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La guerre en Syrie est un gâchis.
Après quatre ans, le conflit est divisé entre quatre camps différents sur le terrain.
Chaque camp a des soutiens étrangers, et ces soutiens étrangers ne sont même pas d'accord quant à la raison pour laquelle ils se battent ou contre qui ils se battent.
Pour comprendre tout ceci, comme les interventions entrecroisées et les lignes de combat changeantes,
il est bon de retourner au début de la guerre et d'observer comment elle s'est déroulée.
Les premiers coups de feu de la guerre de Syrie ont été tirés en mars 2011 par le dictateur Syrien Bashar al-Assad contre
des manifestants pacifiques du Printemps Arabe.
En juillet, les manifestants ripostent, et quelques soldats syriens quittent l'armée d'Assad pour les rejoindre.
Ils se font appeler l'armée Syrienne Libre et le soulèvement devient une guerre civile.
Des extrémistes de Syrie et des régions avoisinantes se rendent en Syrie et se joignent aux rebelles.
En fait, Assad encourage ceci en libérant des prisonniers djihadistes afin de contaminer les rebelles par l'extrémisme
et rendre les soutiens étrangers plus difficiles.
En janvier 2012, Al-Qaeda forme Jabhat al-Nursa, une nouvelle filiale en Syrie.
A la même période, les groupes Kurdes syriens, qui avait recherché l'autonomie depuis longtemps,
prennent les armes et, de ce fait, se séparent du régime d'Assad dans le nord.
Cet été la, la Syrie devient une guerre par procuration. L'Iran, l'allié le plus important d'Assad, intervient en sa faveur.
Vers la fin de 2012, l'Iran envoie chaque jour du fret par avion et dispose de centaines d'officiers
sur le terrain.
En même temps, les états Arabes du golfe Persique riches en pétrole commencent à envoyer de l'argent et
des armes aux rebelles, surtout pour contrer l'influence Iranienne, et ce, par la Turquie.
L ’Iran intensifie son influence à son tour vers la mid-2012 lorsque Hezbollah, qui est une milice soutenue par l'Iran,
envahit la Syrie pour combattre aux côtés d'Assad.
Les états du Golfe répondent en envoyant davantage d'argent et d'armes
aux rebelles, avec l'Arabie Saoudite menant cet effort à ce point-ci.
Mais cette fois-ci, ces envois se font par la Jordanie, qui s'oppose également à Assad.
En 2013, le Moyen Orient est divisé entre, d'une part, les forces sunnites soutenant les rebelles
et, d'autre part, les chiites soutenant Assad.
En avril de cette année, l'administration d'Obama, horrifiée par les atrocités d'Assad,
signe un ordre secret autorisant la CIA de former et d'équiper les rebelles syriens.
Mais le programme cale au début.
Au même moment, les Etats-Unis font pression sur les états du golfe arabe pour arrêter de financer les extrémistes, mais leur demande est ignorée.
En août, Assad utilise des armes chimiques contre des civils.
Les Etats-Unis finissent par reculer, mais tout ceci établit la Syrie comme
l'objet de disputes des grandes puissances, avec l'Amérique contre Assad et la Russie le soutenant.
Juste quelques semaines plus ***, les premières formations par les Américains
et les premières armes Américaines atteignent finalement les rebelles syriens.
Les Etats-Unis sont dès lors impliqués dans la guerre syrienne.
En février 2014, un évènement transforme la guerre: une filiale d’Al-Qaïda, basée principalement
en Irak, rompt avec le groupe suite à des désaccords internes au sujet de la Syrie.
Le nouveau groupe se nomme l'état islamique d'Irak et de Syrie, et il devient l'ennemi d’Al-Qaïda.
L’état islamique ne combat pas Assad. Au contraire, il combat les autres rebelles et les Kurdes, se taillant ainsi un mini-état
en Syrie qu'il appelle son Califat.
Cet été-là, il pénètre l'Irak, s'accaparant de territoire et galvanisant le monde contre L’état islamique.
Et puis, en septembre. . . .
Cet été-là, en juillet, le Pentagone lance son propre programme pour former les rebelles syriens,
mais, contrairement aux programmes de la CIA, celui-ci va former uniquement les rebelles qui combattent L’état islamique, et non Assad.
Le programme ne fait pas long feu, montrant non seulement que l'Amérique s'oppose maintenant à L’état islamique plutôt qu'a Assad,
mais, aussi, que les forces sur le territoire syrien ne partagent pas les mêmes opinions.
En aout, la Turquie commence à bombarder des groupes Kurdes en Irak et en Turquie
juste alors que les Kurdes commençaient a combattre L’état islamique en Syrie. La Turquie, par ailleurs, ne bombarde pas L’état islamique en Syrie.
Tout cela aggrave les tensions avec les Etats-Unis sur la question de savoir s'ils considèrent Assad ou L’état islamique comme étant l'ennemi principal.
Et cela crée beaucoup de confusion avec les Kurdes concernant la position des Etats-Unis.
En septembre 2015, la Russie intervient au nom d'Assad.
La Russie dit qu'elle est là pour bombarder L’état islamique, mais, en fait, elle bombarde simplement les rebelles s’opposant à Assad
y compris certains soutenus par les Etats-Unis.
Donc, à ce point, il y a différents groupes et pays étrangers impliqués dans la guerre de Syrie
et, même parmi les allies, il y a beaucoup de désaccords quant a
qui sont les ennemis, qui soutenir, et comment procéder.
Et ces contradictions sont la raison principale pour laquelle cette guerre
n'a pas de fin en vue.