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On ne peut pas les voir! Ils sont venus pendant la nuit pour qu'on ne puisse pas les filmer!
La guerre de l'Etat roumain avec les paysans de Pungesti Ne nous frappez pas!
Ne frappez pas les gens!
Ne frappez pas les gens!
Lundi matin vers 4h00,
un de mes garçons et un petit-fils de 17 ans
ont entendu que les gendarmes venaient.
Ils sont partis eux aussi en bas.
Je leur ai dit que j'allais venir plus *** parce que je ne vois pas pendant la nuit.
Je ne sais pas combien cela a duré, les garçons sont rentrés.
"Mamie, ils nous ont battus. Ils nous ont écrasé."
J'ai pris une canne pour aller en bas.
J'ai eu peur d'aller vers la rue, parce que je savais que là il y avait des gendarmes.
Alors j'ai pris la route en traversant la colline.
Lorsque je suis arrivée sur la colline,
j'ai vu malgré la nuit des gens, 2-3 ici, 2-3 là, plus loin encore 2-3.
Au début j'ai cru que ce sont des gens de mon village,
mais en m'approchant, j'ai vu qu'ils avaient des épaulettes.
C'était les gendarmes.
Ils ont crié les uns vers les autres: "Attention, quelqu'un vient en bas."
Un d'eux a dit: "C'est une vieille".
Il est venu vers moi et m'a dit: "Où vas-tu, mamie?"
"Je vais dans la vallée voir si vous avez tué des gens là-bas.
J'y vais moi aussi mourir. Je veux aussi mourir.
Si vous avez tué des gens là-bas, je veux aussi mourir avec eux. J'y vais aussi."
C'est ce que je leur ai dit.
"Rentre chez toi, mamie, ce n'est pas permis d'y aller."
J'ai fait un détour et je suis passée par un jardin.
J'ai traversé le jardin de quelqu'un, dans la nuit, en arrivant dans la rue, grand malheur!
La rue pleine de gendarmes! Ils ne nous ont pas laissé passer.
Je me suis faufilée sous leur main pour arriver près de la barrière.
Je n'ai pu plus passer de la barrière. Là il y avait beaucoup de monde, la gendarmerie.
Beaucoup de gens ont été frappés,
mais en ayant peur d'être emportés dans le fourgon ils n'ont plus rien dit.
Ils se sont tus, sinon ils auraient été emportés dans le fourgon.
Il y avait plusieurs filles pleines de sang,
on voyait des tâches de sang déjà coagulé sur la rue.
Il était 4h00 quand l'alarme fut donnée.
A 4h30-5h00 nous nous sommes réunis en colonne au pont de Silistea,
d'autres sont venus ici, au bord de ce champ,
et là-bas, les hommes se sont attachés, les pauvres,
entre eux avec des cordes, des chaînes, d'une barrière à l'autre.
Moi avec d'autres femmes et d'autres filles
nous nous sommes agenouillées devant la première voiture de gendarmes qui est arrivée.
Bien sûr qu'une colonne très, très longue de voitures est arrivée, toutes remplies de gendarmes.
Je crois qu'il y avait plus de 1000 gendarmes,
J'ai réussi à m'échapper parmi les cordes et les chaînes, pour me mettre de côté,
mais, bien sûr, ils m'ont heurté avec leurs boucliers dans la poitrine si fort
que j'ai eu du mal à respirer pendant deux jours.
Enfin, ils nous ont entourés, étant très peu nombreux,
ils nous ont chassés, nous emmenant jusqu'ici.
Lorsque nous sommes arrivés ici, ils ont vite soulevé les barrières,
car elles étaient dans les fourgons, ils nous ont bloqués du côté droit de la route.
Nous nous y sommes barricadés pour nous asseoir devant le champ.
Lundi matin,
car le dimanche soir je suis resté ici avec mes collègues, dans la cabane,
lundi matin quand on nous a prévenus, nous sommes sortis dans la rue.
Lorsque les voitures des gendarmes des carabiniers, de la police sont arrivées,
ils nous sont rentrés dedans en force.
Ils ont commencé à frapper avec les boucliers, avec les poings, les pieds, les bâtons.
Moi, après avoir reçu 4 coups de bâton sur la tête, je suis tombé à genoux.
Nous nous sommes réveillés à 4h00.
Je suis sortie pour venir en bas.
Je n'ai pas pu parce que je ne vois pas dans la nuit.
Je suis sortie vers 5h00. Quand je suis sortie dans la rue, ils criait:
"C'est fini, c'est interdit! Interdit, interdit!"
Je me suis partie pour venir ici où nous sommes depuis deux mois,
"Où vas-tu, mamie?"
"Là-bas pour mourir tous, c'est notre terre.
Je suis née ici, j'ai grandi ici, comment voulez-vous m'interdire de venir ici?"
Un gendarme m'a saisie par le bras et puis il m'a frappée
du coude, je suis tombée par terre je me suis agrippée à la barrière qu'ils ont mise là-bas,
et je l'ai secouée pour qu'ils nous laissent passer, qu'ils nous laissent venir ici.
Et ils ne nous ont pas laissés venir
et nous avons pris le chemin en traversant le champ et nous sommes venus ici.
Ils ne nous ont pas laissé passer, ils nous faisaient reculer.
"Va, mamie, chez toi, rentre chez toi. Rentrez chez vous."
Quand nous avons vu autant de monde, nous y sommes allés aussi.
On a cru qu'on allait parler de façon civilisée avec eux:
Pour ne pas les laisser passer de nous, nous nous sommes mis à genoux.
Ils m'ont soulevé et ils ont commencé à me battre.
J'ai reçu un coup de poing aux yeux, mes lunettes furent brisées.
J'ai cherché à m'accrocher à celui qui m'a frappée, il m'a donné un coup de pied dans la poitrine,
il m'a frappé les jambes et lorsqu'il a vu qu'il ne peut pas se débarrasser de moi, il m'a mordu la main.
- Le gendarme? - Un d'entre eux, il avait un truc devant, comment ça s'appelle?
- Un bouclier? - Oui, il avait un bouclier.
Les autres sont venus et m'ont tordus la main.
Lorsque j'ai entendu ma main craquer, je me suis laissée à côté de la barrière.
Ils nous ont poussé et pour avancer on devait se traîner par terre,
ils nous ont enfermé là-bas comme des bêtes.
- Où vous ont-ils enfermé?
Ici, dans la clôture.
Ils ont fait une sorte de clôture et nous y ont enfermé et puis ils ont commencé à nous battre.
"Poc! Poc! Et poc!"
Le 2 décembre, après la Fête nationale de la Roumanie,
à 5h30, 6h moins quelque minutes, sont apparus les gendarmes, en première ligne,
intercalés avec les outillages de Chevron.
On était au pont de Silistea. Et là qu'est-ce qu'il s'est passé?
On était tous calmes, tranquilles.
Les gendarmes avec des boucliers et des bâtons on commencé à nous battre.
Personnellement, j'étais à côté d'une barrière.
Donc, ils n'avaient pas le droit de me battre à côté d'une barrière.
Après nous avoir battus, certains d'eux nous frappaient dans la tête,
d'autres les jambes, dans l'estomac,
ils nous ont mené jusqu'ici, comme des moutons, tout en continuant à nous frapper par derrière.
La gendarmerie doit nous défendre nous, les gens, où elle défend Chevron?
C'est ce que je veux savoir. Je n'ai pas d'autres prétentions.
Le 2 décembre, lorsque nous sommes venus ici,
les gendarmes ont commencé à nous frapper dès leur arrivée,
sans aucune raison avec leurs bâtons, ils étaient préparés avec des boucliers d'interventions.
- Les avez-vous brusqués? - Non, nous ne les avons pas brusqué.
Nous nous sommes mis devant eux, c'est tout.
Il est vrai, on avait des cordes, des chaînes, pour arrêter les outillages d'entrer dans le périmètre.
Le terrain n'est pas obtenu légalement.
Ce n'est pas le terrain de Chevron.
Toutes sortes d'escroqueries ont été faites. Les gens doivent découvrir la vérité.
Ceux qui sont en cause, nous les prions de faire leur travail pour que la sonde ne soit pas installée.
Ce n'est pas légal. Premièrement ce n'est pas légal.
C'est le terrain de la mairie.
Le maire, il est le seul qui sait comment il l'a obtenu,
il ne l'a pas fait passé par la Commission du département.
Lorsque les aubes sont arrivées, beaucoup sont partis.
Les gendarmes cherchaient à intimider les gens en les menaçant
qu'ils vont les soulever et les faire monter dans les fourgons de la gendarmerie.
Je regardais autour pour trouver un de mes fils,
comme je savais déjà qu'ils allaient commencer à soulever les gens
pour les faire monter dans les fourgons, je regardais autour pour le trouver.
J'avais encore un enfant à côté de moi, je lui ai demandé de passer un coup de fil
parce qu'il se peut que l'autre soit déjà dans le fourgon.
Il n'avait pas été soulevé, il était ailleurs.
Alors un gendarme est venu et il m'a dit, en me prenant par la main:
"Venez avec moi!"
J'ai voulu partir de côté, il a dit: "Non. Viens au fourgon."
Pendant ce temps-là, mon fils cadet est venu et il a dit: "Où est-ce que tu emmènes mon papa?"
Mon fils m'a pris par la main. Je lui ai dit de s'asseoir. On s'est assis ensemble.
Nous avons même été pris en photo pour les journaux dans cette position.
Un gendarme est venu pour prendre mon fils cadet.
Il lui a tiré et tordu la main, en faillant de la rompre.
Mon fils a commencé à crier. Alors le fils aîné est arrivé.
"Qu'est-ce que vous faites avec mon frère? Vous voulez lui rompre la main?"
En ce moment, ils l'ont lâché et nous nous sommes pris tous les trois les mains
comme ceux d'Irak, les journalistes d'Irak, et j'ai dit:
"Nous sommes condamnés à la mort."
En ce moment, les autres gens autour de nous ont commencé à crier:
"Laissez-les en paix, ils n'ont rien fait. Qu'est-ce que vous avez avec eux?
Pourquoi voulez-vous les emporter dans le fourgon?"
Ils continuaient à bouger autour de nous, se faisant des signes,
pour nous grouper, pour nous intimider.
DES ABUS
Ce sont eux ceux qui nous ont brusqués. Personne n'a brusqué aucun gendarme.
Au même moment où ils sont descendus des voitures blindés,
"reines", "baleines" ou comment elles s'appellent,
ils nous sont entrés dedans de force avec les boucliers.
Pourquoi sont-ils venus si armés et nous à mains nues?
Nous leur avons dit ça, nous ne sommes pas venus armés,
nous ne sommes pas venus avec des fourches, avec des bâtons, nous n'avons rien apporté.
Pourquoi ils nous ont brusqués?
Il y a dans notre village un garçon, Edi Coromelcea est son nom,
si vous pouvez aller le voir, il s'est fait tellement battre qu'il a dû rester au lit.
Il y en a eu encore un que j'ai vu dans un journal, Coromelcea Vasile, aussi de notre village,
il a été très mal battu, et aussi un autre, Gâza Ioan, ils ont été soulevé de par terre,
parce qu'ils se sont assis par terre à genoux, et je ne sais pas qu'est-ce qu'ils leur ont fait,
je ne sais pas, je n'ai pas vu exactement ce qui s'est passé.
Mariana Morosanu, ils l'ont emportée, quatre ou cinq d'entre eux,
Doru Dediu, dix d'entre eux l'ont fait monté dans le fourgon. Ils en y ont plusieurs dans le fourgon.
Mirel, par exemple, un garçon, il venait de sortir par la porte,
avec un seau pour aller prendre de l'eau, ils l'ont pris, il a jeté le seau,
ils l'ont pris et l'ont fait monter dans le fourgon sans aucune raison.
Il ne voulait même pas venir, il n'est pas trop venu aux protestations.
Il distillait de l'alcool et il avait besoin d'eau. C'est ça.
Ils ont battu les gens! Ils ont battu les gens!
J'ai un fils là, sa femme est ici,
ils l'ont battu, le pauvre, et puis ils l'ont monté dans le fourgon et l'ont emporté à Vaslui.
Ils ont battu aussi un garçon, le pauvre, Coromelcea,
il habite en haut du village et il n'est pas venu en bas, lui aussi il a été emporté.
Ils lui ont frappé les mains avec les bâtons.
Oui, ils les ont frappés avec les bâtons sur les mains et ils les ont battus aussi avec les pieds.
Ils ont profité de l'occasion qu'il faisait nuit, on ne voyait rien, les télévisions ne sont pas venues,
on n'avait rien, ils ont fait tout ce qu'ils ont voulu avec nous.
Oui, ils ont fait ce qu'ils ont voulu avec nous, une poignée de gens.
Oui, oui, pire que pendant la guerre.
Je suis allé à une ambulance qui était ici pour mesurer ma tension (artérielle), j'avais 19 avec 9.
Je ne suis pas allé à l'hôpital, je l'ai déclaré.
A 11h00-12h00, après tous les coups de bâtons reçus, j'avais du sang même sur la moustache.
Voilà la vérité sur ces gendarmes.
Peut-être ce ne sont pas ceux qui nous gardent en ce moment,
mais ceux avec des boucliers sont entrés trop de force.
Que le commandant de gendarmes ne dise-t-il pas qu'ils ne sont pas entrés de force!
Ils sont entrés exactement ainsi, de force. Pire que dans un troupeau d'animaux.
Avec les animaux, on fait semblant de les frapper, mais eux, ils nous ont frappés.
Madame Zina s'est assise devant moi, elle se tenait de la première voiture qui était à côté d'elle,
j'ai voulu l'aider à s'en sortir, mais je n'ai pas réussi.
Elle était par terre, se donnant du mal à sortir parce qu'elle était couverte par ses vêtements,
ils la tiraient par les jambes et les bras, j'essayais de la sauver, de la sortir de là-bas,
mais je n'ai pas réussi parce qu'ils étaient plus forts que moi je l'étais.
Ils me frappaient avec les poings, non pas avec les bâtons
et il y avait deux femmes habillées en uniforme de gendarme
qui ont voulu me tirer, mais je n'ai pas voulu, je me suis laissée par terre,
elles m'ont traînée, criant: "Donnes-nous tes papiers!" "Pourquoi? Je ne les donne pas!"
Après un certain temps, si on me demandait comment je m'appelle je ne savais plus comment.
Elles m'ont sortie et m'ont tirée par terre jusqu'au bord de là-bas et m'ont laissé là.
C'est ce qu'ils nous ont fait. Et pas seulement à moi. Je n'ai pas été la seule.
Ils ont fait ça avec toutes les femmes, des femmes âgées.
C'est ce qu'ils ont fait avec nous. Si nous sommes si (...)
Nous sommes sortis pour défendre notre eau. On ne veut rien d'autre.
Qu'ils nous laissent vivre comme jusqu'à présent, dans notre pauvreté.
Personne n'est mort de faim. Nous voulons continuer de vivre ainsi.
Pourquoi ils ont fait venir ce malheur sur nous?
500-600 gendarmes sont venus ici. Mais, je pense qu'il y en avait plus. Il y avait trop de voitures.
- J'ai compris. Ils vous ont emportés et emmenés quelque part?
Non, ils n'ont pas réussi cela. Après des coups de bâtons dans la tête je me suis enfui aussi.
Puis je suis venu ici, devant le terrain de Chevron où ils nous ont à nouveau brusqués.
Ils ont posé leurs barrières. Tout simplement, ils nous ont forcé de partir d'ici.
Certains de nos collègues sont arrivés dans la forêt avec des gendarmes à leur trousse.
- Vous connaissez aussi d'autres cas de gens brusqués? Vous n'êtes pas le seul cas?
Il y a beaucoup qui ont été emportés à Vaslui:
Dediu Doru, Crainiceanu Daniel, Spiridon Constantin, Florea Ion, un cousin à moi.
- J'ai compris.
Un qui s'appelle Spiridon Costica a été battu par eux
et je l'ai aidé, je l'ai posé sur le brancard et il fut envoyé à Vaslui.
Les urgences ont fait leur devoir. - Avec quoi vous ont-ils battu?
Avec le bâtons. Un m'a donné deux coups de bâtons sur le dos.
J'étais à côté de la barrière, je n'étais pas dans la rue.
- Avez-vous répondu de façon agressive? - Non, pas du tout.
Ils sont venus avec les boucliers. A la fin, ils nous ont battu ici aussi.
Ils poussaient les gens comme on pousse les moutons.
On dirait qu'ils dirigeaient des moutons, les gens devant, eux derrière.
Et Chevron les suivait. Ici je ne sais pas ce qu'il s'est passé parce que je suis resté là.
Si tout était si légal, pourquoi autant de gendarmes ici?
Pourquoi nous gardent-ils jour et nuit?
Sur nos terrains aussi, nous ne pouvons pas marcher par là.
Ils ont chassé les gens dans la forêt.
Les gendarmes leur ont courus après, ils les ont frappés. C'est injuste!
Maintenant il n'y a pas tout le monde ici,
mais alors, tous ceux plus courageux qui étaient ici se sont fait emportés dans les fourgons
et les autres ont été chassés de leurs propres terrains dans la forêt.
On ne peut plus marcher ni sur nos propres terrains.
La route a été bloquée par des barrières de la gendarmerie.
Les élèves n'ont pu aller à l'école ce jour-là.
DES AMENDES INJUSTIFIEES
Beaucoup de gens ont été amendés pour rien.
Ils les ont filmé avec les cameras leur disant qu'ils vont recevoir une amende par la poste.
Ils nous donnent des amendes dans la rue.
Moi, personnellement, j'ai douze millions lei amende jusqu'à maintenant.
La première fois j'ai reçu une amende le jour de 16, lors de l'intervention des gendarmes ici, au fossé.
Alors mon père s'est senti très mal et il a été emporté par l'ambulance.
Il avait été frappé par les gendarmes.
Nous avons un film de ce moment-là, lorsqu'il a été frappé par les gendarmes.
Ils ont écrit dans le procès verbal que nous avions occupé la rue, bien que nous n'ayons pas fait cela.
On était dans le fossé, ici, non pas dans la rue.
La deuxième amende je l'ai reçue quand je suis allée protester devant la mairie.
Le motif est que j'ai adressé des mots d'offense au maire.
Je pense qu'il les méritait, même si..
La troisième amende je l'ai reçue ici lorsque les gendarmes nous ont emportés
bien que j'aie déclaré que je voulais y aller volontairement
parce qu'ils avaient sorti mon père du fourgon et ont commencé à le battre
et en ce moment il s'est senti très mal et il a dû être emporté par l'ambulance.
Donc je me suis offerte d'aller à sa place, en sachant qu'il est cardiaque.
Je leur ai dit: "Monsieur, je vais aller à sa place."
Et lorsque je leur ai dit que le terrain est illégal
et qu'ils n'ont pas de mandat de perquisition pour fouiller dans les tentes et nos affaires,
ils se sont énervés et m'ont emportés dans le fourgon.
Ils m'ont brusquée et m'ont adressé des injures.
Le chef de la gendarmerie m'a adressé des injures car il avait perdu trois quarts de jour avec moi
et parce que j'instiguais les gens au scandale.
En fait, je n'ai pas instigué les gens au scandale,
je leur ai dit qu'ils n'avaient pas de mandant de perquisition
et qu'il n'avaient pas le droit d'entrer dans les tentes car il s'agit d'un terrain privé
et qu'ils n'avaient pas le droit de nous soulever pratiquement sans raison.
Ils nous bastonnaient, au ventre, à l'estomac, ils frappaient n'importe où.
Ce n'était pas juste. Les télévisions n'étaient pas ici en ce moment-là, au matin. Et ils nous ont battus.
Mon papa a une côte fissurée, des blessures aux genoux
parce qu'ils l'ont traîné par terre, ils ont voulu le faire monter par la force dans le fourgon.
Et lorsqu'il s'est évanouit, ils ont eu peur et l'ont abandonné au milieu de la rue.
Sa chance fût que quelques journalistes l'ont trouvé et ils ont fait venir les urgences.
Ils ont pris mon fils dans la voiture, l'ont emmené à Vaslui, ils l'ont battu autant qu'ils ont voulu.
Ils lui ont donné des amendes à Vaslui. Hier il allait au moulin avec le chariot
et ils lui ont dit qu'il n'a pas tous les documents nécessaires sur lui,
un truc d'immatriculation ou un certificat, avaient-ils dit.
Chez nous, on n'a pas libéré de tels certificats. Il a eu une amende de 7 000 200 lei.
C'était pour pouvoir l'emprisonner. Battu et tout ça.
Il est sorti comme tous les autres pour se défendre.
Nous ne sommes pas allés sur leurs champs. Sur leur argent.
Qu'ils continuent leur travail et qu'ils nous laissent tranquilles pour vivre jusqu'à maintenant.
C'est ce que nous voulons. Nous ne voulons pas autre chose.
EN FIN DE COMPTE
Le soir ils sont venus ici, dans le village. Il y avait quatre gendarmes.
Ma femme faisait la lessive là et elle les a éclairé avec la lanterne.
Ils lui ont dit: "Ne mets pas la lumière dans nos yeux. Eteins la lanterne."
Plus *** ils ont fait demi-tour, toujours à quatre, et je suis sorti parce que le chien aboyait.
J'ai éclairé avec la lanterne derrière eux, je ne sais pas qui était
et ils m'ont fait signe avec la lanterne et m'ont dit: "Rentre chez toi!",
mais je n'avais pas quitté ma cour.
Et je me suis dit: "C'est claire, ce sont des gendarmes."
Puis ils ne sont plus venus. C'est tout.
Je ne sais pas pourquoi ils sont venus la nuit avec les bâtons?
Quelle sorte de Roumain est-il celui-là s'il nous a frappé?
Nous, des Roumains tout comme lui. Un Roumain contre des Roumains.
Si un étranger venait, d'un autre pays, qu'est-ce qu'il nous ferait? Si lui, en tant que Roumain...
Je lui ai dit qu'il pourrait être mon fils, "Tu es comme mon enfant. Comment as-tu pu me frapper?"
Et il m'a poussé et m'a dit: "Rentre chez toi, mamie."
Nous avons l'habitude de travailler au froid, même s'il gèle, nous n'avons jamais reculé. Jamais.
Qu'ils nous laissent tranquilles, vivre notre vieillesse en paix.
Hier nuit, pendant une heure, 21 voitures sont passées. J'étais à la fenêtre les regarder.
Les fenêtres et les portes vibraient sans arrêt. - Des voitures de Chevron ou des gendarmes.
Chevron et les gendarmes. Maintenant je ne les vois plus.
Regardez ces champs, tous étaient parsemés de voitures. Partout, de ce côté aussi.
Ils étaient dans des groupes de 2-3 individus. Dès qu'ils voyaient quelqu'un, ils l'interpellaient:
"Où vas-tu?" Et ils lui couraient après et commençaient à le battre.
C'est ce qu'ils faisaient, les salauds.
- Ils couraient après les gens. - Oui, ils couraient après les gens.
Je ne sais plus, un d'eux avait dit:
"Ce n'était pas nous, nous sommes de Vaslui. C'était ceux de Bacau."
Mais qu'est-ce qu'elle avait à faire la gendarmerie de Bacau sur le territoire de Vaslui?
Qu'ils gardent leurs citoyens, pas nous!
CONCLUSION
Ceci est notre Roumanie d'aujourd'hui!
Nous remercions la rédaction du journal Vremea noua (Le nouveau temps) de son aide