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J'aurais pu être un bon père de famille.
J'aurais pu être le bon suisse qui a sa villa...
Qui a 2 enfants, un garçon et une fille,
une petite voiture pour madame, une grosse voiture pour monsieur.
J'aurais pu être comme ça et peut-être,
j'aurais été parfaitement heureux.
Ça m'aurait suffi.
Marie-Anne, pour moi, elle compte énormément,
et comme elle voulait vraiment vivre ça,
je me suis dit : "Il faut vraiment que je l'aide pour qu'elle le vive."
Et tout en l'aidant elle, j'ai pris mon pied.
C'est vrai que mon père est très imposant par sa voix, déjà.
J'ai "passionné" qui me vient toujours à l'esprit.
Je crois que c'est le terme qui...
Les 2, qui les marque tellement.
Ma maman, c'était...
Elle était géniale avec ses enfants, aussi.
Elle prenait toujours le temps d'écouter
ce qu'on voulait lui dire.
Ils sont vraiment exceptionnels.
Elle apporte une sagesse et un réconfort
à tout moment, à toute personne.
Je suis adhérant, tout de suite.
Je comprends ce qu'ils font. Je trouve ça formidable.
Dans une famille nombreuse comme ça, en campagne,
c'est pas courant, et en plus, de toutes les couleurs.
On passait pas inaperçus.
C'est un couple inhabituel, c'est une histoire inhabituelle.
Je pense que j'ai une chance incroyable de connaître ces gens.
C'est l'histoire d'un gaillard à la voix profonde,
à la charpente solide et au caractère jovial,
et d'une femme à l'allure gracile et au regard intense.
Il s'appelle Jean-Pierre, elle s'appelle Marie-Anne.
Ils sont Suisses mais c'est à Hambourg,
un beau jour de 1963, qu'ils se rencontrent.
Ils se découvrent alors les mêmes idéaux teintés de tolérance,
d'anticonformisme et surtout, d'amour de l'autre.
Ça, c'est le début.
La suite fait de Jean-Pierre et Marie-Anne
un couple de héros Imagine.
Biafra, 1968.
Une guerre dont les enfants seront les 1res victimes.
Les troupes du Nigeria fédéral entreprennent un blocus impitoyable
pour faire rendre gorge au Biafra sécessionniste.
Il y a une personne, évidemment, qui est déterminante dans ta vie :
Edmond Kaiser, fondateur de "Terre des hommes".
Devant ce charnier d'enfants,
il ne semble pas que nous puissions rester chez nous
à se contenter de l'idée qu'on les soigne à peu près
dans des hôpitaux détruits ou plus qu'approximatifs,
mais qu'il faille absolument retirer de ce charnier
tout ce qu'on peut de chair enfantine vivante afin de le soigner en Europe.
C'est la grande époque du Vietnam et surtout du Biafra.
Plus aucune nourriture, plus rien à boire et à manger,
et là, les gens crevaient.
C'était inadmissible.
À cette époque, on nous montrait, dans des journaux de la presse,
on nous montrait des gamins squelettiques
qui n'avaient rien à manger et ça, ça nous prenait aux entrailles.
Et à ce moment-là, parce que toi, tu...
Marie-Anne et toi, vous deviez avoir 26, 27 ans, quelque chose comme ça.
Marie-Anne, un petit peu moins.
Et là, justement, ça nous a fait nous poser beaucoup de questions.
Dans le monde, il y a tellement d'enfants
qui vont devenir orphelins, qui seront seuls,
qui auront besoin de beaucoup d'affection, beaucoup d'amour.
On se sentait, nous, en force, de leur donner ce qui leur manquait.
Donc on n'a pas voulu d'enfants.
On voulait s'occuper des enfants des autres.
Donc la prise de conscience commence là.
Là, elle commence vraiment,
parce qu'on ne savait pas que ça existait.
Edmond Keiser venait de fonder "Terre des hommes",
et Marie-Anne a été poser sa candidature auprès d'Edmond Keiser,
et sitôt qu'on a vu l'activité profonde de "Terre des hommes",
on s'est dit : "On ne peut pas leur prendre de l'argent",
donc on a décidé de travailler bénévolement,
et là, quand on a commencé à voir la détresse
qu'il y avait dans le monde,
on s'est rendus compte qu'il fallait faire quelque chose.
Comment démarre l'histoire de l'adoption, dans votre famille ?
Quand on a fait notre 1re demande,
L'assistante sociale qui faisait son enquête sur nous
pour voir si on était une famille bien
et qu'on méritait qu'on nous confie des enfants,
nous a demandé pourquoi on voulait adopter des enfants étrangers.
On a dit : "Ça nous est égal.
"Tout ce qu'on veut, c'est nous occuper d'enfants
"qui auront besoin de nous."
Elle nous a dit qu'elle connaissait une fillette
qui était dans un institut
pour enfants infirmes moteurs cérébraux.
Elle avait 9 ans.
Il s'est avéré que... Maintenant, ça fait 40 ans qu'elle est chez nous.
Il me dit des gentilles choses, il me dit :
"Ah, il faut que je fasse à manger pour...
"Faut que je fasse à manger pour la vieille."
Et puis, il est... Ah, je suis contente de l'avoir.
Moi, ma satisfaction, c'est les enfants qui me la donnent.
C'est eux par leur bien-être,
leur sourire, leur manière d'être.
C'est eux qui nous donnent cette énergie
de pouvoir aller encore plus loin.
On était capables d'en aimer encore plus,
donc il fallait trouver une autre solution.
On habitait encore à Lausanne.
J'ai commencé à chercher des maisons dans les environs.
Et en 1972,
on a trouvé cette maison, ici.
Et là, on a vraiment commencé
à avoir un petit peu plus d'enfants.
Le métier de parents, qu'on fait maintenant,
c'est vraiment d'entourer les enfants,
de les aider, de les aimer,
de leur donner tout ce dont ils ont besoin.
De l'affection en premier, de la nourriture,
du repos, de l'instruction,
de la joie, du sport,
enfin, de leur donner le maximum de ce qu'un enfant demande.
Et à partir de là,
on a demandé à "Terre des hommes"
de nous confier éventuellement des enfants
qui étaient dits "inadoptables".
Vous aviez, d'un côté, les enfants que vous aviez adoptés,
qui vivaient avec vous,
et puis il y a les bébés qui se succédaient,
qui avaient besoin de soins et qui vous étaient confiés pour 6 mois,
voire un an.
C'était un peu comme une famille d'accueil
qui s'occupait des bébés qui venaient se faire soigner
pour des problèmes de santé.
Son rôle, c'était de s'occuper de nous car nous sommes ses enfants,
et il s'occupait des petits bébés.
Une fois guéris, ils repartaient chez eux.
Ce sont des bébés qui ne pouvaient pas être traités
dans leur pays.
Ils venaient pour 1, 2, 3 opérations pendant quelques mois.
On s'est toujours dit que les seuls que ces bébés voyaient, c'était nous.
Donc on se disait que si on avait notre enfant
qui devait subir une opération,
on le verrait tous les jours.
Il n'y a pas de raison, parce que ce bébé vient d'Afrique,
qu'il n'est pas le "nôtre" qu'ils n'aient pas les mêmes avantages.
Donc tous les jours, ou l'un ou l'autre,
on allait dans les hôpitaux pour être à côté de l'enfant.
Il m'est arrivé souvent de déposer moi-même un enfant
sur le billard, comme on dit,
de l'endormir moi-même,
donc le dernier regard qu'il avait, c'était le mien,
et après, être allé à la salle de réveil,
le 1er regard qu'il avait en se réveillant était le mien.
On était une équipe,
entre les chirurgiens, les infirmières
et nous pour que l'enfant soit bien.
"Terre des hommes" Réseau de bonne volonté.
Des équipes chirurgicales complètes, des médecins de grand renom
opèrent gratuitement des enfants venus des 4 coins du monde.
Ici, un petit Algérien.
Vous opérez beaucoup de petits enfants de "Terre des hommes" ?
Oui. Beaucoup.
Ils viennent de partout, ont toutes sortes de lésions cardiaques.
C'est notre façon de contribuer, si vous voulez,
à ce mouvement qui nous est très sympathique.
On en a vu passer 250 en 30 ans.
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8,
9, 10, 11, 12, 13, 14,
15, 16, 17, 18, 19.
Est-ce que c'est bien normal d'avoir toujours des bébés ?
Parce que quelque part, le cycle de la vie,
on a des bébés, puis ils grandissent,
donc on n'a plus à se lever la nuit, faire les biberons, etc.
Tandis que vous,
ça ne s'arrêtait jamais.
Tu ne connaissais pas Marie-Anne toi !
Des souvenirs qu'on a de Marie-Anne,
c'est Marie-Anne avec 3 bébés puis faire à manger.
Quand elle faisait la cuisine, elle en avait un sur les bras,
un sur la machine à laver la vaisselle.
Elle, sans bébé dans les bras, c'est impossible.
En Afrique, elles ont un bébé sur le dos,
et éventuellement un 2e sur le ventre.
Elle en avait un 3e sur le bras gauche
et faisait à manger avec le droit.
Pour moi, c'est vraiment un choix qui est très ancien.
Je voulais vivre avec des enfants.
c'est une manière de vivre peut-être différente,
ouverte sur les autres.
J'ai toujours été frappée par le malheur des autres.
C'est peut-être ça qui fait, un petit peu...
Tous ceux qui n'ont personne,
ça me touche depuis toujours.
J'ai toujours eu envie
de pouvoir être auprès de ceux qui souffraient, vraiment.
Elle était passionnée par les enfants.
Je ne sais pas comment elle faisait pour avoir autant d'amour à donner.
Je pense que c'était aussi par rapport à son vécu, à son éducation.
Alors que moi, je peux considérer que j'avais une enfance
très chaleureuse et elle, c'était tout le contraire.
Elle n'a pas eu l'amour qu'elle aurait dû avoir en tant qu'enfant.
Elle l'a retransmis, elle l'a redonné,
à nous et à d'autres enfants qui venaient d'Afrique.
Enfin, ils ont peut-être d'autres couleurs,
ils ont peut-être des handicaps,
mais j'aimerais qu'ils puissent vivre avec les autres,
malgré leur différence de couleur ou leur handicap.
Si on était tolérants, beaucoup de choses ne se passeraient pas.
Pour moi, c'est important, et plus je vieillis, plus ça l'est.
Avoir des personnes qui sont, à n'importe quel moment,
aptes à écouter quelqu'un,
ça devient malheureusement une rareté.
Et puis au niveau de cet amour,
qui est sans limites,
pour tout le monde.
Il n'y a pas que les enfants,
il y a la famille, le voisin, le copain, la copine,
des gens qui débarquent à 2 h du matin, qui ont des problèmes.
Elle est là. Elle écoute.
Elle apporte une sagesse
et un réconfort à tout moment, à toute personne.
Elle aimait les gens.
- Eh oui... - Oui...
- Tu l'as près de toi. - Elle me manque.
Personnellement, je trouve qu'on a été gâtés.
Oui, de simplement avoir...
...la chance d'être autant de frères et soeurs.
L'avantage qu'il y a, je dirais,
c'est l'amour entre chacun.
Bon, il y a la guerre, comme partout,
mais on apprend plus à être tolérants,
à respecter.
Ça devrait être plus souvent,
comme ça, il y aurait des enfants qui ne seraient pas tous seuls.
Voilà.
T'as des grands frères, t'as des petites soeurs,
toi, t'es plus grand ou plus petit, donc forcément,
t'as des affinités avec l'un, avec l'autre.
Si ça va pas, à une période, avec l'un, il y a l'autre.
En grandissant, t'as les expériences de tes grands frères et soeurs.
Quand il n'y en a que 2, ils ont intérêt à s'entendre.
Quand il y en a 15, c'est peut-être plus facile.
C'est peut-être plus facile parce qu'ils trouveront toujours
quelqu'un avec qui ils auront plus d'affinités.
Entre Martin et nous, la différence, c'est le bronzage,
autrement, non.
Même lui, souvent, disait : "Moi aussi, je suis adopté."
Ce sont mes frères et soeurs.
Je ne pourrais pas dire : "Mes frères et soeurs adoptifs",
ou "mes frères et soeurs de tutelle".
Pour moi, c'est tous mes frères et soeurs. Je les apprécie tous.
Ça a été facile, d'un coup, d'être envahis d'autres enfants
alors que t'aurais pu être fils unique ?
Déjà, "envahis", c'est pas le terme.
En tout cas, pas une invasion.
C'est venu petit à petit.
Des enfants avaient le même âge que moi,
c'étaient des camarades de jeu, des plus jeunes,
qui étaient aussi quelque chose d'intéressant pour moi.
Enfant unique, je ne sais pas ce que c'est. Je ne peux pas le dire.
T'étais où ?
J'étais dehors.
On a toujours été comme ça, surtout avec les enfants
qu'on a adoptés.
Malheureusement, la majorité de mes enfants
ont eu un départ, dans la vie, où ils n'ont pas eu de tendresse.
C'est souvent des enfants non désirés,
ou qui ont connu, peut-être, la guerre.
C'est des enfants qui ont vu leurs parents mourir.
Quand ils venaient chez nous, c'est ce qu'ils nous demandaient.
Je pense que tout le monde a besoin de tendresse.
On sait ce qu'ils ont vécu.
Je sais ce qu'ont vécu les enfants, mes frères et soeurs.
Donc il y a : "Je laisse peut-être un petit peu plus."
Jaloux ? Non. Je ne crois pas.
Mais on n'a jamais obligé non plus nos enfants "fixes", je vais dire,
à s'occuper des bébés, c'était chacun...
S'ils avaient envie, ils s'en occupaient,
ils allaient les changer, leur donner à manger...
C'est eux qui décidaient de le faire,
mais on n'a jamais donné comme instruction :
"Tiens. Va faire ci, va faire ça."
J'aimais bien garder les bébés ou aider mes parents
à soit donner le lait, le biberon ou donner à manger.
Mais c'est vrai que ça demande du boulot.
J'admirais mes parents pour ça.
C'est quand même un travail, quelque part.
Il faut les changer,
il faut jouer, mais on n'a pas toujours le temps de jouer.
C'est pair.
9.
C'est pair. Impair, je veux dire.
13.
Impair.
18.
Pair.
3.
Impair.
10.
Impair.
Non, ça aussi. C'est le dernier chiffre qu'il faut regarder,
c'est pas le premier.
Si je dis 24,
ou si je dis 34,
tu regardes pas le 3, tu regardes le 4.
Et le 4, c'est pair.
39.
Imp... Euh, pair. Impair ?
Ah ben, oui. Si c'est pas l'un, c'est l'autre.
39, ça finit par 9. Et 9, c'est impair. Hein ?
143.
143 ? Impair ?
- Oui ! Tu vois, t'as compris. - Oui.
Là, t'avais fait faux, à l'école. T'avais pas compris, encore.
Non, j'avais pas compris.
Un père peut-être pas comme tout le monde.
C'était un père au foyer, qui restait à la maison,
qui aidait, qui avait un peu le rôle de la mère.
Il s'occupait des enfants,
donnait à manger, la cuisine, un peu de tout.
C'est peut-être de l'inconscience.
J'avais une très bonne place dans ma compagnie pétrolière,
mais finalement, je crois que j'ai pas de regrets à avoir.
Il y avait le côté révolutionnaire
de Jean-Pierre, à l'époque.
Le fait de travailler dans une compagnie pétrolière
n'était peut-être pas le créneau qui lui aurait permis de rester
toute la vie professionnelle dans cette entreprise,
donc il a trouvé un bon moyen de quitter
ce milieu multinational pour aller dans le multifamilial.
Marie-Anne et toi, vous n'aviez pas de fortune personnelle,
donc il a fallu jongler avec les finances.
Ouh là là. Ça, c'est la bagarre.
Mais ça,
Marie-Anne, c'était pas son truc.
Elle me faisait entièrement confiance, là-dedans.
Sur le plan financier, je n'ai jamais eu peur
car Jean-Pierre avait les ressources
pour aller frapper aux bonnes portes.
Donc je me suis toujours senti
sûr qu'il allait trouver une solution.
Je me disais que même si on avait 15 enfants,
je voulais que mes enfants aient la même chose
que les enfants de leur école.
Donc je voulais aller au cinéma, faire du ski, partir en vacances.
Je voulais...
D'ailleurs, ils pourront vous le dire.
Ils n'ont jamais ressenti qu'on était nombreux.
On ne voulait pas être un clan,
mais au contraire, ouverts sur les autres.
On a été aidée aussi par "Terre des hommes",
par des amis qui avaient monté une association donc ça nous aidait.
On ne roulait pas sur l'or mais on ne manquait de rien.
Cette association s'appelle "Neocolors".
Oui.
Ça devait être à la fin des années 80.
Dans les discussions avec Jean-Pierre, on s'est rendus compte
qu'il avait beaucoup de mal à joindre les 2 bouts
et on a créé cette association avec cette notion de parrainage
pour assurer dans la durée,
pas de chercher simplement des dons ponctuels
qui permettent de tenir un peu,
mais par contre, que les gens s'engagent sur une année.
Quand on commence à être connus et que les gens voient ce qu'on fait,
c'est fou, la générosité de la part des gens.
C'est continuel.
Vous ouvrez la porte, vous avez 100 kg de patates,
vous avez des carottes, des salades, des pommes.
On ne sait pas de qui, mais c'est là.
Puis il y en a un qui vient et qui donne une enveloppe
avec 5 000 francs.
Qu'est-ce qui fait que tu estimes que ce problème est aussi le tien ?
L'amitié, tout simplement.
On ne laisse pas des amis dans la mouise.
Sans y réfléchir plus que ça.
On s'est dit qu'il fallait trouver une solution.
Nous, notre grande chance, c'était nos amis de toujours
qui venaient à l'improviste,
et même qui mangeaient à la maison.
On leur disait : "Prends une assiette, viens t'asseoir."
Ou bien d'autres qui disaient : "On vient ce soir.
"Ne vous occupez de rien, on apporte le repas. On va faire à manger."
Cette amitié, cette vraie amitié, ça, c'est... On a besoin d'eux.
J'ai participé à la vie communale en étant au conseil communal.
On en a parlé avec les gens qui étaient aussi au conseil.
Tout le monde trouvait ça assez exceptionnel.
C'était un engagement politique, même si c'était amical,
mais c'est sur la base d'un constat politique.
Le monde dans lequel on vit
crée un nombre invraisemblable d'inégalités,
et parmi celles-ci, il y a des enfants délaissés
que Jean-Pierre et Marie-Anne, toute leur vie, ont pris en charge
du mieux qu'ils pouvaient.
C'est quand même une belle satisfaction
de dire qu'à la fin de ta vie, à "l'automne de l'âge", comme je dis,
que tu peux, avec le recul, te dire :
"Eh bien, on a quand même fait du bon boulot."
On voit nos enfants comme ils sont, comme ils vivent,
toute la gentillesse, tout le respect qu'ils ont pour moi.
Et puis de se dire : "Bon, ben, finalement,
"on n'a pas été inutiles sur cette terre."
Oui, on est finalement fiers de se dire :
"Tiens, on n'a pas été trop cons."
Jean-Pierre, toi et Marie-Anne,
vous êtes un couple de héros Imagine.
- C'est un honneur de te connaître. - Merci.
Merci à toi. C'est un grand plaisir d'être là, aussi.
Tu vas aller dormir à la montagne ?
À la montagne.
Tu vas aller faire dodo à la montagne avec papa ?
- Papa. - Oui, et puis Maeva.
Maeva aussi.
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