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Non ! Non ! Va-t'en.
Non ! Non !
Je dérive sans savoir
ce qui est réel et ce qui ne l'est pas.
Va-t'en.
Laisse-moi retourner à Marceline,
quand j'étais jeune, et que chaque jour était magique.
Là où les rêves deviennent réalité.
Marceline ! Royaume enchanté, âme de l'Amérique !
Où chaque jour était magique. Où les rêves deviennent réalité.
Quand j'entends le sifflement d'un train,
je pense à Marceline,
et aux trains qui haletaient en traversant notre petite ville.
Je ne suis pas venu ici depuis longtemps,
et pourtant rien n'a changé.
Peut-être pas pour Roy et Walt. Pour eux, rien ne change jamais.
Mais pour moi, tout a changé.
Et c'est pourquoi j'ai fait le voyage depuis Los Angeles,
pour observer et tenter de comprendre notre mythe fondateur.
Le berceau de l'innocence et des merveilles.
Ou ce qu'il en reste.
J'ai travaillé pour Walt pendant des années.
Je l'ai vu tous les jours.
Mais si je m'approche de lui maintenant,
son regard me traversera
comme s'il ne m'avait jamais vu.
Où que je sois allé, à Los Angeles, New York ou Rome,
il ne s'est pas passé un jour sans que je pense à Marceline.
Et aux jours anciens où j'écoutais les trains.
"Tchou tchou" "Tchou tchou"
Le Super Chief, Atchison, Topeka, Santa Fe.
De Springfield à Kansas City. Vers l'Ouest par La Junta, Colorado,
d'Albuquerque, New Mexico
à Flagstaff, Arizona et Needles, Californie.
Et toujours au bout de la ligne, Los Angeles et Hollywood.
Où chaque jour est magique et où les rêves deviennent réalité.
Tout ce que j'ai et ai toujours voulu avoir
vient de Marceline.
Le naturel et la simplicité, l'amour pour les créatures vivantes
m'ont formé et nourri et m'ont donné le courage
d'offrir Marceline au reste de l'humanité.
Marceline,
la caserne de pompiers la boutique du coiffeur,
la mairie et la confiserie.
Le petit cinéma et le cirque !
"Main Street USA !"
J'ai vu mon premier film ici à Marceline.
"La Vie du Christ"
Je me souviens de la tarte aux pommes.
- Et de la grange. - Et des grands ormes.
Et des poissons de la rivière Wolf, pris à la main.
Et du cri solitaire de la chouette.
Si triste qu'il manquait de me briser le cœur.
Et de l'étang où nous avons appris à imiter le cri du canard.
Coin coin? Coin coin?
Habiller les canards,
et les lapins et les petits cochons,
de pantalons rigolos et de chemises.
Notre monde précieux, le monde de nos origines.
Tout ce que je suis devenu a ses racines à Marceline.
À Marceline, il n'y avait pas de crime.
Ni de manifestations.
Ni de hippies drogués.
Nous serons toujours des gars de la campagne
cachés derrière une souris et un canard.
J'ai le grand et humble honneur
d'inaugurer la nouvelle piscine de Marceline
à côté de la ferme de mon enfance,
là où j'ai grandi.
L'âme de l'Amérique, l'Amérique à laquelle j'appartiendrai toujours.
Marceline, royaume enchanté. Paix, santé et foi.
Folklore et tarte aux pommes.
"Main Street USA !"
C'est l'attente.
Ne pas savoir.
Toute ma vie, la vie que j'ai créée,
me permet de ne jamais attendre.
De toujours savoir, d’avoir toujours les mains et les yeux sur tout.
Mais je ne peux plus penser qu'à une chose:
chacun de nous doit mourir.
Où sont-ils tous ? Pourquoi suis-je seul ?
Oh Hazel ma Blanche Neige. Que ferais-je sans toi ?
Jure de ne jamais me quitter.
Combien de fois devrai-je te rappeler que je ne te quitterai jamais ?
Oh Blanche Neige, ma seule et unique.
Serre-moi fort. J'ai si peur.
Tu n'as pas à avoir peur.
Tu vivras bien plus longtemps que ton frère.
Il a 72 ans. Tu n'as pas 65 ans.
J'aime mon frère Roy. Il fait toujours ce qui est juste.
Il agit toujours prudemment. Sans lui je serais perdu.
Tu as ta femme et tes filles.
Je suppose.
Et tes amis.
Oui, mes amis. Qui qu'ils soient.
Ils viennent à moi désormais comme dans un rêve,
ils vont et viennent du passé au présent.
Regarde-moi quand je te parle.
Mon pauvre petit.
Ces derniers temps, j'ai la sensation que mon nom n'est pas à moi.
Il appartient à l'entreprise.
Dis-moi, Blanche Neige, suis-je moi, ou une entreprise ?
Tu es les deux.
Dans 50 ans, personne ne saura
que Walt Elias Disney a créé l'entreprise.
Disney sera autre chose, un nom ou une marque.
Comme Campbell ou Westinghouse,
ou Ford, ou Howard Johnson.
J'ai peur que mon empire s'effondre quand je ne serai plus.
Mickey et Donald au moins sont immortels.
Comme Moïse ou Zeus ou Jésus. Comme Mahomet et Bouddha.
Savais-tu que plus d'enfants connaissent Mickey que Jésus ?
Je ne savais pas.
Aide-moi, Blanche Neige. Ne vois-tu pas que je meurs de froid ?
Ma gorge est comme une stalactite.
Une ombre. C'est noir.
Tu n'as pas à avoir peur. Personne ne t'attend.
Tu te trompes. C'est cela qu'ils font.
Ils m'attendent dans mes rêves.
Tous. Tout le temps.
Je veux que tu jures de m'aider.
De respecter mes volontés.
Si je meurs, ne m'enterre pas dans un cimetière.
Mets-moi dans la glace. Ou congèle-moi dans de l'azote liquide,
jusqu'à ce que la mort ait été vaincue.
Dieu que ça fait mal !
Ce point-là... Un peu plus haut...
Mais écoute-moi:
Continue. Ecoute-moi, Blanche Neige :
Quand la science guérira toutes les maladies,
le miracle de la cryogénie me décongèlera.
Et je serai de retour, que cela prenne,
50 ou 100 ou 500 ans.
Je survivrai.
Je serai un Messie,
tous ceux qui craignent la mort
apprendront à ne plus dire "mourir".
Assez de bêtises !
Ferme les yeux, étire-toi.
Pour que nous entrions ensemble dans la chambre des rires.
C'est bien. A présent, quel est le premier animal que tu vois ?
Un écureuil au pelage blanc.
Suis l'écureuil qui descend de ta gorge à ta poitrine.
Que vois-tu ?
Un coeur qui bat, veines et capillaires ouverts.
- Et tes poumons ? - Les poumons? embués.
Je n'aime pas ce jeu, Blanche Neige.
J'ai froid. Ne vois-tu pas que je suis gelé ?
Regarde !
Ta famille et tes amis sont venus te voir !
Mon cher frère, ma loyale épouse, mes belles filles !
Et mes merveilleux amis !
Votre présence me rappelle l'idéal que nous partageons :
tant que nous resterons unis,
nous existerons comme un unique organisme,
et ce que nous avons créé ne mourra jamais.
Que ta journée soit enchantée !
Les rêves peuvent se réaliser.
Tant que nous resterons unis,
ce que nous avons créé ne mourra jamais.
Je voudrais exprimer un souhait.
Le plus profond que j'ai jamais eu.
Jurez-moi de tout votre cœur
que si je meurs, mes volontés seront respectées.
Nous te jurons de tout notre cœur
que si tu meurs,
tes volontés seront respectées
et que ce que tu as créé ne mourra jamais.
Jurez sur le drapeau des Etats-Unis d'Amérique
que vous ne direz jamais "mourir".
Nous jurons sur le drapeau des Etats-Unis d'Amérique
que nous ne dirons jamais "mourir".
Nous aurions dû acheter plus de terrains !
On a essayé.
Nous aurions dû acheter toutes les plantations d'Anaheim.
Nous aurions grandi et agrandi, et tout cela ne serait pas arrivé.
On a fait de notre mieux.
Tous ces restaurants, ces hôtels, ces motels,
ces magasins de photo, de vêtements,
ces salons de beauté, ces stations d'essence !
Ils poussent comme un cancer !
Calme-toi, Walt. Nous avons d'autres terres
et d'autres mondes à trouver et créer.
Me calmer ?
Tu ne comprends donc pas que je suis taillé dans la même roche
qu'Edison et Ford ?
Ces types-là n'étaient jamais calmes.
Non, je suppose que non.
Et Ronald Reagan ? Prions pour qu'il ne se calme jamais.
Je l'ai conseillé pendant des années :
comment se présenter, comment parler, comment bouger.
Ronny était Démocrate mais je l'ai fait changer de parti.
Je l'ai aidé à se faire élire gouverneur,
et s'il continue à m'écouter,
un jour, il sera président.
Ce serait bien.
Je suis un fils préféré, un génie.
Dans la tradition de la nation la plus riche
et la plus belle de la planète.
Savais-tu, qu'au Brésil je suis plus célèbre que le Père Noël ?
Oui, je l'ai entendu dire.
Du Japon à la Mongolie, du Népal au Portugal,
du Groenland au Pérou,
des millions de personnes connaissent Walt Disney.
Mais nous devons faire mieux, nous devons faire plus.
Regarde le gouvernement et la guerre !
Je préfère éviter.
Avec la marijuana, les prostituées
et le "New York Times" qui sapent tout,
pas étonnant que personne ne puisse faire du bon travail,
alors qu'on nous écrase de tous côtés.
Pas étonnant, même au Pays des Merveilles.
Peu importe, Roy. L'important, c'est d'avancer.
Toujours avancer. Mickey, Donald et Blanche Neige
vivront éternellement. Comme les dieux grecs des légendes,
comme Moïse, Zeus ou Jésus.
N'oublions jamais que Disney a été le premier
à doter le dessin animé de personnalité.
Le premier à produire des longs-métrages d'animation.
Le premier à gagner 30 Oscars.
Six cent treize récompenses et distinctions,
doctorats "honoris causa", prix et médailles du monde entier.
Mon nom ne m'appartient plus.
Il appartient à l'entreprise.
L'entreprise est tout ce qui compte.
C'est ça qui fait le plus de mal !
Qui a dit ça ?
Moi.
Je trouve incroyable qu'un homme comme vous
ait pu jouir d'une si durable importance.
Qui êtes-vous ?
Un être humain qui a travaillé et créé pour vous.
Qui vous a donné tout ce qu'il avait pour finir viré.
Sans motif ni explication.
Je ne vois pas du tout qui vous êtes.
mais si vous dites vrai, c'est la première chose
qu'on vous a dite quand vous êtes venu travailler pour moi.
Avant de signer votre contrat.
Nous sommes heureux de vous avoir parmi nous.
Mais nous insistons pour que vous ayez toujours ceci en tête :
un seul nom est vendu ici.
Et ce n'est pas le vôtre.
Ici tout m'appartient à MOI. Propriété de MON studio.
Le Walt Disney Studio.
Ce qui sort de votre Studio
appartient à tout le monde !
Si vous croyez être le roi de tout ce que voyez et faites,
je vous plains.
Bonne nouvelle, Walt !
Le docteur dit que sang et poumons sont stables.
Mais il veut que tu retournes à l'hôpital pour d'autres examens.
Pas aujourd'hui, j'espère.
Bien sûr que non ! Aujourd'hui, c'est ton anniversaire !
Oh Walt, tu as réussi ! Tu as 65 ans et tu vas guérir !
Je crois ! Si tu le dis.
Je le dis !
- Et si on fêtait ça ? - Bien sûr qu'on va fêter ça !
On va partir en voyage. Juste nous deux !
Sur un paquebot. De Long Beach, par le Canal de Panama?
On ira à Venise, à Florence et à Rome.
- Et une semaine à Paris. - Au Ritz !
On devrait peut-être le dire à tout le monde.
Tu crois qu'ils ont oublié ?
Tu sais comment sont les gens avec les fêtes et les anniversaires.
- Mais, enfin? - Surprise !
Joyeux anniversaire ! Joyeux anniversaire, cher Walt !
En ce jour magique où les rêves se réalisent !
L'une de vous va ouvrir ?
Qui est là ?
C'est moi.
Et qui es-tu ?
Lucy.
- Qu'est-ce que tu veux ? - Des bonbons ou le bâton.
Mais ce n'est pas Halloween. Halloween était le mois dernier.
Des bonbons ou le bâton !
- Où habites-tu ? - Colonel Clark Street.
C'est bizarre, je n'ai jamais entendu parler de cette rue.
- Quel âge as-tu ? - Huit ans et demi.
Veux-tu enlever cet affreux masque ?
Où sont tes parents ?
Ils savent que tu te promènes toute seule ?
- Elle croit que c'est Halloween. - Mais c'était il y a un mois !
Tiens. Un cadeau spécial pour toi.
Tu ne dis pas merci ?
Tu sais qui est ce gentil monsieur qui te fait ce cadeau ?
Tu n'as jamais entendu parler de Walt Disney ?
- Ou de Donald Duck? - Non.
- S'il te plaît, va-t'en. - Non !
Va-t'en, tout de suite.
Tu m'entends ? Je ne veux pas de toi ici !
Pourquoi diable as-tu fait ça ?
Parce qu'elle ne savait pas qui tu es ?
Elle le saura bien assez tôt. Ils l'apprennent tous.
Il y a longtemps, quand j'avais 7 ans,
j'étais sous un arbre
quand une chouette s'est perchée sur moi.
Cela m'a terrifié.
Et quand la chouette a battu des ailes et m'a griffé de ses serres,
je l'ai jetée au sol et je l'ai piétinée.
C'est le seul être que j'ai jamais consciemment tué.
Après ça, je me suis promis?
Peu importe.
J'ai toujours du mal avec les anniversaires.
Lucy a été le cadeau d'anniversaire d'un démon.
- Puis-je te demander... - Non. Tu ne peux pas.
Quel est le problème ?
Les commandes ne marchent pas, monsieur. Il parle en boucle.
J'ai essayé de le réparer. Vous êtes le seul à pouvoir le faire.
Je m'en charge. Et je vous ai dit au moins cent fois
de ne pas m'appeler "monsieur". Je suis Walt. Ne l'oubliez pas.
Oui, monsieur... euh... Walt.
Monsieur le Président. Il y a peu,
J'ai fait un pèlerinage à Washington D.C.
Là, debout face à votre statue de marbre,
j'ai pleuré comme un enfant.
Vous voir assis là, sur votre trône, droit et fier !
Vos mots sont gravés dans mon âme.
Quand j'avais 9 ans, je savais par cœur votre discours de Gettysburg.
Je ne suis rien. La vérité est tout.
Et avec l'aide de Dieu, je n'échouerai pas...
N'échouerai...
Assez !
Très bien, monsieur le Président. Je recommence.
Nous venons du même milieu. Fils de gens simples.
Nous avons grandi dans des fermes, dans une grande pauvreté.
Quand vous étiez enfant, on entendait rugir la panthère,
gronder l'ours qui chasse, grogner le sauvage sanglier.
Dans notre enfance, nous attrapions les truites à mains nues.
Nous observions les écureuils et les daims.
Nous aidions nos pères inquiets à semer et moissonner.
Nous avions des talents d'acteur,
nous imitions nos professeurs et nos pasteurs.
Malgré tous les obstacles,
nous avons fait quelque chose de nous-mêmes.
Nous avons changé le monde.
Nous sommes des héros populaires, mais nous avons des ennemis.
Vous avez été le sauveur de l'Union, le grand Libérateur.
L'esclavage est un mal fondamental.
Une injustice...
Nous avons coupé cette réplique il y a un certain temps.
Vous avez été un défenseur de la race noire.
C'est une différence majeure entre nous.
Martin Luther King ? Elridge Cleaver ?
C'est ça que vous vouliez ?
Cela ne va-t-il pas trop loin, même pour vous, monsieur le Président ?
La marche des Noirs à Washington,
vous seriez d'accord avec ça ?
C'est ce que vous aviez en tête quand vous avez aboli l'esclavage ?
Détruisez cet esprit et vous planterez les semences
du despotisme au seuil de vos propres portes.
Mais où mènera cette liberté ?
Nos jeunes se laissent pousser les cheveux,
et des barbes qui leur arrivent à la poitrine.
Ils jouent une musique de singe barbare.
Ils se droguent comme des déments
et forniquent comme des lapins.
Tout cela va mal finir.
Quand mes employés ont fait grève en 1941, je me suis senti trahi.
Mes amis sont devenus des ennemis.
Les plus doués sont devenus communistes !
Des perroquets du syndicat !
Je vous révère, monsieur le Président.
Mais nos vues ne coïncident plus.
J'ai évolué. Un homme change au cours de sa vie.
Je vous demande de revenir aux vérités contenues
dans la Déclaration d'Indépendance.
Je vous supplie de ne pas détruire cet immortel emblème de l'Humanité.
Que la liberté devienne la religion politique de notre nation.
Jeunes et vieux, riches et pauvres.
Que toutes les races, croyances et peuples
sacrifient constamment sur les autels de la liberté.
Les piliers du temple s'effondreront
si les pères fondateurs de la nation ne les remplacent pas
par de nouveaux piliers de sens commun.
Nous devons apprendre de nouvelles manières de penser.
Rompre avec le passé.
C'est seulement ainsi que notre pays sera sauvé.
Divine Providence ! De furieux combats ont éclaté !
Coupez le foutu courant !
Le berger détourne le loup de la gorge de son troupeau.
Attendrons-nous que quelque géant militaire transatlantique
traverse l'océan et nous écrase d'un coup ?
Jamais !
Jamais ils ne nous écraseront. Jamais !
Jamais ils ne nous écraseront.
Jamais !
Andy Warhol est venu de New York pour voir Walt.
Il dit que vous savez qui il est.
Une histoire de soupe Campbell et de sérigraphies de fleurs.
Jamais entendu parler.
Il n'admettra pas qu'on lui dise non. Il insiste beaucoup.
Il sait que Walt est malade ?
Qu'il ne reçoit personne à part sa famille ?
Je le lui ai dit. Mais il insiste.
Je lui accorde cinq minutes.
Pardonnez-moi, monsieur... Je n'ai aucune idée de qui vous êtes.
Je suis un artiste américain né la même année que Mickey Mouse.
1928, à Pittsburgh. Mes parents sont venus de Tchécoslovaquie.
J'aime ce pays. Il est extraordinaire.
Dans mon art, je représente les Etats-Unis d'Amérique.
J'aime avant tout les objets ordinaires.
J'ai une armée d'assistants qui font exactement ce que je leur dis de faire.
Je fais le portrait d'acteurs de cinéma, de pop stars, et de moi-même.
Je ne critique jamais l'Amérique.
Et je ne montre aucune laideur dans mes œuvres.
Je suis un pur artiste, comme Disney.
Je dirai à mon frère que vous êtes venu le voir.
Je dois le voir. Je veux faire son portrait
pour ma série de superstars américaines.
J'informerai mon frère de votre souhait. À présent, pardonnez-moi.
Dites à Walt que je l'adore. Et que j'adore son travail.
Dites-lui que nous sommes une seule et même personne.
Que ta journée soit magique.
Souviens-toi toujours
que pour ceux qui sont une seule et même personne
les rêves deviennent réalité
et que le lendemain n'est qu'à un miracle de distance.
"Tchou tchou" "Tchou tchou"
En voiture vite ou lentement jusqu'à L. A.
Où tout est possible et où tout est faisable.
Où l'univers est un terrain de jeux et où les rêves deviennent réalité.
"Tchou tchou" "Tchou tchou"
Le voilà !
Atchison, Topeka et Santa Fe.
De Springfield à Kansas City,
de La Junta au Colorado
par Albuquerque au Nouveau Mexique,
et Flagstaff, Arizona,
jusqu'au terminus L. A. !
Là où les rêves deviennent réalité.
Et où demain n'est qu'à un miracle de distance.
Je suppose qu'envahir une propriété privée
est la nouvelle mode.
Aujourd'hui c’est mon anniversaire.
J'ai eu envie de le fêter en vous rendant visite.
Vous êtes dessinateur. Je vous ai donné une chance.
Mon studio n'employait que 1000 personnes,
mais vous avez essayé de créer un syndicat !
C'est vrai, Walt. Vous m'avez donné une chance et vous m'avez viré.
Je vous ai viré
parce ce que vos stupides remarques de gauche antipatriotiques
insultent tout ce que Disney représente !
Je produisais ce que vous demandiez.
Mes opinions m'appartiennent.
Mais c'était mieux que tout ce que vous auriez pu faire.
Je vous demander de quitter ma propriété sur-le-champ
ou je vous fais jeter dehors.
Une de vos petites colères. Ce à quoi je m'attends de vous.
Peut-être m'avez-vous mal entendu. Je vous demande de partir.
Pourquoi ne m'avez-vous jamais remercié ?
Ni jamais dit un mot élogieux ?
Pourquoi doit-il toujours en être à votre façon ?
Si je pouvais agir à ma façon,
je construirais une machine flambant neuve
qui vous remplacerait, vous tous,
les Cocos syndicalistes.
Et je m'y enfermerais comme dans un fort.
Je demande réparation. Financière ou autre.
Je demande que soit reconnu le travail que j'ai fait.
Il m'appartient.
Walt Disney est un magicien. Il est au-delà de la reconnaissance.
Il est l'innocence en action.
C'est un enfant qui regarde le monde avec émerveillement.
Walt Disney est un magicien. Il est au-delà de la reconnaissance.
Il est l'innocence en action.
C'est un enfant qui regarde le monde avec émerveillement.
Il aime toutes les créatures vivantes, même celles qui rampent et se glissent.
Même les gens comme vous.
Il est le folklore. La tarte aux pommes et le popcorn.
Il est la chanson sur les lèvres de tous.
Un proverbe de la Mère l'Oie.
Il est le folklore. La tarte aux pommes et le popcorn.
Il est la chanson sur les lèvres de tous.
Un proverbe de la Mère l'Oie.
Eh bien, appelez-moi Père l'Oie.
Très bien, Père l'Oie. Voilà ce que j'ai fait.
Vous ne m'écoutez pas.
Tout ce que vous avez fait appartient à Disney.
Vous n'êtes qu'un vulgaire voleur.
C'est vous le voleur, Walt.
Aucun des dessins utilisés dans vos films
n'est de vous. Aucun.
Ni la technique d'animation ni les milliers et milliers de livres.
Jamais je n'ai été soumis à d'aussi viles et absurdes attaques.
Vous êtes un zéro !
Une ridicule créature impie.
J'ai toujours été heureux de créer des rêves,
jamais de les détruire.
Vous n'êtes qu'un PDG qui a modérément réussi.
Rien de plus.
Vous êtes Walt Disney !
L'homme qui fait parler les animaux !
Oui. Je pense que c'est moi. Autant que je sache.
Monsieur Disney, vous êtes mon héros !
Appelle-moi Walt.
Je ne pouvais pas le croire, quand ma mère m'a dit
que vous étiez dans la chambre d'à côté.
Quand je vais dire ça à mes copains à l'école, ils ne vont pas me croire !
Comment t'appelles-tu ?
Je m'appelle Josh. J'ai une fracture du coccyx.
Quand l'infirmière m'a dit de marcher,
j'ai voulu que vous marchiez aussi.
Vois-le de cette façon,
l'infirmière voulait juste nous aider tous les deux à guérir.
J'allais la traiter de sorcière.
Mais je vous ai regardé, et je me suis demandé
comment vous l'appelleriez, alors je l'ai appelée Bambi.
- Merci. - J'adore les animaux.
Quand je serai grand, je veux être docteur ou vétérinaire.
Deviens vétérinaire. C'est bien plus amusant.
J'imagine que vous aimez les animaux plus que les gens.
Parfois.
Vous avez peur, des fois ?
Oui. Bien sûr. Tout le monde a peur.
Mais c'est là qu'il est important de voir le meilleur des gens.
- Comme elle ? - Oui. Et comme toi et moi.
Silence, vous deux. Assez parlé. Vous devez vous reposer.
Et demain, plus d'excuses. Vous irez en promenade tous les deux.
Mes pires craintes se sont vérifiées.
Nous nous attendons à la rapide multiplication des tumeurs.
Mais je croyais? Pourquoi n'a-t-il rien dit?
Votre mari a voulu vous épargner le pire.
C'est ce qu'il fait. Il épargne le pire à tout le monde.
Y compris à lui-même.
Vous voulez dire que mon mari a un cancer ?
À un stade avancé.
Nous allons retirer le poumon gauche.
Oh mon Dieu ! Combien de temps lui reste-t-il ?
Monsieur Disney pourrait vivre encore deux ans.
Tout au plus.
Mais il a des projets pour plus longtemps que ça.
Il en a peut-être trop.
C'est parce qu'il a peur que s'il n'avance pas,
il sera englouti par le passé.
Et il se changera en l'un de ses animaux imaginaires.
Parfois il n'a pas l'air de distinguer l'un de l'autre.
Je pensais que vous m'attendriez.
Je n'ai pas voulu te réveiller.
Je croyais qu'on était ensemble dans cette histoire.
Nous le sommes.
Je peux vous poser une question ?
Vas-y.
J'ai lu dans un illustré qu'il y avait deux millions de dessins
rien que dans "Blanche Neige".
Où trouvez-vous le temps de faire tous ces dessins ?
Et puis il y a Donald et Mickey et Oncle Picsou
et les Rapetou et Géo Trouvetou.
D'où vous viennent toutes ces idées et ces blagues ?
Si je devais tout faire, cela me prendrait plus de 230 ans
de travail jour et nuit, sans jamais m'arrêter.
Pour "Blanche Neige", 500 personnes ont travaillé sans arrêt.
Mais alors, qu'est-ce que vous faites ?
Je suis un conteur, prêt à tout pour raconter mon histoire.
Je suis comme une abeille. Je vais de studio en studio butiner le pollen.
J'encourage et je motive chacun.
Je les fertilise, en somme.
Comme une abeille ? Juste bzz...
Mais sans mes idées ou ma participation rien ne se serait fait.
J'ai compris, Walt ! Vous êtes comme Dieu !
Je vois le potentiel de quelqu'un
et je fais en sorte qu'il le mette sur le papier.
- Vous êtes un Dieu heureux ? - Parfois.
Quand avez-vous été le plus heureux ?
Le moment le plus heureux de ma vie
a été à la Foire des Chemins de fer de Chicago.
J'y ai vu des dizaines de locomotives sur une immense scène de music-hall.
J'ai même pu les conduire !
Une Tom Thumb ! Une Central 999 !
Une DeWitt Clinton et même une John Bull !
C'est ça qui m'a donné l'idée d'un parc d'attractions,
comme mon Royaume de Anaheim.
Ça alors ! Un vieux Monsieur Tchou-tchou !
Et toi, un petit garçon Bzz-bzz !
- Je sais faire coin coin ! - Et je peux faire ouah ouah !
Je veux que vous sachiez que le plus beau jour de ma vie
a été quand je suis allé à Disneyland !
Peux-tu te souvenir des jours anciens à Marceline ?
Quand tu écoutais le train?
Là où chaque jour était magique.
Et où les rêves devenaient réalité.
Tout ce que Walt avait et qu'il avait toujours voulu venait de Marceline.
Le naturel, les manières simples et directes,
l'amour pour toutes les créatures l'ont formé et nourri.
Marceline !
Marceline !
La caserne des pompiers, la boutique du coiffeur,
la mairie et la confiserie.
Le petit cinéma et le cirque.
"Main Street USA !"
Le monde d'un conteur. Créé à l'encre et à la plume.
Un Royaume enchanté. L'âme de l'Amérique.
Où Walt et moi avons vu notre premier film.
"La Vie du Christ"
Marceline, tarte aux pommes,
grands ormes, poissons de la rivière Wolf.
L'appel solitaire de la chouette, si triste qu'il me brise le cœur.
Coin coin? Coin coin?
L'étang où on s’entraînait à imiter les canards.
Tout ce que je suis devenu vient de Marceline.
Nous étions des gars de la campagne, cachés derrière une souris et un canard.
L'âme de l'Amérique.
L'Amérique à laquelle j'ai appartenu.
Un Royaume Enchanté de paix, santé et foi.
Où chaque jour est magique et où les rêves deviennent réalité.
Je suis venu saluer Monsieur Disney.
Je crois que ses obsèques sont aujourd'hui.
Je crois que vous êtes mal informé.
Monsieur Disney n'a pas été enterré.
Je crois savoir que son corps va être cryogénisé.
La famille ne vous a rien dit ?
Il sera incinéré.
Vous en êtes sûr ?
Je vous crois !
Je suis celui qui appuie sur le bouton qui déclenche le feu.
Dans le Disney World le ciel est plus bleu que bleu,
l'herbe plus verte que verte, les gens plus gentils que gentils.
On ne dit jamais "mourir" à Disneyland,
où les rêves deviennent réalité,
et où le lendemain n'est qu'à un miracle de distance.