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Je savais en signant que Sébastien est vraiment le personnage central de
l’équipe, avec ses huit titres mondiaux.
Je savais que ça pouvait m’arriver. Mais je voyais plus loin.
L’équipe était nouvelle pour moi et je découvrais la voiture.
J’étais prêt à être en retrait le temps de trouver ma place dans
l’équipe et d’être suffisamment compétitif.
Le plus important était de prouver que je pouvais être dans le rythme et être
vraiment proche de Sébastien. Dans un sens, si l’équipe devait
donner des consignes, pour moi, ça voulait dire que j’avais réussi à
atteindre mon objectif d’être dans son rythme.
Nous savons que c’est un sport d’équipe.
Nous pouvons faire une erreur.
Les mécaniciens peuvent faire une erreur à l’assistance.
L’équipe peut faire une erreur lors du montage de la voiture.
C’est un tout. Et ça fait partie du jeu.
Les erreurs arrivent tant qu’il y a un facteur humain.
Il faut juste le comprendre et ne pas s’arrêter là-dessus
pour continuer à avancer et apprendre de nos erreurs.
Ça aide à comprendre et à tester différentes façons de piloter
et de freiner.
On peut freiner de manière plus efficace.
Mais c’est plus compliqué en rallye car les virages sont tous différents.
On n’a pas de point de freinage aussi défini.
J’étais convaincu que j’allais le rattraper.
L’écart n’était pas très important. Je pouvais revenir.
Mais j’avais tort. Sébastien est vraiment très bon.
Il possède une grande expérience en Finlande.
J’ai pu me rapprocher. Je crois que je suis revenu à
trois secondes. Mais c’était tout.
Ce fût un duel très serré pendant tout le rallye mais ce n’était
pas suffisant.
Il n’y a pas de mot.
Quand tout se déroule parfaitement dans Ouninpohja, c’est une sensation
unique que je partage avec Mikko.
Quand je lis les notes et que je suis pleinement concentré,
c’est comme si je regardais un film.
Je dois annoncer les notes suffisamment tôt pour qu’il
puisse les appliquer.
C’est un peu comme si j’avais les images dans mon esprit, avec ce qui va
arriver après le virage.
C’est un peu comme lire dans le futur. Ce n’est pas vraiment possible de
décrire ces sensations, tellement c’est incroyable.
Il n’y a rien d’autre au monde, seulement Mikko, moi et la voiture.
On peut quasiment dire que l’on ne forme qu’un seul élément.
Ce ne sont pas deux personnes dans une voiture.
Nous ne formons qu’une seule entité lorsque tout se passe parfaitement.
Dès mon plus jeune âge, je rêvais de devenir pilote de rallye.
Quand j’avais 5 ou 6 ans, mon père était encore pilote.
Il faisait des rallyes nationaux en Finlande.
Dès ce moment-là, j’ai voulu faire du rallye.
J’ai conduit pour la première fois à l’âge de cinq ans.
J’étais tout petit. J’avais beaucoup de coussins derrière
mon dos pour pouvoir atteindre les pédales ! J’ai commencé avec la Fiat
de ma mère sur un lac gelé.
Le hockey sur glace est sans doute le sport le plus populaire en Finlande.
Tous les garçons y jouent à un moment ou à un autre.
Les sports mécaniques arrivent en deuxième position.
J’ai beaucoup d’amis, de mon âge ou un peu plus vieux, qui aiment les voitures.
Il y a des groupes de gens qui s'organisent
des courses sur des lacs gelés.
J’ai commencé à piloter en compétition à 15 ans, en Rallycross Junior.
Avant, je ne conduisais que sur des lacs gelés et autour de la maison.
J’ai fait ça pendant trois ans dans la catégorie Junior.
Quand j’ai eu mon permis de conduire à 18 ans, j’ai commencé le rallye en Finlande
Ensuite, doucement, je suis
allé plus loin.
En 2001, je faisais le Championnat de Finlande.
C’était ma deuxième saison et je jouais le titre dans la dernière spéciale.
Au bout du compte, j’ai crevé et j’ai terminé deuxième.
Surprenant non ?
Après cette course, j’ai eu un appel de quelqu’un qui organisait des tests
autour de Jyväskylä. Il y avait quatre pilotes invités et j’étais l’un d’eux.
C’était mon premier contact avec Timo Jouhki qui est aujourd’hui mon manager.
Il était le manager de tous les
meilleurs pilotes en Finlande, Tommi Mäkinen, Juha Kankkunen,
tout le monde. Je suis allé à ces essais.
Tout s’est très bien passé. Timo a commencé à me soutenir et à m’aider
dans ma carrière. Ces dix dernières années, il a
planifié ma carrière et essaie de me faire aller le plus loin possible.
Nous sommes en Finlande, sur une route typique en terre.
C’est assez large et la surface est ce que l’on appelle ici un
'asphalte de campagne’. C’est une terre très compacte qui
offre beaucoup de grip si la surface est propre.
S’il y a du gravier dessus, ça devient très glissant.
Nous sommes sur une vieille spéciale, très connue, du rallye.
Elle n’a pas été utilisée ces dernières années.
Elle est appelée Humalamäki. C’est une spéciale très rapide avec
des gros sauts.
Les trajectoires sont particulièrement importantes pour le Rallye de
Finlande, car c’est très rapide. Comme les routes sont larges, c’est un
peu comme en F1. Il faut avoir des trajectoires parfaites tout le temps
pour pouvoir signer de bons temps. Il faut parfois ouvrir sa trajectoire
pour toujours garder assez de vitesse en sortie de virage.
Il faut utiliser toute la route et toujours être à la corde, mais aussi
penser à aux bosses.
La forme de la bosse ou de la crête peut modifier la façon dont la voiture
va décoller. Si la bosse forme une pointe, on peut
sentir comme un coup qui nous expédie en hauteur.
Si c’est une forme plus aplatie, ça va juste alléger la voiture.
Ça dépend de la vitesse à laquelle on aborde la bosse.
C’est la partie la plus compliquée.
En reconnaissances, on ne peut passer qu’à 80 km/h.
Mais comme les routes sont très rapides, en rallye on peut arriver à
150 ou 180 km/h. Le saut peut être très impressionnant.
Il faut parfois faire tourner la voiture avant la bosse.
A certains endroits, on peut passer au-dessus du côté de la route pour
rester sur la meilleure trajectoire.
En un sens, c’est naturel. Ce sont les routes que nous utilisons
quand nous faisons des rallyes en Finlande.
Sébastien est aussi très rapide en Finlande aussi.
Plus on roule ici, plus on gagne en expérience.
Il n’y a pas que les Finlandais qui sont rapides sur ces routes.
Peut-être que, sur les nouvelles spéciales,
nous avons encore un petit avantage.
Surtout, lorsqu’il y a beaucoup de
croisements, très techniques.
Pour moi, les meilleures sensations
sont quand on est en l’air avec une voiture de rallye en glisse.
C’est ce que je préfère.
Nous voulions gagner ce titre cette année.
Nous avons signé beaucoup de doublés. Pour moi, clairement, nous étions la
meilleure équipe cette saison.