Tip:
Highlight text to annotate it
X
Allez, baissez!
Faites descendre! Allez!
BRÉSIL VERS 1570
Baissez le visage. Le soleil va vous brûler la peau!
J'ai écrit à Votre Altesse le manque de femmes en ce pays...
pour que les hommes se marient,
et vivent au service du Seigneur loin du péché où ils se trouvent.
Envoyez-nous nombre d'orphelines et si elles manquent...
que viennent un mélange de toutes filles.
Car ici femme blanche est tant désirée...
que toutes seront un bien pour le pays...
et le salut des hommes.
J'ai du mal à lire. Je la donnerai au Principal.
Je ne vois pas de femmes.
Il n'y en a pas, ici?
Ça se peut pas. Qui ferait les enfants?
Les hommes, sur ordre de Dieu.
- Et par où ils les feraient? - Par dessous les bras.
Sous le droit, les garçons, sous le gauche, les filles.
Silence!
- Elles sont en bonne santé? - Oui, grâce à Dieu.
Les garçons sont à l'église.
On m'avertit que tu es une nonne...
qui a forniqué avec un homme.
On m'a enlevé mon fils. J'ai été suffisamment punie.
Maria, tu ne te laves pas?
Une vieille se lave que la figure.
Où sont mes petites fleurs?
Où sont-elles?
Elles sont belles!
Elles sont si belles!
Je les laisserai pas se marier.
Je les veux toutes pour moi.
Ce ne sera pas bien?
On ira à la messe.
On fera de la broderie.
L'église est presque terminée.
Fais un sourire, ma fille.
Comme ça. Comme ça!
Fortes, bonnes...
Bonnes!
Qu'est-ce que tu as?
Pourquoi tu boudes?
Oribela soufre de la chaleur.
Ça passera. Avec le mariage, ça lui passera!
Elle sort du couvent, elle est très pieuse.
Si vous pouviez lui trouver un mari dévot...
Dévot!? Et où veux-tu en trouver un dans ce pays?
Mais ne vous en faites pas.
Le mariage est léger!
II n'y a qu'à vivre selon le gré des hommes.
Il ne faut pas parler haut, ça leur fait peur.
Ne pas se mordre les lèvres, ça montre la colère.
Et surtout, le premier au lit...
c'est le premier qui meurt.
Ça suffit!
Je fais ma prière.
Maria, demande au Père de me renvoyer au couvent!
Pour l'amour de Dieu!
Comment veux-tu queje t'aide, si je ne peux rien pour moi?
Le démon essaie...
de nous faire croire que nous avons des vertus que nous n'avons pas.
Au lit!
Silence!
Ce sont eux, les Tupinambas... qui ont des prisonniers blancs?
Mon pauvre mari!
Comme c'est difficile de contrôler ces gens!
Venez! Venez!
Allez, descends de là!
Silence!
Silence!
Dis leur de nous montrer les prisonniers.
Si c'est des Français, on les leur laisse.
Qu'est-ce qu'il a dit?
"On va tuer les blancs.
Depuis l'arrivée des blancs...
on ne mange pas la moitié de nos prisonniers."
Laisse les sauvages, appelle les orphelines.
Emmène les indiens et attendez dehors.
Ça me dit rien qui vaille.
Il vaudrait mieux que le Roi nous envoie des armes.
Les orphelines!
Voyons donc ces beautés.
Moi je préfère les sauvages!
- J'en voudrais bien une. - Un pauvre comme toi!
Cristovão, le veuf!
Avancez, M. Cristovão Borralho!
Mlle. Tareja de Sande.
Merci, Monsieur.
Mlle. Giralda Teixeira.
J'ai apporté ça... pour vous.
Merci.
Don Alfonso!
Don Alfonso Soares D'Aragão!
Mlle. Oribela de Covilhã.
Mais, dites, mon Père...
elles ne viennent pas du couvent?
Dehors! Retirez cette petite d'ici!
Sept...
huit...
Tu es comme la poule, tu veux voler et tu ne peux pas.
Que tu es bête.
Neuf... Tu me fais mal!
Silence! Garde tes misères pour toi...
Dix!
Regarde!
Pas même un ivrogne ne te voudra.
Ils me renverront peut-être.
En bonne heure, sont venues cesjeunes filles...
elles sont très désirées ici.
Et grâce à Dieu...
elles ont eu un voyage tranquille.
Que la femme donne la main à son mari.
Les maris ont pouvoir...
sur leurs femmes et filles...
Mais ne pêchez pas en luxure.
Ne prenez pas comme femme...
ni vos mères...
ni vos filles.
Ne soyez pas comme ces sauvages,
ces nègres du pays...
ces Brésils, qui vivent comme bêtes.
Que vos vies soient bénies dans le sacrement du mariage...
et faites des enfants bénis...
par la blancheur de la peau.
Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit.
Amén
Qui êtes-vous?
Francisco de Albuquerque.
Merci, Mlle. Oribela...
d'être venue de si loin pour m'épouser.
J'aurais voulu vous offrir un vrai lit, mais...
- il n'y a pas d'auberge ici. - Où sont mes affaires?
Je les ai chargées sur les bêtes quej'emmène.
Tu veux prier?
Non. Je veux dormir. Le voyage m'a affaibli...
Couche-toi, alors.
Je ne vous connais pas. Ne me forcez pas!
Je suis ton mari!
Je suis ton mari!
Donnez-moi le temps de vous connaître,
de vous estimer.
Je vous accepterai, mais soyez patient.
J'attendrai un peu...
que tu t'habitues à moi.
Monsieur!
Monsieur!
Où va-t-on? Je ne vois plus la mer.
Tais-toi! On arrive.
Mlle. Oribela... Ma mère...
Tu as faim?
Tu ne veux pas manger?
Non.
D'où vient cette gamine?
De Covilhã.
Et la dot?
Deux vaches.
Il y en avait pas d'autre?
Plus grosse, avec des hanches, plus large?
Celle-là m'a plu.
Mlle. Oribela.
Votre bénédiction, madame...
Vous vous levez maintenant. Il est ***.
Vous avez bien dormi?
Oui.
Vous ne souffrez pas de la chaleur?
- Pas du tout. - Non?
Je me suis habituée, sur le bateau.
Vous avez du linge pour la nuit?
Je dors toujours avec mes habits, madame.
Asseyez-vous, Oribela.
Dans cette maison, vous êtes comme ma fille.
Francisco est un bon fils.
Il en a refusé des femmes...
Il ne m'a pas abandonnée.
- Bonjour, Mlle. Oribela - Bonjour.
Suivez-moi.
Montez, Mlle. Oribela.
Mlle. Brites m'a dit que votre père était marchand,
à Covilhã.
Il vaut mieux t'habituer à la vie ici.
Ils t'ont donné à moi, comme rebut...
que personne ne voulait.
Je ne suis pas un rebut.
Je l'ai su quand je t'ai vue.
Ne fais pas attention à tout ça, tu resteras dans la maison.
Je ferai venir des meubles et du tissu, pour toi.
Je t'entends respirer.
Tu ne peux pas dormir?
Le climat est bon pour la respiration.
Tu as une bonne santé?
Ma santé n'est pas bonne.
Pourquoi ta mère n'a pas aimé quand j'ai regardé la petite?
Viliganda est ma soeur.
Elle a honte de la difformité de la petite.
Ximeno Dias!
Francisco!
Deuxjours de voyage...
etj'ai déjà mal auxjambes.
Des Carajás?
Des Guarus.
Il y en a pas beaucoup...
Ils deviennent difficiles.
Ils refusent la quincaillerie.
Ils veulent les manger, pas les vendre.
Ils refusent la quincaillerie, mais ils comprennent la poudre.
C'est la langue commune.
Ça vient des Açores.
J'ai gagné.
Oribela...
- Monsieur? - Viens là.
Choisis. Tu sais broder?
Prends quelque chose.
Ceux-là.
Avant ça valait deux ou trois hommes.
Maintenant, ils veulent rien. Ils se méfient.
Je peux m'en aller?
Ça coûte combien?
Je n'ai rien fait.
- II se moquait de moi! - C'est un Marrane!
Un converso.
- Je n'ai rien fait. - Un juif!
Je n'ai rien fait.
Un de la race... des baptisés debout!
Regarde ce quej'ai trouvé!
Monsieur, faites-moi embarquer.
Posez-moi par terre! Posez-moi!
Pour l'amour de Dieu!
- Donne-la moi! - Lâchez-moi!
- C'est moi qui l'ai trouvée! - Combien tu as?
- Lâchez-moi! - Tire-toi!
Lâchez-moi!
Pour l'amour de Dieu! Ramenez-moi au Portugal!
- Combien tu as? - Comment?
Ton argent.
J'en ai pas. Je suis désespérée.
Il y a rien, là!
Pedro aussi est désespéré.
Je vous en supplie!
Catin!
Je suis l'épouse de...
Regarde! Regarde!
Tu m'as volé mes bottes.
Dieu nous châtiera de sa colère sans pareil.
Francisco, pardonne-moi.
Je ne le referai plus.
Comment?
Laisse-moi sortir!
Laisse-moi sortir!
Je ne suis pas un animal!
Je ne suis pas une bête qu'on chasse!
Lâche! Cochon!
Maudit! Belzébuth!
Va-t'en!
Tu m'as beaucoup fâché.
Si j'étais méchant homme, je ne t'aurais pas reprise.
Je t'aurais fouettée... avec une couenne de porc...
en plein village.
Tu te trompes, si tu crois m'échapper.
- Je ne m'enfuirai plus. - Si tu t'enfuis...
Je te tue.
C'est pour toi.
Bonjour Francisco.
Tu es allé en forêt?
Bonjour, mon Père.
Si ce n'était que 9 ou 10... mais il y en a beaucoup...
Il y en pas de trop.
Tous auront du travail...
Bénissez-moi, mon Père.
Il fallait m'appeler.
Ils ont besoin d'être évangélisés.
- On allait le faire. - Asseyez-vous.
On va construire la chapelle.
Ce n'est pas trop tôt.
Ils sont chrétiens. Ils peuvent s'asseoir.
Comment vous dites?
- Permettez. - Permettez.
Pas là.
Mon Père...
Ximeno est venu vendre des indiens. On n'en a pas pris.
La Compagnie va construire un collège.
Votre bénédiction, mon Père.
Bonsoir Mlle. Maria.
Je vais en prendre, pour les élever comme chrétiens.
Prendre de quoi?
De tesjeunes indiens.
Mon Père, vous ne mangez pas?
C'est ça, reposez-vous. Le voyage n'est pas facile.
Demain on parle des indiens.
J'en prendrai quelques uns.
Il faut éduquer les petits, après ils enseignent aux parents.
Mais pas beaucoup. Deux ou trois, tout petits.
Ma fille!
Pardon.
Je ne voulais pas te réveiller.
Viens.
Tu veux te coucher près de moi?
Je rentre. Francisco pourrait se réveiller.
Je voudrais tant te parler.
A a été difficile de venir.
Il me faut un grand pour la pêche.
Amenez les bêtes. C'est l'heure.
Amenez les bêtes.
Navarro! Reprends l'enfant!
Je t'ai donné ta femme et 2 vaches en dot.
Tu me refuses un indien?
Celui-là peut travailler aussi.
- Qu'est-ce que c'est? - Mon Père, au nom de Dieu!
Si tu veux des sauvages, va les chercher!
Ceux-là sont à moi!
Francisco, ça va mal finir!
Tu vas le payer!
Tu vas le payer cher!
Viens, Maria!
- Pourquoi cette dispute? - Ils ne devraient pas.
Ils devraient couper les indiens en deux.
Chaque indien refusé, c'est un vote qui te condamne.
Ton époux a mauvaise réputation.
Toujours à caqueter... Va les aider!
En te cachant dans les bois, tu crois échapper à la loi?
Rentre.
Avarice et cruauté, belle paire!
Le Royaume n'est pas loin, plus proche que tu ne crois.
Ils te sera demandé des comptes.
Pour qui te prends-tu? Tu perds la tête? Tu es fou?
Insulter un prêtre comme ça!
Ldiot!
- Je défends mon bien! - Ton bien, c'est ta peau!
Je veux plus que ça.
Nous ne sommes pas les rois, seigneurs de tout.
Le pays est grand.
S'ils me tracassent, je pars dans l'arrière-pays.
Qu'est-ce que tu veux?
Devenir un sauvage?
Francisco...
Le bahut te plaît?
Oui.
Les nègres que le Père a pris...
en auraient payé un autre.
Un me suffit.
Je te donnerai une mantille pour prier à l'église.
L'église est loin.
Autrefois...
je voulais partir dans les terres...
pour chercher des trésors...
au-delà de la forêt.
Mais c'était des chimères...
Tu as vu un fantôme?
Non, madame.
C'est à cause de la petite?
Pardon, Mlle. Branca.
Pardon, de quoi?
Tu imagines des choses?
Tu crois que tu sais tout?
Mais qu'est-ce que tu sais?
- Qu'est-ce que tu connais? - Rien, Madame.
J'ai quitté le Portugal, il y a 15 ans.
Toute seule...
avec mon fils.
Il n'y avait pas de maison...
pas de lit...
On dormait par terre.
Personne n'est innocent...
et surtout pas toi.
Je m'appelle Antonio.
Je m'appelle Paulo.
Je m'appelle Paulo.
Je m'appelle Paulo.
Je m'appelle Paulo.
Ximeno Dias!
Je m'appelle Antonio. J'arrive du Sud...
Vous êtes marchand, on m'a dit.
Je veux embarquer dans le prochain bateau.
- Si ça ne suffit pas... - Je ne m'occupe pas de ça.
Ne t'en fais pas...
tu seras bien payé.
- Je ne peux pas t'aider. - Pour l'amour de Dieu.
Je regrette.
M. Ximeno, un jour, pas plus!
Débarrasse-toi de cette bête. Les gens savent à qui elle est.
Je veux parler à Ximeno Dias.
Où est-il?
Elle est là depuis longtemps?
- Elle est venue montée? - Je n'ai pas vu.
Va-t'en.
Pour l'amour de Dieu!
Cachez-moi. Pas longtemps.
Jusqu'à l'arrivée du bateau.
Ton mari est dans le village.
J'ai deux pièces d'or.
- Retourne auprès de lui. - Je ne peux pas.
Etje ne veux pas. J'ai besoin de toi.
Pars, ou je te mets dehors!
Tiens! Prends ce que tu veux!
Prends! Personne n'entendra plus parler de moi.
Je t'en supplie!
Va au port.
- Je peux t'être utile? - On m'a volé des bêtes.
- Des vaches? - Des ânes... de selle.
Tu crois qu'ils sont en ville?
Lls ont dû partir en forêt.
Je ne veux pas les bêtes.
Je poursuis le voleur.
Je peux te louer des bêtes.
Tu me comprends pas, Marrane?
- Tu ne partais pas aux Açores? - J'y pense.
Le premier bateau tarde encore.
Je vais rester au bourg, quelquesjours.
Peut-être...
je récupère ce qu'on m'a volé.
- Tu pars dans l'arrière pays? - Dans quelquesjours, peut-être.
Alors, tu me préviens.
Je peux avoir besoin de toi.
Te passer une commande.
Qu'est-ce que tu as dit?
Ne marche pas. Ne parle pas. Ne fais pas de bruit.
Reste-là...
ne touche à rien, ou je te tue moi-même.
Où tu as pris ces habits?
Lls sont à Francisco.
L'humidité me rend fou.
Tu m'apportes une bassine?
Pourquoi tu t'enfuis? Qui est ton père?
Je ne suis pas des tiens.
C'est quoi, un converso?
Ce n'est rien.
Quand je serai au Portugal, je demanderai abri au couvent...
chez les orphelines.
J'espérais...
être dame de compagnie.
Elles sont aussi prisonnières.
On les laisse pas sortir.
Ta barbe...
elle est plus grande.
Je t'apporte de l'eau.
Tu vas m'embarquer?
Je t'apporte de l'eau.
Que fais-tu là?
Bonjour Mon Père. Je voudrais parler à Maria.
Pour quoi faire?
Lui demander quelque chose.
Ça ne sera pas long.
Tu devrais avoir honte, de demander quoi que ce soit.
Mon Père...
Arrogant! Fier! Orgueilleux!
Si je t'avais su si mesquin,
je ne t'aurais pas donné femme.
Je t'aurais mis avec les brésils...
car tu es plus sauvage qu'eux.
Je sais mon Père...
Tu es loin de savoir.
Laissez-moi lui parler.
Sois bref, Francisco.
C'est à propos Mlle. Oribela.
Ta femme peut renoncer à Maria.
Elle est en pénitence.
Ma femme... elle s'est enfuie!
Et le bateau?
II y a trois villages sur la côte, vers le Sud.
Deux sont portugais, le troisième est espagnol.
Il n'y aura pas de bateau avant trois mois.
Je ne peux pas te cacher si longtemps.
Tu viendras avec moi?
Non.
Tu préfères tes sauvages.
Il y a trop de Saints gibets au Portugal.
C'est un village de castillans...
des gens moins rudes.
Reste avec moi en attendant le bateau.
Je peux rester quelquesjours.
Prends la bride et suis-moi.
Je ne veux pas tirer!
Va-t'en Francisco!
Pour l'amour de Dieu!
Je ne veux que ce qui est à moi.
Je ne te tuerai pas. Ni lui!
Laisse-la partir!
Viens!
A la maison.
- On rentre. - Je n'irai pas avec toi!
On est attachés l'un à l'autre...
par de dures chaînes.
Va-t'en! Disparais!
Pour l'amour de Dieu, Francisco!
Je ne te punirai pas!
Va-t'en! Disparais!
Pousse-toi de là!
Je ne veux pas tuer!
Pour l'amour de Dieu, Francisco!
Va-t'en! Va-t'en!
Sors de là! Pars!
En route!