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ben moi je connaissais son cinéma,ses films...
et je les aimais beaucoup parce que je trouvais çà rare...
dans le cinéma français des films comme ça, j'aimais le fait que d'une simple histoire
il fasse quelque chose de bouleversant... Je trouvais ses films riches
J'aimais ces scènes de famille où tout le monde mange...
la pudeur qui incarnait les hommes... J'aimais
le fait qu'il rende justice aux femmes dans ses films, la musique, les
scènes de transe... J'aimais beaucoup de choses ...
Moi j'étais fan de lui... Je peux dire que je connaissais ses films...
et c'est tout... J'étais assez fascinée
par le réalisme de ses films
Il a quelque chose d'assez... Il a un regard d' enfant...
très à l'écoute... très très réceptif...
Je me souviens de çà... Assez doux...
Je pense que c'est quelqu'un qui peut être torturé, qui peut avoir...
Je pense qu'il a une passion qui peut être débordante, qui est
dévorante et qui s'impose
à vous aussi immédiatement
mais qui peut être aussi déstabilisants parfois...
Il y a aussi comme un devoir de vérité dans ses films...
Il aime filmer de prêt parce qu'il aime la peau...
Tu comprends bien que
tu ne peux pas trahir la caméra quand elle est si proche de toi pendant autant de
temps
Et la méthode de Kéchiche c'est de prendre beaucoup de liberté dans le temps...
Tu peux tourner une heure et demi...
Une scène c'est une liberté de jeu aussi Lui, il essaye de te nourrir...
avec beaucoup de conversations... avec cette liberté là... avec des choses un peu
inconscientes, parce qu'il vient avant une prise et il te dit quelque chose et il arrive qu'il
revienne après changer ce qu'il a dit..
Il y a quelque chose de spirituel aussi qui émane un peu de lui et de
ses conversations et de sa complexité...
Et en même temps c'est éprouvant parce que c'est dur quand quelqu'un te met à
l'épreuve et te déstabilise en te poussant aussi loin et en te faisant prendre autant de
risques
Tu lui donnes et tu reçois mais c'est vrai que c'est c'est déstabilisant
parfois
Oui, bien sûr, évidemment qu'on se pose des questions
et que tout d'un coup il faut
,pour travailler avec Abdellatif, oublier tout ce qu'on a
appris...
C'est quelqu'un qui travaille beaucoup sur l'instant
et qui fait beaucoup d'improvisation aussi... Donc il faut sans cesse se
renouveler, puiser dans
son imagination...
Après c'est sa méthode et je n'ai rien à dire...
Ce n'est que mon avis et c'est subjectif
C'est vrai que j'ai trouvé ses méthodes extrêmement difficiles...
et bien sûr excessives... C'est bien ce que j'ai dit...
Je ne vais pas me répéter...
Mais c'était difficile et c'était en même temps
... c'était ... le deal si vous voulez...
Ce film; j'ai voulu le faire... je me suis accrochée pour le faire...
parce qu'il ya des moments
on sent que voilà... que Abdellatif
peut...
vous éjecter...
... et que il faut vraiment le vouloir...
Je pense que pour faire un film avec abdellatif
Il faut y aller...
C'est un film qui est riche... çà raconte plein de choses...
...une passion...
une rencontre, la naissance d'un sentiment çà raconte un apprentissage
à la vie aux différences sociales auxquelles on
peut être confrontés...
çà raconte le désir...
ça raconte la passion et tous ces mouvements
qui sont perturbants... comment
on prend tout en compte qu'une rencontre avec quelqu'un ça peut bouleverser...
et puis il y a un rythme aussi, avec des scènes
de cours qui ont tout leur intérêt et leur subtilité...
Il y a de la poésie et de la transmission
Il y a de l'amour, ça raconte le quotidien en fin de compte... quelque chose auquel tout
le monde peut s'identifier mais
en résumé c'est vraiment une histoire d'amour où on oublie que ce sont deux
femmes... C'est juste une histoire d'amour... Je me souviens que j'avais dit que
j'avais un peu peur de
ces scènes, j'avais peur que ce soit un peu
pornographique...
Sauf que à un moment donné c'était à prendre ou à
laisser... Il fallait les faire et c'était comme ça !
Mais j'ai trouvé quand même un certain
amusement à les faire...
J'avais envie de
me confronter à çà...
et même si ça peut être un peu choquant est çà l'est aussi pour moi,
j'avais quand même envie d'y aller
... voilà, d'expérimenter çà...