succès fou.
Ava Fontaine.
Yuri Orlov.
Qu'est-ce qui vous amène ici ?
Une séance de photos.
Au départ.
Le photographe doit être bloqué
à Miami. Un ouragan.
Mais ils n'ont rien dit,
aux nouvelles.
Ces trucs-là ne préviennent pas.
La séance est annulée. Et pas
d'avion pour New York avant mardi.
Je peux vous ramener.
Je pars demain.
En attendant,
je pourrais vous photographier.
Nombre de relations réussies
sont fondées sur le mensonge
et la tromperie.
Et vu comment elles s'achèvent,
c'est tout à fait logique.
Je me suis ruiné
à lui prouver que j'étais riche.
Un voyage en jet n'aurait pas
suffi, pour la séduire.
Il fallait en être propriétaire.
Il est à vous ?
Il y a mon nom dessus.
Bien sûr, je mentais.
J'avais loué l'avion, la voiture,
et même le costume.
À la dernière minute,
j'avais payé pour la peinture.
Heureusement, à notre arrivée,
Ava ne regardait plus que mes yeux.
Je tombe des nues.
Je ne vous avais pas reconnue.
Ce n'est rien. Je suis payée
pour porter des vêtements.
Au moins vous ne les enlevez pas.
Je pourrais, si certains
parvenaient à leurs fins.
Et vous, que faites-vous ?
Transport aérien.
Le fret, principalement.
Les affaires marchent.
D'où êtes-vous ?
Je suis né en Ukraine.
Mais j'ai grandi à Brooklyn.
- Vous aussi ?
- Williamsburg.
À l'ouragan.
Sans lui,
je ne vous aurais pas connue.
Ce n'est pas un hasard, hein ?
C'est le destin.
Je ne crois pas au destin.
À quoi croyez-vous ?
Alors, la vue ?
Quelle vue !
Merci à tous.
Félicitations.
N'oublie pas ce qu'il y a
au-dessus de nous.
Oui, papa. Un lustre en cristal
à 40.000 dollars.
Faites comme chez vous.
Allez !
Je suis désolé.
Ce doit être difficile.
Ce serait bien d'avoir plus
de représentants de ma famille.
Je suis sûr qu'ils nous regardent.
Mais tu n'y crois pas.
Tu te souviens ?
Je te connais.
Je sais
que tu ne dis pas tout de toi.
Ne t'inquiète pas.
Je ne poserai pas de questions.
Je ne veux pas t'entendre mentir.
Tu prends des risques.
Mais... promets-moi
de ne pas en prendre pour nous.
C'est le problème,
avec les créatures de rêve...
Le rêve devient réalité.
Je n'ai jamais été aussi heureux
de voir Vitaly.
Vous êtes trop beaux !
Frère... Merci
de me donner une sœur si belle.
Il était sorti
et il était déchaîné.
Dansons !
C'est un mariage, une fête !
Cette fois, c'est lui
qui est venu à mon secours.
Je vivais au-dessus de mes moyens.
Surendetté, je jonglais
avec les cartes de crédit.
Tout pour qu'Ava
puisse mener la vie
à laquelle je l'avais habituée.
Ava... c'est trop !
Yuri aime vous gâter.
Et puis
j'ai eu tous mes noëls d'un coup.
Nicki, tu marches ! C'est bien !
C'est bien mon petit-fils !
Yuri, viens voir ton fils !
Quiconque prétend qu'il vaut mieux
donner que recevoir
n'a jamais reçu un cadeau
comme celui que me fit Gorbatchev,
en 1991 .
Qu'y a-t-il ?
C'est fini !
Quoi ?
La Guerre Froide !
L'Union Soviétique !
Mikhaïl arrête les frais.
Il jette l'éponge !
C'est terminé !
Ton fils marche.
C'est incroyable.
Au moins,
ils auront la liberté religieuse.
Espérons.
Je vais y aller.
Tu es resté en contact
avec l'oncle Dimitri ?
Je ne suis pas idiot.
Je sais que tu ne vas pas à Odessa
pour vendre du Pepsi-Cola.
C'est ça,
le souvenir que tu veux laisser ?
Je ne veux pas laisser de souvenir.
Ca voudrait dire que je suis mort.
Joyeux Noël !
Qui est-ce ?
- Angel.
- Elle s'appelle vraiment Angel.
C'est une fée.
On l'accroche au sapin !
Je vous aime.
Je vous aime tous.
Tenez.
Je retourne en Ukraine.
Odessa me manque.
Tu me manqueras.
Toi aussi.
Fais attention.
Ca tue, ce que tu vends.
À l'intérieur.
Tu es défoncé.
C'est vrai.
Salut, Christian.
Pendant la Guerre Froide,
les Russes avaient
un million d'hommes en Ukraine,
en raison de son importance
stratégique.
Après la chute du Mur,
les crédits ont cessé d'affluer.
Rien de mieux
pour un marchand d'armes
que des militaires
livrés à eux-mêmes
disposant
d'entrepôts pleins à craquer.
J'espérais
que le général Volkoff m'ouvrirait
les portes des armureries
de nombreuses bases militaires.
D'abord,
nous étions parents,
c'était un héros de l'Armée Rouge
et il ne dessoûlait jamais.
Je ne peux pas te vendre
des biens de l'État.
Je dois en référer.
En référer à qui ?
À Moscou ?
Moscou est devenue
une capitale étrangère.
Nouveau drapeau,
nouveau patron.
Il n'y a pas de nouveau patron.
Ils se disputent
la résidence présidentielle d'été
au bord de la Mer Noire.
C'est merveilleux.
Ceux qui savent s'en foutent
et les autres ne savent rien.
Montre-moi ton inventaire.
45 ans de haine mutuelle entre
l'Est et l'Ouest avaient généré
la plus grosse production d'armes
de tous les temps.
Les Soviétiques
ne cessaient de produire des armes.
Ils avaient d'énormes stocks,
et plus d'ennemi.
Combien as-tu de Kalashnikov ?
Quarante mille.
C'est un 4, ça ?
Pour moi, ce n'est pas un 4.
C'est un 1 .
Non, c'est un 4.
Ce sera ce que nous déciderons.
Personne ne fera la différence.
Dix mille Kalashnikov,
pour un bataillon ?
Tes stocks sont insuffisants.
Tu dois
en commander d'autres à l'usine.
Quelqu'un s'en apercevra.
Et alors...
On l'arrosera.
La fin de la Guerre Froide
déclencha
le grand boum
du commerce des armes.
Le grand bazar était ouvert.
Missiles guidés, missiles
non guidés, mortiers, mines,
transports de troupes blindés.
Des divisions entières de tanks...
J'ai même touché
toute une escadriIIe
d'hélicoptères de combat.
Des engins hypersophistiqués
conçus pour une guerre
qui n'eut jamais lieu.
Grâce à moi,
ils allaient pouvoir s'exprimer...
Je ne crois pas
que le camarade Lénine pensait à ça
quand il plaidait pour
la redistribution des richesses.
Mais je n'étais pas le seul
à proposer des cours accélérés
de capitalisme.
J'avais des concurrents.
Dites à votre général que
Simeon Weisz veut le rencontrer.
Vous ne savez pas qui je suis ?
Trop ***.
Il semblerait.
Vous semblez perdu.
Le monde change trop vite ?
Je suis là, non ?
Pas complètement.
Vous êtes devenu si riche,
grâce à la CIA.
Vous n'arrivez pas
à vous dépêtrer de cette idéologie.
La Guerre Froide
avait ses avantages.
Elle refroidissait les tensions.
Maintenant, il est plus difficile
de savoir de quel côté on est.
Les choses sont plus compliquées.
Non, plus simples.
Le trafic d'armes
n'a rien à faire de la politique.
J'ai des clients
de gauche et de droite.
Des pacifistes,
mais ils consomment peu.
On n'est pas internationaliste
si on ne vend pas d'armes destinées
à tuer ses compatriotes.
Le chaos actuel
ne durera pas éternellement.
Il faudra rétablir un ordre.
Au lieu de s'entrégorger,
on ferait peut-être mieux
de s'entendre, qu'en pensez-vous ?
Ce que j'en pense ?
C'est vous l'amateur, maintenant.
Fiez-vous à votre instinct.
À votre première impression.
Vous me jugiez indigne de vous,
avant.
Je suis toujours indigne de vous.
Le problème, quand des marchands
d'armes se font la guerre,
c'est qu'ils ne sont jamais
à court de munitions.
C'était le chaos que la vieille
garde avait toujours redouté.
Je faisais une mauvaise réputation
aux marchands d'armes,
mais ils pouvaient difficilement me
traîner devant un comité d'éthique.
L'Ukraine n'était pas la seule
à avoir une armée sans solde
et des montagnes d'armes.
Il y avait la Bulgarie,
la Hongrie,
la Pologne, la Biélorussie,
offertes à qui voulait les prendre.
Aucune arme
du vaste arsenal soviétique,
ne fut plus rentable
que l'Avtomat Kalashnikova de 1947,
plus connue sous le nom d'AK-47,
ou Kalashnikov.
Le plus célèbre fusil d'assaut.
Une arme
aimée de tous les combattants.
4,5 kg d'acier et de bois,
d'une élégante simplicité.
Incassable, elle ne s'enraye
ni ne chauffe jamais.
Elle continue à tirer, couverte
de boue ou pleine de sabIe.
D'emploi si facile,
que les enfants
peuvent s'en servir.
Les Soviétiques
en ont orné une pièce.
Le Mozambique, son drapeau.
Après la Guerre Froide,
la Kalashnikov est devenue
le premier produit
d'exportation russe,
devant la ***, le caviar
et les romanciers suicidaires.
En revanche,
personne ne faisait la queue
pour acheter leurs voitures.
Vous deviez sécuriser la zone.
Comment ?
Tu vends tous mes hélicos !
Tu es trop gourmand, Yuri.
Je ne peux pas
le retenir éternellement.
Je suis en règle.
Pas pour les hélicoptères.
Tu connais les sanctions.
Vendre un hélicoptère de combat
est une violation majeure.
Un hélicoptère de combat...
Ce n'est pas
un hélicoptère de combat,
c'est un hélicoptère de sauvetage.
Au boulot.
Pas de problème.
La loi est de notre côté.
Montrez-moi les papiers.
Non, laissez tomber.
Les papiers.
Toujours là où il ne faut pas,
au bon moment.
On s'est déjà vus,
au large de la Colombie.
Quel était le nom du cargo ?
Le Kono ? Ou le Kristol ?
Son équipage
lui donnait des noms...
que je n'ose répéter.
Répondez à la question !
Le nouveau MP-5...
Un silencieux vous intéresse ?
Les papiers.
Le certificat d'utilisation finale
mentionne le Burkina Faso.
Joli.
Vous l'avez tapé vous-même ?
Cet hélicoptère est destiné
à des missions humanitaires.
Vous êtes dans l'humanitaire ?
Absolument.
C'est un appareil militaire.
Plus maintenant.
Écoutez le neveu !
Quel meilleur usage
pourraient-ils en faire ?
Il ne peut plus tuer
qu'à coups de colis alimentaires.
Et ça ?
Ca va aussi au Burkina Faso ?
Chez un autre client,
à une autre adresse.
Simple coïncidence, c'est ça ?
Tu me prends vraiment pour un con ?
Pas vraiment.
Sans vouloir
vous apprendre votre métier,
je vous rappelle
qu'expédier séparément
un appareil et son armement
n'est pas un délit pour Interpol.
Un vide juridique monstrueux
auquel les bureaucrates
ne vont pas tarder à remédier.
Ce n'est pas fait.
Et même si certains
trouvent cette cargaison suspecte,
Dieu merci, dans ce monde,
le soupçon ne prouve pas le crime,
et les hommes comme vous
respectent la loi.
J'étais coupable,
mais il ne pouvait pas le prouver.
Et c'était un policier
d'une espèce rare.
Il savait que je violais la loi
mais ne l'aurait jamais violée
lui-même pour me coincer.
Valentine n'était pas le seul
à vouloir m'éliminer.
Mon oncle avait décliné
une demi-douzaine d'offres
parfois plus intéressantes
que les miennes.
Mais, pour Dimitri,
la fidélité n'avait pas de prix.
- Que voulait-il ?
- Te faire concurrence.
Je lui ai dit d'aller
se farcir tout seul.
Mais, Yuri...
- Il faut payer...
- Trop de gens savent.
Les cigarettes et les magnétoscopes
sont dans ta nouvelle voiture.
Même ton ennemi
admirait cette voiture.
- J'ai beaucoup de chance !
- C'est sûr.
Tu sais l'heure qu'il est ?
Pardon...
Comment s'est passé ton audition ?
Ils cherchent
dans une autre direction.
Quelqu'un qui sache jouer.
Ils ne te méritent pas.
Où es-tu ?
Tout va bien ?
J'ai eu une dure journée,
au bureau.
- Reviens.
- Bientôt. Comment va Nicki ?
Tu lui manques.
Tu nous manques...
Je me sens seule, sans toi, ici.
Tu sais que je n'aime pas la nuit.
Depuis que mes parents...
- Qu'est-ce que c'est ?
- Une fête.
Je te laisse. Je voulais entendre
ta voix. Embrasse Nicki.
Je t'aime.
Le pillage n'a pas cessé
avec la mort de mon oncle.
Après la chute du Mur,
32 milliards de dollars
d'armes ont été volés,
rien qu'en Ukraine.
Un des plus grands casses
du XXe siècIe.
Le principal marché,
c'était l'Afrique.
11 confIits majeurs impliquant
32 pays, en moins d'une décennie.
Un rêve, pour un trafiquant.
À l'époque,
les Occidentaux n'en avaient cure.
Des blancs
s'affrontaient en ex-Yougoslavie.
Je faisais mon plus gros chiffre
au Libéria, "pays de la liberté".
Ancienne terre d'accueil
des esclaves américains affranchis,
asservie depuis
par ses dictateurs successifs.
Le dernier, éduqué aux USA,
était le président autoproclamé
André Baptiste.
Je suis André Baptiste junior.
Mon père veut vous rencontrer.
Quel honneur !
Remerciez-le.
Malheureusement, j'ai rendez-vous.
C'est dommage.
Je suis très pris.
Ce n'est pas, comme on dit...
"facultatif".
Mon père est très susceptible.
Je viens de me libérer.
Si le président Baptiste
était mon meilleur client,
je n'étais pas pressé
de le rencontrer. On racontait
qu'il découpait
ses opposants en morceaux.
On dit que sa guerre civile fut
"une campagne impitoyable d'une
violence sadique et gratuite".
Ca résume bien Andy,
pour moi.
Le Glock est intéressant.
Il est en polymère composite.
Certains clients
disent franchir
les portiques de sécurité
sans déclencher les alarmes.
Je le déconseille.
D'autre part, si vous cherchez
un revolver à barillet
traditionnel, rien ne vaut
les 15 cm d'énergie
d'un 357 magnum.
Et, bien sûr,
il ne s'enraye jamais.
- Pourquoi avez-vous fait ça ?
- Pardon ?
Vous allez être obligé
de l'acheter. Il a servi.
Comment je vendrais
une arme d'occasion ?
Une arme d'occasion ?
Elle est bonne, celle-là.
Vous savez...
les jeunes manquent de discipline.
J'essaie de faire un exemple,
mais c'est difficile.
Pour moi, c'est la faute de MTV.
"Une arme d'occasion"...
Je crois que, vous et moi,
nous pouvons faire affaire.
Si j'avais peur d'André senior,
j'avais aussi peur d'André junior.
Tel père, tel fils.
La goyave
ne tombe jamais loin du goyavier.
C'était aussi un cannibale.
André aurait dévoré
le cœur d'une victime
pour acquérir une force surhumaine.
À Monrovia,
on était sur une autre planète.
La planète Monrovia.
D'après sa température, c'était
une planète proche du soleil.
J'y ai rarement vu un blanc,
et je n'en sortais jamais seul.
Ses faubourgs
étaient les rives de l'enfer.
Je n'osais même pas
y risquer un œil.
Voilà votre hôtel.
Deux étoiles.
Je peux avoir le flingue de Rambo ?
Rambo I, II ou III ?
- Je n'ai vu que le premier.
- Le M-60.
Avec des balles perforantes ?
S'il vous plaît.
Mon père a prévu un cadeau,
dans votre chambre.
Bonne soirée.
Mon dieu !
Elle a eu la tête presque arrachée.
Quand je serai en Amérique,
je n'habiterai pas Brentwood.
Deuxième étage.
Dans la région
la plus infestée par le SIDA,
où une personne sur quatre
était atteinte,
André m'avait fait la blague
de glisser Iman et Naomi
dans mon lit.
Et aucun préservatif
dans un rayon de 160 km.
On va se faire un plaisir
de te faire plaisir.
Je ne peux pas.
J'adorerais...
mais je ne peux pas.
Ne t'inquiète pas.
On n'a rien.
Qu'en savez-vous ?
On a l'air malade ?
Et si, moi, j'avais le SIDA ?
Ca vous inquiète pas ?
Tu te fais trop de souci.
Pourquoi avoir peur de ce qui peut
te tuer dans dix ans,
alors que tant de choses
peuvent te tuer aujourd'hui ?
Qu'est-ce qui te ferait plaisir ?
Que vous partiez.
Mes Kalashnikov Kids...
Mes petites brigades.
Je sais ce que vous pensez.
On a besoin de tous les hommes.
Même si ce ne sont pas des hommes ?
La balle d'un garçon de 14 ans
est aussi efficace
que celle d'un homme de 40 ans.
Souvent même plus efficace.
Personne ne peut arrêter
le bain du sang.
Pas "bain du sang",
"Bain de sang".
Merci.
Mais je préfère ma formule.
Je ne paierai pas le prix demandé.
Nous ne sommes pas riches.
Et le marché est déjà inondé
de vos Kalashnikov.
Dans certains coins du pays,
elles se vendent au prix du poulet.
Ne regardez pas
que le prix au détail.
Il y a des frais.
Faux certificats à valider,
sociétés-écrans, assurances,
pilotes et équipages...
Et les pots-de-vin.
Un boulon et son écrou
ne sortent pas sans pot-de-vin.
Un pot-de-vin pour l'écrou.
Et un autre pour le boulon.
Andy...
Tout ça coûte très cher.
Je vous paierai... en bois.
Ou en pierres.
Je prendrai les pierres.
Difficile de caser un arbre
dans ma valise.
Vous projetez
une nouvelle offensive.
Retardez-la d'une semaine et je
vous aurai des transports blindés.
Ils réduiront vos pertes,
et vous donneront
un avantage stratégique.
On m'appelle "Seigneur de guerre".
Mais c'est plutôt vous.
On dit "Seigneur de la guerre".
Merci, mais je préfère ma formule.
Les "diamants de conflit" servent
de monnaie, en Afrique de l'Ouest.
On dit aussi "diamants de sang"
car ils financent en général
des massacres.
À la fin des années 90, ma fortune
avait rattrapé mes mensonges.
Elle les avait même dépassés.
Je pouvais même jouer les mécènes.
Je n'arrive pas à y croire.
Bien sûr,
c'est merveilleux, mais...
je ne m'y attendais pas si vite.
Ce serait formidable, oui.
C'est merveilleux.
Merci beaucoup.
C'était la galerie.
J'ai vendu ma première toile.
C'est fantastique !
Qui l'a achetée ?
Une personnalité
qui veut garder l'anonymat.
C'est merveilleux.
Et ton voyage ?
Comme d'habitude.
Où est Nicki ?
Au lit.
Pardon, il tombait de sommeil.
- C'est très bien.
- Ma première toile !
Je suis peintre !
- Ca s'arrose.
- Et comment !
- Je te présente...
- Candy.
Bien sûr.
Les amis de mon frère sont...
les amis de mon frère.
Vous avez un magnifique...
tout ça.
Oui, il a.
Oui, j'ai.
Je vais embrasser Nicki.
Ca va ?
Comme tu vois. Toujours
le raté parasite de la famille.
Il faut bien
que queIqu'un le fasse.
Ava sait, hein ?
Je fais gaffe à ce que je dis...
Elle n'a pas besoin de savoir.
Elle comprend.
Elle revient de loin,
comme moi.
Elle revient peut-être de loin,
mais pas comme toi.
Elle ignore d'où vient le fric ?
On n'en parle pas.
Un vendeur de voitures,
il parle de son boulot ?
Et un marchand de cigarettes ?
Leurs produits
tuent plus que les miens.
Au moins,
les miens ont un cran de sûreté.
S'ils peuvent oublier leur boulot
une fois chez eux, moi aussi.
Tu es vraiment fort !
Vraiment.
Tu m'as presque convaincu.
Tu pourrais...
Tu pourrais me dépanner de...
Pourquoi ?
Pourquoi quoi ?
Je sais pas.
Pourquoi quoi ?
Pourquoi
tu te défonces en permanence ?
Parce que.
Je sais pas.
Je ne savais pas à quel point
Ava était au courant.
Elle ne demandait pas comment
je pouvais lui offrir
des boucles d'oreilles
de 18 carats.
Je crois
qu'elle préférait ne pas savoir.
Elle semblait se satisfaire
de ma générosité,
et en ce qui la concernait,
de ma fidélité.
Malgré les autres femmes,
je lui faisais toujours l'amour
comme si elle était la seule.
Je subissais aussi des revers.
Le trafic d'armes est une course.
Il faut être rapide à la détente.
Des révolutions avortent
avant que les armes arrivent.
Rien ne coûte plus cher
à un trafiquant que la paix.
Une trêve ?
Comment ça, une trêve ?
Les armes arrivent.
Des négociations...
Je vais les réexpédier
dans les Balkans.
Quand ils promettent la guerre,
ils tiennent parole.
Bien sûr,
à nouvelle race de trafiquants,
nouvelle race de flics.
Prenez Park Avenue.
Baladez-les dans le New Jersey.
Il y a des types
qui fouillent nos poubelles.
Des journalistes
qui pistent quelqu'un d'autre.
Je ne crois pas qu'ils travaillent
pour les journaux.
Il y a quelque chose ?
Non, rien du tout.
Rien du tout.
Je t'aime.
Moi aussi, je t'aime.
Devenu
le plus gros marchand de mort,
je possédais toute une flotte.
Je livrais des armes au Libéria,
en Sierra Leone,
ou en Côte d'Ivoire,
au moins une fois par semaine.
Souvent, j'avais de faux documents.
Quand il y avait urgence,
pour gagner du temps,
je n'avais pas de papiers du tout.
Mais je n'étais pas trop inquiet.
Il y avait peu de radars en Afrique
et personne pour s'en servir.
Charlie Echo India...
déroutez-vous sur Kabala
par 0-2-9.
Immédiatement.
Southern ? Ici Yuri.
Désolé d'appeler,
mais j'ai Interpol au cul.
Je ne peux pas parler.
Le moment est mal choisi.
Mal choisi ?
Charlie Echo India,
obtempérez immédiatement.
Dernier avertissement.
Le premier, c'était quand ?
Oscillez, si vous obtempérez.
Je me pose.
Si on se pose, c'est cuit.
Je suis pas en règle.
Cet avion est une bombe.
Ils visent les soutes !
Je me pose.
Ici Charlie Echo India.
Je me déroute sur l'aéroport
de Kabala par 0-2-9.
Pas l'aéroport.
La route.
Notre seule chance.
Vous êtes dingue ?
Un nid-de-poule et c'est foutu.
Vous vous sous-estimez.
Vous êtes le meilleur.
Vous êtes un as, Aleksei.
Vous êtes un as !
Aleksei n'était pas le meilleur.
Il était sorti 42e sur 43
de l'École de Pilotes de Moscou.
Qu'est-ce qu'il fait ?
Il est cinglé ?
Impossible d'atterrir Ià.
KabaIa est à 15 mn.
Il n'ira pas loin.
Je veux un véhicule sur le tarmac.
Ca va aller.
- Où allez-vous ?
- Loin des pièces à conviction.
Il n'y en aura pIus !
Approche.
Ne sois pas timide.
Regarde.
Échantillon gratuit.
Sers-toi.
Dis-le à tes amis.
Approchez.
Ca vous intéresse ?
Un RPG ?
Il est à vous.
Servez-vous !
Gratuit !
Tout doit disparaître !
Des armes, des armes !
Balles ! Fusils ! Grenades !
Il est à toi.
Vous en voulez ?
N'oubliez pas les balles.
Vous ferez comment, sans balles ?
Tout est gratuit !
Un déchargement qui demande
une journée à Londres,
des Sierra-Léonais sous-alimentés
l'avaient effectué en dix minutes.
Quand Valentine est arrivée,
il restait moins d'armes
que dans un charter de Quakers.
Tu voulais te sauver ?
- M'bizi, non !
- Tu peux courir, sans jambes ?
Laissez-moi le liquider.
C'est courant, ici.
Je n'ai pas le droit.
Ici ?
Qui le saura ?
Nous.
Il aura ce qu'il mérite.
Pas sûr.
QueI motif ?
Que faites-vous ici ?
Un safari.
Vous chassez le gros
à la mitraillette ?
Vous travaillez pour le Parc ?
Défaut de permis,
c'est le motif ?
On arrête la comédie.
Vous êtes trafiquant d'armes.
Marchand.
Marchand, trafiquant...
Vous vous enrichissez
en fournissant aux plus pauvres
les moyens de s'entretuer.
Pourquoi je fais ce métier ?
Il y a des missions
plus prestigieuses.
Enquêter
sur les arsenaux nucléaires
peut sembler plus important.
Pas du tout.
Neuf victimes de guerre sur dix
sont tuées avec de petites armes
comme les vôtres.
Les missiles nucléaires
dorment dans leurs silos.
Votre AK-47 est la vraie arme
de destruction massive.
Je ne souhaite la mort de personne.
Je ne braque personne
pour l'obIiger à tirer.
J'admets qu'un feu nourri
est bon pour le commerce,
mais je préfère
que les gens ratent leur cible.
Pourvu qu'ils tirent.
Je peux y aller ?
Vous n'avez rien pour me retenir.
À part les menottes.
Étant si soucieux de la loi,
vous devez savoir
que je peux vous garder 24 h
sans motif d'inculpation.
Pourquoi je le ferais ?
Pas du tout parce que votre
compagnie me serait agréable.
Si je vais utiliser chaque seconde
des 24 h légales,
c'est pour retarder d'autant votre
trafic et la mort de vos victimes.
La journée que je vous prends,
c'est une journée
que je leur donne.
Des hommes, des femmes, des enfants
innocents auront un jour de sursis
parce que vous n'êtes pas libre.
Donc, je vous donne rendez-vous...
dans 23 heures et 55 minutes.
Il savait qu'il était inutile
de me surveiller.
Où serais-je allé ?
Ou il espérait
que les gens me mettent en pièces.
Mais ils avaient trop à faire
avec l'avion.
C'est comme garer sa voiture
dans certains coins du Bronx.
C'est une chose à ne pas faire.
Pour moi, c'était ça, l'Afrique,
et peut-être la vie.
Tout ce qui vient de la terre
y retourne.
Même un avion-cargo Antonov 12.
Un cadeau.
Pour vous.
Vous arrivez à temps.
J'avais peur qu'il meure
sans vous laisser une chance...
de l'achever.
Cet homme
est venu
dans l'espoir
de prendre votre place.
N'est-ce pas ?
Je ne suis pas venu
pour fournir M. Baptiste.
Je suis venu fournir ses ennemis.
Je crains de rater cette vente.
Il a tué un de vos parents,
un oncle,
en essayant de vous tuer, vous.
Vous voulez que je le relâche ?
Vous voulez qu'il meure.
Mais...
vous ne voulez pas vous en charger.
On va faire ça ensemble.
Ce sera...
une expérience qui nous liera.
Vous pouvez arrêter
quand vous voulez.
Mais vous ne le ferez pas.
Dites-le.
Dites...
"Arrêtez".
Je te trouverai une autre chambre.
Avec une plus jolie vue.
Il vous offre un brown-brown,
M. Yuri.
- Quoi ?
- Un brown-brown.
Qu'est-ce que c'est ?
Un mélange de cocaïne...
et de poudre.
On en donne aux jeunes, pour
la bataille. Ils sont déchaînés !
Une autre fois.
Je vous conseille d'essayer,
au moins une fois.
Pourquoi ?
Parce que c'est... votre poudre.
J'avais déjà commencé à prendre
pas mal de cocaïne,
en Afrique de l'Ouest.
Je n'avais jamais essayé
le brown-brown.
Mais je n'avais jamais tué
non plus.
Je n'ai rien fait, hein ?
Tu es malade ?
Demande au blanc.
Il doit savoir.
Ma main va repousser ?
Simeon ?
N'oublie pas, Yuri...
Choisis un camp.
Non ! Il est avec André !
Je l'emmerde, André !
Oui, on l'emmerde, André.
Désolé, ça ne le fait jamais.
Je peux peut-être réparer.
Fais voir.
C'est le chargeur...
Je commençais à croire...
que j'étais devenu invincible.
Nicki, va dans ta chambre.
Je ne vous crois pas.
Vous avez des preuves ?
M. Orlov se donne beaucoup de mal
pour avoir l'air honnête.
Même à vos yeux.
Surtout à vos yeux.
Je n'espère pas trouver
quoi que ce soit ici.
Alors que voulez-vous ?
Que vous acceptiez de m'aider.
Je crois que...
vos parents sont morts
tragiquement.
Les armes illégales qui ont servi
à les tuer ont été fournies
par des hommes comme votre mari.
Je vous prie de partir.
Qu'y a-t-il ?
Je ne peux plus porter
les vêtements.
Ni les bijoux.
Ni conduire la voiture.
Ni vivre ici.
- Tout est couvert de sang.
- Couvert de sang ?
Qu'est-ce que tu as ?
Ne fais pas de mélo.
Évidemment, je fais du mélo,
puisque je suis une actrice ratée.
Je t'ai dit que c'était politique.
Ce sont des menteurs.
Regarde-moi. Ils mentent
pour se donner le beau rôle.
Tu ne peux pas les croire.
Il n'y a pas qu'eux.
N'aie pas peur,
tes parents n'ont rien dit.
Ils n'ont pas eu à le dire.
Je vends aux gens des moyens
de se défendre.
C'est tout.
Je regarde les infos.
Je vois les images. Les enfants
ont des armes plus grosses qu'eux !
Je ne fais rien d'illégal !
Peu importe que ce soit légal !
C'est mal.
Je t'en prie, arrête.
Ca ne changerait rien.
D'autres prendraient ma place.
Qu'ils la prennent.
On a ce qu'il nous faut.
Ce n'est pas une question d'argent.
Alors, c'est quoi ?
Je suis bon, là-dedans.
J'ai l'impression que mon seul
mérite, c'est d'être jolie.
Je veux dire...
Mon seul mérite, c'est d'être née.
Je suis une actrice ratée,
un peintre raté...
Je ne suis pas une bonne mère.
D'ailleurs,
je ne suis même plus si jolie.
J'ai tout raté, Yuri.
Mais je veux rester un être humain.
Mes ennemis avaient trouvé
l'arme qui pouvait m'atteindre.
Pendant six mois,
j'ai cessé de vendre des armes.
C'est un marché inexploité.
Cinq millions de m³ de bois,
la première année.
Une centaine
d'essences exploitables.
Le pétrole ?
C'est le nouveau Texas.
Que diriez-vous
de dix mille barils par mois ?
Il ment forcément.
C'est du baratin.
Des réserves insoupçonnées,
au large de la Côte d'Ivoire...
Les numéros correspondent.
Tout est réglo.
De quoi désorienter Valentine...
Il y a aussi des façons légales
d'exploiter le Tiers-Monde.
Mais pour gagner honnêtement
sa vie, il faut se lever tôt.
Les marges sont trop faibles.
Il y a trop de concurrence.
Mais j'avais promis à Ava...
Le Président du Libéria monte.
Il est en avance.
Je reviens.
Qu'est-ce que tu fous là ?
On discute de la paix, à l'ONU.
Et vous venez voir
votre marchand d'armes ?
Je me demandais
si tu faisais toujours ce métier.
Tu es devenu
très difficile à joindre.
C'est dommage.
Nous voulions "faire nos courses"
pendant notre passage à New York.
Vous êtes surveillés.
Ils me mettent tout sur le dos,
ces hypocrites.
La chasse à la sorcière.
Aux sorcières.
Les hostilités
se sont intensifiées,
et on m'empêche
de me réapprovisionner.
Pour ça, j'ai besoin
de ton exceptionnelle ingéniosité.
Je ne peux pas. Désolé.
Je comprends.
Mais sache que...
vu la situation,
nous sommes obligés
de nous montrer très généreux.
À bientôt...
"Seigneur de guerre".
J'attends toujours
le flingue de Rambo.
À quatre mois et demi,
le fœtus humain
a une queue de reptile,
vestige de notre évolution.
C'est peut-être à ça
que je ne pouvais échapper.
On peut triompher
de nombreux ennemis.
Mais contre Ia biologie,
on perd toujours.
Vous me dites au revoir ?
Je pars dans 10 mn.
Nicki a son cours de natation.
C'est bien que tu partes.
Tu commençais à m'énerver.
Cette affaire de pétrole
sera réglée jeudi.
Je serai là ce week-end.
On partira.
À la mer.
Ce serait bien.
Tu me fais confiance ?
Elle m'a regardé dans les yeux,
comme j'avais regardé
des milliers d'agents des douanes,
de bureaucrates et de policiers...
Oui. J'ai confiance en toi.
Elle a menti sans sourciller.
Elle avait été à bonne école.
Bon voyage.
C'est lui.
- On va où ?
- C'est un jeu.
Comme cache-cache ?
Comme cache-cache.
Je sens quand je suis suivi.
Je sais à quoi faire attention.
Mais je n'avais jamais été suivi
par ma femme.
Je me mets à la place d'Ava.
Elle aurait admis que le code
soit mon numéro de sécu,
ma date de naissance ou la sienne.
Pas celle de Nicki.
La date de naissance de mon fils
était la clé
de "l'arsenal du carnage".
Reste là.
Tu viens voir ton autre moitié ?
Ton bortsch me manque.
- Tu as tout arrêté ?
- Oui. Toi aussi.
Tu es devenu légal ?
C'est dur à croire.
Parce que ce n'est pas vrai.
Toi seul le sais.
Je pars ce soir.
Accompagne-moi.
Je ne peux pas.
J'ai rencontré une fille.
Je crois que c'est la bonne.
Je veux ouvrir mon restaurant.
Ce voyage peut t'aider.
Ca paye.
J'ai donné ma parole.
Personne ne le saura. On dira
qu'on est partis en vacances.
Pourquoi tu as besoin de moi ?
Ca craint, là-bas.
Plus que d'habitude.
Je ne peux me fier à personne.
Tu seras mon garde du corps.
Bienvenue.
À tous les deux.
Bienvenue en démocratie.
En démocratie ?
Tu as bu, Andy ?
Tu n'as pas vu les nouvelles ?
On m'accuse
de truquerles élections.
Mais après ça...
Avec le coup de la Floride,
et votre parodie de Cour Suprême...
les Américains se tairont.
Comment fais-tu, Yuri ?
Comment fais-tu, alors que
mon espace aérien est surveillé ?
Qui veut les flingues
veut les moyens.
Où est mon fric ?
Quand ce sera livré.
C'est livré.
Ce n'est pas pour moi.
C'est pour mes voisins, à l'ouest.
À l'ouest ?
On va en Sierra Leone ?
Et mon fils,
Baptiste junior, va vous
accompagner pour vous présenter.
- On n'a pas de véhicules.
- Vous en aurez.
Dès que la nourriture
sera déchargée.
L'arme de Rambo !
M. Yuri, tu es un homme de parole.
Où va-t-on ?
Chez les R.U.F.
Les Combattants de la liberté !
Les factions, en Afrique,
se donnent de grands noms.
"Armée de libération", "Front
patriotique", "République"...
Difficile d'avouer
ce qu'ils sont, en général :
une "Fédération d'oppresseurs
pires que les précédents".
Souvent, les pires atrocités
sont commises quand les 2 camps se
disent "Combattants de la liberté".
Voilà, j'en ai 500.
Neufs, encore emballés. Comme
celui-ci. Faites-moi une offre.
- Je veux te parler.
- Pas maintenant.
Tout de suite !
Il ne faut pas traiter avec eux.
Qu'est-ce que tu as ?
Regarde.
Dès qu'on aura livré les armes,
ces gens mourront !
Ce ne sont pas nos affaires.
Ils ont tué un garçon
de l'âge de Nicki.
Qu'y a-t-il ?
Rien. J'arrive.
On le sait, on ne peut pas
contrôler ce qu'ils font.
Aujourd'hui, on peut, Yuri.
Ils sont juste là !
Que crois-tu qu'ils feront,
si on recule ? Ils nous tueront !
Et à eux,
qu'est-ce qu'ils vont leur faire ?
Il faut faire quelque chose !
Qu'est-ce qu'il dit ?
C'est au sujet des conditions.
Mon frère n'est pas satisfait.
Mais on discute.
Ce n'est rien.
Hein ? C'est rien.
C'est rien.
Tu as raison.
Il faut que je me reprenne.
C'est pas notre guerre.
Où en étions-nous ?
300 lance-roquettes.
500 fusils d'assaut,
et 800 grenades.
Je croyais
que c'était 1200 grenades.
Je n'ai pas compris
ce qui se passait
dans sa tête.
Je crois que je n'ai jamais compris
ce qui se passait dans sa tête.
Pardon.
Je peux voir une autre pierre ?
Ce dont je suis sûr, en tout cas,
c'est qu'il a enfreint
la règle d'or du trafiquant :
Ne jamais prendre une arme
pour se joindre aux clients.
Qu'est-ce que tu fais ?
C'est pour Yuri.
Éloigne-toi. Doucement.
La moitié des armes détruite,
j'avais droit
à la moitié des pierres.
Les prendre, c'était me perdre.
Les laisser aussi.
Le massacre eut lieu
comme Vitaly l'avait prédit.
Comme douze autres,
en Sierra Leone, cette semaine-là.
On ne peut pas tous les empêcher.
On ne peut même rien empêcher.
On dit : "Le mal gagne
quand les justes ne font rien."
On devrait dire.
"Le mal triomphe."
J'étais plus proche que jamais
du dirigeant
de ce pays oublié de Dieu.
Ce que l'un voyait chez l'autre
lui déplaisait.
Comme dans un miroir.
Pour 20 dollars,
un médecin de Monrovia
avait extrait le plomb du corps
et bidonné un certificat de décès.
J'aurais dû payer plus.
J'ai passé des millions de balles,
et celle qui me mène en prison
est trouvée
dans le corps de mon frère.
Répression des fraudes
sur l'alcool,
le tabac et les armes à feu.
J'imagine qu'il ne s'agit
ni d'alcool ni de tabac.
Restaurant "La Crimée".
Mes deux fils sont morts.
Il y a deux choses tragiques,
dans la vie.
Ne pas obtenir ce qu'on veut...
et l'obtenir.
C'est une des vôtres ?
Jack Valentine
avait ce qu'il vouIait.
Bizarrement, le certificat de décès
parle d'infarctus.
"Faux certificat de décès" ?
Je ne tomberai pas pour ça.
C'est vrai.
Comme d'habitude, vous avez raison.
Vous avez vu le journal du jour ?
Faux certificats
d'utilisation finale,
sociétés-écrans répertoriées.
Il n'y a pas un seigneur
de la guerre,
pas un seul dictateur dans le monde
que vous n'appeliez par son prénom.
C'est votre femme,
votre "trophée",
qui a permis votre capture.
Malgré elle. Elle est plus faciIe
à suivre que vous.
Je peux ?
Allez-y.
Profitez-en.
- De quoi ?
- De ça.
Dites-moi que vous me méprisez.
Que je suis l'incarnation du Mal.
Que je suis...
responsabIe de l'effondrement
des valeurs et de l'ordre du monde.
Un génocide à moi tout seul.
Dites vite ce que vous avez à dire.
Vous avez peu de temps.
Vous n'écoutez pas ?
Ou vous délirez ?
Vous avez violé
tous les embargos sur les armes.
Avec les preuves qu'on a,
vous risquez plusieurs fois
la perpétuité.
Vous aIllez passer 10 ans à aller
d'une cellule à un tribunal,
avant même de commencer
à purger votre peine.
Je crois que vous ne mesurez pas
la gravité
de votre situation.
Mes parents m'ont renié.
Ma femme et mon fils m'ont quitté.
Mon frère est mort.
Croyez-moi, je mesure pleinement
la gravité de ma situation.
Mais je vous garantis
que je ne passerai pas une seconde
devant un juge.
Vous délirez.
Je vous aime bien, Jack.
Ou en tout cas...
je vous comprends.
Je vais vous dire
ce qui va se passer.
Pour que vous y soyez préparé.
On va frapper à la porte,
vous serez appelé dehors.
Dans le hall,
il y aura un de vos supérieurs.
Il vous félicitera
pour votre excellent travail
qui rend le monde plus sûr.
Il vous annoncera
une promotion, une citation...
Puis il vous dira
qu'il faut me relâcher.
Vous allez protester.
menacer de démissionner.
Mais à la fin, je serai relâché.
Pour les raisons mêmes
qui justifieraient,
selon vous, mon inculpation.
Je fréquente effectivement
les pires sadiques
qui s'autoproclament dirigeants.
Mais certains d'entre eux
sont les ennemis de vos ennemis.
Et comme le plus gros marchand
d'armes est votre patron,
le Président des États-Unis,
qui fournit plus de matériel
en un jour que moi en un an,
il serait parfois gênant
qu'on trouve ses empreintes
sur les armes.
Parfois, il a besoin
de francs-tireurs comme moi
pour approvisionner des gens
avec qui il ne peut pas s'afficher.
Donc...
pour vous, je suis le Mal.
Malheureusement,
je suis un mal nécessaire.
Je vous dirais bien
d'aller en enfer...
mais vous y êtes déjà.
C'est un plaisir
de travailler avec vous.
C'est déjà bien d'être libéré.
Moi, en plus, on me paie.
Je ne suis pas idiot.
Ils ont besoin de moi aujourd'hui,
mais demain,
je peux servir de bouc émissaire.
En attendant, j'étais de retour...
dans le domaine où j'excelle.
Vous savez
qui héritera de la terre ?
Les marchands d'armes.
Les autres
sont trop occupés à s'entretuer.
C'est ça, le secret de la survie.
Ne jamais partir en guerre.
Surtout contre soi-même.