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La première fois que j'ai dansé avec une fille,
elle s'est penchée près de mon oreille pour me demander :
"Pourquoi est-ce que tes bras sont si raides ?!"
"Danser avec toi, c'est comme danser avec un mannequin...
...s'ils construisaient des mannequins très osseux avec des paumes TRÈS moites."
Et pour etre honnete, mes paumes étaient moites ET glacées.
J'étais, et je suis encore, un miracle de la physique.
Qui eut cru que des paumes d'adultes pouvait tenir grace à des poignets
qu'un enfant de cinq ans, ou un caneton, pourrait briser si facilement ?
Ca PEUT expliquer en partie pourquoi j'ai passé mon adolescence à échouer lamentablement avec les femmes.
Au collège, je demandais leur poids aux filles que j'aimais bien
pour voir si je pesais plus.
Les chiffres m'enthousiasmaient ! J'adorais les maths !
Et je pensais que tout le monde adorait les maths aussi !
Au lycée, je suis devenu un familier de la... friendzone.
Pour une une fille, j'ai passé tant de temps dans la friendzone
que je ne m'en rendais meme pas compte !
Elle était suédoise donc j'imagine que c'était un VRAI syndrome de Stockholm.
J'allais chez elle pour l'aider en algèbre,
et je la réconfortais, je lui disais qu'elle était belle,
ou que son mec était un con,
ou que les intégrales sont reliées aux dérivés.
Au bout du compte, j'ai passé si longtemps dans la friendzone
que j'ai fini par la voir comme un genre de foyer lointain et magique,
une foret luxiurante remplie de licornes, d'elfes et de chiots,
QUI JAMAIS NE NIQUAIENT.
C'était une aventure !
Je découvrais sans cesse des questions sur cet endroit mythique.
Est-on dans la friendzone si elle couche avec d'autres et ne nous le dit pas ?
Est-on dans la friendzone quand elle dit qu'on se mariera...
...dans 15 ans ?
Pourquoi tu m'épouserais dans 15 ans si dans 15 ans je suis toujours puceau
vu que tu n'auras jamais couché avec moi ?
Quelques mois après la rupture entre ma première copine et moi,
j'ai appris qu'elle a perdu sa virginité avec son nouveau copain.
Et à l'époque, je l'ai vu comme une trahison,
pas comme son choix personnel.
Comme si elle me DEVAIT quelque chose.
Un magazine a un jour défini la friendzone ainsi :
Elle lui parle de sa vie amoureuse et a l'AUDACE
de lui demander ses conseils.
Il lui rend service,
il fait tout ce qu'un petit ami ferait,
mais sans les avantages en nature.
Comme si la seule raison d'etre un bon ami,
ou un putain d'etre humain décent,
est de recevoir quelque chose en échange.
Le problème, c'est que
quand j'ai commencé à me considérer comme un sauveur,
j'ai fini par me voir comme un sauveur avec un salaire.
Tu fais tes heures de mec bien et le sexe c'est tes honoraires.
Mais le sexe n'est pas une transaction.
Le sexe n'est pas une poignée de main pour conclure un marché.
Cette fille ne me DEVAIT rien.
L'an dernier,
j'ai appris qu'on avait forcé sa porte,
dans un quartier avec beaucoup de violences sexuelles.
Il ne lui est rien arrivé.
Nous connaissons tous les statistiques.
Votre violeur a plus de chances d'etre quelqu'un que vous connaissez.
Le croquemitaine, l'inconnu dans la ruelle
sont réels, mais pas autant que nous.
Nous connaissons les statistiques, mais nous ne savons pas comment accepter
la facilité avec laquelle nous devenons une partie du problème.
On ne peut pas tuer un monstre
tant qu'on n'est pas pret à le voir dans le miroir.
Jusqu'à ce qu'on reconnaisse sa forme dans notre propre peau.