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Une production NIKKATSU
LA BARRIÈRE DE CHAIR
Adapté du roman de TAMURA Taijiro
Scénario : TANADA Goro
Caméra : MINE Shigeyoshi Lumière : KONO Aizo
Son : YONEZU Jiro Décors : KIMURA Takeo
Musique : YAMAMOTO Naozumi Montage : SUZUKI Ko
Avec :
SHISHIDO Joe - WADA Koji
NOGAWA Yumiko - ISHII Tomiko
MATSUO Kayo - KAWANISHI Kuniko
TOMINAGA Misako - TAMAGAWA Isao
Réalisation : SUZUKI Seijun
Une descente de police !
À la fin de la guerre,
Tokyo, c'était la jungle.
Bouffer ou être bouffé,
une lutte à mort pour la vie.
Les faibles...
Mr Abe !
Quoi ?
Encore un mort de faim ?
Il n'y a plus de pitié !
Bois donc, pour te remettre.
C'est le 2ème de la matinée,
ils n'ont plus de cœur, les Japonais.
Mes patates...
ceux qui les mangent
n'ont pas de problème de nutrition.
"À l'Armée, tout est bon !" Ça, c'est pas mon genre.
Elles viennent de Saitama,
c'est pas des rogatons.
Miam miam, vas-y ma belle.
Attends, salope !
T'avais si faim que ça ? Vas-y, mange.
100 yens, t'achètes ? O.K. ?
Elle est belle, non ?
Très, très beauté... Vous O.K. ?
Attends !
Moi, je suis du Gang Yoshino.
Je sais bien.
O-Sen, j'ai transmis tes excuses,
mais, en échange...
on pourrait se voir une fois ?
D'accord.
Foutez le camp, vous autres !
Il n'y a pas un endroit où je pourrais travailler ?
T'as déjà couché avec un type ?
Qu'est-ce qui se passe ici ?
On se tire... grouillez !
Y avait du monde ici, allons voir.
Une Japonaise a été violée. Partons.
Qu'est-ce qui s'est passé ?
Une Japonaise s'est fait violer. On n'y peut rien.
- Venez, mon père. - Non, j'y vais.
O.K., comme vous voudrez. On s'en va.
Qui c'est ? Une copine ?
Elle veut l'être.
- Ton nom ? - Maya.
Mino-la-Jeep...
Moi, c'est O-Roku la Dérive...
je suis près de mes sous.
Au début, c'est dur, le turbin.
Regarde-nous et apprends vite.
Faut juste savoir te vendre,
c'est tout simple.
Pas de mac ou de racoleur à nos basques.
Tu sais, comme la réclame chez les poissonniers :
"Direct du producteur au consommateur", tu vois.
C'est rationnel.
En tout cas, souviens-toi de ça :
pour te protéger, t'as que tes copines, O.K. ?
Et le respect de la Règle.
Si, par exemple, entre Yurakucho et le Grand Pont,
tu vois une michetonne inconnue,
tu nous l'amènes aussitôt.
C'est notre territoire.
Faut protéger nos droits.
Quand les flics frappent,
les gars du gang nous aident.
Viens par là.
Come on !
Sale intrus !
Et puis, une règle absolue entre nous :
on ne couche pas gratis.
Notre boulot, c'est de nous vendre.
Si on le fait gratis, c'est la fin des haricots.
Celle qui trahit, on ne la rate pas.
On s'y met toutes, et on l'écorche vive.
Compris ?
Y a pas le feu !
Attends d'être à poil.
Allez-y. Vous gênez pas !
Ça va me réveiller.
Abruti, tu entres sans rien dire...
et le cadeau ?
Lâche-moi !
D'accord, mais aboule.
Minable ! Même pas le prix de la pute !
Fous le camp !
Hé, toi !
T'empêches les gens de bosser.
Ça va ? Ça, c'est pour la taule.
Bon, ça ira.
Où as-tu fait la guerre ?
Les Mers du Sud ?
Non, dans le Nord...
ton mec y était, au Sud ?
Mon grand frère. À Bornéo.
Et je vais gober ça !
Dis, tu veux pas m'acheter ?
Je suis pas en manque à ce point.
Salaud !
Quelle vigueur !
Une brochette !
Voilà.
O-Sen, toujours d'accord ?
D'accord, mais pas de ristourne.
Quoi ! Tu veux que je te paie ?
Bien sûr.
Mon corps, c'est pas une patate bouillie.
Compris !
Maya !
O-Fuku a enfreint la règle.
EIIe s'est entichée de l'étudiant qui bosse à la gare.
Elle s'est vendue gratis.
La malheureuse !
Pourquoi ça ?
Ben... vous n'auriez pas dû la tondre.
Dis pas de bêtises, O-Machi.
Elle m'énerve, cette O-Machi,
avec ses grands airs.
J'en suis malade !
Un mois avant toi, elle a voulu venir avec nous.
Je l'avais découverte chez nous et mise en garde.
Elle s'est mise à chialer, et on l'a prise en pitié.
Mais elle me dégoûte,
elle n'est pas nette.
Tu dois vraiment rentrer ?
Je me lève tôt demain.
Ta femme a bien de la chance...
tu fais tant de kilomètres pour elle.
Sinon, son père m'engueulerait. Je suis gendre-adopté.
Le bonheur pour une femme, c'est le mariage.
J'aimerais tant me remarier.
II était professeur, ton mari ?
Oui, à la guerre, on l'a envoyé à Iwojima.
Je me demande souvent... comment il est mort.
Rude journée. Un type puant la sueur !
Moi-même, j'en pue encore.
Tiens, sens.
Beurk ! Pas question !
Maya, lave-toi bien.
Une pute malade, c'est zéro.
Je sais bien.
Ma mère à moi, elle est morte dans le fleuve, avec mon petit frère.
Il avait 7 ans... pas pu s'enfuir.
Et toi, où t'étais ?
À l'usine, ça m'a sauvée.
Tous ceux qui ont voulu fuir sont morts.
Y a même eu un lutteur de sumo noyé sous un bateau.
Ses poignets qui dépassaient ont été carbonisés.
Ça suffit !
Nous aussi, on a connu la guerre.
C'est ce qu'on appelle le complexe de persécution.
Quand mon frère est mort à Bornéo...
un mec superbe...
Ça la reprend, Maya et son Bornéo...
Maya de Bornéo, ça va ?
Oui, joli nom.
Dis O-Roku, c'était quoi, ton truc ?
De quoi tu parles ? Ah, le complexe ?
C'est de haïr, de maudire tout et tout le monde.
Maudire ?
Oui, c'est ça. Maudire.
Maudire tout.
Vagabonds, clodos, bébés, ouvriers, épouses
et aussi parents, grands pontes,
buildings, trains, camions...
Savoir que personne ne nous protège,
que notre vie dépend de nous seules.
C'est pour ça qu'on a renforcé la cohésion entre nous.
C'est notre instinct de vie
qui nous guidait.
Confonds pas ! Je ne suis pas une pute couche-toi-là !
Ici, c'est notre territoire.
Territoire, mon cul ! À bas le féodalisme !
Vive la Démocratie !
Salope ! Ça te permet de te vendre à l'Occupant ?
Bien pratique !
Entre Démocratie et Collaboration, il y a une nuance.
Hello Baby ! Où t'en vas-tu ?
Imbécile !
Hé, reviens ! Viens ici !
Tout doux, O-Sen.
Si tu leur cherches noise, on sera emmerdé.
Forces d'Occupation ! Des mecs, non ?
On va pas bêler devant leurs catins !
Leurs catins ?
Vous, conasse !
Regarde qui je suis !
Cœur de lion
Alors ? Superbe, non ?
Tu es bien roulée. Si on tatouait le tout ?
J'ai vu une geisha qui avait une araignée sur la cuisse.
Quand elle s'excitait,
son tatouage ressortait. C'était superbe.
Ça m'a fait devenir tatoueur.
Moi... c'est la puissance que je veux...
une puissance qui me rende invincible.
Vraiment ?
C'est comme autrefois,
on se tatouait pour combattre les bêtes féroces.
Un démobilisé déchaîné...
il a suriné un Américain. Quel bordel !
Une bagarre ?
J'en sais rien, c'était trop rapide.
L'âme nippone vit encore.
Prends-en de la graine.
Pas si simple... avec la démocratie partout.
Hé, petite Maya !
T'es libre, ce soir, non ?
C'est vraiment pas une vie, ce boulot.
- Bien grillées ! - Compris.
C'est sûr. Une femme, ça doit se marier.
II y avait mon père, ma mère et moi.
Mon père aimait ma mère,
ma mère aimait mon père, c'était le bonheur.
Mon père a eu une aventure,
il a quitté la maison.
Mais il est revenu...
pas à cause de moi, non.
Il n'a pas pu l'oublier...
son corps n'a pas pu l'oublier.
Petite Maya, tu comprends ?
Ce qui lie l'homme et la femme,
c'est le corps,
la chair de leurs corps.
Petite Maya,
tu ignores la vraie joie d'un corps de femme.
Cesse de m'appeler Petite Maya !
Maya, ça suffira.
Tu viens, chéri ?
Tu m'invites ?
T'as assez d'argent ?
T'inquiète pas.
O.K.
Dis, tu te dépêches, oui ou non !
On crève de chaud.
Pas mieux que les cantinières !
Oh, la ferme ! La guerre, qui l'a perdue ?
De quoi ?
Tu couches ou tu couches pas ?
Tu paies d'avance.
La police !
Salut, ma belle !
- Où il est ? - Parti. Par là.
Holà, par ici ! II s'est enfui.
O-Machi est bizarre, ces temps-ci.
Elle est jamais là.
Si elle rentre par hasard, elle tient pas en place.
C'est sûr, ça va pas.
Hum, Maya, t'es pas d'accord ?
Elle m'a dit... Qu'elle en avait marre.
Dans ce cas, qu'elle décampe.
Qu'elle aille voir au bordel !
Si ça lui plaît d'être quasi maquée...
Un intrus !
Quelqu'un... pourrait m'acheter du saké ?
T'es blessé !
Rien qu'une éraflure...
Gaffe aux flics !
Personne n'entre ici. Maya, va au saké !
On se retrouve !
C'était toi, qu'a suriné l'Américain ?
J'avais mes raisons.
Pas encore retrouvé ?
Mlle Maya...
C'est bien vous, Mlle Maya ?
Qu'avez-vous ?
Vous avez disparu.
Vous ne venez plus à l'église.
Qu'avez-vous fait ?
Mlle Maya !
- Ça fait mal ? - Du tout...
dans 20 jours, on n'y verra plus rien.
Le corps humain est ainsi fait.
T'as eu de la chance.
La pluie a lavé ton sang.
Les flics ont perdu ta trace.
Reste ici pour guérir. N'est-ce pas, O-Sen ?
Quel est ton nom ?
Ibuki Shintaro, ancien caporal.
Démobilisé ?
On se croirait dans un hôpital de campagne !
Ton boulot, c'est Nobi ?
- Non, Kakasuage. - Mais non, Haikuru !
C'est quoi, tout ça ?
Tu ne sais pas ?
La cambriole, le chantage et le vol de bicyclette !
Imbéciles !
Quel besoin de parler verlan ? Vous êtes que des gamines,
qui vous croyez adultes.
À mourir de rire !
Vous savez rien de la vie.
T'es un casseur.
Un voleur, un vrai, sinon je te méprise.
Je voudrais dormir.
Dès que tu es guéri, tu pars.
Ici, c'est à nous seules.
On parie qui partira ?
Manger... pour vivre.
Il ne se battait que pour ça.
J'étais pleine d'admiration.
À l'âge de pierre,
le plus fort devenait le chef.
Ibuki devint bientôt le centre de nous toutes.
Mon repas est-il prêt ?
Moi, j'ai traversé les horreurs des champs de bataille.
Avec vos grandes gueules, vous me faites marrer.
C'est une planque peinarde, votre mode de vie.
Écoutez-moi ce pique-assiette !
II s'énerve à rester renfermé. Hein, Shin ?
Vos gueules !
Sortons ! Sinon, il va encore nous houspiller.
Salut !
Reste bien sage à garder la maison.
C'est pas fini ? Sortez !
Shin, mange ça.
T'aimes tant l'ananas ?
Quand j'étais en Chine du Nord,
c'était tellement rare d'en voir...
y a rien de mieux au monde.
J'en rêvais pour mon retour.
T'étais goinfré, non ?
Et alors la bouffe et I'amour, c'est tout ce qu'on a.
Quoi qu'on dise,
rien d'autre n'a de sens.
C'est pour ça qu'on a perdu la guerre.
Les responsables, ils continuent à pérorer.
Je ne les croirai plus jamais.
Rien que la bouffe et l'amour.
Shin, il est coléreux mais quel mec !
Quand il rit, on dirait un gosse.
Il me rappelle mon grand frère.
Ce serait bien qu'il reste avec nous.
Des conserves, y en a ? D'ananas...
Des amerloques.
- Ça va. Combien ? - 20 yens.
Les M.P. surveillent, fais gaffe.
Ah, c'est toi ?
Dis O-Sen. Viens par ici.
Tu l'as pas revu ? Tu sais, le type... ?
Qui ça ?
Celui qui a suriné l'Américain.
Les M.P. t'ont vue avec.
Connais pas. Comment veux-tu ?
Écoute Sen !
Aide-moi.
Il est fortiche, le gars.
Il a dévalisé un dépôt de l'armée d'occupation.
Avec des copains, il a enjôlé un G.I.,
celui qu'a été suriné.
Ils s'étaient disputés.
Si je le vois, que faire ?
Me l'amener.
La camelote a disparu. Il a dû la cacher.
Et tu veux la récupérer.
Je paierai...
un prêté pour un rendu.
Entendu, je lui dirai.
Je compte sur toi.
Toi aussi, t'en as acheté ?
C'est pas des ananas.
Dis ma belle...
- Qu'est-ce que c'est ? - Des ananas.
Des ananas !
Pardon, mais... qui êtes-vous ?
Un pique-assiette.
Tu es de la bande ?
Mais tu es différente.
Tiens, bonjour.
Je dois partir... salue les autres.
Elle me rend malade.
lbuki étant le centre,
quelqu'un allait briser la règle.
C'était très grave pour la vie de toutes.
Il fallait rappeler la rigueur du châtiment.
C'était urgent pour soi et autrui.
Sen, cette roulure d'O-Machi,
ça y est, elle l'a fait.
Elle s'est vendue gratis.
Je le sentais... qu'un jour, elle trahirait.
Le temps de punir est venu !
Si on a des preuves, d'accord.
On en a. Hier, à l'Hôtel Karasumori...
Accepte... aujourd'hui.
Non, ne t'inquiète pas.
Je ne veux pas d'argent de toi.
Mais, ce n'est pas...
Quand je te vois, je redeviens épouse.
Quand j'ai un client,
je me dis que c'est pour pouvoir te voir.
Ça m'aide à supporter.
Machiko !
Reste...
Qu'y a-t-il ? Toutes ici ?
Attends et tu vas voir.
Quoi donc ?
Attends un peu. Ça vient.
Elle arrive !
Où êtes-vous ?
- Qu'y a-t-il ? - O-Machi, ma chère,
tu vas être punie. À poil !
- Quoi ? Mais, je... - La ferme !
À poil, sinon ce sera pire !
O-Roku a tout entendu.
Tu roucoulais dur. À poil !
Putain... elle est bien foutue.
Punaise !
Tu peux crever ! AIIons-y !
Non ! Sur les fesses. Ça claque moins.
Vous toutes...
vous n'avez jamais aimé.
Vous êtes jalouses,
car je connais le secret de la chair.
O-Machi ! On bosse, nous.
Se vendre gratis... quelle traînée !
Merde ! Ça suffit pas.
Oui... attends un peu.
Je vais t'arranger !
Que fais-tu ?
Tu vas voir.
Quelle bonne idée !
Elle ne pourra plus montrer son corps.
O-Machi, lève-toi !
Si tu bouges, tu te blesses.
Qu'est-ce que vous faites ?
Allez, on commence.
Même morte, je reviendrai... en fantôme !
Très bien, fais-nous peur.
Arrêtez, imbéciles !
Ce jeu est stupide, laisse-la !
La jolie pomme rouge,
je la porte à mes lèvres...
La pomme est si jolie...
Si jolie est la pomme.
La pomme ne dit rien, mais...
Le "stew" américain, ça nourrit.
Et c'est pas cher.
J'ai quelque chose au visage ?
Tu ressembles à quelqu'un.
Quand j'allais à l'école, en 4ème,
au club théâtre,
y avait un garçon qui jouait le démon rouge.
Un fils de tonnelier,
plutôt basané.
Le masque du démon
lui allait très bien.
J'ai l'air du démon rouge ?
Ou alors...
t'es comme mon frère ?
Y avait un autre garçon,
bon élève, mais je ne l'aimais pas.
Le démon était méchant,
mais je serais bien allée en enfer.
Tu l'aimais ?
Sans doute...
quand il est parti, j'ai perdu l'appé***.
Quel âge t'as ?
18 ans.
Quand elle guérit,
la bête blessée
veut retrouver sa liberté.
Ibuki sortit de temps en temps.
Tu avais disparu.
J'ai cru que t'avais quitté Tokyo.
Moi aussi, ça me tracassait.
Vous pouvez encore me le garder ?
Je le prendrai bientôt.
Qu'est-ce que c'est ?
Pas un truc à histoires ?
Mais non, je ferais pas ça au père d'un pote de guerre.
Ne fais rien de désespéré.
Toi, t'es revenu vivant...
même si le pays n'en vaut pas la peine...
toi au moins,
tu es plus verni que ceux qui ne sont pas revenus.
Faut du fric.
Sans ça, on ne peut rien faire.
Shin, tu ne peux pas continuer comme ça.
Tu vas finir par être pris.
Je partirai avant.
Je parle pas de ça.
Si t'as besoin d'une grosse somme,
discute donc avec le Gang Yoshino.
T'as bien planqué la camelote US ?
Tu devrais leur vendre...
Le magot...
Je vais y penser.
Je suis contre.
Pour toi, le mieux c'est d'être ici à chouraver.
Yamasoki ?
Il vient d'y aller.
Boss ! Écoutez.
Patron !
Quoi ?
C'est Ishi, un des caïds.
Enchanté.
Le butin, c'est quoi ?
Accouche !
De la pénicilline... il m'en reste 200.
Vous prenez le tout ?
Elle est pas trafiquée ?
Ce n'est pas une imitation ?
Si tu n'as pas confiance, laisse. J'ai d'autres clients.
Les caves ont bien changé ! Ça marche.
HeIIo ! Ça va ?
Paie-le.
Tes fringues sont sales,
- Achète-t'en. - Je fais un reçu ?
Inutile.
Mais s'il y a une crasse,
tu prends tes responsabilités.
Pour quand, la came ?
Elle est à Matsuo.
J'irai demain...
donc après-demain, même heure ?
Crois-moi. Réfléchis. Moi, je suis décidé.
Ça marchera ?
Une femme comme moi, ta femme ?
Trop *** pour hésiter.
C'est comme un rêve.
J'ai plus de 40 ans. Esclave de mon beau-père... J'en ai assez.
Repartons à zéro.
Dis...
C'est d'accord ?
C'est merveilleux !
Tu es vraiment formidable.
Je suis si heureuse !
Bonne chance !
Pas tant que ça.
Comment vont les filles ?
Rien de mieux que les taupes...
font que bouffer et dormir, toujours dans le noir !
Vous n'êtes pas...
leur allié, alors ?
Ça va pas, non !
Je les dé***.
Des béjaunes qui se croient émancipés.
De dégoût, je les tuerais !
Dis, O-Machi... on sort ce soir ?
C'est d'accord...
jusqu'au bout du monde.
Hé, chérie, viens.
Allez, chérie, viens !
Allez, on va à l'hôtel s'amuser.
J'ai plein d'argent... t'auras ce que tu voudras.
Mlle Maya, il ne faut pas.
Toi, va-t'en !
Bien, à plus ***.
Si c'est ça que tu veux !
T'as rien compris à ce que je ressens.
Maya te fâche pas. Dieu te protégera.
Viens avec moi.
Machiko est une sorcière.
Elle a ensorcelé Shin...
moi aussi, je serai sorcière !
C'est étrange...
Quoi ?
J'en avais rêvé longtemps...
devenir une épouse irréprochable.
Que s'est-il passé ?
C'est devenu possible, et j'hésite.
Pas parce que j'ai peur.
Je me demande si ça a tant d'importance ?
Tu ne le sauras qu'en allant jusqu'au bout.
Ça ne sert à rien de tergiverser.
Pour le Japon vaincu, c'est pareil.
Qu'il s'enfonce, qu'il souffre jusqu'au bout.
Sans ça, pas de nouvelle vie.
Tu parles pour toi ?
Ou bien pour moi ?
Tu ne dois croire que ta propre expérience.
Dis...
tu veux pas vivre avec moi ?
Parle pas à la légère.
Nous c'est une passade.
En effet, il n'est pas rentré.
Il est parti pour de bon.
O-Machi l'a fait par dépit.
Mais lui c'est lui !
O-Roku ! Ce n'est pas sa faute.
Shin, c'est lui !
Pourquoi t'amènes ça ici ?
Pour la bouffer. J'ai aussi été cuistot à l'armée.
Pour vous aussi... on voit vos côtes !
Comment on va faire ?
- Facile, on l'abat. - L'abattre !?
Ça a pris du temps.
O-Mino, va faire Shikaten.
O.K., donne-moi une clope.
- Qu'est-ce Shikaten ? - Faire le guet.
Shin, essuie-toi.
Bizarre...
Qu'y a-t-il ?
Ma vache a disparu.
Ta vache ?
Elle est pas là.
Elle est nulle part.
Ça pue !
Merci beaucoup.
Où donc... comment ?
Mr l'agent !
Il est dangereux. Il a déjà tué.
Faut vite le trouver.
Que s'est-il passé ?
Ils ont su qu'Ibuki était venu.
O-Roku, rentre la première.
Ils veulent fermer le Marché.
T'as pas une idée ?
Quel genre d'idée ?
C'est dur à dire. J'ai été l'instigateur.
Si le gang est embêté, ma position...
Que veux-tu ? Accouche !
Bon, tout annuler... la pénicilline...
et récupérer l'avance.
Quoi !? À ton âge, t'es un vrai gosse.
T'es trop bête.
C'est peut-être du méthyle, mais buvez-en. Moi, je bois.
Moi aussi.
Si tu meurs, je sais rien.
Si je meurs, je te hanterai.
Pauvre idiote, si tu meurs, je meurs.
C'est moi qui bois le plus.
Je m'en fous de mourir.
Moi aussi.
Une livre de bœuf, c'est 40 yens.
On se vend pour 40 yens, c'est kif-kif !
C'est vrai.
Notre corps, c'est pas de la bidoche !
C'est bizarre, non ?
On bouffe du bœuf pour 40 yens,
on se vend pour 40 yens, que reste-t-il ?
On se vend pour bouffer ou l'inverse ?
Dans ce cas, qu'est-ce que vivre veut dire ?
J'en sais rien.
Débloquez pas.
C'est déjà bien de bouffer.
Grâce à la vie ! Non ?
Quand même, Shin,
quel exploit d'avoir emmené la vache jusqu'ici !
T'as vu l'escalier ?
Oh, tu sais,
à l'armée, j'en ai mené des ânes
sur les chemins rocheux de Chine du Nord.
J'ai mérité un diplôme d'ânier !
Toi aussi, t'en as bavé.
Imbéciles !
Pouvez pas comprendre.
Pas besoin de sympathie !
Portant mon copain sur mon dos, sur des routes qui n'existent pas.
La plaine est désolée, tombe la pluie nocturne.
Bravo pour ton départ au front
Bonheur de cette marche virile
Ce drapeau, mon frère l'avait emporté.
À Bornéo, il y a des ânes ?
À Bornéo ? Je ne sais pas.
Ah oui ! Ton frère y est mort au combat.
Bravo pour ton départ !
C'est triste, ces drapeaux.
Ils sont tous morts avec.
Hé, les filles ! On s'amuse !
Je vais vous jouer "la traversée héroïque".
Grand frère !
- Suicide... - Suicide ?
À ce qu'il paraît.
Bravo... Quelle tenue !
Shin...
tu bois avec moi ?
Non, j'ai ma dose.
J'ai sommeil.
T'as vraiment couché avec O-Machi ?
C'est vrai.
Quel idiot... avec cette garce !
Ce n'est pas une garce.
C'est une femme, une vraie.
Moi aussi, j'en suis une !
Ça ne te va pas.
Toi, c'est tatouage et terreur.
J'ai sommeil... décampe !
Quoi ! Bon à rien !
Vagabond ! Voleur ! Trafiquant !
Demain, je te fous dehors.
Que fais-tu ?
Que veux-tu ?
Te tuer... et mourir.
Je t'en prie... fais-moi tienne.
Je t'aime...
je t'aime...
Où vas-tu ?
Vendre la viande...
on ne pourra pas tout manger.
Sen l'a bien dit...
qu'au matin,
elle te foutrait dehors.
Justement, il me fallait partir.
Je peux te poser une question ?
C'est la 1ère fois que j'aime un homme.
En devenant humaine, je serai chassée de la cave.
Devenue femme,
je serai traitée en paria.
Je suis condamnée
à mourir de faim...
s'humaniser, c'est quitter la société ?
Être exclus ?
C'est trop compliqué pour moi.
Partirais-tu...
avec moi vers un lieu secret ?
Si oui, viens à 9h au Pont.
J'aurai tout réglé d'ici là.
J'irai...
j'irai sans faute.
Compris ? Tu vas au Marché, tout dire à Mr Abe.
Ces types-là, y en a trop.
Faut s'en débarrasser.
On nous croirait complices.
O.K.
Maya doit être écharpée comme O-Machi. Pareil !
Lui et Maya, quels salauds !
C'est vrai, cette histoire ?
Pourquoi je mentirais ? La Pénicilline est en danger.
La Pénicilline...
Holà, quelqu'un !
Préviens le Boss.
Qu'il contacte la M.P. !
Salaud d'Ibuki !
Ça me pesait de garder ça.
J'avais peur qu'on me vole.
J'aurais pourtant bien voulu...
Qu'est-ce que c'est ?
Des reliques d'un ami.
Je ne savais qu'en faire...
les brûler, c'était cruel.
Garde-les. En souvenir de lui.
Pardon d'être venu si tôt.
Je pars. Portez-vous bien.
Tu pars ? Ah bon...
Toi aussi, porte-toi bien. Écris-moi.
Épouse une gentille fille et fixe-toi.
Attends un peu !
Pour la chance !
- O-Roku ! - Mino !
On y va ?
Ho-hisse, ho-hisse !
Merde ! Y avait pas de pénicilline.
Je suis une paria.
Mais, le bonheur d'être paria,
même si je tombe en enfer,
jamais je ne le lâcherai.
A -S-G-M-X- release by Sam le diable