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Les tigres sont des animaux incroyables.
Ils sont extraordinaires !
Ils existent depuis des millénaires
bien avant que les humains ne soient apparus sur Terre.
Ils ont évolué, leur évolution a été particulière,
pour devenir cet animal incroyable qui se trouve devant vous aujourd'hui.
C'est probablement l'animal qui s'adapte le mieux au monde,
dans l’extrême est de la Russie, à des températures de moins 20 degrés,
vous pouvez voir le tigre de Sibérie adapté à cet environnement,
le tigre des Sundarbans au Bangladesh
où l'écosystème est la mangrove marécageuse,
un environnement totalement différent,
et il survit dans ces endroits -
jusqu'en Indonésie,
à Sumatra, le tigre de Sumatra
qui survit dans la forêt tropicale.
Ce sont des environnements complètement différents
avec des proies différentes, un habitat et des climats différents.
Vous aimez les tigres !
On le sait car « Animal Planet » a réalisé un sondage,
et a demandé à 70 000 personnes quel était leur animal préféré.
Les tigres sont, de loin, bien plus aimés que tout autre animal,
et c'est en raison de leur beauté esthétique et intrinsèque.
Ils sont aussi importants culturellement parlant -
on les utilise pour vendre des produits comme «Kellog's » ou « Tiger Airways » -
le tigre Tony (mascotte de Kellog's).
Au Bangladesh, ils sont bien sûr le nom de l'équipe de cricket,
le tigre est l'animal national.
Ces animaux sont vraiment beaux,
extraordinaires, et incroyablement importants.
Imaginez un avenir sans tigres -
A cet instant, en 2012,
la triste réalité est que dans 10 ans,
le tigre pourrait avoir disparu.
Mes enfants, et les enfants de mes enfants
vont donc naître dans un monde sans tigres sauvages.
C'est une réalité très très grave.
Ce qui se passe :
si vous regardiez une carte de l'Asie du début du XXe siècle,
il y aurait du vert partout pour représenter la forêt.
La forêt est partout et il y a plus de 100 000 tigres
qui sillonnent toute l'Asie.
Dans les 100 dernières années,
3 des 8 sous-espèces de tigres ont été anéanties.
Dans les années 30, le tigre de Bali, disparu.
Dans les années 50, le tigre de la Caspienne, disparu.
Dans les années 80, le tigre de Java, désormais disparu.
Ces pays, ces endroits n'ont plus leurs tigres,
on ne peut même plus en voir dans des zoos.
Dans les années 90, le tigre royal du Bengale, en Inde,
où il y en avait littéralement des dizaines de milliers,
jusque dans les années 90, a été anéanti quasiment du jour au lendemain.
Il y a aujourd'hui 1 400 tigres en Inde, dispersés dans le pays.
A ce jour, il ne reste plus que 3 200 tigres sauvages sur Terre.
C'est un chiffre choquant et totalement inadmissible.
Ce qui se passe en gros, c'est que dans les 100 dernières années,
nous avons massacré 97 % de ces fantastiques créatures.
C'est parce les tigres ont besoin d'un écosystème vaste et sain pour survivre.
Sain est le mot-clé ici.
Regardons le tigre de Bengale dans les Sundarbans
qui possède la population de tigres la plus dense au monde,
chaque tigre a besoin d'environ 15 km² de forêt saine,
pleine de proies, de végétation -
Regardez dans l’extrême est de la Russie, le tigre de Sibérie,
un tigre a besoin d'environ 400 km².
Dans la société actuelle, je ne vais pas développer, vous êtes déjà au courant,
mais en matière de consommation, de développement, de surpopulation -
ça n'a pas de sens.
Ces habitats sont déforestés, ils s'en vont -
les écosystèmes sains deviennent rares en 2012.
Ça met une responsabilité incroyablement lourde sur les épaules du Bangladesh.
Le Bangladesh est le territoire de la plus grande population de tigres
au monde, dans un seul endroit.
Il y a entre 300 et 500 tigres qui parcourent les Sundarbans au Bangladesh.
C'est important car dans tous les autres pays où se trouvent des tigres,
en Inde, au Népal, au Cambodge, ou bien les autres pays où se trouvent des tigres,
ils ont - comme l'Inde par exemple qui compte 1 400 tigres,
ils sont dispersés - ils font partie de groupes minuscules à travers tout le pays,
ce sont des groupes de 20, 50, 100 tigres.
Ce qui signifie qu'ils sont sujets à des disparitions stochastiques,
si une maladie éclate, ils peuvent disparaître du jour au lendemain.
S'il y a un changement de gouvernement, et que l'application des lois échoue,
le braconnage peut survenir du jour au lendemain, comme dans les années 90.
Le Bangladesh possède la population la plus importante -
les Sundarbans ont une capacité de charge d'environ 500 tigres,
c'est probablement le maximum qu'il peut supporter,
et l'avenir du tigre sauvage est entre ses mains.
Le monde doit y prêter attention !
Ce qui est le début de mon histoire personnelle -
Je suis arrivé au Bangladesh il y a 2 ans pour deux raisons -
La première, en raison de la sauvegarde, je suis un défenseur de l'environnement,
j'ai pris conscience de l'importance de cette population de tigres,
et qu'il ne se passe pratiquement rien,
on ne fait pas grand-chose et mon aide était nécessaire.
Et la deuxième raison, c'est que c'est le secret le mieux gardé au monde.
Regardez, ils sont la plus grande population de tigres au monde,
c'est le meilleur écosystème du monde,
comme l'a indiqué Mike tout à l'heure,
pour ce qui est du tigre royal du Bengale et du Bangladesh,
c'est tellement caché, et le monde doit s'en apercevoir.
Je voulais contribuer à mieux faire connaître le tigre,
j'ai donc commencé à réfléchir à la manière de le faire,
et une façon d'y parvenir, c'est d'organiser un défi sportif.
Un défi sportif est assez courant,
traditionnellement, on grimpe le Kilimandjaro,
ou on court un marathon, ou on traverse l'Inde en vélo
- rien de particulièrement original.
Le but est de collecter des fonds.
Mais je voulais créer quelque chose d'atypique,
qui ferait se retourner les gens,
pour voir le Bangladesh comme une nation du tigre.
Mes collègues et moi avons donc commencé à réfléchir,
quel genre de défi pourrions-nous réaliser au Bangladesh
pour lever des fonds et mieux faire connaître le sujet,
pour montrer au monde le Bangladesh comme nation du tigre.
J'ai donc commencé à mélanger certaines de mes passions.
J'adore le vélo,
bien sûr, j'adore les tigres,
et je voulais que le défi implique le projet pour les tigres,
pour que les gens soient impliqués dans ce projet,
et j'adore le Bangladesh.
Encore une fois, Mike l'a très bien dit tout à l'heure -
ma vision du Bangladesh, avant d'y aller,
c'était la maladie, la corruption, la pauvreté - toutes ces choses
qui se trouvent dans les médias internationaux.
A vrai dire, lorsque j'ai dit à mon père que j'allais au Bangladesh,
- c'est un homme impassible -
il a fondu en larmes, et il pensait sincèrement
que je ne reviendrais pas vivant. (Rires)
Mais la réalité est totalement différente,
je voulais vraiment que cet événement célèbre cet incroyable pays,
et tout le monde ici sait que c'est juste une toute petite
vision étroite du Bangladesh.
On a fini par penser qu'il serait incroyable
d’organiser un événement ici avec des pousse-pousse -c'est le moyen parfait,
il utilise la puissance de pédalage,
c'est totalement emblématique du pays,
il existe un art du pousse-pousse, qui est un genre à lui tout seul
c'est bon pour l'environnement,
deux personnes peuvent monter sur un pousse-pousse,
quel est donc le meilleur moyen de réaliser un défi
quand vous avez un coéquipier derrière vous,
et que vous pouvez échanger vos places tous les 5, 10 ou 1 km
- c'est le moyen parfait pour réaliser ce défi.
Donc, on y réfléchit : « Ok, organisons notre défi sur pousse-pousse ».
Première étape, nous commençons à étudier le parcours.
On a passé des mois à étudier les cartes avec des spécialistes du cyclisme,
on a regardé du nord au sud et d'est en ouest,
quelles étaient les meilleures routes,
comment on pouvait intégrer le projet pour les tigres -
Puis, nous avons étudié les pousse-pousse -
à l'origine, je pensais au pousse-pousse électrique
et pendant deux mois, je me suis intéressé au tuk-tuk,
en me disant que peut-être les gens pourraient pédaler sur 50 km
puis utiliser l'électricité pour le reste,
et on pourrait couvrir de plus longues distances -
Le pousse-pousse électrique, j'ai appris deux mois plus ***,
était illégal au Bangladesh, même s'il y en a dans tout le pays,
c'est en fait illégal. (Rires)
On repart donc à zéro, on recommence à planifier le parcours,
à essayer de transformer un pousse-pousse traditionnel
- je n'ai pas abandonné l'idée du pousse-pousse,
et j'ai commencé la construction d'un prototype.
La première fois au monde qu'on étudie un pousse-pousse avec des vitesses.
Et j'ai décidé de tester un pousse-pousse, le prototype n'était pas prêt,
je suis allé à Dhaka en pousse-pousse tout à fait normal et traditionnel,
ça a été une expérience complètement dingue,
et ça m'a motivé pour poursuivre l'idée de cet événement,
parce que si vous avez un poil d'aventure en vous,
ce pays est incroyablement amusant !
Quand je suis sorti, j'avais l'impression d'être un athlète olympique,
et les gens m'acclamaient, (Rires)
venaient vers moi, me serraient la main
- ce gars là, je pensais qu'il allait me donner un coup de poing (Rires)
il a mis ses bras autour de moi, m'a serré la main et m'a dit :
« C'est un immense honneur que vous soyez dans mon pays »,
j'ai pris un virage et je me suis retrouvé nez à nez avec un éléphant. (Rires)
Une expérience incroyable !
(Applaudissements)
Puis, j'ai roulé 1 000 km en mai par une température de 41 degrés
pour m'informer sur le parcours.
On a donc trouvé un parcours d'environ 400 km -
on a pris nos vélos pour nous rendre compte de l'état des routes,
et pour nous assurer qu'elles étaient tranquilles.
Et là encore, ça m'a permis de réaliser quel événement inouï ça pourrait être.
Cette route en briques n'était même pas sur la carte -
Je devais trouver des tas et des tas de ce genre de routes
grâce à des gens qui me donnaient les directions -
elles sont tellement hors des sentiers battus !
Toutes les personnes avec qui j'ai pu échanger
n'avaient jamais vu un piéton, un touriste,
elles étaient tellement chaleureuses et accueillantes
et ça illustre parfaitement ce magnifique pays.
Et voilà à quoi je ressemblais en fin de journée (Rires)
mais aussi à ça -
Après tout ce travail, ces préparations, ces réflexions,
je suis très fier de vous annoncer que pour la première fois au monde,
en février 2013, aura lieu ce résultat incroyable
qui s'appelle: « Le Défi sauvage en pousse-pousse».
(Applaudissements)
Cet événement, c'est -
Nous demandons à des gens, nous demandons à des héros,
des gens qui aiment les tigres, ou des gens qui veulent simplement
vivre une aventure dans un lieu comme le Bangladesh,
ou des athlètes, tous ceux qui veulent participer
depuis le Bangladesh ou du monde entier
de venir pédaler sur un pousse-pousse sur 400 kms à travers le pays.
Nous allons customiser des pousse-pousse.
J'aimerais vous en montrer une photo, mais je n'en ai pas.
Le premier prototype, soyons honnêtes, a été un désastre (Rires),
les 18 vitesses ne fonctionnaient pas, nous sommes repartis de zéro.
Nous allons y arriver - ils ressembleront à peu près à ça.
On pourra personnaliser son pousse-pousse artistiquement
et le transformer en une machine extraordinaire.
Et voici le parcours -
Il commence à Teknaf à l'extrême sud-est du Bangladesh,
à la frontière birmane, où se trouvent des éléphants,
puis ça monte à ***'s Bazar, la plage la plus longue du monde,
sur votre gauche, vous aurez le clapotis des vagues,
et sur votre droite, les montagnes birmanes.
Puis on monte vers Chittagong, on prend un bateau -
on va affréter un bateau qui va traverser le Golfe du Bengale,
où on pourra peut-être voir des baleines et des dauphins,
puis on va vers Pirojpur et Barisal,
ensuite vers ces magnifiques routes en briques que je vous ai montrées,
il y a 3 jours de traversée de ces incroyables routes en briques.
Et enfin, on finit au cœur du projet pour les tigres,
c'est-à-dire, dans les Sundarbans, avec le projet,
et ça rend aussi cet événement vraiment unique.
Ces autres défis sportifs sont tous organisés par des entreprises diverses,
il n'y a pas d'interaction avec l'organisation,
ici, nous entrons directement au cœur du projet sur les tigres.
Voici des photos que j'ai prises au cours de mon voyage,
pour essayer d'illustrer ce à quoi le parcours va ressembler,
il n'y a pas de voitures, pas de camions,
juste des machines motorisées à trois roues.
Des gens qui observent, et rient, et veulent discuter.
Les plus belles campagnes se trouvent vraiment au cœur de l'Asie
- je suis allé dans plein d'endroits en Asie,
et le Bangladesh est vraiment éblouissant, un des pays les plus magnifiques
de ce continent.
Mon appel à l'action est : les tigres pourraient disparaître dans 10 ans.
C'est une réalité très très sérieuse.
L'avenir du tigre sauvage est entre les mains du Bangladesh,
sa population la plus importante.
A moins d'agir tout de suite, c'est ce qui va arriver.
Et je vous demande, peuple du Bangladesh, peuple du monde,
de vous inscrire au « Le Défi sauvage en pousse-pousse»,
de remettre les tigres sur la carte du Bangladesh,
de sauver le tigre royal du Bengale au Bangladesh.
Merci. (Applaudissements)