Tip:
Highlight text to annotate it
X
Subtitles downloaded from www.OpenSubtitles.org
AUTANT EN EMPORTE LE VENT
Il était un pays de coton
qu'on appelait le Sud.
On y trouvait le meilleur
de la galanterie...
des chevaliers et des dames...
des maîtres et des esclaves.
Mais tout ceci
n'existe plus qu'en rêve.
Le vent a emporté
cette civilisation...
Peu importe s'ils nous renvoient.
La guerre est pour bientôt,
Scarlett.
La guerre, c'est enivrant !
Ces idiots du Nord,
ces Yankees la veulent !
Taratata ! La guerre ?
Pensez-vous !
Ces bruits de guerre
gâchent nos fêtes.
Tout cela m'ennuie à mourir !
Il n'y aura pas de guerre !
- Pas de guerre ?
- Mais si, pour sûr.
Si vous parlez encore
de guerre...
je rentre !
- Enfin, Scarlett !
- Vous ne la souhaitez pas ?
Enfin...
souvenez-vous
que je vous ai avertis.
J'ai une idée !
Parlons du pique-nique
chez les Wilkes.
Vous vous placerez à côté de nous ?
Peut-être... Je verrai ca demain.
Nous retenons toutes vos valses.
Brent, puis moi, puis Brent...
- Promis ?
- J'aimerais bien...
si je ne les avais déjà accordées !
- Non, pitié !
- Et si on vous confiait un secret ?
Mélanie Hamilton,
d'Atlanta...
La cousine d'Ashley Wilkes !
Elle y sera.
Mélanie Hamilton !
Cette pimbêche !
Pourtant...
Ashley va l'épouser.
- Un mariage entre cousins.
- Alors, nous aurons vos valses ?
Bien sûr.
Ce n'est pas possible !
Ashley m'aime !
- Qu'a-t-elle donc ?
- L'avons-nous fâchée ?
Scarlett ! Où allez-vous sans votre
châle, avec le soir qui vient ?
Ces messieurs ne veulent pas
souper ?
Impolie comme une fille de ferme.
Après tous les efforts
de Mme Ellen !
Rentrez ! Vous allez
attraper la mort !
Non ! Je vais au-devant de Père.
Rentrez immédiatement !
Rentrez !
C'est l'heure !
- Qui a dit ca ?
- Moi.
C'est à moi, votre chef, de le dire !
Fini, le travail !
Pas deux comme nous, dans le pays !
Père !
Vous êtes joliment fier
de vous !
Tu m'espionnes, Scarlett O'Hara ?
Comme ta soeur, tu diras à ta mère
que je sautais !
Je ne suis pas rapporteuse, moi !
Mais vous vous êtes déjà
fracturé le genou...
Ce n'est pas à ma fille
de me dire ca !
J'en ferai à ma guise.
Entendu, sautez si ça vous chante.
- Comment vont les Wilkes ?
- Les Wilkes ?
Ils préparent leur pique-nique,
et ne parlent que de la guerre.
Oh, flûte !
Quelqu'un d'autre chez eux ?
Mélanie, d'Atlanta,
et son frère Charles.
C'est une oie ! Je la dé*** !
Elle plaît à Ashley...
Elle ne peut pas lui plaire !
Il t'intéresse donc ?
Rentrons à la maison.
T'aurait-il parlé de mariage ?
Il ne le fera pas.
John Wilkes m'a dit que son fils
allait épouser Mélanie.
Ils l'annonceront demain soir
au bal.
Je n'en crois rien !
Où t'envoles-tu ?
Qu'y a-t-il ?
Cours-tu après un homme
qui ne t'aime pas ?
Tu n'as que l'embarras du choix !
Non, mais...
ça me surprend.
Ne te hérisse pas !
Ashley n'est pas l'homme
qu'il te faut.
Tu ne serais pas
heureuse avec lui.
Oh, si !
Epouse un homme qui a tes goûts.
Et un jour, je te laisserai Tara.
Je n'en veux pas !
Ce que je veux...
Veux-tu dire...
que tu ne tiens pas
à cette terre ?
La terre est la seule chose
qui compte...
qui vaille la peine de se battre.
- La seule chose qui dure !
- Raisonnement d'Irlandais.
Je suis fier de l'être.
Tu l'es à moitié,
ne l'oublie pas !
Les Irlandais aiment la terre
où ils vivent.
Allons. Tu n'es qu'une enfant.
Il te viendra un jour,
cet amour de la terre.
C'est inévitable,
avec tes origines irlandaises.
Scarlett, Suellen, Carreen,
voilà votre maman !
Soigner cette racaille...
au lieu de venir souper !
Elle s'y éreinte !
Pork ! Va éclairer dehors !
M'sieu Gérald, Mme Ellen est là.
Elle soigne encore ces canailles.
Assez aboyé !
Pas dans la maison !
Lève-toi !
T'entends pas Mme Ellen ?
Va chercher les médecines
de Mme Ellen !
On s'inquiétait, Mme Ellen.
Tout va bien, Pork.
Je suis de retour.
Mme O'Hara, on a fini de labourer.
Que fera-t-on demain ?
Wilkerson, je viens
de chez Emmy Slattery.
Votre enfant est né.
"Mon" enfant ?
Je ne comprends pas.
Il est né, et Dieu merci,
il est mort.
Bonsoir, Wilkerson.
Je vous sers le souper.
Après la prière.
Il faut renvoyer Wilkerson.
Mais c'est un excellent
surveillant...
Qu'il parte demain.
Cet homme du Nord et cette roulure !
Nous discuterons de cela plus ***.
La robe de Scarlett est
plus belle que la mienne !
Je veux la robe verte de Scarlett !
Ne parle pas sur ce ton !
Tu as ta robe rose.
- Puis-je veiller ?
- Et tu peux mettre mes grenats.
Resterai-je au bal ?
Tu es pâlotte. Cela m'inquiète.
Je me sens très bien.
Resterai-je au bal, demain soir ?
J'ai l'âge...
Tu viendras au pique-nique.
Garde donc ta robe, égoïste !
- Tais-toi !
- La prière, mes enfants.
Ashley ne sait pas que je l'aime...
Je le lui dirai...
alors, il ne pourra plus l'épouser !
Tenez bon, et ne respirez pas !
Mammy, le manger
de Mam'zelle Scarlett !
Remporte-le, Prissy.
Je n'en veux pas.
Oh, si !
Vous mangerez !
Passe-moi ma robe.
- Laquelle ?
- Celle-ci.
Non ! Pas montrer votre poitrine
avant le soir !
Je le dis à votre maman !
Alors, je ne mangerai
pas une bouchée !
Bon...
Gardez votre châle sur vos épaules...
à cause des taches de rousseur.
Soyez gentille, Scarlett.
Mangez un petit peu...
Je veux m'amuser, et manger de tout
au pique-nique !
Vous voulez déshonorer la famille !
En société, une dame doit manger
comme un oiseau !
Je vous laisserai pas aller
chez les Wilkes sans avoir mangé.
Taratata !
"J'aime celles qui ont de l'appé***",
dit Ashley.
Y a ce qu'on dit...
et ce qu'on pense !
Et il ne vous a pas
demandée en mariage !
Pas si vite ! Votre manger
va remonter !
Faut-il se rendre ridicule
pour trouver mari ?
Je compte jusqu'à dix.
Si tu ne descends pas...
- nous partons !
- J'arrive !
Mon corset est si serré,
que mon déjeuner ne passera pas !
LES DOUZE CHÊNES
JOHN WILKES, PROPRIÉTAIRE
QUICONQUE TROUBLERA LA PAIX
DE CETTE PLANTATION SERA PUNI.
Ah, John Wilkes !
- Beau temps pour votre pique-nique !
- En effet...
Mais où est Mme O'Hara ?
Retenue à la maison.
Elle viendra pour le bal.
- Soyez le bienvenu, M. O'Hara.
- Merci infiniment, India.
Votre fille embellit
de jour en jour.
India, voici les O'Hara.
Allons les recevoir.
Cette Scarlett !
Elle tourne autour d'Ashley !
Cela regarde ton frère.
Recois les invités.
Quelle robe ravissante, India !
Un plaisir pour les yeux.
Ashley !
Scarlett, très chère !
Je vous cherchais...
Il faut que je vous parle.
Y a-t-il un coin tranquille ?
Oui. J'ai aussi à vous dire
quelque chose...
qui vous rendra heureuse,
je l'espère.
Dites bonjour à ma cousine Mélanie.
Vous y tenez ?
Elle est impatiente de vous revoir.
Ravie de vous revoir.
Quelle surprise !
Vous resterez bien quelques jours ?
Assez longtemps pour que
nous devenions amies...
- j'espère.
- Nous la garderons !
Nous l'amuserons...
et Ashley s'y connaît !
Mais cela conviendra-t-il
à votre sérieux ?
Vous avez un tel entrain !
Je vous ai toujours admirée.
Je doute que vous le pensiez
vraiment.
Mélanie est toujours sincère.
N'est-ce pas ?
Quelle leçon pour vous !
Il déçoit toutes les jeunes filles !
Oh, Charles Hamilton !
Quel joli garçon !
Avez-vous amené votre frère
pour faire battre mon coeur ?
Scarlett entreprend ton soupirant.
Jusqu'ici, elle l'ignorait !
Charles, je serai à vos côtés.
Et ne flirtez pas avec une autre !
Comment pourrais-je y songer !
Quels beaux favoris, Frank !
Merci, Mlle Scarlett.
Charles me voulait à côté de lui,
mais je vous préfère.
Regarde, Suellen.
Elle flirte avec le tien !
Ce serait un grand honneur...
je vais faire de mon mieux.
Ta soeur est furieuse.
Tu lui chipes son flirt ?
Peuh ! Ce vieux garçon ?
Brent et Stuart !
Toujours séduisants !
Mais non ! Je vous en veux !
Pourquoi donc ?
Je me suis faite belle pour vous,
et vous me dédaignez !
Je comptais déjeuner avec vous.
- Mais oui, Scarlett.
- Bien entendu, ma chère.
Comment choisir entre vous deux ?
J'ai passé la nuit
à me le demander !
- Cathleen, qui est-ce ?
- Qui ?
Ce bonhomme qui nous regarde
en souriant.
Ce brun déplaisant.
C'est Rhett Butler,
de Charleston.
Il a très mauvaise réputation.
Il me déshabille des yeux !
Personne ne le recoit.
Il a dû quitter le Sud. A Charleston,
sa famille le renie.
On l'a renvoyé
de l'Ecole militaire...
et il a gravement compromis
une jeune fille...
Il l'a emmenée en voiture
sans chaperon...
et il a refusé de l'épouser !
Non, mais elle est déshonorée !
Heureuse ?
Si heureuse !
Vous semblez être de la maison...
comme si vous y étiez née.
Il est doux d'appartenir
à ce qu'on aime.
Comme moi,
vous aimez les Douze Chênes.
C'est plus qu'une maison, pour moi.
C'est un monde en soi,
et si beau...
Je crains seulement
qu'il ne dure pas...
Vous redoutez la guerre pour lui ?
Je ne redoute rien.
Une guerre ne peut troubler
notre bonheur.
Quoi qu'il arrive,
je vous aimerai...
toujours autant. Jusqu'à ma mort.
C'est mieux qu'une table.
Je n'aurais que deux voisins !
Je vais chercher son dessert.
Permettez-moi...
Je crois que...
Charles peut y aller.
Merci, Mlle O'Hara !
Je vous aime...
J'ai moins faim
que je ne croyais.
Pourquoi m'obliger
à faire la sieste ?
C'est pour les demoiselles
comme il faut !
Arrêtez de désobéir !
Dans le Nord, les demoiselles
ne font pas la sieste.
Et elles ne vont pas au bal,
non plus.
Comment va Ashley ?
Il semble t'ignorer.
Fiche-moi la paix !
Ou tu vas perdre Frank
et ses favoris !
Tu aimes Ashley,
et on va annoncer ses fiancailles !
C'est ce que tu crois.
Scarlett ! Suellen !
En voilà des manières !
Si vous avez l'âge d'aller au bal,
tenez-vous bien !
Ça nous regarde !
"LE TEMPS EST
LA SUBSTANCE DE LA VIE"
Les Yankees nous ont
assez insultés comme ca !
Nous garderons nos esclaves,
qu'ils approuvent ou non !
La Géorgie était en droit
de se séparer de l'Union.
Il faut que le Sud se batte !
Après l'attaque de Fort Sumter,
nous devons prendre les armes.
C'est notre dernière chance !
Ils n'ont qu'à plaider
pour la paix.
Nous savons nous battre, eux pas !
Ils décamperont tout de suite !
- On donnera une raclée à ces Yankees.
- Un bataille suffira.
Les gentlemen rossent
toujours la canaille !
Oui, toujours.
Qu'en dit notre capitaine ?
Messieurs...
si le Sud se bat, je serai avec lui.
Mais j'espère que le Nord
nous laissera en paix.
Ils nous ont provoqués !
Vous ne voulez pas de guerre ?
Les guerres causent
les pires misères.
Puis... nul ne sait plus
pourquoi elles ont éclaté.
Du calme, messieurs !
Vous rentrez du Nord.
Votre avis, M. Butler ?
On ne vainc pas avec des mots.
Que voulez-vous dire ?
Le Sud n'a aucune fabrique
de canons.
Qu'est-ce que ça peut faire ?
C'est là toute la différence.
Insinuez-vous que
nous serons vaincus ?
Je ne l'insinue pas.
Je dis qu'ils sont mieux
équipés que nous...
avec des usines,
du charbon...
et une flotte pour bloquer nos ports.
Nous n'avons que du coton et...
de la suffisance !
Vous parlez en traître !
- Désolé que la vérité vous blesse.
- J'en sais une qui vous concerne.
Renvoyé de West Point...
et renié par votre propre famille !
Je m'excuse de toutes mes fautes.
Je vais visiter votre plantation,
M. Wilkes.
Je trouble des digestions...
et des rêves de victoire.
Qu'attendre d'autre
d'un Rhett Butler ?
Vous l'avez certes provoqué.
- Il ne veut pas se battre !
- Non.
Il ne veut pas vous tuer...
C'est l'un de nos meilleurs tireurs.
Bien meilleur que vous.
Nous verrons ca !
Ne le provoquez pas.
Vous serez plus utile
dans un autre combat.
M. Butler est notre invité.
Je vais l'accompagner.
De qui vous cachez-vous ?
Que voulez-vous ?
Pourquoi ne faites-vous pas
la sieste ?
Qu'y a-t-il ? Un secret ?
Je vous aime !
Je vous aime vraiment !
Ne vous suffit-il pas
d'avoir enjôlé tous les autres ?
Après vous être exercée sur moi.
Ne vous moquez pas.
Votre coeur est-il à moi ?
Ne parlez pas ainsi. Vous m'en voudrez
de vous avoir écoutée.
Jamais... Et je sais
que vous pensez à moi !
Vous m'aimez, n'est-ce pas ?
Oui. Je tiens à vous.
Il vaut mieux oublier ces mots-là.
Comment les oublier ?
- Vous ne m'épouserez pas ?
- J'épouserai Mélanie.
Mais vous tenez à moi !
Pourquoi dois-je
vous faire souffrir...
Comment vous faire comprendre ?
Vous ne savez rien du mariage.
Je sais que je vous aime.
Et vous ne l'aimez pas.
Elle me ressemble.
Elle est du même sang.
Nous nous comprenons.
Mais vous m'aimez !
Comment m'en empêcher ?
Vous avez cette passion
qui me manque.
Mais nous sommes
trop dissemblables.
Vous avez peur de m'épouser !
Vous préférez cette petite sotte...
qui vous donnera une nichée
à son image !
Ne dites pas ça !
Je ne réponds pas à vos ordres.
Vous m'avez bernée !
- Me faire croire à notre mariage !
- Soyez juste !
- Je n'ai jamais...
- Je dis la vérité...
je vous haïrai jusqu'à ma mort !
Aucune insulte
ne vous ferait justice !
Déjà la guerre ?
Vous auriez dû signaler
votre présence !
Interrompre cette scène ?
Quel manque de tact !
Soyez tranquille. Je garderai
votre secret.
- Guère homme du monde !
- Guère femme du monde !
D'ailleurs,
elles ne m'intéressent pas.
Vous m'insultez !
C'était un compliment.
J'espère vous revoir,
quand vous aurez oublié M. Wilkes.
Il n'est pas digne
d'une personne qui a...
cette "passion" !
Vous êtes indigne
de cirer ses bottes !
Vous deviez le haïr
jusqu'à votre mort.
Elle a fait les yeux doux
à tous les invités !
Tu es injuste...
elle est séduisante, il est normal
qu'elle les attire.
Ne prends pas sa défense !
- N'aguichait-elle pas ton frère ?
- Et elle sait que j'aime Charles.
Tu te trompes.
Elle est gaie et vive, voilà tout.
Les hommes n'épousent pas
ses pareilles.
Vous êtes dures avec elle.
Lincoln demande des volontaires
contre nous !
N'avez-vous que cela en tête ?
Ils s'engagent tous !
J'y vais aussi !
Tous ?
Regretterez-vous...
mon départ ?
Je pleurerai toutes les nuits...
Je vous aime tant.
Vous êtes si belle et si douce !
Je ne peux qu'espérer
que vous m'aimiez.
Je sais que vous pouvez
trouver mieux que moi.
Si vous vouliez m'épouser,
je ferais tout pour vous !
Vous disiez ?
Je disais...
Voulez-vous m'épouser ?
Oui, M. Hamilton.
J'accepte.
Vrai ? Vous m'attendrez ?
- Oh, je ne veux pas attendre...
- Alors, avant que je parte ?
Puis-je parler à votre père ?
Dès que possible.
Je ne peux plus attendre.
Vous m'excuserez ?
Chérie...
- Il me reste encore une semaine.
- Seulement. Et puis je vous perdrai !
Hier, à notre mariage,
je pensais à vous.
Je souhaitais le vôtre
aussi beau.
- Il l'est.
- Vraiment ?
Nous voilà devenues
de vraies soeurs.
Ne pleurez pas.
La guerre sera vite finie,
et je reviendrai.
...le regret de vous annoncer
la mort de votre mari...
ayant succombé à la rougeole
et non au champ d'honneur...
il n'en reste pas moins un héros.
Je suis trop jeune pour être veuve !
Avec cet épouvantail,
j'effraie les gens !
Vous ne devez pas les voir !
Vous êtes en deuil !
Je n'éprouve aucun chagrin.
Pourquoi simuler ?
Que se passe-t-il ?
Pauvre chérie !
Qu'y a-t-il ?
Ma vie est finie !
Il ne m'arrivera plus rien !
Je vais vous scandaliser...
mais j'ai horreur du noir !
Plus aucune fête...
et s'affubler ainsi !
Je comprends très bien...
tu veux paraître ton âge.
Ma chérie !
Veux-tu voyager ?
Aller à Savannah ?
Que ferais-je à Savannah ?
Ou à Atlanta ! C'est plus animé.
Tu habiterais avec
Mélanie et sa tante.
Mélanie...
oui...
Mère, vous êtes la plus gentille
du monde !
Cela te plairait ?
Bon, mais cesse de pleurer,
et souris.
Tu peux emmener Prissy.
Faites ses bagages, Mammy.
J'écris pour annoncer ton arrivée.
Atlanta !
Vous aurez des ennuis, à Atlanta.
Qu'est-ce que tu dis ?
Vous savez bien que je parle
d'Ashley Wilkes.
Quand il viendra en permission,
vous le guetterez comme une araignée !
- C'est le mari de Mlle Mélanie...
- Fais mes bagages !
FÊTE DE CHARITÉ
AU PROFIT DE L'HÔPITAL
Tout le monde jase sur elle !
Qu'importent les ragots,
tante Pittypat ?
Scarlett vit sous mon toit.
Je suis responsable d'elle !
La veuve de Charles...
Paraître dans une fête !
Quand j'y pense, j'ai des vapeurs.
Elle veut simplement aider
à la vente de charité.
Un tel sacrifice est remarquable.
A t'entendre, on croirait
qu'elle n'est venue que pour danser !
J'ai de bonnes nouvelles !
Un nouveau succès pour les nôtres !
Le général Lee a battu l'ennemi...
et refoulé les Yankees
vers le Nord !
Une bonne surprise pour tous !
Nous avons ici
un audacieux forceur de blocus.
Ses bateaux nous ravitaillent
en vivres.
Et aussi en tissus,
que nous portons.
J'ai nommé notre ami,
le capitaine...
tout droit venu de Charleston :
Rhett Butler !
Quel plaisir de vous revoir !
Je vous ai vu au pique-nique.
Je suis flatté,
vous vous en souvenez.
As-tu vu le capitaine, ce jour-là ?
Oui, je... je crois bien.
Brièvement.
Dans la bibliothèque.
Vous aviez cassé quelque chose !
Oui, je me souviens de vous.
La Confédération du Sud
a besoin de vos bijoux.
Nous n'en portons pas.
En deuil...
De la part de mesdames
Wilkes et Hamilton...
Merci, capitaine.
Un instant, s'il vous plaît.
Mais... c'est votre alliance !
Ainsi, elle aidera mieux mon mari.
Voilà un beau geste, Mme Wilkes.
Prenez la mienne aussi,
pour le Sud.
Je sais bien ce que cela
représente pour vous...
- Dr Meade ?
- Votre approbation...
pour une innovation audacieuse.
La guerre fait
de bien étranges veuves !
Laissez-moi !
Je ne désire pas vous revoir !
Pourquoi cette attitude ?
Vous n'avez rien à me reprocher.
J'emporterai votre secret
dans la tombe !
Je ne puis décemment
haïr un héros.
La noblesse de votre conduite
m'a surprise.
Perdez vos illusions...
Ni noblesse, ni héroïsme
en moi !
- Forceur de blocus...
- Uniquement à mon profit.
Vous ne croyez pas en notre cause ?
Je crois, avant tout,
en Rhett Butler !
Mesdames, messieurs...
une surprise au bénéfice
de l'hôpital !
Messieurs, pour ouvrir
le bal avec une dame...
offrez une enchère.
Comment votre mari peut-il faire
cette vente d'esclaves ?
Dolly Merrywether,
ne critiquez pas !
Mélanie dit que, puisque c'est
pour le Sud, c'est bien.
Mes sels !
- Je sens que je vais m'évanouir !
- Ne vous évanouissez pas !
Si Mélanie le dit,
il faut la croire.
Messieurs, faites vos enchères !
Pas de timidité, messieurs !
20 $ pour Mlle Maybelle Merriwether !
25 $ pour Mlle *** Elsing !
Seulement 25 $ pour...
- 150 $, en or.
- Pour quelle dame ?
Mme Charles Hamilton !
Pour qui ?
Elle est en deuil.
Mais parmi nos jeunes filles...
J'ai dit : Mme Charles Hamilton.
Elle n'acceptera pas.
Mais si, j'accepte !
Choisissez vos danseuses !
Nous avons scandalisé le Sud.
Dangereux comme
votre contrebande.
J'en attends aussi un avantage...
Peu importe !
Je vais enfin danser !
Je danserais même avec Lincoln !
Encore une,
et je suis perdue de réputation !
Le courage s'en passe !
Que dites-vous là !
Vous valsez divinement.
Ne flirtez pas.
J'attends plus que cela.
Qu'espérez-vous ?
Je vous le dirai, si vous cessez
de marivauder.
J'attends les mots que vous disiez
à Ashley :
"Je vous aime".
Vous les attendrez
toute votre vie !
Chère Mme Wilkes,
le Sud exige la vie de ses hommes...
mais non le coeur de ses femmes.
J'ai racheté votre alliance.
Je viendrai vous féliciter...
pour ce sacrifice, digne
d'une grande dame.
Quelle charmante attention !
Vraiment chevaleresque !
Taratata !
Et mon sacrifice, à moi ?
P.S. Je joins également
l'alliance de Mme Hamilton.
Oh, c'est charmant.
Il est ravissant !
Vous me le rapportez de Paris ?
Pour vous faire oublier
ce deuil de convention.
Au prochain voyage...
la robe assortie.
C'est mon devoir.
Je le dois à nos héros.
Des siècles sans une nouveauté !
Comment me va-t-il ?
Affreusement mal !
Pourquoi ?
Quelle guerre ! Elle vous fait
ignorer la mode !
Laissez-moi faire.
Je ne devrais pas le porter...
Mais vous le porterez...
Ces dessous !
Déjà passés de mode à Paris !
On ne doit pas en parler !
Hypocrite ! Connaître la chose,
mais se taire ?
Vraiment, je ne devrais pas
accepter...
J'essaie de vous séduire.
Je ne fais pas de cadeaux
sans motif.
N'espérez pas m'épouser.
Je ne suis pas de ceux
qui épousent.
N'espérez pas un baiser.
Ouvrez les yeux !
Pas de baiser...
Bien que cela vous manque.
Il vous en faudrait souvent.
Quelqu'un qui sache...
Et vous croyez être celui-là !
Peut-être... au moment favorable.
Prétentieux !
Je ne devrais pas vous recevoir !
Oui, mais voilà !
De 16 à 60 ans, les autres
sont à la guerre !
Courage ! Elle finira bientôt !
Vraiment ? Pourquoi ?
La bataille qui vient
de s'engager sera...
décisive.
Ashley y est-il ?
Vous rêvez encore à cet imbécile !
- Oui, il y est !
- De grâce, où est-ce ?
Une petite ville
du Nord... Gettysburg.
Trois jours, l'Histoire attendit...
que le destin eut fixé le sort...
de deux nations...
qui s'entre-déchiraient.
Liste des pertes !
Tué au combat...
On se battait pour l'avoir...
Elle est déchirée.
Regarde, toi.
Dans les "W", à la fin.
Tu l'as déjà passé !
Il n'y est pas !
Ashley n'est pas sur la liste !
Il est sauf !
Comme tu es gentille
de partager mon inquiétude !
Je vais la voir.
Non, pas ici.
Rentrons chez nous.
Oui. Notre fils, Darcy.
Je lui tricotais ces gants.
Il n'en aura plus besoin.
Maman, je m'engage...
pour tuer ces Yankees !
Silence.
Veux-tu donc que ta mère
ait deux fils à pleurer ?
Un jour noir.
Pas de mauvaise nouvelle ?
- Ashley est sauf.
- Heureux... pour sa femme.
Tant d'autres sont morts !
- Vos amis ?
- Chaque famille est touchée.
Brent et Stuart Tarleton,
entre autres.
Regardez-les.
Tous ces pauvres gens.
Le Sud s'effondre.
Il ne se relèvera plus.
Pour la cause.
Notre vieil idéal démodé se meurt.
Quelle gravité !
Ces massacres et ces dévastations
me révoltent.
Mais rassurez-vous...
Ashley reviendra à celles
qui l'aiment...
toutes les deux.
Trois jours de permission
pour sa conduite à Gettysburg.
De retour ! Enfin !
Chéri, je t'ai tant attendu !
Mélanie. Ma femme chérie !
Mais... nous oublions Scarlett.
Est-ce ainsi qu'on accueille
un soldat qui revient ?
Bon Noël, Ashley.
Allons, viens rejoindre
toutes tes femmes !
On a mangé tes poussins.
Y aura personne pour te pleurer !
Allez. Arrête de bouger,
et tu seras...
le dîner de Noël
des maîtres blancs.
Hé, là !
Ne fais pas le fier !
T'es le dernier coq d'Atlanta !
Ne pensons plus à la guerre.
C'est Noël !
Parlons des Douze Chênes et de Tara,
et d'avant la guerre.
Aurons-nous du vin ?
Pourquoi dire qu'il n'y en a
pas assez ?
C'est ma dernière bouteille
de Madère.
Mon père la tenait de son oncle...
dont la femme était aussi parente...
des Wilkes.
Je la gardais pour le Noël d'Ashley.
Buvez-la religieusement.
C'est la dernière.
Quel beau cadeau !
C'est une tunique de général.
Ravie qu'elle te plaise.
Où as-tu eu le tissu ?
Par une dame...
dont j'ai soigné le fils,
mortellement blessé...
Prends-en bien soin.
Tu ne la laisseras pas trouer ?
Ne t'inquiète pas.
Je la ramènerai intacte.
Bonne nuit, chère Scarlett.
C'est l'heure de partir
pour M. Ashley ?
Oui, bientôt.
Mélanie ne l'accompagne pas
à la gare ?
Elle est si abattue...
M. Wilkes veut qu'elle reste.
Laissez-moi vous accompagner !
Je n'aime pas les adieux
pénibles...
dans les gares.
J'ai aussi un cadeau pour vous.
Elle est très belle...
Mettez-la moi, voulez-vous ?
Mélanie préparait la tunique
et moi, ceci.
De votre main ?
Elle n'en a que plus de prix.
Que ne ferais-je pour vous...
Alors, je vous demande une chose.
Quoi ?
Veillez sur Mélanie.
Elle est si frêle.
Et elle vous aime tant.
- Si j'étais tué...
- Cela porte malheur !
Dites une prière !
Dites-la.
Nous en aurons besoin,
avec la fin qui se prépare...
La fin ?
La fin de la guerre...
et la fin de notre monde.
Ashley ! Serons-nous vaincus ?
Mes hommes vont nu-pieds...
dans la neige épaisse de Virginie.
Je les compare aux Yankees...
toujours plus nombreux.
Quand cela sera fini,
je serai loin.
Je voudrais vous savoir
auprès d'elle.
Vous me le promettez ?
C'est bien tout, Ashley ?
C'est tout. Au revoir.
Je ne peux vous laisser partir !
Il faut être courageuse...
sinon, comment puis-je partir ?
Il y a en vous tant de beauté,
tant de force !
Et cela rayonne...
de toute votre personne.
Embrassez-moi !
Un baiser d'adieu.
Je vous aime, Ashley !
Je n'ai jamais aimé que vous !
J'ai épousé Charles par dépit !
Dites que vous m'aimez.
Je chérirai cette parole
toute ma vie !
Au revoir.
Quand la guerre sera finie,
Ashley...
Quand elle sera finie.
A Atlanta, on priait.
Les Yankees triomphaient.
On gardait la tête haute,
mais on avait le coeur gros.
Les blessés affluaient
vers la triste Géorgie.
Au pays...
il y a un prunier,
qui fleurit au printemps.
Près du ruisseau.
Oui, je sais.
Mon frère Jeff l'aimait bien...
Je vous ai parlé de mon frère Jeff,
n'est-ce pas ?
J'en suis sûr. Il...
Nous ignorons où est Jeff
à présent.
Rien depuis la bataille
de Bull Run et...
Vous avez de la fièvre.
Je vais prendre votre température.
Plus un mot.
Je suis exténuée.
Il faut que je rentre.
Et toi ?
Non, je ne suis pas fatiguée.
Celui-ci pourrait être Ashley.
Soigné par des mains étrangères.
Non, je ne suis pas fatiguée.
Ils pourraient tous être...
Ashley.
Il y a bien une heure
que je vous attends.
Allez-vous en, créature !
- Ne lui parle pas !
- Laisse donc...
Qui êtes-vous ?
Je suis Belle Watling.
Vous pensez que je n'ai rien
à faire ici...
Expliquez-moi la raison
de votre visite.
Je voulais soigner les blessés...
on m'a évincée.
Ensuite, j'ai offert de l'argent,
on l'a refusé.
Les veilles pies !
Quelqu'un m'a vanté votre bon coeur.
Prenez mon argent pour l'hôpital.
J'ai déjà refusé deux fois !
Je parle à Mme Wilkes !
L'argent n'a pas d'odeur.
- Vous êtes généreuse.
- Je suis pour le Sud, comme vous.
Bien sûr...
Elles ne sont pas toutes...
aussi bonnes chrétiennes que vous !
Voyez, Mme Meade...
C'est une grosse somme !
Pas des billets, mais de l'or !
Le mouchoir...
de Butler...
et sa voiture !
Si je n'étais pas bien élevée,
il en entendrait !
Aux premiers obus nordistes,
ce fut la panique...
et l'exode de la population.
L'armée sudiste se prépara
pour le dernier round.
Docteur Meade, ils approchent !
Nos soldats sauront
défendre Atlanta !
J'ai mal !
J'ai mal !
Hélas. Nous n'avons rien
à vous donner.
Cette vermine me rend fou !
...que je ne te reverrai jamais,
et papa non plus...
Il faut l'amputer.
- Plus de chloroforme.
- Je le sais.
Que Wilson l'ampute immédiatement !
Je ne suis pas rentré chez moi
depuis des jours.
J'y vais.
Vous pouvez disposer de ce lit.
Frank Kennedy !
Comment va Mlle Suellen ?
Ici depuis quand ?
Gravement blessé ?
- Mais Suellen...
- Elle va bien.
On a besoin de vous
pour l'amputation.
Je reviens.
Laissez-moi !
C'est insupportable.
Où est l'infirmière ?
Le docteur vous attend !
Qu'il attende ! Moi, je rentre !
Je ne veux plus voir de mourants !
Seigneur ! Mam'zelle Scarlett !
Que je suis contente de vous voir !
Parlez-moi de Tara, de ma mère !
Elle est malade.
Un peu malade, c'est tout.
Votre papa enrage d'être réformé...
et qu'on nous prenne
pour les tranchées.
Mais le Sud nous appelle,
alors on y va.
A-t-elle vu un médecin ?
Adieu. On arrêtera ceux du Nord !
Si vous êtes blessés,
faites-le moi savoir.
Voulez-vous vous faire écraser ?
Conduisez-moi chez tante Pitty.
Ce n'est pas beau, la panique.
Elle annonce l'arrivée
des Nordistes.
Je dois partir avant
que l'ennemi n'arrive !
Abandonner les blessés ?
Ces morts, cette vermine, ce sang...
Vous n'êtes pas faite
pour des malades.
J'ai peur. Je veux m'en aller.
Partons ensemble.
Nous avons le choix.
Il y a beaucoup d'endroits où aller.
- Mexico ! Londres ! Paris !
- Avec vous ?
Avec un homme qui vous apprécie
à votre valeur.
Qui se ressemble s'assemble.
J'ai attendu que vous oubliiez
ce triste Ashley.
J'apprends que sa femme
attend un bébé.
Il sera difficile de l'aimer,
avec femme et enfant.
Partez-vous avec moi,
ou descendez-vous ?
Je vous hais.
Je vous mépriserai
jusqu'à ma mort !
Pas si longtemps que ça !
Tout le monde s'en va !
On se sauve !
A chaque coup de canon...
je défaille !
Oncle Pierre, attention
à cette malle.
- Vous partez ?
- Peut-être suis-je lâche...
mais les Yankees sont presque ici !
Je pars aussi !
Prissy, mes bagages !
Attendez-moi.
Partir... Vous, Scarlett ?
Vous songez à fuir ?
Oui ! Je ne retournerai
plus à l'hôpital !
Assez de mort et de pourriture !
Ma mère a besoin de moi !
Vous devez rester ici !
Sans chaperon ?
Cela ne se fait pas !
C'est une guerre,
pas une partie de plaisir !
- Mélanie a besoin de vous.
- Tant pis.
Vu son état, sa délivrance
peut être difficile.
Si nous l'emmenions ?
La cahoter en voiture ? Et si
les douleurs la prennent en route ?
Ce n'est pas mon enfant.
Occupez-vous d'elle !
Nous manquons d'infirmières.
Vous devez rester pour Mélanie.
Je ne connais rien à ces choses !
Moi connais !
L'ai fait souvent.
- Moi sais tout faire !
- Bon. Je compte sur ton aide.
Ashley se bat pour le Sud.
Il peut ne pas revenir.
Nous devons assurer
la naissance de son enfant.
Si vous venez, Scarlett,
faites vite !
J'ai fait une promesse à Ashley.
Vous restez ?
Partez, Pittypat.
Scarlett reste.
Je ne sais que faire !
On croirait la fin du monde !
Pierre ! Mes sels !
Mélanie.
Tout cela à cause de toi !
Je te dé*** !
Je dé*** ton enfant !
Si seulement je n'avais pas
promis à Ashley !
La mort pleuvait du ciel...
Durant 35 jours,
Atlanta espéra un miracle...
Puis ce fut le silence...
plus terrifiant que le canon.
Les Yankees avancent ?
On bat en retraite.
Vous nous livrez aux Yankees ?
Bientôt, la route sera coupée !
Ce n'est pas possible !
Que faire ?
Fuir vers le Sud !
Fais mes bagages
et ceux de Mélanie !
Les Yankees arrivent !
Désolée d'être ainsi à charge.
Les douleurs m'ont prise à l'aube.
Mais, les Yankees arrivent !
Pauvre Scarlett.
Tu serais à Tara, avec ta mère...
si je n'étais pas là.
Tu as été si bonne pour moi.
Une soeur n'aurait pas
fait davantage.
J'ai beaucoup réfléchi.
Si je meurs...
veux-tu prendre mon bébé ?
Taratata !
On a assez de soucis,
sans parler de mourir !
- J'appelle le Dr Meade.
- Pas encore...
Son temps est trop précieux...
avec tous ces blessés...
Va chercher le docteur ! Vite !
Le bébé !
Ne reste pas là ! Cours vite !
Vite ! Sinon, je te vends !
Sois-en sûre !
Que fait donc Prissy ?
On se croirait dans un four !
Rassure-toi, Melly...
le docteur ne tardera pas.
Je la rosserai, cette Prissy !
Sais-tu ce que j'ai entendu
raconter sur Maybelle ?
A propos de son amoureux.
Celui avec l'uniforme rouge.
Ne te force pas à parler,
Scarlett...
je comprends ton angoisse.
Je vais te chercher
de l'eau fraîche.
Espèce de limace !
Où est le docteur ?
- Pas pu le voir.
- Quoi ?
N'est pas à l'hôpital.
On m'a dit qu'il est à la gare...
à soigner les soldats blessés.
Pourquoi n'y es-tu pas allée ?
J'ai peur d'approcher la gare !
Y en a qui meurent.
Et j'ai peur des morts !
Reste auprès d'elle !
Ne t'affole pas, ou je te fouette !
Dieu soit loué, vous voilà !
J'ai besoin de vous !
Mais Melly va accoucher !
Je ne puis quitter ces blessés !
Ils meurent par centaines !
Trouvez une aide.
Il n'y a personne
et... elle peut mourir !
Et eux ? Regardez-les donc !
Ni chloroforme, ni pansements...
Rien pour les soulager.
Rassurez-vous,
vous vous en tirerez.
- Amenez la civière.
- Dr Meade ?
J'arrive.
Lui venir, le docteur ?
Non. Il ne peut pas.
Mlle Melly va très mal.
Personne ne peut venir.
Tu devras te débrouiller
sans le docteur. Je t'aiderai.
Qu'y a-t-il ?
Il faut docteur !
Moi connais rien du tout !
Que veux-tu dire ?
Tu disais que tu savais !
Sais pas comment j'ai fait
ce mensonge !
Allume le feu ! Fais bouillir
de l'eau !
Passe-moi des serviettes propres,
et des ciseaux !
Pas d'excuses. Et vivement !
Je viens, Melly...
Pars avant l'arrivée des Yankees...
Je ne t'abandonnerai pas.
A quoi bon. Je vais mourir.
Bêtises ! Serre ma main !
- Serre-la !
- Parle-moi, Scarlett.
Ne te gêne pas.
Crie tout ton saoul !
Un couteau sous le lit
coupe la douleur en deux !
Capitaine Butler !
- Qui ?
- Capitaine Butler !
Il est en haut, avec Belle Watling.
Capitaine Butler !
C'est quoi, ce vacarme ?
J'ai une commission
pour le capitaine.
Capitaine, descendez ici !
- Que t'arrive-t-il ?
- Mlle Scarlett ! Elle vous demande !
Mme Melly a eu son bébé !
Un beau garçon !
Mlle Scarlett et moi,
on l'a fait venir !
Comment ? Scarlett...
C'est surtout moi.
Mlle Scarlett, elle m'a aidée
un peu.
Le docteur, il aurait pas
fait mieux.
Mlle Melly est plutôt malade,
après tout ça.
Pas étonnant.
Les Yankees viennent,
Mlle Scarlett a dit...
Les Yankees sont là !
Arrivez vite avec votre voiture !
L'armée a pris ma voiture.
Monte. Je vais aviser.
Oh, non capitaine !
Ma maman me tuerait,
si j'entrais chez Mme Watling !
Où puis-je voler un cheval ?
Je vous attendais.
Bonsoir. Beau temps.
Prissy m'a dit...
- Si vous plaisantez, je vous tue !
- Vous avez peur ?
J'ai terriblement peur ! Vous aussi,
si vous n'étiez pas si obtus.
Oh, les Yankees !
On fait sauter les munitions
avant la retraite.
Il nous faut partir !
Où irez-vous ?
- A Tara !
- Ignorez-vous qu'on s'y est battu ?
Pensez-vous franchir les lignes,
avec une malade et un bébé ?
Ou les abandonner ?
Je rentre chez moi !
C'est folie,
de la cahoter sur ces routes !
Je veux voir ma mère !
Je veux rentrer à Tara !
Tara a dû flamber.
Et il y a des traînards.
Ils prendront le cheval...
volé à grand peine.
Je rentrerai !
Si vous m'en empêchez,
je vous tuerai !
Allons, mon petit.
Vous rentrerez chez vous.
Après le bébé,
je vois que vous en êtes capable.
Séchez vos larmes.
Soyez sage, mouchez-vous.
- Prissy ! Que fais-tu ?
- Les bagages !
Non. Prends le bébé !
Nous vous emmenons à Tara.
Il le faut, Melly.
Si nous restons, on nous tuera.
Ne t'inquiète pas.
Passez vos bras autour de mon cou.
Que veut-elle ?
Le portrait d'Ashley,
le sabre de Charles...
Allez les chercher.
Que se passe-t-il ?
On incendie les wagons de munitions.
Traversons les voies,
avant que ça n'explose.
La seule voie
qui n'ait pas été coupée !
J'ai oublié
de verrouiller la porte !
- Pourquoi riez-vous ?
- Précaution inutile !
Qu'ils se dépêchent.
Ne souhaitez pas leur retraite.
Avec eux, c'est l'ordre
qui s'en va.
Les pillards, déjà !
Il faut faire vite.
Un cheval !
Plus rien pour les Yankees.
Le feu va gagner les munitions.
Votre châle !
Tu seras mieux
avec les yeux bandés.
Regardez bien, mon petit...
vous assistez à l'agonie du Sud.
Ils prétendaient vaincre
en un mois !
Ils m'écoeurent tous.
Ces fanfarons nous ont mis
dans un joli pétrin !
C'est bien ce que j'avais pressenti.
Heureusement, vous n'êtes pas
parmi eux !
Soyez fier de votre clairvoyance.
Pas tellement fier...
Pourquoi s'arrêter ?
La route de Tara...
Faisons reposer le cheval.
Mlle Melly s'est évanouie tantôt.
Elle souffrira moins ainsi.
Toujours décidée à regagner Tara ?
Nous arriverons à passer.
Pas nous. Vous.
Je vous quitte ici.
Où allez-vous ?
- Je vais m'enrôler dans l'armée.
- Vous plaisantez...
- pour m'effrayer !
- Nullement !
Je vais rejoindre nos "héros".
Mais ils fuient !
Ils livreront plus loin
la bataille décisive.
- Je veux en être...
- Vous voulez rire !
Egoïste jusqu'au bout !
Vous ne songez
qu'à votre chère existence.
Comment me traiter ainsi ?
Pourquoi partir, lorsque tout est fini
et que j'ai besoin de vous ?
Parce que j'ai un faible
pour les causes perdues.
Et peut-être...
ai-je honte de moi.
Qui sait ?
Quelle honte !
M'abandonner sans défense !
Sans défense, vous ?
Je plains le Yankee
qui vous arrêtera !
Descendez...
je veux vous faire mes adieux.
Ne partez pas !
Je ne vous pardonnerai pas
cet abandon !
Je ne me comprends pas moi-même...
Si je reçois une balle,
je rirai de ma bêtise.
Mais je sais bien ceci :
Je vous aime, Scarlett.
Malgré vous, malgré moi, et le monde
qui s'écroule, je vous aime.
Parce que tous deux, nous ne
valons pas grand-chose.
Egoïstes et rusés, mais capables
de regarder les choses en face.
Ne me tenez pas ainsi !
Regardez-moi.
Jamais je n'ai aimé une femme
à ce point...
et jamais je n'en ai attendu une.
C'est un soldat qui vous aime.
Serrez-le dans vos bras.
Il emportera vos baisers
sur le champ de bataille.
Qu'importe si vous ne m'aimez pas.
Envoyez-moi à la mort avec un beau
souvenir au coeur.
Embrassez-moi.
Embrassez-moi une fois.
Goujat !
C'était vrai ! Vous n'êtes pas
un homme du monde !
C'est secondaire, en ce moment.
Si on touche au cheval, tirez...
mais pas sur la bête !
Allez, décampez maintenant.
J'espère qu'un boulet de canon
vous réduira en...
Ça suffit. Je crois avoir compris.
Le "héros" disparu,
vous aurez des remords.
Adieu, Scarlett.
En avant !
Nous rentrons à la maison !
Mon pauvre bébé...
Ne te tracasse pas, Melly.
Maman le soignera bien.
Mlle Scarlett, je meurs de faim...
- Faut qu'on mange !
- Assez !
On approche des Douze Chênes.
Nous nous y arrêterons.
Ashley, mieux vaut que vous
ne voyiez pas cela...
Les Yankees ! Ces sales Yankees !
Attache cette vache.
On n'en a pas besoin.
Nous arriverons bientôt
et j'ai peur des vaches.
Déchire ton jupon et attache-la !
Il faut du lait.
En aurons-nous là-bas ?
Voilà la maison !
Voilà Tara ! Allons, avance, toi !
Il est mort !
Je ne vois pas la maison !
Brûlée ?
Ils ne l'ont pas brûlée !
Elle est là !
Mère ! Je suis de retour !
Ouvrez, Mère ! C'est moi, Scarlett !
Je suis de retour.
Mon petit !
Mammy, je suis si...
Où est maman ?
Suellen et Carreen
ont eu la typhoïde.
Elles vont mieux...
- mais elles sont très faibles.
- Mais... Où est maman ?
Elle est allée soigner
cette Emmy Slattery.
Et elle a attrapé sa maladie.
Et cette nuit, elle...
Maman ?
Maman !
Si je peux faire quelque chose...
- Où est Mlle Melly ?
- Vous tracassez pas.
Je l'ai mise au lit, avec le bébé.
Amenez la vache dans la grange.
N'y a plus de grange !
- Les Yankees l'ont brûlée.
- Ils occupaient la maison.
Ils campaient ici.
Des Yankees à Tara ?
Oui. Et ils ont volé...
tout le linge et tous les tapis.
Même les chapelets de votre maman.
J'ai faim. Donne-moi à manger.
N'y a plus rien. Tout parti !
Même les poulets, tout ?
Ils les ont pris en premier.
Ce qu'ils ne mangeaient pas,
ils l'emportaient !
Ne me parlez plus d'eux !
Qu'est-ce que c'est...
- du whisky ?
- Oui, mon enfant.
Assez, Scarlett !
Tu vas te griser !
Tant mieux !
Je voudrais me saouler !
Ces papiers ?
Des bons.
C'est tout ce qui nous reste :
Des bons.
Quelle sorte de bons ?
Des bons du Sud, bien sûr.
Quelle valeur voulez-vous
qu'ils aient...
Je ne saurais tolérer ce langage.
Qu'allons-nous devenir
sans argent...
et sans nourriture ?
Il faut demander à ta mère.
C'est ca. On demandera à Mme O'Hara.
Demander à maman ?
Mme O'Hara saura quoi faire.
Ne m'ennuie pas.
Fais un tour à cheval...
je suis occupé.
Ne vous souciez de rien, Père...
Scarlett est rentrée.
Soyez tranquille.
Comment donner à manger
à ces malades et au bébé ?
Je me le demande...
Il n'y a que des radis
dans le jardin.
Suellen et Carreen...
réclament qu'on les lave.
- Où sont les domestiques ?
- Sauf Pork et moi...
tous enfuis, ou à l'armée.
Je peux pas soigner le bébé
et les malades avec !
Je n'ai que deux mains !
Qui traira la vache ?
Nous, gens de maison...
J'en prends Dieu à témoin.
Les Yankees ne m'auront pas !
Je tiendrai bon et je n'aurai
plus jamais...
le ventre creux ! Non !
Ni moi, ni les miens !
Même si je dois voler... ou tuer !
J'en prends Dieu à témoin...
Plus jamais je ne connaîtrai la faim !
Et le vent souffla sur la Géorgie...
Afin d'anéantir le Sud...
l'ennemi avancait...
laissant derrière lui
une terre de désolation...
qui allait d'Atlanta à la mer.
Tara avait survécu...
pour affronter l'enfer
et la famine de la défaite.
J'en ai les reins brisés !
Regarde mes mains !
Mère disait qu'on reconnaît
une femme du monde à ses mains !
Ces choses n'ont plus
d'importance à présent.
Repose-toi. Je travaillerai
pour deux.
Scarlett nous fait trimer
comme des...
Tant pis pour toi.
Travaille ! Je ne puis
tout faire à Tara !
Au diable Tara ! Je le hais !
Ose un peu répéter ça !
C'est comme haïr Père et Mère...
Scarlett, j'ai à te parler.
Qu'y a-t-il ?
Ta façon de traiter Mammy et Prissy
me déplaît.
Sois ferme, mais douce aussi
avec les Noirs.
Je ne leur demande rien
que je ne fasse moi-même.
Cela ne me plaît pas.
J'en parlerai à Mme O'Hara !
- Pourquoi t'es-tu levée ?
- Il faut que je te parle.
Vous travaillez tellement.
Je ne puis rester au lit.
Remonte te coucher.
Tu es trop faible.
- Je t'en prie.
- Ne sois pas si généreuse.
En te levant trop tôt,
tu risques une rechute.
Je n'y avais pas songé.
Qui va là ? Halte, ou je tire !
Toute seule, ma petite dame ?
Pas très accueillante, hein ?
Rien d'autre que ces boucles
d'oreilles ?
Les Yankees ont déjà pillé !
Coléreuse, hein ?
Que cachez-vous ?
Tu l'as tué !
Tu as bien fait !
Que s'est-il passé ?
Qu'y a-t-il ?
N'ayez crainte !
Scarlett nettoyait une arme
et le coup est parti !
- Dieu merci !
- On a déjà assez peur comme ça !
Dites à Scarlett
de faire attention !
Tu mens avec un sang-froid...
Il faut l'enterrer.
Si les Yankees le trouvaient...
Je n'ai vu que lui.
Un déserteur, sans doute...
Il faut le dissimuler.
Ils pourraient l'apprendre
et venir t'arrêter.
Je pourrais l'enterrer
sous la charmille...
mais comment l'y amener ?
- Nous le traînerons.
- Tu es trop faible...
Serait-ce malhonnête
de fouiller son sac ?
J'ai honte de n'y avoir pas pensé !
Fouille-le. J'inspecte ses poches.
Fais-le. Je me sens un peu faible.
Je crois qu'il est bourré d'argent !
Oh ! Regarde !
Pas le temps de compter !
Avec ça, nous mangerons !
Les autres poches !
Dépêche-toi !
Il faut le sortir d'ici.
Ne laissons pas de traces de sang !
Ta chemise,
pour lui envelopper la tête !
Pas de pudeur !
Si j'avais un jupon...
Je ne suis pas si pudique, moi !
Recouche-toi.
Je nettoierai
quand je l'aurai enterré.
Non, je m'en charge.
Voilà. J'ai tué un homme.
J'aurai le temps d'y penser, demain.
C'est fini ! Fini !
Nous avons capitulé !
- Impossible !
- Pourquoi cette guerre ?
Ashley va revenir.
Oui. Il va revenir...
Travaillons !
Le prix du coton va monter !
Les héros vaincus rentraient...
abattus, clopinant, ne retrouvant
que ravages...
là où autrefois régnait
l'abondance.
Un ennemi impitoyable...
s'abattait sur le Sud :
Le profiteur.
Range-toi, Sudiste !
Une place pour un mourant ?
Pas de place pour la racaille !
Ouste !
Aller avec vous... plutôt crever !
Hors de mon chemin, sales gueux !
Comme s'ils avaient gagné
la guerre !
Passez-moi votre pantalon,
M. Kennedy !
Nettoyez-vous.
Sinon, je vais m'en charger !
Ces pantalons vont bouillir
dans mon chaudron.
L'armée du Sud est pleine...
de poux et de dysenterie !
Tu humilies M. Kennedy !
Vous serez bien plus humiliée
si vous attrapez ses poux.
Allons, allons, Beau.
Laisse-le tranquille. Il est fatigué,
et il a faim.
Ça fait plaisir de revoir un gosse.
Un gentil petit gars.
Une autre année de guerre
et l'armée de Cobb le prenait !
Vous étiez dans l'armée de Cobb ?
Alors vous connaissez mon mari,
le Cdt Wilkes !
Il a dû être fait prisonnier.
Dieu merci, il n'est pas...
Mon pauvre Ashley ! Captif !
Oui, Scarlett, j'arrive.
Viens !
Je le surveillerai. On est amis.
Je trime pour nous faire vivre...
et tu nourris cette racaille !
- Un pire fléau que des criquets.
- Ne me gronde pas.
Je viens d'apprendre
qu'Ashley est prisonnier.
Ashley, prisonnier ?
Peut-être est-il
sur une route du Nord...
Peut-être partage-t-il le dîner
d'une Yankee...
qui aide mon bien-aimé à revenir !
Je l'espère, Melly.
Je voulais demander
à votre père, mais...
Demandez-le moi. Je le remplace.
C'était au sujet de Suellen...
Pourquoi, depuis tant d'années,
n'avez-vous pas demandé sa main ?
Je suis beaucoup plus âgé qu'elle...
et je n'ai pas le sou.
Qui en a, à présent ?
Si l'amour compte...
votre soeur n'aura pas
à se plaindre.
Je prendrai un petit commerce...
et quand j'aurai réussi...
Très bien, Frank.
Parlez-en à Suellen.
Pardonnez-moi.
Qu'a donc M. Kennedy ?
Le pauvre !
Il demande Suellen en mariage.
J'en suis heureuse !
S'il l'épousait maintenant,
ca ferait une bouche de moins.
Encore un !
- Pas affamé, j'espère.
- Il doit l'être !
J'ajoute un couvert.
Ne gâchez pas ça !
Lâche-moi !
C'est son mari, pas vrai ?
Enfin !
- Tu l'as fait ferrer ?
- Oui, c'est fait.
Mais nous, on va pieds nus !
Tiens, prends la relève.
Faut que je sache
combien vous avez en or.
Dix dollars. Pourquoi ?
Ça ne sera pas assez.
De quoi parles-tu ?
J'ai vu ce vaurien
de Yankee, Wilkerson...
qui était notre surveillant.
Il parlait de ses amis
politiques du Nord.
Il disait qu'on a augmenté
l'impôt sur Tara.
- Combien ?
- Il a parlé de 300 $.
Pourquoi pas trois millions ?
Il faudra les trouver.
Comment ?
- Je demanderai à M. Ashley.
- Il ne les a pas non plus.
Je demanderai toujours.
Demander, c'est pas avoir.
Lincoln a taillé des pieux.
Je l'égalerai peut-être !
Les Yankees nous imposent
encore de 300 $.
Que faire ?
Qu'allons-nous devenir ?
Que se passe-t-il, au déclin
d'une civilisation ?
Les courageux s'en tirent.
Les autres sont balayés.
Pas de philosophie, quand c'est nous
qui allons être balayés !
Vous avez raison.
Je dis des bêtises...
et Tara est menacé.
Vous cherchez de l'aide
et je ne puis rien.
Je suis un lâche.
Vous, un lâche ?
De quoi avez-vous peur ?
Des dures réalités de la vie,
je pense...
Fendre du bois ne me gêne pas...
mais une vie dépouillée
du charme de jadis me répugne.
Sans la guerre, j'aurais vécu
paisiblement aux Douze Chênes.
Mais la guerre est venue.
Mes amis massacrés...
l'agonie des Yankees que je tuais...
Je suis perdu
dans un monde bouleversé...
où je n'ai plus de place.
Comment vous faire comprendre ?
Vous, vous faites face.
Sans chercher l'évasion, comme moi.
"L'évasion" ?
Erreur ! Je la cherche aussi !
J'en ai assez, de tout cela !
J'ai semé du coton
jusqu'à la nausée !
Croyez-moi, le Sud est mort !
Il est aux Yankees.
Il ne nous reste rien.
Fuyons ! Nous pouvons aller
au Mexique !
Nous pourrions y être heureux !
Vous m'avez dit un jour...
que vous n'aimiez pas Mélanie !
Elle ne peut plus être mère...
Moi, je le peux !
Oublions ce jour-là.
Croyez-vous que je le puisse ?
Vous m'aimez, n'est-ce pas ?
- Non.
- Vous mentez !
Même si je mens,
puis-je abandonner Mélanie ?
Pas plus que vous, votre famille !
Je le pourrais ! Je suis à bout !
C'est pourquoi vous parlez ainsi.
Vous avez tout supporté...
mais maintenant, je vous aiderai.
Le seul moyen de m'aider...
Emmenez-moi ! Rien ne s'y oppose !
Rien...
Rien, excepté l'honneur.
Je vous en supplie, ne pleurez pas.
Vous êtes si courageuse.
Ne pleurez pas.
Vous m'aimez. Je le sais !
Dites-le !
- Non, arrêtez.
- Vous m'aimez.
C'est impossible !
Je partirai avec Mélanie
et notre enfant.
- Vous m'aimez !
- Alors, je vous le dis.
J'aime votre courage,
votre obstination. J'allais oublier...
la meilleure des épouses.
Mais je ne l'oublierai pas !
Alors, il ne me reste rien.
Plus la peine de me battre.
Je n'ai plus de raison de vivre.
Si, pour une chose...
que vous aimez plus que moi...
sans vous en douter :
Tara !
Il me reste cela.
Ne partez pas.
Vous ne devez pas souffrir
à cause de mon amour.
Je saurai le taire.
Emmy Slattery !
- En effet.
- Arrêtez !
Vous me reconnaissez ?
Emmy est devenue ma femme.
Gueuse !
Sortez de cette propriété !
Je ne vous permets pas...
Il était temps de l'épouser !
Et vos gosses, après avoir
tué ma mère ?
Nous étions venus en amis...
pour parler affaires !
"Amis" ?
Avec des gens comme vous ?
Bel orgueil !
Je sais à quoi m'en tenir !
Votre père est simple d'esprit.
Vous ne pouvez payer vos impôts !
Et je venais acheter Tara...
cher ! Emmy aime ce coin.
Fichez le camp, sale Yankee !
On verra bien qui dirige, quand
les impôts vous forceront à vendre.
Je rachèterai cette demeure,
et j'y vivrai !
J'attendrai la vente !
C'est tout ce que vous aurez
de Tara !
Vous regretterez ça !
Nous reviendrons !
Je vous apprendrai à qui est Tara !
Père, revenez !
Poltron de Yankee !
C'est la montre de M. Gerald...
Prends-la. Père voudrait
que tu l'aies.
Vous ne pouvez pas vous en séparer
maintenant.
Il vous faudra vendre tant de choses
pour payer l'impôt.
En tout cas, pas sa montre !
Ne pleure pas.
Je ne puis supporter tes larmes.
Continuez d'être courageuse.
- Pensez à votre père.
- Je ne peux pas.
Je ne pense qu'à ces 300 $.
A quoi bon ? Personne n'a tant
d'argent...
excepté les Yankees.
Rhett...
Qui c'est ? Un Yankee ?
Je suis si maigre, si pâle.
Et je n'ai rien à me mettre.
Va me chercher
les patrons de robes !
- Pour quoi faire ?
- Tu m'en feras une !
Pas avec les rideaux
de Mme Ellen !
Ils sont à moi !
Je vais à Atlanta, chercher 300 $ !
- Avec qui ?
- Toute seule.
Pas sans chaperon !
J'irai avec vous !
- Très chère Mammy...
- Pas de cajoleries...
c'est moi qui changeait vos couches.
J'ai dit que j'irais !
La guerre n'est pas
une partie de poker.
Vous auriez mieux réussi,
avec moins d'efforts.
Une dame vient voir
le capitaine Butler.
Encore une "soeur" ?
C'est une prison, ici, pas un harem.
Celle-ci a un chaperon.
J'aimerais la voir, seule.
Voyons, combien ai-je perdu
aujourd'hui ?
Plus de 300 $.
Mes dettes augmentent.
Amenez la "soeur" du capitaine Butler
dans sa cellule.
Peut-on être sévère
avec un homme qui perd ?
Ma chère petite soeur !
Tout va bien.
Elle ne m'apporte ni lame, ni scie.
Un vrai baiser, à présent ?
Sur le front, cher frère.
J'attendrai d'avoir mieux.
Navrée d'apprendre votre détention
par les Yankees.
Ils ne songent pas à vous pendre ?
Ça vous peinerait ?
Ne vous inquiétez pas encore.
Ils m'ont accusé pour avoir
mon argent.
Ils me croient en possession
du Trésor de guerre.
- L'avez-vous ?
- Question tendancieuse !
Ne parlons pas d'argent.
C'est gentil d'être venue !
Vous êtes ravissante.
Vous me taquinez, moi,
une fille de la campagne ?
Je ne vois que des femmes
en haillons.
Vous semblez très à l'aise.
Tara est prospère.
Mais je m'y ennuie,
alors je suis venue.
Vous êtes une femme sans coeur,
mais ça fait partie de votre charme.
Je ne suis pas venue
pour parler de moi.
Quand je vous ai su ici,
j'ai eu beaucoup de peine.
Je vous en veux toujours...
de m'avoir abandonnée en route...
mais, sans vous,
je n'aurais pas pu m'en tirer.
Quand je pense à ma chance
de vivre sans soucis...
tandis que vous croupissez...
dans cette horrible écurie !
Comment puis-je plaisanter...
quand j'ai envie de pleurer ?
Je ne vais pouvoir me retenir.
Scarlett ! Est-ce possible ?
Quoi donc ?
Vous auriez un coeur ?
Un coeur de femme ?
J'en ai un. J'en suis sûre.
Entendre cela, me console
d'être en prison.
Cela en vaut la peine.
Assez de comédie !
Ainsi, Tara est prospère ?
Mais vos mains ?
- Je ne mets pas mes gants.
- Vous avez trimé comme une esclave !
Pourquoi mentir ?
- Et j'allais vous croire sincère.
- Mais je le suis !
Dites la vérité. Vous désirez
quelque chose assez fort...
pour venir en apparat,
vêtue de velours.
Que voulez-vous de moi ?
De l'argent ?
300 $ pour l'impôt.
Oui, j'ai menti...
les choses vont au plus mal.
Quelle garantie ?
- Mes boucles !
- Sans intérêt !
- Une hypothèque sur Tara.
- Moi, avec une ferme ?
- Ma prochaine récolte de coton.
- Non. N'avez-vous rien de mieux ?
Vous prétendiez m'aimer.
Si vous m'aimez encore...
Vous savez que je n'épouse pas.
Je ne l'ai pas oublié.
Vous ne valez pas 300 $.
Vous rendriez n'importe qui
malheureux.
Insultez-moi,
mais donnez-moi l'argent !
Je ne lâcherai pas Tara,
tant que je vivrai !
Voulez-vous me donner l'argent ?
Même si je le voulais...
mes fonds sont à Liverpool.
Si je signe un billet,
je me trahis.
Vous vous êtes avilie pour rien.
Du calme ! Vous voulez que les Yankees
vous voient dans cet état ?
Goujat ! Vous saviez
ce que j'allais dire !
Vous étiez à sec
et me laissiez parler !
C'était divertissant.
Allons, courage.
Venez à ma pendaison.
Je vous ferai un legs !
Certes, je viendrai !
Alors, qu'on vous pende
au plus tôt !
Annoncez Belle Watling.
Où étiez-vous ? Je pensais
que vous l'aviez déserté.
Je suis fort occupée.
Aidez-moi.
Jamais vu de cheveux
de cette couleur-là !
Vous la connaissez ?
Je le voudrais.
Par elle, j'aurais l'argent.
Pourquoi vous venir voir...
cette racaille en prison ?
- Fraîche et naïve.
- Sortie de sa ferme.
- Que fais-tu ce soir, Susie ?
- Gentille, la Sudiste...
On n'a pas ça dans le Nord.
- Vous savez ce qu'on va faire ?
- Quoi ?
Nous donnerons 16 hectares
à chaque Noir.
- Et une mule ?
- 16 hectares et une mule !
Par amitié...
et parce que vous voterez
pour vos amis !
- Pas si vite...
- Qu'est-ce qui leur prend ?
Ces Yankees ont tout corrompu !
Juste ciel, Mlle Scarlett !
Enfin, des gens du pays !
- Vous ici ? Je l'ignorais !
- Moi aussi.
Suellen vous a parlé
de mon magasin ?
Vous avez un magasin ?
- Ici ?
- Vous ne voulez pas entrer ?
C'est modeste...
mais j'en suis assez fier.
- Et ça vous rapporte ?
- Je ne me plains pas...
c'est plutôt encourageant.
Il paraît que j'ai le sens
du commerce.
Suellen et moi pourrons
bientôt nous marier.
C'est à ce point ?
J'ai déjà fait...
1000 $ de bénéfice.
Sans compter le bois !
- Ce n'est qu'un à-côté.
- Un à-côté ?
Avec tout ce qui se construit
en ce moment à Atlanta ?
Ça nécessite des capitaux...
et je veux une maison
pour Suellen.
Pourquoi ?
Pour Suellen.
Ici, à Atlanta ?
Vous voulez l'y amener ?
Pas de chance pour Tara...
Que voulez-vous dire ?
Rien du tout.
Voulez-vous me conduire
chez ma tante ?
Avec grand plaisir.
Restez donc à souper.
J'aimerais vous voir
plus longuement.
Votre présence me fait du bien.
Quelles nouvelles...
de Suellen ?
Qu'y a-t-il ?
Elle n'est pas malade ?
Je pensais qu'elle vous avait écrit.
Elle a dû avoir honte.
Terrible, une soeur pareille !
Il faut me dire, Scarlett...
Ne me faites pas languir.
Elle va en épouser un autre.
Elle s'est lassée d'attendre.
Je suis désolée.
Le temps fraîchit...
Puis-je réchauffer ma main
dans votre poche ?
A l'ordre du percepteur : 300 $
Tu ne comprends pas ?
Elle a épousé Frank Kennedy !
C'était mon soupirant !
Pour sauver Tara, Suellen.
Je hais Tara !
Et je hais Scarlett,
encore plus que Tara !
C'est ma faute.
J'aurais dû voler
pour avoir cet argent !
Je n'aurais pas pu
vous laisser faire ca.
C'est fait, maintenant.
Par ma faute...
vous vous êtes vendue, sans amour.
Mais mon inertie
ne vous tracassera plus.
Comment ?
Je vais à New York.
J'y travaillerai dans une banque.
Vous ne ferez pas ça.
Je vais faire le commerce du bois.
J'ai besoin de vous.
Mais je n'y connais rien...
Autant qu'à la banque.
Et je vous associerai.
C'est très généreux à vous.
Là n'est pas la question.
Si j'entre chez vous, à Atlanta...
je ne serai jamais indépendant.
C'est tout ?
Vous rachèterez l'affaire plus ***.
Qu'y a-t-il ?
Ashley est tellement intraitable !
Qu'as-tu fait ?
Elle veut que j'aille à Atlanta.
Pour m'aider dans mon commerce...
Et il refuse !
C'est agir bien mal.
Songe que...
sans Scarlett,
je serais morte à Atlanta...
et Beau aussi, sans doute.
Et quand je pense à la peine
qu'elle a prise...
pour nous nourrir !
C'est bien, Mélanie.
J'irai à Atlanta.
Je ne puis rien contre vous deux.
Voilà vos nouveaux ouvriers,
Mme Kennedy.
Prêtés par la meilleure prison !
- Plutôt frêles et chétifs.
- Halte !
Il n'y a pas mieux.
Laissez-moi faire...
et vous obtiendrez des résultats.
Vous êtes le contremaître.
Mais livrez à temps.
Rappelez-vous...
pas d'intervention.
Marché conclu.
Commencez demain matin.
Une femme commerçante,
c'est déjà regrettable, mais ça !
Vous vous plaignez ?
Sans moi, vous n'auriez pas eu
la scierie.
De quelle façon !
En pressant nos amis
de me rembourser...
N'est-ce pas ?
Etes-vous philanthrope ?
Allez prendre votre médicament.
Mon chou, ne croyez pas...
Allez ! Et ne m'appelez pas
"mon chou" !
Bon, soit. Bonsoir, Ashley.
Je n'ai jamais vu
pareille soupe au lait !
Je n'ose m'en mêler, mais...
je préférerais des Noirs libres
au lieu de détenus.
Ce serait mieux.
Les frais nous couleraient !
En laissant faire Gallegher...
Il les nourrira mal
et les fouettera !
Certains semblent malades.
Quel enfantillage !
Vous leur donneriez du poulet...
et vous les borderiez le soir !
Je ne veux pas m'enrichir
par la misère d'autrui !
Vous aviez des esclaves.
Nous les traitions bien.
Et je les aurais affranchis
à la mort de Père.
Pardonnez-moi.
Avez-vous oublié
ce qu'est la misère ?
Moi pas !
Je ne veux plus manquer d'argent.
Jamais les Yankees
ne prendront Tara !
D'autres Sudistes ont souffert.
Nos amis sont restés charitables.
Et ils en crèvent, les imbéciles !
Je me moque de ce qu'ils
pensent de moi.
Je traiterai avec les Yankees...
et nous les roulerons ensemble !
C'est ça. Un peu plus à droite.
Les affaires marchent...
Mais, tu traites avec nos voleurs...
et nos bourreaux.
C'est du passé.
Je profite des circonstances.
LA GUERRE EST FINIE
PLUS DE CRÉDIT
Le docteur Meade l'a vue...
livrer du bois aux Yankees.
Et le reste...
Cela compromet mon frère.
Elle roule même en voiture !
Chère Mme Kennedy !
Très chère Mme Kennedy !
Vous avez le toupet
de me parler ?
Si vous aviez attendu,
vous auriez des millions !
L'inconstance des femmes !
Que voulez-vous ?
Satisferiez-vous
ma curiosité sur un point ?
Soyez bref.
Vous marier sans amour
ne vous répugne pas ?
On ne devait pas vous pendre ?
L'argent arrange tant de choses !
Il vous a procuré aussi M. Wilkes.
Vous le détestez toujours.
Seriez-vous jaloux ?
Vous vous croyez encore
irrésistible...
et adorée de tous les hommes ?
Poussez-vous.
Ne vous fâchez pas. Où allez-vous ?
- A la scierie.
- Toute seule ?
Et la racaille ne vous effraie pas ?
Ne vous tracassez pas.
Je suis armée.
Quelle femme !
La charité !
Lâchez mon cheval !
Tiens le cheval !
A l'aide !
Attendez !
Etes-vous blessée,
Mam'zelle Scarlett ?
Pleurez pas.
Sam va vous reconduire.
Au galop !
File à Tara, et restes-y.
Pour sûr !
J'en ai assez des Yankees !
Au revoir, Sam. Merci.
Allez chez Melly, ce soir.
J'ai une réunion politique.
Vous allez à une réunion,
après ce que je viens de subir ?
Vous avez eu plus de peur
que de mal.
Nul ne se soucie de moi.
A vous entendre,
on croirait que ce n'était rien !
Ils parlent toujours
de nous protéger...
et après ça, Frank va à un meeting !
Si ce n'est pas trop indiscret,
India...
dites-moi pourquoi
vous me fixez ainsi !
Ce n'est pas indiscret.
Ce qui vous arrive,
vous l'avez cherché !
Vous méritez bien pire.
- India, voyons !
- Elle me hait...
parce que j'ai épousé son Charles.
Que ne ferait-elle
pour séduire un homme !
Oui, je vous hais.
Vous salissez toutes les personnes
convenables !
Et vous mettez nos hommes
en péril...
Ça suffit. N'en disons pas trop.
Quoi ? Que me cache-t-on ?
Quelqu'un vient !
Passez-moi le pistolet, Mme Meade.
Qui que ce soit...
on ne sait rien !
Où sont-ils allés ?
Il y va de leur vie !
Ne lui dites rien !
C'est un espion !
Il est encore temps.
Comment savez-vous ?
Par des Yankees...
qui leur tendent une embuscade.
Ils seront pris au piège !
C'est lui qui vous tend un piège !
Dans la cave de la plantation
Sullivan.
Je les préviens !
Qu'y a-t-il ? Ce silence
me rendra folle !
Nous jugions préférable
de le taire.
Ils sont allés nettoyer l'endroit
où on t'a attaquée.
Ils y sont forcés,
pour nous protéger.
Mais s'ils sont pris, on les pendra !
A cause de vous !
Un mot de plus, et vous partez !
Scarlett a fait ce qu'elle a cru
devoir faire. Les hommes de même.
Frank !
Et Ashley !
Je n'ose y croire.
Leurs chevaux... Ils viennent ici !
Vous, cousez !
Ouvre-leur.
Laquelle est Mme Wilkes ?
C'est moi.
- Je désire parler à M. Wilkes.
- Il est sorti.
- En êtes-vous sûre ?
- Douter de Mme Melly !
Je ne veux pas paraître
irrespectueux.
Sur parole, on ne
perquisitionnera pas.
Allez-y. Il assiste
à une réunion politique.
Il n'y a aucune réunion politique.
Nous les attendrons,
lui et ses amis.
Sergent, cernez la maison.
Continuez à coudre, mesdames !
Je vais vous faire la lecture.
L'histoire personnelle
de David Copperfield.
"Chapitre premier :
Je suis né."
Melly ! Ils sont ivres !
Laisse-moi faire !
Surtout, ne dis rien !
Imbécile !
Arrêtez ce vacarme !
Vous avez encore grisé mon mari.
Amenez-le !
Pardon ! Je l'arrête.
Comment logerez-vous
tous les ivrognes, capitaine ?
Amenez-le, si vous pouvez marcher !
Asseyez-le là.
M. Butler, veuillez sortir...
et ne plus revenir ici !
Si c'est ainsi
que vous me remerciez...
de l'avoir ramené !
Vous me décevez...
docteur Meade !
N'as-tu pas honte, Ashley ?
Je ne suis pas tellement ivre...
Couchez-le.
Non ! Je l'arrête !
Pourquoi ?
Il a été plus ivre que ça...
et vous aussi.
Il peut rouler dans le ruisseau,
si ca lui chante.
Mais cette nuit, il a dirigé
l'attaque du bas quartier.
Plusieurs hommes ont été tués.
On vous apprendra
à respecter les lois !
Pas ce soir !
Ils étaient tous les deux avec moi.
Avec vous, Rhett ?
Où donc ?
Je préfère ne rien dire
devant les dames.
Il faut le dire !
Venez. Je vais vous le dire.
Expliquez-vous !
J'ai le droit de savoir.
Eh bien...
on est allés chez une amie à moi...
et au capitaine.
Chez Belle Watling.
On a bu, joué aux cartes, et...
Pourquoi me faire honte
devant ma femme ?
Content, Tom ?
Elles ne leur pardonneront jamais !
Je ne m'attendais pas à ça.
Jurez-vous qu'ils étaient avec vous,
ce soir, chez Belle ?
Demandez donc plutôt à Belle.
Parole de gentleman ?
De "gentleman" ?
Mais bien sûr, Tom.
Si j'ai fait une erreur,
je le regrette.
Pardonnez-moi, Mme Wilkes.
Veuillez vous retirer.
Eh bien ! Je regrette...
Veuillez m'excuser.
Fermez la porte.
Baissez les stores !
Simple blessure à l'épaule.
Couchez-le, je le panserai.
Je peux marcher.
Ne faites pas d'effort. Où ?
Par ici.
De l'eau chaude !
Et de la charpie !
Que prendre pour sonder la plaie ?
Es-tu allé chez elle ?
A-t-elle des tentures
et des miroirs partout ?
Voyons, un peu de retenue !
Maintenant, dites-moi
ce qui s'est passé.
Je suis arrivé trop ***.
Ils avaient déjà attaqué
le quartier.
Blessé, il avait échappé
aux Yankees avec le docteur.
Pour leur créer un alibi...
- on est allés chez Belle.
- Et elle les a recus ?
C'est une vieille amie à moi.
Désolée.
Désolé de n'avoir pu trouver mieux.
Ce n'est pas la première fois
que vous me rendez service.
Jamais je ne discuterai
vos décisions.
Le docteur peut avoir besoin de moi.
Le sort de votre mari
vous indiffère ?
Vous a-t-il suivi chez Belle ?
Alors, où est-il ?
Etendu sur la route de Decatur...
une balle dans la tête.
Mort.
Qui est-ce ?
Mme Watling.
Voulez-vous entrer ?
Je ne puis !
Montez un instant à côté de moi.
Comment vous remercier ?
J'ai reçu un mot,
m'annoncant votre visite.
C'est de la folie !
Je suis venue vous dire
de ne pas venir.
Une personne comme vous...
chez moi...
Ce serait choquant.
Choquant de remercier
celle qui a sauvé mon mari ?
Vous m'avez bien accueillie...
quand j'ai fait un don à l'hôpital.
Je n'oublie pas la gentillesse !
J'ai songé à vous
et à votre enfant...
si l'on pendait M. Wilkes.
C'est un gentil petit garçon.
J'en ai un, moi aussi. Alors...
Vraiment ? Et il vit ici ?
Oh, non, pas à Atlanta.
Il n'est jamais venu ici.
Il est en pension.
Je ne l'ai pas vu depuis des années.
Je n'en aurais pas fait autant
pour le mari de Mme Kennedy...
quoi qu'eût pu dire M. Butler !
C'est une femme sans coeur...
qui aime se pavaner.
C'est comme si elle avait tué
son mari !
Ne dites pas de mal
de ma belle-soeur.
Ne m'en voulez pas.
J'oubliais combien vous l'aimez.
Mais ce n'est pas une dame
comme vous.
Je vous quitte.
On pourrait reconnaître ma voiture.
Ça serait pas bien pour vous.
Si vous me rencontrez...
ne m'adressez pas la parole.
Je comprendrai.
Je serai fière de vous parler.
Je suis fière d'être votre obligée.
J'espère vous revoir.
Non, ce ne serait pas convenable.
Et vous méjugez Mme Kennedy.
Elle est effondrée.
Sapristi !
Voilà Rhett.
Le capitaine Butler vous demande.
J'ai dit que vous étiez affligée.
Dis-lui que je vais descendre.
Elle dit qu'elle vient.
Je sais pas pourquoi,
mais elle vient.
Je ne vous plais guère.
Soyez franche. Je vous déplais.
Ça ne trompe personne.
- Quoi donc ?
- L'eau de Cologne !
Que voulez-vous dire ?
Que vous avez bu. Un peu trop.
Et puis après ? Ça vous regarde ?
Ne buvez pas seule.
Mauvais pour votre réputation.
Qu'y a-t-il ?
Ce n'est pas Frank que vous pleurez.
J'ai si peur !
Allons ! Vous n'avez jamais eu peur !
J'ai peur !
De mourir et d'aller en enfer !
Y a-t-il seulement un enfer ?
J'en suis sûre.
On me l'a toujours dit.
Je ne remettrais pas cela en cause.
Qu'avez-vous donc fait
pour y aller ?
Je n'aurais pas dû épouser Frank.
Il était à Suellen.
J'ai fait son malheur !
Je l'ai tué !
Pour la première fois...
je connais le remords.
Séchez vos larmes.
Si c'était à refaire,
vous le referiez.
Comme le voleur qui ne regrette...
que d'aller en prison.
Je suis soulagée que Mère
soit morte.
Je suis heureuse
qu'elle ne puisse me voir.
Je rêvais d'être comme elle,
calme et douce...
et malheureusement,
je l'aurais déçue.
La boisson vous conduit
à deux doigts de la crise de nerfs.
Aussi dirai-je en hâte
ce qui m'amène.
Soyez bref, et partez !
- Alors ?
- Je ne puis plus vivre sans vous.
En ce moment, oser me parler de...
J'ai toujours su que vous étiez...
faite pour moi.
A présent...
pour vous avoir...
- il faut que je vous épouse.
- Peut-on manquer ainsi de tact !
Et si je m'agenouille ?
Partez !
Pardonnez à mon impétuosité
de vous avoir troublée...
chère Mme Kennedy.
Mais l'amitié a fait place...
à un sentiment plus profond.
Un sentiment plus beau !
Pur, sacré !
Serait-ce l'amour ?
Je trouve vos plaisanteries
vulgaires !
Proposition honorable...
faite au moment opportun.
Je saisis l'occasion,
entre deux maris.
Vous êtes aussi fat que grossier !
Cette conversation me déplaît.
Et je ne me remarierai pas.
Oh, si ! Vous m'épouserez.
Vous ?
Je ne vous aime pas !
Et le mariage me déplaît.
Songez à vous marier,
pour le plaisir.
Le plaisir ?
Taratata. Pour les hommes, oui !
On risque de vous entendre.
Vous avez épousé
un gamin et un vieillard.
Essayez donc un vrai mari.
Pourquoi ?
Vous savez que j'en aimerai
toujours un autre.
Assez, m'entendez-vous ?
N'y pensez plus !
Assez, je vais m'évanouir.
C'est ce que je veux !
Jamais personne
ne vous a embrassée ainsi.
Ni Charles, ni Frank,
ni votre stupide Ashley.
Dites que vous m'épouserez.
Vous ne reprendrez pas
votre parole ?
Soyez franche.
Vous avez dit "oui"
pour mon argent ?
Eh bien, oui, il y a de cela.
Ah, vraiment ?
Il est bon d'avoir de l'argent.
- Et j'ai de l'affection pour vous.
- De l'affection ?
Si je prétendais vous adorer,
vous ne me croiriez pas.
- Nous avons beaucoup en commun...
- Vous avez raison, ma chère.
Je ne vous aime pas plus
que vous ne m'aimez.
Je plains celui qui vous aimera.
Quel genre de bague aimeriez-vous ?
Un solitaire ! Très gros !
La bague la plus vulgaire d'Atlanta.
Et un voyage de noces
à la Nouvelle-Orléans.
- Formidable !
- J'achèterai aussi le trousseau.
C'est merveilleux !
Mais n'en parlez à personne,
n'est-ce pas ?
Toujours aussi cachottière ?
Pas de baiser d'adieu ?
Cela ne vous suffit donc pas ?
Si vous ne revenez pas,
ça m'est égal !
Mais je reviendrai.
A quoi pensez-vous ?
A notre fortune.
Pourrai-je garder ma scierie ?
Bien sûr, si ça vous amuse.
Et vous pourrez dire :
"Allez au diable !" à qui vous voudrez.
C'était à vous que je pensais !
Laissez votre assiette.
J'en redemanderai.
J'en veux un au chocolat
et à la meringue.
Assez de gloutonnerie !
Vous deviendrez comme Mammy !
Et je divorcerai.
Vous n'achetez rien pour Mammy ?
Pour elle, qui nous traite
de mules ?
De mules ?
Elle déclare que, même astiqués
comme des pur-sang...
nous resterions quand même
des mules.
C'est parfaitement exact.
Mammy est clairvoyante...
et je voudrais gagner son estime.
- Elle ne mérite rien.
- Je lui apporterai un jupon.
La mienne rêvait de porter au ciel
un jupon...
de taffetas rouge...
soyeux comme des ailes d'anges.
Elle ne l'acceptera pas de vous.
Je ferai quand même ce geste.
Réveillez-vous !
C'est toujours votre cauchemar ?
J'avais si froid et si faim.
Et j'étais si fatiguée.
Je ne le trouvais pas. Je courais
dans la brume sans le trouver.
- Trouver quoi ?
- Je ne sais pas...
Toujours ce rêve.
Une chose cachée dans la brume.
Ma chérie.
Rêverai-je jamais que je l'ai trouvée
et que je suis sauvée ?
N'y comptez pas trop.
A force de vous sentir
en sécurité...
ce rêve cessera.
Et je veillerai sur votre sécurité.
Voulez-vous me faire plaisir ?
Assurément.
Quittons la Nouvelle-Orléans.
- Vous ne vous y plaisez pas ?
- Je l'aime bien...
mais je voudrais revoir Tara.
Pouvons-nous rentrez à Tara ?
Oui, Scarlett, bien sûr.
Nous partirons demain.
Vous puisez votre force
dans la terre rouge de Tara.
Vous êtes liées l'une à l'autre.
Je donnerais n'importe quoi
pour ressusciter Tara.
Vraiment ?
Rétablissez-le tel qu'il était.
Dépensez sans compter.
Qu'il redevienne splendide
comme autrefois.
Vous êtes si bon !
Et une nouvelle maison à Atlanta ?
Aussi ornée qu'il vous plaira...
marbres, miroirs, tentures...
Nous ferons des jaloux !
Je veux que ceux qui m'ont humiliée
crèvent d'envie !
Elle est odieuse.
Scarlett et sa maison d'apparat !
Elle prend nos domestiques !
N'oublie pas...
qu'elle nous a assuré Tara
pour toujours.
Tara, ce n'est pas tout !
Elle s'est mariée trois fois !
Et moi, je reste vieille fille !
Dieu tout-puissant !
Sûrement qu'on est riches !
Ridicule !
Pourquoi ne puis-je entrer ?
J'ai le droit de voir mon enfant !
Vous aurez tout le temps
de le voir.
Excusez. C'est pas un garçon.
Bah ! Pour ce qu'ils valent...
N'en suis-je pas la preuve ?
Un petit verre de sherry.
Elle est belle, n'est-ce pas ?
Pour sûr.
En avez-vous vu de plus jolie ?
Scarlett était presque aussi jolie.
Encore un verre.
Quel est ce froufrou ?
C'est le jupon de taffetas
que vous m'avez donné.
Incroyable ! Voyons.
Relevez votre jupe.
C'est inconvenant, M. Rhett.
Vous avez bien ***é à le porter !
Oui, trop longtemps.
Plus question de "mules" ?
Scarlett n'aurait pas dû le dire.
Vous m'en voulez ?
Non.
Je voulais simplement savoir.
Tenez, finissez-la !
Vous pouvez entrer.
C'est un jour de bonheur pour moi.
J'ai emmailloté trois générations
d'O'Hara !
Un jour de bonheur, pour sûr.
Les jours de naissance sont
les plus heureux. Je voudrais...
Selon vous,
comment l'appelleront-ils ?
Pour une fille, Scarlett voulait
que ce soit :
Eugénie Victoria.
Quel beau bébé.
Le plus beau du monde entier.
C'est ton anniversaire !
Tu as déjà une semaine !
Je t'achèterai un poney...
comme personne n'en a vu.
Tu iras dans la meilleure pension.
Tu seras recue dans les meilleures
familles du Sud.
Et quand il s'agira de mariage...
tu deviendras princesse !
Vous dites des bêtises !
Pourquoi pas ?
Elle est mienne, comme nulle autre.
Sapristi !
Qui l'a mise au monde ?
- C'est Mélanie.
- Entre.
Regardez ses beaux yeux bleus !
Ils ont presque toujours
les yeux bleus !
Il sait tout sur les bébés.
Mais ses yeux resteront bleus.
Comme notre drapeau du Sud :
"Bonnie-Blue".
C'est ça ! J'ai trouvé son prénom !
Bonnie Blue Butler !
Mesure encore.
50 centimètres !
C'est énorme !
Il faut que tu arrives à 46.
Vous avez eu un bébé.
Vous ne reviendrez plus à 46.
Pas de remède à ca.
Il y en a un...
Je ne serai pas vieille et grosse
avant l'âge !
Je ne veux plus d'enfants.
M. Rhett parle d'un garçon
pour l'an prochain.
Dis-lui que je ne sortirai pas.
Je dîne dans ma chambre.
Puisque vous restez...
je ferai servir mon souper ici.
Vous n'y voyez pas d'objection ?
Peu m'importe où vous dînerez.
Eh bien...
j'ai décidé...
j'espère ne plus avoir d'enfants.
Comme je l'avais dit avant Bonnie...
peu m'importe que vous en ayez
un ou vingt.
Vous comprenez...
ce que je veux dire ?
Oui. Savez-vous que
c'est un cas de divorce ?
Quelle bassesse !
Si vous étiez attentionné
comme...
Mélanie ne peut plus
être mère, et Ashley...
Vous êtes allée à la scierie ?
Je ne vois pas le rapport.
Quel gentleman, cet Ashley !
Continuez.
Vous ne comprendriez pas.
Je vous plains, Scarlett.
Me plaindre ?
Parce que vous gâchez votre bonheur...
en poursuivant une illusion.
J'ignore de quoi vous parlez.
Croyez-vous que vous seriez
heureuse...
avec votre Ashley ?
Vous ne le comprendriez jamais.
Vous ne comprenez que l'argent.
Laissons cela ! Je veux savoir...
Reposez en paix.
Ça ne me gênera pas.
Cela vous est égal ?
Je ne suis pas un cas unique.
Je trouverai ailleurs...
Très bien.
Au cas où vous changeriez d'avis,
ma porte sera fermée.
Inutile.
Ce n'est pas un verrou
qui m'arrêterait !
Je connais des femmes hypocrites...
Mais celle-là !
Tu as beau faire...
tu l'as dans la peau.
Quoi qu'elle fasse,
tu l'aimes encore.
- Et je ne m'en réjouis pas.
- En tout cas, j'en ai assez !
Pense à ta fille,
qui compte autrement !
Tu es une femme avisée...
et tu es très gentille.
Et lorsque je te compare à...
Vous êtes toutes deux
femmes d'affaires...
mais toi, tu as un coeur...
et tu es sincère.
Au revoir, Rhett.
Elle sera bonne cavalière !
Ces mains, cette façon de s'asseoir !
Pourquoi nous faut-il la promener ?
Mme Merriwether.
Faire les idiots
devant ces vieilles toupies !
Vous auriez dû les ménager.
Nous devons cultiver tous ces dragons
de la vieille garde.
Le profiteur s'est acheté
une conduite.
L'argent ne suffira pas à Bonnie.
J'ai aussi commis des erreurs.
Mais Bonnie tiendra son rang.
Dussions-nous ramper
devant toutes ces...
J'estime fort votre savoir...
- j'ai besoin d'un conseil.
- Volontiers.
Bonnie s'obstine
à sucer son pouce.
Mauvais pour la bouche.
Empêchez-la.
Et sa bouche est si jolie.
J'ai essayé avec du savon
sous ses ongles.
Mettez de la quinine sur son pouce.
Je n'y aurais pas songé !
Je ne sais comment vous remercier !
Vous m'avez soulagé.
C'était le capitaine Butler ?
J'étais en train de me dire...
il doit y avoir du bon chez un homme
qui aime son enfant.
Certes.
Savez-vous ce qu'il a fini
par avouer à *** ?
Il a été décoré pour sa belle conduite
au feu !
Vous ai-je parlé...
de son don généreux ?
Pour l'entretien des tombes
de nos morts.
Mon petit-fils donne une réception
en l'honneur de Bonnie.
J'avais eu cette idée d'offrir
une réception à Bonnie !
Comment pouvez-vous dire
une chose pareille ?
Vois comment je le fais sauter !
Laisse-moi faire, papa !
Bien, ma chérie.
Aide-la, Pork.
Seigneur ! Il recommence !
Serre bien les jambes,
et penche-toi en avant.
Tiens les rênes fermement. Et hop !
Je savais que tu réussirais !
Quand tu seras grande...
tu seras la meilleure écuyère
du Sud !
L'avez-vous vue ?
Merveilleuse, hein ?
Je vous l'ai dit et redit :
Ne la laissez pas monter
à califourchon avec sa jupe !
Bien. Elle montera en amazone.
Avec un habit de velours bleu.
Du noir, pour les petites filles !
Ne soyez pas trop stricte.
Ce n'est pas convenable, mais...
Non, ce n'est pas convenable !
Que faites-vous ici
à pareille heure ?
Eh bien...
Melly prépare ma soirée
d'anniversaire.
Vous ne devriez pas le savoir !
C'est une surprise.
Je ne dirai rien.
Il n'y aura pas plus surpris
que moi à Atlanta !
Je vais vous montrer les livres...
vous verrez, je n'ai pas le sens
du commerce.
Pas aujourd'hui.
Quand je porte un chapeau neuf...
les comptes ne me disent
plus rien.
Il est trop beau pour cela.
Vous embellissez sans cesse.
Vous n'avez pas vieilli
depuis ce pique-nique.
Je vous revois très entourée...
Cette Scarlett-là n'existe plus.
Tous mes espoirs ont été déçus.
Oui, j'ai fait du chemin
depuis lors.
Ah, les lentes journées...
les paisibles crépuscules...
le doux rire des domestiques...
la chaleur dorée et la sécurité.
Ne songez pas au passé.
N'y songez plus.
Il tenaille le coeur...
et accapare toutes vos pensées.
Je ne pensais pas vous attrister.
Je voudrais tant
que vous soyez heureuse.
Qui est-ce ?
Seulement votre mari !
Entrez.
Suis-je admis dans le sanctuaire ?
Et la soirée de Mélanie ?
J'ai la migraine.
Vous irez sans moi.
Quelle damnée poltronne
vous faites !
Vous irez à cette soirée !
Oui ! India l'a raconté
à tout le monde !
Tuez ces calomniateurs !
Je n'ai rien contre ceux
qui disent la vérité !
Debout !
Pas avant que ce malentendu
soit dissipé !
Que Melly ait la satisfaction
de vous chasser !
Je n'ai rien à me reprocher.
Mais je n'irai pas !
Tenez-leur tête,
sinon vous serez honnie !
Moi, je pense à ma fille !
Habillez-vous !
Tenez ! Une robe modeste
ne siérait pas !
Et très maquillée !
Jouez votre rôle !
- Bonsoir, Scarlett.
- Mais, Rhett...
Entrez dans l'arène !
Les lions sont affamés !
Ne me laissez pas !
Vous avez peur ?
Quelle jolie robe, Scarlett chérie.
India n'a pu venir.
Veux-tu être un ange...
et m'aider à recevoir nos invités ?
Voici notre chère Scarlett.
Ashley, donnez-lui du punch...
La soirée de Mme Melly
vous a plu ?
Si Monsieur me demande
à son retour...
dis-lui que je dors.
Entrez, Mme Butler !
Venez.
Asseyez-vous !
Un petit verre,
avant de vous coucher ?
Je n'y tiens pas.
J'avais entendu...
Foutaises.
Me sachant ici, vous ne seriez
pas descendue.
Besoin d'un verre ?
Oui, n'est-ce pas ?
Je sais que vous buvez en cachette.
Peu m'importe que vous
aimiez ca ou non.
- Vous êtes ivre. Je me couche !
- Je suis très ivre...
et je compte l'être
encore davantage.
Mais vous ne vous coucherez
pas encore !
Asseyez-vous.
Ainsi, elle vous a soutenue !
Agréable, de se voir protégée
par sa victime ?
Vous vous demandez si elle sait...
et si elle a voulu sauver la face.
Vous jugez sa manière
d'agir stupide.
Je n'écoute pas !
Elle est sotte,
mais pas comme vous le pensez.
Elle ne peut concevoir la trahison
chez ceux qu'elle aime.
Et elle vous aime...
Dieu sait pourquoi !
Si vous n'étiez pas ivre,
je me justifierais !
- Mais vu votre...
- Si vous vous levez encore...
Le comique dans tout cela est
M. Wilkes, le martyr...
qui est infidèle à sa femme,
en pensée...
mais pas en fait.
Qu'attend-il pour se décider ?
Regardez bien mes mains...
elles pourraient vous tuer !
Si cela tuait votre amour pour Ashley,
je le ferais !
Mais ça ne marcherait pas.
Voilà comment je procéderais.
Mes mains placées ainsi...
de chaque côté de votre tête...
je pourrais bien la serrer,
et j'écraserais votre crâne...
pour l'en chasser.
Bas les pattes ! Ivrogne imbécile !
J'admire votre courage, ma chère.
Surtout aux abois comme vous l'êtes.
Je ne le suis pas...
et ne le serai jamais.
Vous ne comprendrez jamais
que la boue.
Et vous êtes jaloux
de ce qui vous dépasse !
Jaloux, moi ?
Oui, je dois l'être.
Même étant sûr
que vous m'êtes fidèle.
Ce que j'en sais ?
Je connais l'honorable
Ashley Wilkes.
Un "homme du monde".
On ne peut en dire autant de nous.
Car nous n'avons pas d'honneur,
n'est-ce pas ?
Ce n'est pas si facile.
Vous m'avez repoussé
pour rêver d'Ashley.
Mais cette nuit, n'y comptez pas !
Comment vas-tu, ce matin ?
Ma douleur dans le dos...
est revenue.
Vous semblez bien heureuse.
Je le suis, Mammy.
Je voudrais m'excuser
pour ma conduite d'hier soir.
Mais, Rhett !
J'étais très ivre et...
affolé par vos charmes.
De vous, rien ne peut me surprendre.
Je suis arrivé à cette conclusion :
Nous devrions divorcer.
- Divorcer ?
- Oui.
Notre union a-t-elle
une raison d'être ?
Vous vivrez largement.
Laissez-moi Bonnie,
et vous serez libre.
Je ne déshonorerai pas la famille !
Si Ashley était libre...
vous divorceriez tout de suite !
N'est-ce pas ?
Répondez-moi.
Laissez-moi !
Allez-vous en !
Précisément, je m'en vais.
En Europe...
et je pars aujourd'hui.
J'emmène Bonnie.
Faites préparer sa malle.
Vous ne me l'enlèverez pas !
C'est aussi mon enfant.
Je ne la laisserai pas...
à une mère perdue de réputation !
Parlez donc de réputation !
Je ne vous laisserai pas
l'emmener chez Belle !
Un homme me dirait cela,
je le tuerais !
Vous, fermez votre bec !
Hypocrite !
Une chatte est meilleure mère
que vous !
Qu'elle soit prête dans une heure.
Sinon, je me servirai du fouet !
Bonjour, les enfants !
Papa ! Où étais-tu ?
Je t'ai attendu toute la matinée !
Je cherchais une peau de lapin
pour te tenir chaud.
Embrasse ton papa, chérie.
Je t'emmène pour un long voyage
au pays des fées !
Où ?
Je te montrerai la tour
de Londres...
le fameux pont...
Est-ce qu'on y dansera en rond ?
Si tu veux, chérie.
Papa, il fait noir !
Tout va bien, Bonnie.
Qui a éteint cette lampe ?
Qu'est-ce qui te fait peur ?
Un ours !
Un ours ? Un gros ?
Très, très gros.
Il m'écrasait la poitrine !
Je le tue, s'il revient.
Ne la laissez jamais
dans l'obscurité.
Les enfants finissent
par s'y habituer.
Laissez-la crier une nuit...
Vous plaisantez ?
Etes-vous idiote, ou une brute ?
Si vous voulez
qu'elle soit poltronne...
Il n'y a rien de poltron en elle !
Je vous renvoie !
Comme il vous plaira.
Où est maman ?
Pas heureuse ici, avec moi ?
Je veux rentrer à la maison.
Mlle Scarlett, ils sont de retour !
Tu es contente d'être ici ?
Papa m'a donné un minet.
Londres est un vilain endroit.
Où est mon poney ?
Je veux le voir.
Va donc le voir.
Où est mon poney ?
Je veux voir mon poney.
Va avec Mammy.
Mme Butler, je crois...
Mammy prédisait votre retour.
Pour ramener Bonnie.
Même mauvaise,
une mère est nécessaire.
Alors, vous repartez ?
Quelle perspicacité !
Immédiatement.
Mes bagages sont à la gare.
Vous semblez pâle.
Mon absence vous a-t-elle affectée ?
Si je suis pâle,
c'est par votre faute !
Parce que...
Continuez donc, Mme Butler.
J'attends un enfant !
Vraiment ?
Qui est l'heureux père ?
Vous ! Et je ne le désire
pas plus que vous !
Avoir un enfant, avec un goujat
tel que vous ?
Je voudrais qu'il soit
de n'importe qui d'autre !
Vous aurez peut-être un accident...
Va-t-elle mieux ?
M'a-t-elle demandé ?
Comprenez donc, elle délire.
Je veux Rhett.
Qu'y a-t-il ?
Avez-vous appelé quelqu'un ?
A quoi bon ? C'est inutile !
Le docteur est parti.
- Scarlett est morte !
- Oh, non. Elle va beaucoup mieux.
Croyez-moi.
Allons, voyons. Remettez-vous.
Elle sera bientôt rétablie.
Elle ne voulait pas cet enfant.
Toute femme veut des enfants.
Pas elle. Pas d'enfants de moi.
Elle me l'a dit.
Elle m'avait fait du mal.
Et j'ai voulu lui en faire.
Taisez-vous, vous ne devez pas
me dire ces choses.
Je ne savais pas, pour l'enfant.
Si j'avais su,
je serais revenu immédiatement.
Bien entendu.
Et en l'apprenant, qu'ai-je dit ?
J'ai ri. J'ai dit...
Vous ne le pensiez certes pas.
Si ! J'étais fou de jalousie.
Elle ne m'a jamais aimé.
J'espérais...
Vous vous trompez.
Elle vous aime.
Bien plus qu'elle ne le croit.
Si c'était vraiment ca.
Si elle me pardonnait...
Elle pardonnera. Soyez patient.
Non. Si seulement vous saviez,
qui elle aime vraiment...
vous ne le croiriez pas.
N'écoutez pas les cancans.
Moi, je ne les écoute pas.
Scarlett s'en remettra.
Elle aura d'autres enfants.
Pas après ce qui lui est arrivé.
Mais si !
J'en attends un moi-même.
Il ne faut pas !
C'est trop dangereux.
Par l'enfant, la vie se renouvelle.
Et alors, le danger
semble bien négligeable.
La grandeur d'âme
n'est pas un vain mot.
Je prie le ciel
que tout aille bien pour vous.
Vous avez tant fait pour moi,
et pour Scarlett.
Merci, de tout mon coeur.
Scarlett se sent mieux, aujourd'hui.
Pardon.
Puissions-nous retrouver
notre vie commune !
Quand donc avons-nous eu
une vie commune ?
Vous avez raison.
Si nous essayions,
nous pourrions être heureux.
Par quel moyen, maintenant ?
Il y a Bonnie...
et je vous aime, Scarlett.
Depuis quand m'aimez-vous ?
Depuis le début. Malgré vous.
Que voulez-vous que je fasse ?
Renoncez à la scierie.
Et nous ferons
un autre voyage de noces.
Mais la scierie rapporte de l'argent.
Nous n'en avons pas besoin.
Faites-en don à Ashley.
Mélanie a été si dévouée...
Si vous pensiez un peu à moi !
Je pense à vous.
Et je pense que...
la scierie vous a éloignée
de moi et de Bonnie.
Je devine votre pensée !
Mais vous avez éloigné Bonnie
de moi.
Vous avez agi pour qu'elle
vous préfère !
Maman. Papa. Regardez-moi !
Nous te regardons.
Tu es superbe, mon trésor.
Toi aussi.
Je vais sauter.
Regarde-moi, papa !
Ne saute pas ! Tu apprends seulement
à monter en amazone.
Je vais sauter.
Je suis grande !
Et j'ai remonté la barre.
Empêchez-la, Rhett !
Bonnie, ne fais pas ça.
Si tu tombes, ne te plains pas !
Rhett. Arrêtez-la !
Tout comme Père !
Tout comme Père !
Je suis contente
que vous soyez venue !
Cette maison ne sera plus la même,
sans Bonnie.
Comment va Scarlett ?
Ca lui a brisé le coeur...
mais ce n'est pas elle
qui m'inquiète.
Ses chagrins, le Seigneur lui donne
la force de les supporter.
C'est M'sieu Rhett qui m'inquiète.
Il a perdu l'esprit, ces jours-ci.
J'ai jamais vu un homme
adorer un enfant comme ca.
Quand il a su qu'elle était morte...
il a abattu le poney...
et j'ai pensé qu'il allait se tuer !
Le pauvre homme.
Scarlett le traitait d'assassin...
pour avoir laissé la petite sauter.
Alors il a dit que Scarlett
n'avait jamais aimé la petite.
Ça m'a glacé le sang.
N'en dites pas plus !
Et cette nuit-là...
il s'est enfermé dans
la chambre avec Bonnie.
Et il n'a pas voulu ouvrir
à Scarlett.
Et ca a continué
pendant deux jours.
Ce soir Scarlett lui a dit...
qu'on l'enterre demain.
Il a dit "Essayez !
Et demain, je vous tue !"
"Croyez-vous que je la mettrai
dans le noir...
alors qu'elle en a peur ?"
- Il a perdu l'esprit !
- Oui, c'est la vérité.
Il ne nous laissera pas
enterrer la petite.
Je ne puis m'en mêler.
Alors, qui pourra ?
M'sieu Rhett respecte toujours
votre avis.
Je vous en supplie.
Je vais faire mon possible.
Allez-vous-en ! Laissez-nous !
C'est Mme Wilkes...
je suis venue voir Bonnie.
Seigneur ! Aidez M'sieu Rhett
en ce jour d'épreuve.
Faites du café très fort...
et portez-le à M. Butler.
Je vais aller voir Scarlett.
M. Butler est d'accord
pour les obsèques.
Dieu soit loué ! Les anges
doivent combattre à vos côtés.
Appelez le Dr Meade...
et faites-moi ramener à la maison.
Où s'en va maman ?
Pourquoi ne puis-je y aller aussi ?
On ne le peut pas toujours.
Retourne au lit, maintenant.
Elle ne peut pas mourir. Non !
Elle n'a pas votre force.
- Elle n'a que du courage.
- Vous le saviez aussi ?
Pourquoi me recoucher ?
C'est le matin.
Pas encore.
Venez, Scarlett.
Laissez-moi la voir...
pour lui dire que je m'étais trompée
sur quelque chose.
Elle le sait.
Elle veut voir Scarlett.
Melly doit mourir en paix.
N'allégez pas votre conscience...
avec des aveux.
Compris ?
C'est moi, Melly.
Tu me promets ?
Ce que tu voudras.
Veille bien sur mon petit.
Je te l'ai déjà confié.
Tu te souviens ?
Le jour où il est né.
Ne parle pas ainsi.
Je sais que tu t'en sortiras.
Promets-moi. Au collège...
Oui. En Europe... un poney...
ce qu'il voudra...
Essaie. Efforce-toi...
Ashley et toi...
Que voulais-tu dire
au sujet d'Ashley ?
Veille sur lui, pour moi...
tout comme tu as veillé sur moi...
pour lui.
Je le ferai, Melly.
Veille sur lui...
mais, sans qu'il le sache.
Bonne nuit.
Promets-moi...
Quoi d'autre, Melly ?
M. Butler...
sois bonne pour lui.
Il t'aime tant.
Adieu.
Vous pouvez venir, mesdames...
Je ne sais où est l'autre...
Elle a dû le ranger.
Assez ! J'ai si peur.
Je ne peux vivre sans elle !
Tout ce que j'ai s'en va avec elle.
Vous l'aimez vraiment,
n'est-ce pas ?
Elle est le seul de mes rêves
que la réalité n'a pas détruit.
Toujours des rêves.
Jamais de bon sens !
Si vous saviez ce que j'ai vécu !
Il fallait me dire
que vous l'aimiez...
au lieu de me parler d'honneur !
Mais il vous a fallu
attendre qu'elle meure...
pour me montrer que vous m'aimiez...
comme Rhett aime Belle !
Ainsi, j'ai aimé une chose
qui n'existait pas.
Mais cependant...
cela m'est égal.
Cela n'a plus d'importance.
Plus aucune importance.
Ashley, pardonnez-moi.
Elle ne voudrait pas
vous voir pleurer.
Rhett ! Où êtes-vous ?
Rhett, attendez-moi !
Entrez.
Mélanie est-elle...
Que Dieu lui donne le repos.
C'était la bonté faite femme.
Une grande dame.
Une très grande dame.
Elle est morte. Cela fait
votre affaire, hein ?
Vous osez ! Je l'aimais tant !
Je l'ignorais.
Au moins l'avez-vous appréciée,
sur la fin.
Elle pensait à tout le monde,
sauf à elle-même.
- Ses derniers mots ont été pour vous.
- Qu'a-t-elle dit ?
"Sois bonne pour M. Butler.
Il t'aime tant".
N'a-t-elle rien ajouté ?
Elle m'a priée de veiller
sur Ashley.
La permission de la première femme !
Que voulez-vous dire ?
Que faites-vous ?
Je vous quitte, ma chère.
Vous divorcez, et vos rêves
avec Ashley deviennent réalité.
Non ! Vous vous trompez !
Pas de divorce !
J'ai compris que je vous aimais...
et j'accourais vous le dire !
Arrêtez.
Quittons-nous au moins dignement.
Rhett, j'ai dû vous aimer
pendant des années...
sans le savoir !
Croyez-moi ! Vous m'aimez.
Melly me l'a assuré.
Je vous crois. Mais, Ashley ?
Jamais je ne l'ai vraiment aimé.
En tout cas,
l'imitation était réussie !
Non. J'ai tout essayé.
Même quand je suis revenu
de Londres...
J'étais si heureuse de vous voir !
Mais vous...
Puis vous étiez souffrante,
et c'était ma faute.
J'ai prié pour que vous m'appeliez
à votre chevet.
Je vous ai attendu,
mais je pensais...
que vous ne viendriez pas.
Nous nous sommes mal compris.
Mais maintenant, à quoi bon ?
Bonnie pouvait nous rapprocher.
En elle, je vous voyais enfant...
avant que la guerre
ne vous ait endurcie.
Elle vous ressemblait tant.
Je la choyais comme j'aurais voulu
vous choyer.
En partant, elle a tout emmené.
Ne dites pas cela.
Je regrette tant de choses !
Vous êtes tellement enfant.
Avec des regrets, vous croyez
pouvoir effacer tout un passé.
Prenez un mouchoir.
Dans ces moments-là,
vous n'en avez jamais.
Rhett ! Où allez-vous ?
Chez moi, à Charleston.
Emmenez-moi, je vous en prie !
J'en ai assez de tout cela !
Je cherche la paix.
Un peu de charme
et de grâce dans la vie.
Pouvez-vous comprendre ?
- Je sais seulement que je vous aime !
- C'est votre malchance.
Si vous partez, que deviendrai-je ?
Franchement, je m'en moque.
Je ne puis le laisser partir !
Il doit y avoir un moyen !
Je ne peux pas y penser maintenant.
Je deviendrais folle.
J'y songerai demain.
Mais il faut que j'y pense...
il le faut.
Que puis-je faire ?
Qu'est-ce qui compte ?
Veux-tu dire que tu ne tiens pas
à cette terre ?
La terre est la seule chose
qui compte...
Une chose que vous me préférez :
Tara.
De sa terre vous tirez
votre force. De Tara !
La terre est la seule chose
qui compte. Qui dure !
Une chose que vous me préférez :
Tara !
Votre force...
La seule chose qui compte.
La terre de Tara !
Tara !
La maison !
J'y retournerai...
Je trouverai un moyen
de le reprendre !
Après tout, demain,
le soleil luira !
Best watched using Open Subtitles MKV Player