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(“Anybody listening” by Classified playing in background)
Salut! Ça va? Je suis Classified
PREMIÈRE QUESTION : Peux-tu nous parler de tes racines, d’où tu viens et où tu as commencé à faire de la musique? C’est important cet endroit pour toi?
Je viens d'un petit village, Enfield , en Nouvelle-Écosse,
de trois ou quatre mille habitants.
Mon père jouait dans un groupe, alors on baignait dans la musique.
J'ai commencé à écouter du hip hop à 12 ou 13 ans
avec deux ou trois amis.
En écoutant ça, on s'est dit :
« Et si on écrivait nos trucs? »
On devait avoir 14 ou 15 ans.
Tout est parti de là.
C'était juste un passe-temps, écrire du rap avec des amis,
mais après, j'ai commencé à acheter du matériel,
à monter mon studio pour me créer un son.
Et vu que je n'avais pas de gérant ni de contrat de disque
pour faire connaître ma musique, je suis devenu mon propre gérant.
J'ai lancé ma propre maison de disques pour me faire connaître et tout est parti de là!
DEUXIÈME QUESTION Quels obstacles as-tu surmontés sur ton parcours de carrière? Comment ton amour de la musique t'a-t-il aidé à y arriver?
Notre première tournée a eu lieu en 1999 ou 2000.
On avait fait cinq ou six spectacles.
J'avais échangé des courriels avec des gens de Vancouver
pour leur demander tout bonnement de nous arranger des spectacles.
Je pense qu'on a reçu 100 ou 150 $ un soir,
et peut-être 50 $ pour un autre spectacle.
Après six ou sept spectacles,
on était rendus à environ 1 000 $.
Assez pour se dire : « OK, on peut prendre l'avion avec ça. »
Alors on y va, et vous savez,
on ne le fait pas pour l'argent,
plutôt pour avoir du plaisir à jouer notre musique,
mais en même temps, on bâ*** là-dessus.
On prend l'argent des spectacles, et un peu de notre poche,
parce qu'on doit investir un peu nous-mêmes aussi.
C'est beaucoup de plaisir.
Je crois que c'est essentiel en musique,
aimer ce que l'on fait et tout ce qui va avec.
Sinon ça n'en vaut pas la peine. Si tu n'aimes pas le travail
ou s’il te faut absolument du prestige,
si tu t'attends à ce que ce soit facile,
simplement en allant au studio
et en faisant des spectacles, ça ne marche pas.
Il faut y mettre le paquet, toute son énergie,
pour y arriver.
TROISIÈME QUESTION Décris-nous le moment où tu t’es dit « j’y suis arrivé ».
C'est probablement quand j'ai quitté mon emploi
pour faire de la musique à temps plein
et en vivre. J'imagine que c'est à ce moment-là que
j'ai senti que c'était vrai, que c'était mon travail.
Je ne suis pas sûr qu'il y ait vraiment un moment
où on sent qu'on y est arrivé, où on se dit
« Ça y est, je fais quoi maintenant? »
Je fais ce que j'aime. Je veux juste
faire de la musique, créer une sonorité,
être producteur pour d'autres artistes,
baigner dans ce milieu-là.
QUATRIÈME QUESTION Quel conseil donnerais-tu à des jeunes artistes qui ont besoin d'un coup de pouce pour percer?
Ne négligez rien! Essayez tout ce que vous pouvez.
Ce n'est pas unidimensionnel, être un artiste.
Faut pas se limiter à une seule chose. Il faut tout essayer
faire tout ce qu'on peut. Chaque fois qu'on vous donne
l'occasion de vous faire valoir, allez-y.
Ça peut avoir l’air cliché de le dire, mais il faut être original.
C'est sûr qu'on est toujours influencé par d’autres, c'est génial.
Tout artiste commence par là.
Mais il faut faire sa marque,
essayer de trouver sa voie, se trouver un son,
se représenter dans la musique.
Quand on représente quelque chose
ou quelqu'un en musique,
ça dure pour toujours. C'est très difficile à faire.
Alors soyez honnête. Faites des trucs originaux
et montrez-les partout. Faites plein de spectacles.
Parlez-en! Faites entendre votre musique,
ne soyez pas gêné de faire écouter vos créations.
Peut-être qu’on va vous trouver fatigant,
mais si vous ne vous mettez pas en valeur,
personne ne le fera à votre place.
Conseil d’ami. (rires)
(“Anybody listening” by Classified playing in background)