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La mémoire est très importante.
Le langage est très important et c’est pourquoi j’aime utiliser
les textes...
Car on inscrit la mémoire et on marque la mémoire avec le langage.
Le langage est l’invention la plus fantastique, fondamentalement.
J’aime célébrer le langage, j’aime l'écriture...
J’aime l’esthétique des langues également,
ce à quoi ressemblent les couches de texte les unes sur les autres :
on peut former des mots par accident parfois...
J’étais un punk mais pas de la première génération.
J’étais de la deuxième génération de punks, qui était vraiment politique,
avec Crass, Conflict, Poison Girls,
guidés par un anarchisme théorique.
Ça ne consistait pas à agresser les gens,
c’était un véritable engagement politique
et les groupes, ou les pochettes des albums de Crass avaient un style home made :
ils utilisaient des pochoirs, ils avaient des logos en forme de pochoirs,
tous leurs textes étaient en pochoirs
avec des phrases simples comme
« Faites l’amour pas la guerre ».
Tu pouvais donc faire ton propre pochoir,
le découper toi-même, et le peindre où tu voulais.
Je vivais dans une région rurale
et il y avait peu d’opportunités pour s’engager politiquement,
dans une région rurale en Angleterre.
Alors je me suis inspiré de ce qu'ils faisaient,
car j’étais d’accord avec ce pour quoi ils luttaient
et j’ai commencé a faire comme eux.
J’ai essayé d’innover :
il y avait le logo de Crass, qui était circulaire
alors je l’ai découpé, de cette taille,
je visais les affiches publicitaires, en particulier aux arrêts de bus,
celles qui avaient des visages,
et j’appliquais au pochoir un "Crass" rouge sur le nez
des mannequins que je voyais.
Mais à un moment je me suis fait rembarrer non pas par un adulte
mais par un autre punk
qui m’a dit que je ne traitais pas le logo des Crass sérieusement.
Ce qui était plutôt amusant...
C’était mon unique lien avec les punks et les graffitis...
L’art est venu après.
#tourparis13
Thomas Lallier