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Ils ne voulaient plus qu'on reste et nous ont renvoyés à la frontière.
Ils ne voulaient pas nous permettre de rester.
Nous sommes ici à Islam Qala, à la frontière entre l'Iran et l'Afghanistan.
Ici, des centaines et parfois mille Afghans par jour
sont expulsés hors de l'Iran .
Ils sont interpellés parfois dans la rue
et parfois sur leur lieu de travail,
et 2 ou 3 jours plus ***, se retrouvent en Afghanistan.
Depuis 10-15 années, la pression s'est accrue sur les Afghans en Iran,
qu'il s'agisse de réfugiés légitimes ou de migrants sans papiers,
afin qu'ils quittent l'Iran.
Il y a plus de 3 millions d'Afghans en Iran
et [les autorités] cherchent à les faire quitter le pays.
Nous avons rencontré des jeunes qui ont été expulsés sans leurs parents
et des maris expulsés sans leurs épouses.
Beaucoup sont des enfants, y compris des garçons afghans
qui étaient venus seuls en Iran.
Souvent il s'agit du fils aîné d'une famille [afghane].
Nous avons rencontré des garçons âgés de seulement 13 ans
qui avaient été envoyés par leurs familles en Iran pour trouver du travail.
Nous étions pauvres en Afghanistan.
C'est pourquoi je suis allé [en Iran],
pour travailler et aider mes parents.
Beaucoup d'Afghans tâchent de se rendre en Iran à cause de l'insécurité
et de la situation économique désespérée [dans leur pays].
Nous sommes allés en Iran pour trouver du travail et mettre de la nourriture sur la table.
Mais ils nous ont arrêtés
et nous ont battus.
Nous sommes déjà venus il y un an pour parler avec des gens dans cette situation
mais la situation a empiré.
Maintenant on ne parle de descentes policières dans des maisons,
ce qui reflète une répression accrue
menée par le gouvernement iranien .
Je dormais.
À 1 ou 2 heures du matin, ils ont fait irruption dans la maison.
Ils n'ont même pas demandé si nous avions des papiers [de réfugiés].
Ils ont brisé les serrures et m'ont amené
avec ma femme et mes enfants à la station de police.
Ils étaient sans pitié.
Ils ont braqué un pistolet sur moi, sans même me laisser parler.
La vie des migrants en situation irrégulière en Iran est très difficile.
Ils de plus en plus nombreux à être chassés hors de plus en plus de pays.
Il y a des zones dites « zones interdites », où les étrangers ne peuvent pas aller.
Donc les Afghans ne peuvent résider dans plus de la moitié des provinces de l'Iran
et des restrictions sont en vigueur dans plusieurs autres provinces.
Si un Afghan est appréhendé par les forces de sécurité ou par la police
dans l'une des zones interdites dont le nombre ne fait qu'augmenter
il est très possible qu'il sera rapidement renvoyé
vers l'Afghanistan.
Le processus d'expulsion est brutal.
Ils sont obligés de payer pour leur propre expulsion
et donc tout leur argent est confisqué
et utilisé pour payer le transport,
le séjour dans les camps, la nourriture ...
Ils ont pris notre argent et nous ont ordonné de nous déshabiller et de ne garder que nos sous-vêtements.
Au camp, on nous a encore réclamé de l'argent pour couvrir les frais d'expulsion.
Je leur ai dit qu'on m'avait déjà volé mon argent,
alors ils m'ont obligé de recueillir l'argent
des autres personnes expulsées qui se trouvaient dans le camp.
C'est comme ça que je me suis retrouvé ici [en Afghanistan].
Il y a aussi une certaine violence physique
subie par de nombreuses personnes dans les camps,
des passages à tabac - des gifles et des coups de poing - aux mains des gardiens.
Ils nous ont frappés à coups de pied et à coups de poing.
Je ne peux plus entendre avec cette oreille
Ils étaient trois ou quatre à me frapper.
Ils nous ont forcés à nous rassembler dans un endroit
qui ne serait même pas approprié pour des moutons ou des vaches,
Puissiez-vous ne jamais avoir une telle expérience.
Les policiers sont venus et nous ont battus,
puis nous ont emmenés dans un autre camp.
Aucun Afghan ne devrait avoir à subir des exactions dans des centres de détention,
qu'il s'agisse de violence physique ou verbale.
Aucun Afghan ne devrait avoir à payer pour son retour en Afghanistan
ou être enfermé dans un centre de détention pendant plusieurs jours
s'il n'est pas en mesure de payer pour son retour.
L'Iran faillit à ses obligations en vertu du droit international.
Les Afghans qui arrivent en Iran n'ont pas la possibilité de demander le statut de réfugié,
et les Afghans qui sont expulsés de l'Iran
n'ont pas la possibilité de demander l'asile .
Or il s'agit de droits qui devraient être accordés à toute personne.