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[musique]
Mon enfance a été plutôt difficile; j'ai constamment changé d'école, j'ai vécu dans
plusieurs foyers d'accueil et j'ai eu beaucoup de problèmes, comme des troubles d'anxiété
sociale, un trouble bipolaire et quelques autres trucs. Quand je suis sorti de l'hôpital,
j'avais beaucoup de problèmes : je faisais souvent la fête, je côtoyais beaucoup de
personnes peu recommandables, etc. Quand tu es sans-abri, c'est difficile d'acheter une
maison avec de l'argent que tu n'as pas, ou de trouver un emploi et de t'y rendre en partant
d'un foyer que tu n'as pas. Sans ce genre d'endroit, je crois que beaucoup de personnes
n'auraient aucune chance de s'en sortir.
[musique]
Cycle Salvation est un organisme sans but lucratif parrainé par le Causeway Work Centre.
Notre mandat consiste à réparer les bicyclettes qui nous sont données par la population.
L'âge et les aptitudes de nos employés varient, mais nous avons en commun des obstacles qui
nous empêchent d'entrer sur le marché du travail. Notre principal objectif, c'est d'amener
chacun à réintégrer la population active.
Le travail comme outil de rétablissement pour les personnes atteintes de maladie mentale
est un concept auquel on n'accorde souvent pas suffisamment d'attention. Avec ou sans
maladie mentale, une personne doit développer beaucoup de compétences : elle doit se lever
à l'heure, aller travailler chaque jour et faire toute sa journée. Aussi, parce que
notre travail demande beaucoup de coopération, nos employés doivent travailler en équipe.
Je crois qu'ils développent tout un éventail de compétences qui leur permettent ensuite
d'obtenir à peu près n'importe quel emploi dans la collectivité. Je crois que nous inspirons
une grande confiance à la collectivité en général, que nous permettons d'atténuer
les tabous qui entourent la maladie mentale et que nous amenons la population à prendre
conscience que les personnes qui en sont atteintes peuvent contribuer si on leur donne l'occasion
et l'appui nécessaire.
C'est très satisfaisant d'apprendre de nouvelles compétences et d'être capable de les transmettre
à d'autres personnes qui s'y intéressent aussi, qui ont vécu essentiellement les mêmes
expériences que moi et qui essaient de s'en sortir. Cet endroit nous offre de l'aide.
Je les comprends très bien parce que je souffre moi-même de dépression. J'ai des hauts et
des bas. Je me trouve très chanceux de pouvoir travailler et m'adapter malgré la maladie;
la chance m'a souri. J'ai eu de merveilleux parents. Je viens d'un bon milieu. Ce sont
vraiment de bonnes personnes. Je crois que quand on vous donne une deuxième, ou même
une troisième chance, vous faites de votre mieux pour ne plus décevoir.
Je suis tellement heureux d'avoir quelqu'un dans ma vie qui est prêt à me venir en aide
quand j'en ai besoin. J'ai été promu au poste de superviseur il y a environ six mois.
Depuis que je suis ici, je me porte très bien. Je n'ai rien pris, aucune substance
chimique, depuis un bon moment, probablement plus d'un an, et j'en suis très fier.
C'est assez incroyable de voir que les personnes que je rencontre en cours de route font des
pieds et des mains pour m'aider à aller de l'avant. Bénéficier d'un tel appui, ça
n'a pas de prix.
[musique]
Je crois que c'est d'un grand secours d'avoir suffisamment confiance en nous pour sortir
du lit le matin, venir travailler et sentir que nous avons une raison d'être.
Personnellement, ce ne sont plus tellement les vélos qui comptent, mais plutôt les
personnes. C'est important de m'assurer que nous pouvons les aider à mener une meilleure
vie. C'est vraiment tout ce qui compte.
[musique]