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À mon avis, l'art chinois
avec ses millénaires d'histoire
est en voie de disparition.
Dans le futur, pour voir de l'art chinois traditionnel ou de la calligraphie, il faudra aller au musée.
Nos conditions de vie actuelles et les changements au sein du paysage urbain
font que cette forme d'art ne peut survivre.
J'essaye de trouver un moyen pour permettre
à l'art chinois de continuer à exister
et de prospérer à nouveau.
YANG YONGLIANG
RENCONTRE
SHANGHAÏ, CHINE
Avant, je peignais des aquarelles modernes.
Puis, j'ai suivi les conseils de mes collègues
et j'ai commencé à travailler avec les nouveaux médias.
L'art occidental est déjà en pleine transformation.
On est passé de l'huile à l'aquarelle, puis, petit à petit, aux installations, et maintenant à la photo et à la vidéo.
Pourquoi l'art chinois et la culture chinoise n'évolueraient-ils pas, eux aussi, dans la même direction?
Du moment que les caractéristiques ne changent pas, peu importe la forme qu'on utilise.
J'essaie de comprendre la culture chinoise d'un point de vue personnel, en relation à ma créativité.
Pour cela, il s'agit de comprendre comment nos ancêtres chinois pensaient et vivaient.
Quelqu'un d'impatient
aura du mal à créer une oeuvre d'art calme et sereine.
En fait, j'ai...
j'étudie l'art chinois et la calligraphie depuis l'université.
La pratique de la calligraphie nous entraîne
- et entraîne notre cœur - à être calme.
Je commence à comprendre que les nouvelles techniques peuvent être utilisées pour les formes d'art les plus anciennes.
Rien ne sert d'insister sur l'utilisation du pinceau avec ce genre de média...
Les matériaux d'aujourd'hui
- le papier
l'encre et les pinceaux - n'ont rien à voir avec la qualité du matériel ancien.
Il s'agit de trouver une nouvelle façon.
Quelque chose qui n'a pas déjà été fait.
C'est ainsi que cette forme d'art trouvera sa place au sein de la société.
Je travaille en ce moment sur un projet sur Taïwan.
La plupart des images ont été prises à Xi Men Ding.
J'ai capturé tous les éléments
pour en faire une animation.
Ce programme, on dirait Photoshop. Couche sur couche de photos et de vidéo...
J'ai besoin d'environ 30 à 40 éléments vidéo.
Les vidéos durent en général 7 à 7 minutes et demi.
On va visiter un quartier qui vient d'être démoli que j'ai découvert près du métro numéro 3.
Ça a beaucoup changé en un mois et demi.
Avant, il y avait encore de l'herbe et de l'eau,
mais maintenant c'est tout recouvert de gravier.
Pourquoi filmer à Shanghaï ? D'une part, parce que je suis d'ici.
D'autre part, parce que Shanghaï est une ville unique qui grandit à toute allure.
La vitesse à laquelle elle a grandi ces 20 dernières années est inouïe.
Elle se transforme en permanence.
Il y a aussi une contradiction énorme
entre l'image d'une cité en pleine transformation
et les vestiges d'un passé historique.
Chaque fois que je me rends sur ces chantiers de démolition, je ressens du désespoir et de la tristesse.
Surtout quand il y a des nuages ou quand il pleut :
l'atmosphère est comme amplifiée.
C'est pour ça qu'on retrouve ces émotions dans mon travail.
2012 VICE MEDIA, INC.
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