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Au cœur de la vallée Tonquin, dans le parc national Jasper, les biologistes de Parcs Canada sont en plein travail.
Ils mènent une enquête sur les lieux où des caribous auraient pu être tués, dans le cadre d’un programme permanent de surveillance de la prédation par le loup dans le parc.
La tâche n’est pas simple :
il leur faut parcourir 50 km à pied dans l’arrière-pays sur du terrain difficile et chercher des restes de nourriture goulûment léchés l’hiver dernier par une meute de loups affamés.
L’équipe a parfois l’impression de chercher une aiguille dans une botte de foin.
Mais les biologistes sont bien préparés…
À l’aide de données GPS tirées des colliers émetteurs de la meute, ils se laissent guider par leur propre GPS pour se rapprocher dans un rayon de quelques mètres de l’endroit où un caribou a peut-être été tué.
Les biologistes cherchent en vain les restes d’une carcasse.
Ils en concluent que les loups se sont servis de l’endroit l’hiver dernier pour se reposer et non pour faire bombance.
Nous avons une définition assez large de ce qu’est un lieu d’abattage, et c’est tout à notre avantage.
Il nous est déjà arrivé de nous rendre à un lieu où des loups avaient passé seulement deux à trois heures, et nous avons quand même découvert une carcasse.
Ce qui se produit, c’est que le GPS ne peut pas tout à fait atteindre le satellite à cause d’un gros obstacle, tel qu’une paroi rocheuse ou des rochers.
La définition large nous aide à établir la démarcation entre un lieu de repos et un lieu d’abattage.
Mais il n’est pas forcément décevant de ne pas trouver de carcasse…
parce que les hardes de caribous des Rocheuses ne peuvent pas se permettre de perdre trop de bêtes.
Au dernier recensement, on comptait 87 caribous et il pourrait y en avoir jusqu'à 96, alors presqu'une centaine de caribous dans le parc.
Nous estimons que, en 1988, il en comptait environ 175, alors la population a diminué depuis.
Dans le parc national Banff, il y en avait seulement cinq, et ils ont tous été emportés par une avalanche le printemps dernier.
Selon toute probabilité, l’espèce a disparu du parc.
Il y a différents types de caribous au Canada, et l’espèce qui figure sur la pièce de 25 ¢ est celle que nous connaissons probablement le mieux.
Mais, la plupart du temps, lorsque nous pensons au caribou, nous avons plutôt à l’esprit des images du caribou de la toundra
– des hardes immenses qui migrent jusqu’à la côte pour mettre bas avant de reprendre la route vers l’intérieur des terres.
Le caribou des bois, lui, vit généralement sous la limite forestière au Canada; il n’entreprend pas de longues migrations, ne va pas mettre bas sur la côte et ne forme pas de grands troupeaux.
Bien des gens sont surpris d’apprendre qu’il y a des caribous des bois dans des régions aussi méridionales que le parc national Jasper, le Sud de la Colombie-Britannique et même les États-Unis.
Parcs Canada mène activement des recherches sur les caribous des bois qui vivent dans les parcs nationaux des montagnes pour découvrir le meilleur moyen d’assurer la stabilité des populations.
Nos chercheurs ont cerné cinq grandes menaces.
La première de ces menaces, et celle qui est gérée le plus étroitement, est l’altération de la dynamique prédateur-proie.
Le problème est créé par le fait que le parc compte une population stable et anormalement élevée de wapitis.
Cette surabondance de wapitis soutient une population accrue de loups – qui sont des prédateurs du caribou.
La deuxième menace est celle que crée un meilleur accès au territoire du caribou par les prédateurs.
Les caribous vivent sur les pentes supérieures des montagnes. En hiver, surtout, ils occupent cet espace pour rester à l’écart des loups.
En traçant des pistes jusque dans l’habitat du caribou, nous créons un sentier parfait
– les loups peuvent facilement accéder au territoire des caribous, et cela accroît les risques de prédation.
Les perturbations d’origine humaine composent la troisième menace.
Dans le parc national Jasper, nous avons perdu environ 13 caribous sur la promenade des Glaciers depuis 1988.
Ce sont des pertes facilement évitables, et elles contribuent pour beaucoup au déclin de la population.
Nous avons donc agi en réduisant les limites de vitesse dans ces secteurs.
D’autre part, lorsque nous faisons de la randonnée dans leur territoire, les caribous s’enfuient parfois loin de leur habitat pour nous éviter.
La quatrième menace est la perte d’habitat.
Cette menace n’est pas très présente dans les parcs nationaux, mais le feu peut en être un bon exemple, en ce sens qu’il modifie l’habitat du caribou.
À l’extérieur du parc national, nous pouvons penser aux blocs de coupe, aux pipelines et aux profils sismiques.
La cinquième menace est engendrée par la petite taille des populations, comme le montre bien la perte de toute la harde du parc national Banff dans une seule avalanche.
Chez les petites populations, les impacts ordinaires sont amplifiés; chaque animal devient précieux.
Le caribou est une espèce vraiment intéressante qui est très bien adaptée à un environnement particulier.
Il possède des caractéristiques qui sortent de l’ordinaire, et il vit dans des endroits où il est le seul à pouvoir survivre.
Le caribou est associé à nous de bien des façons, que ce soit sur le plan culturel ou sur le plan économique.
Et c’est l’un des premiers cervidés que nous apprenons à connaître, simplement parce qu’il figure sur une de nos pièces de monnaie.
Le caribou est aussi un bon indicateur de la santé de l’écosystème.
Pour toutes ces raisons, je crois que nous devrions tous nous renseigner sur le caribou et participer à son rétablissement,
donner notre opinion quand on nous la demande et simplement nous tenir au courant de la situation du caribou et de son écologie.
Texte: Pour en savoir davantage, visitez le site pc.gc.ca.
Texte: Musique par Aiden Knight, Kevin MacLeod; Narration par Annie Arseneau, Ted Dolan; Narration enregistrée par: Niki Wilson,
Texte: Nous tenons à remercier particulièrement : Marcia deWandel, Conservation de la nature Canada pour les photos des blocs de coupe, Shelley Bird, Mark Bradley, Steve Malcom, Colin Koerselman, Lindsay Gergel